• BONJOUR A TOUS ET

    bienvenue (2)

     CHEZ FRANCESCA 

  • UN FORUM discussion

    http://devantsoi.forumgratuit.org/

    ............ ICI ............
    http://devantsoi.forumgratuit.org/

  • téléchargement (4)

  • Ma PAGE FACEBOOK

    facebook image-inde

    https://www.
    facebook.com/francoise.salaun.750

  • DECOUVERTES !

    petit 7

  • BELLE VISITE A VOUS

    aniv1

    PETITS COINS DE PATRIMOINE QUI SERONT MIS EN LUMIERE AU DETOUR DE NOTRE REGION DE FRANCE...

  • Cathédrale St-Etienne-Auxerre

    St-Etienne Cathédral, Auxerre

    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

  • M

    JE SUIS ORIGINAIRE MOI-MEME DE LA BOURGOGNE....

  • FRANCE EN IMAGES

    G

    « Un monument restauré traduit les connaissances, les ambitions, les goûts, non seulement du maître d’oeuvre mais aussi du maître d’ouvrage : c’est le vrai révélateur de l’appréhension des édifices par une génération donnée, qui leur permet de reconnaître pour sien un édifice centenaire. » citation de Françoise Bercé.

  • amis

  • Méta

  • amis

  • Architecture Française

    5

  • Artisanat Français

    1

  • A

  • amour-coeur-00040

  • montagne

    Tout devient patrimoine : l'architecture, les villes, le paysage, les bâtiments industriels, les équilibres écologiques, le code génétique.

  • 180px-Hlézard1

  • Patrimoine Français

    3

    Citation sur la France.
    !!!!
    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

  • a bientot

  • Accueil
  • > Archives pour le Mardi 12 mai 2015

PASSER A TABAC

Posté par francesca7 le 12 mai 2015

 

EXPRESSION FRANCAISE

images (8)La chose étant pour beaucoup de nos concitoyens entrée dans les mœurs, j’espère qu’on ne verra aucun inconvénient à ce que je classe l’expression « passer à tabac » au chapitre des us et coutumes.

C’est en 1560 que Jean Nico, ambassadeur de France à Lisbonne, envoya à Catherine de Médicis une plante exotique que l’on croyait médicinale et que l’on appela d’abord « herbe à Nicot » ou « herbe à la Reine », puis du nom portugais pétun et dès la fin du XVIè siècle tabac, emprunté de l’espagnol tabaco, « emprunté lui-même – dit Bloch et Warthurg – de la langue des Arouaks d’Haïti où tabaco ne signifie toutefois pas « tabac », mais désigne ou bien un tuyau recourbé servant à l’inhalation de la fumée de tabac ou bien une sorte de cigare fabriqué par ces sauvages ».

Avec quatre cents ans de recul on peut trouver que le petit présent de Nicot n’tait pas vraiment un cadeau, mais il eut du succès.

« Il n’est rien d’égal au tabac ; c’est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre ». Fortes paroles. On les doit, non comme on pourrait le croire à une agence publicité en délire, mais à Molière, au début de son Dom Juan (1665). Il continue : « Ne voyez-vous pas bien dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d’en donner à droite et à gauche, partout où l’on se trouve ? On n’attend même pas qu’on en demande, et l’on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai que le tabac inspire des sentiments d’honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent ».

En réalité cette étrange tirade ne prend quelque drôlerie que si l’on sait qu’elle est à double sens et qu’au XVIIè siècle donner du tabac voulait dire ; se battre… « On est ravi d’en donner à droit et à gauche » oui,… des coups de poings. Il faut comprendre en effet que ce tabac que l’on offrait à son voisin ne se présentait pas alors sous forme de cigarette, mais d’une dose de tabac à priser tendue sur le dos de la main, jusque sous le nez de l’heureux bénéficiaire ; Le geste fait à la fois l’image et la blague ; dans les deux cas on chatouille le nez du prochain.

Le sens a bécu jusqu’au siècle dernier : « Si tu m’échauffes la bile je te foutrai du tabac pour la semaine », dit un furieux en 1833 – autrement dit « tu auras ta raison ».

