Prendre la mouche
Posté par francesca7 le 18 octobre 2014
Se vexer ou s’emporter sans raison apparente
Quelle est l’origine de cette métaphore ? Ce n’est pas sans doute la mouche dont la présence vous y paraît difficile à expliquer ? Vous n’avez pas besoin qu’on vous commente ce passage de Boileau :
Gardez-vous, dira l’un, de cet esprit critique !
On ne sait bien souvent quelle mouche le pique.
C’est donc le verbe prendre qui jette de l’incertitude et de l’obscurité : on ne voit pas quel rapport existe entre une personne qui attrape des mouches et celle qui s’offense de peu de chose ; mais reportez-vous, s’il vous plaît, à ces locutions : Il a pris un rhume ; il a pris froid ; il a pris la fièvre, où prendre signifie être pris de, contracter.
Les Latins disaient contrahere morhum, prendre une maladie. Cet emploi du verbe prendreremonte aux temps les plus anciens de la langue française. Dans le Roland, le païen Marganice se lance sur Olivier, l’attaque par derrière, et lui porte au milieu du dos un coup d’épieu qui traverse la poitrine de part en part : Et dit après : « Un col avez pris fort ! » (Roland, III, 511.)
« Vous avez pris un coup un peu fort », c’est-à-dire vous avez reçu. De même, prendre la mouche, c’est en être piqué. Et celui qui fait attention à cette piqûre de mouche, qui s’en irrite, en vérité se fâche pour peu de chose, se montre trop susceptible.
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