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Les Chênes célèbres

Posté par francesca7 le 31 janvier 2015

 

 
 
le-chene-leguay-1Emblème de la force, le chêne a toujours régné en maître dans les forêts, et l’imagination des peuples s’est complu à attribuer à cet arbre-roi de secrètes vertus et une mystérieuse puissance

Aussi de quel respect, de quelles sollicitudes ne fut-il point entouré ! En Grèce les chênes étaient gardés par des nymphes qui établissaient domicile sous l’écorce ; elles n’abandonnaient l’arbre qu’après sa mort. Jupiter lui-même, dit-on, n’avait point dédaigné de faire du chêne son emblème : c’est pour cela que les chênes de la forêt de Dodone, en Epire, rendaient des oracles.

Ne parlons point des Gaulois, qui eurent pour le chêne un culte pieux, au grand mécontentement de l’Eglise qui lança, à diverses reprises, des mandements furieux contre cette superstition. Ne nous arrêtons point non plus à l’Allemagne qui protégea les chênes par des peines si atroces qu’on a peine à y croire. Quiconque coupait un chêne et se laissait prendre en flagrant délit, subissait une espèce de talion, car on lui coupait la tête sur la souche, où elle devait rester jusqu’à ce qu’il se formât de nouvelles tiges. Celui qui enlevait l’écorce à un chêne portant fruit, si on pouvait le prendre sur le fait, la loi autorisait à lui ouvrir le ventre, et après lui avoir tiré hors du corps l’intestin, dont on attachait l’extrémité sur la plaie, on lui faisait faire le tour de l’arbre jusqu’à ce que la place écorchée fût entièrement recouverte.

On voit encore dans la forêt de Saint-Germain des chênes auxquels sont attachés des rubans, des fleurs, des statuettes, des couronnes, quelquefois même des flambeaux et de pieuses invocations. En allant aux Loges on rencontre sur la lisière de la forêt, le chêne de Sainte-Geneviève. On cite en outre le chêne de la Vierge, le chêne des Anglais, le chêne de Sainte-Anne, le chêne de Sainte-Barbe, les chênes de Saint-Joseph et de Saint-Fiacre. Leurs légendes seraient difficiles à établir, car ces arbres n’ont pas un grand âge ; mais ils ont remplacé d’autres arbres plus anciens, et comme ils ont la même forme, comme le lierre est remonté à sa place, les traditions se perpétuent. C’est ainsi que ces arbres touchent aux temps païens par le côté même qui semble les en éloigner.

En Bretagne, les bûcherons appellent encore leurs beaux arbres, les arbres de Dieu ; dans la Mayenne, le grand chêne du carrefour est un des plus célèbres monuments de la dévotion populaire. En Seine-Maritime, le chêne d’Allouville est enfoui sous des ex-voto. Son énorme tronc est une chapelle ; au-dessus de ce sanctuaire creusé dans ce que le druidisme avait de plus saint, se trouve une cellule qu’un ermite habiterait, et le tout est surmonté d’un clocher et d’une croix. Au lieu d’être des exceptions, les chênes privilégiés de la forêt de Saint-Germain ne sont que des passages d’une longue histoire.

Voyons maintenant ce que deviennent et à quel sort ont été voués les chênes illustrés par de grands événements, par leurs hauts faits ou par leur caractère. Le fameux chêne d’Autrage, dans l’arrondissement de Belfort, près duquel se rassemblaient autrefois les Partisans, a été abattu en 1858, vendu aux enchères 400 francs, et revendu 600 francs. Vanités de la gloire ! On faisait remonter son origine aux temps druidiques. Il avait 5 mètres de diamètre, et plus de 14 mètres de circonférence à sa base. Une des grosses branches avait 5 mètres de circonférence, une autre 3 mètres 50. Les menues branches ont donné 40 stères de bois façonné, et la bille promettait 126 stères de bois marchand. La cavité du tronc était de 2 mètres environ.

En parcourant la route de Saragosse à Madrid, on voit à 4 kilomètres d’éloignement un chêne vert qui élève sa tête énorme au milieu d’un plant d’oliviers ; il faut, dit-on, quatorze hommes se tenant par la main pour l’embrasser.

Le chêne d’Allouville, dans l’arrondissement d’Yvetot, auquel des historiens et des naturalistes donnent huit à -neuf siècles de durée, existe toujours. Son tronc n’est qu’un tube creusé par les ans ; il n’en reste que l’écorce, et cependant il se couvre chaque année de feuillage et de glands. Depuis 1696 une chapelle est établie dans l’intérieur de cet arbre.

Les assemblées de la Biscaye se tenaient sous un chêne qui s’élève près de la petite ville de Guernica, à 28 kilomètres à l’est de Bilbao. C’est le plus vénéré des monuments naturels de la Péninsule, et les républicains de la Convention, lorsqu’ils pénétrèrent jusque dans la Biscaye, le saluèrent avec admiration et respect en lui rendant les honneurs militaires, et l’appelant le père des arbres de la liberté. Le chêne actuel est un arbre corpulent, descendant direct du chêne primitif, car on conserve toujours à côté de l’arbre un ou deux rejetons destinés à le remplacer quand l’âge l’aura fait succomber.

Le dernier, tombé de vieillesse le 2 février 1811, existait, d’après la tradition, depuis le milieu du quatorzième siècle. C’était sous son ombre que les rois catholiques, Ferdinand et Isabelle, assis sur le banc de bois qui en entourait le tronc, avaient juré de maintenir les fueros basques. Dans les temps anciens, cinq hérauts montaient dans, les branches du chêne, et sonnant de leurs trompes, convoquaient les Biscayens à la calzarsa ou assemblée générale. Les délibérations eurent lieu d’abord sur ce banc de bois ; puis la population étant devenue plus grande et ses délégués plus nombreux, on abandonna peu à peu la coutume patriarcale, et les assemblées se firent dans l’ermitage de Nuestra Senora de la Ansigna, très ancien sanctuaire, situé tout auprès du chêne. Aujourd’hui il s’est élevé à côté de l’ermitage un vaste édifice. Le vieux chêne est loin d’être abandonné ; un trône magnifique se dresse sous l’arbre vénéré. L’arbre et le trône sont entourés d’une grille de fer.

Il y a plus d’un chêne célèbre en Grande-Bretagne. On sait que Charles II, après la bataille de Worcester, ne dut son salut qu’à la vitesse de son cheval, et qu’ayant atteint Boscobel-Grové, en Shropshire, il se réfugia dans l’épais feuillage d’un vieux chêne énorme, qu’on appela depuis chêne du roi Charles. Les hommes qui poursuivaient le prince choisirent précisément l’ombrage de ce chêne pour y bivouaquer, tandis que le malheureux Charles y était encore caché.

Quant au Fairlop Oak, le chêne de la forêt de Hainault en Essex, c’était le rendez-vous de chasse de nombreux monarques, et sous le feuillage de cet arbre vénérable il se tient encore une très belle foire annuelle.

En fait d’autres chênes fameux, on comptait le chêne de Herne le Chasseur, qui s’élevait près Elisabeth’s Walk, dans Horne Park, au fond de la forêt de Windsor. Les restes de cet arbre ont été abattus en 1863. Une partie du tronc était tombée vingt ans auparavant, et on l’a conservée soigneusement depuis au château royal de Windsor. Pour préserver les restes de cet arbre, on les avait entourés de pieux, à l’un desquels était placée l’inscription suivante, tirée des Joyeuses commères de Windsor, de Shakespeare, et gravée sur une plaque de cuivre :

C’est une vieille histoire que Herne le Chasseur,
Autrefois l’un des gardes de la forêt de Windsor,
Pendant tout le temps de l’hiver, et toujours à minuit
Se promène autour d’un chêne.

Une légende se rattachait à cet arbre. Herne avait été garde-chasse durant la seconde partie du règne d’Elisabeth, Ayant commis un méfait par suite duquel il perdit son emploi, il se pendit à ce chêne. Depuis ce temps, on dit que l’ombre de Herne revient chaque nuit. Toutes les horreurs de cette légende ont été retracées dans un roman d’Harrisson Ainsworth qui a pour titre le Château de Windsor. Un plan de la ville et du château de Windsor, publié à Eton, en 1742, indique l’arbre et lui donne le nom de chêne de Falstaff.

(D’après « Musée universel », paru en 1877)

 

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Quand le monde paysan est à bout de nerfs

Posté par francesca7 le 31 janvier 2015

 
 
téléchargement (2)Délocalisations de productions, concurrence à bas coût social au sein de l’UE, excès de normes, image dégradée : les agriculteurs diront leur ras-le-bol dans les rues le 5 novembre

C’est l’histoire du premier kilo de pomme de terre (primeur) déterré cette année en France des sols fertiles du Sud-Ouest le 6 juin. Prix proposé au producteur : 20 centimes. Prix en rayon dans un hypermarché à Angers et Lyon, les deux villes test : 1,20 €. Quinze jours plus tard, le tarif imposé au paysan a chuté à 8 centimes. L’Égypte, la Belgique, la Grèce ont abondé le marché. Les cours s’effondrent. Les producteurs français sont contraints d’enterrer des milliers de tonnes pour soutenir les cours. Le prix en rayon à Angers et Lyon n’a lui baissé que de deux centimes (1,18 €).