Cela dit il n’est pas facile d’évaluer avec exactitude le croisement qui a dû se produire entre le tabac « coups » et le verbe occitan tabasser, « secouer, molester » et le substantif tabust, « tapage, vacarme, querelle » etc. lequel est à l’origine d e l’expression maritime un coup de tabac (dès 1864) : un coup de mauvais temps, une tempête soudaine qui secoue et met à mal le bateau. Rabelais avait déjà emprunté ces occitanismes dans les « fagoteurs de tabus », déjà cité, et la dernière phrase du chapitre V de Gargantua : « Ne m’en tabustez plus l’entendement ».

Que le coup de tabac des marins ait pu passer du vacarme de l’orage au « tonnerre » d’applaudissement qui salue « avec fracas » une représentation théâtrale particulièrement réussie, une pièce ou un acteur qui fait un tabac, c’est hautement probable, sinon à peu près certain. (Il faut remarquer que par ailleurs un grand nombre de termes techniques de la machinerie d’un théâtre sont directement empruntés au vocabulaire de la marine).

Dans quelle mesure ces formes ont-elles influencé le glissement de « donner du tabac » à « passer à tabac » ?

Si l’on a beaucoup prisé par le passé on a aussi beaucoup chiqué. La chique forme une boule qui gonfle la joue, comme un abcès, ou comme un gnon ! Victor Hugo notait lui-même :  » Au XVIIè siècle, se battre, c’était « se donner du tabac » ; au XIXè siècle c’est « se chiquer la gueule ». Ces expressions sont certainement de la même farine (et si l’on songe qu’il s’agit de poudre à priser ; du même tabac).

images (9)Se chiquer est devenu plus tard « se chicorer ». Faut-il penser qu’outre le jeu de mots la couleur y est pour quelque chose ? Dans ce genre de violence les boursouflures font à la victime une tête  » comme un chou-fleur » – à la couleur près évidemment, car un visage couvert d’ecchymoses prend en quelques heures une teinte brun roussâtre caractéristique… une couleur tabac. Les Anglais ont chez eux la formule beaten black and blue, « Battu en blanc et bleu », pour évoquer ces ravages. Est-ce que passer quelqu’un à tabac, c’est aussi lui « en donner » à un tel point que sa peau en gardera le hâle ?…

Gaston Esnault signale effectivement en 1870, chez les voyous et les policiers (les uns ne vont pas sans les autres), l’alternative occasionnelle « passer au tabac ». En tout cas Le Père Peinard, signale en 1898 qu’au cours des manifestations les partisans de Déroulède « indiquaient à la flicaille alliée les bons bougres à sucrer et à passer à tabac ».

Comme disent les linguistes, l’usage a prévalu.

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton 

Publié dans EXPRESSION FRANCAISE | Pas de Commentaire »

UN HOMME DE PAILLE

Posté par francesca7 le 12 mai 2015

 

EXPRESSION FRANCAISE

La paille, opposée au grain, et même au foin, a toujours été le symbole du déchet, du rebut, des choses de peu de valeur. Déjà au XIIè siècle un texte fustigeant les couards dit :

Ils s’enfuiront, sur qui que la perte aille

[Ils] n’auront de gent vaillant une paille.

 

l'homme-de-pailleUn homme de paille a d’abord été pendant longtemps à la fois un pauvre et un pauvre type. « …. Afin que vous ne pensiez point que je sois un homme de paille, sachez que j’ai fait acquisition en ma patrie, d’une maison qui vaut dix mile écus », dit un personnage Sorel (XVIIè).

Il a été aussi un mannequin, appelé aussi parfois « homme de foin » ; ainsi Rabelais parle d’une bataille de foin, c’est à dire entre mannequins : « Voyant frère Jan ces furieuses Andouilles ainsi marcher dehoyt, dist à Pantagruel : Ce sera icy une belle bataille de foin, à ce que je voy ».

Autrefois les jeunes filles dont l’amoureux ne donnait aucune suite à ses engagements fabriquaient, paraît-il un mannequin de paille et le brûlaient devant leur porte le jour de la Saint Valentin.

