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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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LES PETITS LORRAINS

Posté par francesca7 le 9 mai 2015

 

imagesles historiens déplorent le peu de renseignements vraisemblables concernant Saint-Nicolas. Mais ils s’accordent tous sur les quelques faits suivants : Saint-Nicolas est né vers 270 à Patare, en Lycie (Turquie actuelle). Plus tard , il fut évêque de Myre. On fixe sa mort au 6 décembre 343. Pendant sa vie, un certain nombre de miracles lui sont attribués. Ces miracles ont donné naissance à plusieurs légendes. Voici l’une d’elles :

Un jour, un paysan demanda à ses enfants d’aller dans les champs pour glaner les épis de blé laissés par les moissonneurs. Les heures passèrent et la nuit les surprit. Ils comprirent très vite qu’ils s’étaient perdus, mais ils continuèrent à marcher… Soudain, l’un d’entre eux aperçut une lueur dans le lointain. Ils se dirigèrent dans cette direction et arrivèrent devant une maison isolée dans la campagne. Ils frappèrent à la porte et un homme de forte corpulence leur ouvrit. « - Pourriez-vous nous loger ? demandèrent les enfants. 

 Entrez, entrez, petits enfants, répondit l’homme, je suis boucher et je vais vous donner à souper. » A peine étaient-ils entrés que le boucher les tua, les découpa en petits morceaux et les mit dans son saloir.

Sept ans plus tard, Saint Nicolas passa devant cette maison et demanda à souper. « - Voulez-vous un morceau de jambon ?, dit le boucher. 

 Je n’en veux pas, il n’est pas bon ! 
 Peut-être une tranche de veau ? 

 Tu te moques de moi, il n’est pas beau ! Du petit salé, je veux avoir, qui est depuis sept ans dans ton saloir ! » Entendant cela, le boucher s’enfuit en courant.

téléchargement (1)

Le grand saint, alla s’asseoir sur le bord du saloir, il leva trois doigts et les enfants se levèrent tous les trois.

De cette légende est née la chanson suivante :
Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Tant sont allés, tant sont venus
Que le soir se sont perdus
Ils sont allés chez le boucher
Boucher, voudrais-tu nous loger ?

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Ils n’étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués
Les a coupés en p’tits morceaux
Mis au saloir comme pourceaux

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Saint Nicolas au bout d’sept ans
Vint à passer dedans ce champ
Alla frapper chez le boucher
Boucher, voudrais-tu me loger ?

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Entrez, entrez Saint Nicolas
Il y a de la place, il n’en manque pas
Il n’était pas sitôt entré
Qu’il a demandé à souper

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Du p’tit salé, je veux avoir
Qu’il y a sept ans qu’est dans le saloir
Quand le boucher entendit ça
Hors de la porte il s’enfuya

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Boucher, boucher, ne t’enfuis pas
repens-toi, Dieu te pardonnera
Saint Nicolas alla s’assoir
Dessus le bord de ce saloir

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Petits enfants qui dormez là
Je suis le grand Saint Nicolas
Et le Saint étendant trois doigts
Les petits se lèvent tous les trois

Ils étaient trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs
Le premier dit « j’ai bien dormi »
Le second dit « Et moi aussi »
Et le troisième répondit
« Je me croyais au Paradis »

(D’après un récit du XIXe siècle)

Publié dans LEGENDES-SUPERSTITIONS, LITTERATURE FRANCAISE, Lorraine | Pas de Commentaire »

Une cloche pour ADANO

Posté par francesca7 le 9 mai 2015

 

 1 CLOCHE

Comment la ville se procurait-elle de l’argent en 1943 ? Eh bien voici l’affaire des balles de mousseline. Un vaisseau de la liberté était arrivé au port d’Adano et avait déchargé une cargaison de matériel de guerre : machines à cintrer, traverses de ponts, tentes et munitions. Au fond de la cale, les débardeurs avaient trouvé des ballots de mousseline blanche. Le capitaine du bateau voulait qu’on les déchargeât. Le quartier-maître du port en le voulait pas, car il n’y avait ni papiers ni lettres de consignation concernant ces ballots. Comme ils portaient l’estampille du Trésor des Etats Unis c’étaient évidemment des marchandises envoyées en lend-lease et égarées. Le commandant Joppolo, sachant que les gens de la ville s’en allaient en guenilles, dit qu’il les utiliserait. Il appela au téléphone le chef des Fournitures civiles et obtint la permission de vendre cette mousseline à un prix équitable. Il en avait mis deux ballots en vente et les quatre autres en réserve. Le manque d’étoffes dans la ville était si grand que les deux ballots avaient disparu en un rien de temps.

-          Voilà du bon travail Joppolo, dis Sa Seigneurie. Et puis ?

Venais ensuite la question des réfugiés. Le jour de l’invasion, il n’y avait que six ou sept mille habitants dans la fille, les autres s’étant réfugiés dan la montagne. Peu de jours après, on en comptait trente-deux mille environ. Cet afflux de population, très gênant pour Adano, s’expliquait par le fait qu’un grand nombre de ces réfugiés étaient des habitants de Vicinamare qui avaient fui leur ville lors des bombardements. A présent, la bataille se livrait au-delà de Vicinamare. Les réfugiés auraient voulu rentrer chez eux, mais il n’y avait pas de moyen de transport. Le commandant, rencontra un jour dans la rue un autocar allemand conduit par un soldat américain, avait eu l’idée de s’en servir. Renseignements pris l’autocar appartenait au génie ; L’officier en charge, consulté par téléphone, lui avait permis moyennant l’autorisation officielle du commandant de la base, de le mettre en circulation une fois par semaine. Quelques jours plus tard, l’autocar partait bondé d’Italiens ravis et exubérants. Mais ce rapatriement n’avait pas continué, parce que le colonel Sartorius, chef des Affaires civiles pour la province de Vicinamare, ayant appris cette initiative, s’en était montré très blessé.

-          je me demande, dit le commandant Joppolo, si le colonel Sartorius n’est pas une véritable dope !

-          Vous voulez dire qu’il prend de la drogue ? demanda lord Runcin, puisant dans sa tabatière.

-          Oh non lord. Je veux simplement dire qu’il est un abruti.

-          Dope c’est ça ? dit Sa Seigneurie qui inscrivit le mot dans son carnet. Très bon, et puis ?

-          Eh bien, lors, les habitants d’Adano étaient si contents de l’administration américaine qu’ls avaient offert, tout à fait spontanément, d’entretenir à leurs frais le petit cimetière américain aux portes de la ville ; Ils avaient construit une barrière tout autour et l’avaient peint en blanc et Russo, le vieux tailleur de pierres, faisait les dalles. Tous les dimanches, les gens de la ville portaient des fleurs sur les tombes des soldats américains morts en prenant la ville.

-          Mais dites, c’est diablement touchant, commenta Sa Seigneurie. Et puis ?

Le ravitaillement marchait bien. Un des premiers jours, le commandant avait trouvé cinq wagons de blé sur une voie de garage. Il avait fait moudre le blé et avait pu en garder un peu pour les villages voisins qui en manquaient. Il avait imposé une très lourde amende – trois mille lires – à un boulanger pour avoir fait du pain spongieux, refusé de vendre à crédit, refusé d’accepter les lires américaines et parce qu’il avait les mains sales. A partir de ce moment, le pain avait été tolérable chez tous les boulangers. Il prenait des mesures pour que les pêcheurs puissent retourner en mer. Grâce à lui, on recommençait à manger des pâtes dont on avait été privé pendant huit mois. La situation alimentaire était bonne.

-          Bravo dit Lors Runcin. Chaque fois que Sa Seigneurie prenait une prise, le commandant Joppolo la regardait avec des yeux ronds et oubliait de quoi il parlait.

-          Quoi d’autres ?

Mon Dieu, veiller à la propreté de la ville ressemblait pas mal au travail d’Hercule dans sa fameuse écurie. Heureusement, le commandant était au courant des questions sanitaires ; Lorsque les Américains étaient arrivés, le vieux balayeur chargé de l’entretien des rues avait juste assez de force pour balayer devant le palazzo et vider la boîte aux ordures du maire Nasta. Le commandant Joppolo avait à présent une équipe de quarante-cinq hommes, huit voitures pour le service de la voirie et un camion itialen qu’il avait fait transformer en voiture d’arrosage. On arrosait les rues tous les matins.

-          De l’eau ! dit Sa Seigneurie. Mais c’est absolument efféminé.

Le commandant ne compris pas l’expression, mais il la prit pour son compliment .

[…]

D’abord, on peut se rassembler dans la rue et parler comme on veut ; Il est permis d’écouter la radio. On sait que je suis juste et qu’on peut venir me trouver à toute heure à l’hôtel de ville. Le maire Nasta avait mis son heure de bureau de midi à lune heure et il fallait lui demander un rendez-vous des semaines à l’avance. Je vous ai parlé de l’entretien des rues. Oh il ya beaucoup d’améliorations et il y en aura bien d’autres, lord, si je continue à m’en occuper.

Joppolo commençait à ennuyer légèrement sa Seigneurie qui puisait de plus en plus souvent dans sa tabatière et regardait par la fenêtre :

-          Une seule chose, lord.

-          Je souhaiterais que toutes les villes n’en aient pas davantage, Joppolo.

-          Mon Dieu ce n’est pas d’une importance immédiate, lord, et je crains que cela ne vous paraisse un peu ridicule.

-          Ma mission, dit lord Runcin, en prenant majestueusement du tabac, est de donner un sens aux choses ridicules. qu’est-ce, Joppolo ?

-          La ville a besoin d’une cloque.

-          Une cloche ? Mais commandant, j’ai entendu de tels carillons ce matin que je me suis cru à Noël.

-          Celle-ci était du XIIIè siècle. A entendre parler des habitants, c’était ce que la ville possédait de plus beau. Mussolini à la prise…

Et le commandant raconta comment la cloche avait été mise en caisse et expédiée pour faire des canons, comment les habitants lui en avaient parlé, comment il avait fait une enquête et établi que la cloche avait été très probablement fondue, en tout cas se trouvaient en territoire occupé.

Le Colonel, en la personne de Sa Seigneurie, montra le bout de l’oreille .

