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La Fontaine Saint Gré à Avrillé

Posté par francesca7 le 7 février 2015

 

téléchargement (10)Je vous invite en Vendée. Ce département, anciennement appelé Bas-Poitou, tire son nom d’une des rivières qui sillonne son territoire. Je vous convie plus précisément dans une zone riche en mégalithes, la commune d’Avrillé, non loin des stations balnéaires des Sables-d’Olonne et de la Tranche-sur-Mer. Elle est à environ 110 km de Nantes et 75 km de La Rochelle, dans le bocage vendéen, au Sud de la Roche-sur-Yon. A l’office de tourisme, il est proposé un circuit de randonnée des mégalithes locaux qui vous permet de découvrir, entre autres, le Menhir de la Boilière, le Menhir dit du Camp de César, le Dolmen de la Frébouchère ou encore le Dolmen de la Sulette.

 

Mais le lieu que je vous propose de vous présenter aujourd’hui est une source guérisseuse, la Fontaine saint Gré.

UNE SOURCE MIRACULEUSE ET DES MÉGALITHES

Elle est située près du bourg de la commune d’Avrillé, entre les lieux-dits de la Petite Eraudière et de la Grande Maisonnette, dans une zone boisée (coordonnées GPS 46.460105, -1.484821). Elle se trouve à l’angle sud-est d’un petit espace aménagé en une sorte de jardin d’agrément. Lorsque vous arriverez sur place, remontez le chemin principal au fond de cet espace.

 

C’est là que se situe la fontaine. Le site a été classé monuments historiques en 1988. Longtemps, il fut une propriété privée, bien entretenu et ouvert à la visite. La commune a racheté le lieu il y a quelques années. Le site est constitué d’une source miraculeuse et de six petits menhirs, le tout datant apparemment de l’âge du bronze. Malheureusement, le lieu étant moins bien entretenu qu’il y a quelques années, il est déplorable que les menhirs aient subi des outrages de la part de visiteurs indélicats. Ils sont aujourd’hui tous couchés et il ne semble pas que les autorités locales aient pour projet de restaurer le site.

 

SOURCE GUÉRISSEUSE DE SAINT PIERRE, DE LA DÉESSE OU D’UN DIEU SOLEIL ?

Au début du 20ème siècle, les habitants d’Avrillé s’y rendaient le 29 juin, jour de la Saint-Pierre pour y puiser de l’eau. En effet, cette source était réputée guérisseuse et un proverbe local dit : « Si tu bois de l’eau de saint Gré dans la nuit d’avant la Saint-Pierre, tu te retrouveras plus dret [droit] que le menhir de la Boilière. » 

téléchargement (11)Cette source est aussi désignée sous les noms de Fontaine de la Fée ou Fontaine de la Dame Blanche. Son eau était connue pour soigner l’asthme, les maladies des yeux et pour aider les jeunes enfants dans l’apprentissage de la marche. Cette fontaine est mentionnée dans le Bulletin de la Société préhistorique française de l’année 1912. Un article intitulé Le Pas de la Vierge et les Cupules du Rocher de la Fontaine saint Gré parle de celle-ci. L’auteur Marcel Baudouin s’attarde plus précisément sur la présence de cupules sur une des pierres avoisinant la source et une marque comparable à l’empreinte d’un pied. Celui-ci fait le rapprochement avec le témoignage de 1906 d’un instituteur qui raconte que : « A Avrillé, les mères recueillent précieusement, avec une cuillère, l’eau de la cavité d’une pierre, dite Pas de la Vierge ; et le bébé dont la marche se fait attendre, boit ce liquide. » 

La population locale honorait ce lieu le jour de la Saint-Pierre. Cependant, les dénominations Fontaine de la Fée, Fontaine de la Dame Blanche et l’association de la marque de pied à la Vierge, semblent indiquer que la source était associée à une présence magique féminine. L’empreinte correspond à celle d’un pied gauche. Elle se trouve à proximité de la source. Enfin, la plante de pied est orientée sur un axe allant de l’Ouest vers l’Est, c’est-à-dire en regard du soleil levant. Enfin, selon Marcel Baudouin, si au 20ème siècle les vertus de la Fontaine étaient célébrées le 29 juin, à l’époque gallo-romaine elles l’étaient le 24 juin, soit quasiment au solstice d’été. Ceci laisse supposer, selon lui, la présence d’un culte à un dieu soleil, christianisé par la suite. 

Si vous avez l’occasion de passer par la Vendée, je vous invite donc à découvrir ce lieu et les mégalithes de la région. N’hésitez pas à signaler d’éventuelles dégradations opérées par des visiteurs indélicats aux autorités locales. En effet, il serait souhaitable qu’elles prennent mieux en compte l’importance de ce lieu et lui assurent un entretien convenable. Mes dernières visites à la Fontaine m’ont laissé un goût amer. Des promeneurs indélicats avaient laissé là cannettes, gobelets plastique flottant sur l’eau et restes d’un feu de camp improvisé. J’ai nettoyé comme j’ai pu le site. Puis, j’ai laissé un message à la municipalité, qui est resté sans réponse. 

Sources :

- La Vendée mythologique et légendaire, Jean-Loïc Le Quellec, Geste Éditions.

- Le Pas de la Vierge et les Cupules du Rocher de la Fontaine Saint-Gré,in Bulletin de la Société préhistorique française 1912, page 452, Marcel Baudouin.

 

 

 

 

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HISTOIRE DE CHOCOLAT : ON CRAQUE POUR LUI

Posté par francesca7 le 7 février 2015

 

Certains craquent pour lui sans discontinuer. D’autres le préfèrent à la pause café. De toute évidence, ses saveurs et ses recette ne laissent personne indifférent et le nombre de ses accros continue de grimper dans le monde… Retour sur la formidable épopée du chocolat.

Cocoa_farming_in_Ghana

DE LA FEVE AU CACAO

Si le cacaoyer pousse dans les zones équatoriales du globe, le tiers de la production de cacao provient de Côte d’Ivoire en Afrique, suivi du Ghana et de l’Indonésie. Parmi ses variétés, trois seulement produisent chaque année l’essentiel des 4 millions de tonnes de fèves consommées dans le monde. On citera le criollo, une espèce rare et très recherchée qui pousse au Mexique, au Venezuela, en Jamaïque mais aussi à Java, à Madagascar…

Ses fèves rondes et claires libèrent des arômes puissants et délicats.

Le forestèro est le plus robuste et le plus représenté en Afrique, au Brésil et en Equateur. Ses saveurs sont amères et ses arômes acides.

Le trinitario, croisement du criollo et du forestéro, tire son nom de la petite île de Trinidad d’où il est originaire. Aujourd’hui il est cultivé partout dans le onde et offre une puissance aromatique qui permet de créer des cacaos aux notes d’amandes, de noisettes, voir de tabac blond. Enfin, le caco très tannique cultivé uniquement en Equateur ou le cacao de Guyane sont très réputés mais confidentiels.