Cependant, depuis des temps immémoriaux, la paille a joué un rôle symbolique important dans les relations humaines – je dirai un rôle juridique. Pour un transfert, une donation, une vente, un partage, les anciens Germains et les hommes du Moyen Age offraient et recevaient un fétu en signe d’accord, reprenant par là une vieille tradition romaine ; l’expression rompre la paille signifiait autrefois « annuler un accord, radier une convention ».

Il est probable qu’il s’est produit un croisement entre l’idée du pantin et la coutume des transactions liée à la paille pour donner l’homme de paille, le prête-nom, le fantoche un peu méprisable, mis en avant pour la galerie et les documents officiels par un puissant anonyme qui détient le pouvoir et les capitaux. L’image est d’autant plus facile que l’on pense à la fois à la souplesse d’un mannequin et à l’inconsistance du faible que l’on peut briser « comme un fétu ».

L’anglais dit dans le même sens et par une évolution identique : a man of straw. Le développement international de cette langue risque donc d ‘assurer une belle et durable carrière à l’expression, au moment où le domaine des opérations financières de grande envergure devient le royaume des prête-noms.

Tout évolue ; Les hommes de paille, aujourd’hui, font beaucoup de blé.

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton 

Publié dans EXPRESSION FRANCAISE | Pas de Commentaire »

FAIRE LE MARIOLE

Posté par francesca7 le 12 mai 2015

 

images (7)EXPRESSION FRANCAISE :

Le mot mariol est un mot compliqué, en ce sens qu’l pourrait être double. D’abord un mariol est un malin, un astucieux personnage, qui viendrait, au XVIè siècle, de l’italien mariolo, « filou ». En 1878 Eugène Boutimy présente comme « mariol » un typographe « malin, difficile à tromper. Se dit encore d’un ouvrier très capable ».

Il semble que ce ne soit pas le même qui fait le mariol, c’est à dire le joli cœur, l’intéressant, le godelureau. Celui-là est encore plus ancien, venant d’un vieux mot, mariole, diminutif de Marion, lui-même diminutif de Marie. Au XIIIè siècle c’est un « terme de mépris pour désigner la Vierge Marie » (Godefroy).

Un personnage du Gautier de Colney parle avec suspicion des adorateurs de la Vierge :

 

Quant un hom croit que li grant Deus

Fust nez de cele mariole ;

 

De là le sens de « petite image ou figure de la Vierge Marie, et par extension toutes autres petites figure de Saints » (Godefroy). Au XIVè siècle, Eustache Deschamps, contre la superstition, refuse de :

… croie en tant de marioles

De babouins, et de fioles

Que trop de fois idolâtrons ;

 

Au XVè siècle, les marioles se seraient croisées, si j’ose dire (avoir une marotte), avec les marjolets (ou mariolets), jeunes élégants freluquets, « compagnons de la Marjolaine » c’est-à-dire ceux qui, selon un mot d’un auteur de l’époque, allaient donner des sérénades et «la nuit resveiller les pots de marjoleine » sur les balcons de leurs belles. Collerye parle d’eux et de leurs confrères :

Jeunes coquars, marjollez, cuydereaulx

Jangleurs, jongleurs, détracteurs, flatereaulx

Sont esleves et bien entrenuz

Au temps qui court.

L’histoire ne dit pas comment ces mariolets abandonnèrent la langue, laissant les marioles seuls sur la place… Je crois que la mariole « rusé » y est pour quelque chose. Et puis les « jeunes élégants » meurent de siècle en siècle remplacés par d’autres. Le XVIIè siècle a eu ses Muguets, le XVIIIè les Merveilleux, les Incroyables, le XIXè les Dandys, les Gandins. Nous avons eu les Zazous, il n’y pas si longtemps. Ce n’est sûrement pas fini. Heureusement !