-          Ces gens, du lord Runcin, doivent se suffire avec les cloches qu’ils ont. Nous ne pouvons nous permettre d’être sentimentaux, vous savez Joppolo. C’est une faute d’amollir la discipline en rendant les gens trop heureux.

 

Pour lire l’intégralité de ce livre de John Hersey, rejoindre le site : http://bibliothequecder.unblog.fr/2015/05/08/une-cloche-pour-adano/

Publié dans CLOCHES de FRANCE, LITTERATURE FRANCAISE, VILLAGES de FRANCE | Pas de Commentaire »

PORTRAIT DE JOHN HERSEY Par Daniel Bénédite

Posté par francesca7 le 9 mai 2015

A l’heure où je trace ces lignes, le soleil se couche avec une sorte de tendresse derrière l’église de Louviers. La douceur du soir enveloppe les grasses prairies de Seine normande ; Au loin, un clocher égrène l’angélus. John HERSEY, je crois, aimerait cette paix, en bon Américain qui n’affronte les orages du monde qu’avec la nostalgie de son confortable cottage, du petit bourg où il a établi sa demeure, des voisins débonnaires avec qui l’on échange les outils du jardinage et les premiers fruits du verger.

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  »Ce jeune homme, dit un jour quelqu’un qui l’avait rencontré, est le type d’américain que le président Lincoln devait avoir été. Il ressemble même aux portraits que j’avais vus sur les livres d’histoire. Il est grand et mince, c’est un des hommes les plus grands que j’aie jamais vus. Et il est compréhensif et sympathique. Plus tard, Joseph Kessel le décrira en ces termes : « C’était un grand garçon mince et fin, élancé à l’américaine, avec un visage très jeune, très droit, un peu timide, presque naïf. Il avait de beaux yeux bruns, chauds, mélancoliques et plein d’une compréhension, d’une compassion infinies… » Homme d’action et de conviction à la fois, par conséquent amoureux de sa patrie et plus encore fier de l’idéal démocratique qu’elle incarne et qu’elle a mission, lui semble-t-il d’apporter au reste de l’univers.

Cet Américain exemplaire, cependant a vu le jour à T’ien-tsin le 17 juin 1914, et a commencé par parler la langue des mandarins bien avant de s’exprimer en anglais ; son père, Roscoe Monroe Hersey était en effet secrétaire de l’YMCA en Chine  où il s’efforçait de lutter contre les effets de la famine dans les provinces de l’Est. Le petit John vécu en Extrême Orient jusqu’à sa dixième année, non sans voir à l’âge du complexe d’Œdipe, quelque peu parcours le monde en compagnie de sa mère ; Nous avons maintenant combien sont déterminants les événements du premier âge. Est-ce trop se hasarder que de voir, dans la passion déambulatoire de Hersey, l’empreinte de ses moments privilégiés et le désir inlassable et inconscient de les réitérer ?

En 1924, la famille de John Hersey regagne les Etats-Unis. C’est pour celui-ci le temps des études sérieuses. Il les poursuit avec succès, à Hotchkiss School et à Yale dont il sort diplômé en 1935, puis à Cambridge, en Angleterre, où il demeure un an. De retour en Amérique, il devient le secrétaire de Sinclair Lewis, avant d’opter pour le journalisme, vers quoi le conduit sa vocation profonde. Il entre ainsi à Time et à Life dont il sera, durant la Seconde Guerre mondiale, le correspondant de guerre. IL est envoyé au Japon et en Chine, « couvre » les opérations du Pacifique, de Tunisie et d’Italie, puis en 1944, et 1945 séjourne en URSS.

C’est de cette activité mouvementée et périlleuse – « Le plus grand reporter de notre temps » dit de lui Joseph Kessel – qu’en John Hersey naît l’écrivain ; comme l’ont fait observer maints critiques, l’écriture romanesque, chez lui, dégage et cristallise les éléments éthiques sous-jacents à ses grands reportages ; n’est-ce pas dire, du même coup, que le regard de Hersey journaliste dépasse d’emblée l’événementiel et le pittoresque qui constituent la matière immédiate de tout reportage, que c’est pour l’homme, finalement qu’il est requis, l’homme de notre temps et les tourments qui lui viennent de sa condition ? C’est bien en tout cas, ce que comprirent les jurés du prix Pulitzer lorsqu’ils couronnèrent en 1945, Une Cloche pour Adano que l’écrivain avait rédigé en partant d’un reportage adressé à  Life.

PORTRAIT DE JOHN HERSEY Par Daniel Bénédite dans FONDATEURS - PATRIMOINE 300px-Stroop_Report_-_Warsaw_Ghetto_Uprising_06b

John Hersey, à ce moment avait déjà écrit deux romans, Men on Bataan (1942) et Dans la vallée (1943), récit d’une échauffourée à Guadalcanal, où il avait accompagné une attaque des « marines » : il était tombé avec eux, dans un piège tendu par les Japonais et s’était avec héroïsme, employé à secourir les blessés, ce qui lui avait valu d’être décoré. On raconte aussi qu’il avait été à deux doigts de perdre toutes les notes qu’il avait prises durant cette extraordinaire équipée. L’avion qui le ramenait avait en effet piqué du nez dans le Pacifique, mais Hersey, alors qu’il se démenait dans les flots, avait pu récupérer ses papiers qui flottaient à la crête d’une vague. Une cloque pour Adano (1943) porté successivement au théâtre et au cinéma, demeure son livre le plus connu. Mais il est l’auteur, également de trois autres romans de très haute valeur, Hiroshima, ville où il se rend en 1946 et dont le martyre nous est conté à travers le témoignage de six survivants, la Muraille (1950) où la vie intérieure du ghetto de Varsovie sous la botte nazie ainsi que son martyre sont reconstitués avec une hallucinantes vérité et la Chasse à la marmotte (1953) un libre assez différent des précédents et dont le caractère allégorique déconcerta la critique. 

Description de cette image, également commentée ci-aprèsMais il me semble que c’est bien dans une Cloche pour Adano que son généreux message retentit le plus haut et le plus fort, et tout d’abord parce que le livre, littérairement, est des mieux venus ; découpé, selon la technique journalistique, en brefs tableaux qui s’enchaînent avec un rythme irrésistible, il est étincelant de couleur et de vie, comme cette petite communauté italienne dont il nous dépeint les heurs, malheurs et soucis aux première heures de sa libération par les troupes américaines. Et puis, ne peut-on voir, en la personne du commandant Joppolos, court de taille et brun de poil comme ne l’est pas John Hersey (mais le contraste est délibéré, puisque c’est le propre de l’idéal américain que d’avoir fondu les origines les plus diverses), un porte-parole singulièrement émouvant de l’auteur ?

N’est-ce pas non plus un admirable symbole que cette cloche, l’âme d’Adano, qui plus profondément résonne en chacun de nous comme notre conscience d’homme semble chanter la gloire d’une civilisation- avant, peut-être d’en sonner le glas ?

Daniel Bénédite – extrait du livre UNE CLOCHE POUR ADANO

 

Publié dans FONDATEURS - PATRIMOINE, LITTERATURE FRANCAISE | Pas de Commentaire »

LE SYMBOLISME DES CHATEAUX

Posté par francesca7 le 6 mai 2015

 

LE SYMBOLISME DES CHATEAUX dans CHATEAUX DE FRANCE 290px-Table_of_Fortification%2C_Cyclopaedia%2C_Volume_1Manifestation la plus représentative du système social médiéval fondé sur la féodalité, le château est, à la fois, la résidence d’un membre de l’aristocratie et de sa famille, le centre d’exploitation d’un domaine foncier, le lieu d’exercice d’un pouvoir de commandement.

Du premier Moyen Âge jusqu’à la Renaissance, il revêt l’aspect d’un édifice fortifié, dont le rôle politique et militaire s’applique au contrôle des frontières et des voies de communication, à la surveillance et à la protection des populations. Certains sont le centre d’un essor administratif, la « châtellenie » ou le « mandement », à l’intérieur duquel s’exerce un pouvoir de contrôle économique, judiciaire et militaire : le ban. Cependant, la plupart des châteaux sont de simples demeures faiblement fortifiées, les « maisons fortes ». Toutes catégories confondues, cet ensemble présente encore un maillage remarquable : en effet, subsistent, en France, les vestiges de près de trente mille sites fortifiés médiévaux.

L’évolution des châteaux

Les fortifications les plus anciennes sont assez proches, morphologiquement, des oppidums protohistoriques : les forteresses mérovingiennes et carolingiennes se présentent, le plus souvent, sous la forme de vastes enceintes. Destinées à servir de refuges à une population rurale dispersée, elles sont implantées à l’écart des agglomérations, sur des reliefs naturels escarpés - bords de falaises, éperons barrés, plateaux isolés - dont elles exploitent au mieux les avantages topographiques. Par ailleurs, certaines résidences impériales ou comtales traduisent, à travers une architecture palatiale, l’héritage de l’Antiquité romaine : il s’agit de vastes bâtiments dont l’élément majeur est une salle, l’aula, et qui constituent le lieu d’exercice du pouvoir public. La fin du Xe siècle et le début du XIevoient se multiplier les constructions de châteaux « privés », qui sont implantés sur des domaines ou dans des fiefs d’aristocrates ayant résidé jusqu’alors dans l’entourage des détenteurs de la puissance publique - comtes ou évêques. Ce phénomène prend une ampleur considérable, à tel point qu’il sera qualifié de « révolution castrale ».

