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    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Viriville, petit coin de paradis

Posté par francesca7 le 16 mai 2015

 

PRÉSENTATION
Petit bourg du Dauphiné de plus de 1300 habitants, situé au Nord-Ouest de l’Isère, au coeur du pays de Chambaran, Viriville est bâti sur les rives de la Pérouse.

Situé à 70 km de Lyon, 50 km de Grenoble – soit à une heure de la première station de ski et à trois heures de Marseille -Viriville rassemble ses maisons au pied des ruines du château de Grolée. D’une superficie de 3046 ha, il y a un centre bourg important et 11 hameaux. La Pérouse est le principal ruisseau qui traverse le village.

A VISITER AU VILLAGE
Plusieurs curiosités locales sont à découvrir à Viriville :

  • une chapelle magnifiquement conservée d’origine romane
  • la madone dans le bois de Saint-Baudille (statue)
  • le clocher d’une ancienne église
  • les ruines du château de Grolée.

La_ferme_des_Bonnettes

La ferme des Bonnettes se situe au niveau du hameau des Bonnettes sur la commune de Viriville à quelques kilomètres de la ville de Roybon. Il s’agit en fait d’un ensemble de trois bâtiments comprenant une maison d’habitation et deux granges inscrites monuments historiques depuis le 12 février 2003. Cet ensemble niché au milieu des bois et des champs domine la plaine de la Bièvre grâce à sa position au sommet d’une colline.

Cet ensemble agricole se décompose en deux parties.

La partie « ferme nord » date du xviie siècle et se compose de la maison d’habitation et d’une des deux granges.

Une datation par dendrochronologie a été effectuée et a permis de dater l’habitation et la grange. Celles-ci auraient été construites en 1626 et 1643. Ces bâtiments font partie des rares constructions témoignant encore d’une architecture typique des constructions rurales dans les Chambaran. Ces deux constructions sont de plan carré. L’étage est constitué d’une ossature en bois de châtaignier et de chêne avec un remplissage en torchis composé de terre argileuse, de paille et d’eau appliqué directement sur un support fait de petits bois souples (noisetier, châtaignier…). Les murs du rez-de-chaussée quant à eux furent construits grâce à un empilement de galets roulés. Le toit est composé deux pans couvert de tuiles creuses de terre cuite de type « tuile canal ».

La « ferme sud » comprenait initialement plusieurs bâtiments comme le prouve le cadastre de 1825. Ces derniers ont été remplacés au milieu du xixe siècle par une grange en pisé. Cette grange est caractéristique des constructions en pisé de la région et l’on trouve encore beaucoup d’autres bâtiments de ce genre en Isère.

Ainsi la rareté des bâtiments en pan de bois et les caractéristiques de cet ensemble sont représentatifs des constructions rurales en pan de bois du xviie siècle dans ce secteur du Dauphiné : le hameau dans son ensemble fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 12 février 2003.

De nos jours la ferme appartient à une famille d’agriculteur de Viriville. Ces derniers utilisent encore les granges à des fins professionnelles, mais n’utilise plus l’habitation principale, cependant cette famille virivilloise a décidé de la sauver et d’en faire un lieu à vocation patrimoniale. Il est d’ailleurs possible de visiter la ferme lors des journées du patrimoine, de plus quelques animations sont organisées au sein de la ferme, spectacle en tous genres, cuisson dans le four à pain.

 

LE VILLAGE ET SES PROJETS

  • un musée de landaus (unique en France : une exposition a lieu chaque année en été !)
  • un musée Playmobil.

Thodure, village rural, est implanté au sud de la plaine de la Bièvre, au pied du plateau de Chambaran.

Au centre du village de Thodure, vous pourrez admirer une église aux murs de galets roulés typiques des constructions de la région.

La petite place, ornée d’une très jolie fontaine construite à la fin du 19e siècle, est un lieu de rencontre privilégié pour les villageois et une halte rafraichissante pour les randonneurs cyclistes et pédestres.

Elle accueille également un petit marché le samedi matin, et un concert de la société de musique du village au mois de juin.

Lapeyrouse-Mornay (26210) est un village dromois enclavé dans le département de l’Isère, à proximité de Beaurepaire.
Lapeyrouse-Mornay – points d’intérêt

Le musée « Les outils de nos ancêtres » vous fait découvrir 10 métiers anciens travers une multitude d’objets et d’outils.

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LES FÊTES AU VILLAGE
1. la foire au boudin
Tous les ans, le dernier samedi de Janvier, sur la place du village, un immense chapiteau recouvre d’ énormes chaudrons fumants où sont cuits plusieurs kilomètres d’un boudin parfumé que l’on peut déguster sur place accompagné d’un vin chaud.

2. les feux de la Saint-Jean
En juin, jour de la St. Jean, un feu majestueux réuni une foule impressionnante venue danser et admirer l’illumination fantastique du clocher et son embrasement de feux d’artifice.

3. le pucier
Le 22 juillet, les villageois, pour la plupart devenus exposants, viennent de bon matin étaler leurs trésors dans les ruelles du vieux village pour le plus grand plaisir des chineurs.

Paysage_rural_en_hiver4. la fête de la Jeanne Sappey
Depuis plus de 150 ans, chaque année en août, se déroule dans les rues du village, la grande Vogue dite la Jeanne Sappey, organisée par les conscrits du village et le comité des fêtes. Les festivités comportent : une retraite aux flambeaux pour l’ouverture, un important corso fleuri le dimanche après-midi et repris le mardi soir, une foire aux célibataires et divers jeux (tir à l’oie, concours de boules…). Elles attirent de nombreux manèges et attractions foraines (plus de 10 000 visiteurs).

Viriville (Isère 38) village de 1300 habitants, en plein essor, au nord-ouest de l’Isère en lisière de la forêt de Chambaran.

Très vivant, le petit bourg de Viriville est le théâtre de nombreuses manifestations dont la plus importante est sans doute la fête de la Jeanne Sappey au mois d’août. Il s’agit d’une grande vogue organisée par les conscrits du village. Au programme : retraite aux flambeaux, corso fleuri, foire aux célibataires, jeux divers et attractions foraines. 

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LA PREMIERE ALIMENTATION DES HOMMES ET DES ANIMAUX

Posté par francesca7 le 14 mai 2015

 

GetreideLes céréales. Ce substantif, apparu tardivement (1792), désigne les graines, réduites en farines, qui servent à la nourriture de l’homme et des animaux domestiques.

Pendant plusieurs siècles, on lui a préféré le mot de « bleds ». Tous les apports documentaires confirment, aujour-d’hui, ce que certains historiens ont appelé une « dictature ancestrale des bleds ». Un Dictionnaire portatif du cultivateur, édité à la fin du XVIIIe siècle, ne manque pas d’indiquer que, par bleds, il faut entendre « les plantes connues de tout le monde, et qui portent le grain destiné à faire le pain. Il y en a plusieurs sortes : le froment, le seigle, le bled méteil, le bled de Turquie, l’orge et l’avoine, ou mars, le bled noir, ou bled sarrasin ». Une citation éclairante à deux égards : d’abord, parce que le classement effectué par l’auteur témoigne de l’importance occupée par chacune des espèces dans la production céréalière de l’époque ; ensuite, à cause de certaines absences. Millet, sorgho et riz, du fait de leurs caractéristiques particulières, sont exclus de la fonction nourricière essentielle, « faire le pain ». En effet, le pain fabriqué à partir de diverses farines céréalières a constitué, pendant des siècles, la base de l’alimentation de la population française (pain dans la soupe ; pain accompagnant la charcuterie, le fromage, les olives et l’huile). Si, pour une large part, l’histoire des céréales dans notre pays reste à faire, les nombreux travaux accumulés, notamment par les historiens des campagnes, les agronomes, les archéologues et les préhistoriens, permettent aujourd’hui de dégager quelques lignes directrices.

Élément dominant : l’ancestrale concurrence entre le blé commun, ou froment, et le seigle, qui forment ce que l’on a pris l’habitude d’appeler, depuis le Moyen Âge, les « grands bleds », par opposition aux « petits bleds » que sont l’orge et l’avoine. « Grands » et « petits bleds » constituent, sous l’Ancien Régime, les « quatre gros fruits » de la législation décimale et du droit ecclésiastique appliqués à la fiscalité des campagnes.

Blé commun et seigle.

• Depuis des temps immémoriaux, le « bled blan », ou froment, est, de loin, la plante la plus répandue dans l’aire géographique française. Le blé commun a pris le pas sur le blé dit « amidonnier », qui avait composé la base de l’alimentation des hommes préhistoriques. Bien que fort courante, cette plante, pour connaître son plein développement, a dû trouver des sols adéquats : faute de limons, les rendements restaient dérisoires. On comprend ainsi que la zone d’extension du blé ait accompagné la transformation des espaces cultivables français, notamment lors des défrichements médiévaux, qui ont favorisé la vocation céréalière du grand Bassin parisien et des plaines du nord du pays.