 

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton 

Publié dans EXPRESSION FRANCAISE | Pas de Commentaire »

Le développement de la voile en France

Posté par francesca7 le 12 mai 2015

 

france-a-la-voileCertains historiens font remonter la pratique de la navigation de plaisance à des dates très anciennes et évoquent les pharaons qui remontaient le Nil sur des galères uniquement conçues pour leur plaisir et leur confort ou, plus récemment, les fêtes nautiques organisées le long des côtes bataves, qui, dès le xviie s., annonçaient nos futures régates. Néanmoins, il est plus réaliste de faire remonter les origines du yachting au début du xixe s., époque à laquelle des sujets de la reine d’Angleterre commencent à se retrouver chaque été pour se confronter à bord de voiliers sur les rives du Solent, bras de mer séparant Plymouth de l’île de Wight, lieu de villégiature préféré de la haute société londonienne. En effet, si le plus ancien yacht-club du monde est créé en 1720 à Cork, sur la côte sud de l’Irlande, son existence éphémère incite plutôt à retenir, comme date de naissance du sport de voile, l’année 1810, où d’anciens officiers de la « Royale » britannique se réunissent en club pour passer le temps en bonne compagnie et éventuellement organiser des courses de yachts. C’est ainsi que naît le Royal Yacht Squadron.

En France, c’est en 1844 qu’est créé le premier yacht-club, la Société des régates du Havre. Mais c’est plus en amont sur la Seine que la régate prendra véritablement son essor, avec le Cercle de la voile de Paris (C.V.P.). Le C.V.P. se développe à partir de 1855 grâce à l’arrivée d’un nouveau type de voilier, le « clipper d’Argenteuil ». Les peintres impressionnistes (et parmi eux notamment Gustave Caillebotte) illustreront cet engouement pour la voile et feront partie du petit monde d’écrivains, d’artistes et de joyeux dilettantes qui s’en va naviguer sur la Seine à Chatou ou à Melun.

La première page de l’histoire de la voile française reste très ludique et bien peu « salée » jusqu’à la fin du xixe s. Ce n’est en effet qu’en 1882 que trois voiliers du C.V.P. entreprendront la traversée de la Manche pour aller observer le yachting britannique, à l’époque le plus développé du monde, dans ce qui est rapidement devenu son berceau historique : Cowes, ville située sur la côte nord de l’île de Wight. Au xixe s., le yachting reste une activité essentiellement anglo-saxonne. Si, outre-Manche, les yacht-clubs sont très aristocratiques, outre-Atlantique, ils rassemblent, à l’instar du New York Yacht Club créé en 1844, tout ce que le nouveau continent fait de mieux en termes d’entrepreneurs et d’industriels plus ou moins autodidactes et dotés de puissants moyens financiers. En 1850, ceux-ci sont informés de la préparation d’une grande manifestation anglaise, le Prince Albert’s Great Exhibition, dont l’un des organisateurs est John Scott Russell, célèbre architecte écossais, spécialiste de yachts. L’un des fondateurs du New York Yacht Club, John Cox Stevens, décide les membres de son club à créer un syndicat qui se charge de construire une goélette pour aller représenter les couleurs de l’industrie navale américaine. Georges Steers dessine la goélette America, qui met le cap sur les îles Britanniques en 1851 pour se confronter aux meilleurs yachts européens. Mais le commodore du Royal Yacht Squadron et ses adjoints utilisent les prétextes les plus fallacieux pour interdire le plan d’eau du Solent à l’America, qui n’est pas autorisée à concourir dans les grandes classiques de l’été. Les Américains lancent alors un défi par voie de presse, obligeant les yachts britanniques à relever le gant. Une course est donc organisée, dont le parcours consiste en un tour de l’île de Wight, que la goélette américaine mène d’un bout à l’autre devant le gotha du yachting britannique réuni là pour assister à ce qui devait être son triomphe et qui tourne à l’humiliation. La coupe de cent guinées rapidement commandée à un orfèvre londonien pour marquer l’événement part donc orner la vitrine aux trophées du yacht-club américain. La Coupe de l’America est ainsi le plus vieux trophée sportif, toutes disciplines confondues, qui soit encore mis en jeu.

Régater entre les bouées ou répondre à l’appel du large ?

