HISTOIRE DES WICCAS et sorcellerie
Posté par francesca7 le 5 mai 2015
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L’autre source sur laquelle je m’appuie pour parler de l’histoire de la Wicca est un article d’un auteur nommé Taliesin paru dans le numéro 160 (Août 2013) de la revue The Green Egg, où il résume sa vision du développement de cette spiritualité.
Une origine au XIXe siècle : des lignages ancestraux des sociétés secrètes à la théorisation d’une religion première Hutton fait remonter les racines de ce qui sera la Wicca dans le XIXe siècle. Tout aurait commencé en effet, selon lui, avec la sensibilité fantastique propre à la création littéraire et artistique Romantique. Hutton cite les œuvres de poètes comme Yeats, pour le plus notable. Autres racines du paganisme au XIXe siècle, les sociétés ésotériques dont il développe également l’histoire de la création et les inspirations. On y trouve par exemple la Golden Dawn, l’OTO (Ordo Templis Orientis), la Franc-Maçonnerie, et, en général, les diverses fratries et organisations professionnelles qui, au XVIIIe puis au XIXe siècle, commencent à s’organiser autour de rituels d’introduction et de systèmes de symboles inspirés originellement, nous dit Hutton, par la Franc-Maçonnerie.
La tendance de ces sociétés secrètes à se réclamer chacune d’un lignage ancestral (d’autant plus prestigieux qu’il est ancien) fait perdre de vue aux contemporains l’histoire réelle de la création de ces sociétés, pour sa part souvent récente. Cette rivalité d’ancienneté fait émerger progressivement l’idée d’une origine primordiale de toutes les sociétés secrètes, d’où pourrait se réclamer celle qui serait idéalement la première, et dont découleraient par inspiration toutes les autres. Cette société archaïque serait le véhicule de rites anté-chrétiens conservés intacts, qui auraient été dissimulés au fil des siècles pour évi- ter les persécutions. En remontant idylliquement le plus loin dans le temps, certains commencent à croire que la première religion de l’humanité, qui serait ainsi la religion « véritable », serait parvenue intacte à leur époque, ayant circulé en secret parmi les initiés. Les sociétés ésotériques, pour les décrire de façon profane et très rapide, sont des congrégations qui s’organisent autour de divers rituels d’initiation – grade après grade, représentant une amélioration progressive – et visent au final un idéal de connaissance et de savoir-vivre qui permettrait d’avoir la meilleure sagacité et la meilleure façon d’agir dans le monde. L’initiation et ses principes, qui diffèrent d’une société à l’autre, dépendent d’une philosophie et de choix éthiques, et parfois d’une appréhension du surnaturel et du divin ; philosophie et perception du divin pouvant être liées l’une à l’autre.
Au XIXe siècle, les idées des sociétés secrètes nourrissent les réflexions des occultistes et sont nourries par elles. Les occultistes, pour leur part, sont des penseurs isolés développant leurs propres systèmes philosophiques et magiques. On peut dire que l’occultisme désigne la façon d’organiser la relation de l’homme avec des entités surnaturelles. Cette relation peut avoir pour but d’obtenir des biens tangibles (richesse, amour, succès…) ou de gravir les échelons d’une amélioration morale et spirituelle. Les entités surnaturelles avec lesquelles l’occultiste échange peuvent être considérées, selon les cas, comme des dieux, des anges, des démons… Les occultistes décrivent un système d’organisation parmi ces entités et des manières rituelles d’entrer en contact avec elles. L’occultisme se développe énormément dans un XIXe siècle friand de découvertes, notamment dans les domaines surnaturels et paranormaux. Parmi les occultistes les plus importants, on peut nommer Eliphas Levi (né Alphonse-Louis Constant, 1810-1875), Madame Blavatsky (Helena Blavatsky, 1831-1891), Aleister Crowley (né Edward Alexander Crowley, 1875-1947). Le contact avec ces entités surnaturelles et le cadre d’échange qui s’établit avec elles s’inscrit dans ce qu’on appelle « magie cérémonielle»
Dans les types de rituels décrits | par les occultistes, on trouve | souvent l’usage de certains | outils (le couteau sacré appelé | «athamé», la baguette magique, | le calice), de certains symboles | (le pentacle), de certains gestes | (comme le fait de tracer un | cercle magique).