LA PREMIERE ALIMENTATION DES HOMMES ET DES ANIMAUX dans AUX SIECLES DERNIERS 220px-Starchy-foods.Le seigle, dont l’origine remonte environ à 9500 avant J.-C., n’était, initialement, qu’une mauvaise herbe qui croissait en bordure des premiers champs céréaliers. C’est l’hybridation qui a donné naissance à une nouvelle espèce comestible, pourtant peu estimée pendant une longue période. De fait, les auteurs d’agronomie grecs considéraient cette graminée, qui fournissait « une bouillie qui puait », comme juste digne des Barbares. Quant à leurs homologues latins, ils la qualifiaient de « plante repoussante ». Avec le temps, le seigle a fini par gagner la confiance des paysans, car il présente les avantages de réclamer peu de travaux aratoires, d’être résistant aux écarts thermiques, et de se contenter de sols pauvres et peu profonds, à la différence du blé commun. Ces qualités lui ont permis de supplanter l’épeautre et, pendant un temps, l’orge. Il a fini par conquérir sa place, entre le Ve et le Xe siècle, ce dont témoigne la zone d’extension de la consommation du pain noir, plus facile à conserver que le pain de froment, mais avec les inconvénients de l’acidité et du « surissement ». C’est d’ailleurs pour effacer ce goût désagréable qu’au cours du Moyen Âge on inventa le fameux pain d’épices, composé de farine de seigle, de miel, de cannelle, de muscade et de clous de girofle. Pour l’agriculture, le seigle a eu également l’avantage de constituer un excellent fourrage, et sa longue paille, réputée, a servi pendant longtemps à couvrir les toits ou à lier les gerbes.

La fragilité du froment et la rusticité du seigle ont tout naturellement conduit les paysans à mêler les deux céréales, en les semant et cultivant ensemble, ce qui a donné naissance au méteil, dont le succès s’est prolongé dans les campagnes françaises bien au-delà de la Première Guerre mondiale.

Orge et avoine.

• L’orge, dont la domestication remonte peut-être à plus de 10 000 ans avant J.-C., a été cultivée depuis très longtemps dans tout le pourtour méditerranéen. Des chercheurs ont ainsi identifié de l’orge à deux rangs dans la grotte préhistorique du Mas-d’Azil, en Ariège. Riche de plus de vingt espèces, l’espace français a vu se développer, de manière quasi simultanée, l’orge à deux rangs, communément appelé « paumelle », et l’orge à six rangs, une espèce hivernale dont les appellations les plus courantes étaient « escourgeon », « scorion » ou « soucrion ». Ces céréales, appréciées pour leur résistance et leur adaptation assez facile aux écarts thermiques, ont surtout été l’apanage des régions productrices de bière et des pays d’élevage. Au cours des siècles, l’orge, dont les zones de culture ont connu de grandes fluctuations, n’en a pas moins été réensemencée avec régularité. Lors du grand hiver de 1709, elle sauva des milliers de personnes de la famine, les autres céréales n’ayant pas résisté aux températures exceptionnellement basses. Jusqu’au XXe siècle, son utilisation a également été importante dans la préparation de boissons douces telles que le sirop d’orgeat.

 

300px-Secale_cereale_%28roggekorrels%29 dans FAUNE FRANCAISEComme le seigle, l’avoine a longtemps souffert d’une mauvaise réputation, puisque les traités d’agronomie de l’Antiquité la qualifiaient de « mauvaise herbe ». Le cœur des légionnaires romains s’était soulevé à la découverte de la grande consommation que les Germains en faisaient, sous forme de bouillies. Mais, après des débuts difficiles, cette plante finit par atteindre une extension géographique importante, directement liée à celle du seigle, et, surtout, aux zones d’élevage et d’utilisation des chevaux domestiques. Elle connaît un franc succès à partir des années 700, puis se généralise de manière quasi définitive, au cours des IXe et Xe siècles, ce qui provoque la disparition concomitante de l’épeautre. C’est d’ailleurs au cours de cette période que l’avoine contribue à modifier fortement les habitudes agricoles. Ne pouvant être semée qu’au printemps, parce qu’elle ne résiste pas aux gelées, elle rend nécessaire la pratique des semis dits « de mars ». Ceux-ci sont à l’origine de l’abandon de l’assolement biennal et de l’essor - du moins dans les grandes plaines du nord du royaume - de l’assolement triennal, qui alterne blé commun, culture de mars, dont l’avoine, et repos du sol. Cette transformation radicale n’a été possible que par l’intensification du travail du sol, réalisée au moyen de la charrue tractée par des chevaux nourris avec des picotins d’avoine. Le couple cheval/avoine a constitué un moteur, au sens premier du terme, du progrès agricole qui a favorisé la lente hausse de la productivité et des rendements ; une meilleure satisfaction des besoins alimentaires de la population française, en augmentation constante depuis la fin des calamités du XIVe siècle, a ainsi été obtenue. De plus, lors des crises frumentaires, fréquentes sous l’Ancien Régime, l’avoine a permis aux hommes, par sa consommation sous forme de bouillies additionnées de lait - les gruaux -, de passer le mauvais cap alimentaire.

Sarrasin, maïs, riz et millets.

• Le blé noir, ou sarrasin, selon l’agronome de la Renaissance Olivier de Serres, « était appelé ‘bucail’ et se distinguait par sa paille rouge, son grain noir et sa farine en dedans fort blanche ». Pendant de nombreux siècles, il a eu pour terre d’élection la Bretagne, aux sols froids.

Le maïs est introduit en Europe dès la fin duXVe siècle par les conquistadors espagnols. Il rencontre très vite un énorme succès, et atteint le royaume de France, à la fin du XVIe siècle, où il trouve, dans les provinces du Sud-Ouest, des conditions climatiques exceptionnelles, qui ne se sont pas démenties depuis. Quant au riz, il est introduit en Europe par les Arabes, notamment dans le sud de la péninsule Ibérique. Espagnols et Italiens reprennent cette culture au cours des XVeet XVIe siècles. En France, il n’apparaît que tardivement, lors des travaux d’aménagement du delta du Rhône, ce qui explique que la Camargue soit aujourd’hui la seule zone de production du pays, avec, d’ailleurs, des résultats et des rendements remarquables. Les millets - qu’il s’agisse du petit millet, qui correspond au mil africain, ou du grand millet d’Inde, qui n’est autre que du sorgho - n’ont jamais connu de développement important dans notre pays, et ils ont été presque exclusivement consacrés à la nourriture de la basse-cour.

Cet éventail des productions a conduit, au fil du temps, à distinguer les céréales d’hiver (froment, seigle, méteil, sarrasin, maïs, escourgeon, millet) - dont les ensemencements, réalisés à l’automne, passent la saison froide enfouis sous terre, pour être récoltés au début de l’été - des céréales de printemps (orge, avoine, essentiellement), avec semailles au printemps, végétation rapide, de l’ordre de trois mois, d’où le nom de « trémois », et moisson à l’automne. Cette distinction a largement commandé les conditions d’assolements, avec, dans le Midi et ses terres pauvres, une alternance blés d’hiver/jachère, tandis que, dans le Nord aux riches limons, le cycle triennal s’est imposé, avec une succession blés d’hiver/blés de 170px-Suikermais_bloeiende_kolf_Zea_mays dans FLORE FRANCAISEprintemps/jachère. Des assolements qui se sont perpétués sans grands changements jusqu’au début du XXe siècle, pour disparaître à la suite de la suppression des jachères, due à l’intensification du travail du sol (emploi des engrais chimiques) et à la mécanisation de l’outillage agricole.

Ainsi, au début du XXe siècle, 22 millions d’actifs agricoles aidés de chevaux obtenaient, en moyenne, 12 quintaux de céréales à l’hectare, alors qu’aujourd’hui moins d’un million d’agriculteurs dotés de plus d’un million et demi de tracteurs obtiennent, régulièrement, de 60 à 80 quintaux de grains à l’hectare ! On a donc assisté, après la Seconde Guerre mondiale, au passage d’une économie de subsistance à une agriculture commerciale et exportatrice, qui place la France au cinquième rang mondial pour la production céréalière.

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Saint-Hippolyte et son histoire

Posté par francesca7 le 14 mai 2015

(Doubs)

 

Saint-HippolyteMalgré une population légèrement supérieure à 1000 habitants (1045 en 1999 contre 1179 en 1982), Saint-Hippolyte peut revendiquer fièrement le statut de ville. Elle l’est en effet depuis que la charte de 1298 lui en a conféré le titre et les droits en découlant.

C’est la première marque d’indépendance de la commune, et la première date importante d’un passé historique riche qui lui vaut son appartenance aux Petites Cités Comtoises de Caractère (PCCC) : une église collégiale du XIVème siècle avec pavement intérieur de pierres tombales ; passage du vénéré Saint Suaire de 1418 à 1452 ; le couvent des ursulines ; des maisons à l’architecture particulière avec encorbellement et fenêtres à meneaux ; le souvenir de la révolution française où la ville fut chef-lieu de district puis sous-préfecture…Ce passé est en effet très lourd.

Mais, Saint-Hippolyte est aussi tournée vers l’avenir grâce à ses inégalables atouts naturels. A mi-chemin entre le Haut -Doubs et le Pays de Montbéliard, la petite cité n’appartient à aucune de ces entités. Elle est unique. Indépendante. Tous les chemins y passent et y mènent. Au confluent, cœur de la ville que les eaux de deux rivières se rencontrent, se confondent, s’unissent, pour être plus fortes sans doute.

Ce paradis vert et bleu est bel et bien celui du pêcheur et du randonneur. Celui des artistes aussi : peintres, poètes, musiciens… nombre d’entre eux sont nés dans la localité ou sont venus chercher dans sa quiétude leur inspiration.