La forme la plus fréquente que revêt le château à cette époque est la motte : un tertre artificiel de terre protégé par un fossé et, souvent aussi, par un rempart de terre. Un terre-plein - ou « basse cour » -, peu ou pas surélevé, ordinairement ovale, protégé à son tour par un fossé, lui est associé. Avant le XIIe siècle, les châteaux installés sur ces terrassements sont, dans la plupart des cas, en bois, qu’il s’agisse de la tour - réduit défensif et résidence seigneuriale - édifiée sur le tertre ou des bâtiments annexes disposés dans la basse cour. La motte castrale constitue le prototype du château médiéval, qui, à partir du XIIe siècle, est généralement bâti en pierre. L’élément principal en est le donjon, dont la forme diffère selon les régions. Dans la France du Nord et de l’Ouest, les donjons barlongs s’inspirent de la configuration de l’aula, dans des formes beaucoup plus massives (Langeais, Loches), tandis qu’ailleurs la tour carrée se substitue au château de bois (Albon). LeXIIIe siècle apporte de nouvelles mutations, qui prennent naissance principalement dans le domaine royal, sous l’influence de Philippe Auguste. Au chapitre des innovations : d’une part, la tour cylindrique remplace peu à peu la forme quadrangulaire (Château-Gaillard, Fréteval, Châteaudun), en passant parfois par des étapes intermédiaires de plan polylobé (Houdan, Étampes) ; d’autre part, l’ensemble castral s’organise selon un plan régulier (Dourdan). Dans ce cas, le donjon conserve une place éminente, qu’il soit situé en position de barrage, c’est-à-dire du côté le plus exposé de la forteresse (Coucy), ou qu’il fasse office d’ultime refuge (par exemple, au Louvre).

À la fin du Moyen Âge, le château fort adopte des formes complexes, avec la modernisation et la multiplication des structures défensives (qui doivent s’adapter à la diffusion de l’arme à feu) aussi bien que des parties résidentielles, qui s’organisent autour de plusieurs cours (Najac). L’architecture des maisons fortes est beaucoup plus variée ; les innovations techniques concernent dans une moindre mesure ces châteaux plus modestes, dont l’aspect est davantage tributaire du rang - et des moyens - de leur propriétaire. Il s’agit, le plus souvent, de logis pourvus d’éléments de défense et, à la fin de la période, nombre de ces établissements seigneuriaux sont encore construits en bois, parfois sur une plate-forme artificielle entourée de fossés.

Fortyfikacje

Les éléments défensifs

Le château fort médiéval prend appui, presque systématiquement, sur une topographie favorable pour asseoir sa défense - éminence naturelle ou barrière d’un cours d’eau -, que des travaux de terrassement complètent et renforcent : reliefs redécoupés et accentués, creusement de fossés, surélévations artificielles. Le donjon, ou tour maîtresse, concentre les éléments défensifs : l’épaisseur de ses murs (jusqu’à plus de 4 mètres à la base), la rareté de ses ouvertures (rez-de-chaussée aveugle, étroites fentes de tir), la protection de l’accès (porte au premier étage), des aménagements sommitaux (crénelages et mâchicoulis), le consacrent comme le pivot d’une défense renforcée par la possibilité de l’isoler du reste du château. La défense passive est assurée par la diversification des barrages : flanquements de courtines, chemise de protection de la base du donjon, redoublement des enceintes, chicanes. La défense active s’appuie principalement sur les superstructures de bois (hourds), qui permettent, depuis les créneaux et les différentes ouvertures de visée, une riposte efficace. L’accès au château bénéficie d’une protection particulièrement soignée, avec des systèmes de fermeture complexes associant herse et pont-levis, et accompagnés, à l’extérieur, de défenses avancées : bretèches, fossés et barbacanes, complétés, à l’intérieur, par un assommoir ménagé dans la voûte du couloir d’accès, ou une souricière.

La vue de châteaux aujourd’hui dégarnis de mobilier donne à penser qu’il ne s’agit plus que de coquilles de pierre. Or nombre de ces édifices n’étaient guère plus meublés aux temps mêmes de leur occupation. En effet, les seigneurs possèdent souvent plus d’un château, et se rendent de l’un à l’autre suivant la saison ou leurs obligations. Entre deux déplacements, à l’exception des châlits de bois, la demeure se vide de son mobilier comme de ses habitants. Le mode de vie itinérant de l’aristocratie impose l’usage d’un mobilier aisément transportable, ou pliant : les tables sont alors de simples plateaux de bois disposés sur des tréteaux, que l’on installe au moment des repas - d’où l’expression « mettre la table ». Les tabourets pliants, les coffres, servant à la fois de bagages et de rangements domestiques, sont emportés lors de chaque changement de résidence. L’armoire massive n’existe pas, et les dressoirs ne datent que de la fin du Moyen Âge. Avant la diffusion tardive du verre à vitre, on obture simplement les fenêtres avec du papier huilé, à l’arrivée du seigneur et de sa famille, on pourvoit à la hâte les salles de nattes de paille tressée, tandis que tapis, tentures, tapisseries et coussins voyagent de résidence en résidence. Ce mode de vie nomade n’empêche en rien le déploiement d’un grand luxe dans la décoration du château et dans l’aménagement des chambres. Outre les fresques et les peintures des poutres et des plafonds, les textiles, de couleurs vives, peints ou armoriés, et les carrelages somptueux, à motifs héraldiques, courtois ou animaliers, contribuent au confort et à la beauté des pièces. De multiples accessoires améliorent l’habitabilité : des pare-feu d’osier tressé, le luminaire, une vaisselle souvent ornée de motifs animaliers ou anthropomorphes, des verreries importées d’Italie, des céramiques de provenance parfois lointaine, islamique, voire extrême-orientale. En outre, dans les châteaux princiers, jardins, pièces d’eau, fontaines, et parfois un zoo, comme chez le roi René d’Anjou, le duc de Berry ou les rois de France, flattent le goût des puissants pour l’exotisme.

1024px-Egeskov_Slot_spejling_Edit_2 dans HISTOIRE DES REGIONSLe château n’abrite pas seulement les proches du seigneur. En l’absence de ce dernier, un concierge est parfois seul à y résider. En cas de besoin, une garnison réduite y séjourne. Lorsque le château est occupé, le nombre de serviteurs ou de commensaux croît : domestiques pour le service et le ménage, nourrices et gouvernantes pour les enfants, chapelain pour servir l’office dans la chapelle castrale et pour enseigner aux jeunes de 6 à 15 ans ; « galopins » d’écurie, fauconniers, veneurs, valets de chiens, pour s’occuper des chevaux, faucons et chiens de guerre ou de chasse ; enfin, un cuisinier et ses apprentis, les « enfants de cuisine », pour nourrir tout ce monde. S’ajoutent à la famille les serviteurs chargés des tâches administratives, scribes et officiers, et, dans les châteaux des seigneurs importants, des enfants pages. On comprend que très tôt les châteaux, de défensifs, se soient transformés en résidences d’un haut niveau de confort. Le château fort n’est donc pas seulement l’« image de pierre des guerres médiévales » (A. Chatelain), mais aussi une forteresse habitée.

Renaissance ou décadence ?

Cette évolution du château vers la demeure de plaisance est pleinement achevée à la Renaissance : les fonctions militaire et résidentielle tendent à se dissocier définitivement. Au début duXVIe siècle, le château, autrefois enfermé dans ses remparts, s’ouvre sur l’extérieur, recherche la lumière et l’ornementation : pinacles au sommet des toitures, galeries et escaliers à loggia ; des jardins recouvrent les fossés, qui sont donc aplanis. L’aspect fortifié s’atténue : on remplace les archères par de larges fenêtres à tous les niveaux, et l’échelle de bois menant à la porte fait place à un escalier monumental en pierre. De telles modifications sont dues, en grande partie, à un engouement de l’aristocratie pour l’architecture italienne ; il est suscité, dès la fin du XVe siècle, par les expéditions militaires françaises. Ainsi, le décor intérieur tout comme l’organisation spatiale des premiers châteaux italianisants, bâtis en Val de Loire, transforment profondément l’apparence de ces édifices. Toutefois, jusque dans les années 1530, ceux-ci constituent des exceptions.

En effet, le château de type médiéval ne disparaît pas pour autant et, sous l’effet des guerres de Religion, la poliorcétique se modernise même efficacement. On adopte le principe des tours d’angle à plan losangé, inspirées des bastions à l’italienne, et on élargit les fossés, qui conviennent tant à la défense qu’à la plaisance. En sous-sol sont installées des casemates de tir adaptées aux canons : la défense active, autrefois organisée du haut des tours, se déplace au ras du sol. AuXVIIe siècle encore, le château de type médiéval reste en fonction. Même si Vauban édifie de nouvelles citadelles avec bastions avancés de plan polygonal, nombre de forteresses sont simplement restaurées ou aménagées dans le respect des principes médiévaux, avec pont-levis, tours, hourds de bois et mâchicoulis. En revanche, dans les châteaux résidentiels, la noblesse de l’époque privilégie l’élégance au détriment du caractère à la fois militaire et rural des châteaux médiévaux. Ainsi, le château de Grignan, cité dès 1035, et dans lequel réside six siècles plus tard la marquise de Sévigné, est transformé en « palais d’Apollidon ». Cependant, même aménagés, les châteaux anciens ne peuvent rivaliser avec ceux édifiés après le Moyen Âge, et nombre d’entre eux disparaissent alors : déjà en ruine, ou volontairement démantelés, ils servent de carrières aux paysans ; des donjons sont transformés en tours de moulins à vent, comme en Forez ; des faïenciers installent leurs fours dans leurs bâtiments, comme à Vincennes ; enfin, les plus solides des anciennes forteresses, souvent de construction royale, qui sont les plus inconfortables aux yeux des hommes modernes, ne conservent que leur fonction de prison, à l’instar de la Bastille.

Les nouveaux châteaux, libérés de toute contrainte militaire ou topographique, se soumettent, dès lors, aux effets de mode et adoptent le style du temps : néoclassique dans les années 1750 et suivantes, avec plan carré, colonnes et frontons, puis néogothique durant la période romantique, férue d’un Moyen Âge régulièrement remis au goût du jour. Le XIXe siècle a même été qualifié de « second siècle d’or » du château et on dénombre encore, en 1888, quelque 40 000 châtelains : outre la vieille aristocratie et la noblesse d’Empire, les grands industriels et les banquiers font eux aussi rénover ou construire des 1280px-Chateau_de_Chenonceau_2008Echâteaux, souvent de type « moyenâgeux », en témoignage de leur réussite financière. Le château n’a rien perdu de son prestige : pour Napoléon III, et dans l’intention d’en faire une « habitation fort agréable », Viollet-le-Duc reconstitue le château de Pierrefonds sur des vestiges médiévaux. Même les grands propriétaires de vignobles s’attribuent des « châteaux » - 58 sont institués en 1855 - qui donnent leur nom aux vins du Bordelais ; mais il est vrai que les créateurs de nombre de ces vignobles appartenaient à l’aristocratie.

