Sarthe en pays de Loire
Posté par francesca7 le 4 octobre 2014
Le Val de Loire symbolise pour beaucoup la douceur de vivre, la grâce paisible… L’altitude n’y excède jamais les 200 m, mais la Loire et ses affluents ont dessiné des reliefs en creux qui présentent une belle diversité. Un sous-sol également varié contribue à l’alternance de plaines fertiles, vignobles réputés, forêts, étangs et landes, où s’ébat une faune riche en tout genre.
Terre et paysages
Un relief façonné par la mer et les fleuves
Encastré entre les formations anciennes de l’ère primaire (-540 à -250 millions d’années) – Morvan, Massif armoricain et Massif central –le Val de Loire occupe le sud du Bassin parisien. Pendant l’ère secondaire (de -250 à -65 millions d’années), la mer recouvre à plusieurs reprises la région. Elle dépose sur le socle rocheux une couverture de sédiments marins : d’abord le tuffeau du turonien, craie tendre que l’on retrouve aux flancs des coteaux, puis le calcaire des gâtines (« terre gaste » : peu fertile), parsemées de plaques de sable et d’argile imperméables portant des landes et des forêts.
Durant l’ère tertiaire (de 65 à 1,75 million d’années), époque des grands plissements, la mer commence à se retirer. De grands lacs d’eau douce se forment où s’accumulent d’autres couches calcaires : ce sont leschampagnes , ou champeignes . Ces vastes plaines découvertes et peu fertiles présentent un soubassement affleurant de calcaire ou de craie.
Des fleuves torrentiels descendent du Massif central, surélevé par le plissement alpin, et étalent des nappes argilo-sableuses qui donneront naissance à la Sologne et à la forêt d’Orléans. En Sologne, ces dépôts de sable peuvent atteindre une épaisseur de 60 m !
Dans la seconde moitié de l’ère tertiaire, un affaissement de la partie ouest du pays détourne les cours d’eau qui se dirigeaient vers le nord, ce qui explique le coude que fait la Loire à Orléans. Dans le même temps, il amène lamer des Faluns (sédiments riches en coquillages – faluns) jusque vers Blois. Les « falunières » se trouvent en lisière du plateau de Ste-Maure et des collines bordant la Loire au nord.
Enfin la mer évacue définitivement la région, laissant un relief en creux. Les alluvions du fleuve et de ses affluents forment les varennes , terres légères formées d’un sable gras d’une grande fertilité.
Terroirs au fil du fleuve
Le Pays-Fort dans le nord du Berry, transition entre le Massif central et les Pays-de-la-Loire, est couvert d’un bocage à l’atmosphère mélancolique. Le Gâtinais de sable et d’argile, synonyme de « mauvaise terre », se consacre à l’élevage dans un bocage morcelé. En aval de Gien, le Val de Loire est large. Plutôt dévolu aux prés dans la région de St-Benoît, il est ensuite réservé à l’horticulture sur des alluvions nommées layes . Quelques sols bien exposés portent des vergers et des vignobles. L’ Orléanais englobe le Blésois, la Sologne, le Dunois, le Vendômois et la Beauce : bois impénétrables où les rois chassaient, étangs et maigres cultures alternent dans le Gâtinais orléanais , la forêt d’Orléans et en Sologne . Ici, les sables granitiques arrachés au Massif central par la Loire profitent à l’asperge et aux primeurs. Passé le fleuve, le Dunois abrite un pays de bocage où l’on pratique l’élevage bovin ; le Vendômois annonce la Beauce au sud-est, le Perche au nord et la Gâtine tourangelle à l’ouest. La Beauce ,vaste plateau calcaire, dénué d’arbres, recouvert d’une couche de limons fertiles (1 à 2 m),tranche avec le reste del’Orléanais.
À l’ouest de la Beauce, le Perche-Gouët présente une terre vallonnée arrosée par de nombreuses rivières. C’est le domaine de l’élevage (bovins, volailles et agneaux), mais c’est le cheval de trait – le percheron – qui a fait sa réputation.
Plus au sud, entre le Loir et la Loire, la Gâtine tourangelle laisse encore apparaître brandes et bois par vastes lambeaux (forêts de Chandelais et de Bercé, célèbre pour ses chênes).
Les vignobles de la vallée du Loir produisent les coteaux-du-loir et coteaux-du-vendômois (AOC).
En Touraine , l’opulence du Val enchante le voyageur, déjà séduit par la douceur d’une atmosphère lumineuse. La Loire, qui coule lentement entre les bancs de sable, a creusé son lit dans la craie tendre. D’Amboise à Tours, les coteaux portent les fameux vignobles de Vouvray et de Montlouis.
Le Cher, l’Indre, la Vienne et la Cisse, scindés en biefs ou boires , empruntent les bras que le fleuve a abandonnés. La Champeigne , trouée d’excavations appelées mardelles , déroule d’immenses étendues. Bosquets de noyers et châtaigniers sont fréquents. De la Loire à la Vienne s’étend le pays fertile de Véron où, entre champs et jardins, jaillissent les peupliers.
Le Saumurois s’étend, au sud de la Loire, de Fontevraud et Montsoreau jusqu’à la vallée du Layon : un pays de bois, plaines et coteaux couverts de vignes produisant d’excellents vins. Vers le nord, les sables du Baugeoisfavorisent bois de chênes, de pins, de châtaigniers et de guérets, mais aussi les vergers.
Si l’Anjou, comme la Touraine, n’a guère d’unité physique, la « douceur angevine » que vanta Du Bellay n’a rien d’un mythe. Sur la rive droite s’étend la fertile varenne de Bourgueil , où foisonnent les primeurs cultivées au cœur des vignes. Celles-ci couvrent le pied de collines sablonneuses plantées de bois de pins. Entre la rivière d’Authion, bordée de saules, et la Loire alternent pâturages, champs de légumes, de fleurs et d’arbres fruitiers. Autour d’Angers, la floriculture est omniprésente ; la vigne (Savennières) réapparaît en aval de la ville.
Le bocage a laissé quelques traces en Anjou , mais a beaucoup perdu de son hégémonie. à l’ouest, dans l’Anjou noir, le Segréen, le Craonnais et les Mauges sont coupés de haies. Ils étaient traditionnellement sillonnés de chemins creux menant à de petites fermes basses, cachées dans la verdure. On y pratique l’élevage (bovins, porcs).
Les vallées de la Mayenne et de l’Oudon arrosent le bas Maine, ou Maine noir , pays de bocage qui fait partie, géographiquement et par ses maisons de granit ou de schiste, du Massif armoricain. Le haut Maine, constitué par les bassins de la Sarthe et de l’Huisne, est appelé Maine blanc à cause de son sol calcaire utilisé dans les murs des maisons.
Publié dans Sarthe | Pas de Commentaire »