Au milieu de cet écrin de verdure coulent deux rivières : le Doubs, cours d’eau tranquille réputé pour la diversité et l’importance de sa population piscicole ; et le Dessoubre, rivière fougueuse de première catégorie, connue au-delà des frontières pour la qualité de ses eaux et de ses salmonidés.

La nature est le cœur de Saint-Hippolyte. Ses possibilités de randonnées y sont multiples. Tout marcheur, amateur ou confirmé peut y trouver son bonheur sur des sentiers balisés, soigneusement entretenus, pour des balades qui peuvent durer de trois à dix heures. Toutes permettent de profiter de la verdure, de la faune, de la flore, puis en récompense des efforts fournis, de contempler la ville et ses deux vallées d’un des nombreux points de vue qui l’entourent.

Les événements du passé ont inscrit Saint-Hippolyte dans l’histoire. Ses dons de la nature en font aujourd’hui une ville qui a un avenir à construire sur le plan touristique : un camping deux étoiles géré par l’Association locale des Commerçants , les huttes de France placées sous la responsabilité de la municipalité , nombreux gîtes et meublés proposés par des particuliers et des chambres hôtelières dans le domaine commercial, permettent d’accueillir les vacanciers ; tous les commerces indispensables sont présents ; les structures sportives élémentaires existent ou ont existé… Tout est réuni pour que le vieux bourg médiéval, ancienne capitale des Franches Montagnes, devienne une jeune cité du XXIème siècle, capitale du tourisme vert et bleu. Il faut pour cela que tous y travaillent, en toute quiétude, en convergence, comme la nature en donne ici l’exemple.

Chapelle Notre Dame du Mont

Sur les hauteurs de la ville, la chapelle Notre Dame du Mont semble veiller sur les habitats de Saint-Hippolyte. Et cette croyance explique sans doute pourquoi tant de paroissiens lui rendent hommage à l’occasion de la fête de l’Assomption le 15 août. 

Cette chapelle qui surplombe la ville est en effet un lieu de vénération à la Vierge depuis plus de cinq siècles. Le nombre de pèlerins ne fit qu’augmenter au fil des siècles et des événements difficiles. Les habitants de Saint-Hippolyte, en accord avec les chanoines, construisirent d’abord un oratoire à l’emplacement dela Chapelle actuelle. 

Une vénération décuplée quand, en 1595, des mercenaires dévastant la Franche-Comté furent noyés dans un épais brouillard en essayant d’attaquer la ville. Entendant beaucoup de bruit en contrebas, ils la crurent bien défendue. Les habitants de Saint-Hippolyte attribuèrent leur sauvegarde à Notre Dame du Mont, ce qui accrut leur reconnaissance. On comptait même plus de dix mille fidèles au lendemain de la guerre de 1870.

Image illustrative de l'article Saint-Hippolyte (Doubs)Puis pendant les guerres du vingtième siècle, les soldats et leurs familles invoquèrent souvent Notre Dame du Mont. Et, le 19 juin 1940, lors de l’attaque des troupes allemandes contre Saint-Hippolyte, la Chapelle reçue un obus incendiaire : la nef et le clocher furent la proie des flammes. Celles-ci s’arrêtèrent à la grille du chœur. La statue et ce qui l’entourait furent miraculeusement protégés.  Le pèlerinage reprit le 22 avril 1946. Le livre paroissial note la présence de 1500 pèlerins venus de toutes les paroisses du Canton. 

Ces faits historiques font que les habitants de Saint-Hippolyte et de la région attribuent à l’intercession de notre Dame du Mont de nombreuses grâces dont ils ont bénéficié et leur foi en elle est toujours vive. En témoigne leur forte présence à chaque fête de l’assomption à l’occasion du pèlerinage et de la messe en plein air, et leur attachement à ce site qui domine et protège la ville. 

De plus, cette chapelle est lieu de culte certes mais aussi de promenade, cher au cœur des habitants qui en ont fait depuis longtemps déjà un lieu de sortie en famille. Il faut dire que, du banc installé à quelques pas de l’édifice cultuel, on domine la ville en découvrant d’en haut les vallées du Doubs et du Dessoubre, les deux rivières qui se rejoignent au confluent, au pied de l’église. Autant de lieux sur lesquels on peut avoir une vue panoramique depuis la chapelle qui a donné son nom à la nouvelle paroisse.

Pour se rendre à cette chapelle, prendre à Saint-Hippolyte la direction de Montécheroux et face au cimetière, prendre la petite route à gauche de la route.

 

HISTOIRE ET MYSTERES… Grotte de la Roche

Eglise Saint-Hippolyte Doubs 003.jpgDepuis le centre ville, en levant les yeux vers la vallée du Doubs qui mène vers la Suisse, on ne voit qu’elle : la grotte de la roche, là d’où autrefois, les seigneurs locaux veillaient sur la cité. Aujourd’hui, l’itinéraire favori des randonneurs.

Débutée à Villeneuve au lieu-dit le gros chêne, La promenade se poursuit à travers forêts et champs jusqu’à la tuffière, exploitée jusqu’au début du XXème siècle. Le tuf, roche sédimentaire obtenue par ruissellement des eaux était apprécié pour sa légèreté. Excellents isolants phoniques et thermiques, les blocs de tuf étaient utilisés pour la construction des cloisons, des voûtes, des cheminées…Un peu plus loin sur le parcours, une bâtisse se dresse une ferme qui appartenait aux Ursulines, ces religieuses qui s’étaient donné pour mission d’apporter l’enseignement aux jeunes filles, dans le couvent au centre du bourg.

On devine le bruit de l’eau qui sort de la roche et jaillit en cascade au pied d’un pan de mur, dernier vestige de l’ancien moulin, une eau qui va poursuivre sa route en direction du Doubs. Bientôt, on aperçoit l’imposant rocher avec son ouverture immense. Au moyen âge, le château des Comtes de la Roche  s’est appuyé sur cette entrée et une niche dans le rocher servait de poste de guet aux soldats qui surveillaient les alentours. De cette époque, il ne reste ici que quelques pierres, le château ayant été détruit après la conquête française, à la fin du XVIIème, sur ordre du roi de France Louis XIV. 

Plus de château, plus de moulin, plus de petit bistrot non plus comme par le passé aux abords de la ferme, mais une faune et une flore particulière que les promeneurs se plaisent à venir observer. Parmi les plus observées, il y a bien sûr les chauves souris. Et les cavités où se cachent parfois le gibier n’ont pas encore fini d’être explorées par les amateurs de spéléologie.

Aujourd’hui, cette roche est avant tout un lieu riche de souvenirs, d’anecdotes historiques et aussi d’une légende bien connue, celle du serpent blanc. Un mystérieux reptile qui aurait été vu dans la rivière souterraine de la grotte et que l’on rendait responsable de la maladie du prince. Le garde du château qui crut bon affirmer avoir tué la bestiole alors qu’il n’avait capturé qu’une vulgaire couleuvre décolorée en fut puni. Il mourut en effet étouffé par un mystérieux serpent venimeux venu des entrailles de la grotte.  

Liens

http://www.tourisme-saint-hippolyte-doubs.fr

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Le Pont des Fées qui enjambe la Vologne

Posté par francesca7 le 14 mai 2015

 (Vosges)

 
 
Pont-Fees-2Une légende vosgienne affirme qu’un chasseur de Gérardmer bien fait de sa personne et promis, lui avait-t-on assuré, à un radieux destin s’il ne se laissait pas séduire par quelque femme que ce fût, se laissa un jour bercer, sur les bords de la Vologne, par le baiser d’une ondine aux yeux vert d’eau, aux lèvres de corail et à la voix enchanteresse…

Il y avait une fois, dans le pittoresque pays des Vosges, à Gérardmer, un chasseur si beau, si séduisant et si admirablement bien fait, qu’il n’était ni femme, ni fille, qui ne fût charmée par lui. Il poursuivait les animaux les plus sauvages, méprisant les dangers, heureux si quelque cerf ou quelque sanglier tombait sous ses coups. Dès le matin, alors que la fraîche aurore apparaissait, traversant ronces et broussailles, humides de rosée, il partait, toujours au guet, ne manquant jamais sa bête.

Et ainsi tout le jour. Il rentrait dans sa chaumière (car il habitait une chaumière et non un palais, étant aussi pauvre que beau), le soir, quand, depuis plusieurs heures déjà, la nuit était tombée, et à vingt-cinq lieues à la ronde on parlait de son courage, de ses prouesses. On achetait son gibier, qui lui rapportait gros, mais il avait huit petits frères et huit petites sœurs, pour qui il dépensait ce qu’il gagnait, voulant qu’ils ne manquassent de rien. Il se privait parfois même de nourriture, content si ceux qu’il aimait, avaient ce qu’il leur fallait. Il avait promis à ses parents, au moment où ils étaient morts, de prendre soin des seize marmots.

Tuant beaucoup de gros gibier, il s’habillait de peaux, et ce costume seyait à ravir à sa mâle beauté. Aussi, bien des filles eussent-elles été heureuses de l’avoir pour époux, car, comme nous l’avons dit plus haut, elles en étaient toutes folles. Mais, lui, ne les regardait même pas, n’en ayant ni le temps, ni l’envie, les trouvant toutes extrêmement laides.

