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Les termes pour désigner le sorcier

Posté par francesca7 le 14 décembre 2014

 

rabbi_loewLe paysan russe du XIXe siècle possédait une multitude de termes pour décrire ceux et celles qui pratiquaient cette magie qui «gâte». La sorcellerie n’était pas seulement l’apanage des femmes, mais se pratiquait par les deux sexes sans distinction. Le sorcier est un koldun, cependant il est possible de rencontrer les termes de ved’miak et de vedun. Il existe, par ailleurs, des termes plus littéraires tels que volshebnik, charodei ou chernoknizhnik. En ce qui concerne la sorcière, on l’appelle souvent ved’ma ou koldun’ia et moins fréquemment charodeika, volshebnitsa ou vedun’ia. Il existe une terminologie spécifique pour ceux pratiquant l’art de la divination (vorozheia ; otgadchik, féminin : otgadchitsa) ainsi que pour les guérisseurs (znakhar’, féminin : znakharka). En dehors de ces dénominations, les paysans utilisent régulièrement l’euphémique «personne avec la connaissance» (znaiushchie liudi) pour désigner les sorciers, sorcières et tous ceux possédant tout autre pouvoir surnaturel. D’ailleurs, la «connaissance» sert de base étymologique aux mots znakhar’/znakharka et vedun/ved’ma qui dérivent des verbes znat’ et vedat’ qui signifient «connaître». Il faut noter que la ligne de démarcation entre toutes ces personnes possédant des pouvoirs surnaturels n’a jamais été vraiment claire chez les Russes, puisque par exemple le devin pouvait tout à fait vous raconter votre avenir que rechercher des objets perdus, ce que faisait aussi le sorcier. On emploie, dans le nord de la Russie, le terme d’hérétique (eretik/eretitsapour un sorcier qui continuerait à «gâter» la population même après sa mort. Enfin, il est possible de trouver dans les textes les plus anciens, datant de la période médiévale,  le terme de volkhv. Ce terme se réfère à un prêtre-sorcier  de l’époque païenne des Russes.

 

Le sorcier et la sorcellerie au cours de l’histoire

La sorcellerie russe prend racine dans les périodes les plus anciennes de l’histoire, bien avant la christianisation.

Il est aisé de comprendre que nous ne possédons pas de documents écrits concernant l’apparition du  Phénomène. Les chroniques médiévales les plus anciennes font  référence au volkhv dont nous avons déjà parlé. La recherche ayant établi un lien entre ces anciens prêtres sorciers et les sorciers d’aujourd’hui. Dans l’ancienneRussie, les gens se tournaient vers les volkhvy (pluriel de volkhv) en cas de maladies ou de calamités naturelles telles que les famines, sécheresses ou inondations, mais aussi pour connaître l’avenir. Certains chercheurs voient dans le volkhv un chaman semblable à ceux que l’on peut rencontrer chez les Finnois et les Sami. En effet, il aurait été capable de se mettre en état de transe pour employer ses pouvoirs magiques. Malheureusement, nous n’en savons guère plus, les seules sources écrites dont nous disposons les décrivant sont chrétiennes et sont accompagnées de toutes les condamnations et réprimandes d’usage. Nous savons tout de même que le volkhv joua un rôle décisif auprès des populations et que ceux-ci étaient particulièrement craints par l’église et le pouvoir. Par exemple, le XIe siècle qui fut marqué par de terribles famines, vit ces prêtres-sorciers devenir de véritables chefs d’insurrections contre le pouvoir. Ils firent assassiner des nobles et des prêtres orthodoxes qui étaient jugés comme les responsables de ces famines. 

La population continua pendant longtemps à consulter le volkhv, mais celui-ci qui disposait d’une place centrale dans la société païenne se vit mettre, au fil du temps, à l’écart, avec l’enracinement du christianisme. Alors qu’il était respecté et considéré, le sorcier commença, sous l’impulsion des prêtres orthodoxes qui, au moment de la messe, les attaquaient avec une grande véhémence, à inspirer la crainte. C’est à partir de ce moment là, aux alentours du XIIe siècle, qu’on se mit à lui attribuer tous les malheurs qui frappaient la population, c’est-à-dire les mauvaises récoltes, les sécheresses, le manque de réussite, les morts infantiles… mais cela n’empêchait pas les gens de toujours le consulter. Malgré la lutte acharnée de l’église pour éradiquer toutes traces du paganisme, celle-ci ne put empêcher la population, et ce, à tous ses échelons, de continuer à croire au surnaturel, au pouvoir du volkhvy et de ses successeurs. 

Les chroniques, les travaux historiques, les rapports de procédures juridiques contiennent une abondance d’informations sur la sorcellerie russe pour la période s’étalant du  XVe au XIXe siècle. Ce matériel nous permet de constater que la sorcellerie a joué un rôle de  grande importance à tous les niveaux de la société, que ce soit dans les milieux ruraux ou citadins, chez les paysans ou dans la noblesse, le clergé et même la maison du tsar. Toutes les strates de la société invoquaient l’aide des sorciers ou de ceux qui pratiquaient la magie, que ce soit pour guérir, retrouver des objets perdus, prédire l’avenir, empêcher les blessures et les maladies, mais aussi pour «gâter» son rival ou ennemi. En fait, il faut noter que la sorcellerie a joué un rôle majeur parmi les familles dirigeantes de Russie. Le tsar portait même un vif intérêt à ce qu’elle soit sévèrement punie. Ils avaient  Extrêmement peur des sorciers, et surtout que ceux-ci leur causent du mal à eux personnellement ou à leur  famille. Tous ceux qui portaient allégeance au tsar devaient faire voeu de renoncer à la magie. Les souverains russes cachaient continuellement leurs enfants du regard des étrangers, par peur qu’un d’entre eux puisse, d’un simple regard ou à l’aide d’une formule les «gâter». Au cours du XVIIe siècle, le tsar promulgua un grand nombre de lois interdisant la pratique de la sorcellerie ou ayant trait à celle-ci. 

En 1653, le tsar Aleksei fit paraître un décret qui rendait obligatoire l’incinération des morts que l’on pensait avoir été sorciers, en brûlant avec eux tous les objets leur ayant appartenu comme les herbes, les potions, les charmes écrits sur des parchemins, mais aussi en mettant au bûcher tous ceux soupçonnés de sorcellerie. Moult exemples de cas de sorcellerie concernaient la famille impériale, on a pensé que la mort de la femme d’Ivan III en 1467 et d’Ivan le Terrible, Anastasia, en 1560 auraient été dues à l’action d’un sorcier. D’ailleurs, ce dernier, fou de rage, mena toute une campagne pour qu’on traque tous les sorciers du pays afin de les mener au bûcher. L’incendie de Moscou de 1547 a été attribué aussi à la sorcellerie, et pour être plus précis à la famille des opposants politiques d’Ivan le Terrible, les Glinski. Le chef de famille Iuri Glinski fut torturé et tué par la foule dans la Cathédrale de la Dormition. La famille Romanov fut exilée durant la période des Troubles (1598-1613), accusée de vouloir prendre le pouvoir en ayant recours à la sorcellerie. 

images (1)En 1632, on interdit l’importation de grains de Lituanie sous prétexte que celui-ci porterait une malédiction qui pourrait contaminer toute la Russie. Nous pourrions citer encore de très nombreux exemples de sorcellerie à un haut niveau de l’état, mais il nous apparaît déjà clairement que celle-ci y a eu une place de choix. De quelle manière étaient, en fait, traités ceux accusés de sorcellerie ? Dans la région de Moscou, les personnes  mpliquées dans la sorcellerie étaient emprisonnées, la torture était souvent employée pour faire avouer ses «crimes» au sorcier et après l’obtention d’une confession plus que douteuse, c’était soit la condamnation à mort  par le bûcher ou soit, dans le cas où les autorités faisaient preuve de «clémence», un simple exil. Les accusations de sorcellerie étaient monnaie courante, car bien pratiques pour se débarrasser d’adversaires considérés comme gênants. Dans bien des cas, les autorités n’avaient pas toujours le temps d’intervenir, la population s’occupait elle-même de rendre justice. 

 En 1720, dans le sud de la région de Volynia, une femme centenaire accusée d’être la responsable des mauvaises récoltes du village fut enterrée vivante jusqu’aux épaules par les habitants, ces derniers se servant d’elle pour démarrer un feu. Il arriva une histoire fort similaire en 1738 à Podolia où un jeune noble avait parcouru des champs à la recherche de son cheval au moment où les paysans pratiquaient un rituel de protection pour obtenir une bonne récolte. Ces champs périrent quelques jours plus tard et le jeune homme fut accusé par les villageois d’être un sorcier ayant causé un fléau sur ces champs. La population le brûla donc vivant. Cependant, selon les archives judiciaires, les sorciers ne connurent pas des condamnations aussi terribles à Kiev. Les sorciers devaient juste payer une amende et promettre de ne plus reprendre leur activité. Ces punitions paraissent assez douces en comparaison avec ceux qui  étaient accusés de sorcellerie dans la Pologne voisine où l’Inquisition était toute puissante et perdura jusqu’au XVIIIe siècle. À partir du XIXe siècle, les autorités ne s’intéressèrent plus du tout à la sorcellerie en Russie, ce qui laissa le champ libre aux sorciers qui devaient tout de même se méfier des représailles des paysans qui étaient prompts à les accabler de tous les malheurs qui leur arrivaient.

Description du sorcier et de la sorcière

Comment reconnaît-on un sorcier ? Le paysan russe fait la distinction entre les sorciers «naturels» ou «nés» et  les sorciers qui ont pu acquérir leurs pouvoirs d’une autre manière. Il existe ainsi deux types de ved’ma (sorcière).  Les naturelles étaient des êtres mythiques, possédant leurs dons dès la naissance, des dons innés, transmis de génération en génération, de femme en femme. Les autres auraient appris leur ruse en se mettant au service du Diable ou d’une ved’ma. Elles recevaient leurs pouvoirs de la ved’ma au moment où celle-ci était mourante ou suite à un long apprentissage auprès d’elle. Il est particulièrement difficile de distinguer physiquement la ved’ma d’une femme ordinaire. On dit que l’origine surnaturelle d’une ved’ma «née» pouvait être révélée par la présence d’une petite queue velue qui s’allongeait avec l’âge. Celle-ci ne vieillissait pas comme les autres personnes, elle pouvait vivre beaucoup plus longtemps et dépasser parfois les cent ans. Il existe d’autres signes qui ne trompent pas : les ved’my étaient capable de projeter deux ombres et si vous plongiez votre regard dans le leur, vous pouviez voir se refléter le monde à l’envers. Leur apparence diffère aussi selon qu’elles sont originaires du sud ou du nord de la Russie. Au sud, les sorcières étaient décrites comme jeunes et belles, séduisantes, allant pieds nus et légèrement vêtues, leur chevelure dénouée tombant sur leurs épaules. La nuit venue, grâce à une potion magique ou quelque sortilège, elles pouvaient sortir par le tuyau du poêle et monter sur des manches à balai, puis s’envoler pour se réunir entre elles sur le Mont Chauve près de Kiev. Dans le nord, les sorcières étaient laides et vieilles, bossues ou portaient d’autres difformités. Les sorcières étaient capables de changer de forme, de se transformer en animal, lièvre, chat, oiseau ou porc et pouvaient effrayer ou jouer des mauvais tours aux paysans. Il paraîtrait aussi que de nombreuses sorcières ont pu échapper au bûcher en se transformant en pie. 

