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LE SYMBOLISME DES CHATEAUX

Posté par francesca7 le 6 mai 2015

 

LE SYMBOLISME DES CHATEAUX dans CHATEAUX DE FRANCE 290px-Table_of_Fortification%2C_Cyclopaedia%2C_Volume_1Manifestation la plus représentative du système social médiéval fondé sur la féodalité, le château est, à la fois, la résidence d’un membre de l’aristocratie et de sa famille, le centre d’exploitation d’un domaine foncier, le lieu d’exercice d’un pouvoir de commandement.

Du premier Moyen Âge jusqu’à la Renaissance, il revêt l’aspect d’un édifice fortifié, dont le rôle politique et militaire s’applique au contrôle des frontières et des voies de communication, à la surveillance et à la protection des populations. Certains sont le centre d’un essor administratif, la « châtellenie » ou le « mandement », à l’intérieur duquel s’exerce un pouvoir de contrôle économique, judiciaire et militaire : le ban. Cependant, la plupart des châteaux sont de simples demeures faiblement fortifiées, les « maisons fortes ». Toutes catégories confondues, cet ensemble présente encore un maillage remarquable : en effet, subsistent, en France, les vestiges de près de trente mille sites fortifiés médiévaux.

L’évolution des châteaux

Les fortifications les plus anciennes sont assez proches, morphologiquement, des oppidums protohistoriques : les forteresses mérovingiennes et carolingiennes se présentent, le plus souvent, sous la forme de vastes enceintes. Destinées à servir de refuges à une population rurale dispersée, elles sont implantées à l’écart des agglomérations, sur des reliefs naturels escarpés - bords de falaises, éperons barrés, plateaux isolés - dont elles exploitent au mieux les avantages topographiques. Par ailleurs, certaines résidences impériales ou comtales traduisent, à travers une architecture palatiale, l’héritage de l’Antiquité romaine : il s’agit de vastes bâtiments dont l’élément majeur est une salle, l’aula, et qui constituent le lieu d’exercice du pouvoir public. La fin du Xe siècle et le début du XIevoient se multiplier les constructions de châteaux « privés », qui sont implantés sur des domaines ou dans des fiefs d’aristocrates ayant résidé jusqu’alors dans l’entourage des détenteurs de la puissance publique - comtes ou évêques. Ce phénomène prend une ampleur considérable, à tel point qu’il sera qualifié de « révolution castrale ».

La forme la plus fréquente que revêt le château à cette époque est la motte : un tertre artificiel de terre protégé par un fossé et, souvent aussi, par un rempart de terre. Un terre-plein - ou « basse cour » -, peu ou pas surélevé, ordinairement ovale, protégé à son tour par un fossé, lui est associé. Avant le XIIe siècle, les châteaux installés sur ces terrassements sont, dans la plupart des cas, en bois, qu’il s’agisse de la tour - réduit défensif et résidence seigneuriale - édifiée sur le tertre ou des bâtiments annexes disposés dans la basse cour. La motte castrale constitue le prototype du château médiéval, qui, à partir du XIIe siècle, est généralement bâti en pierre. L’élément principal en est le donjon, dont la forme diffère selon les régions. Dans la France du Nord et de l’Ouest, les donjons barlongs s’inspirent de la configuration de l’aula, dans des formes beaucoup plus massives (Langeais, Loches), tandis qu’ailleurs la tour carrée se substitue au château de bois (Albon). LeXIIIe siècle apporte de nouvelles mutations, qui prennent naissance principalement dans le domaine royal, sous l’influence de Philippe Auguste. Au chapitre des innovations : d’une part, la tour cylindrique remplace peu à peu la forme quadrangulaire (Château-Gaillard, Fréteval, Châteaudun), en passant parfois par des étapes intermédiaires de plan polylobé (Houdan, Étampes) ; d’autre part, l’ensemble castral s’organise selon un plan régulier (Dourdan). Dans ce cas, le donjon conserve une place éminente, qu’il soit situé en position de barrage, c’est-à-dire du côté le plus exposé de la forteresse (Coucy), ou qu’il fasse office d’ultime refuge (par exemple, au Louvre).