D’ailleurs il y avait aussi une autre raison… Une vieille femme, que dans le pays on disait être une fée, qui s’était trouvée à sa naissance et qui était sa marraine, avait assuré qu’il serait beau et courageux et qu’il arriverait aux plus hautes distinctions, si, toutefois, il ne se laissait séduire par quelque femme que ce fût. Il connaissait la chose et se tenait sur ses gardes.

Un jour, que depuis l’aube il poursuivait une biche, qu’il n’avait pu atteindre avant midi, il se sentit si pris de fatigue, qu’il s’endormit sur les fougères, à l’ombre des grands arbres, au bord d’un torrent dont l’eau blanche et mousseuse tombait de cascade en cascade. Là, dans la forêt touffue, l’air était plein d’agrément. Un vieux pont, tout en roches construit, il y a des siècles et des siècles, par les mains agiles des fées, dit-on, en cet endroit joignait les versants des montagnes voisines. Les yeux fermés, le chasseur paraissait hanté de songes délicieux, et sa beauté avait un éclat resplendissant.

Il dormait, bercé par le chant des oiseaux et le clapotement de l’onde, quand il sentit, soudain, un baiser qu’on lui déposait sur la joue. Devant lui se présente le plus merveilleux spectacle qu’il ait jamais vu : une femme, plus belle que le jour, est là qui le regarde. Ses yeux sont vert de mer, ses joues sont incarnates et ses lèvres de corail. Ses cheveux blonds d’or tombent jusqu’à ses pieds, cachant à demi un corps admirable, où scintillent quelques gouttelettes d’eau irisée, semblables à des perles. Elle sourit au chasseur de l’air le plus aimable.

Ebloui par tant de charmes, il croit rêver encore. Les paroles s’arrêtent dans sa gorge, tellement il est occupé à la considérer !…

Mais elle s’approche, entoure de ses bras, blancs comme l’albâtre, le cou du jeune homme, et, d’une voix qui semble être une musique céleste, lui dit : — O mon beau chasseur, pourquoi ne réponds-tu pas à mon baiser ?… Te fais-je peur ?… je suis celle qui te protège, et qui, par son génie, de loin veille sur toi, la nuit quand tu reposes, le jour, quand tu cours le bois, dont l’esprit te suit partout, et qui, sans cesse, écarte de toi tous maux !… Viens… Viens auprès de moi, ô mon beau chasseur !

Emu par ce discours, il se sent si vivement plein de feu, qu’il se met à genoux devant elle, et s’écrie :

— Oh non, toi qui es si belle et si aimable, je n’ai pas peur de toi, de toi qui sans cesse me protège, dis-tu, oh non, je n’ai pas peur de toi !…

Et il l’assure qu’il l’aime plus que lui-même, la serre avec ardeur sur sa poitrine et couvre ses mains de baisers. Elle le regarde en souriant, puis reprend :

— O mon beau chasseur, viens !… viens dans mon palais de cristal, où les années passent plus vite que les jours, où l’on vit heureux dans des plaisirs sans nombre et des joies sans fins, où il fait toujours beau, où l’on est toujours tranquille, dans mon palais de cristal, viens, ô mon beau chasseur !…

téléchargement (2)Elle l’embrasse, le caresse, le serre plus fort dans ses bras. Séduit, il se laisse faire, et peu à peu s’abandonne. Ils roulent, tous deux, enlacés, sur la mousse, puis sur le chemin. Elle l’entraîne jusqu’au bord du torrent… Déjà ils touchent les algues vertes. Elle l’embrasse, l’embrasse encore, puis, soudain, le sentant en sa toute puissance, rit aux éclats, et le précipite, avec elle, dans l’eau profonde !…

Le chasseur avait poussé un grand cri, le torrent avait fait entendre un sourd mugissement, qui avait retenti bien loin dans la montagne. Puis, tout redevint calme : l’eau blanche continua à tomber de cascade en cascade, les oiseaux à chanter et les vieux sapins à être doucement balancés par le vent…

Jamais le chasseur ne revint dans sa chaumière, où ses huit petits frères et ses huit petites sœurs sont morts de faim. Mais on parle toujours de lui dans le pays. Une crainte superstitieuse s’attache à l’endroit où il a disparu. Depuis on n’y passe plus qu’en tremblant, et durant les longues soirées d’hiver, à la veillée, dans les pauvres cabanes, les vieilles femmes racontent aux petits enfants étonnés, l’histoire du jeune chasseur, devant les cheminées allumées.

Eux, sont pris de peur, à ce récit, car on leur assure que parfois, à minuit, les antiques échos des vertes forêts des Vosges, répercutent encore les cris effrayants que le chasseur pousse du fond des eaux, ou qu’encore on entend sortir de dessous les ondes des chants d’amour d’une mélodie divine, où s’emmêlent dans une harmonie suave, la voix forte et mâle de celui qui n’est plus et la voix enchanteresse et tendre de l’ondine aux yeux vert d’eau et aux lèvres de corail…

Moralité :

Tout conte doit avoir en soi moralité,
Afin que notre esprit en ait leçon plus ample,
Ainsi que dans Peau d’Aire, ou dans le Chat Botté,
Ce bon Monsieur Perrault nous en donne l’exemple.
Adonc, il vous siéra, de cet écrit, tirer
La leçon, qu’il ne faut, jamais, à sa marraine
Désobéir en rien, pour ne pas attirer
Sur soi de grands malheurs : c’est là chose certaine !
Puis, qu’il est dangereux de se laisser tenter
Par les offres de qui, cherchant à vous séduire,
Du charme de ses yeux a su vous enchanter.
Avant qu’il fût longtemps il pourrait vous en cuire ;
Car si, dans les transports de ces primes instants,
Votre cœur est rempli de doux chants d’allégresse,
Vous compterez, hélas ! de plus nombreux moments
Où la douleur fera crier votre détresse.

(D’après « Le Pays lorrain », paru en 1908)

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PASSER A TABAC

Posté par francesca7 le 12 mai 2015

 

EXPRESSION FRANCAISE

images (8)La chose étant pour beaucoup de nos concitoyens entrée dans les mœurs, j’espère qu’on ne verra aucun inconvénient à ce que je classe l’expression « passer à tabac » au chapitre des us et coutumes.

C’est en 1560 que Jean Nico, ambassadeur de France à Lisbonne, envoya à Catherine de Médicis une plante exotique que l’on croyait médicinale et que l’on appela d’abord « herbe à Nicot » ou « herbe à la Reine », puis du nom portugais pétun et dès la fin du XVIè siècle tabac, emprunté de l’espagnol tabaco, « emprunté lui-même – dit Bloch et Warthurg – de la langue des Arouaks d’Haïti où tabaco ne signifie toutefois pas « tabac », mais désigne ou bien un tuyau recourbé servant à l’inhalation de la fumée de tabac ou bien une sorte de cigare fabriqué par ces sauvages ».

Avec quatre cents ans de recul on peut trouver que le petit présent de Nicot n’tait pas vraiment un cadeau, mais il eut du succès.

« Il n’est rien d’égal au tabac ; c’est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre ». Fortes paroles. On les doit, non comme on pourrait le croire à une agence publicité en délire, mais à Molière, au début de son Dom Juan (1665). Il continue : « Ne voyez-vous pas bien dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d’en donner à droite et à gauche, partout où l’on se trouve ? On n’attend même pas qu’on en demande, et l’on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai que le tabac inspire des sentiments d’honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent ».

En réalité cette étrange tirade ne prend quelque drôlerie que si l’on sait qu’elle est à double sens et qu’au XVIIè siècle donner du tabac voulait dire ; se battre… « On est ravi d’en donner à droit et à gauche » oui,… des coups de poings. Il faut comprendre en effet que ce tabac que l’on offrait à son voisin ne se présentait pas alors sous forme de cigarette, mais d’une dose de tabac à priser tendue sur le dos de la main, jusque sous le nez de l’heureux bénéficiaire ; Le geste fait à la fois l’image et la blague ; dans les deux cas on chatouille le nez du prochain.

Le sens a bécu jusqu’au siècle dernier : « Si tu m’échauffes la bile je te foutrai du tabac pour la semaine », dit un furieux en 1833 – autrement dit « tu auras ta raison ».

Cela dit il n’est pas facile d’évaluer avec exactitude le croisement qui a dû se produire entre le tabac « coups » et le verbe occitan tabasser, « secouer, molester » et le substantif tabust, « tapage, vacarme, querelle » etc. lequel est à l’origine d e l’expression maritime un coup de tabac (dès 1864) : un coup de mauvais temps, une tempête soudaine qui secoue et met à mal le bateau. Rabelais avait déjà emprunté ces occitanismes dans les « fagoteurs de tabus », déjà cité, et la dernière phrase du chapitre V de Gargantua : « Ne m’en tabustez plus l’entendement ».

Que le coup de tabac des marins ait pu passer du vacarme de l’orage au « tonnerre » d’applaudissement qui salue « avec fracas » une représentation théâtrale particulièrement réussie, une pièce ou un acteur qui fait un tabac, c’est hautement probable, sinon à peu près certain. (Il faut remarquer que par ailleurs un grand nombre de termes techniques de la machinerie d’un théâtre sont directement empruntés au vocabulaire de la marine).

Dans quelle mesure ces formes ont-elles influencé le glissement de « donner du tabac » à « passer à tabac » ?

