L’oriflamme, et sa naissance
Posté par francesca7 le 7 mars 2015
bannière de soie rouge et insigne sacré de la monarchie française.
À l’origine, l’oriflamme est l’enseigne de l’abbaye de Saint-Denis, que Louis VI arbore en 1124 lors de ses conquêtes contre les seigneurs allemands. Considérée comme l’emblème de la victoire et de la défense de l’ordre monarchique contre les rebelles puis les infidèles, elle est déployée dans de nombreuses campagnes militaires des rois de France, comme à Bouvines (1214) ou pendant les croisades. Dès le début du XIIIe siècle, les chroniqueurs font remonter son origine à Charlemagne, la tenant pour l’un des symboles du combat des Francs pour la foi.
Ensuite, la littérature des XIVe et XVe siècles attribue sa création à un rêve de l’empereur byzantin Manuel Comnène : ces récits reprennent à leur compte la prophétie racontant qu’un prince d’Occident muni de l’oriflamme viendrait délivrer Jérusalem de la mainmise des Infidèles. Enfin, à partir du milieu duXVe siècle, on prête à Clovis lui-même l’origine de l’oriflamme, qui lui aurait été transmise miraculeusement. Pourtant, dans les faits, l’oriflamme perd de son pouvoir symbolique : elle est déchirée et perdue à la bataille de Mons-en-Pévèle (1304) et s’avère peu mobilisatrice dans la lutte contre les Anglais au moment de la guerre de Cent Ans (notamment à Poitiers, en 1356). Elle n’est plus levée après 1418. À partir du règne de Charles VII, le roi de France se bat sous d’autres augures.
Aujourd’hui, par extension, le terme « oriflamme » désigne un étendard qui n’a plus de caractéristique que la forme : base mince pour une pièce de tissu assez longue, deux ou trois pointes en flamme à l’extrémité distale.
Les oriflammes modernes sont de toutes couleurs : elles sont aux couleurs des entités qu’elles représentent le plus souvent nations ou régions.
Représentations de l’oriflamme
- L’oriflamme est représenté sur un vitrail de la cathédrale de Chartres : l’étoffe est rouge, les houppes blanches, les trois anneaux qui attachent l’étoffe à la hampe sont verts. Mais sur un autre vitrail relatif à la « Vie de Charlemagne », on voit Charlemagne apparaître avec un gonfanon doré (jaune) à l’empereur Constantin, signe de l’indécision entre les deux traditions vexillologiques.
- Au xiiie siècle, Matthieu Paris a peint l’oriflamme dans un exemplaire de sa Grande chronique : c’est une bannière rouge toute en hauteur avec huit petites pointes.
- Au xive siècle, on connaît trois exemples qui ratifient l’existence d’un étendard rouge, à trois queues ornées de houppes ou d’une frange.
- Vers 1445, le peintre des Pays-Bas du Sud a montré saint Augustin lisant la Cité de Dieu dans un exemplaire de celle-ci : on y voit notamment l’oriflamme rouge, frangé de vert, planté en terre et diapré d’or du fait de sa vacuité de symbole.
- Sous la Renaissance, une gravure de Jean Duvet montre Henri II en saint Michel victorieux entouré de deux anges dont l’un tient l’écu de France, l’autre l’oriflamme rouge, à trois queues et semées de flammes.
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