Je parlais du lien entre sociétés secrètes et occultistes : certains occultistes peuvent créer eux-mêmes leurs organisations, comme la Société Théosophique pour Madame Blavatsky, ou influencer des organisations déjà existantes de façon importante, comme le fit Aleister Crowley avec l’O.T.O (Ordo Templis Orients). Je viens de dessiner à grands traits le cadre intellec tuel et institutionnel dans lequel se développa l’idée d’une religion originelle qui aurait été transmise jusqu’à une époque contemporaine, sans interruption, sous le manteau. Cette ambiance intellectuelle finit par porter ses fruits, à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. À cette époque, des savants comme James Frazer avec The Golden Bough en 18904 , puis Robert Graves avec The White Goddess en 19485 et Margaret Murray avec The Witch Cult in Western Europe en 19216 publient en effet des ouvrages qui contribuent à théoriser l’existence d’une telle religion des origines. Il s’agirait d’une religion européenne remontant au Paléolithique, vénérant un Dieu et une Déesse ancestraux, et transmise sans interruption jusqu’à notre époque par le biais du « culte secret de sorcières ». Celles-ci auraient continué à vénérer leurs dieux en secret mais n’auraient pas échappé aux persécutions, en particulier celle de l’Inquisition. Pour le moment, les auteurs ne font que théoriser l’existence de cette religion originelle, mais n’en désignent pas les pratiquants contemporains. Un cap supplémentaire est franchi quand des textes dits originaux sont exhumés – selon la parole de ceux qui se proclament en être les découvreurs. Charles Leland fait ainsi publier en 1889 Aradia7 , L’Évangile des Sorcières (Aradia, The Gospel of the Witches), qui aurait été révélé par une sorcière pratiquant l’ancien culte en Italie. Il s’agirait donc, enfin, d’une forme de mise par écrit d’une religion des origines, le premier document tangible décrivant ces croyances. Hutton (et beaucoup d’auteurs aujourd’hui) remet sérieusement en doute l’authenticité de ce récit.
II 1954 : de la naissance de la Wicca «gardnérienne» au bourgeonnement des Witchcrafts Enfin, pour parachever cette œuvre, selon Hutton, de construction moderne d’une tradition immémoriale, Gérald Gardner révéla l’existence d’un groupe de sorcières (appelé « coven ») dans son livre Witchcraft fot Today en 19548 . Nous venons de le voir, l’idée d’un culte très ancien transmis par des sorcières, et révérant un Dieu et une Déesse originels, n’était pas neuve cette année-là. Elle avait été préparée depuis le XIXe siècle par l’habitude des sociétés secrètes de se réclamer de lignages immémoriaux, et renforcée par la suite par les textes d’intellectuels du tournant du siècle essayant de théoriser cette religion, et plus encore par la parution d’un texte originel, Aradia. Margaret Murray, qui est à l’origine de l’idée selon laquelle les sorcières persécutées par l’Inquisition étaient d’authentiques pratiquantes de la religion des origines, préfaça d’ailleurs l’ouvrage de Gardner, ce livre où il révèle l’existence du coven qui l’a initié. Il s’agirait du New Forest Coven, situé près du village de Highcliffe, dans le Sud de l’Angleterre. Le coven aurait été dirigé par une femme qu’il appelle « Old Dorothy » dans ses écrits. Cette Old Dorothy a été identifiée à Doreen Valiente, une de ses élèves les plus célèbres, comme étant Dorothy Clutterbuck, qui résidait dans le même village. Ce récit a toutefois été critiqué, et aujourd’hui diverses hypothèses essaient de faire la part des choses entre ce que Gardner peut avoir effectivement dé- couvert et ce qu’il aurait inventé.