Si l’on a beaucoup prisé par le passé on a aussi beaucoup chiqué. La chique forme une boule qui gonfle la joue, comme un abcès, ou comme un gnon ! Victor Hugo notait lui-même :  » Au XVIIè siècle, se battre, c’était « se donner du tabac » ; au XIXè siècle c’est « se chiquer la gueule ». Ces expressions sont certainement de la même farine (et si l’on songe qu’il s’agit de poudre à priser ; du même tabac).

images (9)Se chiquer est devenu plus tard « se chicorer ». Faut-il penser qu’outre le jeu de mots la couleur y est pour quelque chose ? Dans ce genre de violence les boursouflures font à la victime une tête  » comme un chou-fleur » – à la couleur près évidemment, car un visage couvert d’ecchymoses prend en quelques heures une teinte brun roussâtre caractéristique… une couleur tabac. Les Anglais ont chez eux la formule beaten black and blue, « Battu en blanc et bleu », pour évoquer ces ravages. Est-ce que passer quelqu’un à tabac, c’est aussi lui « en donner » à un tel point que sa peau en gardera le hâle ?…

Gaston Esnault signale effectivement en 1870, chez les voyous et les policiers (les uns ne vont pas sans les autres), l’alternative occasionnelle « passer au tabac ». En tout cas Le Père Peinard, signale en 1898 qu’au cours des manifestations les partisans de Déroulède « indiquaient à la flicaille alliée les bons bougres à sucrer et à passer à tabac ».

Comme disent les linguistes, l’usage a prévalu.

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton 

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UN HOMME DE PAILLE

Posté par francesca7 le 12 mai 2015

 

EXPRESSION FRANCAISE

La paille, opposée au grain, et même au foin, a toujours été le symbole du déchet, du rebut, des choses de peu de valeur. Déjà au XIIè siècle un texte fustigeant les couards dit :

Ils s’enfuiront, sur qui que la perte aille

[Ils] n’auront de gent vaillant une paille.

 

l'homme-de-pailleUn homme de paille a d’abord été pendant longtemps à la fois un pauvre et un pauvre type. « …. Afin que vous ne pensiez point que je sois un homme de paille, sachez que j’ai fait acquisition en ma patrie, d’une maison qui vaut dix mile écus », dit un personnage Sorel (XVIIè).

Il a été aussi un mannequin, appelé aussi parfois « homme de foin » ; ainsi Rabelais parle d’une bataille de foin, c’est à dire entre mannequins : « Voyant frère Jan ces furieuses Andouilles ainsi marcher dehoyt, dist à Pantagruel : Ce sera icy une belle bataille de foin, à ce que je voy ».

Autrefois les jeunes filles dont l’amoureux ne donnait aucune suite à ses engagements fabriquaient, paraît-il un mannequin de paille et le brûlaient devant leur porte le jour de la Saint Valentin.

Cependant, depuis des temps immémoriaux, la paille a joué un rôle symbolique important dans les relations humaines – je dirai un rôle juridique. Pour un transfert, une donation, une vente, un partage, les anciens Germains et les hommes du Moyen Age offraient et recevaient un fétu en signe d’accord, reprenant par là une vieille tradition romaine ; l’expression rompre la paille signifiait autrefois « annuler un accord, radier une convention ».

Il est probable qu’il s’est produit un croisement entre l’idée du pantin et la coutume des transactions liée à la paille pour donner l’homme de paille, le prête-nom, le fantoche un peu méprisable, mis en avant pour la galerie et les documents officiels par un puissant anonyme qui détient le pouvoir et les capitaux. L’image est d’autant plus facile que l’on pense à la fois à la souplesse d’un mannequin et à l’inconsistance du faible que l’on peut briser « comme un fétu ».

L’anglais dit dans le même sens et par une évolution identique : a man of straw. Le développement international de cette langue risque donc d ‘assurer une belle et durable carrière à l’expression, au moment où le domaine des opérations financières de grande envergure devient le royaume des prête-noms.

Tout évolue ; Les hommes de paille, aujourd’hui, font beaucoup de blé.

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton 

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FAIRE LE MARIOLE

Posté par francesca7 le 12 mai 2015

 

images (7)EXPRESSION FRANCAISE :

Le mot mariol est un mot compliqué, en ce sens qu’l pourrait être double. D’abord un mariol est un malin, un astucieux personnage, qui viendrait, au XVIè siècle, de l’italien mariolo, « filou ». En 1878 Eugène Boutimy présente comme « mariol » un typographe « malin, difficile à tromper. Se dit encore d’un ouvrier très capable ».

Il semble que ce ne soit pas le même qui fait le mariol, c’est à dire le joli cœur, l’intéressant, le godelureau. Celui-là est encore plus ancien, venant d’un vieux mot, mariole, diminutif de Marion, lui-même diminutif de Marie. Au XIIIè siècle c’est un « terme de mépris pour désigner la Vierge Marie » (Godefroy).

Un personnage du Gautier de Colney parle avec suspicion des adorateurs de la Vierge :

 

Quant un hom croit que li grant Deus

Fust nez de cele mariole ;

 

De là le sens de « petite image ou figure de la Vierge Marie, et par extension toutes autres petites figure de Saints » (Godefroy). Au XIVè siècle, Eustache Deschamps, contre la superstition, refuse de :

… croie en tant de marioles

De babouins, et de fioles

Que trop de fois idolâtrons ;

 

Au XVè siècle, les marioles se seraient croisées, si j’ose dire (avoir une marotte), avec les marjolets (ou mariolets), jeunes élégants freluquets, « compagnons de la Marjolaine » c’est-à-dire ceux qui, selon un mot d’un auteur de l’époque, allaient donner des sérénades et «la nuit resveiller les pots de marjoleine » sur les balcons de leurs belles. Collerye parle d’eux et de leurs confrères :

Jeunes coquars, marjollez, cuydereaulx

Jangleurs, jongleurs, détracteurs, flatereaulx

Sont esleves et bien entrenuz

Au temps qui court.

L’histoire ne dit pas comment ces mariolets abandonnèrent la langue, laissant les marioles seuls sur la place… Je crois que la mariole « rusé » y est pour quelque chose. Et puis les « jeunes élégants » meurent de siècle en siècle remplacés par d’autres. Le XVIIè siècle a eu ses Muguets, le XVIIIè les Merveilleux, les Incroyables, le XIXè les Dandys, les Gandins. Nous avons eu les Zazous, il n’y pas si longtemps. Ce n’est sûrement pas fini. Heureusement !

 

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton 

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Le développement de la voile en France

Posté par francesca7 le 12 mai 2015

 

france-a-la-voileCertains historiens font remonter la pratique de la navigation de plaisance à des dates très anciennes et évoquent les pharaons qui remontaient le Nil sur des galères uniquement conçues pour leur plaisir et leur confort ou, plus récemment, les fêtes nautiques organisées le long des côtes bataves, qui, dès le xviie s., annonçaient nos futures régates. Néanmoins, il est plus réaliste de faire remonter les origines du yachting au début du xixe s., époque à laquelle des sujets de la reine d’Angleterre commencent à se retrouver chaque été pour se confronter à bord de voiliers sur les rives du Solent, bras de mer séparant Plymouth de l’île de Wight, lieu de villégiature préféré de la haute société londonienne. En effet, si le plus ancien yacht-club du monde est créé en 1720 à Cork, sur la côte sud de l’Irlande, son existence éphémère incite plutôt à retenir, comme date de naissance du sport de voile, l’année 1810, où d’anciens officiers de la « Royale » britannique se réunissent en club pour passer le temps en bonne compagnie et éventuellement organiser des courses de yachts. C’est ainsi que naît le Royal Yacht Squadron.

En France, c’est en 1844 qu’est créé le premier yacht-club, la Société des régates du Havre. Mais c’est plus en amont sur la Seine que la régate prendra véritablement son essor, avec le Cercle de la voile de Paris (C.V.P.). Le C.V.P. se développe à partir de 1855 grâce à l’arrivée d’un nouveau type de voilier, le « clipper d’Argenteuil ». Les peintres impressionnistes (et parmi eux notamment Gustave Caillebotte) illustreront cet engouement pour la voile et feront partie du petit monde d’écrivains, d’artistes et de joyeux dilettantes qui s’en va naviguer sur la Seine à Chatou ou à Melun.

La première page de l’histoire de la voile française reste très ludique et bien peu « salée » jusqu’à la fin du xixe s. Ce n’est en effet qu’en 1882 que trois voiliers du C.V.P. entreprendront la traversée de la Manche pour aller observer le yachting britannique, à l’époque le plus développé du monde, dans ce qui est rapidement devenu son berceau historique : Cowes, ville située sur la côte nord de l’île de Wight. Au xixe s., le yachting reste une activité essentiellement anglo-saxonne. Si, outre-Manche, les yacht-clubs sont très aristocratiques, outre-Atlantique, ils rassemblent, à l’instar du New York Yacht Club créé en 1844, tout ce que le nouveau continent fait de mieux en termes d’entrepreneurs et d’industriels plus ou moins autodidactes et dotés de puissants moyens financiers. En 1850, ceux-ci sont informés de la préparation d’une grande manifestation anglaise, le Prince Albert’s Great Exhibition, dont l’un des organisateurs est John Scott Russell, célèbre architecte écossais, spécialiste de yachts. L’un des fondateurs du New York Yacht Club, John Cox Stevens, décide les membres de son club à créer un syndicat qui se charge de construire une goélette pour aller représenter les couleurs de l’industrie navale américaine. Georges Steers dessine la goélette America, qui met le cap sur les îles Britanniques en 1851 pour se confronter aux meilleurs yachts européens. Mais le commodore du Royal Yacht Squadron et ses adjoints utilisent les prétextes les plus fallacieux pour interdire le plan d’eau du Solent à l’America, qui n’est pas autorisée à concourir dans les grandes classiques de l’été. Les Américains lancent alors un défi par voie de presse, obligeant les yachts britanniques à relever le gant. Une course est donc organisée, dont le parcours consiste en un tour de l’île de Wight, que la goélette américaine mène d’un bout à l’autre devant le gotha du yachting britannique réuni là pour assister à ce qui devait être son triomphe et qui tourne à l’humiliation. La coupe de cent guinées rapidement commandée à un orfèvre londonien pour marquer l’événement part donc orner la vitrine aux trophées du yacht-club américain. La Coupe de l’America est ainsi le plus vieux trophée sportif, toutes disciplines confondues, qui soit encore mis en jeu.