Le cacaoyer présente des gros fruits appelés cabosses qui peuvent produire de 2 à 7 kg de caco par an. Récoltées deux fois par an, les cabosses contiennent entre 29 et 50 graines, les fèves. Plusieurs étapes sont alors nécessaires pour transformer celles-ci en pâte de caco. Une fois ramassées, on les fait fermenter 2 à 7 jours dans des caisses en bois percées, puis sécher au soleil 15 jours. Nettoyées, les fèves sont ensuite torréfiées dans les chocolateries pour donner l’arôme et la couleur au cacao, puis concassées et débarrassées de leur coque.

Ensuite, ce grué est broyé pour obtenir une pâte liquide ; la pâte de caco, composée de beurre de cacao, de sucre et de matières sèches.

DES ORIGINES VRAIMENT LOINTAINES

Le cacaoyer est cultivé depuis plus de 3000 ans mais ce sont les Mayas qui, les premiers, l’ont exploité. Ils broyaient alors les fèves pour en faire un breuvage amer dégusté lors des mariages.

Considéré comme l’élixir des dieux, les bébés étaient bénis avec une branche d’arbre trempée dans un mélange d’au de source, de pétales de fleurs et de poudre de cacao. Plus tard, les Aztèques mélangèrent le cacao à de l’eau et l’aromatisaient de piment, de poivre, de vanille… pour faire une infusion qui boostait l’organisme et facilitait la digestion.

MariaTheresia_MaskeLe « xocoatl » prit le nom de « chocolat » chez les conquistadors espagnols qui l’aimaient avec de la cannelle, du sucre de canne ou de la fleur d’oranger.

Si on doit à Christophe Colomb, lors d’une étape au Nicaragua en 1502, d’avoir découvert les fèves de cacao, c’est Hemân Cortès, autre grand explorateur qui l’introduisit à la cour de Charles Quint en Espagne au XVIè siècle.

En France, le chocolat est servi au mariage de l’infante d’Espagne, Anne d’Autriche à Louis XIII. Mais c’est surtout Marie-Thérèse d’Autriche, épouse de Louis XIV qui le fi connaître à Versailles : elle en raffolait et ses courtisanes aussi.

 

Ce n’est qu’à la Révolution française que l’on fabriqua des machines pour diffuser sa production.

LE CHOCOLAT VU PAR LE MEDECIN NUTRITIONNISTE Dr. LAURENCE PLUMEY auteur de « Le Grand Livre de l’Alimentation aux éditions Eyrolles et du site parolesnutritionniste.com 

Le chocolat est l’un des rares produits à être aimé de tous. Normal, il est gras et sucré et c’est ce qui le rend délicieux. Quelques chiffres qui incitent à en limiter la consommation : 550 kcal au 100 gr, 30 à 40 % de matières grasses, entre 50 et 60 % de sucres pour le chocolat blanc, mais seulement 20 % pour le noir.

Toutefois, sachez qu’un carré de chocolat n’apporte que 20 à 30 kcal et ce qu’il soit noir, au lait ou blanc. Donc, ne vous en privez pas. Et pour vous donner bonne conscience, sachez que le chocolat a beaucoup de qualités ; ses graisses sont bonnes pour le système cardio-vasculaire, il contient très peu de cholestérol et le chocolat noir est riche en magnésium et en antioxydants.

Il est donc autorisé, même en cas d’excès de mauvais cholestérol et de diabète. Ses effets « calmants et apaisants » pourraient s’expliquer par la présence de molécules qui agissent le système nerveux central, mais le pouvoir des émotions et des saveurs est sans doute bien supérieur. Peu importe la raison, pourvu qu’on ait l’ivresse, avec modération quand même.  

 

DES RECETTES QUI SE DECLINENT A L’INFINI

Irrésistible en cas de fringale ou par simple gourmandise, le chocolat nous remet en mémoire des souvenirs d’enfance… C’est pour cela qu’on l’aime tant. Ses recettes de déclinent à l’infini, qu’elles soient simples ou sophistiquées, de la boisson lactée au dessert de fête, en passant par les mignardises à l’heure du café (cookies, broches marbrées, macarons…), la pâte à tartiner, les mousses, crèmes, glaces et autres truffes… Côté associations, tout lui va ; les épices (vanilles, cannelle, gingembre, piment), les agrumes (le yuzu très à la mode), les fruits secs et les graines, les baies, les aromates (basilic…), les alcools et d’autres saveurs salées.

220px-BicerinLe monde entier en raffole même si les consommations et modes de dégustations varient souvent. Ainsi, les Hollandais aiment savourer leur célèbre poudre Van Houten noire et amère au petit déjeuner, les Belges l’adorent en pralines fourrées, les Italiens l’associent au café (capuccino, bicerin…)   et les Suisses l’aiment en blanc, au lait, avec des noisettes…

Aux Etats Unis, il est surtout consommé en cookies, barres chocolatées, brownies ou encore en muffins et, le 12 septembre, on célèbre la journée nationale du milk-shake au chocolat. Les Japonais l’aiment en bouchées crémeuses et fondantes dégustées à la Saint Valentin. Quant à la Chine et l’Inde, qui ont découvert il y a peu le chocolat, elles font aujourd’hui exploser la consommation mondiale.  

 

 

 

 

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L’ortie du monde entier

Posté par francesca7 le 6 février 2015

 

Souvent considérée comme une mauvaise herbe, l’ortie est une plante pleine de ressources

 

Les espèces les plus connues sont :

- Urtica dioica L. : grande ortie ou ortie dioïque

- Urtica urens : ortie brûlante

 

Autres appellations de l’ortie brûlante : Ortie grièche ; Petite ortie ; O. grise ; O. gringette ; O. de grange ; Outric ; Artic; Etrudjo ; Ortruge ; Otrouge ; Etrouge ; Ortive ; Ourtille ; Orti-noir ; Itourdzé ; Strudza ; Otritse ; Darse ; Jusca ; Chocotte ; Chogrien ; Chakesse ; Echôdure ; Chédyon ; Chodrule ; Orti-gravé ; Linard ; Ortige folle ; Ortie sauvage ; O. barbarisque ; Otrille piquante; Ortie maligne ; Grindjéta.

 

Nom anglais : nettle

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DESCRIPTION

C’est une plante herbacée à feuilles de forme elliptique et dentée. Toute la plante est recouverte de poils : on  trouve de longs poils urticants, et de petits poils souples. Elle étend ses rhizomes sur de longues distances, afin de  coloniser rapidement une surface en formant une population unisexuée et identique génétiquement. Les fleurs  mâles et femelles sont séparées, sur des pieds distincts, la plante est donc dite dioïque. Il peut arriver que les fleurs  mâles et femelles soient sur le même pied, et dans ces cas-là la plante est dite monoïque, mais c’est très rare. 

Les fleurs femelles sont verdâtres, pendantes, tandis que les fleurs mâles sont dressées. Elles fleurissent de juin à septembre. A maturité, les fleurs mâles projettent donc leur pollen en nuage, et le vent se charge de la  pollinisation. On appelle cela la pollinisation anémophile. 

