LORSQUE LES MONTGOLFIERES S’ECHAPPENT
Posté par francesca7 le 3 mars 2015
Ce ballon ascensionnel est conçu en 1782 par les frères Montgolfier - Joseph (1740-1810) et Étienne (1745-1799) -, fils inventifs d’un fabricant de papier de Vidalon-les-Annonay, qui avaient mis au point la production industrielle du vélin en 1777.
Leur « montgolfière », présentée à Annonay le 4 juin 1783, est un globe de taffetas doublé de papier, ouvert par le bas, empli d’air chauffé par le feu - de paille et de laine - d’un réchaud placé dans la nacelle. Après des essais de ballon captif réalisés à Paris, une montgolfière emporte le 19 septembre, à Versailles - en présence de Louis XVI -, un mouton, un coq et un canard, atterrissant dix minutes plus tard à Vaucresson. Le 21 novembre 1783, pour la première fois, des hommes - Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes - réalisent une ascension dans un engin non captif. Cependant, dès le 27 août, le physicien Jacques Charles (1746-1823), professeur à l’École des mines, a fait voler, entre le Champ-de-Mars à Paris et Gonesse, une « charlière » - un ballon gonflé à l’hydrogène -, plus sûre et plus maniable que la montgolfière, et qui effectue son premier vol avec passagers le 1er décembre 1783, des Tuileries à Chantilly. Néanmoins, les Montgolfier reçoivent des lettres d’anoblissement, et leur papeterie devient Manufacture royale en 1784, année où des ascensions ont lieu au Mexique, en Angleterre, à Baltimore, à Vienne, à l’île de France (île Maurice), ainsi que dans une dizaine de villes françaises. Mais la « ballonomanie » retombe, alors que les montgolfières sont surclassées par les ballons à hydrogène, qui équipent en 1793 les compagnies d’aérostiers créées par la Convention. Cependant, depuis les années 1960, les montgolfières bénéficient d’un regain d’intérêt grâce aux progrès effectués en matière de sécurité : emploi du Nylon pour l’enveloppe, et du gaz propane liquide comprimé pour le combustible.
Aujourd’hui, des sociétés commerciales ayant la licence de transport proposent de brèves excursions en montgolfière, généralement autour d’une heure de vol. Il s’agit d’un loisir assez onéreux.
Voler à titre autonome est un petit investissement puisque, outre l’acquisition du ballon et l’obtention du brevet d’aérostier, une remorque (ou une camionnette) est indispensable pour transporter à la fois l’enveloppe repliée dans un gros sac, la nacelle et ses brûleurs, les bouteilles de propane et au moins un ventilateur autonome puissant. Après l’atterrissage, le même véhicule doit aller récupérer la montgolfière, le pilote ainsi que ses passagers éventuels.
La plus grosse montgolfière au monde peut transporter 36 passagers.
Il est aussi possible d’acquérir sa propre montgolfière, neuve ou d’occasion, seul(e) ou à plusieurs, avec ses fonds propres ou à l’aide d’un commanditaire, les ballons offrant une importante surface, souvent exploitée par les publicitaires.
Une alternative est de pratiquer l’autoconstruction en réalisant soi-même son ballon, pour une somme bien inférieure aux prix du marché, mais en contrepartie d’environ 200 heures de travail.
Littérature
- Cinq semaines en ballon, de Jules Verne, raconte l’histoire d’un inventeur qui entreprend de traverser le continent africain (alors partiellement inexploré) au moyen d’un ballon gonflé à l’hydrogène. Samuel Fergusson, héros du roman, a en effet inventé un dispositif qui, en lui évitant de perdre du gaz ou de devoir jeter du lest pour régler son altitude, autorise de plus longs voyages.
- Les Vingt-et-un Ballons (The Twenty-One Balloons) de William Pène du Bois raconte l’histoire d’un scientifique de San Francisco qui entreprend un voyage autour du monde en montgolfière en 1883. Des oiseaux percent son ballon et il chute dans les eaux de l’archipel du Krakatoa. Alors qu’il nage vers la côte, il aperçoit un village de 80 habitants. Ils forment une société secrète qui s’enrichit en extrayant des diamants des mines du volcan. Lorsqu’il explose le 27 août 1883, les 81 personnes s’entassent sur une plateforme accrochée à 20 montgolfières et survolent le monde, avant de sauter en parachute. Ce roman a obtenu la médaille Newbery en 1948.
- Louis-Ferdinand Céline décrit dans Mort à crédit les derniers soubresauts du plus léger que l’air : il est l’assistant d’un inventeur qui tente de gagner sa vie avec des démonstrations de montgolfières, alors que la mode est passée aux premiers aéroplanes.
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