Patates enterrées
« La pomme de terre alsacienne, champenoise ou lorraine qui arrive deux mois plus tard n’a aucune chance. Et on a aussi jeté des tomates. Comment le producteur de tomates français peut-il lutter avec sa palette quand les centrales d’achat des hypermarchés se concertent pour acheter un cargo du Maroc, d’Espagne, voire de Pologne ? Il leur permet ensuite d’imposer leur prix à 0,20 € le kilo pour les fournisseurs français » dénonce Raymond Girardi, secrétaire général du syndicat agricole Modef.

L’histoire de ces pommes de terre et de ces tomates jetées illustre les maux et malaises de l’agriculture française en 2014. La guerre des prix dans l’agroalimentaire avec la grande distribution, l’arrivée massive de produits d’importation low cost, la machine à réglementer qui multiplie les contraintes administratives et environnementales dépriment les 610 000 exploitants de la première puissance agricole d’Europe. Rétrogradée de deuxième à cinquième sur le marché mondial. En plus, cette année toutes les productions, toutes les régions, sont sinistrées.

Concurrence discount
Comme l’industrie dans les années 1980, les produits alimentaires subissent la mondialisation. Les poulets thaïlandais et brésiliens arrivent 25 % moins cher que ceux de Bretagne. Comme les tee-shirts du Bangladesh, conditions de production et salaires expliquent la différence que ne compensent pas les taxes.

Mais la concurrence européenne provoque autant de dégâts. Dans les abattoirs allemands, où le salaire horaire est à 5,20 € (8,5 en 2017), la viande découpée sort à des prix inférieurs de 17 % à 22 % par rapport à un établissement français. Le nouveau conquérant agricole, la Pologne, très en retard en 2005, prend de l’avance : ce pays compte 6 000 unités de méthanisation en bout d’étable contre 50 en France qui permettent au paysan de traiter nitrates et rejets en revendant de l’énergie !

images (2)Face à ces concurrents qui organisent leur filière autour de 3-4 grandes productions pour être ultra-compétitifs sur le marché mondial, l’agriculture française avec sa grande diversité de production et ses petites coopératives ne peut s’aligner lors des grands appels d’offres des hypermarchés ou de la restauration collective : 75 % de la viande et des légumes consommés dans les six milliards de repas servis par les trois grands de ce secteur (Elior, Sodexo, Compass) ne sont pas « made in France ». « Si les grandes surfaces et les consommateurs pouvaient être plus patriotes » dit Thomas Diemer, le président des jeunes agriculteurs.

Désamour du pré
Il part en chasse contre l’excès de normes. Trois cents nouvelles en quatre ans : « La paperasserie ne décourage pas seulement les plus âgés. Les jeunes n’en peuvent plus de passer leurs dimanches à remplir des papiers et à calculer le coût des emprunts sur la prochaine mise aux normes d’une installation ». Les discours qui les montrent du doigt comme pollueurs, les modes du végétalisme… ajoutent un sentiment d’injustice sociale aux difficultés économiques. Le bonheur n’est pas dans le pré.

Pascal Jalabert
Le Bien Public

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Une histoire de goût Fauchon, Hédiard, etc.

Posté par francesca7 le 29 janvier 2015

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téléchargement (2)Ce qui fait le succès de l’épicerie fine à la française

Distributeurs de produits culinaires d’exception, proposant un choix riche et rare provenant aussi bien du terroir le plus classique que des pays les plus exotiques, les épiceries fines fournissent à une clientèle aisée le fleuron du luxe culinaire. Secteur de niche, réservé à des consommateurs exigeants, le marché sait s’adapter aux évolutions de la consommation tout en restant garant d’une certaine gastronomie à la française. Identité forte, savoir-faire historique et stratégie marketing oscillant entre tradition et contemporanéité : telles sont les clefs du succès des grandes épiceries parisiennes.

 

Place de la Madeleine, le Bon Marché rive gauche : deux lieux synonymes de trois adresses qui résonnent aux oreilles de tout gourmet averti. Hédiard, Fauchon, la Grande Epicerie : ces maisons parisiennes sont les figures de proue de l’épicerie fine à la française. Avec un chiffre d’affaires estimé à 5,1 milliards d’euros en 2011, le secteur s’assure une place confortable dans les dépenses des Français et se ménage une croissance stable qui prévoit de se prolonger jusqu’en 2015, malgré la crise et la baisse de la consommation. Il faut dire que l’épicerie fine et l’alimentaire haut de gamme se détachent des simples courses alimentaires réalisées au quotidien : plus qu’un besoin, elles contentent un achat plaisir. “L’épicerie fine propose à la fois un produit et une ambiance, explique Alexandre Boutoille, directeur de la Grande Epicerie de Paris, fleuron culinaire du groupe LVMH. La crise notamment a eu un impact fort sur les modes de consommation : l’achat de produits alimentaires haut de gamme est devenu un dérivatif.” Les clients sont loin du besoin alimentaire, ils sont là pour le plaisir de regarder et de s’offrir un produit d’exception. Ce que confirment les enquêtes satisfaction menées par l’épicerie située rive gauche. 95 % de la clientèle disent ainsi “éprouver du plaisir” en faisant leurs courses à la Grande Epicerie. Au-delà du produit, l’enseigne vend en effet une expérience magasin, axée sur l’hédonisme. Une valeur phare, mise en avant également par Hédiard. “Nos clients viennent acheter nos produits dans une double optique : faire plaisir et se faire plaisir”, confirme Jean-Guillaume Marquaire, responsable marketing de la maison à la signature rouge et noire. Cette notion de plaisir partagé se retrouve dans les offres cadeaux que proposent les grandes épiceries fines. Corbeilles de produits, paniers de dégustation, pour les particuliers et les entreprises, sont en effet un créneau porteur pour ces enseignes.

“En ayant fait le choix du multispécialisme, Fauchon s’est constituée comme une marque de cadeaux idéale”, indique quant à elle Isabelle Capron, directrice générale de Fauchon.

Au-delà de ce type d’offre, l’univers de l’épicerie fine se dessine surtout autour des identités de marques fortes portées par les maisons emblématiques du secteur. Des univers de marque retravaillés et accentués face aux évolutions du marché. “A la fin des années 1990 le paysage de l’alimentaire a connu de grands bouleversements”, observe Isabelle Capron. Jusqu’à cette date, les deux grandes maisons de la place de la Madeleine avaient la mainmise sur le marché parisien. Or sont soudain arrivés de nombreux acteurs, tous sur des domaines différents. Monoprix et Picard qui modifiaient la façon de cuisiner, Lafayette Gourmet qui, dans la lignée de la Grande Epicerie, faisait évoluer l’approche de l’alimentaire ou encore les spécialistes et nouveaux créateurs comme Pierre Hermé qui ont changé la donne. Le tout en parallèle d’un mouvement de masse premium dans les Monoprix et autres Carrefour Market. Les grandes marques historiques ont alors pris un coup de vieux. “Reste que leur réputation était intacte, avec une image puissante et prestigieuse”, tient à souligner Isabelle Capron.

Une histoire…

images (8)Fauchon, créé en 1886, avait besoin d’un nouveau souffle. Le propriétaire Michel Ducros le lui a apporté avec une toute nouvelle stratégie marketing lancée en 2004, après que l’enseigne a frôlé la faillite en 2003. “L’atout de l’enseigne a été son potentiel de marque : Fauchon est perçu par la clientèle comme une grande marque de luxe appartenant au patrimoine français, telle une grande maison de couture”, explique la directrice. La métamorphose de l’enseigne s’est alors déroulée autour de grands axes, renouvelant l’identité Fauchon dans une ultra-contemporanéité, nouvelle sur le secteur. “Nous avons choisi les couleurs noir, blanc et rose fushia pour moderniser la marque et la faire repérer par les nouvelles générations”, décrypte Isabelle Capron. Du logo au packaging en passant par l’esthétique même des produits, l’enseigne s’est positionnée comme leader moderne de la gastronomie à la française. “Nous nous sommes ainsi recentrés autour de trois axes : le luxe, la modernité et l’origine France.” De l’autre côté de la place de la Madeleine, l’autre maison emblématique fondée en 1854, axe quant à elle sa stratégie de marque autour de l’authenticité. “Cette valeur phare est le fil conducteur historique du développement de la maison”, affirme Jean-Guillaume Marquaire. Autre signe distinctif de l’enseigne : la découverte. “Ferdinand Hédiard a fondé sa maison en faisant découvrir aux Parisiens les fruits et autres produits exotiques et Hédiard reste fidèle à cette tradition de découvreur de saveurs.” La marque mise ainsi sur la continuité de la qualité et l’idée d’une offre des produits d’exception perpétuée au fil du temps. Quant à la Grande Epicerie de Paris, l’enseigne a un positionnement tout à fait différent, de par sa nature historique. Le Bon Marché a créé une épicerie fine en 1923, qui prendra le nom de Grande Epicerie de Paris en 1978. “La Grande Epicerie est le fruit d’une alchimie entre les produits, le savoir-faire des hommes et le lieu”, se plaît à raconter Alexandre Boutoille, le directeur de l’enseigne. Très ancrée dans son quartier chic du VIIe arrondissement de Paris, l’épicerie distribue à la fois des produits de distribution classique ainsi que des produits haut de gamme, dans une logique de commerce de proximité de luxe. “Nous touchons à la fois une clientèle de proximité mais également une clientèle étrangère qui représente entre 15 et 20 % de notre clientèle, indique Alexandre Boutoille. Depuis deux, trois ans nous constatons également une ouverture vers une clientèle rive droite avec des clients réguliers occasionnels.” 