C’est la guerre de 1914 qui met fin à la construction castrale ; au demeurant, l’évolution des tactiques militaires impose alors de nouvelles formes de défense : au château médiéval, symbole intemporel de puissance, perché sur une éminence, succède, au XXe siècle, la fortification enterrée, avec ses tranchées et ses casemates, dont les bunkers souterrains de mise à feu des missiles atomiques ont représenté jusqu’à récemment un exemple extrême.

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QUAND LA CHASSE DEVIENT UN PRIVILEGE

Posté par francesca7 le 6 mai 2015

 

chasse---courreHéritage des chasseurs-cueilleurs, ce loisir, qui apporte un complément alimentaire, est le reflet de réalités juridiques et culturelles mobilisant les passions et les images nées d’une lente sédimentation.

Le droit romain lie la chasse à la propriété foncière. Le christianisme en fait l’expression de l’empire sur les animaux donné à Adam. Le Moyen Âge carolingien invente la garenne, réserve parfois établie par le souverain sur les terres d’autrui. Cette soustraction au droit commun redouble le statut de la forêt dans l’imaginaire, monde de réminiscences païennes, de l’écart et de la sauvagerie, et le chasseur est pensé comme un être ambivalent, aux limites de la civilisation. Chaque région a sa légende de chasseurs maudits hantant les forêts. Saints chasseurs, saint Eustache, puis saint Hubert protègent de la rage, cet « ensauvagement ». Au XIIe siècle, l’apparition de traités spécialisés souligne la volonté d’ancrer la chasse dans la civilisation : retenons le traité de fauconnerie de l’empereur Frédéric II, le Livre du Roi Modus et de la Reine Ratio (XIVe siècle), empreint d’allégories morales, et surtout le Livre de la chasse de Gaston Phébus, comte de Foix, rédigé à partir de 1397 ; prestigieux, leurs manuscrits s’ornent de riches enluminures. Les scènes de chasse envahissent la littérature et, dans les romans arthuriens, la « chasse au blanc cerf » prend valeur d’épreuve initiatique. Importée d’Orient, la fauconnerie, pratiquée par les femmes comme par les hommes, symbolise l’univers courtois. Cependant, la chasse noble, où le guerrier s’éprouve et s’éduque, n’est pas encore coupée des chasses populaires : les traités évoquent les pièges et la chasse à l’arc aussi bien que la vénerie. Cette situation renvoie à la tolérance dont jouissent les chasseurs roturiers.

Quand la chasse devient un privilège.

• En 1396, l’ordonnance de Charles VI marque une rupture en séparant les loisirs des travailleurs de ceux des guerriers. Chasser devient le privilège personnel des nobles ou bien le droit d’un seigneur, détenteur d’un fief ou d’une haute justice. Cette évolution se dessine dans l’Europe entière. Toutefois, les bourgeois des villes peuvent chasser en banlieue et le droit de chasse roturier est théoriquement conservé en Béarn, dans certaines vallées pyrénéennes et alpines, ainsi qu’en Languedoc. Autour de Paris et des résidences royales règne le système détesté des capitaineries (créé pour Fontainebleau, en 1534) qui interdit toute chasse aux particuliers, même nobles, et réglemente étroitement les travaux agricoles. La culture de la chasse prend un tour nettement aristocratique dans les traités qui se multiplient entre 1560 et 1660, temps de troubles et d’interrogation sur l’identité nobiliaire et la fonction royale. Consacrés aux genres nobles, chasse à courre et dressage des rapaces, ces traités, tels ceux de Jacques du Fouilloux (la Vénerie, 1561) et de Charles d’Arcussia (la Fauconnerie , 1598), mettent l’accent sur la maîtrise de soi et la soumission à l’ordre légitime. Le chasseur doit résister à son goût pour le sang et la violence ; il magnifie ses pulsions dans un rituel raffiné qui accentue la distance entre lui et l’animal. Justifié depuis Xénophon comme une école de la guerre, le monopole sur la chasse est désormais bien plus encore un art de dominer la nature qui légitime la prééminence sociale.

Accompagner le roi : une faveur recherchée.

•  À la cour, la chasse atteint sa plus haute signification : le souverain est le chasseur par excellence, qui seul tient l’équilibre entre sauvagerie et culture. Trois à quatre fois par semaine, le roi chasse, prouvant sa nature surhumaine par des hécatombes de cerfs ou d’oiseaux. Il est servi par de nombreux officiers, environ 380 sous Louis XIV. La charge de grand veneur est la plus prestigieuse, détenue auXVIIIe siècle par le comte de Toulouse, puis par son fils, le duc de Penthièvre. Pour tout noble, la présentation au roi se fait à la chasse et Chateaubriand en laisse le récit ému dans sesMémoires d’outre-tombe. Pour la chasse, la nature est remodelée (au XVIIIe siècle, 1 600 kilomètres de chemins tracés en forêt de Compiègne), les résidences de loisir se multiplient tels Chambord, Fontainebleau et même, à l’origine, Versailles. L’art prend prétexte des plaisirs cynégétiques pour imaginer un univers fabuleux - sous le règne d’Henri II, thème de Diane qui joue sur l’allusion à Diane de Poitiers - ou affiner l’observation animalière – les peintres Desportes et Oudry.

 

Du braconnage à la démocratisation.

• Sandrart_-_November Le braconnage, que le XVIIIe siècle dénonce comme omniprésent, constitue l’envers de ce monde fastueux. Dans des campagnes en pleine croissance démographique, le paysan proteste contre la multiplication du gibier, surtout des lapins qui ravagent les cultures. C’est un thème central des cahiers de doléances de 1789, au moins dans les régions céréalières du Bassin parisien. À sa manière, le braconnier, issu de toutes les strates du monde roturier, réclame la liberté du loisir. Les sanctions (lourdes amendes de l’ordonnance de 1669, qui supprime la peine de mort prévue par François Ier pour les multirécidivistes) sont jugées disproportionnées, et l’opinion, l’Encyclopédie en témoigne, est de plus en plus critique. Le droit de chasse est pris entre raidissement féodal et tolérance éclairée. La nuit du 4 août 1789 emporte ce privilège avec les autres, et un nouveau régime de la chasse naît, fondé sur la propriété. Le braconnier devient une figure de la résistance des « petits » contre les « gros » et l’État, romanesque comme dans le Raboliot de Genevoix (1925), mais aussi criminelle, quand le braconnage entraîne la mort d’un garde. Symbole des conquêtes de la Révolution et premier loisir de la société rurale, la chasse à tir, monde d’hommes et de citoyens, ne décline qu’à partir des années soixante-dix, en conséquence de l’exode rural. Mais de nombreux citadins gardent, en la pratiquant, un lien avec leurs origines et, dans certaines régions (Picardie, Sud-Ouest), elle apparaît comme une puissante composante de l’identité locale face à toutes les normalisations. Lors des élections européennes de 1989, le mouvement « Chasse, pêche, nature et traditions » présente une liste pour la défense de la chasse et obtient près de 5 % des voix.

 

Les activités de chasse et de cueillette ont laissé des traces archéologiques diverses, soit par leurs produits, soit par leurs outils. La chasse offre, avec les ossements des animaux tués et consommés et les outils de pierre, des vestiges visibles ; en revanche, la pêche ou, plus encore, la cueillette sont moins observables, sauf lorsque les végétaux ont été carbonisés. D’autres activités telles que la collecte du miel ne fournissent aucun témoignage direct. L’analyse chimique des os humains peut néanmoins livrer quelques renseignements sur le mode d’alimentation. Une question reste ouverte : les tout premiers hommes, qui ne maîtrisaient pas encore la chasse, ne furent-ils pas simplement des « charognards » ? Toutefois, à l’évidence, avec leur développement psychomoteur et les progrès de l’outillage, la chasse s’est imposée. Au paléolithique supérieur, les populations vivent essentiellement de la chasse aux grands troupeaux d’herbivores (rennes, mais aussi chevaux, bovidés, voire mammouths), tandis que les harpons en os témoignent des activités de pêche. L’arc est inventé à cette époque. Lorsque le climat se réchauffe, vers 10 000 ans avant notre ère, le même mode de vie se perpétue dans un environnement tempéré, avec une faune comparable à celle d’aujourd’hui (cerfs, chevreuils, aurochs, sangliers, etc.). Avec l’apparition des agriculteurs sédentaires néolithiques de tradition proche-orientale, la chasse passe à l’arrière-plan, mais elle interviendra encore fréquemment pour un quart des ressources carnées. La pêche est également attestée par des hameçons et des poids de filets. C’est seulement avec le développement de l’économie urbaine, qui fait fortement régresser l’espace sauvage, que la chasse est définitivement marginalisée ou, du moins, réservée à l’aristocratie. En revanche, la pêche et, plus discrètement, la cueillette constitueront, jusqu’à nos jours, des ressources d’appoint.

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ETRE REDUIT A LA PORTION CONGRUE

Posté par francesca7 le 6 mai 2015

EXPRESSION :

u16785897Après quelques décennies de relative abondance, du moins dans ce coin de planète que nous disons occidental, la vieille notion de portion congrue semble ça et là vouloir refaire surface. Elle n’a jamais cessé de présider à la répartition des richesses à l’échelle du globe.

Dans le langage ecclésiastique – explique Littré – portion congrue, pension annuelle que le gros décimateur payait au curé pour sa subsistance ». Qui diable était donc ce « gros décimateur » ? Eh bien le patron du curé d’autrefois, l’ecclésiastique à qui revenait le bénéfice de la cure. On sait que sous l’Ancien Régime le titulaire d’une paroisse ne s’occupait pas nécessairement de ses ouailles. S’il était quelque peut dignitaire, ou bien en vue dans le monde, il employait un prêtre subalterne et précunieux sur lequel il se déchargeait des affaires courantes de la foi, offices et menus sacrements, pendant que lui-même vaquait à des besognes moins pieuses ou des lieux infiniment plus réjouissants.