Les termes pour désigner le sorcier dans AUX SIECLES DERNIERS 250px-The_Lancashire_Witches_10Le koldun (sorcier) possède des fonctions et des attributs très similaires à la ved’ma. Certains kolduny étaient d’origine surnaturelle, ils étaient le produit d’un accouplement entre une femme et un démon. Certains s’initiaient, à l’instar des ved’my, auprès d’un koldun, apprenaient la sorcellerie auprès de lui et recevaient leurs pouvoirs au moment de sa mort. Le koldun prêtait allégeance aux démons, souvent en présence d’un sorcier expérimenté, et afin de prouver sa loyauté renonçait à tous les symboles chrétiens, abjurait le Christ, reniait ses parents, le soleil, la lune et la terre. Il pouvait aussi entreprendre un voyage contre nature en s’engouffrant dans la bouche d’un animal, montrant qu’il descendait en enfer pour remonter et renaître à un nouvel état. A la fin du rituel, le koldun signait un parchemin, avec son propre sang, qui servait de pacte définitif avec les démons. Il était très difficile de discerner physiquement un koldun d’un villageois commun. Il ressemblait à n’importe quel autre homme. Il n’était presque jamais muni d’une queue, au contraire de la ved’ma. Ses yeux reflétaient le contraire de ce qu’ils voyaient. Il n’est pas rare, aussi, de croiser des descriptions nous peignant un koldun vieux, barbu, possédant une longue chevelure, doté de griffes à la place des ongles et vêtu d’une peau de mouton ou d’autres animaux. Presque toutes les sources mentionnent le fait que les sourcils des sorciers étaient très fournis et qu’ils possèdaient un regard furtif et «vorace». Il avait tendance à vivre reclus et vivait toujours comme célibataire. Les sources affirment qu’ils possèdaient toujours, même les sorciers qui étaient illettrés, beaucoup de livres chez eux et qu’ils en transportaient toujours un ou deux sur eux. On considérait les sorciers comme particulièrement résistants à la douleur, bien plus que les autres hommes, et c’est pour cette raison qu’au moment de les torturer, on leur arrachait les dents, coupait les cheveux et la barbe pour atténuer leur résistance magique et physique ! 

Les paysans russes pensaient que le seul véritable moyen de démasquer les sorciers et les sorcières était pendant le carême. Au moment de la procession autour de l’église, lors de la messe pascale, on donnait à chaque personne un oeuf peint. Au moment ou le prêtre entonnait «Christ est ressuscité», s’il y avait un sorcier parmi les gens et s’il portait un oeuf, alors il était poussé par une force qui l’obligeait à tourner le dos à l’autel. 

Les pratiques des sorciers

Comment les sorciers opéraient-ils quand on leur avait demandé un service ? Ils s’y prenaient de différentes manières. Ils pouvaient utiliser leur regard et lancer ainsi des malédictions en fixant avec attention une personne.

Pour nuire, ils employaient très communément de nombreuses plantes, herbes et racines, ensorcelaient les objets, soufflaient au vent, répandant ainsi la mort et la maladie ou soufflaient directement dans la bouche de leur victime. Pour s’en prendre à une personne, le sorcier pouvait récupérer les empreintes laissées dans la boue, un objet dans lequel la personne avait consommé de la nourriture ou un liquide, un vêtement ou des cheveux lui appartenant. Les sorciers avaient le pouvoir de troubler les émotions humaines, ils pouvaient inciter à la haine, faire naître l’amour, instiller la peur et cela contre la volonté des individus. Certaines activités étaient réservées à la sorcière. Il s’agissait le plus souvent de nuisances faites au bétail, du vol de liquide comme le lait des vaches ou la destruction des récoltes. D’ailleurs, les nuisances faites aux vaches sont la source de nombreux récits et autres histoires. La sorcière pouvait aspirer elle-même le lait ou le faire en prenant l’apparence d’un animal. Elle avait le pouvoir de traire la vache à distance et de conserver le lait dans un récipient, chez elle. La population a pour cette raison toujours eu peur d’acheter du bétail d’une provenance inconnue, par crainte que la vache n’ait été ensorcelée et qu’elle ne puisse pas, de cette manière, produire du lait. Il est fréquent, encore aujourd’hui dans certains villages, de trouver des croix, des bouquets d’orties ou des pies mortes sur les portes des étables afin de protéger le bétail. Les sorciers, sans distinction de sexe, faisaient un important usage des charmes (zagovor). Les charmes étaient des formules qui pouvaient être écrites sur des bouts de papier, des parchemins, dans des livres ou connues par le sorcier. Cependant, être surpris en possession de charmes suffisait pour être accusé de sorcellerie, il était donc très dangereux de montrer à qui que ce soit qu’on était en possession d’un charme ou que l’on en connaissait. Les charmes servaient en fait de base dans toutes les pratiques de sorcellerie. Le sorcier utilisait le charme au moment où il ajoutait des herbes, plantes ou racines dans la nourriture de la victime ou la boisson ou quand il répandait la mixture sur le chemin ou sur les vêtements de celui-ci. 

Contre les sorciers et leurs grands pouvoirs, la population n’avait finalement que peu de moyens de défense. Les paysans essayaient surtout de protéger leurs champs, c’était ce qu’il y avait de plus vital pour eux. Ils réalisaient des rituels en traçant des cercles autour des champs qui étaient censés empêcher au sorcier d’y pénétrer. On prenait de nombreuses précautions au moment du mariage. L’une des croyances les plus tenaces était que la jeune fille était particulièrement vulnérable à ce moment précis. On donnait à la jeune fille des oignons, de l’ail, de l’ambre, on faisait brûler de l’encens qui repoussait les sorcières, on cousait une croix sur la coiffe de la mariée. Il est intéressant de conclure sur la manière dont les paysans russes expliquent leur motivation pour «gâter» autrui et ainsi faire appel à un sorcier. Le paysan russe craignait plus que tout d’être gâté, d’être la victime d’un sorcier. 

220px-Paganavebury dans LEGENDES-SUPERSTITIONSLe paysan avait la sensation que toute l’atmosphère qu’il pouvait respirer était saturée d’esprits invisibles, qu’ils soient bons ou mauvais, ainsi il pensait légitimement être entouré de personnes connectées avec ce monde invisible et surnaturel et qu’ils étaient responsables de ses échecs et de ses malheurs. Et quand le paysan pensait qu’il avait été «gâté», il cherchait de manière inévitable à se venger en consultant un sorcier. Le paysan était convaincu que la sorcellerie pouvait avoir une influence sur tous les aspects de sa vie. Les paysans se défendaient toujours d’avoir quémandé l’aide d’un adepte de la magie, expliquant qu’ils avaient été forcés, que cela était contre leur volonté, que c’était la faute du sorcier. Cependant, le véritable motif pour avoir recours à la magie était l’envie et la jalousie. Cela permit aux sorciers d’avoir un fond de commerce fort florissant des siècles durant. Les sorciers et sorcières étaient souvent très riches, puisque tout le village venait les consulter pour obtenir leur aide et leur offrait en retour de leur service de nombreux présents. Le métier de sorcier était fort dangereux, mais était fort bien rétribué.

Source : http://lunebleuezine.files.wordpress.

 

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Samain en Bretagne

Posté par francesca7 le 14 décembre 2014

 : Le Breuriez Par Huath

Consultation-DruideEn Bretagne la Toussaint marque plus la fête des morts que la fête de tous les saints. Dans la commune de Plougastel-Daoulas (Finistère), la Toussaint se confond aussi avec la «Fête des Morts» ou «Nuit des Morts». C’est le jour de l’ancienne fête irlandaise du 1er novembre – Samain –, qui marque le début et la fin de l’année. En ce jour, les Plougastels réalisent le rituel du Breuriez. Cette pratique tombée en désuétude en 1980 est réapparue récemment. Les cérémonies du Breuriez peuvent varier selon les frairies (divisions de paroisse) mais les grandes lignes restent les mêmes : on retrouve un arbre, des pommes et du pain… Le Breuriez s’articule autour de la tradition du bara an anaon («pain des trépassés») et du gwezen an anaon («arbre des trépassés»), ou gwezen ar vreuriez («arbre de la frairie»).

 

L’arbre des trépassés

Le «squelette» de l’arbre est une branche d’if, d’aubépine noire ou de houx, défeuillé, écorcé et dont les ramifications sont taillées en pointes. Sur chacune de ces pointes, une pomme est piquée. Notez la haute symbolique des arbres choisis et des pommes en cette période de l’année ! Quand toute la frairie est rassemblée, le meilleur enchérisseur de l’année précédente porte l’arbre et incite les personnes à enchérir sur l’arbre. Le plus gros enchérisseur offre la plus grosse pomme de l’arbre au porteur et garde l’arbre pour l’année.

 

Le pain des trépassés

Le meilleur enchérisseur de l’année précédente devait également se procurer les pommes et le pain et les faire

bénir par un prêtre. Après les enchères, l’assistance se recueille et prie pour les morts. Une fois ces prières terminées, chaque famille vient prendre un pain et laisse en échange un don. Il y a également des petites avalou an anaon «pommes des âmes» ou «pommes de Toussaint» qui peuvent être échangées contre un don. Après quelques discussions, chacun rentre chez soi. Le soir dans les maisons, le «pain des trépassés» est partagé avant le dîner en autant de parts qu’il y a de membres dans la famille, et l’on mange son morceau sec après avoir fait le signe de croix. Le lendemain, l’argent recueilli est apporté au prêtre de l’église paroissiale, qui annonce en chaire le dimanche suivant les sommes réunies par le Breuriez. L’argent ainsi recueilli sert à faire dire des messes  pour le repos de l’âme des disparus. 

Pour finir, voici un témoignage que je trouve très touchant et qui montre, je pense, l’importance du Breuriez pour les Bretons. Ce récit de Charles Le Goffic relate brièvement la cérémonie à laquelle il a assisté à la Fontaine Blanche lors de son second séjour à Plougastel en 1924. Le site de Fontaine Blanche correspond à un ancien lieu de culte païen celtique. On a retrouvé la statue d’un dieu de la fertilité au phallus dressé sous le calvaire. Cette statue se trouve désormais au musée de la fraise. Le nom du lieu-dit Feunteun Gwenn peut se traduire certes en français par fontaine blanche, mais aussi par fontaine sacrée, gwenn (provenant du gaulois vindo) voulant aussi dire sacré. Pour le moment, le petit placître¹ qui s’étend devant la chapelle n’est pas très animé. Il ne s’y voit, avec les trois vendeurs, qu’une vingtaine d’assistants disséminés dans l’ombre des talus ou sur les banquettes de la route. 