Le profil de cette clientèle est majoritairement constitué de CSP+, même si certaines enseignes captent de plus en plus une clientèle au pouvoir d’achat moins élevé, qui se rend dans ces épiceries fines pour s’offrir des petits plaisirs. Certains ont par ailleurs une politique de développement à l’international. C’est le cas de Fauchon, qui réalise 80 % de ses ventes en dehors du marché français. “Si nous sommes une marque d’origine française, avec un magasin emblème à Paris, nous avons à cœur de nous positionner comme un exportateur des goûts français dans le monde”, souligne Isabelle Capron. L’enseigne travaille ainsi sur des tendances alimentaires mondiales. “Le sucré est ainsi un grand dénominateur commun dans le monde : il est plus transversal, explique la directrice générale. Il y a des produits extrêmement régionaux, comme le foie gras, et d’autres, mondiaux comme la pâtisserie ou le chocolat…” Ainsi, la confiserie représente 18 % du chiffre d’affaires de la maison. Fauchon travaille ainsi sur des catégories de produits et de concepts qui ont une résonance internationale. Dans la même lignée, la Grande Epicerie fait la part belle aux produits étrangers. “Cette notion est très importante”, note Alexandre Boutoille qui explique que les consommateurs voyagent de plus en plus et ont un esprit plus ouvert sur l’extérieur, notamment en matière de gastronomie. “Nos clients ont envie de retrouver dans leur épicerie fine des produits spécifiques glanés au fil de leurs voyages.”

Les tendances

images (9)Savoir repérer et devancer les grandes tendances de la gastronomie, comprendre les évolutions des modes de consommation tout en ayant les ressources et le savoir-faire pour dénicher les produits les plus exceptionnels qu’offrent les producteurs : tel est le défi de l’épicerie fine. Parmi les tendances prégnantes du moment, les enseignes sont toutes d’accord pour souligner l’importance grandissante du retour aux sources et de l’émergence des produits du terroir. “Avant la crise, les consommateurs étaient plutôt séduits par la cuisine facile, surtout à Paris, analyse Alexandre Boutoille. Suite à la crise nous avons observé un retour aux valeurs de la gastronomie française : cela s’est traduit par un engouement pour des produits bruts à cuisiner, ainsi qu’un développement des produits d’assaisonnement.” Analyse que partage Jean-Guillaume Marquaire chez Hédiard : “Nous avons observé une demande accrue d’un retour à des valeurs fortes comme l’authenticité.” Une demande de fond traduite par l’essor du bio ou de ce que l’on appelle le “nouveau terroir”. Cette évolution s’est accompagnée d’un envol très net du volet santé, avec ce que les analystes qualifient de “trend healthy” : les consommateurs se tournent ainsi vers le mieux manger, en achetant des produits bons pour leur santé et en privilégiant la provenance et la qualité des ingrédients et des recettes. “Les consommateurs portent une attention particulière à l’environnement et à leur propre bien-être, et cela passe désormais par la gastronomie”, confirme Alexandre Boutoille. Dans cet esprit, Fauchon développe par exemple des thés “bien-être” avec des composants minceur et beauté… “Nous proposons des produits également moins gras, moins sucrés et moins salés”, indique Isabelle Capron. Autre tendance émergente : le service traiteur. Qu’ils prennent le nom de “take away”, de prêt-à-manger ou encore de “snacking chic”, les plats à emporter deviennent le prêt-à-porter de l’épicerie fine, avec des recettes inédites. “Chez Hédiard ce service est développé depuis les années 1990, mais reste une activité saisonnière, qui connaît son essor lors des fêtes de fin d’année”, commente Jean-Guillaume Marquaire.

 

Le sourcing

Pour dénicher ces tendances et développer tous les jours de nouveaux services et produits, les équipes sont conséquentes. “Nous comptons plus de 370 salariés sur le site”, confirme Alexandre Boutoille. Avec en tout une soixantaine de métiers au sein de la maison. “Il est essentiel de montrer le savoir-faire de la Grande Epicerie, que ce soit par rapport à la sélection des produits et au savoir-faire des collaborateurs.” Pour ce faire, une armada de sélectionneurs, dégustateurs, équipes marketing et cuisiniers collabore. “En outre, nous voyageons le plus possible et participons à des salons internationaux afin de trouver de nouveaux produits, explique Alexandre Boutoille. Reste qu’il est difficile de mettre la main sur un produit exclusif face à la concurrence”, admet-il. Le sourcing, ou la recherche des producteurs et produits répondant le mieux aux exigences des épiceries fines sont devenus des pôles essentiels. Les chefs chez Fauchon sont ainsi formés dans des écoles de chefs, et travaillent avec des batteries de dégustateurs. Le directeur de la gastronomie à la Grande Epicerie, Jean-Jacques Massé, est meilleur ouvrier de France. Sous les ordres de ces chefs, les équipes élaborent et développent des recettes exclusives, propres à chaque maison. “Par ailleurs nous développons des gammes et produits spécifiques : nous avons par exemple une unité de conditionnement de thé pour maîtriser nos recettes de thé parfumé”, rappelle Isabelle Capron chez Fauchon. Chez Hédiard, fortement sollicité par les producteurs, un travail d’audit qualité méticuleux est mené à chaque demande, afin de déterminer lesquels de ces produits auront le privilège d’être distribués par la maison. Les épiceries fines ont ainsi le triple rôle de producteur, sélectionneur et éditeur.

 

Autre point commun des grandes enseignes : le choix très large qu’elles proposent. “Hédiard propose plus de 5 000 références, réparties selon de grands univers tels le fruit ou encore la cave”, explique par ailleurs Jean-Guillaume Marquaire. Quant à la Grande Epicerie, ce sont plus de 25 000 références qui sont présentées. Ainsi se côtoient au sein de l’enseigne des stands traditionnels qui mettent en avant un savoir-faire, comme la boucherie ou la boulangerie, et des stands d’épicerie fine tels que la confiserie ou les épices.

Autre paramètre essentiel : l’esthétique. Chez Fauchon on mise ainsi beaucoup sur la valeur ajoutée du packaging et de l’emballage, “la trace de la marque restante une fois le produit consommé”. L’épicerie fine porte également une attention particulière à la façon dont le produit est présenté dans les vitrines. “Nous proposons un voyage sensoriel, des produits d’exception dans un environnement d’exception avec un service de qualité.”

e-commerce, ou pas ?

images (10)L’importance et la richesse de l’environnement dans lequel sont proposés ces produits les ont d’ailleurs longtemps prédisposés au mode de distribution de l’alimentaire haut de gamme. D’où les nombreuses questions soulevées par la nouvelle voie offerte par l’e-commerce. Les enseignes d’épicerie fine sont en effet partagées sur ce sujet, oscillant entre une approche réfractaire et un enthousiasme réel face aux opportunités apportées par Internet. Ainsi à la Grande Epicerie, qui a lancé son site de vente en ligne il y a deux ans, on reconnaît volontiers qu’avec une sélection de produits limitée à 400 références, l’activité reste anecdotique. “Mais nous avons des projets de développement à l’avenir”, souligne Alexandre Boutoille. De même, chez Hédiard, Internet est loin d’être une priorité. “Par rapport à la tendance du marché, il s’agit encore d’un canal de distribution qui a besoin de temps pour arriver à maturité”, estime Jean-Guillaume Marquaire. Chez Fauchon, le positionnement est tout à fait différent. “L’une des expressions concrètes de la stratégie de luxe alimentaire contemporain est de s’adapter aux modes de consommation”, rappelle Isabelle Capron.

 

Il était impensable pour la marque d’ignorer l’e-commerce, qui est entre autres un canal idéal pour s’adresser à une nouvelle génération de clients. “Par ailleurs, étant donné que Fauchon n’est pas disponible partout en France, le site répondait à cette nécessité d’être présent.” Ainsi l’enseigne pratique le e-commerce de façon décomplexée avec 1 000 références en ligne, et un site qui connaît une croissance de 40 % et qui représente aujourd’hui 5 % du chiffre d’affaires du magasin de la Madeleine. “Par ailleurs la marque peut être perçue comme intimidante : l’idée du site Web est de fournir une expérience qualitative, tout en rendant plus abordable le luxe alimentaire”, souligne la directrice. Garder son exclusivité sans que la marque ne soit pour autant excluante : une vision de l’épicerie fine qui tente de s’adapter aux évolutions du marché et des consommateurs avec les mêmes armes que le secteur du luxe en général.

Source de l’article http://www.lenouveleconomiste.fr/lesdossiers/fauchon-hediard-etc-une-histoire-de-gout-12056/

 

 

Publié dans Epiceries gourmandes, FONDATEURS - PATRIMOINE, Paris | Pas de Commentaire »

ARBRES FRUITIERS A FRUITS PROPRES AUX BOISSONS FERMENTÉES

Posté par francesca7 le 29 janvier 2015

 

images (4)Les espèces principales qui appartiennent à ce groupe sont, en France, la vigne, le pommier et le poirier.