Toutefois, cet absent récoltait scrupuleusement la dime (dixième des récoltes des paysans) dont il reversait une part sous forme de pension alimentaire à son modeste travailleur du goupillon. « Les portions congrues se taxent aux Curez au Grand Conseil à 200 livres, et au Parlement, à 300 livres, suivant deux diverses déclarations qui y ont été vérifiées. Au-delà de la Loire on n’adjuge que 200 livres, en deçà jusqu’à  300 livres ». Si on en croit Furetière il semble bien que les salaires aient toujours été un peu plus bas « au-delà de la Loire » sans doute à cause du soleil…

En tout cas cette portion congrue, calculée au plus « juste », faisait des desservants de nombreuses paroisses de malheureux smicards en soutanes râpées. Cela explique peut-être qu’à la Révolution tant de petits prêtes se soient désolidarisés de leurs prélats, et aient embrassé la cause des sans-culottes et des partageux. Au fait « congru » du latin congruus, veut dire « convenable »…. Comme qui dirait suffisant.

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton

 

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Aix-les-Bains une ville d’eaux

Posté par francesca7 le 5 mai 2015

(Savoie)

 

220px-Arc_de_campanusAix les Bains, ville d’eaux et de prestige, rivalise de trésors pour concilier à la fois santé et tourisme. Au fil des saisons, la cité thermale satisfait ainsi tous les tempéraments.

Soif de culture ? Grâce aux nombreuses visites guidées proposées par les guides conférenciers, les amateurs d’art et d’histoire peuvent remonter le temps. De la belle époque, avec les anciens palaces et le casino Grand Cercle, jusqu’à l’Arc de Campanus, mausolée datant de 2000 ans. Autre visite incontournable, le musée Faure. Cet établissement présente une collection de peintures de la période impressionniste et plus de trente sculptures de Rodin.

Envie d’air pur ? Le Mont Revard est là qui culmine à 1500 m d’altitude. Formant les premiers plis de la chaîne des pré-Alpes, le Revard marque la frontière du Parc régional des Bauges, fief du célèbre fromage appelé « tome ». Là haut, dans un panorama à 360°, toute la chaîne du Mont Blanc s’offre aux regards.

Miraculeusement préservé de la civilisation, le plateau Revard a été déclaré « site d’intérêt national ». Son inclinaison vers le Sud-Ouest lui permet de bénéficier d’un ensoleillement maximal. L’hiver les skieurs et les fondeurs peuvent s’en donner à coeur joie. Le grand plateau nordique, appelé ainsi, représente avec ses 1.690 hectares et ses 150 km de pistes, le plus grand domaine de ski nordique français.

Autre attrait, le lac du Bourget. Grâce à une eau qui atteint les 25° C en été, le plus grand lac naturel de France, produit un microclimat qui adoucit la température ambiante, été comme hiver. Cette douceur profite au golf 18 trous qui reste ouvert toute l’année et permet aussi d’acclimater des plantes aux essences méditerranéennes.

Par sa taille le lac favorise toutes les pratiques des sports nautiques (aviron, voile, ski nautique ainsi que la pêche). Des bateaux promenades vous permettront de rejoindre le Rhône en passant par le magnifique canal de Savière. On peut également visiter sur la rive Ouest, la superbe abbaye d’Hautecombe, construite au XIIe siècle et choisie comme dernière demeure par l’illustre Maison de Savoie pour 42 de ses princes.

Rappelons également que le lac du Bourget est le lac romantique par excellence où Lamartine a vécu une passion aussi effrénée qu’éphémère. Il a immortalisé ce lieu après la mort d’Elvire dans le fameux poème « le Lac ». D’autres écrivains en ont chanté les charmes et aujourd’hui encore, sa côte sauvage, ses ports, ses grottes, ses anses accessibles seulement par bateaux, invitent à la rêverie.

Du rêve, on revient aussi aux réalités quand on aperçoit les nombreux projets en cours. Aix-les-Bains investit sur l’avenir avec la construction par les thermes nationaux, des thermes Chevalley et en participent au pro et Grand Lac. Ce programme d’envergure, de plus de trois milliards de francs sur 15 ans, est initié par les autorités départementales et locales de Savoie.

Plusieurs opérations sont au programme sur Aix-les-Bains. Parmi elles on peut citer l’aménagement de l’esplanade pour redonner un accès direct à l’eau, relier la ville au lac, agrandir l’aquarium, rénover le centre nautique et réhabiliter les thermes du XIXe siècle.

Bref, les projets ne manquent pas afin qu’Aix-les-Bains reste une terre où l’on est heureux de vous accueillir. Bienvenue en Savoie.

ne promenade au cœur de la ville d’Aix nous rappelle le passé glorieux de la cité.

Plongez-vous dans l’histoire romaine avec l’arc de Campanus et le temple de Diane, situés sur la place de l’Hôtel de Ville.

Découvrez, au cœur d’Aix l’un des plus beaux Hôtels de Ville de France. Ancien château féodal, l’édifice actuel fut construit au début du XVIème siècle en pur style gothique reconnaissable à sa porte d’entrée à arc surbaissé et à ses fenêtres à meneaux.

 

Aix-les-Bains une ville d’eaux dans COURS d'EAU-RIVIERES de France 220px-Festival_du_lac_%C3%A0_Aix-les-BainsDe son histoire avec l’eau et ses thermes prestigieux fréquentés au XIXème siècle par l’aristocratie européenne, Aix a hérité d’une riche architecture résidentielle. Le tout Aix se baignait à la Belle Epoque : l’Aga Khan, les maharajahs, les empereurs, les princes… les élégantes. Vous pouvez encore admirer les façades des anciens palaces : le Grand-Hôtel, de style néoclassique, le château de la Roche du Roi, classé monument historique, la résidence Bernascon, de style néo-Louis XIII, le Mirabeau, le Royal, l’Excelsior ou le Splendide…

L’Arc de Campanus, selon l’hypothèse actuellement retenue par les archéologues, est daté du de la fin du Ier siècle. Il porte juste au-dessus de la grande arcade une inscription partiellement lisible : L.POMPEIUS CAMPANUS VIVUS FECIT. Au niveau de l’entablement se distinguent sur l’architrave des cartouches avec des noms inscrits et au-dessus de chacun , des niches creusées. Nous ne savons rien sur ce Lucius Pompeius Campanus, qui a fait ériger ce monument aux défunts de sa famille. L’arc suscite l’intérêt des chercheurs, son emplacement aux abords du temple et des thermes permet de s’interroger sur sa fonction exacte : arc funéraire, arc commémoratif ou porte ouvrant vers les thermes ?

Bons plans
La visite guidée « Balade dans Aix » présente le patrimoine gallo romain de la ville Fiche patrimoine disponible à l’Office de Tourisme ou en Mairie Site de l’inventaire : www.patrimoine-aixlesbains.fr

 

VISITER LE SITE 
www.aixlesbains.com

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HISTOIRE DES WICCAS et sorcellerie

Posté par francesca7 le 5 mai 2015

téléchargement

Rejoindre le Forum ; La Vie Devant Soi ici : http://devantsoi.forumgratuit.org/

L’autre source sur laquelle je m’appuie pour parler de l’histoire de la Wicca est un article d’un auteur nommé Taliesin paru dans le numéro 160 (Août 2013) de la revue The Green Egg, où il résume sa vision du développement de cette spiritualité.

Une origine au XIXe siècle : des lignages ancestraux des sociétés secrètes à la théorisation d’une religion première Hutton fait remonter les racines de ce qui sera la Wicca dans le XIXe siècle. Tout aurait commencé en effet, selon lui, avec la sensibilité fantastique propre à la création littéraire et artistique Romantique. Hutton cite les œuvres de poètes comme Yeats, pour le plus notable. Autres racines du paganisme au XIXe siècle, les sociétés ésotériques dont il développe également l’histoire de la création et les inspirations. On y trouve par exemple la Golden Dawn, l’OTO (Ordo Templis Orientis), la Franc-Maçonnerie, et, en général, les diverses fratries et organisations professionnelles qui, au XVIIIe puis au XIXe siècle, commencent à s’organiser autour de rituels d’introduction et de systèmes de symboles inspirés originellement, nous dit Hutton, par la Franc-Maçonnerie.

La tendance de ces sociétés secrètes à se réclamer chacune d’un lignage ancestral (d’autant plus prestigieux qu’il est ancien) fait perdre de vue aux contemporains l’histoire réelle de la création de ces sociétés, pour sa part souvent récente. Cette rivalité d’ancienneté fait émerger progressivement l’idée d’une origine primordiale de toutes les sociétés secrètes, d’où pourrait se réclamer celle qui serait idéalement la première, et dont découleraient par inspiration toutes les autres. Cette société archaïque serait le véhicule de rites anté-chrétiens conservés intacts, qui auraient été dissimulés au fil des siècles pour évi- ter les persécutions. En remontant idylliquement le plus loin dans le temps, certains commencent à croire que la première religion de l’humanité, qui serait ainsi la religion « véritable », serait parvenue intacte à leur époque, ayant circulé en secret parmi les initiés. Les sociétés ésotériques, pour les décrire de façon profane et très rapide, sont des congrégations qui s’organisent autour de divers rituels d’initiation – grade après grade, représentant une amélioration progressive – et visent au final un idéal de connaissance et de savoir-vivre qui permettrait d’avoir la meilleure sagacité et la meilleure façon d’agir dans le monde. L’initiation et ses principes, qui diffèrent d’une société à l’autre, dépendent d’une philosophie et de choix éthiques, et parfois d’une appréhension du surnaturel et du divin ; philosophie et perception du divin pouvant être liées l’une à l’autre.

téléchargement (1)Au XIXe siècle, les idées des sociétés secrètes nourrissent les réflexions des occultistes et sont nourries par elles. Les occultistes, pour leur part, sont des penseurs isolés développant leurs propres systèmes philosophiques et magiques. On peut dire que l’occultisme désigne la façon d’organiser la relation de l’homme avec des entités surnaturelles. Cette relation peut avoir pour but d’obtenir des biens tangibles (richesse, amour, succès…) ou de gravir les échelons d’une amélioration morale et spirituelle. Les entités surnaturelles avec lesquelles l’occultiste échange peuvent être considérées, selon les cas, comme des dieux, des anges, des démons… Les occultistes décrivent un système d’organisation parmi ces entités et des manières rituelles d’entrer en contact avec elles. L’occultisme se développe énormément dans un XIXe siècle friand de découvertes, notamment dans les domaines surnaturels et paranormaux. Parmi les occultistes les plus importants, on peut nommer Eliphas Levi (né Alphonse-Louis Constant, 1810-1875), Madame Blavatsky (Helena Blavatsky, 1831-1891), Aleister Crowley (né Edward Alexander Crowley, 1875-1947). Le contact avec ces entités surnaturelles et le cadre d’échange qui s’établit avec elles s’inscrit dans ce qu’on appelle « magie cérémonielle»

Dans les types de rituels décrits | par les occultistes, on trouve | souvent l’usage de certains | outils (le couteau sacré appelé | «athamé», la baguette magique, | le calice), de certains symboles | (le pentacle), de certains gestes | (comme le fait de tracer un | cercle magique).