À la fin du Moyen Âge, le château fort adopte des formes complexes, avec la modernisation et la multiplication des structures défensives (qui doivent s’adapter à la diffusion de l’arme à feu) aussi bien que des parties résidentielles, qui s’organisent autour de plusieurs cours (Najac). L’architecture des maisons fortes est beaucoup plus variée ; les innovations techniques concernent dans une moindre mesure ces châteaux plus modestes, dont l’aspect est davantage tributaire du rang - et des moyens - de leur propriétaire. Il s’agit, le plus souvent, de logis pourvus d’éléments de défense et, à la fin de la période, nombre de ces établissements seigneuriaux sont encore construits en bois, parfois sur une plate-forme artificielle entourée de fossés.

Fortyfikacje

Les éléments défensifs

Le château fort médiéval prend appui, presque systématiquement, sur une topographie favorable pour asseoir sa défense - éminence naturelle ou barrière d’un cours d’eau -, que des travaux de terrassement complètent et renforcent : reliefs redécoupés et accentués, creusement de fossés, surélévations artificielles. Le donjon, ou tour maîtresse, concentre les éléments défensifs : l’épaisseur de ses murs (jusqu’à plus de 4 mètres à la base), la rareté de ses ouvertures (rez-de-chaussée aveugle, étroites fentes de tir), la protection de l’accès (porte au premier étage), des aménagements sommitaux (crénelages et mâchicoulis), le consacrent comme le pivot d’une défense renforcée par la possibilité de l’isoler du reste du château. La défense passive est assurée par la diversification des barrages : flanquements de courtines, chemise de protection de la base du donjon, redoublement des enceintes, chicanes. La défense active s’appuie principalement sur les superstructures de bois (hourds), qui permettent, depuis les créneaux et les différentes ouvertures de visée, une riposte efficace. L’accès au château bénéficie d’une protection particulièrement soignée, avec des systèmes de fermeture complexes associant herse et pont-levis, et accompagnés, à l’extérieur, de défenses avancées : bretèches, fossés et barbacanes, complétés, à l’intérieur, par un assommoir ménagé dans la voûte du couloir d’accès, ou une souricière.

La vue de châteaux aujourd’hui dégarnis de mobilier donne à penser qu’il ne s’agit plus que de coquilles de pierre. Or nombre de ces édifices n’étaient guère plus meublés aux temps mêmes de leur occupation. En effet, les seigneurs possèdent souvent plus d’un château, et se rendent de l’un à l’autre suivant la saison ou leurs obligations. Entre deux déplacements, à l’exception des châlits de bois, la demeure se vide de son mobilier comme de ses habitants. Le mode de vie itinérant de l’aristocratie impose l’usage d’un mobilier aisément transportable, ou pliant : les tables sont alors de simples plateaux de bois disposés sur des tréteaux, que l’on installe au moment des repas - d’où l’expression « mettre la table ». Les tabourets pliants, les coffres, servant à la fois de bagages et de rangements domestiques, sont emportés lors de chaque changement de résidence. L’armoire massive n’existe pas, et les dressoirs ne datent que de la fin du Moyen Âge. Avant la diffusion tardive du verre à vitre, on obture simplement les fenêtres avec du papier huilé, à l’arrivée du seigneur et de sa famille, on pourvoit à la hâte les salles de nattes de paille tressée, tandis que tapis, tentures, tapisseries et coussins voyagent de résidence en résidence. Ce mode de vie nomade n’empêche en rien le déploiement d’un grand luxe dans la décoration du château et dans l’aménagement des chambres. Outre les fresques et les peintures des poutres et des plafonds, les textiles, de couleurs vives, peints ou armoriés, et les carrelages somptueux, à motifs héraldiques, courtois ou animaliers, contribuent au confort et à la beauté des pièces. De multiples accessoires améliorent l’habitabilité : des pare-feu d’osier tressé, le luminaire, une vaisselle souvent ornée de motifs animaliers ou anthropomorphes, des verreries importées d’Italie, des céramiques de provenance parfois lointaine, islamique, voire extrême-orientale. En outre, dans les châteaux princiers, jardins, pièces d’eau, fontaines, et parfois un zoo, comme chez le roi René d’Anjou, le duc de Berry ou les rois de France, flattent le goût des puissants pour l’exotisme.