— Seiz livr ha dek gvvennek ! (Sept livres et dix sous !) répète inlassablement le vendeur de l’arbre, un grand gaillard sec et tanné, qui répond au nom magnifiquement barbare de Gourloiien Cap. Mais personne ne met de surenchère. L’arbre des âmes, l’arbre sacré de la frairie, payé trente-deux francs l’an passé, va-t-il donc s’adjuger  à ce prix dérisoire ? Non ! Une partie des membres de la frairie a dû s’attarder au cimetière après les offices du bourg ; voilà des groupes qui dévalent vers le calvaire et, d’un de ces groupes, soudain, une voix féminine jette avec décision : 

— Eiz livr (huit livres !).

— Huit livres et dix sous, riposte de l’autre côté de la route une voix moins assurée, celle d’une jeune femme à tête hâve qui tenait jusque-là l’enchère et qui se démasque du talus où sa présence nous avait échappé.

— Neuf livres !… 

La lutte est engagée et elle devient tout de suite palpitante, presque dramatique vraiment, entre ces deux rivalités féminines dressées pour la possession de l’arbre porte-bonheur. Quels secrets peuvent se tapir sous ces cornettes en bataille ? Mais visiblement la partie n’est pas égale entre les deux adversaires. A mesure que la «criée» se poursuit, la voix de la première enchérisseuse faiblit, devient plus hésitante : les ressources de la pauvre femme ne lui permettent pas sans doute de dépasser un certain chiffre. 

— Vingt livres !… Trente !… Trente-cinq !… Quarante !…

Un arrêt, pendant lequel on entend un sanglot étouffé, puis le traînement d’un pas qui s’enfonce dans la nuit.

— Personne ne met plus ? demande le vendeur… Adjugé !

L’acquéreuse de l’arbre s’en empare avidement : c’est une riche «chulotte» de la frairie, m’explique mon guide, une Kerandraon du clan des Kerandraon de Kernévénen, dont la tige, à la Saint-Jean dernière, s’est fleurie d’un tardif rejeton.

— Et l’autre ? la vaincue ?

— Une femme de marin… Elle est sans nouvelle de son homme depuis six mois. Elle avait mis son dernier espoir dans l’arbre des âmes ; puisqu’il ne lui est pas resté au prix maximum qu’elle s’était fixé et qui excédait déjà ses ressources, c’est que l’homme ne reviendra pas. On ne peut s’engager avec les morts que pour le compte des vivants. 

Croix-Carnac-2Charles Le Goffic, La Toussaint à Plougastel, journal «Le Gaulois» n°12803 du 2 novembre 1912

Notes :

1 placître : terrain vague entourant une église

Ressources : Musée de la fraise et du patrimoine de Plougastel :

http://www.musee-fraise.net/

Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Breuriez.

Keltia magazine n°21, nov 11 – Jan 12

Publié dans Bretagne, HUMEUR DES ANCETRES | Pas de Commentaire »

Les vinaigrier d’Henri IV

Posté par francesca7 le 12 décembre 2014

 

(D’après un article paru en 1867)

 vinaigrier

 

A voir cette face réjouie, cette prestance qui sera bientôt de l’obésité, ces mains croisées sur cet estomac visiblement satisfait, qui ne devinerait un gourmand ou un cuisinier ? En effet, écoutez parler le personnage :

« Je vis avec raison le plus heureux des hommes,
Puisque dans les malheurs où l’on dit que nous sommes,
Sans me rien ressentir des injures du temps,
Plus qu’à l’âge d’or je me trouve contant.
Depuis que je suis né je chéris la cuisine,
Comme témoigne bien ma grosse et grasse mine.
Le ciel, à mes plaisirs pour ne rien dénier,
M’a fait dès le berceau un très bon cuisinier. »

Cette « grosse et grasse mine » appartenait à maître Robert Vinot, compositeur de sauces, comme on disait en son temps. Est-ce à maître Robert Vinot qu’on doit l’invention de la sauce-robert, cette fameuse sauce à laquelle l’ogre mange les petits enfants, dans les Contes de Perrault ? Il nous a été impossible de le découvrir. Nous ne savons rien de plus sur notre personnage que ce que les vers précédents nous en apprennent. En revanche, nous avons peut-être quelques détails à donner au sujet du métier qu’il exerçait.

Les sauciers ou compositeurs de sauces joignaient d’ordinaire à cette profession celle, plus lucrative et plus étendue, de marchands vinaigriers. Ils étaient aussi plus connus sous ce nom que sous celui de sauciers.

La corporation importante qu’ils formaient à Paris, et dont nous avons eu lieu de parler ici même, portait les titres de maîtres vinaigriers, moutardiers, sauciers, distillateurs en eau-de-vie, buvetiers de la ville, faubourgs, banlieue, prévôté et vicomté de Paris. Elle était d’une ancienneté respectable, puisqu’elle datait du quatorzième siècle : ses statuts, qui dans leur première forme, remontaient à 1394, furent révisés en 1657, après avoir été assez longuement contestés dans quelques-uns de leurs articles par la corporation des maîtres tonneliers.

On se demande d’abord ce que pouvaient avoir de commun le commerce des tonneliers et celui des vinaigriers compositeurs de sauces, et comment ils pouvaient avoir querelle ensemble. L’explication, c’est que le trente-huitième article des statuts des vinaigriers défendait aux tonneliers d’acheter des futailles où il y aurait des lies et des baissières. Avec ces lies, en effet, ne pouvait-on pas faire du vinaigre, et empiéter gravement sur le domaine des vinaigriers-sauciers ?

Cette défense n’en était pas moins très gênante pour les tonneliers, à qui elle interdisait indirectement tout commerce sur les vieilles futailles. Aussi récriminèrent-ils. Ils demandèrent qu’on interdît aux vinaigriers d’avoir chez eux des doloires, maillets, sergents et autres instruments de tonnellerie, en sorte que les vinaigriers ne pussent pas raccommoder eux-mêmes leurs barriques. Ce procès peint au naturel l’esprit de jalousie extrême qui animait les corporations. Au reste, la justice du temps, qui entrait dans les même préjugés, accorda à chacune des corporations ce qu’elle demandait.

Les vinaigriers avaient quatre gardes jurés qui les inspectaient six fois par an. L’apprentissage dans cette corporation était de quatre ans, et le service chez les maîtres en qualité de compagnon, de deux ans. Apprenti ou compagnon, on était singulièrement lié dans ce métier-là : nul maître ne pouvait prendre à son service le compagnon ou l’apprenti d’un autre maître, à moins que celui-ci n’eût donné congé par écrit à son ouvrier, ou à moins que le temps du compagnonnage ne fût expiré. Ainsi, l’ouvrier s’engageait à rester, mais le maître ne s’engageait pas à garder. Une absence de huit jours sans permission de la part de l’apprenti pouvait le faire chasser, non seulement de chez son maître, mais du métier, qui lui était interdit à tout jamais.

A l’époque où leurs statuts furent renouvelés, c’est-à-dire en 1658, il y avait à Paris deux cents maîtres vinaigriers environ, dont chacun employait en moyenne trois garçons. En général, deux de ces garçons travaillaient dans la maison, tandis que le troisième parcourait les rues, pour le compte de son maître, avec une brouette chargée de fioles de vinaigre et de petits boisseaux en bois remplis de moutarde, et criant à tue-tête ses deux marchandises. Sauval et d’autres ont pris soin de nous apprendre quelles sauces vendaient les vinaigriers, et la composition de ces sauces. Elles étaient fort simples et en petit nombre. Il y aurait lieu de penser, d’après cela, que la cuisine de nos ancêtres était bien moins compliquée que la nôtre ; mais c’est qu’il y avait autre chose que les vinaigriers-sauciers.

images (7)« Autrefois, dit Delamare, nous ne connaissions à Paris d’autres cuisiniers que les vinaigriers pour les sauces, les pâtissiers pour les volailles et le gibier, les rôtisseurs et les charcutiers pour la grosse chair, et les cabaretiers pour le vin. » Ainsi, à moins d’avoir un cuisinier à soi, on était obligé d’aller chercher chez l’un la sauce, chez l’autre le poisson. « Ce partage n’était pas commode. » Je le crois bien. « Cela fit naître l’envie à quelques particuliers élevés dans ces professions d’en réunir les fonctions et d’entreprendre des repas. Ils y réussirent, et cela fut applaudi. »

Henri IV réunit ces industriels en communauté, sous le titre de maîtres-queux, cuisiniers porte-chapes, de la ville, faubourgs, etc., de Paris. Le nom de porte-chapes, qu’on voit ici entre les autres, leur venait du chapeau de fer-blanc dont ils couvraient leurs plats en les portant dans la ville. Comme le chapeau est encore en usage, on pourrait encore appeler MM. les restaurateurs et pâtissiers porte-chapes, ce qui les flatterait assurément ; mais il est à parier qu’on ne s’en avisera pas. Au dix-septième siècle, le nom de maître-queux était remplacé généralement par celui de maître traiteur, lequel a cédé décidément à celui de restaurateur, mais depuis bien peu de temps. Encore, dans certaines villes du Midi, le mot de traiteur lutte-t-il avec avantage.

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Bourreau dure profession

Posté par francesca7 le 12 décembre 2014

 

 
 
images (4)1909 : après plus de trois ans d’inaction, la guillotine vient de trancher, devant plus de 10 000 spectateurs déchaînés, quatre têtes, celles des grandes figures de la « bande Pollet », ayant sévi entre 1898 et 1906. L’occasion pour Ernest Laut, rédacteur du Petit Journal, d’apporter un éclairage singulier sur laprofession de bourreau, en évoquant une rencontre entre Vidocq et le bourreau Henry Sanson, fils de celui-là même qui assista aux derniers instants de Louis XVI

D’une voix unanime, les populations septentrionales réclamaient que justice fût faite des crimes commis par Pollet et ses lieutenants. Le souvenir du drame affreux des Violaines – les époux Lecocq, âgés de 81 et 79 ans, ainsi que leur fille de 55 ans, sont sauvagement assassinés le 20 janvier 1906 – et de la terreur répandue sur tout le pays par ces redoutables bandits avait rendu implacables les moins sanguinaires. Des habitants de Béthune disaient : « Si on avait gracié Pollet, il y aurait eu une émeute. »

Toute cette région avait vécu si longtemps sous l’étreinte d’un cauchemar, que l’arrestation et la condamnation des meurtriers ne suffisaient plus à ses habitants. Ils voulaient être sûrs que les peines seraient exécutées et que l’exemple du dernier supplice infligé aux assassins assurerait désormais quelque quiétude et quelque sécurité à leur pays troublé – la bande Pollet, dirigée par les frères Pollet et comprenant une trentaine de personnes, avait commis plus d’une centaine de vols et agressions à main armée, sept tentatives d’assassinats et tué six personnes, opérant principalement dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique.