Alors que la régate prend son essor, la voile va initier un autre type de vocation : l’aventure. Quelques milliardaires en mal d’exotisme se font construire de somptueux yachts comme le Sunbeam de la famille Brassey, qui fait le tour du monde en compagnie des 35 marins nécessaires à la manœuvre et à l’entretien de cette goélette. L’histoire de la voile va être marquée par le fabuleux exploit de Joshua Slocum, qui mènera tout seul son Spray autour du monde, entre 1895 et 1898. Un homme seul dans un voilier de 11,20 m de long seulement, comment est-ce possible ? Les exceptionnelles qualités nautiques de ce voilier, l’endurance du marin américain sont les réponses expliquant cet exploit. Il va susciter bien des vocations et, à l’aube du xxe s., de nombreux marins appareilleront pour la grande aventure. Parmi eux on trouve des figures étonnantes, des Anglo-Saxons pour l’essentiel comme le capitaine Voss ou Harry Pidgeon. Le premier Français à tenter l’aventure autour du monde sera Alain Gerbaut qui traversera l’Atlantique en 1923 et poursuivra son périple vers l’ouest pour ne rentrer en France qu’en 1929.

La première course au large est créée en 1906, ralliant Newport (Rhode Island) aux Bermudes. Cette compétition réunit les meilleurs voiliers de course américains. Les Britanniques ne peuvent pas rester en retrait et, en 1925, ils créent à la fois l’organisme qui régit les règles de la course au large, le Royal Ocean Racing Club (RORC) et ce qui va devenir la plus célèbre « classique » européenne : le Fastnet, du nom du phare qu’il faut aller virer, à l’occasion de cette compétition, au sud-ouest de l’Irlande. Cette course a lieu tous les deux ans. Son édition 1979 reste la course la plus meurtrière de l’histoire du yachting, avec 19 morts.

Le développement de la voile en France et dans le monde

téléchargement (3)En France, après l’époque des « régatiers en eau douce », le yachting se développe doucement. Les membres de la Société des Régates du Havre mettent au point un petit bateau de course : le « 10 m2 du Havre » et quelques membres des classes aisées, inspirés par leurs voisins d’outre-Manche font des ronds dans l’eau devant Dinard. Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que la voile française connaisse une première impulsion grâce à Virginie Hériot, riche héritière des Magasins du Louvre. Elle fait construire une série de voiliers et participe aux compétitions internationales, et notamment aux jeux Olympiques de 1928 qu’elle remporte à bord d’Aile VI, à Sixhaven, non loin d’Amsterdam. Outre sa passion pour la régate, Virginie Hériot fait acte de profession de foi en naviguant. Elle organise de nombreuses conférences pour promouvoir son sport et s’attache à faire construire ses bateaux en France pour développer l’industrie nautique nationale. Entre deux régates, elle passe le plus clair de son temps à voyager à bord de sa superbe goélette, Ailée (remplacée bientôt par Ailée II). Malgré cette médaille d’or, il est vrai remportée par une femme dans un milieu de la voile très masculin (il tend à l’être moins de nos jours, et la voile est d’ailleurs un des rares sports avec l’équitation à être vraiment mixte), il faut attendre l’après-guerre pour que le yachting se développe à grande échelle en France et en Europe. Une fois les hostilités terminées, les Anglais reprennent l’organisation de la Semaine de Cowes, du Tour de l’île de Wight et de la course du Fastnet. C’est encore en Angleterre que, dans les années 1950, les yachtmen dignes de ce nom se doivent d’aller courir. Le RORC édicte les règles de course et seuls quelques Français fortunés viennent se frotter aux Anglais. Une exception toutefois parmi cette riche flottille de course : un yacht désuet, à peine restauré, d’aspect presque miteux, s’aligne aux départs donnés au large de Cowes en 1961 et en 1962. À la barre de ce Pen Duick, se trouve un certain Éric Tabarly. Dans son sillage, quelques skippers se tailleront une réputation comme André Viant qui remportera, deux années de suite, le titre de champion du RORC classe 3, en 1967 et en 1968, à bord de son Esprit de Rueil.

