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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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  • > Archives pour le Mardi 14 avril 2015

METTRE SUR LA SELLETTE

Posté par francesca7 le 14 avril 2015

EXPRESSION FRANCAISE : 

images (1)Avant que la selle ne soit réservée au cheval et à la bicyclette le mot désignait toutes sortes de sièges, depuis « un petit siège de bois à trois ou quatre pieds sans dossier » autrement dit un tabouret – d’où la vieille expression familières à Mme de Sévigné et à La Fontaine : « être le cul entre deux selles » – jusqu’à la chaise percée, ou selle nécessaire, commune depuis le Moyen Age, ancêtre châtelain et confortable de nos WC comme en témoigne cette facture du XIVè siècle : « A maistre Girart d’Orléans, peintre du roy, pour six selles nécessaires, feutrées et couvertes de cuir ».

Ce siège-là nous a valu l’euphémisme aller à la elle, que nous ont gentiment conservé les médecins au travers des siècles. D’où bien sûr les selles elles-mêmes, ou autrement « fèces » qi n’ont pas toujours eu la connotation médicale actuelle, témoin ce gros cochon de Saint Simon : « Je suis monté dans la chambre où vous avez couché, et j’y ai poussé une grosse selle tout au beau milieu sur le plancher ».

La sellette est donc naturellement une petite selle, mais dans un sens premier, celui de tabouret. Il s’agit en effet du petit siège bas d’un tribunal sur lequel on faisait asseoir l’accusé, généralement enchaîné, dans une position d’infériorité pour être livré à la curiosité de ses juges. « On le dit particulièrement d’un petit siège de bois – précise Furetière – sur lequel on fait asseoir les criminels en prêtant leur dernier interrogatoire devant les Juges : ce qui tant leur dernier interrogatoire devant les Juges : ce qui ne se fait que quand il y a contre eux des conclusions des Procureurs du Roi à peine afflictive ; car hors de cela ils répondent debout derrière le Barreau. L’interrogatoire sur la sellette est la pièce la plus essentielle de l’instruction d’un procès criminel.

« On dit aussi figurément de celui à qui on a fait plusieurs questions en quelque compagnie qui l’ont fatigué, qu’on l’a tenu long temps sur la sellette ».

L’usage qui durait depuis le XIIIè siècle fut aboli par la révolution de 1789, au profit du box et de la célèbre formule tout à fait inverse : « Accusé levez vous ».

 

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton 

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PORTER LE CHAPEAU

Posté par francesca7 le 14 avril 2015

 EXPRESSION FRANCAISE :  

chapeau-de-feutre-isol-sur-blanc-utilis-en-continu-depuis-les-anDans le passé lointain et récent, la coiffure a toujours joué un rôle éminent, servant mieux que l’habit à distinguer les individus dans la sacro-sainte hiérarchie sociale. Le chapeau de l’homme riche et du noble s’est longtemps opposé au bonnet du manant, comme à une époque récente la casquette de l’ouvrier au chapeau melon du notable.

Le couvre-chef c’est l’emblème. De nos jours encore le symbole d’un état ou d’une profession se porte souvent sur la tête. Sans parler du bicorne ou de la cornette, la mitre désigne toujours un évêque, la toque blanche un maître queue, le képi à feuilles de chêne n’a d’autres fonctions que de représenter  en général, ceux des facteurs, des gendarmes et des contrôleurs ont encore une valeur active de repères et de passeports.

L’écrivain Françoise d’Eaubonne, parlant d’un détenu, écrivait en 1976 dans Libération : « On lui avait fait porter le chapeau dans une histoire de meurtre, bien que ses accusateurs et coïnculpés se fussent rétractés ».

Le mot « chapeau » désignait au Moyen Age aussi bien la coiffure à rebords qu’une couronne de fleurs. « Chapeau de sauge veux porter », se lamente un poète du XIVè siècle, en signe de tristesse amoureuse, par déconfort, à cause de l’infidélité de sa mie…

Or l’aimable habitude, dans certains jeux, de faire porter le chapeau (de fleurs) à celui que l’on voulait distinguer semble s’être conjuguée avec celle, moins drôle de l’Inquisition qui envoyait les gens au bûcher coiffés d’une sorte de chapeau conique d’hérétique qui les destinait à l’enfer. « On dit proverbialement d’une personne à qui il est arrivé quelque sujet de honte, ou de qui on a fait quelque médisance. Voilà un beau chapeau que vous lui mettez sur la tête » dit Furetière.

Ce triste couronnement faisait souvent payer pour d’autres, délateurs zélés, qui passaient ainsi à côté des flammes. De là le sens de bouc émissaire. Le capuchon ne fait pas toujours le moine.