L’ortie est souvent appelée « plante hôte » car elle accueille une faune importante entre ses feuilles. Plus d’une trentaine d’insectes aiment s’y installer et un réel écosystème s’y développe. L’ortie est parasitée par les pucerons, les chenilles et les papillons, qui eux-mêmes sont mangés par d’autres espèces (ichneumonidae principalement), eux-mêmes servant de proies aux oiseaux, reptiles etc. 

L’ortie blanche est une fausse ortie. Elle fait partie de la famille des Labiacées (les Lamiers) et n’est pas piquante. Elle n’a pas les mêmes propriétés que l’ortie. 

ORIGINE ET LOCALISATION

Cette plante est originaire d’Eurasie, mais s’est répandue dans presque toutes les régions tempérées du monde, toutefois principalement dans les régions du Nord, jusqu’à 2500 m d’altitude. Elle apprécie les sols basiques qui contiennent azote, phosphore et potassium qui contribuent grandement à son développement. 

RÉCOLTE

On privilégie la plante jeune, que l’on cueille de préférence à l’aube, et au printemps.

Les racines sont plus riches au début du printemps ou à la fin de l’automne. 

USAGES MÉDICINAUX

Depuis l’Antiquité, elle sert à soigner nombre de maux : ses propriétés hémostatiques et antiseptiques étaient bien connues et servaient à soigner blessures infectées, métrorragies (hémorragies génitales féminines) et épistaxis (hémorragies nasales).

 

On lui prête des vertus antidiarrhéiques et antidiabétiques, anti-inflammatoires, surtout pour les affections  rhumatismales et arthritiques. Elle soigne la toux et agit sur la tuberculose, calme les effets de la rhinite allergique, aide à lutter contre les problèmes urinaires…

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Il était de coutume de flageller avec une botte d’ortie les personnes ayant des douleurs rhumatismales, et les hommes cherchant à regagner un peu de vigueur sexuelle se roulaient dans un champ d’ortie, pour activer la circulation. En Inde, outre les utilisations précédemment données, on l’emploie en médecine Ayurvédique pour certains régimes alimentaires, et elle aiderait les femmes donnant naissance à tenir le coup jusqu’à la délivrance.

L’ortie est réputée stimuler la lactation.

 

Voie interne

Les racines sont connues depuis les années 80 pour leur régulation des problèmes prostatiques. Une décoction de racines séchées est très utile. Les feuilles et fleurs favorisent l’élimination rénale, augmentent le débit et le volume urinaire, et de ce fait luttent contre la formation des calculs rénaux. Elles calment les douleurs rhumatismales et arthritiques, luttent contre les troubles du foie, de la rate, contre les ulcères gastriques et intestinaux, et les maladies pulmonaires.

 

Voie externe

On utilise l’ortie en lotion de beauté contre acné et eczéma, en shampooing contre l’alopécie (perte des cheveux).

On peut également ajouter cette lotion dans l’eau du bain, avec les plantes, qui ne piqueront plus. Pour traiter l’épistaxis (saignement de nez) : un coton imbibé de suc dans les narines arrêtera le saignement.

 

USAGES CULINAIRES

Dans l’ortie tout est consommable, feuilles, tiges et racines, à l’exception des graines. C’est une plante savoureuse,

peu chère et facilement trouvable. Elle fut l’un des premiers légumes utilisés par l’homme, et fut même cultivée dès l’âge de pierre. Ses feuilles contiennent des protéines, lipides, flavonoïdes, sels minéraux, fer (41mg pour 100g), des vitamines A et C, du zinc, silice, potassium, calcium, soufre, chlore… 

Les jeunes feuilles peuvent se manger crues et hachées dans une salade, elles peuvent entrer dans la composition de nombreuses recettes, ou bien être cuites simplement à la façon des épinards, dont elles ont la texture après cuisson, mais pas le goût légèrement acide. 

Lorsqu’elles sont ou hachées, ou cuites, ou séchées, elles perdent leur pouvoir urticant, et peuvent donc être consommées sans crainte. Néanmoins, les feuilles plus anciennes consommées en grande quantité peuvent à la longue irriter les voies urinaires. Pour faire perdre leur pouvoir urticant aux tiges et feuilles on les trempe dans un grand bol d’eau froide vinaigrée.

 

AUTRES USAGES

Elle est très utile aux travailleurs agricoles, leur servant à la fois d’engrais et de pesticide naturel pour les cultures. Pour faire son propre purin, on laisse macérer des feuilles hachées dans de l’eau. En effet, elle est riche en azote, fer, potasse, et en oligo-éléments. Elle stimule la croissance des plantes et augmente le rendement des arbres fruitiers. Elle peut aussi servir d’accélérateur de compost. L’ortie permet de lutter contre certaines attaques comme le mildiou. Elle sert de nourriture pour les volailles et le bétail. On la donne fraîche et hachée mélangée à du son pour engraisser les volailles et les cochons, et les protéger des parasites et des maladies. 

Rajoutée à la pâtée des poules, elle active la ponte. Les chevaux, lorsqu’elle est ajoutée sèche à leur avoine, ont un poil plus brillant. Les fibres ont été utilisées pour tisser des tissus et cordes. Elle peut être utilisée comme colorant naturel vert. Les bandelettes entourant les momies de l’Egypte ancienne étaient constituées de fibres d’ortie, la Ramie. 

TRADITIONS

Dans les provinces des Balkans – Valachie, Transylvanie, Moldavie, Russie subcarpathique -, une coutume subsista jusqu’à la guerre de 1914-1918: dans les mariages, les soeurs de la mariée préparaient en cachette un bouquet avec des tiges fraîches d’orties brûlantes ; le soir, au moment où le couple allait se retirer, elles venaient alors cérémonieusement, et sans doute avec une bonne dose de malice, donner au mari, sous les rires et les plaisanteries des invités, les verges urticantes destinées à fustiger la jeune épouse au cas où celle-ci ne se montrerait pas suffisamment amoureuse durant la nuit de noces.[1]

 

USAGES MAGIQUES

Plante masculine dédiée à Mars. Les vertus protectrices des orties sont connues de longue date. Pour détourner un sort de son but et le retourner à son envoyeur, on bourre une poupée avec des feuilles et des tiges d’ortie brûlante. Ces plantes, répandues dans la maison, chassent les influences négatives. Une botte d’orties fraîchement coupées, glissée sous le lit d’un malade, peut l’aider à guérir.[2] 

L’Ortie a parfois été utilisée comme aphrodisiaque et les spiritualistes Mexicains actuels recommandent de l’utiliser dans les bains de purification. Pour tenir à distance les fantômes on en tient dans sa main, pour calmer la peur on en porte sur soi avec de l’achillée. 