Régater entre les bouées ou répondre à l’appel du large ?

Alors que la régate prend son essor, la voile va initier un autre type de vocation : l’aventure. Quelques milliardaires en mal d’exotisme se font construire de somptueux yachts comme le Sunbeam de la famille Brassey, qui fait le tour du monde en compagnie des 35 marins nécessaires à la manœuvre et à l’entretien de cette goélette. L’histoire de la voile va être marquée par le fabuleux exploit de Joshua Slocum, qui mènera tout seul son Spray autour du monde, entre 1895 et 1898. Un homme seul dans un voilier de 11,20 m de long seulement, comment est-ce possible ? Les exceptionnelles qualités nautiques de ce voilier, l’endurance du marin américain sont les réponses expliquant cet exploit. Il va susciter bien des vocations et, à l’aube du xxe s., de nombreux marins appareilleront pour la grande aventure. Parmi eux on trouve des figures étonnantes, des Anglo-Saxons pour l’essentiel comme le capitaine Voss ou Harry Pidgeon. Le premier Français à tenter l’aventure autour du monde sera Alain Gerbaut qui traversera l’Atlantique en 1923 et poursuivra son périple vers l’ouest pour ne rentrer en France qu’en 1929.

La première course au large est créée en 1906, ralliant Newport (Rhode Island) aux Bermudes. Cette compétition réunit les meilleurs voiliers de course américains. Les Britanniques ne peuvent pas rester en retrait et, en 1925, ils créent à la fois l’organisme qui régit les règles de la course au large, le Royal Ocean Racing Club (RORC) et ce qui va devenir la plus célèbre « classique » européenne : le Fastnet, du nom du phare qu’il faut aller virer, à l’occasion de cette compétition, au sud-ouest de l’Irlande. Cette course a lieu tous les deux ans. Son édition 1979 reste la course la plus meurtrière de l’histoire du yachting, avec 19 morts.

Le développement de la voile en France et dans le monde

téléchargement (3)En France, après l’époque des « régatiers en eau douce », le yachting se développe doucement. Les membres de la Société des Régates du Havre mettent au point un petit bateau de course : le « 10 m2 du Havre » et quelques membres des classes aisées, inspirés par leurs voisins d’outre-Manche font des ronds dans l’eau devant Dinard. Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que la voile française connaisse une première impulsion grâce à Virginie Hériot, riche héritière des Magasins du Louvre. Elle fait construire une série de voiliers et participe aux compétitions internationales, et notamment aux jeux Olympiques de 1928 qu’elle remporte à bord d’Aile VI, à Sixhaven, non loin d’Amsterdam. Outre sa passion pour la régate, Virginie Hériot fait acte de profession de foi en naviguant. Elle organise de nombreuses conférences pour promouvoir son sport et s’attache à faire construire ses bateaux en France pour développer l’industrie nautique nationale. Entre deux régates, elle passe le plus clair de son temps à voyager à bord de sa superbe goélette, Ailée (remplacée bientôt par Ailée II). Malgré cette médaille d’or, il est vrai remportée par une femme dans un milieu de la voile très masculin (il tend à l’être moins de nos jours, et la voile est d’ailleurs un des rares sports avec l’équitation à être vraiment mixte), il faut attendre l’après-guerre pour que le yachting se développe à grande échelle en France et en Europe. Une fois les hostilités terminées, les Anglais reprennent l’organisation de la Semaine de Cowes, du Tour de l’île de Wight et de la course du Fastnet. C’est encore en Angleterre que, dans les années 1950, les yachtmen dignes de ce nom se doivent d’aller courir. Le RORC édicte les règles de course et seuls quelques Français fortunés viennent se frotter aux Anglais. Une exception toutefois parmi cette riche flottille de course : un yacht désuet, à peine restauré, d’aspect presque miteux, s’aligne aux départs donnés au large de Cowes en 1961 et en 1962. À la barre de ce Pen Duick, se trouve un certain Éric Tabarly. Dans son sillage, quelques skippers se tailleront une réputation comme André Viant qui remportera, deux années de suite, le titre de champion du RORC classe 3, en 1967 et en 1968, à bord de son Esprit de Rueil.

En 1960, les Anglais, sous l’impulsion de Blondie Hasler, organisent la première course transatlantique en solitaire : Plymouth-Newport. Cette première édition est remportée par sir Francis Chichester, le marin anglais alors le plus connu. Sans aucun doute, son exploit est-il largement commenté sur les quais de Cowes les deux étés où Éric Tabarly y mène son vieux Pen Duick. L’esprit inventif du marin français se met en branle quand il apprend que la deuxième édition de l’Ostar se déroulera en juin 1964. Il est convaincu qu’un bateau léger a besoin de moins de surface de voilure pour aller vite. C’est ainsi que naît Pen Duick II, un monocoque en contreplaqué, une révolution à l’époque quand on envisage de traverser l’Atlantique. Éric Tabarly remporte haut la main cette course ralliant Plymouth à Newport, en 27 jours et devançant de trois jours le second, Chichester. Son exemple va fasciner les navigateurs français qui, de plus en plus nombreux au fil des éditions, se présentent dans le bassin de Mill Bay Dock, à Plymouth.

images (6)L’esprit de cette transat est simple : un bateau, un homme, l’Atlantique. Pas d’autre règle, pas de jauge… on se situe aux antipodes de la course au large en équipage version RORC qui pourtant, dans les années 1960 et 1970, connaît aussi un formidable développement.

En effet, en 1957, l’Angleterre, toujours elle, a créé la première Admiral’s Cup, coupe attribuée après plusieurs épreuves courues dans la Manche (dont le Fastnet) et quelques régates très tactiques dans le bras de mer qui sépare l’île de Wight à l’Angleterre, le Solent. Organisée une année sur deux, l’Admiral’s Cup devient rapidement une sorte de championnat du monde de course au large par équipes (chaque nation doit aligner trois voiliers) et en équipage. Certains voiliers français y réalisent des coups d’éclats formidables comme Éric Tabarly qui, à bord du Pen Duick III, remporte en 1967 toutes les courses du RORC auxquelles il participe, et notamment le Fastnet qu’il survole. Mais il faut attendre 1991 pour que la France remporte, pour la première et seule fois de l’histoire, l’Admiral’s Cup. C’est l’équipe des « Corum-boys » menée par le tandem Pierre Mas-Bertrand Pacé qui signe cette victoire.

 

À la fin des années 1960, la voile commence à se structurer avec des épreuves solitaires, des courses en équipage… mais aussi des séries olympiques très dynamiques comme le Flying Dutchman à bord duquel les frères Marc et Yves Pajot remporteront une médaille d’argent aux jeux Olympiques de 1972, année où Serge Maury obtiendra l’or dans la série solitaire du Finn.

Notre providentiel marin français, Éric Tabarly, ne peut être sur tous les fronts et il faudra attendre le baron Bich, en 1970, pour que le défi de la Coupe America soit relevé par des Français. Dans cet univers exclusivement anglo-saxon, le baron voit une opportunité formidable pour percer le marché américain avec ses stylos à bille (les fameux Bics). Le yachting comme outil de marketing est une idée qui va faire son chemin et devenir une réalité incontournable. Marcel Bich va relever quatre défis en 1970, 1974, 1977 et 1980. Malgré ses échecs successifs, il est le premier Français à avoir eu la volonté de s’immiscer dans cette compétition réunissant le summum de la technologique nautique, de l’art de la régate et de l’effort sportif. Il a offert à certains talents l’occasion de s’épanouir, comme par exemple Bruno Troublé, barreur des derniers défis du baron, aujourd’hui grand organisateur de la Coupe Louis Vuitton, qui permet de sélectionner le meilleur challenger de la Coupe de l’America.

Les Français occupent actuellement le haut du tableau de la plupart des courses au large en solitaire mais ont néanmoins plus de difficultés à maintenir cette domination dans les épreuves en équipage, comme l’ex-Withbread, et ne sont pas en mesure d’inquiéter les Américains ou les Néo-Zélandais dans les compétitions où le collectif prime comme l’Admiral’s Cup ou la Coupe de l’America.

Source Encyclopédique

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Un patrimoine à Montréal-la-Cluse

Posté par francesca7 le 10 mai 2015

(Ain)

 

imagesUN PEU D’HISTOIRE
L’histoire de Montréal-la-cluse commence à Senoches où existait au nord du bief du Landeyron un village celtique.
Ensuite s’installa à Orindis, au sud de ce même bief, un vicus gallo-romain. Orindis fut probablement détruit par l’invasion burgonde.