Aussi l’annonce de l’exécution des quatre condamnés fut-elle reçue par les populations septentrionales comme une délivrance. On vit cette chose invraisemblable, inouïe : le bourreau, accueilli par des acclamations, et l’on entendit les cris de : « Vive Deibler ! Vive notre libérateur ! » La conscience populaire, exaspérée par tant de crimes et par tant d’hésitations et de lenteurs dans la répression, en était arrivée à cet égarement (plus de dix mille spectateurs étaient rassemblés pour assister à l’exécution , le bourreau Anatole Deibler étant à l’œuvre).

Certes, nous sommes loin du temps où le préjugé populaire tenait le bourreau en marge de la société ; mais, pour la dignité même de la justice et de la peine capitale, il n’est point souhaitable que sa présence en nos villes de province soulève des manifestations d’aucune sorte. Autrefois, on fuyait l’exécuteur des hautes œuvres ; à présent, on le suit, on l’applaudit, on se précipite pour lui serrer la main. Or, on devrait comprendre qu’il ne mérite ni cet excès d’honneur, ni cette indignité.

C’est un fonctionnaire qui accomplit une fonction sociale, pas autre chose, et qui ne devrait soulever sur son passage ni marques d’approbation, ni témoignages de mépris. Il faut espérer que le Parlement, en prenant au plus tôt la décision de supprimer la publicité des exécutions capitales, empêchera désormais, et du même coup, le retour de ces manifestations fâcheuses pour le respect de la justice.

Jusqu’à l’aube révolutionnaire, le bourreau fut réprouvé. On le considérait comme infâme. Il n’inspirait qu’effroi et horreur. La Révolution, en abattant les préjugés, commença la réhabilitation du bourreau. Détail piquant : c’est dans la même séance, celle du 22 décembre 1789, où les droits du citoyen furent accordés aux comédiens, qu’ils le furent également aux exécuteurs des hautes œuvres. Et c’est sur la proposition d’un noble, le comte de Clermont-Tonnerre, que fut prise cette double décision.

« Les professions, disait le comte de Clermont-Tonnerre, sont nuisibles ou ne le sont pas. Si elles le sont, c’est un délit habituel que la justice doit réprimer. Si elles ne le sont pas, la loi doit être conforme à la justice qui est la source de la loi. Elle doit tendre à corriger les abus, et non abattre l’arbre qu’il faut redresser ou corriger ». Puis, parlant de ces deux professions « que la loi met sur le même rang », il demandait la réhabilitation du bourreau et celle du comédien :

« Pour le bourreau, disait-il, il ne s’agit que de combattre le préjugé… Tout ce que la loi ordonne est bon ; elle ordonne la mort d’un criminel, l’exécuteur ne fait qu’obéir à la loi ; il est absurde que la loi dise à un homme : Fais cela, et, si tu le fais, tu seras coupable d’infamie. »

La majorité de l’Assemblée partagea cette opinion. Un décret, rendu en faveur des exécuteurs des hautes œuvres, fit défense de les désigner dorénavant sous le nom de « bourreau ». Quelqu’un proposa même de leur décerner le titre de « vengeur national ». Un autre représentant, Matton de la Varenne, s’écriait : « Que deviendrait la société, de quelle utilité seraient les jugements rendus pour venger les outrages faits à la loi en la personne des citoyens qu’elle protège ?… Si la punition du coupable est déshonorante, pour celui qui la lui fait subir, les magistrats qui ont instruit le procès de l’accusé et prononcé la peine, le greffier qui a rédigé le jugement, le rapporteur et le lieutenant criminel qui le font exécuter sous leurs yeux, ne doivent-ils pas avoir leur part de déshonneur ?… Pourquoi celui qui met la dernière main au supplice serait-il avili par des fonctions qui ne sont, en quelque sorte, que le complément de celles des magistrats et qui poursuivent le même but ? »

Ce raisonnement convainquit l’Assemblée. L’exécuteur des hautes œuvres fut admis à tous les avantages civiques. On décida même qu’il pourrait briguer le grade d’officier aux armées. Et l’on vit, quelques mois plus tard, Lequinio, représentant du peuple en mission, embrasser publiquement le bourreau de Rochefort, après l’avoir invité à dîner et placé à sa table entre deux de ses collègues, Guesno et Topsent.

images (6)Mais les décrets et les lois ne suffisent pas toujours à réformer les mœurs et à briser les vieux préjugés. En dépit des décisions de la Convention, la profession de bourreau demeura longtemps l’objet du mépris et de l’horreur parmi les classes populaires. Charles-Henri Sanson, l’exécuteur des hautes œuvres de la Révolution, ne songea jamais à réclamer les prérogatives que les décrets de la Convention lui avait accordées. Il vivait caché, au sein de sa famille, souhaitant seulement que nul ne s’occupât de lui, et ne se montrant en public que pour accomplir les devoirs de sa charge.

Il n’avait qu’un ami, Lays, le célèbre chanteur de l’Opéra, qui venait le voir chez lui, en cachette. Or, un jour, quelqu’un aperçut Lays sortant de la maison du bourreau et rapporta la chose à l’Opéra. Le lendemain, plus personne, dans le théâtre, ne voulait serrer la main de l’artiste. Les comédiens, naguère victimes d’un préjugé pareil, n’étaient pas les moins impitoyables pour le bourreau.

Cependant, le fils de Sanson, Henry Sanson, qui devait succéder à son père, avait été nommé capitaine d’artillerie par sa section, en 1794. « J’aurais pu, disait-il plus tard, faire un beau chemin. » Mais son père, sur le point de se retirer et de lui céder sa fonction, lui conseilla de rendre son grade : « Vois-tu, mon garçon, lui dit-il, les préjugés du monde contre nous t’empêcheront toujours d’avancer et même, peut-être, de rester capitaine. »

Cet Henry Sanson, cependant, était un esprit très fin, un véritable artiste, musicien et lettré. Cela n’empêcha pas qu’il vécut caché comme avait vécu son père. De temps à autre seulement il prenait part à un dîner où se trouvait l’élite du Paris artiste et intellectuel de la Restauration. C’était chez le sociologue Benjamin Appert, le célèbre bienfaiteur des prisonniers.

Appert recevait tous les samedis, à sa table, les hommes les plus illustres de l’époque. On y rencontrait l’archevêque de Malines, le vicomte de Las Cases, le comte de Lanjuinais, Balzac, Alexandre Dumas, de Jouy, des peintres fameux, des savants, des membres du Parlement et même des pairs d’Angleterre. Détail curieux, Vidocq, le fameux Vidocq, qu’on disait avoir été bandit avant d’être chef de la Sûreté, était un des familiers du logis.

Un jour, Appert exprima le désir d’inviter Sanson, l’exécuteur des hautes oeuvres. Mais comment faire ?… Sanson voudrait-il accepter ? Par caractère, autant que par état, il n’allait chez personne. Vidocq, consulté, déclara : « Je me charge de l’inviter ; laissez-moi faire, il viendra. » Le lendemain, en effet, un personnage vêtu avec recherche, tout en noir, ayant l’ancien jabot, la grosse chaîne de montre d’or, se présenta à l’hôtel d’Appert et demanda si celui-ci pouvait le recevoir. Le secrétaire qui le reçut, et auquel il refusa de dire son nom, alla prévenir son maître et décrivit ainsi le visiteur : « C’est, dit-il, une personne qui a l’air très comme il faut : on dirait un maire de banlieue allant présider un mariage à la mairie, ou se rendant, à la tête de son conseil municipal, chez le roi. »

Appert ordonna qu’on fît entrer le visiteur au salon et vint l’y retrouver. « Monsieur, lui dit alors l’inconnu en le saluant, je vous respecte depuis longtemps ; mais si l’on ne m’avait pas assuré que vous aviez l’extrême bonté de m’inviter à dîner pour samedi, jamais je ne me serais permis de me présenter chez vous ; je suis l’exécuteur des hautes oeuvres. »

« Malgré moi, disait plus tard Apper, j’éprouvai une sorte de trouble et d’embarras en voyant devant moi celui qui, depuis que je visitais les prisons, exécutait les malheureux condamnés à mort, dont la plupart m’appelaient à leurs derniers moments. Je répondis cependant : – Je vous ai, monsieur, engagé à dîner pour samedi, et je compte sur vous. – Voyez-vous, dit Sanson, comme cette invitation m’était faite par le sieur Vidocq, dont je connais d’ancienne date les farces, j’ai voulu m’assurer par moi-même si j’avais un si grand honneur, d’autant plus que, en raison de ma charge, je vis en famille et ne reçois que mes collègues ou aides, qui sont, d’ailleurs, presque tous mes parents. Et il ajouta : – Monsieur, je me rendrai humblement à vos ordres. »

Le samedi suivant, une douzaine de personnes, parmi lesquelles se trouvaient de Jouy, l’auteur alors fameux de l’Hermite de la Chaussée d’Antin ; lord Durham, pair d’Angleterre ; l’amiral Laplace, Vidocq et Sanson, étaient exactes au rendez-vous. Appert plaça Sanson à sa droite et Vidocq à sa gauche. Et la conversation s’engagea tout de suite sur la profession du bourreau.

– Monsieur Sanson, dit de Jouy, votre profession est terrible, mais, en versant le sang, vous ne faites qu’obéir à la loi qui condamne à mort.
– Ce que vous dites, monsieur, est bien la vérité, répondit Sanson ; je ne suis que l’instrument : c’est la justice qui frappe.

Puis, lord Durham demanda au bourreau combien il avait déjà coupé de têtes :
– Trois cent soixante environ, milord, répondit Sanson.

Et de Jouy posa alors à l’exécuteur des hautes oeuvres une question qui n’est point encore aujourd’hui absolument résolue : – Une fois l’opération faite, lui dit-il, croyez-vous que le patient souffre encore ?
– Oui, monsieur, dit Sanson. La figure a des convulsions, les yeux se remuent, la tête est comme enragée.