Elle peut renforcer le courage et la force intérieure et favoriser la guérison, physique mais aussi psychique.[3]

 

Sources

1 Scott Cunningham, L’encyclopédie des herbes magiques, Éditions Sand, Paris, p. 197.

2 Scott Cunningham, L’encyclopédie des herbes magiques, Éditions Sand, Paris, p. 197.

3 L’ortie, alliée en sorcellerie, Ololugmos : http://ololugmos.blogspot.fr/2014/05/lortie-alliee-en-sorcellerie.html   

 

B.Bertrand, Les secrets de l’ortie, Collection Le compagnon Végétal.

A-J. et B. Bertrand, Légumes de demain – Saveurs d’ortie, Editions de Terran.

Maurice Mésségué, Mon Herbier de Santé Ivy and Dreams : http://ivyanddreams.blogspot.fr/

Retrouvez l’encyclopédie collaborative Wiccapedia : http://www.wiccapedia.fr

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Comment Vieux-Père et Vieille-Mère cachèrent le secret de la vie

Posté par francesca7 le 6 février 2015

 

images (7)Sachez qu’aux premiers temps Vieux-Père et Vieille-Mère, après avoir créé animaux et forêts, se mirent en devoir de pétrir l’être humain. Ils façonnèrent un corps doué de quatre membres, un visage à sept portes par où entendre, voir, sentir et savourer, ils lui donnèrent un cœur, un esprit conquérant.

Quand tout fut comme il faut : Voilà, dit Vieille-Mère, un admirable enfant.

Mais il n’est pas complet.

Il nous faudrait placer quelque part dans son corps sa conscience divine.

Où la mettrons-nous, Vieux-Mari ?

Vieux-Père un long moment se gratta la crinière, puis il grogna et répondit :

Mieux vaudrait la cacher. Certes, l’homme est un dieu, puisqu’il est né de nous.
Mais le savoir divin est précieux et fragile. Je crains de le laisser au turbulent caprice de notre premier fils et des fils de ses fils. Tels que je les pressens,
ils le gaspilleront, l’abîmeront peut-être. À bien y réfléchir, je préfère cacher leur conscience divine à la cime du mont le plus haut d’ici-bas. Ainsi elle
sera protégée des mauvais usages possibles, et nous pourrons dormir sans souci excessif.

Vieille-Mère se prit à rire : Oh Vieux-Père ! Oh naïf ! Je connais mes enfants, mon cœur sait tout déjà de leurs folies futures ! Ils grimperont un jour sur tous
les monts du monde.

Avant qu’il soit midi dans la vie de la Terre, ils la découvriront, leur conscience divine ! Vieux-Père soupira, puis il grogna deux fois et répondit enfin : Femme, tu as raison. Il nous faut un abri moins venteux, moins visible. Je déposerai donc cet infini savoir au fond le plus profond du plus vaste océan, chez les poissons aveugles.
Nos fils n’iront jamais dans ces trous sans soleil.

- Mon pauvre vieux mari répondit Vieille-Mère, quel candide tu es ! J’ai porté nos enfants, je connais leur grandeur. Un jour, ils bâtiront des vaisseaux prodigieux.
Il n’est pas une pierre au fond de l’océan qu’ils ne retourneront pour voir ce qu’elle cache. Ils la découvriront leur conscience divine ! Vieux-Père fit la moue, demeura silencieux quatre ou cinq millénaires, enfin grogna trois fois, l’œil soudain allumé.

- Au cœur le plus brûlant du désert le plus nu, dit-il, content de lui. Là ils ne viendront pas. Là leur divinité pourra vivre tranquille, intacte, inexplorée.

- As-tu donc réfléchi si longtemps pour cela ? répondit Vieille-Mère. Oh, fou attendrissant ! Connais-tu bien tes fils ? Un jour, dans le désert ils planteront des tours, des cités, des jardins, des télescopes bleus, des arrosoirs géants !

Ils domestiqueront le sable et le soleil. Un marmot trouvera un matin, sous son pied, leur conscience divine, et tu seras le seul à t’en éberluer !

Vieux-père se sentit soudain désemparé. Il resta rechigné quelques années-lumières, enfin leva le front, et que vit-il, à l’est, par la lucarne ouverte ? Le soleil qui sortait des brumes de la nuit. Un arbre s’ébroua dans le matin naissant, une feuille tomba dans le ruisseau fringant qui traversait le pré. Vieux-Père rit enfin.
Il dit à Vieille-Mère : Regarde la lumière. Sait-elle qu’elle brille ? Regarde le ruisseau. Que sait-il de la soif ? Dans le souffle et le sang de tes fils, vieille femme, au tréfonds de leur être, au plus chaud de leur cœur je dissimulerai leur conscience divine. Et comme le soleil ignore son éclat, comme l’eau ne sait pas qu’elle donne vie au monde, nos fils ignoreront cette divinité lumineuse et féconde dont je les ai pétris.

Vieille-Mère un moment resta le regard vague, puis elle hocha la tête et répondit pincée : La cachette est subtile. J’avoue que pour le coup nos fils auront du mal à trouver son chemin. Et tandis que Vieux-Père allait à son jardin, elle cogna l’air du poing sur le pas de la porte et dit pour elle seule, avec une vaillance à nouveau jubilante : Oh, ils y arriveront. Je connais mes enfants, c’est moi qui les ai faits.

Il leur faudra du temps, mais confiance, confiance !

Henri Gougaud – Contes clés

 

Mordu par le virus du conte, plus ancienne culture humaine, il nous le transmet sans scrupule et même avec jubilation. Dernier ouvrage paru : Le livre des chemins : Contes de bon conseil pour questions secrètes , éd. Albin Michel.

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Quetsches et reines des reinettes

Posté par francesca7 le 4 février 2015

 

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Prolongez leur goût d’automne

Délicieuses mais bien trop rares, ces prunes et pommes font des merveilles en compotes. Congelées, elles vous régaleront toute l’année.

  Les quetsches, appelées aussi prunes de Damas bien qu’elles soient natives d’Alsace, ne durent que quelques semaines et les pommes reines des reinettes à peine plus. C’est court. Trop court parce que trop bon.

 

Pour les retenir bien au-delà de l’automne, je fais la fourmi de la fable : j’en achète plusieurs kilos, en ce moment, au meilleur de leur saveur et de leur prix. Je choisis les quetsches mûres, mais pas trop. Et lorsqu’elles ont de la bruine, c’est signe de fraîcheur. Je les prépare en compotes et je les congèle pour les retrouver toute l’année avec bonheur. Essayez ! En robe bleue-violette, elles ont tout pour elles : acidulées et sucrées, elles sont exquises crues ou cuites ; énergétiques parce que chargées en magnésium, calcium, potassium, vitamine C et en sorbitol, un sucre qui stimule la vésicule biliaire.

 

Pour la compote, je les passe sous l’eau froide, je les ouvre en deux, je les dénoyaute et je les cuis en casserole : un kilo de quetsches, une cuillère à café de cannelle, une cuillère à soupe de sirop d’agave ou de miel. Je porte à ébullition, je baisse le feu et je couvre. Elles sont prêtes en quinze minutes, en remuant délicate- ment de temps en temps. On peut remplacer la cannelle par une gousse de vanille fendue et grattée et/ou par deux graines de cardamome. Je verse ensuite dans des boîtes de congélation (jamais à ras bord), je laisse refroidir puis je scelle, j’étiquette, je les glisse dans le congélateur et j’attends l’hiver avec gourmandise.