Après la destruction d’Orindis, un habitat se développa autour de l’église de Senoches édifiée sur une structure plus ancienne. Il est fait mention de cette bourgade dès 855 dans un acte de l’empereur Lothaire et en 1145 dans une bulle du pape Eugène III.

Montréal est né de la volonté des sires de Thoire : en 1170, Humbert par son mariage avec Alix de Coligny reçut Brion et Senoches, puis Étienne II construisit vers 1244-1248, sur un roc escarpé, au nord du château de Brion qui existait déjà, un château qu’il appela Montréal (Mons Régalis). 
Il fit appel aux gens de Senoches pour le construire, puis par la suite, pour édifier une enceinte au bas des rochers. Il leur accorda alors des franchises en avril 1287. En 1294, Montréal possédait déjà une école de formation de clercs. Il n’y eut bientôt plus qu’un seul curé pour les paroisses de Montréal et Senoches, et, dès le XVIe siècle, ne subsistait de cette dernière que sa petite église oubliée.

Après deux siècles de luttes parfois sanglantes avec les prieurs de Nantua, les sires de Thoire et Villars, en la personne de Humbert VII, vendirent leurs terres de montagne au Comte de Savoie AmédéeVIII.
Le 13 septembre 1414 un des officiers du comte de Savoie s’installa au château : des travaux de fortification firent de cette place « la ville capitale des possessions de montagne » des comtes puis ducs de Savoie.

Le 2 novembre 1523, Montréal fut vendu à Laurent de Gorrevod, Comte de Pont de Vaux. Une clause de rachat, immédiatmement appliquée, ramena la ville forte aux mains de CharlesIII, Duc de Savoie, qui la vendit et l’inféoda, le 1er septembre 1529, à messire de la Chambre, Baron de Meximieux.

En avril 1566, la terre de Montréal fut rachetée par Louis Odinet, Baron de Montfort qui n’en prit possession qu’en 1571, après avoir remboursé le montant de sa dette, aux héritiers de Louis de la Chambre. Montréal depuis le 22 juillet 1570 avait rang de Comté ; Louis Odinet le légua à son neveu Georges de Mouxi, seigneur de Saint Paul, qui le laissa à sa fille Gasparde.

Le château féodal fut détruit en 1602, puis reconstruit pour faire face à la guerre des Comtois et définitivement abattu en 1635.

Entre 1622 et 1720, à la suite de mariages et d’héritages, le Comté appartint à Louis de la Chambre de Seyssel, Marquis d’Aix, époux de Gasparde, puis à ses descendants. En 1720 il est vendu à Bernard de Budé; en 1757, les héritiers de celui-ci le cédèrent à Charles Joseph de Douglas, seigneur de Mépillat, Chiloup et Hautepierre ; son neveu Archambaud fut le dernier seigneur Comte de Montréal.
Montréal gardait cependant ses attributions judiciaires sur Bellignat, Giriat, Groissiat, Oyonnax, Peyriat, Saint-Martin-du-Fresne, Condamine-La-Doye, Martignat, Nerciat, Alex, Evron, Charbillat et pour moitié sur Volognat, Chevillard, Le Balmay. 
Les condamnés étaient pendus aux fourches de Port, quant aux hérétiques ils étaient brûlés au mollard de Mottant.

Des halles, restaurées au XIVe siècle.comme le prouvent des lettres patentes d’Humbert VII de Thoire et Villars du 26 octobre 1384, attestent que, très tôt, cette cité eut une grande activité ; situées à l’angle des chemin de la Halle et de la rue de la Ville, elles ont disparu dans l’incendie de 1779 qui détruisit le tiers de la vieille ville.

téléchargementOn se préoccupait constamment de l’amélioration des voies de communication et jusqu’à la Révolution la grande levée en terrassement, qui traverse le Couloux, fut un lieu de corvée pour tous les habitants de la communauté. Ceux-ci s’en plaignaient encore dans les cahiers de doléances.
Montréal fut aussi un centre administratif important : au XVIIe et XVIIIe siècles, la famille Delilia fournissait à chaque génération les châtelains notaires, les juges et les avocats au Comté.

Dès le milieu du XVIIe siècle la vie économique devient plus intense et évolue rapidement. Au Martinet une grande roue à aube, installée par Charles Joseph Douglas, actionne des marteaux qui façonnent le métal, fabriquent des clous et des tiges ; cette activité prend fin avant la Révolution. Le travail du bois a déjà pris le relais.

La plus ancienne scie du pays « la scie de montréal » était située à l’entrée du moulin Montange, près du château dont elle dépendait.
Au moment de la Révolution, la scierie du Martinet, au bord de l’Ange sur la route d’Oyonnax, traitait l’autre moitié des bois de la commune. Totalement détruite, y compris la maison du scieur, par un incendie le 13 fructifor an III (31 août 1795) elle fut reconstruite par Louis Archambaud Douglas.
Le travail du bois garda une grande importance dans la commune : plusieurs scieries virent le jour entre 1870 et 1917; à La Cluse la dernière a disparu en 1988, celle du Martinet cessera bientôt son activité.

Dès 1846, le travail de la soie occupe près de 100 métiers. En 1859, le conseil municipal constate, que plus de la moitié des habitants de la commune travaillent ou dépendent du travail de la soie. Mais dès 1861, il déplore « la stagnation qui règne dans les affaires industrielles et surtout dans la soierie ».
En 1863 à La Cluse, une usine de tissage de la soie est organisée sur le modèle de Jujurieux, grâce à l’arrivée de trois sœurs contremaîtresses de la congrégation de Saint Joseph : 72 jeunes filles y travaillent et vivent en internat.
En parlant de La Cluse, A. Cartel écrit dans le Courrier de l’Ain du 20 janvier 1870: « c’est partout un cliquetis de métiers de soierie des plus assourdissants. Pas une maison qui ne soit remplie de métiers à tisser ; pas une personne qui n’ait un emploi dans cette industrie que semble avoir établi là son quartier général. Cinq représentants des principales maisons de Lyon y ont leur centre d’affaires. Des constructeurs de métiers, des tourneurs, des mécaniciens y sont constamment occupés ».
A la veille de 1914, il ne restait qu’une usine de soierie en activité et deux succursales d’ateliers lyonnais. A la place, s’installa et se développa le travail du plastique.
images (1)
L’agriculture, autrefois essentielle se maintint longtemps : en 1914 Montréal compte encore 70 exploitations, mais disparurent bientôt, d’abord les foires, puis les agriculteurs eux-mêmes; il n’en reste plus que deux aujourd’hui.

La vie quotidienne s’améliora régulièrement : création d’un nouveau captage public des eaux. Les travaux débutèrent en 1860 (conducteur de travaux E. Lardière) pour permettre l’arrivée et la répartition de l’eau en grande quantité dans les fontaines du bourg.
Puis un bureau de téléphone fut installé en 1906 dans l’ancienne mairie et en 1907 une recette de poste auxiliaire.

 

LA QUALITÉ DE VIE
Située à 6 kilomètres de Nantua, sur l’axe Lyon-Genève, Montréal-La-Cluse, s’étend sur 1 282 ha 19 a.

La commune de Montréal comprenait plusieurs hameaux dont, La Cluse était le principal : carrefour ferroviaire et routier, à la fin du XIXe siècle, La Cluse prit de l’importance. A partir de 1960, la construction des lotissements de La Plaine et de l’Ange fit de Montréal et de La Cluse une seule agglomération. En conséquence, à partir du 1er janvier 1980, le nom officiel de la commune devint Montréal-La-Cluse.

Graphies anciennes : De Monte Régali 1280, Apud Montem Regalem 1299, Curatus de Montréal et de Sénoches 1325, In Burgo Montis Régalis 1347, Le baillage de Montréal 1650, la Châtellenie de Montréal XVIIIe siècle, Delilia de Croze 1789.
Les habitants sont appelés les Montréalais.

L’agglomération s’allonge, depuis les bords du lac de Nantua, dans une plaine qui, de Saint-Martin-du-Fresne, s’étend vers le nord, entre les montagnes du Don et de l’Antessard. Sa vaste forêt se développe sur le plateau en arrière du « Don », jusqu’à Apremont, avec un dénivelé de 900 à 1000 m.

Le Lange (ou l’Ange) descendu d’Apremont par Oyonnax, Bellignat et Martignat coule en un lit sinueux ombragé de saules. Il porte ses eaux à l’Oignin après un parcours de 4km sur le territoire de la commune. Il reçoit à gauche quelques torrents : le plus important est le Landeron (ou Landeyron) qui coule dans une gorge profonde après avoir recueilli les eaux depuis la Latte et la Tour. A sa limite méridionale, la commune confine au lac de Nantua et au Bras du Lac qui conduit ses eaux à l’Oignin.