1024px-Egeskov_Slot_spejling_Edit_2 dans HISTOIRE DES REGIONSLe château n’abrite pas seulement les proches du seigneur. En l’absence de ce dernier, un concierge est parfois seul à y résider. En cas de besoin, une garnison réduite y séjourne. Lorsque le château est occupé, le nombre de serviteurs ou de commensaux croît : domestiques pour le service et le ménage, nourrices et gouvernantes pour les enfants, chapelain pour servir l’office dans la chapelle castrale et pour enseigner aux jeunes de 6 à 15 ans ; « galopins » d’écurie, fauconniers, veneurs, valets de chiens, pour s’occuper des chevaux, faucons et chiens de guerre ou de chasse ; enfin, un cuisinier et ses apprentis, les « enfants de cuisine », pour nourrir tout ce monde. S’ajoutent à la famille les serviteurs chargés des tâches administratives, scribes et officiers, et, dans les châteaux des seigneurs importants, des enfants pages. On comprend que très tôt les châteaux, de défensifs, se soient transformés en résidences d’un haut niveau de confort. Le château fort n’est donc pas seulement l’« image de pierre des guerres médiévales » (A. Chatelain), mais aussi une forteresse habitée.

Renaissance ou décadence ?

Cette évolution du château vers la demeure de plaisance est pleinement achevée à la Renaissance : les fonctions militaire et résidentielle tendent à se dissocier définitivement. Au début duXVIe siècle, le château, autrefois enfermé dans ses remparts, s’ouvre sur l’extérieur, recherche la lumière et l’ornementation : pinacles au sommet des toitures, galeries et escaliers à loggia ; des jardins recouvrent les fossés, qui sont donc aplanis. L’aspect fortifié s’atténue : on remplace les archères par de larges fenêtres à tous les niveaux, et l’échelle de bois menant à la porte fait place à un escalier monumental en pierre. De telles modifications sont dues, en grande partie, à un engouement de l’aristocratie pour l’architecture italienne ; il est suscité, dès la fin du XVe siècle, par les expéditions militaires françaises. Ainsi, le décor intérieur tout comme l’organisation spatiale des premiers châteaux italianisants, bâtis en Val de Loire, transforment profondément l’apparence de ces édifices. Toutefois, jusque dans les années 1530, ceux-ci constituent des exceptions.

En effet, le château de type médiéval ne disparaît pas pour autant et, sous l’effet des guerres de Religion, la poliorcétique se modernise même efficacement. On adopte le principe des tours d’angle à plan losangé, inspirées des bastions à l’italienne, et on élargit les fossés, qui conviennent tant à la défense qu’à la plaisance. En sous-sol sont installées des casemates de tir adaptées aux canons : la défense active, autrefois organisée du haut des tours, se déplace au ras du sol. AuXVIIe siècle encore, le château de type médiéval reste en fonction. Même si Vauban édifie de nouvelles citadelles avec bastions avancés de plan polygonal, nombre de forteresses sont simplement restaurées ou aménagées dans le respect des principes médiévaux, avec pont-levis, tours, hourds de bois et mâchicoulis. En revanche, dans les châteaux résidentiels, la noblesse de l’époque privilégie l’élégance au détriment du caractère à la fois militaire et rural des châteaux médiévaux. Ainsi, le château de Grignan, cité dès 1035, et dans lequel réside six siècles plus tard la marquise de Sévigné, est transformé en « palais d’Apollidon ». Cependant, même aménagés, les châteaux anciens ne peuvent rivaliser avec ceux édifiés après le Moyen Âge, et nombre d’entre eux disparaissent alors : déjà en ruine, ou volontairement démantelés, ils servent de carrières aux paysans ; des donjons sont transformés en tours de moulins à vent, comme en Forez ; des faïenciers installent leurs fours dans leurs bâtiments, comme à Vincennes ; enfin, les plus solides des anciennes forteresses, souvent de construction royale, qui sont les plus inconfortables aux yeux des hommes modernes, ne conservent que leur fonction de prison, à l’instar de la Bastille.