 

La reine des reinettes est, comme son nom l’indique, la reine des pommes. De taille moyenne, jaune et rouge, elle est croquante et craquante, sucrée et acidulée, juteuse, idéale à glisser dans son sac : un ré- gal à croquer, malgré une peau épaisse. Comme toutes les pommes, elle est une excellente source d’antioxydants et de fibres, sa pectine diminue aussi le mauvais cholestérol. Née en Hollande à la fin du siècle des Lumières, on la trouve sur nos marchés de septembre à la Toussaint : deux mois seulement pour en croquer au moins une par jour, vous gaver de tarte Tatin (sans elle, pas de vraie Tatin) et faire vos compotes. Pour cela, choisir la reine des reinettes bien lisse, la couper en quatre, la peler. Pépins et trognon retirés, la découper en fines lamelles pour la déposer en casserole avec une gousse de vanille fendue et grattée ou un quart de cuillère à café de vanille en poudre par kilo de pommes. Si vous aimez la cannelle, rajoutez-y un quart de cuillère à café. Cuire trente minutes à feu doux, à couvert, sans eau ni sucre, en remuant énergiquement toutes les dix minutes. Pour décongeler les compotes, le micro- ondes est idéal.

 

Et voilà comment vous vivez l’année des quatre automnes!

par Perla Servan-Schreiber

Recette:

Temps de préparation : 10 minutes + 20 minutes (préparez la pâte et laissez-la refroidir 15 minutes en boule au congélateur avant de l’étaler)
Temps de cuisson : 30 minutes

 images (6)

Ingrédients pour 6 personnes:
 

• 400 g de pâte sablée 

• 1,5 kg de quetsches 

• 50 g de sucre roux 

• 1 cuil. à café de cannelle en poudre 

• 2 œufs

• 10 cl de crème fleurette

 

Préchauffez le four à 225 °C (th. 7-8). 

Etalez la pâte dans un moule à tarte de 26 cm. Laissez au frais le temps de préparer les fruits.

Partagez lez quetsches en deux, dénoyautez. 

Dans un bol, mélangez le sucre et la cannelle. 

Saupoudrez le fond de tarte de la moitié du mélange. 

Rangez les 1/2 prunes debout sur la tranche, bien serrées les unes contre les autres en cercles concentriques et en commençant par la rangée située contre les parois du moule. Saupoudrez avec le reste de sucre/cannelle. Enfournez 15 mn.

Battez dans un bol 1 œuf entier, 1 jaune et la crème. 

Au bout des 15 mn de cuisson, baissez le four à 210 °C (th. 7), sortez la tarte et recouvrez-la du mélange que vous venez de préparer. 

Remettez au four 15 à 20 mn. 

Laissez tiédir et régalez-vous.

 

 

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L’HABIT NE FAIT PAS TOUJOURS LE MOINE

Posté par francesca7 le 2 février 2015

 

 

imagesSi les artistes et les littérateurs avaient le pouvoir de faire la mode, il est très probable que ceux de la Renaissance auraient ressuscité le costume antique, et qu’on eût vu les gens aller par les rues, habillés comme les personnages héroïques qui décorent toutes les productions du règne de François Ier, monuments, meubles, vaisselle. Mais le goût en matière d’habits opère ses évolutions en dehors de l’école, et son indépendance défie les doctrines régnantes au point de se soustraire à celles dont l’empire est le plus irrésistible.

Autre part est la loi d’après laquelle il se gouverne. On l’accuse de suivre sottement la fantaisie d’un petit nombre d’hommes désœuvrés et frivoles ; en y regardant de plus près, on s’apercevrait que c’est l’industrie sans cesse en travail qui le pousse, qui lui impose ses continuels changements. Ceux qui passent pour les rois de la mode n’en sont que les propagateurs ; ils ont au-dessus d’eux le fabricant appliqué à mettre en circulation des produits nouveaux, l’ouvrier industrieux qui sait changer le jeu de son métier, de ses ciseaux, de son aiguille.

Au commencement du seizième siècle, la fabrication des draps, jusque-là si active, se mit à baisser tout d’un coup pour faire place à celle de lainages sans souplesse, comme la serge et l’étamine. Cette révolution fit que nobles et riches n’admirent plus dans leur toilette que le velours et les draps de soie ; et l’on conviendra que de pareilles étoffes se prêtaient moins aux chutes naturelles qu’aux façons ajustées et tourmentées. D’autre part, l’idée de crever les habits pour faire parade du linge de corps s’était développée, depuis Charles VIII, en raison des progrès accomplis par le travail de la toile, de telle sorte qu’on en était venu à ouvrir toutes les pièces du costume, depuis les pieds jusqu’aux épaules. Or eût-il été possible de faire comprendre l’avantage de la simplicité grecque ou romaine à tant d’industriels que cette mode occupait ?

Quant au costume féminin, la recherche des plis factices l’éloigna encore davantage des traditions antérieures. C’est alors que, pour favoriser l’effet de l’étoffe, on imagina de déformer le corps en le tenant emprisonné dans des appareils qui eussent passé auparavant pour des instruments de supplice. Sous les noms de basquine et de vertugale, le corset et les fausses tournures commencèrent leur interminable règne. Une fois le goût porté aux tailles fines, adieu tout espoir de retour au péplum et à la chlamyde.

Voilà comment il est arrivé que les coupes antiques, dont le Moyen Age, dans ses plus grands écarts, avait toujours conservé quelque chose, disparurent pour toujours à la Renaissance ; et comment le costume moderne, si dénué de la grâce antique, date son avènement de l’époque même où tant d’artistes éminents ranimèrent par leurs chefs-d’œuvre le sentiment du beau. François Rabelais, auteur si minutieux lorsqu’il décrit, nous a laissé une très longue énumération des pièces qui composaient avant 1530 le costume des deux sexes. Il suffit de rajeunir un peu le style de ce passage pour avoir un des chapitres les plus instructifs de l’histoire des modes.

Il écrit en effet que les dames (en galant homme, il donne le pas aux dames) portaient chausses (bas) d’écarlate ou de migraine (vermeil), chausses qui montaient au-dessus du genou juste de la hauteur de trois doigts, et la lisière était de quelque belle broderie ou découpure. Les jarretières étaient de la couleur de leurs bracelets, et serraient le genou par-dessus et par-dessous. Les souliers, escarpins et pantoufles, de velours cramoisi, rouge ou violet, étaient déchiquetés à barbe d’écrevisse.