Vigne. Cet arbre paraît originaire de l’Asie comme la plupart de nos végétaux alimentaires les plus utiles. Dès la plus haute antiquité, on le trouvait à l’état sauvage en Sicile et en Italie ; mais ce furent les Phéniciens qui en introduisirent la culture, d’abord dans les îles de l’Archipel, dans la Grèce, puis en Sicile et en Italie. Nous voyons dans la Bible que la Palestine renfermait d’excellents vignobles, entre autres ceux de Sorec, de Sébama , de Jazer, d’Abel et de Chelbon. A l’époque de la guerre de Troie, les Grecs tiraient déjà un profit considérable de leurs vins, et particulièrement de ceux de Maronée, de Cos, de Candie, de Lesbos, de Smyrne et de Chio. En se rapprochant des contrées moins brûlantes, les produits de la vigne se sont progressivement améliorés. Le climat tempéré la France est assurément le plus favorable à la production des bons vins : aussi cette culture y a-t-elle pris un développement tel qu’elle occupe aujourd’hui une surface de 2 000 000 d’hectares, produit près de 40 000 000 d’hectolitres de vin, et occupe le second rang dans l’échelle des richesses territoriales de notre pays.

Il est probable que la vigne était assez anciennement cultivée chez les Gaulois, puisque Domitien en fit arracher tous les pieds, dans la crainte, dit-on, que la passion du vin n’attirât les Barbares. Probus et Julien réparèrent cet acte sauvage en faisant replanter la vigne dans les Gaules.

Quant au raisin de table, lorsqu’on le cultive en plein air dans le centre, et à plus forte raison dans le nord de la France, il n’acquiert souvent qu’une maturité imparfaite et une qualité médiocre, faute d’une chaleur suffisante et assez prolongée pendant l’été. Pour remédier aux circonstances défavorables résultant du climat, on cultive la vigne en treille, et on lui applique une série d’opérations qui ont pour résultat de rapprocher le terme de sa végétation annuelle.

C’est à Thomery, village situé à 8 kilomètres de Fontainebleau, que furent établies les premières treilles, il y a environ cent vingt ans, par un cultivateur appelé Charmeux. Les habitants du pays trouvèrent tant d’avantage à cette culture qu’ils l’étendirent peu à peu jusqu’au point où nous la voyons aujourd’hui. Elle occupe maintenant plus de 120 hectares, et produit, en moyenne, un millier de kilogrammes de raisin. Ce sont les excellents produits de ces treilles que l’on vend à Paris sous le nom de chasselas de Fontainebleau. Du reste, il existe, au château même de Fontainebleau, une treille de près de 1 400 mètres de longueur, qui fut créée il y a environ un siècle, et restaurée en 1804, sous la direction de M. Lelieur.

Le pommier commun et le poirier commun ont une importance presque aussi grande que celle de la vigne ; un grand nombre de nos départements trouvent dans leurs abondantes récoltes des produits alimentaires bien précieux, tant pour la table que pour les boissons (cidre, poiré) que l’on en extrait. Ils donnent un bois très recherché, soit pour le chauffage, soit pour la gravure en relief, la menuiserie et l’ébénisterie. On peut affirmer, d’après les divers auteurs qui se sont occupés de ces recherches, que ces deux arbres ont été trouvés à l’état sauvage, tant dans les parties tempérées de l’Asie que dans celles de l’Afrique et de l’Europe.

Quant à la préparation d’une boisson fermentée avec les dit pommier et du poirier, elle parait remonter à la plus haute antiquité dans l’Asie mineure et en Afrique. Les Hébreux l’appelaient sichar, nom que la Vulgate a traduit par celui de sicera, qui a une certaine ressemblance avec celui de cidre. Il paraît que les Grecs et les Romains ont aussi fait du vin de pomme. Dès 587 on voit, d’après Fortunat de Poitiers, le jus fermenté de la pomme et de la poire apparaître sur la table d’une reine de France, sainte Radégonde. Il est probable que l’on en fabriquait depuis longtemps en Gaule. Suivant le savant Huet, évêque d’Avranches, les Normands ont appris cet art des Basques, avec lesquels la grande pêche côtière les mettait en relation. Ce qui est certain, c’est que, dans les provinces du nord de l’Espagne, la culture des arbres à cidre est encore très développée aujourd’hui. Les Capitulaires de Charlemagne mettent au nombre des métiers ordinaires celui de cicerator, ou faiseur de cidre.

La culture des fruits à cidre a presque entièrement atteint, en France, le développement dont elle était susceptible. Arrêtée vers le sud par la culture de la vigne, et vers le nord par la rigueur de la température, elle s’est établie sur une zone du centre de la France et celui de l’extrême nord, où l’orge et le houblon fournissent aux habitants les éléments d’une autre boisson fermentée, la bière.

D’après M. Odolant-Desnos, 36 départements s’occupent de la fabrication du cidre et du poiré. Ils en produisent plus de 8 millions et demi d’hectolitres, qui ont une valeur réelle de plus de 64 millions de francs.

La culture du poirier comme arbre à fruits de table paraît être presque aussi ancienne que celle du poirier à cidre, On sait, en effet, que les Romains cultivaient trente-six variétés de poires dont plusieurs font encore partie de nos collections, mais sous d’autres noms. Une partie notable des noms que portent les diverses variétés de poires sont ceux des localités d’où elles proviennent, ou des individus qui les ont fait connaître. Ainsi la poire de Saint-Germain aurait été trouvée dans la forêt de ce nom ; la virgouleuse vient du village de Virgoulée, près de Limoges ; le bon-chrétien nous a été donné par François de Paule :

L’humble François de Paule était, par excellence
Chez nous nommé le bon chrétien ;
Et le fruit dont le saint fit part à notre France
De ce nom emprunta le sien.

images (6)Quant au pommier, il est souvent question de son fruit dans l’histoire sacrée et dans l’histoire profane. Les hommes les plus célèbres de l’ancienne Rome ne dédaignèrent pas sa culture, et, parmi les vingt variétés que l’on y cultivait, les noms de manliennes, declaudiennes, d’appiennes, indiquaient les personnages qui les avaient fait connaître. La pomme d’api a, sans doute, perpétué jusque chez nous le nom d’un de ces patriciens.

LES FRUITS A PÉPINS
(poiriers, cognassiers, pommiers, orangers, citronniers, grenadiers)

Le cognassier est encore un des arbres fruitiers dont la culture est la plus ancienne. Son nom, chez les anciens (Cydonia) est tiré de celui de la ville de Cydonie, en Crète, près de laquelle il croissait spontanément. Les Grecs avaient dédié son fruit à Vénus, et en décoraient les temples de Chypre et de Paphos. Pline et Virgile font l’éloge de cet arbre, dont les Romains paraissent avoir possédé des variétés moins âpres que celles que nous connaissons. Aujourd’hui on cultive le cognassier surtout pour en obtenir de jeunes sujets destinés à recevoir la greffe d’autres espèces, et notamment du poirier. Toutefois on le cultive encore comme arbre fruitier dans quelques localités du centre et du midi de la France. Dans ces contrées, les fruits sont confits, ou bien on en forme diverses sortes de conserves connues sous les noms de cotignac ou codognac, de pâte de coing, de gelée de coing, etc., et qui sont aussi saines qu’agréables. Les pépins de coing sont également employés à divers usages, à cause du mucilage abondant qui recouvre leur surface.

La célébrité des orangers comme arbres fruitiers remonte aux siècles héroïques et fabuleux. Si l’on se reporte aux temps historiques, on voit, d’après M. de Sacy, que l’oranger à fruit amer, ou bigaradier, a été apporté de l’Inde postérieurement à l’an 300 de l’hégire ; qu’il se répandit d’abord en Syrie, en Palestine, puis en Egypte. Suivant Ebn-el-Awam, cet arbre était cultivé à Séville vers la fin du douzième siècle. Nicolaüs Specialis assure que, dans l’année 1150, il embellissait les jardins de la Sicile. Enfin on sait qu’en 1336 le bigaradier était un objet de commerce dans la ville de Nice.

L’oranger à fruit doux croît spontanément dans les provinces méridienales de la Chine, à Amboine, aux îles Marianes et dans toutes celles de l’océan Pacifique. On attribue généralement son introduction en Europe aux Portugais. Gallesio affirme, toutefois, que cet arbre a été introduit de l’Arabie dans la Grèce et dans les îles de l’Archipel, d’où il a été transporté dans toute l’Italie.

D’après Théophraste, le citronnier ou cédratier existait en Perse et dans la Médie dès la plus haute antiquité, il est passé de là dans les jardins de Babylone, dans ceux de la Palestine ; puis en Grèce, en Sardaigne, en Corse, et sur tout le littoral de la Méditerranée. Il formait, dès la fin du deuxième siècle de l’ère vulgaire, un objet d’agrément et d’utilité dans l’Europe méridionale. Son introduction dans les Gaules paraît devoir être attribuée aux Phocéens, lors de la fondation de Marseille.

Le limonier croît spontanément dans la partie de l’Inde située au delà du Gange, d’où il a été successivement répandu par les Arabes dans toutes les contrées qu’ils soumirent à leur domination. Les croisés le trouvèrent en Syrie et en Palestine vers la fin du onzième siècle, et le rapportèrent en Sicile et en Italie.