Extrait de La Puce à l’Oreille de Claude Dunetton

 

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La seconde révolution industrielle

Posté par francesca7 le 14 avril 2015

 

1c3a8re-rev« En revenant de l’Expo ».

Avec ses 48 millions de visiteurs, son palais de l’Électricité et de l’Automobile, avec la première ligne du Métropolitain et le Cinéorama, l’Exposition universelle de Paris, inaugurée le 14 avril 1900 par le président Loubet, apparaît comme l’événement fondateur de la Belle Époque : un pays - la France et son empire -, un régime - la République  -, contemplent et célèbrent leur propre gloire, manifestent leur rayonnement dans le monde et attestent un dynamisme économique retrouvé après la « grande dépression » (1870-1895).

Aussi, à côté de l’image emblématique du rentier thésaurisant ses francs or, s’affirme celle d’un capitalisme d’entrepreneurs audacieux. La reprise de l’investissement génère des taux de croissance inégalés, en particulier dans les secteurs industriels novateurs. Elle provoque également la recomposition de l’ensemble de l’appareil de production, même si plus de la moitié des salariés travaillent encore dans des entreprises de moins de cinq employés.

Certes, il reste encore de beaux jours aux bricoleurs de génie avant qu’ils ne soient relégués à la gloire improbable du concours Lépine (créé en 1901). Le tissu morcelé de l’industrie en petits ateliers favorise d’ailleurs la mise au point et la fabrication de ces produits de luxe que sont l’automobile et l’aéroplane. Mais, désormais, accompagnant l’idéologie scientiste, les mutations techniques sont soumises à une évaluation scientifique qui permet la promotion de la figure de l’ingénieur.

L’effervescence technologique.

• En moins de trente ans, la France passe de l’âge du fer, du charbon et de la vapeur à celui de l’acier, du pétrole et de l’électricité. Si la machine à vapeur est le symbole de la première révolution industrielle, le moteur à combustion interne (Daimler, 1889 ; Diesel, 1893) et la dynamo sont ceux de la seconde. Car la prospérité retrouvée est liée à de spectaculaires innovations technologiques qui feront dire à Péguy, en 1913, que « le monde a moins changé depuis Jésus-Christ qu’il n’a changé depuis trente ans » (l’Argent). De ce point de vue, la Belle Époque est pionnière : premier moteur à explosion, première automobile, premier film, premier aéroplane, premier essai de TSF, premier réseau électrique… De sorte que des commodités largement répandues après guerre sont, en 1900, des prodiges qui émerveillent les Français. Mais ce sont des prodiges auxquels ils n’ont pas tous accès ; l’éclairage domestique est encore largement tributaire de la bougie, du pétrole et, au mieux, du gaz. L’Exposition universelle de 1900 voit sans doute l’illumination par l’électricité de la tour Eiffel, et Paris devient la Ville Lumière ; c’est toutefois plus une prouesse technique que la preuve des bienfaits dispensés à tous par la « fée électricité ».

La France « d’avant l’orage »

• Électrique, l’atmosphère politique et sociale de la Belle Époque l’est également. Politiquement close en 1899, l’affaire Dreyfus l’est juridiquement en 1906, mais elle a provoqué une profonde redistribution, voire une fixation durable des comportements idéologiques et des doctrines au tournant du siècle : deux France se trouvent clairement face à face, et pour longtemps. À droite, l’affaire marque l’acte de naissance d’un parti nationaliste, autour des ligues et de l’Action française (créée en 1899), fort d’une doctrine - élaborée conjointement par Maurras et Barrès - qui mêle exécration de la démocratie et antisémitisme, enracinement dans « le culte de la terre et des morts » et exaltation des ardeurs bellicistes. À gauche, des regroupements s’opèrent également, concrétisés par la création de deux grands partis : le Parti républicain radical et radical-socialiste (1901) et la SFIO (1905). Dénonçant l’« alliance du sabre et du goupillon », le Bloc des gauches vote les lois sur les associations (1901) et sur la séparation des Églises et de l’État (1905). Lutte contre le « parti noir » à gauche, antisémitisme à droite : l’exacerbation des passions militantes trouvera bientôt un exutoire dans l’exaltation belliciste.

Vers une culture de masse.

téléchargement• À côté des couches sociales traditionnelles - bourgeois, ouvriers, paysans -, dont les conditions de vie demeurent peu ou prou semblables à ce qu’elles furent dans les décennies antérieures, des couches nouvelles se consolident : cadres d’entreprise, fonctionnaires de l’instruction publique et des PTT (les deux seules administrations ouvertes aux femmes…), commerçants de détail. Ils constituent peu à peu l’ossature d’une société urbaine qui impose ses styles de vie. Si les valeurs de la bourgeoisie, liées au travail, à l’épargne et à la famille - le thème nataliste est alors une obsession -, demeurent prégnantes, les dépenses ostentatoires se font plus nombreuses, en particulier celles liées au développement des loisirs.