Les nouveaux châteaux, libérés de toute contrainte militaire ou topographique, se soumettent, dès lors, aux effets de mode et adoptent le style du temps : néoclassique dans les années 1750 et suivantes, avec plan carré, colonnes et frontons, puis néogothique durant la période romantique, férue d’un Moyen Âge régulièrement remis au goût du jour. Le XIXe siècle a même été qualifié de « second siècle d’or » du château et on dénombre encore, en 1888, quelque 40 000 châtelains : outre la vieille aristocratie et la noblesse d’Empire, les grands industriels et les banquiers font eux aussi rénover ou construire des 1280px-Chateau_de_Chenonceau_2008Echâteaux, souvent de type « moyenâgeux », en témoignage de leur réussite financière. Le château n’a rien perdu de son prestige : pour Napoléon III, et dans l’intention d’en faire une « habitation fort agréable », Viollet-le-Duc reconstitue le château de Pierrefonds sur des vestiges médiévaux. Même les grands propriétaires de vignobles s’attribuent des « châteaux » - 58 sont institués en 1855 - qui donnent leur nom aux vins du Bordelais ; mais il est vrai que les créateurs de nombre de ces vignobles appartenaient à l’aristocratie.

C’est la guerre de 1914 qui met fin à la construction castrale ; au demeurant, l’évolution des tactiques militaires impose alors de nouvelles formes de défense : au château médiéval, symbole intemporel de puissance, perché sur une éminence, succède, au XXe siècle, la fortification enterrée, avec ses tranchées et ses casemates, dont les bunkers souterrains de mise à feu des missiles atomiques ont représenté jusqu’à récemment un exemple extrême.

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QUAND LA CHASSE DEVIENT UN PRIVILEGE

Posté par francesca7 le 6 mai 2015

 

chasse---courreHéritage des chasseurs-cueilleurs, ce loisir, qui apporte un complément alimentaire, est le reflet de réalités juridiques et culturelles mobilisant les passions et les images nées d’une lente sédimentation.

Le droit romain lie la chasse à la propriété foncière. Le christianisme en fait l’expression de l’empire sur les animaux donné à Adam. Le Moyen Âge carolingien invente la garenne, réserve parfois établie par le souverain sur les terres d’autrui. Cette soustraction au droit commun redouble le statut de la forêt dans l’imaginaire, monde de réminiscences païennes, de l’écart et de la sauvagerie, et le chasseur est pensé comme un être ambivalent, aux limites de la civilisation. Chaque région a sa légende de chasseurs maudits hantant les forêts. Saints chasseurs, saint Eustache, puis saint Hubert protègent de la rage, cet « ensauvagement ». Au XIIe siècle, l’apparition de traités spécialisés souligne la volonté d’ancrer la chasse dans la civilisation : retenons le traité de fauconnerie de l’empereur Frédéric II, le Livre du Roi Modus et de la Reine Ratio (XIVe siècle), empreint d’allégories morales, et surtout le Livre de la chasse de Gaston Phébus, comte de Foix, rédigé à partir de 1397 ; prestigieux, leurs manuscrits s’ornent de riches enluminures. Les scènes de chasse envahissent la littérature et, dans les romans arthuriens, la « chasse au blanc cerf » prend valeur d’épreuve initiatique. Importée d’Orient, la fauconnerie, pratiquée par les femmes comme par les hommes, symbolise l’univers courtois. Cependant, la chasse noble, où le guerrier s’éprouve et s’éduque, n’est pas encore coupée des chasses populaires : les traités évoquent les pièges et la chasse à l’arc aussi bien que la vénerie. Cette situation renvoie à la tolérance dont jouissent les chasseurs roturiers.

Quand la chasse devient un privilège.