Les diverses espèces d’orangers sont des arbres qui, dans le midi de l’Europe, peuvent atteindre une hauteur de huit à neuf mètres. Naguère encore ils étaient l’objet d’une culture assez importante, soit pour leurs feuilles employées sous forme d’infusion, soit pour leurs fleurs dont on fait l’eau de fleurs d’oranger, soit enfin pour leurs fruits qui sont servis sur nos tables, et dont on extrait aussi des huiles essentielles et de l’acide citrique.

Mais depuis peu de temps une maladie spéciale, dont la cause est complètement ignorée, a envahi les orangers de la plaine d’ Hyères, et en a fait succomber plus des trois quarts. La plupart de ceux qui survivent sont atteints de la maladie et périront avant un an ou deux. Dans toute cette plaine, qui a une étendue d’environ 68 hectares, et qui, régulièrement plantée à 4 mètres en tous sens, comprend 42 800 pieds d’orangers de tout âge, on en compterait à peine un dixième tout à fait sains. L’opinion générale des agriculteurs est que ce faible reste aura le sort des autres. Depuis deux ans, ces arbres leur servent de bois de chauffage.

La culture de l’oranger disparaîtra bientôt de la plaine d’Hyères, si le mal continue ses ravages le remède à lui opposer ne saurait être immédiat. Il est impossible de replanter maintenant ; quelques propriétaires l’ont tenté, et déjà leurs jeunes arbres périssent attaqués de la maladie. Il est nécessaire qu’un certain laps de temps s’écoule avant que l’on songe à mettre de nouveaux orangers à la place des anciens. M.-V. Rendu, inspecteur général de l’agriculture, auquel nous empruntons ces détails, a décrit avec soin les deux maladies distinctes dont les orangers d’Hyères lui paraissent atteints. Il pense que les germes pestilentiels de ces maladies doivent être détournés au moyen d’un changement radical de culture. « Transformer en prairies arrosables les jardins d’oranger, ou les convertir en jardins fruitier ou maraîchers, dont les produits s’élèveraient à plus de 600000 francs par an à Hyères, serait, dit-il, une bonne opération. »

images (7)Originaire de l’ancienne Carthage, d’où il fut importé en Italie par les Romains, lors des guerres puniques, le grenadier s’est répandu dans tout le midi de l’Europe, où il est aujourd’hui cultivé comme arbre d’ornement, pour faire des haies d’une grande solidité, on comme arbre fruitier, à cause de la saveur douce, légèrement acidule, de la pulpe qui entoure chacune des semences.

Le grenadier supporte difficilement les hivers du nord de la France. Il peut fleurir et fructifier dans le centre, s’il est placé en espalier, aux expositions les plus chaudes ; mais ses fruits ne mûrissent complètement que dans le midi.

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Au Prieuré de Saint-Thibault

Posté par francesca7 le 29 janvier 2015

 

250px-Prieuré_Saint-Thibault_-_Voûte_du_choeur_-1Situé dans l’Auxois, à proximité de Vitteaux et sur le territoire de la commune du même nom, le prieuré de Saint Thibault est un témoignage du développement monastique en Bourgogne durant les xie, xiiie et xive siècles. L’église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.

Historique

Créé à la fin du xie siècle et dédié à Notre Dame, le prieuré de Saint-Thibault-en-Auxois naît de l’abbaye bénédictine Saint-Rigaud, de type érémitique, sise dans le Brionnais. Celle-ci, par la médiation de l’évêque d’Autun, Aganon de Mont Saint Jean, fut fondée en 1071 sur un ermitage déjà existant, par la bulle du cardinal Pierre Damien au nom du pape Alexandre II, deux partisans actifs de la réforme grégorienne. Les partenaires laïcs en furent les seigneurs locaux de la famille des Bosonides, souche parentale de Saint Thibault, très présente dans la région (Abbaye de Charlieu, Autun). Fondation confirmée quelques années plus tard par Grégoire VII, le réformateur de l’Eglise du xie siècle. En 1251 Innocent IV assouplit la Règle de l’abbaye érémitique.

Le plus ancien texte conservé concernant le prieuré de Saint-Thibault, en Auxois, date de 1249. On ne sait rien de précis sur la translation dans cet Auxois giboyeux du xiiie siècle des reliques de Saint Thibaut (ouThibaut de Provins), jeune saint du xie siècle de Champagne bourguignonne, ni à quelle date exacte celles-ci arrivèrent là (deux côtes) ni par qui elles furent apportées pour honorer le prieuré Notre-Dame de Fontaine, près saint-Beury, en Auxois, pour faire démarrer un pèlerinage d’envergure (changement de nom du village en « Saint-Thibault ») par le culte rendu à ce célèbre guérisseur thaumaturge, comme aux Blaise de Sébaste, Gilles l’Ermite, saint-Beury, autres célébrités du sanctuaire qui attiraient là, sur la route de Compostelle, foules, pélerins, ménestrels . Ce sont les éléments du décor de l’extraordinaire église prieurale actuelle Notre-Dame de Saint-Thibault qui permettent de supposer que la dédicace de celle-ci fut adressée à ce damoiseau de la famille de Champagne, pèlerin de Compostelle, ermite, jeune prêtre, jeune moinecamaldule la dernière année de sa vie (1066), canonisé en 1073 par le pape Alexandre II à la demande du Cardinal Pierre Damien, ces deux hommes contemporains de saint Thibault, dont ils connaissaient l’apostolat dans l’ermitage de Vicence (Italie). Et, au même moment, le bourguignon Hugues de Semur-en-Brionnais, l’abbé de Cluny, pouvait jeter un regard amusé sur la jeune abbaye Saint-Rigaud, sa voisine toute fraîche émoulue, en même temps que sur le minuscule prieuré de Fontaine près Saint-Beury, chez les Comtes de Thil, que celle-ci venait juste de fonder au-delà d’Autun, en Auxois, et dont il ne pouvait prévoir, ni même se figurer, le long destin que celui-ci allait être appelé à jouer au long du millénaire, et même outre …

Image illustrative de l'article Prieuré de Saint-ThibaultOnt été conservés des legs faits au prieuré. En 1257, Hugues de Quincy, vicomte de Tonnerre, fait un leg de 40 sous, en 1263, Jean de La Roche-en-Brenil promet 100 sous, puis un autre membre de sa famille fait un don de 5 sous par an. En 1298, c’est le duc de Bourgogne, Robert II, qui prévoit un legs de 100 livres. Guillaume de Bourgogne-Montagu lègue 60 sous viennois en 1299. Puis en 1323, la duchesse Agnès de France prévoit de donner 100 sous dijonnais.

La seigneurie de Fontaine-Saint Thibault appartenait à une branche de la maison de Thil, mais en 1270, Hugues de Thil l’engage pour 1000 livres au duc de Bourgogne alors régnant Hugues IV (1218-1272), sûrement l’initiateur du mouvement pèlerin à saint Thibault avec son épouse Béatrice de Champagne, fille de Thibaut le Chansonnier, comte de Champagne et roi de Navarre. Les ducs en resteront les seigneurs jusqu’en 1310. C’est surtout la noblesse locale qui participa à sa construction après les ducs de Bourgogne. On a d’autres documents mentionnant des dons de la famille ducale en 1345, 1372, 1375.

Le prieuré bénéficie donc à l’origine du soutien des puissants seigneurs de Thil et connaît, à partir du xiiie siècle, une réelle importance avec l’arrivée de reliques de Saint Thibaut de Provins, qui en font le lieu d’un pèlerinage réputé, remarquablement enjolivé et développé par l’architecture, la sculpture et la peinture de l’église prieurale à partir de 1272 par le duc de Bourgogne Robert II (1272-1306), fils d’Hugues IV, son épouse Agnès fille de Saint Louis et leur descendance directe.

Ces différentes dates permettent de préciser les campagnes de construction du bâtiment tel qu’il subsiste :

  • bras nord du transept, vers 1200,
  • portail nord, vers 1260,
  • chapelle Saint-Gilles sur le bras nord du transept, vers 1290,
  • chœur, au début du xive siècle,
  • prolongement d’une travée droite de la chapelle Saint-Gilles vers le transept et les voûtes du chœur, au xve siècle,
  • reconstruction de la nef et du clocher au xviiie siècle.

Son essor décline au xive siècle, du fait des difficultés financières de l’abbaye mère et des troubles de la guerre de Cent Ans. Au xve siècle, il n’y a aucune trace de donation. Puis, à partir de 1540, le prieuré est déserté et l’église sert pour le service paroissial.

Au Prieuré de Saint-Thibault dans EGLISES DE FRANCE 1024px-Saint-Thibault_-_Retable_2La décadence s’accélère avec l’instauration de la commende au xvie siècle. En 1616, des réparations sont nécessaires. Des réparations sont faites en 1682. Puis un orage détruit la charpente et les vitraux du chœur en 1701. En 1712, une partie de la nef s’écroule ne laissant couverts que le chœur et le sanctuaire. En 1723, on commence à entreprendre la restauration de l’église sous la direction de Charles Élie Le Jolivet, architecte et voyer de Dijon, grâce aux résultats d’une loterie. Un incendie se déclare en 1728, l’effondrement d’une autre partie de la nef en 1734. Finalement, en 1736, le clocher s’effondre. Jolivet propose alors de démolir le prieuré et d’en reconstruire un nouveau.
C’est le prieur de l’époque, Charles-François Piget, qui refuse de démolir et souhaite garder les anciennes parties subsistantes. Un autre architecte est alors choisi : Jean-Baptiste Caristie, de Saulieu. Le devis des travaux est présenté en 1748 à l’intendant de Bourgogne qui l’accepte en 1750. Le premier acompte est payé en 1752. Il conserve le chœur, la chapelle Saint-Gilles sur le bras nord du transept, le portail et reconstruit la nef et le clocher.