Ronald Hutton émet l’hypothèse que Gardner aurait d’abord fréquenté un groupe rosicrucien local, puis, après une tentative avortée de faire naître un sous groupe de l’OTO dans sa localité (ce que Hutton infère de la correspondance de Gardner avec Aleister Crowley), il aurait finalement décidé de créer un mouvement nouveau, ou plutôt de recréer la religion des sorcières que Margaret Murray avait décrite. Quoiqu’il en soit, dans les années 1950, Gardner recruta quelques adeptes et fonda à son tour son propre coven. Celui-ci était dirigé par un Grand Prêtre et une Grande Prêtresse représentant respectivement, lors des rituels, le Dieu et la Déesse. Même si quelques aspects de ces rituels (comme le fait de ritualiser skyclad, c’est-à-dire nus) étaient choquants pour la bonne société de l’époque, Gardner n’envisageait pas sa religion comme protestataire et était en réalité plutôt conservateur politiquement. Les redécouvertes de cette religion des origines devaient ensuite se multiplier. Dans les années 1950 et 1960, Robert Cochrane révéla ainsi sa propre tradition de sorcellerie, qu’il disait tenir de sa famille. Elle était davantage axée sur le mysticisme et la philosophie que celle de Gardner. Critiquant violemment ce dernier, c’est Cochrane qui fut à l’origine de l’appellation « Wicca Gardnérienne » pour désigner la sorcellerie telle qu’enseignée par Gardner. Quant à lui, il prétendait témoigner d’un culte plus authentique et plus ancien, et fut ainsi à l’origine d’un mouvement appelé « Traditional Witchcraft » (ce terme désigne aujourd’hui un certain nombre de traditions ayant en commun plusieurs principes avec la Wicca, d’où l’appellation « Witchcraft », tout en s’en démarquant dans le discours).
La Witchcraft (qu’il s’agisse d Wicca Gardnérienne ou de Traditional Witchcraft) est donc définie dans les années 1950 par un corps de croyances se réclamant de l’antique religion des sorcières, que l’on faisait parfois remonter au | Paléolithique, et qui aurait été transmis secrètement en droite ligne jusqu’à nos jours, tandis que le monothéisme devenait dominant. Elle se définit généralement par des rites accomplis en groupes, utilisant des imageries et des outils issus des sociétés secrètes et de l’occultisme des XIXe et XXe siècles. L’affirmation de Cochrane quant à l’héritage sorcier tenu de sa famille fut vivement démentie à la fois par celle-ci, puis par son épouse, qui confirma qu’il s’agissait d’un mythe. Aujourd’hui, la question de savoir si Cochrane a fondé sa propre tradition ou s’il a été dans un premier temps initié à la Wicca Gardné- rienne n’est pas tranchée9 . La multiplication des traditions au sein de la Witchcraft se poursuivit. Dans les années 1960, Alex Sanders (de son vrai nom Orrell Alexander Carter) fonda son propre coven et créa une nouvelle tradition de Wicca, la tradition alexandrienne. Il prétendait lui aussi avoir été initié dans la tradition familiale, par sa grand-mère, mais cette histoire fut vite démentie. En réalité, nous pensons aujourd’hui qu’il reçut un premier enseignement dans un coven gardné- rien, mais créa par la suite sa propre tradition. Plus tard, la Wicca connut encore plusieurs divisions en différentes traditions. Tandis que de nouvelles traditions naissaient, la question de l’expansion du mouvement et du recrutement de nouveaux adeptes se posait. C’est ainsi que dans les années 1960, Raymond et Rosemary Buckland, deux initiés à la Wicca Gardnérienne, furent envoyés aux États-Unis pour y faire connaître la Wicca Gardnérienne. | Le prosélytisme n’a jamais été | encouragé au sein de la Wicca, | et la diffusion fut lente, puisqu’on cherchait surtout des personnes déjà sensibilisées à l’occultisme et qui seraient intéressées par cette nouvelle tradition. Quelque covens virent le jour sur la côte est des États-Unis.
C’est en premier lieu la publication des ouvrages de Gardner et des gardnériens qui permit de faire modestement connaître la tradition et qui attira quelques adeptes. Cependant, bien souvent, les personnes intéressées étaient isolées et ne trouvaient pas de coven pour être initiées près de chez elles, ou ne savaient pas comment les trouver. Rapidement, tandis que le mouvement gagnait modestement en ampleur, au cours des années 1960, une distinction se fit entre les Wiccans britanniques, qui entretenaient une plus grande cohésion de leurs croyances et étaient attachés aux structures traditionnelles, et les Wiccans américains, qui aspiraient à une plus grande liberté et à une adaptation personnelle de ce qui leur était enseigné.
