La Lorraine rurale
Posté par francesca7 le 7 décembre 2014
La Lorraine est une vieille région rurale qui présente un certain nombre de traits originaux : Un village allongé, le village-rue, avec des maisons accolées prolongées sur la rue par les usoirs où triomphent le fumier et les poules. Un système de champs ouverts (ou openfield), dans lequel
l’utilisation du sol était minutieusement réglée par de strictes disciplines communautaires. Une structure sociale diversifiée alliant les cultivateurs les plus aisés, les laboureurs, aux plus humbles, les manœuvres.
Autrefois s’imposait la préoccupation de se suffire sur place ; le terroir portait des céréales (blé, seigle..), des légumes (pois, lentilles, haricots..), des oléagineux (colza, navette, moutarde, pavot), des textiles (chanvre et lin) ainsi que les vignes et les forêts pastorales. Au XVIIIème siècle s’est ajoutée la pomme de terre. Depuis la Première Guerre mondiale, ce système a subi quelques modifications avec la disparition des manœuvres et l’accroissement du machinisme agricole, l’assouplissement du système de culture basé sur l’assolement triennal et la disparition du troupeau communal et de la vaine pâture.
Alors que l’organisation en champs ouverts a subsisté, la structure économique a sensiblement évolué. Depuis les années trente, les labours se sont réduits au profit du fourrage. Le bétail est plus nombreux et mieux choisi. Le blé est en recul comme le seigle et le méteil au profit de l’avoine. La pomme de terre est également en recul. Les cultures industrielles ont également chuté tandis que le vignoble a reculé au profit des arbres fruitiers (pruniers surtout). Les cultures fourragères ont progressé (betteraves, prairies artificielles, pâtures closes appelées « parcs »). La production animale a été augmentée par la constante amélioration des races bovines et par l’accroissement du cheptel
.Diversité régionale: les pays
On divise habituellement la Lorraine en pays. Ces petites unités géographiques tiennent leur origine des divisions des anciennes cités gallo-romaines et correspondent à un espace de l’ordre de 1000 km². Elles sont définies soit par leurs caractères physiques, soit par la zone d’influence d’un centre urbain. Le « pays » demeure, dans les campagnes de la Lorraine profonde, la cellule de base d’une étude régionale.
La montagne :
La vie rurale dans les Vosges s’organise autour de l’opposition entre les Hautes-Vosges au Sud et les Basses-Vosges au Nord. La principale ressource du paysan vosgien est le pré. Au-dessous de la forêt s’étendent des prairies de fauche auxquelles il donne tous ses soins par l’entretien des rigoles de drainage et d’irrigation et par des arrosages de purin. La chaume des sommets est une autre prairie : c’est un pâturage d’été où les vaches laitières des villages des vallées (surtout alsaciennes) viennent séjourner pendant quatre mois de la belle saison, la montée se faisant vers le 20 mai. Cependant, cette utilisation des hautes chaumes est en pleine régression depuis le début du XXème siècle. La maison typique vosgienne est la « grange » large et basse à toit écrasé. Elle est souvent bordée de bois ou de tôles, surtout sur le pignon ouest. Tout est fait pour y retenir le plus de chaleur possible en hiver : le grenier à fourrage est au-dessus des pièces d’habitation et de l’étable ; les fenêtres sont petites, le couloir bien fermé.
Les Vosges du Nord ont des ressources moindres. Le bois leur a donné une petite activité industrielle mais les possibilités restent inférieures à celles des Vosges du Sud.
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