Et il ajouta : « J’étais près de mon père quand il fut forcé d’exécuter le pauvre Louis XVI, que nous aimions tous dans notre famille, et, lorsqu’il fut contraint de prendre la tête par les cheveux pour la montrer au peuple, ainsi qu’il en avait reçu l’ordre, mon père manqua de se trouver mal. Heureusement que j’étais près de lui ; comme j’étais grand, je le cachai, et l’on ne s’aperçut pas de son émotion et de ses larmes qui, certainement, à cette époque, nous auraient fait guillotiner à notre tour… »

Après l’évocation de ce souvenir tragique, Sanson se tut et Vidocq se mit à raconter des histoires policières. Son laisser-aller, sa familiarité joviale contrastaient avec la dignité froide et la réserve du bourreau. Appert raconte que, à certain moment, ce dernier, scandalisé par le sans-façon du policier, se pencha à son oreille et lui dit : « Il faut que ce soit chez vous, monsieur, pour que je dîne avec ce gaillard-là. »

Presque en même temps, d’ailleurs, Vidocq se penchait à l’autre oreille de l’amphitryon et lui disait : « C’est un brave homme, ce M. Sanson ; cependant ça me paraît drôle de dîner à la même table que lui. »

Le dîner fini, on passa au salon, et Sanson, déclarant à son hôte que sa femme ne se couchait jamais avant son retour à la maison, où tous les soirs il faisait en famille, après le souper, vers les huit heures, une partie de piquet, demanda respectueusement à son hôte la permission de se retirer.

Quel curieux contraste que le portrait pris sur le vif de cet exécuteur des hautes oeuvres, petit bourgeois simple, timide, accoutumé aux douceurs de la vie familiale, avec cette terrible profession pleine d’émotions tragiques. Et c’est un fait curieux que ces moeurs patriarcales furent presque toujours celles des bourreaux. Un seul fit exception : le dernier membre de la dynastie des Sanson, un viveur ivrogne, qui mit un jour la guillotine en gage pour se procurer de l’argent. Sa mère lui avait dit : « Tu finiras sur l’échafaud ».

Et peu s’en fallut que la prédiction se réalisât. Mais Heindereich, qui lui succéda, fut un très digne homme, qui ne manquait jamais de faire dire une messe pur le repos de l’âme du criminel qu’il venait de guillotiner. Nicolas Roch, qui succéda à Heindereich, était un brave père de famille. Il avait huit enfants qu’il adorait. Deibler père, qui remplaça Roch, avait, lui aussi, les moeurs les plus simples du monde. Il aimait la musique et les oiseaux

(D’après « Le Petit Journal. Supplément illustré », paru en 1909)

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Expression : Les dés sont pipés

Posté par francesca7 le 9 décembre 2014

 

images (11)Autre vieille technique de chasse ; imiter le cri des animaux pour les attirer vers soi. « Le braconnier – dit P.Vialar – se sert aussi des appeaux, des chanterelles. Il faut s’y connaître bien pour faire venir à soi en les appelant certains gibiers afin de les tuer ensuite au fusil, et imiter à la perfection la caille comme la perdrix, ou mieux, la chevrette afin qu’accoure le mâle ».

Autrefois on attirait les oiseaux sur des branches d’arbres que l’on avait préalablement enduites de glu. On prenait ainsi les oiseaux « à la pipée » – le mot étant de la famille de pipeau. « La saison de piper au bois as oyseaulx si commence après la Saint Michel archange et dure tant que les feuilles sont as arbres », dit un texte du XIVè siècle.

Furetière explique plus tard comment la méthode est passée à d’autres domaines : « Au figuré il s’emploie communément pour dire tromper, et particulièrement au jeu. Les filous font métier de piper les dés, de les charger de mercure ou de plomb, d’y marquer de faut points. Ils pipent les cartes en y faisant quelques marques pour les connaître ou en les escamotant ». Scarron, visitant la foire de Saint Germain, commente à ce propos :

Icy le bel art de piper

Très-impunément sa pratique :

Icy tel se laisse attraper

Qui croit faire aux pipeurs la nique.

 

Un pipeur est un filou. Ils abondent. « On peut dire au féminin pipeuse – dit Littré qui ne doute de rien – et, dans le style un peu élevé ou poétique, piperesse ». 

Si l’on considère tous les pièges où l’on peut tomber, les embûches de la vie courant, les traquenards qui nous attendent, si l’on songe à tous les appeaux vers lesquels on court, les leurres, miroirs aux alouettes, attrape-nigauds de tous bords – sans parler des peaux de bananes et des planches pourries – on se dit qu’un homme averti en vaut une bonne demi-douzaine !

 

issu du livre : « La puce à l’Oreille » aux éditions Stock 1978

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FAIRE DES GORGES CHAUDES

Posté par francesca7 le 9 décembre 2014

 

téléchargement (4)Expression venant de la fauconnerie – on le sait, elle consistait à faire capturer le gibier par des oiseaux de proie particulièrement dressés à cet exercice. C’était un loisir princier, pour ne pas dire royal, tant l’entretien des faucons réclame un personnel abondant et hautement qualifié ; les fauconniers et leurs aides.

La fauconnerie a eu ses heures de gloire jusqu’au XVIIIè siècle. Chasse d’hiver, débutant après la Sainte Croix, elle a connu son apogée dans les cours fastueuses du XVIè.

J’emprunte à nouveau à Paul Vialar la description de ces réjouissances d’antan : « Dames et seigneurs mêlés, galants faisant l’hommage de leur prise à leur maîtresse après avoir suivi l’oiseau lâché au bon moment, l’avoir soutenu de la voix, lui avoir arraché la proie des serres, l’avoir repris  en le faisant revenir au leurre et le rapportant alors plein d ‘orgueil, enchaperonné, pour le remettre sur le poing de leur belle. Tout le monde chassait et prenait ardent plaisir à la chasse. Les dames portaient sur leur poing petit, ganté de cuir et de velours, un épervier ou un émerillon et derrière Catherine de Médicis la petite  bande, faisait merveille.

« C’était aussi une marque fortune et de naissance et chaque gentilhomme voulait être suivi de fauconniers à cheval portant ses oiseaux, parvenant même parfois à obtenir permission de garder leur préféré sur leur poing à la messe. Un homme suivi d’un chien ou d’un oiseau montrait ainsi qu’il n’était pas du commun et qu’il lui était de cette manière permis à tout instant de sa promenade ou de son voyage, de se livrer à son sport favori »

Bien entendu, dans cette catégorie-là aussi il faut encourager l’animal ; Rien de plus efficace que de lui faire goûter quelques morceaux de sa proie immédiatement après la capture – ou encore le détourner de cette proie en la remplaçant par un « leurre » un pigeon par exemple, que le faucon déchire à sa guise. (Ce qui a peut-être renforce le sens d’être un pigeon), une dupe, usuel déjà au XVIè siècle avec le verbe pigeonner).

Donc, « Gorge, en terme  de fauconnerie, est le sachet supérieur de l’oiseau, qu’ailleurs on nomme poche ; et lorsque l’oiseau s’est repus, on dit qu’il s’est gorgé. On appelle gorge chaude la viande chaude qu’on donne aux oiseaux du gibier qu’ils ont pris », explique Furetière. C’est en somme l’équivalent de la curée pour les chiens. La Fontaine rapproche d’ailleurs les deux mots dans La Grenouille et le Rat.

[la Grenouille]

S’efforce de tirer son hôte au fond de l’eau,

Contre le droit des gens, contre la foi jurée ;

Prétend qu’elle en fera gorge chaud et curée ;

C’était, à son avis, un excellent morceau.

 

Cependant, il existait dans l’ancienne langue un mot « gorge », ou « gorgie », qui signifiait « insulte, raillerie piquante » (ne li fist ire ni gorge). Il en a résulté une superposition de sens, et l’expression vorace s’est trouvée vouée à la moquerie. « On dit aussi par une double figure, quand quelqu’un a fait une sottise, ou imprudence, qu’on en a fait une gorge chaude dans les compagnies ; c’est-à-dire, qu’on s’en est raillé ». (Furetière). Saint Simon emploie déjà ce sens figuré : « Le duc de Saint Aignant trouve l’aventure si plaisante qu’il en fit une gorge chaude au lever du roi ».

Quelle que soit la transposition, les motifs de nos hilarités ne sont pas innocents ; faire des gorges chaudes de son prochain revient souvent à le déchirer à belles dents !

issu du livre : « La puce à l’Oreille » aux éditions Stock 1978

 

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Les tailleurs d’images

Posté par francesca7 le 9 décembre 2014

 

livre-1-chapitre-3-5Si tout le monde connait la manière de procéder des imagiers enlumineurs ou peintres qui appliquaient leurs couleurs à la détrempe sur les feuilles d’un missel, les murailles d’une église ou quelque panneau de bois; si tout le monde a vu un sculpteur procéder avec un marteau et un ciseau ç la confection d’un relief sur pierre, marbre ou bois, il n’en est pas de même du métier de verrier, voile à des pratiques spéciales de couleur, de dessin, de reproduction.

Les grands artistes en vitraux des siècles derniers, pour habiles et extraordinaires qu’ils fussent, ne s’estimaient point supérieurs aux   cordouaniers ; leur grande modestie enfantait cependant des chefs-d’ceuvre par les moyens les plus simples. A en croire le moine Théophile, toute la malice du procédé verrier consiste à se choisir une table suffisante pour pouvoir y dessiner le sujet entier d’une verrière.

On enduit ensuite la table de craie détrempée et, quand ce vernis blanc est sec, l’artiste y dessine le sujet à traiter sur le vitrail, en employant un trait rouge vigoureux faisant puissamment ressortir les lignes. On place alors des feuilles de verre sur cette esquisse et on la reproduit par un véritable calque, en promenant un pinceau enduit de couleur vitrifiable sur la surface. Aux IIIè siècle, les contours s’obtiennent par des traits; plus tard, on emploiera les tons, et on en arrivera aux merveilleuses peintures sur verre, égales aux tableaux en fraicheur de coloris et en souplesse de contours.

Vers le milieu du VIe siècle, les tailleurs d’images, qui avaient perdu quelques-uns de leurs privilêges, surtout dans les villes du centre de la France, Orléans, Bourges, Angers, se joignirent aux imagiers-verriers pour revendiquer certains de cos droits. Henri Merlin de Bourges, leur mandataire, porta directement leurs dokances en cour royale et obtint gain de cause. Par ses lettres (lat-es de Chinon le 3 janvier 1130, Charles VII accorda ce qu’on lui demandait, et les imagiers sculpteurs peintres ou  verriers continuèrent a être quittes et exempts de toutes tailles, Aydes, subsides, garde des portes, guets, arrière-guets, etc. ». .

Plus tard, en 1496, les Imagiers de Lyon réclament à leur tour, et cette fois on assiste a une réelle constitution de compagnie, de cette confrérie de Saint-Luc, qui est la transition certaine entre l’ancien métier manuel des tailleurs d’images et les académies modernes de peinture et de sculpture.

Le roi Charles VIII confirma les privil6ges des verriers tailleurs d’images et peintres de Lyon.; sur leur demande ii ordonna que désormais la fête de ces métiers serait célébrée le jour de Saint Luc, et it en régla avec Mails toutes les cérémonies.

Les statuts, qui étaient une copie amplifiée des anciens règlements de Boileau, enjoignaient aux peintres de ne travailler qu’huyle Ou destrempe, cole, gosme ; ils pouvaient, d’ailleurs, avoir autant de valets qu’ils le voulaient.  