Du caf’ conc’ où l’on chante - et l’on chante beaucoup - au music-hall où s’exhibent des nudités plus ou moins chastes - Ô Colette ! Ô Polaire ! -, en passant par le théâtre de boulevard, les lieux de spectacle connaissent un développement considérable ; leur succès n’est pas sans lien avec la niaiserie ou la polissonnerie mises en scène et qui accréditeront la part sulfureuse du mythe. Par ailleurs, les moyens de transport dits modernes permettent l’accès à des loisirs nouveaux, mais surtout à des loisirs de masse. Le « train de plaisir » puis l’auto entraînent avec eux un développement certain du tourisme : Michelin publie son premier guide en 1900, l’Office national du tourisme est créé en 1910. Bien avant les congés payés (1936), les vacances pénètrent jusque dans la petite bourgeoisie. Dans les milieux moins favorisés, l’usage de la bicyclette, qui devient autant un moyen de locomotion populaire qu’un sport, s’accompagne d’une large promotion à la fois commerciale et idéologique, ce dont témoigne le succès immédiat du Tour de France, créé en 1903. Le discours hygiéniste, qui recoupe aussi bien l’idéologie républicaine que celle de l’extrême droite, rencontre les moyens matériels de sa promotion : les thèmes de la santé par le sport, de la chasse aux miasmes, de l’aération, accompagnent l’essor de la pratique sportive -  et, avec elle, d’une presse spécialisée - et constituent un trait culturel original de la Belle Époque.

L’avènement du cinéma et celui de la presse populaire en sont deux autres. Comique avec Max Linder, fantaisiste avec Méliès, mélodramatique avec Zecca, ce « divertissement forain », en se sédentarisant rapidement, devient un phénomène culturel de masse. Sous l’impulsion de Pathé et de Gaumont, c’est bien déjà le cinéma moderne qui commence, tel le Fantômas de Louis Feuillade (1913), à « allonger son ombre immense sur le monde et sur Paris ». Belle, l’époque l’est aussi pour la presse, qui connaît un véritable âge d’or - qu’elle ne retrouvera plus après 1914. On sait le rôle de l’Aurore dans l’affaire Dreyfus : de fait, la presse constitue un vecteur d’opinion plus puissant que jamais. Modestes par leurs titres, le Petit Parisien et le Petit Journal fournissent chacun quotidiennement à plus d’un million de lecteurs des nouvelles rapides, « à l’américaine ». Reporter-détective, le journaliste de la Belle Époque, c’est Rouletabille et c’est Fandor. Mais la véritable originalité réside dans la multiplication des titres spécialisés : instruction primaire oblige, la presse enfantine est la mieux servie, et on assiste à la naissance des journaux imagés - on ne dit pas encore « bande dessinée » - qui proposent les aventures des Pieds Nickelés dans l’Épatant(1908), tandis que les adultes lisent le Vélo ou son concurrent, l’Auto-Vélo, qui est à l’origine du Tour de France.

De l’Art nouveau à l’avant-garde

S’il est un domaine où la Belle Époque coïncide avec le mythe qu’elle a inspiré, c’est incontestablement celui de l’art. Dans les quelques années qui séparent l’Exposition universelle et la guerre se produit un brassage esthétique exceptionnel, qui touche tous les domaines de la création et en redistribue profondément les enjeux. Au tournant du siècle, l’Art nouveau, qui est un phénomène européen, s’impose comme la réponse radicalement nouvelle à l’industrialisation et aux formes traditionnelles en matière d’art décoratif et d’architecture. Les meubles de Majorelle, les verres de Gallé, les bijoux de Lalique, les affiches 2-g-meuble-chemineede Mucha, expriment la revendication de la volupté dans les formes végétales et les féminités serpentines : il s’agit de faire plier la matière, d’exalter une nature stylisée dans les objets manufacturés. Considéré comme l’expression du progrès dans l’art, l’Art nouveau se voit en quelque sorte consacré dès 1900 par la commande passée à Hector Guimard par la très officielle Compagnie du métropolitain.

