Le calendrier des fêtes Lorraines
Posté par francesca7 le 6 décembre 2014
Dans la vie traditionnelle lorraine, l’année s’achève en automne.
Après la moisson et la fenaison, les champs sont ouverts à tous les animaux (vaine-pâture) et on prépare l’hiver en tuant le cochon. La Toussaint est la veillée des morts. Elle se tenait au soir du 1e novembre et consiste en la visite au cimetière. Toutefois, il était habituel que les hommes sonnent les cloches de l’église une partie de la nuit. La Sainte-Catherine et la Saint-Nicolas sont deux fêtes de jeunesse qui se répondaient en écho. A la Sainte-Catherine (25 novembre), les jeunes filles préparaient un repas dans un café auquel on conviait les garçons. A l’issue de ce repas, les filles pouvaient inviter les garçons à danser (dans les sociétés traditionnelles, le célibat des filles était stigmatisé). Quinze jours plus tard, la Saint-Nicolas permettait aux jeunes gens de rendre la politesse.
La fête de saint Nicolas (06 décembre) est celle qui a le plus perduré. Il est accompagné du « Père Fouettard » ( « Hans Trapp » en Lorraine germanophone). L’épisode des trois enfants ressuscités par le saint est toujours figuré. Dans l’église de Saint-Nicolas-de-Port, a lieu une procession où apparaît le Sire de Réchicourt, un miraculé de saint Nicolas enveloppé dans une cape et portant bottes et gants de cuir ainsi qu’un heaume de métal à la visière rabattue. On faisait croire aux enfants que le saint viendrait la nuit distribuer des cadeaux (pommes, noisettes et orange au début du siècle) aux enfants sages. Noël est une fête plus familiale et plus religieuse que la SaintNicolas. En soirée, on brûlait une bûche : un tronc d’arbre que le grand-père bénissait en l’aspergeant d’eau bénite ou de vin. Une demi-heure avant minuit, on se rendait à l’église pour assister à la messe de minuit. Enfin avait lieu le repas de Noël où l’on servait uniquement de la viande de porc, du jambon voire du boudin.
Carnaval marque la fin de l’hiver et le retour aux travaux des champs. Le port des masques et des déguisements était courant sauf dans les Vosges. Dans de nombreux villages, des cavalcades parcourent les rues du village. On noircissait aussi le visage des filles avec de la suie ou du cirage et on n’hésitait pas à mettre du désordre dans les cuisines. Enfin, faire des crêpes ou des beignets faisait partie des coutumes de Carnaval.
Le printemps Le cycle pascal : le dimanche des Rameaux, on faisait bénir le buis qui assurerait la protection des bêtes et des gens. A partir du Jeudi Saint, les cloches de l’église ne sonnaient plus. Les enfants de chœur parcouraient alors le village et annonçaient les heures du jour et les offices avec des crécelles. Puis, ils passaient de maison en maison récolter des œufs teints dans des décoctions de pelures d’oignons, de grains de chicorée ou de fleurs d’anémone. Le Samedi Saint, ils faisaient une tournée de quête et chantaient aux maîtresses de maisons visitées un chant sur l’air du Stabat Mater.
Les Rogations
Le cycle de pâques annonçait le temps de processions. Celles organisées durant les trois jours précédents l’Ascension portaient le nom de Rogations. Le caractère agricole utilitaire de ces cérémonies, consistant à protéger les cultures, explique la faveur dont elles bénéficient dans les villages.
La Fête-Dieu : à l’époque de la fenaison et des moissons, il y avait peu de place pour les distractions et les réjouissances. C’était le temps des communions solennelles qui ont commencé à disparaître à la fin des années soixante. Le deuxième dimanche après la Pentecôte, la Fête-Dieu (une fête mobile rattachée au cycle lunaire de Pâques) est la cérémonie la plus fastueuse de la saison où l’on vénère le Saint sacrement. La fête consiste en une procession à travers le village oùdes branchages et des fleurs jonchent le sol; le prêtre dépose l’ostensoir du Saint Sacrement sur des autels provisoires où prières, coups d’encensoir et bénédiction des paroissiens se succèdent.
Chaque maison située à proximité de ces reposoirs avait à cœur de participer à la décoration (nappe blanche, chandelier, vases avec fleurs cueillies dans le jardin). La procession terminée, on récupérait précieusement les fleurs bénies.
L’été La Saint Jean est une fête solaire qui a lieu au solstice d’été, le 24 juin. Le principal rite consiste à allumer un bûcher.
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