Remarqué par Prosper Mérimée, le prieuré fait l’objet d’une restauration en 1844 par Eugène Viollet-le-Duc. Les travaux sont faits entre 1848 et 1850.

Une nouvelle restauration de l’église a eu lieu en 2010 et 2011 sur l’extérieur du chœur. La toiture est refaite et les murs sont nettoyés.

Architecture

L’église comporte sur le côté nord un remarquable portail du xiiie siècle, avec une statue de saint Thibaut en son centre, revêtu d’habits sacerdotaux, surmontée de scènes de la vie de la Vierge (Dormition, Assomption, Couronnement). Les quatre statues qui l’encadrent sont identifiées comme étant des représentations de l’adolescent Thibault, de son mentor Gauthier, de sa mère Willa et de son arrière-grand-oncle Thibault, archevêque de Vienne (957-1101), qui prophétisa très à l’avance la naissance du saint (lecture de droite à gauche). Les niches du bas, dégradées, ont pu représenter au xiiie siècle et suivants la famille ducale de Bourgogne qui lança la construction de la nouvelle Prieurale, dédiée à saint Thibault, l’actuelle, c’est-à-dire les ducs Hugues IV et Robert II et leurs épouses respectives Béatrice de Champagne et Agnès de France.

L’abside de la nef, datant de la fin du xiiie siècle, est un chef d’œuvre du style gothique avec quatre élévations décorées de fines colonnettes.

L’autel est surmonté de retables en bois du xive siècle. Un gisant du xiiie siècle est identifié comme celui de Guy de Thil.

La chapelle Saint-Gilles abrite une grande chasse de saint Thibaut du xive siècle, qui a notamment connu les dévotions de la reine Jeanne, épouse de Jean le Bon, et de la duchesse de Bourgogne Marguerite.

 

 

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Papier d’Arménie, laissez parler la p’tite fumée

Posté par francesca7 le 27 janvier 2015

 
 
250px-Papier_d'ArménieMontrouge. Par beau temps on se repère à l’odeur. Les effluves sucrés, épicés et poivrés conduisent jusqu’à une rue tranquille de Montrouge aux portes de Paris, d’où sort depuis 1885 le Papier d’Arménie.

Car cette petite feuille parfumée 100% Made in France, qui libère tout son esprit en se consumant, ne doit à l’Arménie que son nom – et un petit supplément d’âme inscrit à jamais dans un refrain écrit par Serge Gainsbourg et chanté par Régine.

La recette, tenue secrète (elle est enfermée dans un coffre-fort), évoque les longues caravanes et les grands voyageurs sur la Route de la Soie, aux confins des empires d’Europe et d’Asie, autant que les armoires de grand-mère. Un répertoire exotique et familier à la fois. C’est l’arrière-petite-fille du créateur, Mireille Schvartz, qui veille aujourd’hui au destin singulier du « petit papier ». « Le benjoin », lâche-t-elle pour qualifier la note dominante du papier d’Arménie.

Tout juste consent-elle à citer encore « la vanille », en passant devant les cuves où macère la formule magique imaginée par Henri Rivier, pharmacien voyageur, associé à l’époque à un autre curieux, Auguste Ponsot, qui l’avait entraîné à l’aventure dans les monts d’Arménie. « Ils en ont rapporté le souvenir de ces résines qui brûlaient dans les maisons arméniennes pour les désinfecter », raconte son héritière.

Les petits cahiers rouge foncé de l’arrière-grand-père gardent la mémoire des premiers essais, consignés d’une écriture serrée. Les formules raturées attestent des nombreuses corrections pour parvenir au produit rêvé. Plus tard les deux hommes vont se séparer, mais Henri Vivier va poursuivre l’aventure et trouver de nouvelles déclinaisons, Papier d’Orient, Papier Suprême et Papier Souverain. Il lança aussi des boissons aux fruits, les « Naranjina, essences et jus de fruits » avant de passer aux masques à gaz pendant la Première Guerre mondiale.

Mais seul le Papier d’Arménie a trouvé un destin à travers les siècles, toujours fabriqué selon les préceptes de son inventeur, comme au premier jour. Tout est question de temps dans la tiédeur des ateliers de Montrouge.

Le benjoin
Le benjoin, une résine tirée du Styrax et importée du Laos, macère dans l’alcool à 90°C pendant deux à trois mois. De même pour la formule exclusive composée de « vanille et autres parfums », glisse rapidement Mireille Schvartz, qui infuse simultanément dans des cuves séparées. Ensuite les deux jus sont mélangés et restent en cuve pour quelques semaines supplémentaires.

Seule concession à la modernité, les antiques cuves de cuivre ont cédé la place aux cuves d’inox. En sort un jus brun-rouge, comme caramélisé, « sauvage et fauve » aurait dit Baudelaire s’il l’avait croisé.

Les feuilles buvard sont alors mises à tremper dans la solution une douzaine d’heures au moins (d’où leur teinte), plus si nécessaire, séchées, compressées avant d’être massicotées et pliées en petits carnets de douze feuillets prédécoupés. « A chaque étape on prend le temps », note la patronne : six mois se passent au minimum avant la mise en vente. Un véritable produit de luxe.

L’unique « Arménien » de la bande rejoint l’aventure en 2006 : le parfumeur Francis Kurkdjian (né à Grasse, en bon parfumeur) se présente à l’occasion de l’Année de l’Arménie en France en 2006 et propose une édition spéciale habillée de bleu, rehaussée de myrrhe et d’encens, légèrement boisée. Le succès est immédiat. Pour le coup, « c’est lui qui garde le secret de cette formule » inscrite finalement au catalogue maison.

téléchargementEn 2009, Kurkdjian suggère une version du papier à « La Rose », enrichie d’huiles essentielles de roses cueillies en Iran et en Turquie. Le parfumeur va ensuite se charger de l’adaptation des bougies déclinées pour les trois familles de Papier d’Arménie : « Le benjoin était trop lourd pour la cire, il lui a fallu reconstituer le parfum de la formule », note la directrice avec une pointe d’admiration.

Quand Mireille Schvartz est arrivée en 1993 en succession de sa mère, 4e génération aux commandes, l’entreprise était en train de mourir. « On vendait 250.000 carnets par an, on en fait plus de 2 millions ». Sous sa direction, le Papier d’Arménie a reconquis les cœurs. Aujourd’hui « la plus vieille entreprise de Montrouge » (le brevet trône, encadré dans l’entrée) emploie onze personnes. Mais seules deux en connaissent la formule secrète : la patronne et son chef d’atelier.

(Source : 20 Minutes)Accédez à l’article source

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Des chats de gouttières partout

Posté par francesca7 le 27 janvier 2015

 

220px-DachhaseLe chat de gouttière vit de façon plus ou moins indépendante des humains mais il se distingue du chat errant, ou chat haret, qui est retourné tout à fait à l’état sauvage.

Le chat de maison est souvent confondu avec le chat de race european shorthair, plus communément appelé européen. Il existe en Europe de nombreux chats de gouttière dont la morphologie ressemble à celle de l’european shorthair pour les néophytes. Cette confusion se retrouve pour d’autres races, un chat gris uni étant improprement appelé« chartreux » ou un colour point « siamois ».

Les chats aiment se promener sur les hauteurs. Il n’est pas rare que des chats se promènent, se rencontrent, voire copulent dans lesgouttières des maisons. Les chatons nés de ces rencontres, dont on ne connaît pas le père, ont pris le nom de chat de gouttière.

Par extension on appelle chat de gouttière tout chat dont on ne connaît pas avec certitude les ascendants.

Les origines du chat de gouttière sont celles du chat domestique de façon générale. On ne connaît pas de façon certaine l’origine du chat domestique actuel mais il est probablement le fruit de croisement entre le chat orné asiatique, le chat sauvage africain puis le chat sauvage européen.

Le nom « chat de gouttière » était utilisé par les parisiens pour désigner les chats errants se promenant sur les toits.

Aujourd’hui, en France, la grande majorité des foyers ayant des chats possèdent des chats de gouttière.

Ils sont également autorisés à participer aux expositions sous conditions. Il faut qu’ils soient neutrés (Stérilisation ou castration) et enregistrés auprès d’une association.

Aucun standard n’existe pour le chat de gouttière puisqu’il n’est pas une race et donc n’a aucune caractéristique physique particulière. Toutes les tailles, robes, couleur et variétés existent.

 Il n’existe pas non plus de caractère commun aux chats de gouttière. Il est principalement influencé par les conditions de vie, d’éducation et de sevrage. 

Un chat de gouttière ou chat de maison est un chat domestique qui n’a pas de race précise. Le chat de gouttière est comparable par analogie au chien bâtard.