Par-dessus la chemise, ajoute-t-il, elles vêtaient la belle vasquine, de quelque beau camelot de soie ; sur la vasquine vêtaient la vertugale de taffetas blanc, rouge, tanné (saumon), gris, etc. Au-dessus, la cotte de taffetas d’argent, faite à broderies de fin or entortillé à l’aiguille ; ou bien, selon que bon leur semblait et conformément à la disposition de l’air, de satin, damas, velours orangé, tanné vert, cendré, bleu, jaune clair, rouge cramoisi, blanc ; de drap d’or, de toile d’argent, de cannetille, de broderie, selon les fêtes. Les robes, selon la saison, de toile d’or à frisure d’argent, de satin rouge couvert de cannetille d’or, de taffetas blanc, bleu, noir, tanné ; de serge de soie, camelot de soie, velours, drap d’argent, toile d’argent, or tiré, velours ou satin pourfilé d’or en diverses portraitures.

Puis Rabelais nous révèle qu’en été, quelquefois, au lieu de robes, elles portaient belles marlottes des étoffes mentionnées précédemment, ou des bernes à la mauresque, de velours violet à frisure d’or sur cannetille d’argent, ou à filet d’or garni aux rencontres de petites perles indiennes. Et toujours le beau panache, selon les couleurs des manchons, bien garni de papillettes d’or. En hiver, robes de taffetas de couleur comme dessus, fourrées de loup cervier, genette noire, martre de Calabre, zibeline, et autres fourrures précieuses.

On apprend enfin que les patenôtres, anneaux, jazerans, carcans, étaient de fines pierreries, escarboucles, rubis balais, diamants, saphirs, émeraudes, turquoises, grenats, agates, bérils, perles et unions d’excellence. L’accoutrement de la tête était selon le temps : en hiver, à la mode française ; au printemps, à l’espagnole ; en été, à la turque ; excepté les fêtes et dimanches, où elles portaient accoutrement français, parce qu’il est plus honorable et sent mieux sa pudicité matronale.

Avant d’aller plus loin, il est bon de préciser par quelques explications la forme des principaux objets que nomme notre vieil auteur. Les chaussures dont il entend parler, souliers, escarpins ou pantoufles, étaient très épatées du bout, très découvertes et crevées, ce qui constituait la déchiqueture. L’imitation des barbes d’écrevisse était produite par une engrêlure sur le bord des crevés. La vasquine ou basquine était un corset en forme d’entonnoir, muni de pans ou basques tombant sur les hanches. Il était rembourré et monté sur une armature en fils de laiton, avec un busc de baleine sur le devant. On le serrait à la taille au point de mettre la chair à vif ; ce qui est exprimé en termes très peu attiques dans un méchant poème du temps, intitulé le Blason des basquines et vertugalles.

La vertugalle faisait par en bas le même office que la basquine par en haut, mais en sens contraire, car elle était destinée à donner à la jupe le maintien d’un entonnoir renversé. Elle consistait en un tour de corps muni d’appendices qui descendaient sur les côtés comme les paniers de l’ancien régime, sauf qu’ils ne bombaient pas. A cause de la figure que prenait la cotte ou robe de dessous posée sur cet appareil, on l’appelait godet, parce que godet, dans l’ancienne langue, exprimait un vase de la forme de nos verres à vin de Champagne.

La robe de dessus, appelée proprement robe, était taillée en carré et assez décolletée sur la poitrine. Elle couvrait tout le corsage et s’ouvrait en pointe à la taille comme une redingote. C’est seulement par cette ouverture que la cotte était apparente. Les manches de la robe n’allaient que jusqu’à la saignée, où elles formaient un large retroussis et tombaient sons le coude en manière de sacs. Par-dessous ces manches, le bras était couvert d’abord de la chemise, qui finissait au poignet par des manchettes, et ensuite de manchons ou manches postiches en plusieurs brassards qui se nouaient les uns aux autres par des rubans. Ce que nous appelons brassard était bracelet du temps de Rabelais ; c’est pourquoi sa description nous montre les jarretières appareillées de couleur avec les bracelets.

images (1)La marlotte était un pardessus plus léger que la robe, à peu près de la forme des caracos que l’on porta quelques siècles plus tard, mais plus ample de basques et garni de tuyaux par-derrière. La berne était une marlotte sans manches, portée de Maroc en Espagne et d’Espagne en France. Les cottes portées sous la marlotte et sous la berne étaient pourvues d’un corsage, ce qui les faisait appeler des corsets ; car ce n’est qu’au dix-septième siècle que ce mot de corset a voulu dire la même chose que basquine. Au contraire, les cottes portées sous la robe consistaient en une simple jupe. Les manchons, dans ce cas, s’attachaient, non pas à la robe de dessous, mais aux épaulettes de la basquine.

Par « le beau panache » dont il est parlé immédiatement après les marlottes et les bernes, il faut entendre, non pas un ajustement de tête, mais un bouquet de plumes d’autruche qui servait d’éventail en été et d’écran en hiver. C’était encore un objet d’importation étrangère, emprunté aux dames italiennes. Le panache s’appelait aussi contenance, dénomination qu’il partageait avec divers petits objets comme pelotes, flacons à parfums, clefs, qui étaient suspendus à la ceinture, et qu’on prenait à la main pour se donner une contenance.

La reine Éléonore, seconde femme de François Ier, mit à la mode, en fait de contenance, le miroir, auquel on n’avait pas songé jusque-là. Il se peut que le portrait que nous donnons de cette princesse la représente avec cet objet favori, qu’une erreur de l’artiste employé par Montfaucon aura transformé en une pierre à facettes. Les patenôtres étaient les chaînes ou chapelets d’où pendaient les contenances, au contraire des jazerans qui étaient les chaînes de cou. Les carcans d’alors seraient aujourd’hui des colliers.

Nos deux figures de femmes font saisir mieux que toute description la différence qu’il y avait entre la coiffure française et la coiffure italienne ou à la turque. La reine Claude est coiffée à la française, avec templettes et chaperon, suivant la mode du temps de Louis XII, tandis que la reine Éléonore porte le bonnet italien dépourvu de toute espèce de garniture, si ce n’est qu’une passe d’orfèvrerie l’assujettissait sur la tête. Quant à la coiffure espagnole, elle consistait en une toque posée sur des cheveux en bandeaux.

Reprenons maintenant le texte de Rabelais, pour qu’il nous apprenne la composition du costume masculin : les hommes étaient habillés à leur mode : chausses, pour les bas, d’étamet ou de serge drapée, en écarlate, migraine blanc ou noir ; pour les hauts, de velours des mêmes couleurs, ou bien près approchant ; brodées et déchiquetées selon leur invention ; le pourpoint de drap d’or, d’argent, de velours, satin, damas, taffetas des mêmes couleurs, déchiqueté, brodé et accoustré à l’avenant ; les aiguillettes de soie des mêmes couleurs, avec les fers d’or bien émaillés.