Les hameaux s’égrènent le long du grand S que forme la route Lyon-Saint-Claude :
– La Cluse, au carrefour des nationales, altitude 476m;
– Le Landeyron, à la rencontre de la route nationale et du vallon du bief du Landeyron;
– Le Grand Pont et la mairie, situés au bord de l’Ange, à la jonction de la nationale et de la route montant au vieux Montréal :
– Les Narix, nouveau quartier à l’extrémité d’un branchement quittant la nationale à droite, peu après la sortie du Grand Pont ;
– Le Martinet, situé dans « les étroitures » de la vallée de l’Ange, à l’extrémité nord de la commune;
– Sur le pic situé à l’est et en avant de l’Antessard, fut construite aux environs de 1245, la première forteresse des Sires de Thoire et Villars, baptisée « Mons Régalis » (Mont Royal) ; ce puissant seigneur créa la « Ville » de Montréal au pied de son château.
Sur l’axe routier et ferroviaire, La Cluse-Bourg par le col du Berthiand sont situées :
– la Prairie, autour d’un ancien moulin jouxtant les deux ponts sur l’Ange.
– puis la nouvelle zone industrielle du Musinet, extrémité sud-ouest de la commune.

 

LES LOISIRS
Un intense réseau associatif offre de nombreuses possibilités. Nous citerons : le football (320 licenciés) – les boules (avec un boulodrome couvert et chauffé) – le tir à l’arc – la gymnastique – la lutte – le yoga – le tennis de table – le tennis – le twirling – la chasse – le Budo (école d’arts martiaux) – la batterie fanfare – le club de l’âge d’or – les pompiers – la sté Mogad’art (promotion de l’art) – la bibliothèque – la sté d’éducation populaire – le sou des écoles. Les pistes de ski de fond sont à 10 kms. Importantes possibilités de randonnées. Zone industrielle

ÉDUCATION
– 1 collège 720 élèves
– 1 école primaire 350 élèves
– 2 écoles maternelles 200 élèves accueillis dès 2 ans
– 1 restaurant scolaire

PERSONNES ÂGÉES
– rencontres hebdomadaires
– portage de repas à domicile

L’ÉCONOMIE
Particulièrement bien placé : échangeur autoroutier A404 – A40, en bordure de zone industrielle (à 30 minutes aéroport ST EXUPERY LYON SATOLAS).

La vie artisanale, commerciale et industrielle est particulièrement intense et encouragée par la Commune. Environ 1200 emplois existent à MONTREAL LA CLUSE et une zone industrielle de 18 hectares sera prochainement disponible à la vente, avec possibilité de petites, moyennes ou grandes surfaces.

Contact : MAIRIE de MONTREAL LA CLUSE 04 74 76 08 88

VISITER LE SITE 
www.montreal-lacluse.fr

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Le Grand hôtel la Cloche

Posté par francesca7 le 10 mai 2015

 

 

L’écrivain Guy Des Cars a fait de cet hôtel une œuvre littéraire en 1957 dans son romain intitulé LA TRICHEUSE et que je mets en vente ici :  http://bibliothequecder.unblog.fr/

Dijon_Hotel_de_la_cloche_porteLe Grand hôtel la Cloche est un hôtel cinq étoiles situé au 14, place Darcy à DIJON (21). Ses façades et toitures sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 29 octobre 1975.

Existant depuis plus de cinq siècles, l’hôtel de la Cloche, que les Dijonnais appellent « la Cloche », est, par son histoire, son architecture, sa réputation, un véritable monument dijonnais.

L’hôtel de la Cloche est mentionné pour la première fois au XVe siècle dans un document d’archives. Il se trouvait dans l’actuelle rue de la Liberté et portait le nom d’« ostelerie de la Cloiche ». D’autres documents citent l’hôtel en 1594, en 1670, en 1687. En avril 1753, l’acteur Lekain, protégé de Voltaire, y séjourna. Dans les années 1750, l’établissement fut rebaptisé « hôtel de Condé » par l’hôtelier de l’époque, en l’honneur du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne. L’établissement reprit son nom d’hôtel de la Cloche sous la Révolution. Redevenu hôtel de Condé sous la Restauration, il retrouva définitivement son nom d’« hôtel de la Cloche » en 1830.

Sous le Second Empire, Napoléon III fut reçu à l’hôtel de la Cloche en 1856. L’établissement était toujours installé dans l’actuelle rue de la Liberté, à l’emplacement du no 9.

De 1881 à 1884, le propriétaire de l’établissement, Edmond Goisset, fit construire un nouvel hôtel de la Cloche, au bord de la place Darcy qui s’aménageait à ce moment. Cet établissement de prestige fut inauguré le 13 avril 1884. L’hôtel possédait alors une grande salle à manger éclairée par des lustres et ornée dans ses angles de cloches dorées, ainsi qu’un salon de style Louis XVI.

En 1902, l’hôtel fut repris par Louis Gorges. Celui-ci le fit agrandir en ajoutant des lucarnes sur la toiture et en édifiant en 1926 une nouvelle aile le long de la rue Devosge. Les Allemands occupèrent l’hôtel de 1940 à 1944. Les années 1970 sonnèrent le glas d’une époque. La clientèle avait diminué, notamment en raison du passage loin de Dijon de l’autoroute A 6. L’hôtel de la Cloche ferma en décembre 1973 ; son mobilier fut vendu aux enchères en 1974, ce qui permit à de nombreux Dijonnais de découvrir les lieux pour la première fois. Un moment fut envisagée la destruction de l’édifice, à la place duquel aurait été élevé un immeuble moderne. Cependant, deux associations dijonnaises protestèrent contre ce projet et demandèrent la conservation du bâtiment, sans lequel l’harmonie architecturale de la place Darcy aurait été rompue. La presse locale relata régulièrement les évènements, et certains journaux parisiens, Le MondeLe Figaro, leur donnèrent même un écho. Par arrêté du 29 octobre 1975, le secrétariat d’État à la Culture inscrivit la façade et les toitures de l’hôtel de la Cloche à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. L’intérieur du bâtiment avait été détruit en 1974 ; la partie de l’ancien hôtel sur la rue Devosge avait été vendue et aménagée en bureaux. L’extrémité gauche du bâtiment des années 1880 fut quant à elle transformée en appartements. Le groupe La Hénin aménagea dans l’immeuble des années 1880 un nouvel hôtel de la Cloche, inauguré en janvier 1982. L’établissement fut vendu en 1984 à la famille hôtelière Jacquier.

En 1994, l’établissement intégra la chaîne des hôtels Sofitel du groupe Accor et devint ainsi le « Sofitel la Cloche ». En 2013, il a quitté Sofitel pour la collection des hôtels MGallery du groupe Accor, et a pris le nom de « Grand Hôtel la Cloche ».

Dès le XIXe siècle, l’hôtel de la Cloche a accueilli nombre de célébrités, comme en témoignait son livre d’or : le maréchal Ney, le roi des Belges Léopold Ier de Belgique, Alphonse de Lamartine, Napoléon III, Ferdinand de Lesseps et bien d’autres. L’archiduc Charles François Joseph d’Autriche, Camille Saint-Saëns ou encore Auguste Rodin ont séjourné dans le nouveau bâtiment de la place Darcy au début du XXe siècle. La Cloche a reçu également le roi des Belges Albert Ier de Belgique, le général de Lattre de Tassigny,Bourvil, Louis de Funès, Jean Marais, Paola de Belgique, Charles Aznavour ou encore Grace de Monaco. Le livre d’or atteste de la satisfaction des hôtes comme Barbara qui a écrit qu’elle appréciait « cette halte douce et chaleureuse. »

L’hôtel a été construit place Darcy de 1881 à 1884 sur les plans de l’architecte dijonnais Louis Belin. En 1926, il est agrandi par l’architecte parisien Joseph Jardel, qui élève à la place de dépendances le long de la rue Devosge, une aile exactement similaire à celle bâtie dans les années 1880. De 1979 à 1981, l’architecte dijonnais Paul Chaudonneret aménage, à l’intérieur du bâtiment de Louis Belin, un nouvel hôtel de la Cloche. Depuis, les chambres et d’autres espaces ont été rénovés à plusieurs reprises, sous la direction des propriétaires, Alain puis Patrick Jacquier.

Le Grand hôtel la Cloche à Dijon.

Les façades le long de l’avenue de la Première-Armée-Française, de la place Darcy et de la rue Devosge sont en pierre de taille ; elles sont percées régulièrement de fenêtres rectangulaires munies de garde-corps métalliques, ceux du premier étage étant décorés en leur centre d’une cloche. L’étage de combles sous la toiture d’ardoise brisée est éclairé par des lucarnes de pierre à ailerons. L’immeuble des années 1880 comprend un avant-corps central ajouré au rez-de-chaussée de trois grandes ouvertures cintrées, celle du milieu servant d’entrée principale. Au sommet de cet avant-corps, devant la toiture d’ardoise, un fronton de pierre, gravé de la date MDCCCLXXXIII (1883), comporte un cadran d’horloge surmonté d’un campanile muni de trois cloches.

Derrière le bâtiment s’étend un jardin intérieur.

Le Grand hôtel la Cloche est un des plus beaux hôtels dijonnais. Il ne dispose pas pour le moment de la Distinction Palace, une reconnaissance officielle instaurée fin 2010.

Le restaurant « les Jardins de la Cloche » est un établissement gastronomique installé sous la verrière d’un jardin d’hiver qui ouvre sur le jardin intérieur et sa fontaine. Le chef cuisinier est Aurélien Mauny. Le restaurant est qualifié d’établissement de « très bon standing » par le Guide Michelin. La carte des vins du restaurant compte cent cinquante crus dont de grands vins de Bourgogne

Mais également sa bibliothèque – Visite virtuelle ici : http://www.hotel-lacloche.fr/visite-virtuelle

 

 

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