Eu égard au petit nombre de pratiquants, la rigueur n’était pas forcé- ment de mise, et les prêtres et prêtresses tolérèrent ces écarts. Petit à petit, l’expansion du mouvement étant vue comme une nécessité, l’initiation put être moins encadrée et respectée dans sa forme traditionnelle, et, de fil en aiguille, des prêtres de moins en moins qualifiés se retrouvèrent à la tête de covens. Commença ce qui fut appelé la « Witch War », où, dit-on, les covens qui se multipliaient commencèrent à rivaliser entre eux, distribuant des degrés d’initiations sans que les aspirants aient acquis les niveaux de connaissance habituellement requis, ou considé- rant le nombre de covens affiliés comme un signe de supériorité, ce qui aurait favorisé une guerre de l’image, au détriment de la qualité de la formation religieuse. De plus, lorsque les structures demeuraient relativement rigides, fidèlement à la tradition gardnérienne, certaines personnes, n’y trouvant pas leur compte partaient avec amertume et entretenaient des conflits une fois un nouveau coven rallié. Parallèlement, le nombre de pratiquants isolés qui se renseignaient au travers de livres sur les traditions mais ne trouvaient pas de covens ou ne parvenaient pas à s’y sentir bien, se multipliait. Or, pratiquer en solitaire, quand la plupart des rituels décrits nécessitaient d’être un petit groupe, n’était pas chose aisée et demandait nécessairement une adaptation personnelle.
III Les années 70 : un éloignement des principes traditionnels et un chaudron de multiples apports où se prépare l’éclectisme Cette situation difficile, due au petit nombre de praticiens qualifiés face à la demande montante, et à la difficulté dans les années 1950 et 1960 de trouver des covens traditionnels, trouva une issue dans les années 1970, lorsque se développa le mouvement éclectique. Celui-ci s’initia parmi les communautés hippies de Californie, lorsque le paganisme se mêla aux idéaux de la contre-culture et aux mouvements de défense des droits des femmes. Ce rapprochement entre la Wicca et les revendications féministes n’est pas surprenant si l’on songe que l’importance nouvelle donnée à la Déesse faisait pièce au monothéisme traditionnel, vu, dans les années 70, comme une expression du patriarcat. La vague éclectique fut également nourrie à cette époque par le renouveau religieux général accompagnant le New Age, notamment l’apport des religions orientales (bouddhisme, taoïsme, mouvement de la conscience de Krishna…). Les occultistes du XIXe furent également davantage lus et diffusés, surtout Aleister Crowley. C’est ainsi que, partant d’un noyau en Californie, une nouvelle forme de Wicca se répandit sur la côté ouest des États-Unis. | De nouvelles traditions, plus | libres des fondements | gardnériens, virent le jour. Aidan Kelly, par exemple, fonda le New Reformed Orthodox Order of the Golden Dawn, qui encourageait à construire soi-même ses rituels, tout en restant proche des méthodes et des structures traditionnelles. Victor et Cora Andersen fondèrent la tradition Faery, qui encourageait les inspirations multiples et la possibilité, si le pratiquant le souhaite, de changer la structure de ses rites. Certaines personnes quittèrent la Wicca, et se réclamèrent d’une spiritualité simplement qualifiée de « païenne ».
C’est à ce genre d’appel que répondit la Church of All Worlds, fondée dans les années 1960 par Richard Lance Christie et Oberon Zell-Ravenheart (de son vrai nom Timothy Zell). Cette nouvelle tendance ne réclamant pas d’initiation, le mouvement se répandit très rapidement. Parallèlement, des féministes comme Z. Budapest qui fonda le Susan B. Anthony coven, participent à la fondation d’une Wicca politique, orientée par le fé- minisme radical, appelée Wicca dianique (du nom de Diane, déesse de la Lune, assimilée à la Déesse comme principe divin féminin). Ces groupes excluent de principe les hommes et mettent une emphase particulière sur le culte de la Déesse. Parfois, cette tradition peut se rapprocher d’un monothéisme dans le sens où l’on considère que la Déesse représente l’essence même de la divinité et que les divinités masculines ne font qu’en découler : la Déesse devient ainsi « unique ». Cependant, toutes les wiccanes dianiques ne donnent pas la même importance au rejet des hommes que Z. Budapest. Elles ont en commun de mettre en parallèle l’exclusion des femmes dans la hiérarchie ecclésiastique chré- tienne, et la nécessité de leur libération politique dans la société, et dans la vie spirituelle et religieuse. Ce qui deviendra la Wicca Éclectique se prépare ainsi par ces nouvelles idées et ces nouveaux mouvements au cours des années 1970. Cependant, les publications concernant la Wicca elle-même sont encore traditionnelles dans l’ensemble.