La particularité la plus curieuse de ces réglements était assurément le chef-d’ceuvre nécessaire aux maitres pour faire partie de la confrérie; c’était la quelque chose comme ce que nous appelons aujourd’hui le prix de Rome, — moins le concours qui n’existait pas, — avec le choix du sujet par les juges.

Le peintre sera tenu de faire chef-d’oeuvre, en tableau de bois de deux pieds  et demi de hault et de deux de large, et non pas plus petit, mais plustot plus grand, si le compagnon le veut, et lui bailleront en escript……..

Extrait des anciens métiers avant le 18è.

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La Lorraine rurale

Posté par francesca7 le 7 décembre 2014

 

images (8)La Lorraine est une vieille région rurale qui présente un certain nombre de traits originaux :  Un village allongé, le village-rue, avec des maisons accolées prolongées sur la rue par les usoirs où triomphent le fumier et les poules.  Un système de champs ouverts (ou openfield), dans lequel

l’utilisation du sol était minutieusement réglée par de strictes disciplines communautaires.  Une structure sociale diversifiée alliant les cultivateurs les plus aisés, les laboureurs, aux plus humbles, les manœuvres.

Autrefois s’imposait la préoccupation de se suffire sur place ; le terroir portait des céréales (blé, seigle..), des légumes (pois, lentilles, haricots..), des oléagineux (colza, navette, moutarde, pavot), des textiles (chanvre et lin) ainsi que les vignes et les forêts pastorales. Au XVIIIème siècle s’est ajoutée la pomme de terre. Depuis la Première Guerre mondiale, ce système a subi quelques modifications avec la disparition des manœuvres et l’accroissement du machinisme agricole, l’assouplissement du système de culture basé sur l’assolement triennal et la disparition du troupeau communal et de la vaine pâture.

Alors que l’organisation en champs ouverts a subsisté, la structure économique a sensiblement évolué. Depuis les années trente, les labours se sont réduits au profit du fourrage. Le bétail est plus nombreux et mieux choisi. Le blé est en recul comme le seigle et le méteil au profit de l’avoine. La pomme de terre est également en recul. Les cultures industrielles ont également chuté tandis que le vignoble a reculé au profit des arbres fruitiers (pruniers surtout). Les cultures fourragères ont progressé (betteraves, prairies artificielles, pâtures closes appelées « parcs »). La production animale a été augmentée par la constante amélioration des races bovines et par l’accroissement du cheptel

.Diversité régionale: les pays

On divise habituellement la Lorraine en pays. Ces petites unités géographiques tiennent leur origine des divisions des anciennes cités gallo-romaines et correspondent à un espace de l’ordre de 1000 km². Elles sont définies soit par leurs caractères physiques, soit par la zone d’influence d’un centre urbain. Le « pays » demeure, dans les campagnes de la Lorraine profonde, la cellule de base d’une étude régionale.

La montagne :

La vie rurale dans les Vosges s’organise autour de l’opposition entre les Hautes-Vosges au Sud et les Basses-Vosges au Nord. La principale ressource du paysan vosgien est le pré. Au-dessous de la forêt s’étendent des prairies de fauche auxquelles il donne tous ses soins par l’entretien des rigoles de drainage et d’irrigation et par des arrosages de purin. La chaume des sommets est une autre prairie : c’est  un pâturage d’été où les vaches laitières des villages des vallées (surtout alsaciennes) viennent séjourner pendant quatre mois de la belle saison, la montée se faisant vers le 20 mai. Cependant, cette utilisation des hautes chaumes est en pleine régression depuis le début du XXème siècle. La maison typique vosgienne est la « grange » large et basse à toit écrasé. Elle est souvent bordée de bois ou de tôles, surtout sur le pignon ouest. Tout est fait pour y retenir le plus de chaleur possible en hiver : le grenier à fourrage est au-dessus des pièces d’habitation et de l’étable ; les fenêtres sont petites, le couloir bien fermé.

Les Vosges du Nord ont des ressources moindres. Le bois leur a donné une petite activité industrielle mais les possibilités restent inférieures à celles des Vosges du Sud.

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Les bienfaits de l’artichaut de Bretagne

Posté par francesca7 le 7 décembre 2014

 

images (3)Bien que la pleine saison soit pratiquement terminée, on retrouve encore sur les étals de nos primeurs ces petites boules vertes ou violettes comestibles recouvertes de feuilles serrées les unes contre les autres qui font penser à des écailles, je veux parler de l’artichaut. Ce légume s’accommode de différentes façons en cuisine ; on peut le consommer froid ou chaud. Pour moi dans mes souvenirs j’ai toujours aimé l’effeuiller comme une marguerite pour arriver au cœur, la partie tendre qui avait et a toujours ma préférence.

Comme tout ce que Dame Nature nous offre, l’artichaut renferme également de nombreuses vertus pour notre santé.

La petite histoire de l’artichaut

Au départ cette plante se nommait cynara et était bien connue des Grecs et des romains. Ce nom lui viendrait d’une légende grecque sur une belle jeune fille du nom de Cynara qui aurait été punie par Zeus, celle-ci ayant osé repousser ses avances. Cynara fut alors transformée en une plante épineuse.

Mais plus sérieusement on pense que cette plante potagère était au départ un chardon sauvage, serait devenu ensuite le cardon, il est d’ailleurs aussi appelé « cardon d’Espagne » pour devenir suite à l’évolution de la culture l’artichaut. En fait c’est sa tête qui aurait été une fleur de chardon et développée et améliorée par des botanistes. Ce qui nous fait penser que l’artichaut est une évolution botanique du chardon.

L’artichaut était très cultivé dans le bassin méditerranéen, notamment en Tunisie non loin de Carthage et à Cordoue.

 

images (2)La richesse des produits de la Terre
Tous les produits de la Terre, fruits et légumes ont des propriétés qui vont bien au-delà des valeurs gustatives mais également de très nombreuses valeurs bénéfiques à la santé et au mieux-être.

Pour en bénéficier, il est important de choisir des produits « bio » dans la mesure du possible, sans pesticides, ni insecticides, non OGM. Ils doivent surtout être préparés en conscience, et avec amour. S’ils sont cuisinés, le micro-onde est à proscrire. En effet le micro-onde tue la vie présente dans les aliments. Il en résulte des produits « morts » sans aucune valeur énergétique.
La pharmacopée connue de tous, n’est qu’une pâle imitation de ce nous offre la Nature.

C’est au XVe siècle en Italie qu’un certain Filippo Strozzi aurait introduit quelques pieds venant de Naples. On doit sa présence en France grâce à Catherine de Médicis qui en raffolait et l’introduisit sur les tables royales.

On rapporte que lors d’un banquet à la cour pour un mariage celui du marquis de Loménie et de Mlle de Martigues : « La reine mère mangea tant qu’elle cuida crever et fut malade au double de son dévoiement. On disoit que c’étoit d’avoir trop mangé de culs d’artichauts et de crêtes et de rognons de coq dont elle étoit fort friande. Il n’y avait pas que les culs d’artichaut d’affolants ce jour-là, – puisque comme le dit Pierre de l’Estoile – en ce banquet les dames les plus belles et les plus honnêtes de la cour, étant à moitié nues et ayant leurs cheveux épars comme des épousées, furent employées à faire le service. » Ceci est tout à fait amusant de voir combien à cette époque les mœurs étaient aussi libertins.

Ce que nous appelons aujourd’hui fonds d’artichauts était communément appelé à l’époque « culs d’artichauts » on ne parlait pas de foin, mais de barbe ou de coton. C’est le cuisinier Antonin Carême (1784-1833) qui par pudibonderie imposa les termes qu’on utilise aujourd’hui.

Le roi Louis XIV raffolait également des artichauts et son jardinier bien connu La Quintinie en distinguait déjà 5 variétés : « le blanc », « le violet », « le rouge », et « le sucré de Gênes ». Le « gros Camus de Bretagne » fut créé et développé vers 1810 par un agronome de la région parisienne. Il est aujourd’hui l’artichaut le plus consommé en France.

Expression bien connue « Avoir un cœur d’artichaut »

Cette expression qui signifie tomber amoureux fréquemment et facilement, nous viendrait d’Irlande, plus précisément des forgerons de Culann dont le travail était comme les compagnons reconnus en Europe sous le nom de « l’Art du chaud ».

Travaillant sous de fortes températures les forgerons en France étaient souvent victimes d’insuffisances cardiaques et décédaient rapidement. On désignait ainsi les personnes qui avaient une faiblesse au niveau du cœur qui s’est ensuite transformée pour les personnes qui tombent facilement amoureuses, trop gentilles.

Un peu de botanique

Le terme « artichaut » est apparu dans la langue française sous la Renaissance en 1530. Dérivé du lombard articiocco, déformation de l’italien carciofo, qui l’aurait emprunté à l’Arabe al-harsufa qui voudrait dire épine de terre. L’artichaut (Cynara scolymus) fait partie de la famille des astéracées et parmi lesquelles on compte de nombreuses plantes médicinales : chardon-Marie, achillée, camomille, arnica ; mais aussi la chicorée, la laitue et les salsifis.

C’est une plante dicotylédone, c’est-à-dire qu’elle comporte deux cotylédons. Comme nous l’avons tous appris en sciences naturelles, les cotylédons sont les deux feuilles de la graine en germination. Comme nous l’avons déjà évoqué l’artichaut est un chardon qui a été domestiqué. L’artichaut se présente sous la forme d’une tige droite épaisse et cannelée pouvant atteindre 2 m de haut.

Le mot artichaut désigne la plante au complet y compris la partie comestible.
La partie comestible ou bourgeon floral est en fait l’inflorescence en capitule, c’est-à-dire la superposition de des feuilles comme des écailles que l’on récolte avant que les fleurs ne se développent. On consomme la base charnue des feuilles appelées aussi bractées ainsi que le fond d’artichaut constitué de foin qui est en fait le réceptacle de la fleur non épanouie. Lorsque le capitule se développe, il s’ouvre pour laisser place à̀ une « fleur » bleu à̀ violet.

L’artichaut est très cultivé en France. Le Finistère et les Côtes du Nord produisent 75 % de la production française (le Camus de Bretagne) Le Sud Est (Pyrénées Orientales, Bouches du Rhône, Var et Vaucluse) avec trois autres variétés qui représentent une part non négligeable de la production : le Violet de Provence, le Blanc Hyérois et le Castel.

Avec 1 200 000 tonnes d’artichauts produits par an l’Italie vient au premier rang mondial avec 33 % suivi de l’Espagne avec 21 %. La France n’est qu’au 5e rang avec 5 % après l’Argentine et l’Égypte.

images (4)L’artichaut et notre santé

L’artichaut est riche en vitamines, minéraux et oligo-éléments. Il contient également une quantité importante de fibres et un fort pouvoir antioxydant. C’est un légume pauvre en lipide et cholestérol. L’artichaut est peu calorique et 80 kcal/200 g.