• En 1396, l’ordonnance de Charles VI marque une rupture en séparant les loisirs des travailleurs de ceux des guerriers. Chasser devient le privilège personnel des nobles ou bien le droit d’un seigneur, détenteur d’un fief ou d’une haute justice. Cette évolution se dessine dans l’Europe entière. Toutefois, les bourgeois des villes peuvent chasser en banlieue et le droit de chasse roturier est théoriquement conservé en Béarn, dans certaines vallées pyrénéennes et alpines, ainsi qu’en Languedoc. Autour de Paris et des résidences royales règne le système détesté des capitaineries (créé pour Fontainebleau, en 1534) qui interdit toute chasse aux particuliers, même nobles, et réglemente étroitement les travaux agricoles. La culture de la chasse prend un tour nettement aristocratique dans les traités qui se multiplient entre 1560 et 1660, temps de troubles et d’interrogation sur l’identité nobiliaire et la fonction royale. Consacrés aux genres nobles, chasse à courre et dressage des rapaces, ces traités, tels ceux de Jacques du Fouilloux (la Vénerie, 1561) et de Charles d’Arcussia (la Fauconnerie , 1598), mettent l’accent sur la maîtrise de soi et la soumission à l’ordre légitime. Le chasseur doit résister à son goût pour le sang et la violence ; il magnifie ses pulsions dans un rituel raffiné qui accentue la distance entre lui et l’animal. Justifié depuis Xénophon comme une école de la guerre, le monopole sur la chasse est désormais bien plus encore un art de dominer la nature qui légitime la prééminence sociale.

Accompagner le roi : une faveur recherchée.

•  À la cour, la chasse atteint sa plus haute signification : le souverain est le chasseur par excellence, qui seul tient l’équilibre entre sauvagerie et culture. Trois à quatre fois par semaine, le roi chasse, prouvant sa nature surhumaine par des hécatombes de cerfs ou d’oiseaux. Il est servi par de nombreux officiers, environ 380 sous Louis XIV. La charge de grand veneur est la plus prestigieuse, détenue auXVIIIe siècle par le comte de Toulouse, puis par son fils, le duc de Penthièvre. Pour tout noble, la présentation au roi se fait à la chasse et Chateaubriand en laisse le récit ému dans sesMémoires d’outre-tombe. Pour la chasse, la nature est remodelée (au XVIIIe siècle, 1 600 kilomètres de chemins tracés en forêt de Compiègne), les résidences de loisir se multiplient tels Chambord, Fontainebleau et même, à l’origine, Versailles. L’art prend prétexte des plaisirs cynégétiques pour imaginer un univers fabuleux - sous le règne d’Henri II, thème de Diane qui joue sur l’allusion à Diane de Poitiers - ou affiner l’observation animalière – les peintres Desportes et Oudry.

 

Du braconnage à la démocratisation.

• Sandrart_-_November Le braconnage, que le XVIIIe siècle dénonce comme omniprésent, constitue l’envers de ce monde fastueux. Dans des campagnes en pleine croissance démographique, le paysan proteste contre la multiplication du gibier, surtout des lapins qui ravagent les cultures. C’est un thème central des cahiers de doléances de 1789, au moins dans les régions céréalières du Bassin parisien. À sa manière, le braconnier, issu de toutes les strates du monde roturier, réclame la liberté du loisir. Les sanctions (lourdes amendes de l’ordonnance de 1669, qui supprime la peine de mort prévue par François Ier pour les multirécidivistes) sont jugées disproportionnées, et l’opinion, l’Encyclopédie en témoigne, est de plus en plus critique. Le droit de chasse est pris entre raidissement féodal et tolérance éclairée. La nuit du 4 août 1789 emporte ce privilège avec les autres, et un nouveau régime de la chasse naît, fondé sur la propriété. Le braconnier devient une figure de la résistance des « petits » contre les « gros » et l’État, romanesque comme dans le Raboliot de Genevoix (1925), mais aussi criminelle, quand le braconnage entraîne la mort d’un garde. Symbole des conquêtes de la Révolution et premier loisir de la société rurale, la chasse à tir, monde d’hommes et de citoyens, ne décline qu’à partir des années soixante-dix, en conséquence de l’exode rural. Mais de nombreux citadins gardent, en la pratiquant, un lien avec leurs origines et, dans certaines régions (Picardie, Sud-Ouest), elle apparaît comme une puissante composante de l’identité locale face à toutes les normalisations. Lors des élections européennes de 1989, le mouvement « Chasse, pêche, nature et traditions » présente une liste pour la défense de la chasse et obtient près de 5 % des voix.

