EXPRESSION : Attacher le grelot
Posté par francesca7 le 18 octobre 2014
Faire le premier pas dans une affaire difficile et hasardeuse.
L’origine de l’expression “attacher le grelot” est peu connue. Il semblerait qu’elle trouve sa source dans la littérature.
Abstrémius (de son vrai nom Bevilaqua), écrivain italien du XVe siècle et auteur de travaux sur Cicéron et Térence, aurait commencé de parler du grelot en se demandant qui allait le pendre à la queue du chat.
Jean de La Fontaine reprit l’idée dans sa fable “Conseil tenu par les rats” dans laquelle le doyen des rats imagine d’attacher un grelot au cou du chat Rodillard afin de l’entendre venir de loin. Mais se pose le problème de celui qui osera “attacher le grelot” et donc s’approcher du chat.
Ainsi il faut être vraiment courageux pour se lancer dans une telle entreprise.
En savoir plus:
Attacher le grelot : On emploie ces mots pour désigner l’acte de celui qui se présente le premier, afin d’entreprendre ou de terminer une entreprise périlleuse et difficile
La Fontaine, dans sa fable (Livre II, fable II) intitulée : Le Conseil tenu par les rats, a fort spirituellement appliqué cette expression. Tout le monde connaît cette fable où les rats se réunissent en conseil pour aviser aux moyens de se soustraire aux griffes et aux dents de maître chat.
Le prudent doyen de la réunion est d’avis qu’il faut attacher un grelot au cou de l’ennemi commun, afin de pouvoir toujours l’entendre arriver. Mais le hic, c’est d’aller attacher le fameux grelot. Et personne (c’est-à-dire pas un rat) ne se présente pour tenter l’entreprise.
Voici, du reste, les derniers vers de la fable :
Chacun fut de l’avis de monsieur le doyen. Chose ne leur parut à tous plus salutaire. La difficulté fut d’attacher le grelot. L’un dit : Je n’y vas point, je ne suis pas si sot ; L’autre : Je ne saurais. Si bien que sans rien faire On se quitta… |
Voici la moralité déduite par l’auteur avec une finesse charmante :
J’ai maints chapitres vus Qui pour néant se sont ainsi tenus ; Voire chapitres de chanoines. Ne faut-il que délibérer ? La cour en conseillers foisonne. Est-il besoin d’exécuter ? L’on ne rencontre plus personne. |
N’en est-il pas de même bien souvent chez les hommes ?
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