Les feuilles de l’artichaut
Par ailleurs les feuilles d’artichaut qui poussent le long de la tige possèdent également des propriétés importantes sur la sphère hépatique :
• cholérétique c’est-à-dire qui augmente la sécrétion et l’élimination de la bile par le foie),
• cholagogue c’est-à-dire qui facilite l’évacuation de la bile située dans les voies biliaires extra-
  hépatiques et surtout dans la vésicule, vers l’intestin).
• elles ont également une propriété hépatoprotectrice et régénératrice de la cellule hépatique,
• hypocholestérolémiante et légèrement hypotensive,
• apéritive et digestive,
• diurétique et dépurative.

Des recherches effectuées en 1995 lors d’une étude auprès de 557 patients prenant une moyenne quotidienne de 1,5 g d’extrait d’artichaut, ont permis d’observer une diminution significative du cholestérol sanguin et des triglycérides sur une période de 43 jours (Fintelmann et Menssen, 1995).

Que retrouve-t-on dans l’artichaut

Des antioxydants
L’artichaut est riche en antioxydants dont des flavonoïdes et certains composés phénoliques ainsi que des anthocyanines. C’est le légume le plus riche en acide chlorogénique.
Comme nous le savons les antioxydants permettent de neutraliser les radicaux libres du corps jouant ainsi un rôle de prévention contre les maladies cardiovasculaires et certains cancers et dans ce cas préviendraient également contre le diabète de type 2.

Des fibres en abondance
L’artichaut contient des fibres en abondance : 100 g de chair contiennent plus de 8 g de fibres. Il renferme deux sortes de fibres à la fois des fibres solubles et des fibres insolubles. Dans le cœur de l’artichaut se trouvent 18 % des fibres insolubles et 27 % des fibres solubles. Les fibres insolubles favorisent le transit intestinal et les insolubles contribueraient à une meilleure prévention des maladies cardiovasculaires et également du diabète de type 2.

Des fructanes : l’inuline
L’artichaut contient de l’inuline, un fructane hydrosoluble, très présent chez les astéracées comme la chicorée et le pissenlit. Considéré comme un probiotique l’inuline n’est pas digérée, ni absorbée par l’intestin grêle et permettrait de développer des bactéries bénéfiques à l’intestin, comme les bifidobactéries. Elle permet de lutter contre les dérèglements de la flore intestinale et de réduire le risque de cancer de l’intestin. Comme l’inuline stabilise le taux de sucre dans le sang, l’artichaut est recommandé aux diabétiques.
Avez-vous remarqué que lorsque l’on boit un peu d’eau après avoir mangé la chair tendre du cœur d’artichaut, apparaît sur les papilles un léger goût sucré, c’est l’effet de l’inuline.

images (6)Une source de vitamines et de minéraux non négligeables pour notre système immunitaire.

Vitamine B1 : c’est une coenzyme, importante pour la production d’énergie puisée dans les glucides que nous absorbons. Elle favorise la transmission de l’influx nerveux et aide à une bonne croissance.
Vitamine B2 : importante dans la production d’énergie. Elle sert aussi à la fabrication des globules rouges et des hormones, ainsi qu’à la croissance et à la réparation des tissus.
Vitamine B3 : importante dans la production d’énergie. Elle participe également au processus de formation de l’ADN (matériel génétique), permettant ainsi une croissance et un développement normaux.
Vitamine B5 ou acide pantothénique : qui une fois dans l’organisme se transforme en coenzyme A et agit sur le système nerveux et les glandes surrénales, on l’appelle aussi « vitamine antistress ». Elle participe également à la formation et à la régénération de la peau et des muqueuses, au métabolisme des lipides et jouerait un rôle essentiel dans les mécanismes régulateurs de l’adrénaline, de l’insuline et de la porphyrine (un précurseur de l’hémoglobine).
Vitamine B6 : elle est essentielle car notre organisme ne sait pas la fabriquer et joue un rôle de cofacteur dans un grand nombre de processus liés au métabolisme des acides aminés et des protéines.
Vitamine B9 : joue un rôle essentiel dans la fabrication de toutes les cellules de notre corps, dont la production de notre matériel génétique, le bon fonctionnement du système nerveux et immunitaire.
Vitamine C : le rôle que joue la vitamine C dans l’organisme va au-delà de ses propriétés antioxydantes. Elle contribue aussi à la santé des os, des cartilages, des dents et des gencives. De plus, elle protège contre les infections, favorise l’absorption du fer contenu dans les végétaux et accélère la cicatrisation.
Vitamine K : joue un rôle essentiel dans la coagulation sanguine. Elle participe aussi à la formation d’une protéine de l’os : l’ostéocalcine et retarde l’apparition de l’ostéoporose en maintenant le calcium dans les os.
Potassium : (404 mg/100 g), important pour la croissance et l’entretien des cellules. Indispensable au système nerveux et à la contraction musculaire normale – y compris le muscle cardiaque. Le potassium est également un électrolyte qui aide à équilibrer les fluides du corps humain, important pour maintenir une bonne pression artérielle.
Calcium : (60 mg/100 g), joue aussi un rôle important dans la coagulation du sang, le maintien de la pression sanguine et la contraction des muscles, dont le cœur.
Cuivre : en tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.
Phosphore : (72,3 g/100 g) considéré comme le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle important pour le maintien de la santé des os et des dents.
Zinc : joue un rôle important dans le cadre des réactions immunitaires, de la fabrication du matériel génétiques, de la cicatrisation des plaies et du développement du fœtus.

Les bienfaits de l’artichaut sur notre santé

Nous le savons, manger des fruits et des légumes diminuent les risques de maladies cardiovasculaires et de certains cancers.
L’artichaut a un effet important sur la sphère hépatique.

Il est diurétique et facilite l’excrétion de la bile ayant ainsi une action de prévention contre les calculs biliaires et de protection sur les cellules du foie. Son action est par ailleurs reconnue par l’EMA L’Agence Européenne des médicaments dans le cas de traitement de différents troubles digestifs.
En bref, l’artichaut, régule le transit intestinal, facilite l’élimination urinaire

Recommandé pour les femmes enceintes
Riche en vitamine B9 ou folates, l’artichaut cuit apporte à lui seul le 1/3 des besoins quotidiens. Les folates sont très importantes pour les femmes en début de grossesse car elles permettent de prévenir les anomalies de formation du tube neural du fœtus. Une carence en folates entraîne des risques de fausses-couches, de naissances prématurées.

Applications
Infusion en cas de d’insuffisance hépatique
Faire infuser, 40 à 50 g de feuilles dans un litre d’eau bouillante, pendant 20 minutes. Sucrer avec de miel. Boire une tasse d’infusion avant chaque repas

Mise en garde

Si l’artichaut est recommandé aux femmes enceintes il est par contre déconseillé en cas d’allaitement car il en modifie le goût et freine la lactation.
Il est également mal toléré en cas d’intestins fragiles et peut entraîner des flatulences.
Il est également contre-indiqué chez des sujets souffrant d’obstructions et de calculs biliaires.

Si vous êtes sous traitement médicamenteux, penser de le préciser à votre médecin avant tout traitement phytothérapeutique.

L’artichaut en cuisine

L’artichaut est un légume qui s’accommode très bien en cuisine. Il faut savoir que l’artichaut cuit doit être consommé rapidement car il s’oxyde très vite et peut produire des composants toxiques. On le mange, froid, chaud ou tiède.
Il peut également se consommer cru mais on lui préfère une cuisson à la vapeur et c’est la partie blanche de la naissance des feuilles que l’on mange après l’avoir trempée dans une vinaigrette, une petite mayonnaise, ou une sauce au yaourt citronnée. Je me souviens qu’enfant, j’attendais avec impatience d’arriver au cœur, le morceau roi de l’artichaut, si tendre si bon.

Et il me vient à l’esprit une phrase de Coluche qui disait : « L’artichaut c’est le seul légume qui prend le plus de place dans l’assiette après qu’avant l’avoir mangé. »

On peut les farcir avec du riz, sauté à la poêle, on utilise souvent le cœur comme accompagnement d’une viande ou de poissons. Le cœur peut également être intégré à des salades, avec des poivrons et des olives noires ou dans une quiche tout simplement. On l’appréciera nappé d’une sauce béchamel ou hollandaise ou cuit à la niçoise.

Une recette incontournable je veux parler des fameux artichauts à la Barigoule. Une recette qui nous vient de Provence.

Le Cynar est un apéritif italien composé d’un mélange de feuilles d’artichauts et de treize herbes aromatiques. Il constitue une excellente boisson digestive mais peut également être bu en apéritif additionné d’une tranche d’orange et de glaçons. Son goût est assez doux.

Quelques recettes

Artichauts à la barigoule

Ingrédients (pour 4 personnes)

4 artichauts de Provence (petits violets)images (7)

4 belles pommes de terre

2 belles tomates

1 carotte

3 gousses d’ail

1 oignon

300 à 400 g de lardons fumés

thym, laurier, romarin

huile d’olive

sel et poivre

eau

vin blanc

Préparation

Lavez et coupez les légumes.

Coupez les artichauts en deux, les pommes de terre en assez gros morceaux et le reste assez finement.

Faites revenir l’oignon et l’ail dans une cocotte en fonte avec l’huile d’olive.

Ajoutez les lardons.

Après quelques minutes ajoutez les pommes de terre puis les artichauts.

Enfin ajoutez la carotte et les tomates.

Laissez mijoter quelques minutes puis mouillez avec eau et vin blanc.

Ajoutez ensuite les herbes de Provence, salez et poivrez.

Laissez mijoter à feux doux à moyen en remuant délicatement de temps à autre.

Dès que les pommes de terre sont cuites, le plat est prêt à servir.

 

Tajine de poulet aux artichauts et aux citrons confits

Ingrédients (pour 4 personnes)

2 cuisses et avant cuisses de poulet

1 de bouillon de volaille

1 c. à c. de gingembre

1 c. à c. de cumin

1 c. à c. de curcuma

1 c. à c. de coriandre haché

4 pommes de terre

6 petits artichauts (conserves bocal en verre)

1 citron confit

12 olives vertes, farcies

huile d’olive

sel et poivre

Préparation

Salez et poivrez les morceaux de poulet après les avoir rincés.

Disposez-les dans le fond d’une cocotte bien huilée.

Versez le bouillon et ajoutez les épices.

Laissez cuire 10 minutes.

Ajoutez les pommes de terre épluchées et coupées en morceaux.

Couvrez et laissez cuire sur feu très doux pendant 20 minutes.

Ajoutez les artichauts que vous aurez égouttés dans la cocotte, le citron confit coupé en petits dés et les olives dénoyautées.

Couvrez à nouveau la cocotte et poursuivez la cuisson pendant 10 minutes.

Salez, poivrez, et arrosez avec un filet d’huile d’olive.

Couvrez et laissez mijoter doucement 5 minutes.

Servez directement dans le plat.