CHAT

A LA RECHERCHE D’UN CHEZ-SOI PUBLIC

Au café de Margaux, «on n’est pas dans le « tout chat ».» Canapés cosy, lumières tamisées, chocolat chaud (du vrai, du lourd, «avec du lait et du chocolat fondu» dixit Margaux). Ambiance intimiste et réconfortante. Un peu comme à la maison finalement. «On retrouve l’esprit de ces cafés, comme Starbucks, où l’on veut retrouver l’esprit familier de notre intérieur mais dans un lieu public», analyse Jérôme Michalon, chercheur au Centre Max Weber à Saint-Etienne et spécialiste des relations humain-animal. «En ville, on n’a ni le temps ni l’espace pour s’occuper d’un chat, mais beaucoup le souhaiteraient. En venant dans ce type d’établissements on a l’intérieur idéal pendant une heure.» D’ailleurs sur son site, le Café des chats ne s’en cache pas, il veut offrir à ses clients un refuge temporaire à la jungle parisienne. Le parallèle avec les bars à sieste est tentant.

Les chats comme objet de notre bien-être ? C’est la source d’une pétition circulant sur Internet, ainsi que les reproches faits, plus tôt dans la semaine, par la Fondation Bardot. Si Margaux s’en défend de façon catégorique, pour Jérôme Michalon «ce n’est pas parce qu’il y a objectification qu’il y a dégradation» de l’animal. L’association Stéphane Lamart soulève quant à elle une autre critique : utiliser les chats pour appâter la clientèle. «Dans ce cas, le chat est public donc la relation de base entre l’humain et l’animal est mercantile, concède le chercheur stéphanois. Il y a sectorisation de la vie du félin. Les coulisses ne font pas partie du concept. Là on va juste caresser les chats ou les observer.» Et pour cause. L’expérience qui implique de changer la litière de Khaleesi, entre la quiche lorraine et le café, attirerait sans doute bien peu d’amateurs.

source : http://www.liberation.fr 

 

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EXPRESSION ETRE A LA MERCI

Posté par francesca7 le 24 janvier 2015

 

imagesLe mot « merci« , qu’il est si difficile d’inculquer aux petits enfants, a une histoire curieuse.

« Mercy – dit Furetière – se dit aussi en parlant de ce qui est abandonné au pouvoir, à la discrétion, à la vengeance d’autrui. Une ville prise d’assaut et à la mercy des soldats ».

La merci fut débord une faveur, une récompense. Cela lui vient de son origine latine : « mercedem, d’abot « salaire » puis « prix ». Celui qui vous « tient à sa merci » est donc celui qui « fixe son prix » pour votre libération. La faveur devient extrême lorsque l’individu qui vous amis son couteau sur la gorge le retire au lieu de l’enfoncer, vous laissant ainsi la vie sauve, et le soin de vous confondre en gratitude pour se clémence et sa magnanimité. C’est la grâce accordée, généralement contre une petite ristourne financière. Un combat sans merci, au contraire, est un combat à mort, où le vainqueur ira au bout de ses intentions.

Par le sien Dieu, qu’il ait merci de moi

di t La Chanson de Roland (XIè), et Grimbert le blaireau, plaidant pour son cousin Renart, s’adresse au lion en ces termes :

Ha ! gentix rois, frans debonaire,

car metez pais en cest affaires,

si aiez de Renart merci.

 

C’est la même requête que fait François Villon trois siècles plus tard :

N’ayez les cuers contre nous endurcis,

car, se pitié de nous povres avez

Dieu en aura plus tost de vous mercis.

 

Dans cette lignée préciément, la vieille expression Dieu Merci signifie « par la merci de Dieu », c’est-à-dire « par la grâce miséricordieuse de Notre Seigneur Dieu » ou quelque chose d’approchant. « Il a fait beau temps, Dieu merci », n’est pas un remerciement, mais simplement un commentaire d’inspiration pré-météorologique.

Quant au merci de politesse, il a pris racine dès le XIVè siècle dans des phrases comme : « Sire, vous me faites grant honneur, la vostre merci »… Il s’est installé sous la forme « grand merci » à partir du XVIè, époque où « grand » était encore à la fois masculin et féminin (d’où la grand-mère, la mère-grand, la grand-route, etc). La grand merci a suivi l’évolution de son adjectif grand pour devenir avant de se séparer de lui, un grand merci masculin.

En devenant la formule banale, le merci « tout court » semble d’ailleurs s’être raccourci comme à regret ; « Merci qui ?… Hein ? Merci mon chien ?… Il a l’air de traîner dans la conscience des mères comme un remords étymologique … Merci Madame ! – Voilà qui est mieux ! Merci de madame ; on retombe ainsi par-delà les siècles sur « la vostre merci », le point de départ.

Il est intéressant de noter également que le « non merci » du refus a gardé de ses origines un curieux accent de prière – Voulez-vous une raclé de coups de bâton ? – Non merci – Non merci…. Grâce ! Epargnez-moi !…

Naturellement les petits enfants ne connaissent pas toutes ces subtilités, mais je crois qu’ils sentent, par un curieux instinct linguistique de débutants, que le mot les oblige chaque fois à ravaler un millénaire d’humiliations et d’implorations piteuses … Ils savent aussi, dans leur grande faiblesse, qu’ils sont « à la merci » d’une lourde baffe maternelle s’ils n’exécutent pas bien net et bien haut leur action de grâces !

issu du livre : « La puce à l’Oreille » aux éditions Stock 1978

 

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LA Fête de la Nature

Posté par francesca7 le 24 janvier 2015

res_fete-de-la-nature2

 
Créée en 2007 sur l’initiative du Comité Français de l’Union Internationale de Conservation de la Nature et du magazine Terre Sauvage avec pour l’objectif de, tous ensemble, célébrer la nature chaque année, la Fête de la nature, ce sont 5 jours de manifestations gratuites au contact direct de la nature, pour permettre à tous les publics de la découvrir ou la re découvrir

Des milliers de manifestations sont ainsi organisées par les associations de conservation et d’éducation à la nature, les collectivités locales, les établissements scolaires, les entreprises, les particuliers… sur tout le territoire français, en métropole et en Outre-mer, dans les villes comme à la campagne, mais aussi en Suisse, au Portugal, aux Pays-Bas.

La Fête de la Nature se déroule chaque année au mois de mai, à une date proche (sauf exception) du 22 mai, date de la journée internationale de la biodiversité.

Depuis 2009, la Fête de la nature est coordonnée en France par l’association éponyme, qui rassemble l’ensemble des organisateurs nationaux et partenaires de l’événement et œuvre pour accompagner les organisateurs de manifestation et porter la communication nationale de l’événement.

2013, cherchons les petites bêtes !
Pour sa 7e édition, la Fête de la Nature propose de porter le regard sur les petites bêtes en tous genres. Elles sautent, elles rampent, elles volent, elles se cachent dans les maisons, dans les herbes, dans le sol, sous les algues, dans les fissures… A vos loupes ! Pour partir à la recherche des plus petits des animaux.

Peu ou mal connus, les insectes et autres petites bêtes sont les véritables architectes et jardiniers de la nature. On est parfois loin de se douter de l’incroyable diversité des espèces dont abondent les différents milieux et des services primordiaux qu’ils nous rendent.

Parce que certaines sont de vrais bijoux : les cétoines vert métallisé, dans les fleurs de cerisiers ou dans les roses, les agrions aux ailes mordorées… Parce qu’il y a parmi elles des champions aux performances incroyables : comment le gosier du troglodyte, ce tout petit oiseau rond à la queue dressée qui se perche au ras du sol, est-il capable de produire un chant aussi puissant ? Comment font les argyronètes, ces araignées aux longues pattes, pour respirer dans leur bulle d’air accrochée aux plantes aquatiques sous la surface de la mare ?

Si les petites bêtes méritent que nous fassions attention à elles, c’est surtout à cause du rôle qu’elles jouent dans tout le fonctionnement de la nature, autour de nous. Ces petites bêtes participent à une multiplicité d’échanges, d’entraides avec les autres formes du vivant, sur terre, dans la mer…

Le Journal de la Fête
Réalisé par la rédaction du magazine Terre Sauvage, le Journal de la Fête de la Nature présente, en 8 pages, les ingrédients qui font l’événement 2013 : sélection officielle de manifestations, portraits de petites bêtes stars de l’édition 2013, témoignages d’acteurs de tous horizons… L’édition nationale est complétée par une édition francilienne réalisée avec Natureparif, partenaire en région de la Fête de la Nature.

Renseignements pratiques : 
Association Fête de la Nature :
26 rue Geoffroy Saint-Hilaire – 75005 Paris
Tél. 06 72 95 25 12
Web : http://www.fetedelanature.com
Facebook : http://www.facebook.com/lafetedelanature

(Source : Association Fête de la Nature)

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L’Eléphant de la Bastille

Posté par francesca7 le 22 janvier 2015

 

téléchargement (2)S’il fut question, au lendemain de la Révolution française, d’élever place de la Bastille un monument commémoratif à la place de la vieille forteresse, c’est Napoléon qui opta en 1810 pour le projet d’y dresser un éléphant, dont l’Empire n’accouchera pas et auquel on préférera une colonne « des immortelles journées » de juillet 1830

Des préoccupations plus graves faisant ajourner le projet ajournèrent le projet d’implantation d’un monument en lieu et place de la défunte prison, Napoléon le reprit et voulut y ériger l’Arc de Triomphe de la Grande-Armée, avant que l’Institut ne l’en dissuadât : dans une lettre écrite de Saint-Cloud le 9 mai 1806 à Champagny – ministre de l’Intérieur de 1804 à 1807 –, Napoléon explique qu’ « après toutes les difficultés qu’il y a à placer l’Arc de Triomphe sur la place de la Bastille, (il consent) qu’il soit placé du côté de la grille de Chaillot, à l’Étoile, sauf à remplacer l’Arc de Triomphe sur la place de la Bastille par une belle fontaine, pareille à celle qu’on va établir sur la place de la Concorde. »

La pensée de l’empereur se précise dans le décret du 9 février 1810 : « Il sera élevé sur la place de la Bastille, une fontaine de la forme d’un éléphant en bronze, fondu avec les canons pris sur les Espagnols insurgés ; cet éléphant sera chargé d’une tour et sera tel que s’en servaient les anciens ; l’eau jaillira de sa trompe. Les mesures seront prises de manière que cet éléphant soit terminé et découvert au plus tard le 2 décembre 1811. » Napoléon ignorait, semble-t-il, le projet de Ribart en 1758 : « L’éléphant triomphal, grand kiosque à la gloire du roi (Louis XV) ».

