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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

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Bâtard : Une marginalisation sociale croissante

Posté par francesca7 le 18 mars 2015

bourbon-gaston-henri-02-webDans la seconde moitié du XVIe siècle, le renforcement de l’autorité paternelle, encouragé par la monarchie évoluant vers l’absolutisme, entraîne un durcissement de la législation, et plus encore des mentalités. L’édit de 1556 oblige à déclarer les grossesses ; l’ordonnance de Blois met fin en 1579 à la présomption de mariage en cas de grossesse, qui engageait par trop la famille du père. Les mariages sans témoin et sans consentement des parents sont interdits. L’Église de la Contre-Réforme comme les protestants luttent contre les mauvaises mœurs, et les naissances illégitimes reculent fortement au XVIIe siècle (en dessous de 1 % des naissances), avant de remonter à la fin duXVIIIe siècle (2,6 % vers 1789), lorsque se relâche le contrôle de l’Église sur la société. Les filles des campagnes séduites vont souvent accoucher en cachette en ville, abandonnant ensuite l’enfant. LeDictionnaire de Furetière (1690) enregistre l’accentuation des degrés de déclassement : « Les bâtards des rois sont princes ; ceux des princes, gentilshommes ; ceux des gentilshommes, roturiers. »

Les bâtards royaux.

La famille royale au XVIIe siècle pourrait sembler à contre-courant. Loin de cacher leurs bâtards, les rois les reconnaissent. Le fils d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées est fait duc de Verneuil ; les fils de la Montespan et du Roi-Soleil sont, l’un, duc du Maine et, l’autre, comte de Toulouse. Le duc de Saint-Simon a bien senti le sens politique de cette entorse à la morale commune. Louis XIV poursuit une stratégie d’union entre ses bâtards légitimés et des princes du sang : ainsi, Mlle de Blois, fille de La Vallière, se marie avec le prince de Conti, tandis que le duc du Maine et Mlle de Nantes, enfants de la Montespan, épousent des Condé, et que leur sœur, la seconde Mlle de Blois, est mariée à Philippe d’Orléans, le futur Régent. À cette union des sangs entre les Bourbons s’ajoute l’ascension en dignité des légitimés. Leur père crée en 1694 un « rang intermédiaire » qui les détache des duc et pairs ; puis, en 1714 et 1715, il en fait des princes du sang, avec droit à la succession à la couronne. Ce coup de force contre la tradition traduit une mythologie dynastique du sang royal.

La lente reconnaissance des « enfants naturels ».

Portrait du duc de Morny.À l’époque des Lumières, certains, par humanitarisme ou par populationnisme, se préoccupent de l’abandon des bâtards. Au nom du droit naturel, la Convention abolit les discriminations et proclame les enfants naturels « enfants de la patrie ». Mais, pour défendre le mariage, elle interdit la recherche de paternité et diminue la part d’héritage de l’enfant adultérin. Le Code civil (1804) marque un recul en réduisant le droit à l’héritage pour tous les enfants naturels. Dans la société bienséante du XIXe siècle, l’enfant de l’amour déshonore ses géniteurs, et la bourgeoisie stigmatise le concubinage populaire, facteur de naissances illégitimes (8,7 % à la fin du siècle). Toutefois, la connivence sociale peut faire prétendre ignorer des secrets connus de tous : le duc de Morny, coqueluche du Tout-Paris, n’est-il pas le demi-frère adultérin de Napoléon III ? Le préjugé pèse longtemps sur la loi : il faut attendre 1972 pour que celle-ci place à égalité les filiations naturelles et légitimes, accomplissant enfin l’idéal de 1793.

 

Sources encyclopédiques

 

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