Ce qui est considéré comme le début de la Wicca Éclectique prend date en 1979. Le même jour de cette année, le 31 Octobre, deux livres majeurs sont publiés : Drawing Down the Moon de Margot Adler et The Spiral Dance de Starhawk (de son vrai nom Miriam Simos). Margot Adler pré- sente une étude sociologique dans laquelle elle s’attache à décrire l’évolution et la pratique du paga nisme aux États-Unis. Elle met ainsi en évidence l’existence d’un nombre croissant de pratiquants solitaires et leur offre une visibilité qui était alors difficile à obtenir. Starhawk présente une analyse du paganisme sous un angle militant féministe, anti-raciste et écologiste, et propose de nouvelles façons d’organiser un coven et de faire des rituels, s’accordant avec ses analyses politiques. Elle fonde ainsi une nouvelle tradition appelée Reclaiming. C’est ainsi que dans le même temps, Margot Adler montre que certains païens pratiquent en dehors de la tradition, et Starhawk propose une façon de le faire et une mé thode pour penser et organiser librement son paganisme. Cette nouvelle façon de faire, désormais officiellement libre de toute attache traditionnelle en particulier gardnérienne, revient en Grande-Bretagne dans les années 1980. Elle va inquiéter les wiccans gardnériens les plus attachés à leur organisation d’origine, et des dissensions voire des critiques acerbes de part et d’autre voient le jour. Malgré cela, l’éclectisme est en passe de devenir majoritaire dans les années 1980. En 1988, Scott Cunningham publie son livre Wicca: A Guide for the Solitary Practitioner, qui, tout en étant un signe de la prédominance nouvelle de l’éclectisme, donne le premier mode d’emploi clair pour ceux qui voudraient pratiquer la Wicca seuls, en dehors de toute structure.
L’accent est mis sur l’absence | de toute vérité absolue et | l’importance pour le pratiquant | de faire ce qui lui convient. Ce manuel popularisa encore davantage la Wicca et permit une nouvelle explosion du nombre de Wiccans dans les années 1990. Il est toujours aujourd’hui une référence majeure dans le milieu de la Wicca Éclectique. Finalement, le développement de l’éclectisme à partir des années 1970 a complètement reconfiguré le visage de la Wicca telle qu’elle avait été développée dans les années 1950. L’éclectisme est devenu la norme. Par ailleurs, le paganisme lui-même est devenu un terme-parapluie pour d’innombrables spiritualités.
Si les Wiccans traditionnels, suivant des courants initiatiques (gardnérisme, alexandrianisme…) peuvent se monter méfiants devant de telles déviances du mouvement originel, on peut supposer que cette nouvelle situation leur profite également d’une certaine façon. Les covens traditionnels ne subissent plus la pression de ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur façon de faire, et peuvent librement chercher ailleurs. La situation tendue de la « Witch War » connaît un apaisement. De cette façon, il serait plus facile de revenir à un enseignement strict et à une prêtrise de qualité pour ceux qui souhaitent suivre une voie traditionnelle.
-Les sources Magazine Lune Bleue : Ronald Hutton et TaliesinEn 1999, l’historien Ronald Hutton, spécialisé en folklore et lui-même païen, a publié une histoire de la Wicca sous le titre The Triumph of the Moon à l’Oxford University Press . Cette œuvre est, pour beaucoup, une référence incontournable concernant l’histoire de ce mouvement. La parution en 2009 d’un recueil d’essais, publié par Dave Evans et Dave Green, intitulé Ten Years of Triumph of the Moon donne une idée de son importance.
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