Un métier de bouche de nos ancêtres
Posté par francesca7 le 8 novembre 2014
Le boucher est un artisan chargé de la préparation et de la vente de la viande. L’origine étymologique de ce mot vient de l’activité marchande qu’exerce une personne à vendre de la viande de bouc.
Il achète la viande dans les abattoirs ou chez des grossistes, sur pied ou déjà abattue. Il la découpe et la désosse, puis s’occupe de sa vente dans la boucherie. Habituellement, il se limite aux viandes de boeuf, de veau, de cochon et de mouton, et vend aussi de la volaille. Le commerce des viandes de porc est traditionnellement réservé aux charcutiers. La viande de cheval est vendue par le boucher chevalin. De nos jours, cette stricte délimitation des rôles tend à s’estomper.
Le métier de boucher, au nombre des professions les plus anciennes, n’est pas si courant autrefois, surtout dans les campagnes. Le boucher n’en est pas moins un personnage important de la société. Avec ses outils et ses tâches de sang, il est craint et respecté, et souvent fort en bouche. Avec celle des boulangers, la corporation des bouchers, puissante et respectée, est l’une des plus anciennes de France, organisée depuis l’époque gallo-romaine. Elle se targue d’avoir donné à la France un roi : Hugues Capet !
Il fait aussi commerce de tous les sous-produits du bétail : peaux pour fabriquer les vêtements, chaussures, selles et harnais ; les suifs qui servent à faire les chandelles ; la laine, les os, la corne…
Il est souvent déjà un petit notable, en relation économique avec les campagnes alentour, par l’intermédiaire des fameux marchands. Cette puissance économique, mais aussi le prestige et la crainte attachés à des hommes qui côtoient chaque jour la mort, le couteau à la main et le tablier éclaboussé de sang, explique le rôle important, voir politique, qu’ils jouent parfois. À la Renaissance, les bouchers poursuivent leur ascension. Déjà placés au rang des bourgeois au Moyen Age, ils vont devenir en outre des hommes cultivés. Leurs filles épousent des banquiers et des fonctionnaires. Leurs fils deviennent médecins et avocats. L’aristocratie de la boucherie occupe les postes importants de l’État, cédant l’étal aux compagnons. La boucherie reste longtemps aux mains de quelques familles.
Les maîtres bouchers sont des personnages puissants, craints et respectés, dont le titre se transmet de père en fils. Sous l’Ancien Régime, on compte notamment une vingtaine de famille de bouchers à Paris, cinq à Limoges, mais peu dans les campagnes, où chacun tue sa propre poule, son cochon… ou se passe de viande.
Extrait en partie de « Les métiers d’autrefois », de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, éditions Archives et Culture.
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