Mais, au moment où l’Art nouveau s’officialise et où les impressionnistes se voient enfin reconnus, l’art moderne se construit dans l’exaltation du rythme, du mouvement, de la déconstruction des formes et des perspectives. « À la fin tu es las du monde ancien », proclame Apollinaire dans Alcools(1913) : l’irruption du concret, les pulsations et les saccades du monde moderne investissent largement le champ de la création. Au Salon d’automne de 1905, les « fauves » (Matisse, Derain, Vlaminck) radicalisent le message de Gauguin, et les cubistes (Braque, Picasso, Gris) tirent les conséquences des leçons de Cézanne. L’art nègre impressionne Picasso, qui peint les Demoiselles d’Avignon (1907). Debussy trouve la formule musicale pour se libérer du drame wagnérien (Pelléas et Mélisande, 1902) ; les Ballets russes renouvellent l’idée de spectacle total. L’année 1913 représente, de ce point de vue, un moment de grâce : Proust publie Du côté de chez Swann (à compte d’auteur !), Apollinaire Alcools ; Braque expose la Femme à la guitare ; Stravinski crée le Sacre du printemps. Il s’agit là d’une avant-garde dont le ressort, brisé en août 1914, ne sera retendu qu’après la guerre. Mais le XXe siècle est né.

Retour au mythe

Si la capacité de survie d’une époque se mesure aux images qu’elle suscite rétrospectivement dans la mémoire collective, la Belle Époque est, de toutes les périodes courtes - à peine vingt ans -, celle qui provoque aujourd’hui encore une intense nostalgie quand elle n’est pas une référence pour notre propre fin de siècle.

Publié dans ARTISANAT FRANCAIS, FONDATEURS - PATRIMOINE | Pas de Commentaire »

Cela se passait à la BELLE EPOQUE

Posté par francesca7 le 14 avril 2015

 

belle-epoqueAprès la grande dépression des années 1880, la France connaît l’apogée de sa prospérité, de sa puissance et de son prestige : un âge d’or précédant le carnage.

C’est, du moins, la vision idyllique que se font les esprits après l’hécatombe de la Grande Guerre. L’expression « Belle Époque » s’impose alors, estompant les convulsions, les contradictions et les remises en cause d’une période qui a accouché du XXe siècle.

Naissance d’un mythe

« Qui n’a pas connu la France vers 1780 n’a pas connu le plaisir de vivre », disait Talleyrand à la fin de sa vie. Quelque cent ans plus tard, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’opinion publique, hantée par les traumatismes de la Grande Guerre et confrontée aux incertitudes du présent, se tourne à son tour vers un passé qu’elle est d’autant plus portée à idéaliser qu’elle le sait disparu à jamais avec l’hécatombe de 1914 et le franc germinal.

L’expression « Belle Époque » n’est due ni à un écrivain ni à un journaliste ; elle apparaît spontanément dès 1919 dans un climat où, « par tous ses noyaux pensants, [l'Europe] a senti qu’elle ne se reconnaissait plus, qu’elle avait cessé de se ressembler » (Paul Valéry, la Crise de l’esprit, 1919). En tant qu’expression, « Belle Époque » en dit donc plus long sur les représentations que se font alors les Français de leur passé immédiat et de leurs peurs présentes - instabilité économique, crise idéologique, incertitude politique… - que de la réalité vécue par les contemporains des années 1895-1914. Elle révèle une conception statique de la société et de ses valeurs, que les récents bouleversements de l’histoire confinent au niveau d’une mémoire recomposée. Pour ceux-là même qui l’ont vécue, la Belle Époque n’apparaît plus alors que comme un instant figé, contenant toutefois en germe les malheurs futurs.

Comme le remarque Paul Morand en 1930 : « Je me promène dans 1900 comme dans le Musée Grévin, égaré parmi des figures de cire. » Des Mémoires, des récits écrits par des témoins, surtout de la haute société, viennent alimenter dès l’après-guerre cette conscience d’une époque - et d’un monde - révolue, en tout cas pour eux : les uns participent à la construction de la légende dorée qui voudrait que la France n’ait été peuplée que de sportmen juchés sur des De Dion-Bouton et de femmes habillées par Worth et Fortuny.

À la recherche du temps perdu de Proust ne serait qu’une évocation minutieuse des rites et fastes de la mondanité ; un temps véritablement perdu où les Guermantes et les Verdurin incarnaient deux constellations inconciliables. D’autres mémorialistes accréditent la légende noire, qui n’est pas incompatible avec l’autre : celle du « stupide XIXe siècle » (Léon Daudet), avec ses pieds sales et sa naïveté hygiéniste, sa foi en la science et sa croyance en l’occultisme, ses revues militaires et ses gauloiseries. En somme, dans l’entre-deux-guerres, une mémoire sélective et euphorisante répand sur la Belle Époque son vernis uniforme, pour mieux conjurer les réalités souvent douloureuses d’une période profondément travaillée par des contradictions toujours à vif.

 

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