La vie au château de Chambord
Posté par francesca7 le 16 mai 2015
le plus grand des châteaux de la Loire et le plus caractéristique de l’architecture renaissante française de la première moitié du XVIe siècle.
En 1519, François Ier entreprend de transformer le relais de chasse du comte de Blois en une demeure princière. Si le plan et la maquette peuvent être attribués à l’Italien Dominique de Cortone, bien que l’on dise que le nom de l’architecte demeure inconnu, l’exécution des travaux est confiée à des maçons français (Sourdeau, Trinqueau et Coqueau). Ainsi, l’architecture de l’ensemble se situe à la rencontre du courant italien et de la tradition française. Le souci de symétrie est illustré par le choix d’un plan centré ; l’édifice est flanqué de tours aux quatre angles ; au centre de son donjon, divisé par une grande croix en quatre appartements identiques, s’élève le fameux escalier à double vis, dont l’ingéniosité et l’audace laissent à penser qu’il a été conçu par Léonard de Vinci. Le procédé d’arcades ou de loggias sur la façade du donjon est aussi directement importé d’Italie. Les pierres blanches incrustées de losanges ou de disques d’ardoise imitent les jeux polychromes des façades Renaissance que François Ier a pu admirer dans la Péninsule. Pourtant, l’abondance de cheminées et de lucarnes à plusieurs étages respecte la tradition de l’architecture médiévale du XIVe siècle. Témoin de l’introduction en France d’un courant architectural nouveau, réalisation de transition, le château de Chambord n’aura aucun rayonnement artistique et sera ensuite délaissé.
Sous Louis XIV, Molière y écrit et y joue devant la cour Monsieur de Pourceaugnac (1669), avant de récidiver un an plus tard avec le Bourgeois gentilhomme. Louis XV cède le château à Stanislas Leszczy[‘]nski jusqu’en 1733, puis au maréchal Maurice de Saxe en récompense de la victoire de Fontenoy. La propriété est presque en ruine lorsque Napoléon la lègue au maréchal Berthier. En 1821, le château est racheté par souscription à la veuve Berthier pour être offert au duc de Bordeaux, qui prend, dès lors, le titre de duc de Chambord. Depuis 1930, il est devenu domaine de l’État français.
Mis sous séquestre pendant la première guerre mondiale, le domaine de Chambord est acheté onze millions de francs-or le 13 avril 1930, par l’État français au duc de Parme, le prince Élie de Bourbon. C’est à cette époque que le toit mansardé qui couvrait l’enceinte basse du château, datant du règne de Louis XIV est supprimé. L’État français justifiant ce choix par un souci de présenter l’ensemble des bâtiment dans son état le plus proche de la Renaissance. La gestion et l’exploitation est partagée entre l’administration des domaines, les Eaux et forêts, et les monuments historiques. Cette décision est entérinée après la Seconde Guerre mondiale le 19 juillet 1947.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le château devient le centre de triage des trésors des musées nationaux de Paris et du Nord de la France, qu’il faut évacuer et protéger des bombardements allemands. Des conservateurs et des gardiens montent alors la garde pour défendre certaines œuvres du Musée du Louvre entreposées dans le château. Certaines comme la Joconde ne restent que quelques mois, mais d’autres demeurent à Chambord pendant toute la durée de la guerre. Ainsi, dès le 28 août 1939, la Joconde part pour Chambord, accompagnée de 50 autres tableaux exceptionnels. Ce sont bientôt trente-sept convois, et 3 690 tableaux qui quittent ainsi le Louvre pour Chambord, puis vers des refuges, disséminés plus au sud.
Après avoir échappé de peu aux bombardements, au crash d’un bombardier B-24 américain en 1944, et à un incendie, le 7 juillet 1945 qui réduit en cendres les combles du canton sud, c’est avec le rapatriement progressif des œuvres du Louvre vers Paris, en 1947 que commence une grande remise à niveau de près de trente ans, menée dès 1950 sous la direction de l’architecte Michel Ranjard puis par Pierre Lebouteux, à partir de 1974. Une balustrade en pierre est créée à l’attique de l’enceinte basse du château, à partir de 1950.
Les combles sont reconstruits entre 1950 et 1952, la tour de la chapelle restaurée entre 1957 et 1960, ainsi que le logis de François Ier en 1960 et les offices en 1962. Dans le parc, le canal est de nouveau creusé en 1972 et les fausses braies dégagées.
En 1981, le domaine est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les travaux recommencèrent en 1998, sous la direction de Patrick Ponsot, pour la réfection des terrasses, des balustrades des donjons ainsi que de l’aile antérieure des offices.
Des spectacles dits Son et lumières se déroulent au domaine depuis le 30 mai 1952
Le parc de Chambord est un élément constitutif du projet royal de François Ier. Il est entrepris moins de cinq ans après le début des travaux du château, pour constituer un enclos boisé destiné à la fois à la chasse et à la conservation du gibier, comme dans la plupart des grands châteaux des xve et xvie siècles. Il est totalement original, par ces dimensions inhabituelles, c’est le plus grand parc ceint de murs existant en France, et par la position centrale du château au milieu du domaine.
Dans ses dimensions de 1523, le parc projeté compte déjà plus de 3 000 arpents (1 500 ha) et son tracé englobe de nombreuses propriétés privées. La construction du mur d’enceinte de 32 km de long, commence dès 1542. Un office de capitainerie est créé par le roi en 1547, pour la garde du parc, jusqu’à sa dissolution par Louis XVI en 1777.
Le domaine national de Chambord couvre aujourd’hui 5 440 ha, dont 1 000 ha sont ouverts au public, ce qui en fait le plus grand parc forestier clos d’Europe.
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