 Je parlais du lien entre sociétés secrètes et occultistes : certains occultistes peuvent créer eux-mêmes leurs organisations, comme la Société Théosophique pour Madame Blavatsky, ou influencer des organisations déjà existantes de façon importante, comme le fit Aleister Crowley avec l’O.T.O (Ordo Templis Orients). Je viens de dessiner à grands traits le cadre intellec tuel et institutionnel dans lequel se développa l’idée d’une religion originelle qui aurait été transmise jusqu’à une époque contemporaine, sans interruption, sous le manteau. Cette ambiance intellectuelle finit par porter ses fruits, à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. À cette époque, des savants comme James Frazer avec The Golden Bough en 18904 , puis Robert Graves avec The White Goddess en 19485 et Margaret Murray avec The Witch Cult in Western Europe en 19216 publient en effet des ouvrages qui contribuent à théoriser l’existence d’une telle religion des origines. Il s’agirait d’une religion européenne remontant au Paléolithique, vénérant un Dieu et une Déesse ancestraux, et transmise sans interruption jusqu’à notre époque par le biais du « culte secret de sorcières ». Celles-ci auraient continué à vénérer leurs dieux en secret mais n’auraient pas échappé aux persécutions, en particulier celle de l’Inquisition. Pour le moment, les auteurs ne font que théoriser l’existence de cette religion originelle, mais n’en désignent pas les pratiquants contemporains. Un cap supplémentaire est franchi quand des textes dits originaux sont exhumés – selon la parole de ceux qui se proclament en être les découvreurs. Charles Leland fait ainsi publier en 1889 Aradia7 , L’Évangile des Sorcières (Aradia, The Gospel of the Witches), qui aurait été révélé par une sorcière pratiquant l’ancien culte en Italie. Il s’agirait donc, enfin, d’une forme de mise par écrit d’une religion des origines, le premier document tangible décrivant ces croyances. Hutton (et beaucoup d’auteurs aujourd’hui) remet sérieusement en doute l’authenticité de ce récit.

II 1954 : de la naissance de la Wicca «gardnérienne» au bourgeonnement des Witchcrafts Enfin, pour parachever cette œuvre, selon Hutton, de construction moderne d’une tradition immémoriale, Gérald Gardner révéla l’existence d’un groupe de sorcières (appelé « coven ») dans son livre Witchcraft fot Today en 19548 . Nous venons de le voir, l’idée d’un culte très ancien transmis par des sorcières, et révérant un Dieu et une Déesse originels, n’était pas neuve cette année-là. Elle avait été préparée depuis le XIXe siècle par l’habitude des sociétés secrètes de se réclamer de lignages immémoriaux, et renforcée par la suite par les textes d’intellectuels du tournant du siècle essayant de théoriser cette religion, et plus encore par la parution d’un texte originel, Aradia. Margaret Murray, qui est à l’origine de l’idée selon laquelle les sorcières persécutées par l’Inquisition étaient d’authentiques pratiquantes de la religion des origines, préfaça d’ailleurs l’ouvrage de Gardner, ce livre où il révèle l’existence du coven qui l’a initié. Il s’agirait du New Forest Coven, situé près du village de Highcliffe, dans le Sud de l’Angleterre. Le coven aurait été dirigé par une femme qu’il appelle « Old Dorothy » dans ses écrits. Cette Old Dorothy a été identifiée à Doreen Valiente, une de ses élèves les plus célèbres, comme étant Dorothy Clutterbuck, qui résidait dans le même village. Ce récit a toutefois été critiqué, et aujourd’hui diverses hypothèses essaient de faire la part des choses entre ce que Gardner peut avoir effectivement dé- couvert et ce qu’il aurait inventé.

téléchargement (2)Ronald Hutton émet l’hypothèse que Gardner aurait d’abord fréquenté un groupe rosicrucien local, puis, après une tentative avortée de faire naître un sous groupe de l’OTO dans sa localité (ce que Hutton infère de la correspondance de Gardner avec Aleister Crowley), il aurait finalement décidé de créer un mouvement nouveau, ou plutôt de recréer la religion des sorcières que Margaret Murray avait décrite. Quoiqu’il en soit, dans les années 1950, Gardner recruta quelques adeptes et fonda à son tour son propre coven. Celui-ci était dirigé par un Grand Prêtre et une Grande Prêtresse représentant respectivement, lors des rituels, le Dieu et la Déesse. Même si quelques aspects de ces rituels (comme le fait de ritualiser skyclad, c’est-à-dire nus) étaient choquants pour la bonne société de l’époque, Gardner n’envisageait pas sa religion comme protestataire et était en réalité plutôt conservateur politiquement. Les redécouvertes de cette religion des origines devaient ensuite se multiplier. Dans les années 1950 et 1960, Robert Cochrane révéla ainsi sa propre tradition de sorcellerie, qu’il disait tenir de sa famille. Elle était davantage axée sur le mysticisme et la philosophie que celle de Gardner. Critiquant violemment ce dernier, c’est Cochrane qui fut à l’origine de l’appellation « Wicca Gardnérienne » pour désigner la sorcellerie telle qu’enseignée par Gardner. Quant à lui, il prétendait témoigner d’un culte plus authentique et plus ancien, et fut ainsi à l’origine d’un mouvement appelé « Traditional Witchcraft » (ce terme désigne aujourd’hui un certain nombre de traditions ayant en commun plusieurs principes avec la Wicca, d’où l’appellation « Witchcraft », tout en s’en démarquant dans le discours).

La Witchcraft (qu’il s’agisse d Wicca Gardnérienne ou de Traditional Witchcraft) est donc définie dans les années 1950 par un corps de croyances se réclamant de l’antique religion des sorcières, que l’on  faisait parfois remonter au | Paléolithique, et qui aurait été  transmis secrètement en droite  ligne jusqu’à nos jours, tandis que le monothéisme devenait dominant. Elle se définit généralement par des rites accomplis en groupes, utilisant des imageries et des outils issus des sociétés secrètes et de l’occultisme des XIXe et XXe siècles. L’affirmation de Cochrane quant à l’héritage sorcier tenu de sa famille fut vivement démentie à la fois par celle-ci, puis par son épouse, qui confirma qu’il s’agissait d’un mythe. Aujourd’hui, la question de savoir si Cochrane a fondé sa propre tradition ou s’il a été dans un premier temps initié à la Wicca Gardné- rienne n’est pas tranchée9 . La multiplication des traditions au sein de la Witchcraft se poursuivit. Dans les années 1960, Alex Sanders (de son vrai nom Orrell Alexander Carter) fonda son propre coven et créa une nouvelle tradition de Wicca, la tradition alexandrienne. Il prétendait lui aussi avoir été initié dans la tradition familiale, par sa grand-mère, mais cette histoire fut vite démentie. En réalité, nous pensons aujourd’hui qu’il reçut un premier enseignement dans un coven gardné- rien, mais créa par la suite sa propre tradition. Plus tard, la Wicca connut encore plusieurs divisions en différentes traditions. Tandis que de nouvelles traditions naissaient, la question de l’expansion du mouvement et du recrutement de nouveaux adeptes se posait. C’est ainsi que dans les années 1960, Raymond et Rosemary Buckland, deux initiés à la Wicca Gardnérienne, furent envoyés aux États-Unis pour y faire connaître la Wicca Gardnérienne. | Le prosélytisme n’a jamais été | encouragé au sein de la Wicca, | et la diffusion fut lente, puisqu’on cherchait surtout des personnes déjà sensibilisées à l’occultisme et qui seraient intéressées par cette nouvelle tradition. Quelque covens virent le jour sur la côte est des États-Unis.

C’est en premier lieu la publication des ouvrages de Gardner et des gardnériens qui permit de faire modestement connaître la tradition et qui attira quelques adeptes. Cependant, bien souvent, les personnes intéressées étaient isolées et ne trouvaient pas de coven pour être initiées près de chez elles, ou ne savaient pas comment les trouver. Rapidement, tandis que le mouvement gagnait modestement en ampleur, au cours des années 1960, une distinction se fit entre les Wiccans britanniques, qui entretenaient une plus grande cohésion de leurs croyances et étaient attachés aux structures traditionnelles, et les Wiccans américains, qui aspiraient à une plus grande liberté et à une adaptation personnelle de ce qui leur était enseigné.

Eu égard au petit nombre de pratiquants, la rigueur n’était pas forcé- ment de mise, et les prêtres et prêtresses tolérèrent ces écarts. Petit à petit, l’expansion du mouvement étant vue comme une nécessité, l’initiation put être moins encadrée et respectée dans sa forme traditionnelle, et, de fil en aiguille, des prêtres de moins en moins qualifiés se retrouvèrent à la tête de covens. Commença ce qui fut appelé la « Witch War », où, dit-on, les covens qui se multipliaient commencèrent à rivaliser entre eux, distribuant des degrés d’initiations sans que les aspirants aient acquis les niveaux de connaissance habituellement requis, ou considé- rant le nombre de covens affiliés comme un signe de supériorité, ce qui aurait favorisé une guerre de l’image, au détriment de la qualité de la formation religieuse. De plus, lorsque les structures demeuraient relativement rigides, fidèlement à la tradition gardnérienne, certaines personnes, n’y trouvant pas leur compte partaient avec amertume et entretenaient des conflits une fois un nouveau coven rallié. Parallèlement, le nombre de pratiquants isolés qui se renseignaient au travers de livres sur les traditions mais ne trouvaient pas de covens ou ne parvenaient pas à s’y sentir bien, se multipliait. Or, pratiquer en solitaire, quand la plupart des rituels décrits nécessitaient d’être un petit groupe, n’était pas chose aisée et demandait nécessairement une adaptation personnelle.