 

Les activités de chasse et de cueillette ont laissé des traces archéologiques diverses, soit par leurs produits, soit par leurs outils. La chasse offre, avec les ossements des animaux tués et consommés et les outils de pierre, des vestiges visibles ; en revanche, la pêche ou, plus encore, la cueillette sont moins observables, sauf lorsque les végétaux ont été carbonisés. D’autres activités telles que la collecte du miel ne fournissent aucun témoignage direct. L’analyse chimique des os humains peut néanmoins livrer quelques renseignements sur le mode d’alimentation. Une question reste ouverte : les tout premiers hommes, qui ne maîtrisaient pas encore la chasse, ne furent-ils pas simplement des « charognards » ? Toutefois, à l’évidence, avec leur développement psychomoteur et les progrès de l’outillage, la chasse s’est imposée. Au paléolithique supérieur, les populations vivent essentiellement de la chasse aux grands troupeaux d’herbivores (rennes, mais aussi chevaux, bovidés, voire mammouths), tandis que les harpons en os témoignent des activités de pêche. L’arc est inventé à cette époque. Lorsque le climat se réchauffe, vers 10 000 ans avant notre ère, le même mode de vie se perpétue dans un environnement tempéré, avec une faune comparable à celle d’aujourd’hui (cerfs, chevreuils, aurochs, sangliers, etc.). Avec l’apparition des agriculteurs sédentaires néolithiques de tradition proche-orientale, la chasse passe à l’arrière-plan, mais elle interviendra encore fréquemment pour un quart des ressources carnées. La pêche est également attestée par des hameçons et des poids de filets. C’est seulement avec le développement de l’économie urbaine, qui fait fortement régresser l’espace sauvage, que la chasse est définitivement marginalisée ou, du moins, réservée à l’aristocratie. En revanche, la pêche et, plus discrètement, la cueillette constitueront, jusqu’à nos jours, des ressources d’appoint.

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ETRE REDUIT A LA PORTION CONGRUE

Posté par francesca7 le 6 mai 2015

EXPRESSION :

u16785897Après quelques décennies de relative abondance, du moins dans ce coin de planète que nous disons occidental, la vieille notion de portion congrue semble ça et là vouloir refaire surface. Elle n’a jamais cessé de présider à la répartition des richesses à l’échelle du globe.

Dans le langage ecclésiastique – explique Littré – portion congrue, pension annuelle que le gros décimateur payait au curé pour sa subsistance ». Qui diable était donc ce « gros décimateur » ? Eh bien le patron du curé d’autrefois, l’ecclésiastique à qui revenait le bénéfice de la cure. On sait que sous l’Ancien Régime le titulaire d’une paroisse ne s’occupait pas nécessairement de ses ouailles. S’il était quelque peut dignitaire, ou bien en vue dans le monde, il employait un prêtre subalterne et précunieux sur lequel il se déchargeait des affaires courantes de la foi, offices et menus sacrements, pendant que lui-même vaquait à des besognes moins pieuses ou des lieux infiniment plus réjouissants.

Toutefois, cet absent récoltait scrupuleusement la dime (dixième des récoltes des paysans) dont il reversait une part sous forme de pension alimentaire à son modeste travailleur du goupillon. « Les portions congrues se taxent aux Curez au Grand Conseil à 200 livres, et au Parlement, à 300 livres, suivant deux diverses déclarations qui y ont été vérifiées. Au-delà de la Loire on n’adjuge que 200 livres, en deçà jusqu’à  300 livres ». Si on en croit Furetière il semble bien que les salaires aient toujours été un peu plus bas « au-delà de la Loire » sans doute à cause du soleil…

En tout cas cette portion congrue, calculée au plus « juste », faisait des desservants de nombreuses paroisses de malheureux smicards en soutanes râpées. Cela explique peut-être qu’à la Révolution tant de petits prêtes se soient désolidarisés de leurs prélats, et aient embrassé la cause des sans-culottes et des partageux. Au fait « congru » du latin congruus, veut dire « convenable »…. Comme qui dirait suffisant.

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton

 

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