Jackie Thouny

Site web : La cuisine de Jackie

Principales sources :
• Bien-être au naturel : www.bien-etre-au-naturel.fr
• Bienfaits des fruits : www.bienfaits.fr
• Boite à recettes : www.boitearecettes.com
• iTerroir : www.iterroir.fr
• La Nutrition : www.lanutrition.fr
• Ma santé naturelle : www.masantenaturelle.com
• Mr Plantes : www.mr-plantes.com
• Passeport Santé : www.passeportsante.net
• Santé Le Figaro : www.sante.lefigaro.fr
• Santé-médecine Comment çà marche : www.sante-medecine.commentcamarche.net
• Wikipedia : www.fr.wikipedia.org

Vous pouvez reproduire librement cet article et le retransmettre, si vous ne le modifiez pas et que vous citiez la source : www.energie-sante.net

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Le Divertissement de Blaise

Posté par francesca7 le 6 décembre 2014

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Pascal4Quand je m’y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls, et les peines où ils s’exposent dans la Cour, dans la guerre d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j’ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s’il savait demeurer chez soi avec plaisir n’en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d’une place; on n’achèterait une charge à l’armée si cher que parce qu’on trouverait insupportable de ne bouger de la ville et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne demeure chez soi avec plaisir. Etc.

Mais quand j’ai pensé de plus près et qu’après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs j’ai voulu en découvrir les raison(s), j’ai trouvé qu’il y en a une bien effective qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle et si misérable que rien ne peut nous consoler lorsque nous y pensons de près.

Quelque condition qu’on se figure, si l’on assemble tous les biens qui peuvent nous appartenir, la royauté est le plus beau poste du monde et cependant, qu’on s’en imagine, accompagné de toutes les satisfactions qui peuvent le toucher, s’il est sans divertissement et qu’on le laisse considérer et faire réflexion sur ce qu’il est – cette félicité languissante ne le soutiendra point – il tombera par nécessité dans les vues qui le menacent, des révoltes qui peuvent arriver et enfin de la mort et des maladies qui sont inévitables, de sorte que, s’il est sans ce qu’on appelle divertissement, le voilà malheureux, et plus malheureux que le moindre de ses sujets qui joue et qui se divertit.

(L’unique bien des hommes consiste donc à être divertis de penser à leur condition ou par une occupation qui les en détourne, ou par quelque passion agréable et nouvelle qui les occupe, ou par le jeu, la chasse, quelque spectacle attachant, et enfin par ce qu’on appelle divertissement.)

De là vient que le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois sont si recherchés. Ce n’est pas qu’il y ait en effet du bonheur, ni qu’on s’imagine que la vraie béatitude soit d’avoir l’argent qu’on peut gagner au jeu, ou dans le lièvre qu’on court; on n’en voudrait pas s’il était offert. Ce n’est pas cet usage mol et paisible et qui nous laisse penser à notre malheureuse condition qu’on recherche, ni les dangers de la guerre, ni la peine des emplois, mais c’est le tracas qui nous détourne d’y penser et nous divertit. Raison pourquoi on aime mieux la chasse que la prise.

De là vient que les hommes aiment tant le bruit et le remuement. De là vient que la prison est un supplice si horrible, de là vient que le plaisir de la solitude est une chose incompréhensible. Et c’est enfin le plus grand sujet de félicité de la condition des rois, de ce qu’on essaie sans cesse à les divertir et à leur procurer toutes sortes de plaisirs. Le roi est environné de gens qui ne pensent qu’à divertir le roi et à l’empêcher de penser à lui.

Car il est malheureux tout roi qu’il est s’il y pense.

Voilà tout ce que les hommes ont pu inventer pour se rendre heureux et ceux qui font sur cela les philosophes et qui croient que le monde est bien peu raisonnable de passer tout le jour à courir après un lièvre qu’ils ne voudraient pas avoir acheté, ne connaissent guère notre nature. Ce lièvre ne nous garantirait pas de la vue de la mort et des misères qui nous en détournent, mais la chasse nous en garantit. Et ainsi le conseil qu’on donnait à Pyrrhus de prendre le repos qu’il allait chercher par tant de fatigues, recevait bien des difficultés.

(Dire à un homme qu’il soit en repos, c’est lui dire qu’il vive heureux. C’est lui conseiller A. – A. d’avoir une condition toute heureuse et laquelle il puisse considérer à loisir, sans y trouver sujet d’affliction.

(- Ce n’est donc pas entendre la nature.)

Aussi les hommes qui sentent naturellement leur condition n’évitent rien tant que le repos; il n’y a rien qu’ils ne fassent pour chercher le trouble.

Ainsi on se prend mal pour les blâmer; leur faute n’est pas en ce qu’ils cherchent le tumulte. S’ils ne le cherchaient que comme un divertissement, mais le mal est qu’ils le recherchent comme si la possession des choses qu’ils recherchent les devait rendre véritablement heureux, et c’est en quoi on a raison d’accuser leur recherche de vanité de sorte qu’en tout cela et ceux qui blâment et ceux qui sont blâmés n’entendent la véritable nature de l’homme.) Et ainsi quand on leur reproche que ce qu’ils recherchent avec tant d’ardeur ne saurait les satisfaire, s’ils répondaient comme ils devraient le faire, s’ils y pensaient bien, qu’ils ne recherchent en cela qu’une occupation violente et impétueuse qui les détourne de penser à soi et que c’est pour cela qu’ils se proposent un objet attirant qui les charme et les attire avec ardeur ils laisseraient leurs adversaires sans répartie… – La vanité, le plaisir de la montrer aux autres. – La danse, il faut bien penser où l’on mettra ses pieds – mais ils ne répondent pas cela parce qu’ils ne se connaissent pas eux-mêmes. Ils ne savent pas que ce n’est que la chasse et non la prise qu’ils recherchent. – Le gentilhomme croit sincèrement que la chasse est un plaisir grand et un plaisir royal, mais son piqueur n’est pas de ce sentiment-là. – Ils s’imaginent que s’ils avaient obtenu cette charge, ils se reposeraient ensuite avec plaisir et ne sentent pas la nature insatiable de la cupidité. Ils croient chercher sincèrement le repos et ne cherchent en effet que l’agitation.

Ils ont un instinct secret qui les porte à chercher le divertissement et l’occupation au-dehors, qui vient du ressentiment de leurs misères continuelles. Et ils ont un autre instinct secret qui reste de la grandeur de notre première nature, qui leur fait connaître que le bonheur n’est en -effet que dans le repos et non pas dans le tumulte. Et de ces deux instincts contraires il se forme en eux un projet confus qui se cache à leur vue dans le fond de leur âme qui les porte à tendre au repos par l’agitation et à se figurer toujours que la satisfaction qu’ils n’ont point leur arrivera si en surmontant quelques difficultés qu’ils envisagent ils peuvent s’ouvrir par là la porte au repos.

Ainsi s’écoule toute la vie; on cherche le repos en combattant quelques obstacles et si on les a surmontés le repos devient insupportable par l’ennui qu’il engendre. Il en faut sortir et mendier le tumulte.

Car ou l’on pense aux misères qu’on a ou à celles qui nous menacent. Et quand on se verrait même assez à l’abri de toutes parts l’ennui de son autorité privée ne laisserait pas de sortir du fond du coeur où il a des racines naturelles, et de remplir l’esprit de son venin. B.

B. Ainsi l’homme est si malheureux qu’il s’ennuierait même sans aucune cause d’ennui par l’état propre de sa complexion. Et il est si vain, qu’étant plein de mille causes essentielles d’ennui, la moindre chose comme un billard et une balle qu’il pousse, suffisent pour le divertir.

C. Mais direz-vous quel objet a(-t-)il en tout cela? celui de se vanter demain entre ses amis de ce qu’il a mieux joué qu’un autre. Ainsi les autres suent dans leur cabinet pour montrer aux savants qu’ils ont résolu une question d’algèbre qu’on n’aurait pu trouver jusqu’ici, et tant d’autres s’exposent aux derniers périls pour se vanter ensuite d’une place qu’ils auront prise aussi sottement à mon gré. Et enfin les autres se tuent pour remarquer toutes ces choses, non pas pour en devenir plus sages, mais seulement pour montrer qu’ils les savent, et ceux-là sont les plus sots de la bande puisqu’ils le sont avec connaissance, au lieu qu’on peut penser des autres qu’ils ne le seraient plus s’ils avaient cette connaissance.

Tel homme passe sa vie sans ennui en jouant tous les jours peu de chose. Donnez-lui tous les matins l’argent qu’il peut gagner chaque jour, à la charge qu’il ne joue point, vous le rendez malheureux. On dira peut-être que c’est qu’il recherche l’amusement du jeu et non pas le gain. Faites-le donc jouer pour rien, il ne s’y échauffera pas et s’y ennuiera. Ce n’est donc pas l’amusement seul qu’il recherche. Un amusement languissant et sans passion l’ennuiera. Il faut qu’il s’y échauffe, et qu’il se pipe lui-même en s’imaginant qu’il serait heureux de gagner ce qu’il ne voudrait pas qu’on lui donnât à condition de ne point jouer, afin qu’il se forme un sujet de passion et qu’il excite sur cela son désir, sa colère, sa crainte pour cet objet qu’il s’est formé comme les enfants qui s’effraient du visage qu’ils ont barbouillé.

D’où vient que cet homme qui a perdu depuis peu de mois son fils unique et qui accablé de procès et de querelles était ce matin si troublé, n’y pense plus maintenant. Ne vous en étonnez pas, il est tout occupé à voir par où passera ce sanglier que ses chiens poursuivent avec tant d’ardeur depuis six heures. Il n’en faut pas davantage. L’homme, quelque plein de tristesse qu’il soit, si on peut gagner sur lui de le faire entrer en quelque divertissement le voilà heureux pendant ce temps-là, et l’homme quelqu’heureux qu’il soit s’il n’est diverti et occupé par quelque passion ou quelque amusement, qui empêche l’ennui de se répandre, sera bientôt chagrin et malheureux. Sans divertissement il n’y a point de joie; avec le divertissement il n’y a point de tristesse. Et c’est aussi ce qui forme le bonheur des personnes., D.

D. de grande condition qu’ils ont un nombre de personnes qui les divertissent et qu’ils ont le pouvoir de se maintenir en cet état.

Prenez-y garde, qu’est-ce autre chose d’être surintendant, chancelier, premier président sinon d’être en une condition où l’on a le matin un grand nombre de gens qui viennent de tous côtés pour ne leur laisser pas une heure en la journée où ils puissent penser à eux-mêmes, et quand ils sont dans la disgrâce, et qu’on les renvoie à leurs maisons des champs où ils ne manquent ni de biens ni de domestiques pour les assister dans leur besoin, ils ne laissent pas d’être misérables et abandonnés parce que personne ne les empêche de songer à eux.

La mort est plus aisée à supporter sans y penser que la pensée de mort sans péril.

extrait des Pensées de Blaise Pascal  sur la religion et sur quelques autres sujets

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