Abbaye Saint-Germain-des-Prés
Posté par francesca7 le 6 novembre 2014
Le clocher-porche de l’abbaye, bâti vers l’an mil, est probablement l’une des plus anciennes constructions de Paris. Sa lecture en est aujourd’hui particulièrement troublée par les fenestrages géométriques apposés par Baltard, qui obturent les baies des deux premiers étages. La disparition des deux tours de transept en a aussi beaucoup réduit la monumentalité. Mais c’est encore plus sa nouvelle disposition dans la ville qui doit ici nous intéresser.
En effet, l’accès à l’abbaye se faisait autrefois de trois façons : soit par la Porterie, située rue de l’Abbaye, soit par la porte Furstemberg, soit par un vaste parvis sur lequel se dressait latéralement l’abbatiale. Le porche donnait accès à la nef, de laquelle on pouvait assister aux cérémonies. Le démantèlement de la cité monastique – l’une des plus vastes au monde – à partir de 1792 entraîne la recomposition de tout le quartier.
L’ouverture en 1804 de la rue de la Cour des religieux, actuelle rue Bonaparte, acheva de transformer cette puissante abbatiale en église paroissiale de quartier, ce qu’elle est restée.
Avant l’abbatiale de Saint-Denis et jusqu’au roi Dagobert, l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés était la nécropole royale des rois mérovingiens (VIe et VIIe siècles). De nombreux rois de la première dynastie et leurs épouses y furent inhumés. Il y avait là une basilique et un monastère qui furent dédiés à saint Germain vers 754, en mémoire de l’évêque de Paris.
L’abbaye est détruite par les Normands à la fin du IXe siècle, réédifiée à la fin du Xe. Les bâtiments monastiques sont reconstruits au début du XIIIe siècle. Jusqu’au XVIIIe siècle, l’abbaye est un centre spirituel, intellectuel et artistique, célèbre pour ses moines copistes. À la Révolution, l’abbaye est dissoute. Les bâtiments servent de raffinerie de salpêtre, ce qui cause des dégâts considérables. Elle est rendue au culte en 1803. Au XIXe siècle, des restaurations sont entreprises par les architectes Godde et Baltard. C’est avec Baltard que l’église s’orne de nombreuses fresques et de tableaux.
Malgré les transformations au fil du temps, Saint-Germain-des-Prés a gardé les éléments d’origine qui lui confèrent un aspect roman indéniable. C’est l’une des rares églises de Paris à pouvoir se rattacher au style roman.
Il subsiste aujourd’hui principalement l’église et le palais abbatial. La construction de l’abbatiale, tour et nef, remonte à l’époque romane (XIe XIIe siècles) ; elle est considérée comme l’un des plus anciens édifices religieux de Paris qui subsistent à ce jour, avec les églises Saint-Julien-le-Pauvre, Saint-Pierre-de-Montmartre et Saint-Germain-de-Charonne. C’est en même temps le monument religieux le plus remanié de Paris. À l’instar de nombreuses autres églises parisiennes, l’église est en partie cachée par des constructions mitoyennes, notamment au nord, où seule la troisième travée du chœur reste libre. Orientée un peu irrégulièrement avec une légère dérivation de l’axe vers le nord-ouest du côté de la façade, l’église répond à un plan cruciforme. Elle se compose principalement d’un clocher-porche ; d’une nef de cinq travées accompagnée de bas-côtés ; d’un transept largement débordant ; d’un chœur comportant quatre travées droites et une abside en hémicycle ; de deux collatéraux du chœur dont la troisième et la quatrième travée sont bordées de chapelles carrées ; et d’un déambulatoire bordée de cinq chapelles rayonnantes, dont la chapelle d’axe d’origine a été remplacée par la chapelle de la Vierge, de dimensions plus importantes. Il est à noter que la nef n’est pas alignée sur l’axe du clocher-porche, et le chœur n’est pas aligné sur l’axe de la nef et de lacroisée du transept31. Nef et chœur ont la même longueur : 35 m. La largeur de l’édifice atteint 30 m au niveau du chœur, et la hauteur sous les sommets des voûtes du vaisseau central du chœur est 20 m. Toute l’église est voûtée d’ogives, mais seulement le chœur et ses collatéraux et chapelles le sont d’origine.
Les travées de la nef sont barlongues, environ un tiers plus larges que profondes, et les travées des bas-côtés représentent un peu plus que la moitié des travées des bas-côtés. Les trois travées du transept sont tout au contraire carrées. Dans le chœur, il faut considérer à part la première travée, qui a à peu près les mêmes dimensions que les travées de la nef, tout en étant plus profonde que les travées suivantes du chœur. Cette travée est flanquée par les anciennes tours du chœur, qui se dressent au-dessus des premières travées des collatéraux, et il n’y a pas de grandes arcades. La quatrième travée et l’abside sont voûtées ensemble par une voûte à sept branches d’ogives rayonnant autour d’une clé de voûte centrale. Les arcades du rond-point de l’abside, la limite extérieure du déambulatoire, et la limite extérieure des chapelles rayonnantes sont des hémicycles concentriques tracés à partir de cette clé de voûte. Les quatre chapelles rayonnantes d’origine sont définies par des cercles de 5 m de diamètre, dont un tiers du périmètre se trouve à l’intérieur du déambulatoire. Les quatre chapelles carrées ont une largeur de 5 m. Quelques particularités sont à mentionner. Le clocher-porche est précédé par un porche moderne qui cache l’ancien portail, et des porches modernes sont également disposés devant la porte de la quatrième travée du bas-côté sud (porte Sainte-Marguerite) et la porte de la seconde travée du collatéral nord du chœur. Ce dernier porche fait partie d’un bâtiment annexe qui contient les salles paroissiales. Une grande chapelle au chevet plat, dédiée à Saint-Symphorien, est située au sud du clocher-porche ; elle est d’orientation sud-nord. La chapelle baptismale se situe à l’ouest de la première travée du bas-côté nord, et prolonge celui-ci vers l’ouest. Une troisième chapelle, dédiée à Sainte-Marguerite, se situe à l’angle entre bas-côté sud et croisillon sud. Elle est éclairée par le plafond et communique avec les deux travées adjacentes.
La principale sacristie se trouve au sud des deux premières travées du collatéral sud du chœur
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