En 1960, les Anglais, sous l’impulsion de Blondie Hasler, organisent la première course transatlantique en solitaire : Plymouth-Newport. Cette première édition est remportée par sir Francis Chichester, le marin anglais alors le plus connu. Sans aucun doute, son exploit est-il largement commenté sur les quais de Cowes les deux étés où Éric Tabarly y mène son vieux Pen Duick. L’esprit inventif du marin français se met en branle quand il apprend que la deuxième édition de l’Ostar se déroulera en juin 1964. Il est convaincu qu’un bateau léger a besoin de moins de surface de voilure pour aller vite. C’est ainsi que naît Pen Duick II, un monocoque en contreplaqué, une révolution à l’époque quand on envisage de traverser l’Atlantique. Éric Tabarly remporte haut la main cette course ralliant Plymouth à Newport, en 27 jours et devançant de trois jours le second, Chichester. Son exemple va fasciner les navigateurs français qui, de plus en plus nombreux au fil des éditions, se présentent dans le bassin de Mill Bay Dock, à Plymouth.

images (6)L’esprit de cette transat est simple : un bateau, un homme, l’Atlantique. Pas d’autre règle, pas de jauge… on se situe aux antipodes de la course au large en équipage version RORC qui pourtant, dans les années 1960 et 1970, connaît aussi un formidable développement.

En effet, en 1957, l’Angleterre, toujours elle, a créé la première Admiral’s Cup, coupe attribuée après plusieurs épreuves courues dans la Manche (dont le Fastnet) et quelques régates très tactiques dans le bras de mer qui sépare l’île de Wight à l’Angleterre, le Solent. Organisée une année sur deux, l’Admiral’s Cup devient rapidement une sorte de championnat du monde de course au large par équipes (chaque nation doit aligner trois voiliers) et en équipage. Certains voiliers français y réalisent des coups d’éclats formidables comme Éric Tabarly qui, à bord du Pen Duick III, remporte en 1967 toutes les courses du RORC auxquelles il participe, et notamment le Fastnet qu’il survole. Mais il faut attendre 1991 pour que la France remporte, pour la première et seule fois de l’histoire, l’Admiral’s Cup. C’est l’équipe des « Corum-boys » menée par le tandem Pierre Mas-Bertrand Pacé qui signe cette victoire.

 

À la fin des années 1960, la voile commence à se structurer avec des épreuves solitaires, des courses en équipage… mais aussi des séries olympiques très dynamiques comme le Flying Dutchman à bord duquel les frères Marc et Yves Pajot remporteront une médaille d’argent aux jeux Olympiques de 1972, année où Serge Maury obtiendra l’or dans la série solitaire du Finn.

Notre providentiel marin français, Éric Tabarly, ne peut être sur tous les fronts et il faudra attendre le baron Bich, en 1970, pour que le défi de la Coupe America soit relevé par des Français. Dans cet univers exclusivement anglo-saxon, le baron voit une opportunité formidable pour percer le marché américain avec ses stylos à bille (les fameux Bics). Le yachting comme outil de marketing est une idée qui va faire son chemin et devenir une réalité incontournable. Marcel Bich va relever quatre défis en 1970, 1974, 1977 et 1980. Malgré ses échecs successifs, il est le premier Français à avoir eu la volonté de s’immiscer dans cette compétition réunissant le summum de la technologique nautique, de l’art de la régate et de l’effort sportif. Il a offert à certains talents l’occasion de s’épanouir, comme par exemple Bruno Troublé, barreur des derniers défis du baron, aujourd’hui grand organisateur de la Coupe Louis Vuitton, qui permet de sélectionner le meilleur challenger de la Coupe de l’America.

Les Français occupent actuellement le haut du tableau de la plupart des courses au large en solitaire mais ont néanmoins plus de difficultés à maintenir cette domination dans les épreuves en équipage, comme l’ex-Withbread, et ne sont pas en mesure d’inquiéter les Américains ou les Néo-Zélandais dans les compétitions où le collectif prime comme l’Admiral’s Cup ou la Coupe de l’America.

Source Encyclopédique

Publié dans COURS d'EAU-RIVIERES de France, FONDATEURS - PATRIMOINE | Pas de Commentaire »

 

leprintempsdesconsciences |
Lechocdescultures |
Change Ton Monde |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | C'est LE REVE
| Détachement Terre Antilles ...
| ATELIER RELAIS DU TARN ET G...