III Les années 70 : un éloignement des principes traditionnels et un chaudron de multiples apports où se prépare l’éclectisme Cette situation difficile, due au petit nombre de praticiens qualifiés face à la demande montante, et à la difficulté dans les années 1950 et 1960 de trouver des covens traditionnels, trouva une issue dans les années 1970, lorsque se développa le mouvement éclectique. Celui-ci s’initia parmi les communautés hippies de Californie, lorsque le paganisme se mêla aux idéaux de la contre-culture et aux mouvements de défense des droits des femmes. Ce rapprochement entre la Wicca et les revendications féministes n’est pas surprenant si l’on songe que l’importance nouvelle donnée à la Déesse faisait pièce au monothéisme traditionnel, vu, dans les années 70, comme une expression du patriarcat. La vague éclectique fut également nourrie à cette époque par le renouveau religieux général accompagnant le New Age, notamment l’apport des religions orientales (bouddhisme, taoïsme, mouvement de la conscience de Krishna…). Les occultistes du XIXe furent également davantage lus et diffusés, surtout Aleister Crowley. C’est ainsi que, partant d’un noyau en Californie, une nouvelle forme de Wicca se répandit sur la côté ouest des États-Unis. | De nouvelles traditions, plus | libres des fondements | gardnériens, virent le jour. Aidan Kelly, par exemple, fonda le New Reformed Orthodox Order of the Golden Dawn, qui encourageait à construire soi-même ses rituels, tout en restant proche des méthodes et des structures traditionnelles. Victor et Cora Andersen fondèrent la tradition Faery, qui encourageait les inspirations multiples et la possibilité, si le pratiquant le souhaite, de changer la structure de ses rites. Certaines personnes quittèrent la Wicca, et se réclamèrent d’une spiritualité simplement qualifiée de « païenne ».

C’est à ce genre d’appel que répondit la Church of All Worlds, fondée dans les années 1960 par Richard Lance Christie et Oberon Zell-Ravenheart (de son vrai nom Timothy Zell). Cette nouvelle tendance ne réclamant pas d’initiation, le mouvement se répandit très rapidement. Parallèlement, des féministes comme Z. Budapest qui fonda le Susan B. Anthony coven, participent à la fondation d’une Wicca politique, orientée par le fé- minisme radical, appelée Wicca dianique (du nom de Diane, déesse de la Lune, assimilée à la Déesse comme principe divin féminin). Ces groupes excluent de principe les hommes et mettent une emphase particulière sur le culte de la Déesse. Parfois, cette tradition peut se rapprocher d’un monothéisme dans le sens où l’on considère que la Déesse représente l’essence même de la divinité et que les divinités masculines ne font qu’en découler : la Déesse devient ainsi « unique ». Cependant, toutes les wiccanes dianiques ne donnent pas la même importance au rejet des hommes que Z. Budapest. Elles ont en commun de mettre en parallèle l’exclusion des femmes dans la hiérarchie ecclésiastique chré- tienne, et la nécessité de leur libération politique dans la société, et dans la vie spirituelle et religieuse. Ce qui deviendra la Wicca Éclectique se prépare ainsi par ces nouvelles idées et ces nouveaux mouvements au cours des années 1970. Cependant, les publications concernant la Wicca elle-même sont encore traditionnelles dans l’ensemble.

Ce qui est considéré comme le  début de la Wicca Éclectique prend date en 1979. Le même jour de cette année, le 31 Octobre, deux livres majeurs sont publiés : Drawing Down the Moon de Margot Adler et The Spiral Dance de Starhawk (de son vrai nom Miriam Simos). Margot Adler pré- sente une étude sociologique dans laquelle elle s’attache à décrire l’évolution et la pratique du paga nisme aux États-Unis. Elle met ainsi en évidence l’existence d’un nombre croissant de pratiquants solitaires et leur offre une visibilité qui était alors difficile à obtenir. Starhawk présente une analyse du paganisme sous un angle militant féministe, anti-raciste et écologiste, et propose de nouvelles façons d’organiser un coven et de faire des rituels, s’accordant avec ses analyses politiques. Elle fonde ainsi une nouvelle tradition appelée Reclaiming. C’est ainsi que dans le même temps, Margot Adler montre que certains païens pratiquent en dehors de la tradition, et Starhawk propose une façon de le faire et une mé thode pour penser et organiser librement son paganisme. Cette nouvelle façon de faire, désormais officiellement libre de toute attache traditionnelle en particulier gardnérienne, revient en Grande-Bretagne dans les années 1980. Elle va inquiéter les wiccans gardnériens les plus attachés à leur organisation d’origine, et des dissensions voire des critiques acerbes de part et d’autre voient le jour. Malgré cela, l’éclectisme est en passe de devenir majoritaire dans les années 1980. En 1988, Scott Cunningham publie son livre Wicca: A Guide for the Solitary Practitioner, qui, tout en étant un signe de la prédominance nouvelle de l’éclectisme, donne le premier mode d’emploi clair pour ceux qui voudraient pratiquer la Wicca seuls, en dehors de toute structure.

L’accent est mis sur l’absence | de toute vérité absolue et | l’importance pour le pratiquant | de faire ce qui lui convient. Ce manuel popularisa encore davantage la Wicca et permit une nouvelle explosion du nombre de Wiccans dans les années 1990. Il est toujours aujourd’hui une référence majeure dans le milieu de la Wicca Éclectique. Finalement, le développement de l’éclectisme à partir des années 1970 a complètement reconfiguré le visage de la Wicca telle qu’elle avait été développée dans les années 1950. L’éclectisme est devenu la norme. Par ailleurs, le paganisme lui-même est devenu un terme-parapluie pour d’innombrables spiritualités.

Si les Wiccans traditionnels, suivant des courants initiatiques (gardnérisme, alexandrianisme…) peuvent se monter méfiants devant de telles déviances du mouvement originel, on peut supposer que cette nouvelle situation leur profite également d’une certaine façon. Les covens traditionnels ne subissent plus la pression de ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur façon de faire, et peuvent librement chercher ailleurs. La situation tendue de la « Witch War » connaît un apaisement. De cette façon, il serait plus facile de revenir à un enseignement strict et à une prêtrise de qualité pour ceux qui souhaitent suivre une voie traditionnelle.

 

-Les sources Magazine Lune Bleue : Ronald Hutton et TaliesinEn 1999, l’historien Ronald Hutton, spécialisé en folklore et lui-même païen, a publié une histoire de la Wicca sous le titre The Triumph of the Moon à l’Oxford University Press . Cette œuvre est, pour beaucoup, une référence incontournable concernant l’histoire de ce mouvement. La parution en 2009 d’un recueil d’essais, publié par Dave Evans et Dave Green, intitulé Ten Years of Triumph of the Moon donne une idée de son importance.

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Des jardins intérieurs en Ardèche

Posté par francesca7 le 5 mai 2015

 

Gérard Bernet, Tu es le fondateur d’Existence en Ardèche qui est un centre qui propose durant l’année (mais surtout l’été) des stages et des formations pour le mieux vivre et l’harmonie interieure. Les thèmes sont très variés : la relaxation, le massage, la voix, la pleine conscience, la méditation, la communication, le couple, la santé, le rebirth, le clown gestalt, la danse etc. Le choix est varié…pourquoi proposer tant de stages et de formations, quelle est la vocation du centre Existence ? 

La vocation initiale du centre Existence - qui fut créé en  1986 - est contenu dans son nom : Existence, cette expérience, cette aventure humaine que nous partageons tous… en quête de bonheur mais sans mode d’emploi. 

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Nous proposons donc des activités centrées sur la personne qui dans leurs diversités laissent la place à chacun pour trouver sa réponse, son sens, sans vouloir présupposer d’une vérité ou d’une voie obligée. Nous ne souhaitons absolument pas proposer une croyance mais laisser à chacun la place, l’espace intérieur d’un cheminement.

Enfin, comme dans l’existence que nous traversons tout à la fois seul et en groupe nous souhaitons, pendant les stages et formations que nous organisons, ouvrir un espace relationnel de tolérance ou chacun se sent accepté dans sa différence, dans sa démarche, dans ses passions. L’existence s’apprend. Etre en soi et dans la relation bourgeonne et fleuri tout au long de la vie. Notre vocation lors des stages et formations qui se déroulent principalement aux Jardins intérieurs en Ardèche est de proposer un cadre sécurisant ou chacun puisse découvrir et expérimenter pendant toute la semaine ( et non seulement pendant son stage) une qualité relationnelle nouvelle, un autre aspect de soi, une atmosphère unique, à la source de tous ses possibles…

J’ai vu dans le programme de cet été de la danse derviche tourneur et des danses sacrées…C’est l’approche soufie de la méditation je crois. J’ai vu aussi un stage de pleine conscience avec Annick Havard, plusieurs stages de yoga, des stages de danse…que conseilles-tu à ceux qui peuvent hésiter face à des stages différents de pratiques spirituelles?

Lorsque, généralement par téléphone, nous sommes questionnés à propos d’un choix de stage, la première chose à faire est … de ne pas choisir « à la place de »…mais d’écouter, de mettre en évidence les différences entre chacun des stages afin de permettre à son interlocuteur « d’y voir plus clair »;  Plus clair dans son attente et dans ses besoins du moment. Plus clair aussi dans les spécificités de chaque proposition. Il ne s’agit surtout pas de conseiller une pratique plutôt qu’une autre mais de l’aider à discerner le stage dans lequel le futur stagiaire décidera par lui-même de s’investir. 
Le choix d’une pratique fait déjà partie d’un cheminement intérieur. C’est déjà le début du stage.

Qu’est-ce que c’est pour toi être « spirituel aujourd’hui » ? Est-ce que le terme « spirituel » a un sens ou est-ce encore une nouvelle catégorisation mentale ? 