Puis l’auteur mentionne les saies et chamarres de drap d’or, drap d’argent, velours pourfilé à plaisir ; les robes autant précieuses comme celles des dames ; les ceintures de soie, des couleurs du pourpoint ; et chacun la belle épée au côté, la poignée dorée, le fourreau de velours de la couleur des chausses, le bout d’or et d’orfèvrerie ; le poignard de même ; le bonnet de velours noir, garni de force bagues et boutons d’or ; la plume blanche, mignonnement partagée de paillettes d’or, au bout desquelles pendaient en papillettes beaux rubis, émeraudes, etc.

La première chose qui apparaît, c’est que l’on commença sous François Ier à se servir du mot bas pour désigner la partie des chausses qui couvrait la jambe. Les étoffes indiquées pour faire les bas font voir qu’il n’était pas encore question de bas de mailles. L’étamet, la serge drapée, étaient des laines croisées analogues à nos mérinos, et par conséquent la confection des bas appartenait encore aux tailleurs.

Les hauts de chausses, que l’on ne tarda pas à appeler simplement des chausses, admettaient vingt sortes de façon : les unes bouffantes, les autres collantes, celles-ci longues, celles-là courtes, toutes déchiquetées, tailladées, balafrées avec des flocards ou bouffants de toile fine d’abord, plus tard de satin, qui passaient à travers les ouvertures. Des noms bizarres dont il serait difficile aujourd’hui de préciser le sens, s’appliquaient aux diverses variétés de chausses : chausses à la martingale, à la bigote, à la bougrine, à la garguesque, à la gigote, à la marinière, à la suisse, à queue de merluche, etc., etc.

Le pourpoint, après lequel les aiguillettes tenaient les chausses attachées, continua d’être ce qu’il avait été du temps de Louis XII, un gilet agrafé par-derrière ou sur le côté. A l’encolure se montraient un ou deux doigts d’une chemise froncée, qu’on voyait reparaître sur la poitrine à travers les crevés et balafres du corsage.

Un portrait de François Ier, au Musée du Louvre, le représente avec un pourpoint fait de cannetille tressée en filet ; dernier perfectionnement où dut s’arrêter la mode des habits percés à jour.

Les saies et chamarres étaient le vêtement par excellence, l’équivalent du frac moderne. La saie consistait en une tunique ouverte en pointe jusqu’à la ceinture, avec une jupe à tuyaux. La chamarre était une veste longue, très ample et sans ceinture, formée de bandes de soie réunies par du galon. C’est d’elle que dérive l’ancien habit galonné des valets de grande maison. Après 1530 commença la mode des casaques, qui étaient de la forme des chamarres, mais se ceignaient à la taille et étaient coupées en plein velours. Aux saies, chamarres et casaques s’attachaient par des aiguillettes de larges mancherons découpés et crevés comme les autres pièces du costume. La robe, plus longue que la casaque, descendant jusqu’au jarret et non ceinte, était l’habit d’hiver. On la garnissait ordinairement de fourrure.

C’est du règne de François Ier que date l’introduction des armes dans la toilette. Rabelais s’en est moqué dans un autre endroit, en mettant au flanc de son pacifique Gargantua une belle flamberge de bois doré avec un poignard de cuir bouilli. Selon lui, les Français tenaient cette mode des « Indalgos bourrachous », nom sous lequel il désigne ces aventuriers espagnols, vantards, querelleurs et ivrognes, dont les guerres du seizième siècle avaient inondé le continent.

Le bonnet dont parle notre auteur était la toque. Il est singulier qu’il ne fasse pas entrer dans sa description le chapeau, coiffure aussi fréquemment portée que la toque, à en juger par les monuments. Le Titien a peint François Ier avec un chapeau.

images (2)Ces chapeaux-là différaient de ceux du règne précédent en ce qu’ils avaient les bords rabattus. Jusqu’en 1521, bonnet et chapeau se posèrent sur une chevelure longue par-derrière et taillée sur le front, selon la vieille mode du quinzième siècle. Un accident arrivé au roi mit les cheveux ras en faveur. Dans une partie de jeu, et d’un jeu très sot à coup sûr, un de ses gentilshommes, l’ayant atteint d’un tison allumé, pour panser la plaie il fallut lui raser la tête. Par respect pour leur maître, les courtisans se firent tondre comme lui, et tout le monde ne tarda pas d’en faire autant.

Des auteurs mal informés prétendent que la barbe fut reprise en même temps que l’on quittait les grands cheveux. C’est une erreur qui ne peut tenir contre le témoignage de quantité de portraits où l’on voit la barbe et les cheveux portés simultanément ; tous ceux de la jeunesse de François Ier sont dans ce cas. Nos lecteurs en ont un exemple par la figure équestre que nous leur donnons d’après le bas-relief du Camp du Drap d’or, exécuté dans la cour de l’hôtel du Bourgtheroulde, à Rouen. Or le congrès connu sous le nom de Camp du Drap d’or eut lieu, comme on sait, en 1520, c’est-à-dire un an avant l’époque où l’on dit que François Ier reçut cette blessure qui l’obligea au sacrifice de ses cheveux.

 

(D’après un article paru en 1852)

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Le secret de naissance du Lilas blanc

Posté par francesca7 le 2 février 2015

 

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On assure que le hasard seul a présidé à sa naissance, vers 1850. A cette époque, au lieu dit Vaugirard, couvert alors de jardins et de marais, vivait un brave horticulteur peu instruit, mais observateur perspicace. Modifiant un massif de lilas, il abandonna dans leur motte de terre quelques pieds arrachés…

Comme le froid menaçait et que le temps lui manquait pour replanter ses arbustes, il les transporta, pour les mettre à l’abri, dans une sorte de souterrain, autrefois entrée d’une des carrières qui abondaient sous cette partie du sol parisien. Les lilas y avaient été complètement oubliés quand, aux premiers jours du printemps, pénétrant par hasard dans l’ancienne carrière, il aperçut ses arbustes couverts de ravissantes inflorescences blanches au lieu des thyrses d’une coloration intense qu’ils avaient donné jusqu’alors.

 Ce spectacle plongea notre jardinier dans une profonde méditation d’où sortit le projet de réaliser industriellement ce que le hasard lui avait révélé. De là à l’exécution il n’y eut qu’un pas. L’hiver suivant, le souterrain, bien clos, bien disposé, fut rempli d’arbustes qui donnèrent au cœur de l’hiver des rameaux fleuris dont l’intelligent jardinier tira un prix énorme. Une telle aubaine ne manqua point d’éveiller l’attention des voisins, qui eurent bientôt surpris le secret du procédé. En peu de temps, toutes les anciennes carrières de la région devinrent des fabriques de lilas blanc. Voilà pourquoi, durant de longues années, cette culture fut centralisée à Vaugirard.

Mais Paris étouffait dans sa ceinture trop étroite ; il lui fallait de l’espace. Les constructions envahirent la zone suburbaine ; les terrains de Vaugirard furent des premiers absorbés, les carrières se vidèrent ; la gracieuse industrie dut émigrer et chercher ailleurs des installations favorables. En se déplaçant, les « forceurs » de lilas appelèrent la science à leur aide, la science qui avait péremptoirement démontré les effets de l’absence ou de l’abondance de la lumière sur la végétation.

