LA BAISSE DU CINEMA FRANCAIS
Posté par francesca7 le 17 février 2015
L’année 2014 ne fut pas un bon cru pour le cinéma français. Malgré les succès de Lucy ou de Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu, les investissements dans les films français ont reculé de plus de 20 % sur les neuf premiers mois de 2014, selon les chiffres du Centre national du cinéma (CNC) publiés vendredi 14 novembre.
Au total, les investissements ont atteint 678,48 millions d’euros sur neuf mois, en repli de 22,7 % par rapport à la même période de 2013. La baisse s’est ressentie dans les films d’initiative française, c’est-à-dire dotés d’un investissement majoritairement français (– 23,5 % à 536,11 millions d’euros) et les films français à investissement en majorité étranger (– 19 %, à 175,89 millions).
Les tranches budgétaires les plus touchées sont les films coûtant de 1 à 2 millions d’euros, de 4 à 5 millions et ceux dotés d’un budget compris entre 10 et 15 millions. Le devis moyen, sur les neuf premiers mois, était de 4,09 millions d’euros pour les films d’initiative française, soit le montant le plus bas depuis 2010.
LES DISTRIBUTEURS FRANÇAIS PLUS SÉLECTIFS
Même constat de baisse sur le nombre de films agréés. S’ils étaient 193 sur les trois premiers trimestres 2013, il n’y en a qui 177 qui ont obtenu l’agrément cette année, note le CNC. En revanche, sur les seuls films d’initiative française, le nombre de films est, lui, passé de 150 à 131.
D’après le CNC, cette baisse est due au recul du chiffre d’affaires des chaînes de télévision, qui pèse sur les enveloppes qu’elles octroient à la production cinématographique. Les partenaires étrangers (producteurs ou distributeurs) ont eux aussi moins d’argent et les distributeurs établis en France sont plus sélectifs dans leur choix, avance-t-on au CNC.
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Les inventions successives qui mènent à l’apparition des premiers films ont eu lieu au cours du xixe siècle, dans plusieurs pays, principalement les États-Unis et la France, mais aussi la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Ce sont bien les films, en tant qu’ouvrages artistiques, qui sont à la base d’un des procédés historiques de leur représentation, les salles de cinéma. Avec son dispositif, public et payant, de projection sur grand écran, Émile Reynaud en 1892, imité par les frères Lumière en 1895, pourrait revendiquer la paternité de ce procédé qui est devenu peu à peu largement minoritaire dans les recettes de l’art du film. En effet, les salles de cinéma représentent aujourd’hui, en termes de marché, en gros moins du quart des recettes d’un film, un autre quart est constitué des ventes de droits de diffusion aux chaînes de télévision, les 50% restants proviennent des ventes en formats domestiques, DVD, Blu-Ray.
Une petite pensée pour Auguste et Louis Lumière qui mettent au point le Cinématographe au cours de l’année (1894), avec l’aide de leur mécanicien Charles Moisson. La machine permet les prises de vues photographiques animées, leur projection sur écran avec l’adjonction d’une lanterne magique, et aussi le tirage de copies.
D’autre part, lors de son voyage à Paris, Antoine Lumière avait pu aussi admirer les pantomimes lumineuses d’Émile Reynaud. Des séances payantes auxquelles il a sans doute assisté, le Musée Grévin se situant à quelques centaines de mètres seulement du lieu où était présenté le Kinétoscope de Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickson. Et là, sa conviction personnelle a vite été faite : les films d’Edison ouvraient des perspectives commerciales alléchantes, mais pas son procédé de vision individuelle, trop furtif à son avis. Les projections de Reynaud se faisaient sur un écran, devant un public rassemblé coude à coude, qui s’entraînait à rire, plaisanter, commenter, s’émerveiller en assistant aux comédies dessinées par le réalisateur. De retour à Lyon, Antoine oriente les recherches de ses fils vers la projection sur grand écran de vues photographiques animées.
Et, le 13 février 1895, les frères Lumière déposent le brevet du Cinématographe avant de présenter, le 22 mars 1895, en projection privée à Paris à la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, la Sortie de l’usine Lumière à Lyon. Après une tournée triomphale en France devant des spectateurs choisis, les frères Lumière se lancent dans la commercialisation de leur invention. Le 28 décembre 1895, la première projection publique et payante de leurs films se déroule à Paris dans le salon indien du Grand Café, 14 Boulevard des Capucines.
Aujourd’hui, Avec 200 millions de billets vendus en 2012, et environ 190 millions en 2013, la France est actuellement le troisième marché du cinéma mondial, que ce soit en termes d’entrées (derrière les États-Unis et l’Inde), ou en termes de revenus (derrière les États-Unis et le Japon). La « Direction des études, des statistiques et de la prospection » du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) note cependant dans son rapport du 4 janvier 2014, que « La forte reprise de la fréquentation observée en fin d’année n’a pas suffi à compenser la baisse des mois précédents. Sur l’ensemble de l’année 2013, la fréquentation des salles de cinéma diminue de 5,3%. » Le même organisme officiel constate une baisse symptomatique des recettes de films français (40,2 en 2012, 33,3 en 2013) et une augmentation non moins symptomatique des recettes de films américains (42,7 en 2012, 53,9 en 2013), qui ne demeurent pas dans l’hexagone mis à part le pourcentage prélevé par le CNC, qui vient ainsi soutenir la production de cinéma et d’audiovisuel en France.
En 2012, avec 226 millions d’entrées (1409 millions d’euros ou 1902 millions de dollars) dans le monde pour les films français (582 films sortis dans 84 pays), dont 82 millions d’entrées en France (520 millions d’euros), soit la quatrième meilleure année depuis 1985, et 144 millions d’entrées hors de France (889 millions d’euros), soit la meilleure année depuis au moins 1994 (depuis qu’uniFrance collecte les données), le cinéma français atteint une part de marché de 2,95 % des entrées en salle à travers le monde et de 4,86 % des recettes générées. Trois films ont tout particulièrement contribué à cette année record : Taken , Intouchables et The Artist. Pour comparaison la part de marché des films anglais en 2012 est de 1,8 % en valeur et n’a jamais dépassé 2,8 % (obtenu en 2011) depuis 2002. 1409 millions d’euros auxquels se rajoutent 163,92 millions d’euros de ventes de films français en DVD et Blue-Ray (record depuis au moins 2003). En 2012, les films tournés en langue française se classent 4e en nombre d’entrées (145 millions) derrière les films tournés en langue anglaise (plus d’un milliard d’entrées rien qu’aux États-Unis), hindi , chinoise (275 millions en Chine plus quelques millions à l’étranger), et devant les films tournés en langue coréenne (115 millions d’entrées en Corée du Sud plus quelques millions à l’étranger) et japonaise (102 millions d’entrées au Japon plus quelques millions à l’étranger, un record depuis 1973 et ses 104 millions d’entrées). Et 2e à l’exportation (c’est-à-dire en dehors des pays de langue maternelle française) après les films en langue anglaise, et largement devant les films en hindi, chinois, japonais, espagnol, coréen, russe, portugais, italien, allemand, arabe, cantonais ou bengali qui s’exportent peu (principalement dans la région environnante).
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