Faut-il penser, avec Gourlier, que « lors de son entrée à Berlin, il aurait été frappé d’une pendule composée sur ce motif, et placée dans le cabinet du roi de Prusse ? » Il est plus naturel de voir dans ce monument un souvenir de la campagne d’Orient, une allusion à des rêves de conquêtes aux Indes, et une réminiscence classique. Voici, à ce sujet, une autre lettre de Napoléon, en date du 21 décembre 1808 : « Monsieur Cretet (ministre de l’Intérieur de 1807 à 1809, posa la première pierre de la fontaine, le 2 décembre 1808), j’ai vu par les journaux que vous avez posé la première pierre de la fontaine de la Bastille. Je suppose que l’éléphant sera au milieu d’un vaste bassin rempli d’eau, qu’il sera très beau et dans de telles dimensions qu’on pourra entrer dans la tour qu’il portera. Qu’on voie comme les anciens les plaçaient et de quelle manière ils se servaient des éléphants. Envoyez-moi le plan de cette fontaine. » Il recommande ensuite que les architectes « se mettent d’accord avec les antiquaires et les savants ».

A l’Institut, les avis étaient divisés sur ce nouveau projet. Denon l’approuvait, Fontaine le combattait. Les travaux furent cependant commencés dès 1806, sous la direction de l’architecte Cellérier. Alavoine, qui le remplaça en 1808, s’adjoignit le sculpteur Pierre-Charles Bridan et lui fit exécuter en plâtre un modèle de l’éléphant, qui mesurait 50 pieds de long et 45 de haut. Un décret du 24 février 1811 ordonna d’employer au monument les canons pris dans la campagne de Friedland. On allait entreprendre la fonte, quand survint la Restauration. L’éléphant, emblème impérial, fut aussitôt condamné. Le 4 juillet 1815, le ministre de l’Intérieur ordonna à Alavoine de suspendre les travaux, et à Bridan de lui soumettre de nouveaux projets pour l’embellissement de la place de la Bastille, devenue place Saint-Antoine. Bridan proposa successivement :

1. L’enlèvement d’Europe par Jupiter, entourés de l’Amour, qui les conduit, et d’un triton, qui annonce aux habitants de la mer leur bonheur.
2. Latone, avec ses deux enfants, changeant des paysans en grenouilles, pour l’avoir empêchée de se désaltérer.
3. Sa Majesté Louis XVIII, sur son trône, distribuant des couronnes et des récompenses aux sciences, à l’industrie et au commerce.

Il y avait encore onze autres projets de ce genre. Le ministre les refusa l’un après l’autre. Alavoine fit, de son côté, trente et un plans ou projets, qui ne surent pas mieux plaire, et finit par proposer de reprendre l’éléphant. Si on l’exécutait, disait-il, non plus en bronze, mais en cuivre repoussé, « à l’instar du quadrige de Berlin », le devis total monterait à la somme de 389 716 fr. 16, sur lesquels 91 000 francs étaient déjà dépensés. Le ministre refusa encore et, le 7 décembre 1825, abandonna la fontaine à la Ville de Paris, à charge d’achèvement. De Chabrol, préfet de la Seine, accepta, car il avait son idée, qui était d’élever une statue de Paris, entourée de six vaisseaux et de six fleuves. On réduisit des crédits : il supprima les vaisseaux et se contenta de quatre fleuves. Pradier fut chargé d’exécuter leRhône, Roman la Garonne, Petitot la Seine et Nanteuil la Loire. Quatremère de Quincy dirigeait l’ensemble. Alavoine restait l’architecte. Le 5 juin 1830, la maçonnerie fut adjugée. Un mois après, la révolution de Juillet remettait tout en question.

téléchargement (3)Après la chute des Bourbons, les souvenirs de Napoléon redevinrent de mode, et avec eux l’éléphant. Le ministre du Commerce, d’Argout, s’y intéressait particulièrement. Le préfet, les ministres, le roi recevaient en sa faveur des lettres pressantes ; elles émanaient, pour la plupart, d’un sieur Hervier, qui se disait artiste peintre, élève de feu David et de l’Académie royale des Beaux-Arts. Il avait exposé au Salon de 1833 un projet de sa composition, et prétendait l’exécuter par une souscription nationale volontaire de 50 centimes et au-dessous.

« Un tel monument, lisons-nous dans son prospectus, sera loin d’être stérile ; il concourra au bonheur de tous… Que l’aspect de la place mémorable, sur laquelle il repose encore inachevé, s’anime d’un noble et pur enthousiasme. A ce tableau éclairé par le pur flambeau de la concorde, Français ! votre coeur palpitera d’un noble orgueil. » Vient ensuite la description du monument : « Sur le front du colosse se trouve une étoile de quinze pieds de circonférence éclairée par le gaz ; elle ferait jaillir la lumière pendant la nuit, et, alternativement avec le dieu du jour, présiderait à la conservation de nos institutions constitutionnelles. » Tour à tour lyrique, sublime, ému, au bout de dix pages l’auteur conclut par cette véhémente apostrophe : « Et toi, colossal représentant de la noble et puissante union des Français, majestueux géant de la création que nous voulons laisser à la postérité, comme l’ambassadeur de 1830, préside à jamais à ce sentiment sacré ! » L’enthousiasme du citoyen Hervier ne trouva pas d’écho. Le 20 mars 1833, une loi ordonna d’ériger sur la place de la Bastille une colonne commémorative des immortelles journées. Alavoine était encore l’architecte ; il exécuta tous les plans, mais il mourut à l’œuvre, le 14 novembre 1834. Instruit par son exemple, Duc, son successeur, poussa les travaux avec une telle activité qu’il les acheva avant la révolution suivante.

Inspirée par la colonne Trajane, celle de la Bastille fut inaugurée le 28 juillet 1840. Son fût en bronze, sur lequel sont gravés les noms des 504 victimes des journées de juillet 1830, est surmonté d’une statue dorée, le Génie de la liberté, œuvre d’Augustin Dumont. Le soubassement de la colonne abrite les restes des victimes de juillet 1830 auxquels ont été ajoutées celles des journées de février 1848 qui menèrent au départ de Louis-Philippe et à la naissance de la IIe République.

Cependant, depuis 1814, l’éléphant modèle en plâtre (installé sur l’emplacement du futur Opéra) attendait qu’on décidât de son sort. Victor Hugo place dans ses flancs une des scènes des Misérables. D’après les guides du temps, cet édifice faisait l’admiration des provinciaux de passage à Paris. Mais il ne plaisait guère aux propriétaires voisins, qui lui reprochaient de servir d’asile aux voleurs. Pour mettre un terme à leurs plaintes, M. de Chabrol nomma un gardien de l’éléphant.

Ce fonctionnaire, qui s’appelait Levasseur, touchait 800 francs par an. Après la révolution de 1830, il s’empressa d’écrire au préfet du nouveau régime : « Monsieur le Préfet, permettez à un citoyen qui s’est distingué dans les journées de juillet 1830, notamment en préservant le monument de l’éléphant de la place Saint-Antoine de l’incendie qui aurait pu endommager les quartiers environnants, de faire valoir près de vous, Monsieur le Préfet, ses dix-neuf années dans les travaux publics pendant lesquelles il a été blessé au doigt annulaire de la main droite. » Cette lettre se termine par une demande de pension. Levasseur ne reçut pas de réponse. Il eut du moins, paraît-il, la consolation de garder l’éléphant une quinzaine d’années encore, jusqu’au 19 juin 1846, date à laquelle le Préfet en ordonna la démolition, parce qu’il menaçait ruine et qu’il ne servait plus que de refuge aux rats du canal Saint-Martin. Au mois de septembre suivant, il n’en restait plus trace. La vente des matériaux rapporta 3 883 fr. 50.

Si l’on conserva si longtemps le modèle de l’éléphant, c’est qu’on ne renonça jamais à l’achever. On lui cherchait seulement une place. En octobre 1839, Visconti indiqua l’Esplanade des Invalides. En 1840, Huyot, membre de l’Institut, proposa le sommet de l’Arc de Triomphe. Le 13 août 1841, le Conseil municipal choisit la barrière du Trône. Le projet fut renvoyé à une commission ; il n’en est pas encore revenu. Qui peut dire qu’on n’en reparlera pas un jour ?

(D’après « Le Magasin pittoresque » paru en 1904)

Publié dans AUX SIECLES DERNIERS, HUMEUR DES ANCETRES, Paris | Pas de Commentaire »

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