A EXISTENCE nous évitons d’employer le terme spirituel pour catégoriser nos activités. Ce terme a évidemment un sens…. pour celui qui l’utilise. Il peut sous entendre tout à la fois l’évidence d’une croyance religieuse qu’un intérêt pour ce qui relève de l’esprit sans présupposé religieux, voir même l »humour et la vivacité »… de l’esprit.
Etre spirituel aujourd’hui comme hier n’a donc pas « un » sens mais « des » sens. 
La question de l’esprit et donc de la relation que nous entretenons avec la matière est au centre de l’EXISTENCE humaine, consciemment ou inconsciemment. La réponse que nous y apportons détermine notre chemin de vie.
Venons-nous et allons-nous de la terre au ciel ou du ciel à la terre ? Evidemment, en proposant des stages centrés sur la personne nous partons d’un a-priori ; nos modes de pensée, notre « état d’esprit » sont tout au long de notre vie, expérience après expérience, rencontre après rencontre…en constante évolution. L’attention que nous allons porter à ce « monde de l’esprit’ va modifier les conditions matérielles de notre EXISTENCE. En cela nous croyons que notre bonheur nous appartient et qu’en mettant l’accent sur son développement personnel nous affirmons qu’ en apprenant à être, ce seront toutes les dimensions de l’humain, individuelles, collectives, matérielles et spirituelles qui s’élèveront.

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Permets moi deux questions personnelles : dans ta vie quotidienne, qu’est-ce que cela signifie porter de l’attention à “ton « état d’esprit » ou « tes modes de pensée »? Et as-tu l’impression d’être plus heureux qu’avant, arrives-tu à goûter au bonheur chaque jour ?

À question personnelle… réponse personnelle.
J’avais à peine 18 ans lorsque je pénétrais pour la première fois dans l’enceinte d’un hôpital psychiatrique pour entamer mes études d’infirmier. Un nouveau monde déferlait. Une autre réalité co-existait. L’esprit était coupé en deux. Les murs de l’institution séparaient santé et maladie mentale.
Bonne chance à celui qui savait ou pouvait choisir son camp ! 

Comment basculait-t-on d’un monde à l’autre? Était-ce le fruit d’un cheminement individuel? Une responsabilité sociétale? Qui décidait pour qui? Une foule de questions m’envahissaient. Une certaine angoisse existentielle émergeait. Si la maladie mentale m’ouvrait le monde de l’Esprit, mon quotidien de « soignant » me laissait sur ma faim. Quel décalage! Pompier de l’esprit qui s’enflamme, je devais agir pour éteindre le symptôme, le mal-être, la peur, le dérangement qu’un esprit souffrant fait peser sur lui-même et sur la société. Le « foyer » éteint, les questions demeuraient généralement sans réponse. Côté maladie.

Côté santé les questions m’apparaissaient passionnantes: ce sont celles qui occupent, consciemment ou inconsciemment, toute notre existence. Qui nourrissent notre « âme ».
Ne sommes-nous pas tous malades de l’esprit, malades de la relation, fragiles face à l’immensité de l’aventure humaine? Existe-il des modes d’emplois qui nous prémunissent avant que la blessure et la souffrance nous aient rendues parfois impotent? À partir de quand l’âme meurtrie peut-elle se ressaisir? Doit-on l’emprisonner? Comment garder la force de la confiance en soi pour aborder et dépasser les obstacles que « la vie » ne manquera jamais de nous proposer?

Esprit saint. Esprit malade. Deux faces d’une même médaille. L’univers du « développement de la personne » s’ouvrait devant moi. Côté santé. Comme une priorité. Si les institutions prenaient en compte l’état de l’esprit qui vacille, qui souffre, qui dérange, qui est « dérangé »… où pouvons-nous apprendre à être? À  être en santé ? À savoir vivre avec soi-même? À sortir de l’ignorance des mécanismes relationnels qui polluent notre quotidien? À mieux être avec soi-même plutôt que d’en « perdre les pédales » ? Doit-on apprendre le couple sur le tas, s’enferrer dans les mêmes illusions ? Générations après générations doit-on se refiler les mêmes problèmes… comme une patate chaude ?

Esprit d’état contre État d’esprit, la collectivité intervient quand l’esprit de la personne pose problème, quand elle n’arrive plus à faire face aux défis de l’existence, à se faire face. Où aller et comment faire pour rompre cette logique de l’esprit qui chavire, victime dès l’enfance de diverses violences institutionnelles, et en premier lieu de celles de la famille -qui certes façonne notre histoire mais nous entraine parfois dans une forme ou une autre d’isolement relationnel 

Pourquoi attendre d’aller mal pour aller bien ?

Dans ma vie quotidienne, porter mon attention à  »mon » état d’esprit, à mes modes de pensée concerne chaque instant de mon existence, comme une nécessité. Elle se matérialise dans ma vie relationnelle. Mes erreurs me recadrent. En couple, en famille, les défis sont incessants. L’aspiration au bonheur, le regard qui s’aiguise peu à peu, le temps qui use (aussi) mes « conneries », tout peut devenir une joyeuse occasion de croissance.
Je me suis certainement aidé en fondant un centre de développement personnel nommé bien sûr  »Existence » qui aborde les thèmes qui me concernent. Une ambiance. Un environnement relationnel. Un état d’esprit. Je me suis aidé également en fondant  »Les Jardins Intérieurs », centre d’hébergement dans lequel nous accueillons des groupes, non seulement des stages et formations mais, à d’autres périodes de l’année, des cousinades, des anniversaires et des mariages… car je n’aspire pas au cloisonnement. Le développement de la personne n’est pas une spécialité.  Plutôt un regard. Une priorité. Un mode de vie. Une démarche. Peu importent les croyances ou leurs absences, peu importent les techniques utilisées, qui ne sont qu’un argument parfois nécessaire, parfois indispensable, mais ni une fin en soi, ni même la mesure d’un accomplissement. 

Être en marche. Oser sa différence. Savoir dire non. Refuser toute forme de sectarisme. Chercher. Partout. Seul ou ensemble. Exister. Tout le temps. 

Ai-je l’impression d’être plus heureux aujourd’hui? En quête dans ma jeunesse sans le savoir, mon bonheur est certainement aujourd’hui plus paisible. J’ai parfois un sentiment nouveau de gratitude qui m’envahit. 
En couple, avec mes enfants, ma famille, mes amis, dans mes relations professionnelles, je me sens privilégié.

Goute-t-on au bonheur comme à une source à laquelle on s’abreuve ou est-ce l’évidence d’une eau claire qui s’apprend?

Merci pour cette longue et riche réponse…j’ai lu sur le site web que tu as écris: « Existence est né il y a 26 ans. Existence a atteint l’âge adulte. Comme dans la vraie vie. » Comment s’annonce cette nouvelle saison d’été d’Existence aux jardins intérieurs en Ardèche du sud ? 

Existence est né il y a 29 ans. La spécificité des stages à Existence aux Jardins Intérieurs, en Ardèche du Sud, se dessine chaque année un peu mieux. A chacun son existence. Occupons-nous de nous… même si tout va bien …ou pas trop mal. Apprenons les tournants de l’Existence. A chacun son questionnement et sa liberté de chercher, à son rythme et selon ses valeurs, sans se sentir jugé. Trouver sa place, se sentir accepté, laisser aussi sa place à l’humour… comme un trait d’esprit, un regard décalé, échanger avec ceux qui partagent nos passions. La légèreté ensoleillée des vacances pour se faire du bien et la profondeur de la vie relationnelle sont au coeur de nos préoccupations. Pour qu’un stage soit une expérience « heureuse » sur laquelle s’appuyer. Pour qu’un « déclic » soit toujours possible. 
Cette nouvelle saison ne peut donc que s’annoncer bien !

J’ai feuilleté le nouveau catalogue d’été “Mon Bonheur m’appartient”qui est vraiment très agréable à regarder et qui propose plus de 50 stages de développement personnel. Comment les internautes peuvent-ils se le procurer ? 

- En écrivant à Existence BP 60019  17132 Meschers
– En le consultant sur internet : www.existence.fr

Merci pour cette interview…et bonne saison d’été !
Les questions ont été posées par Emmanuel Moulin

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MUSEE AU PAYS DES SORCIERES

Posté par francesca7 le 3 mai 2015

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1610 – 2015 … commémoration des 405 ans 
et du 44 e anniversaire du sabbat !

Juste à côté de chez nous !

Ellezelles, village de l’Etrange, situé dans le Pays des Collines est un territoire féerique où de troublantes créatures se réunissent chaque année pour commémorer le souvenir de Quintine de le Glisserie condamnée avec 4 autres femmes, au bûcher, le 26 octobre 1610.

 

Cliquez sur le panorama que vous désirez visionner, une nouvelle fenêtre s’ouvrira et attendez que le panorama soit entièrement chargé. Pour une vue en plein écran, appuyez ensuite sur la touche F11

Image de prévisualisation YouTube

 

 

En 1972, Jacques Vandewattyne, passionné de folklore, met en place le premier Sabbat des Sorcières.  Aujourd’hui encore, le Comité du sabbat s’endiable chaque année à perpétuer la tradition en organisant une fête alliant traditions et sorcellerie, histoire et légendes, conférant ainsi ses étranges couleurs au « Village élu du folklore ». 

   Le Samedi 27 juin 2015 , les Sorcières ouvriront leurs bras au public en quête de frissons. Un marché médiéval accueillera les visiteurs dans les rues du centre, des animations inédites et ensorcelantes et un nouveau spectacle mettant en scène, à la nuit tombée, la condamnation de Quintine et de ses consœurs 4 siècles après leur jugement …

 

Le sabbat 2015 aura lieu dans un tout nouveau décor au hameau Camp et Haies.
Un décor verdoyant et mystérieux pour un tout nouveau spectacle.

Ce spectacle n’aura donc rien à voir avec les spectacles des années précédentes!!

 

Si vous désirez participer en tant que marchand aux marché médiéval lors de notre sabbat le samedi 27 juin 2015 , veuillez retourner le formulaire de participation avant le 31 mai.

REJOINDRE LE SITE : http://www.sorcieres.eu/

 

 

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