Ce fut à ce moment que se créèrent les établissements qui s’adonnaient en 1900 à la production industrielle du lilas blanc. Quand nous disons lilas blanc, c’est une façon de parler ; il conviendrait mieux de dire lilas non coloré, car – cela surprendrait plus d’un lecteur – le lilas le plus blanc, celui dont les inflorescences sont les plus délicates, est obtenu par le traitement des variétés précisément les plus vigoureuses et les plus riches en couleur. Ce sont les lilas dits « de Marly » et « de Charles X », dont nous admirons en pleine terre les éclatantes grappes, qui fournissent les éléments de cette gracieuse industrie.

                                                                                                                                                                                          

(D’après « Les industries bizarres » paru en 1900)

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L’obésité… chez les arbres

Posté par francesca7 le 1 février 2015

!

 
 
images (16)En 1893, Emile Gautier, de La Science illustrée, attire l’attention de ses lecteurs sur un curieux phénomène : ces arbres qui, à l’image des hommes sont sujets à l’embonpoint, et dont les fruits ne doivent leur côté supérieurement savoureux et sucré qu’au diabète découlant de l’engraissement excessif. Et point d’activité sportive envisageable pour ces malades-là…

La polysarcie – qui me guette moi-même, hélas ! au tournant de la ceinture, écrit le chroniqueur – n’est pas le moins du monde, comme le pense un vain peuple, l’exclusif monopole des oies, des cochons et des hommes. Les arbres n’échappent pas davantage à son envahissement dépressif et gêneur. ce qui est, soit dit en passant, une preuve de plus de la communauté d’origine, de nature et de processus vital entre les animaux – sans excepter l’espèce de bipèdes déplumés dont vous et moi avons l’honneur d’être – et les plantes. Positivement, les arbres engraissent. Il en est même, surtout parmi les arbres fruitiers (les plus civilisés de tous – car l’obésité est une tare inconnue des barbares – comme qui dirait les Européens du règne végétal), qui finissent par devenir trop gras.

C’est, au moins, ce qui paraît résulter des curieuses études entreprises par la professeur Lorauer sur les effets produits sur les arbres par l’absorption continue de principes nutritifs trop substantiels et trop copieux. Chez l’arbre, en effet, tout comme chez l’homme, une suralimentation exagérée finit par engendrer, tôt ou tard, des manifestations nettement pathologiques. C’est ainsi qu’elle développe une tendance incoercible à la prolifération des tissus mous et parenchymateux qui servent d’accumulateurs aux matériaux de réserve (c’est-à-dire à la lymphe et à la graisse) aux dépens des cellules ligneuses (c’est-à-dire des muscles). Cette tendance va même si loin, qu’on a pu observer, sur des poiriers, par exemple, une transformation plus ou moins lente du bois en tissus parenchymateux par assimilation excessive et croissante des principes nutritifs et de l’eau, tandis que la sève se décompose et se corrompt. N’est-ce pas tout à fait l’équivalent de la dégénérescence graisseuse, de l’œdème, de l’hydropisie et de toutes les autres perturbations organiques ou fonctionnelles dont les polysarces de chair et d’os (de chair surtout) n’offrent que trop de lamentables exemples ?

Sans doute, cet excès de nutrition aboutit généralement à une forte récolte de fruits supérieurement tendres, savoureux et sucrés. Parbleu ! Personne n’ignore que l’obésité marche avec le diabète… Mais, en revanche, la santé générale de la plante, dont l’organisme ramolli, distendu, fatigué, n’offre plus assez de résistance aux actions nocives du dedans ou du dehors, ne tarde pas à souffrir d’un tas d’infirmités analogues à celles qui affligent les personnes démesurément replètes et bedonnantes.

D’où cette conséquence que, s’il faut arroser les arbres et les fumer larga manu, il faut prendre garde cependant de dépasser la mesure. Comme il est impossible de traiter les arbres gras comme on traiterait les hommes ; comme ni la bicyclette, ni l’escrime, ni les autres sports, pédestres, équestres ou aériens, ni le rowing, ni le massage, ni les sudations, ni les purgatifs ne sauraient leur convenir ; comme on ne peut les envoyer ni au Vélodrome, ni au Hammam, ni à Marienbad, force est bien de s’en tenir, en ce qui les concerne, au rationnement et au régime sec. MM. les arboriculteurs feront bien d’y réfléchir.

(D’après « La Science illustrée », paru en 1893)

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PASSER L’ARME A GAUCHE, qu’est-ce donc

Posté par francesca7 le 1 février 2015

 

 

images (15)Parlant des « briffeton », des jeunes recrus poussées au désespoir par la bêtise et l’humiliation de la vie de caserne, Le Père Peinard remarque en 1889 : « Pendant les manœuvres [ils] glisseront dans leur flingot une cartouche pleine et ajusteront un des galonnés ; ou bien dégoûtés tout à fait de la cochonne d’existence qu’ils mènent, ils passeront leur arme à gauche ». Ils se suicideront.

Passer l’arme à gauche c’est en effet le repos éternel. L’expression, qui date du début du XIXè siècle, vient du maniement des armes, où la position « repos » se prenait avec le fusil au pied gauche – sans doute le même côté que l’épée au fourreau. G.Esnault cite pour 1833 : »[L’inspecteur de la charge en douze temps] nous tenait trop longtemps avant de nous faire passer l’arme à gauche … l’avant-bras me faisait mal » Il donne aussi l’expression figurée ou non, chez un soldat du premier Empire : « Il faudrait avoir le corps plus dure que le fer pour ne pas passer l’arme à gauche au bout d’une heure que l’on resterait ici ». En tout cas cette façon de parler était courant dans la troupe, et commençait à s’introduire dans le grand public en 1832, comme en témoigne ce passage de Stello d’Alfred de Vigny : « Les crânes sont les six maîtres d’armes à qui j’ai fait passer l’arme à gauche – Cela veut dire tuer, n’est-ce pas ? – Nous disons ça comme ça, reprit-il avec la même innocence ».

Le fait que l’expression soit née dans un milieu où effectivement, on meurt beaucoup, le seul même où l’on meure, pour ainsi dire, professionnellement, a dû assurer sa réussite. Il s’agit en somme, dans les deux sens, d’un terme de métier… Que « passer »= constitue une équivoque supplémentaire sur le trépas, comme le souligne P.Guiraud, n’a pu qu’arranger les choses.

Il n’empêche que le mot gauche n’a pas de veine. Comme si en remplaçant vers le  XVè siècle la vieux mot « semestre » de même souche que « sinistre », il en prolongeait sa connotation de mauvais augure et de porte-malheur. « On le dit figurément de ce qui est mal fait et mal tourné – dit Furetière ; Cet homme a l’esprit gauche. « Quelle idée aussi chez les premiers représentants du peuple, d’aller s’asseoir justement du côté de la tribune qui aurait déjà effrayé un sénateur romain.

issu du livre : « La puce à l’Oreille » aux éditions Stock 1978

 

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