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L’affaire des possédées de Loudun

Posté par francesca7 le 3 septembre 2014

 

Dans la Vienne, au temps du règne de Louis XIII, dans les années 1630-1634, une affaire a défrayé la chronique, celle dite des « Possédées de Loudun ». Machination politique ? Reste des Guerres de Religion ? Vrai possession ? Sorcellerie ? Le fait est que, sous l’impulsion du Cardinal de Richelieu, Urbain Grandier (le curé) accusé d’être le diable, est mort inutilement sur le bûcher et les possessions n’ont malgré tout pas cessé. Revenons sur cette histoire !

images (5)

Urbain Grandier, le prêtre accusé

Urbain Grandier, né à Rovère, appartenant au diocèse du Mans, obtient après des études à Bordeaux, la cure de Saint Pierre du Marché et le canonicat de l’église de Sainte Croix, tous les deux à Loudun, et fait forcément des envieux et des jaloux car il est étranger à la région…

Peu diplomate, hautain, mais d’une grande éloquence, il ne fait que des mécontents en s’attaquant aux privilèges des Carmes de la ville et en ayant une conduite des plus suspectes pour un ecclésiastique, sa franchise et son libertinage ne plaisent pas. La rumeur court que Grandier abuserait de nombreuses femmes à l’intérieur de l’Eglise ! Il est condamné au jeûne (pain et eau) tous les vendredis pendant trois mois, interdit pour cinq ans dans le diocèse et pour toujours dans la ville de Loudun !

Faisant appel et gagnant, il fait une entrée spectaculaire avec une branche de laurier en main en 1631, en revenant à Loudun.

Ayant appris que le directeur du couvent des Ursulines vient de mourir, il postule pour cette place, en concurrence avec le chanoine de Sainte Croix… mais des bruits courent : des spectres et des fantômes sont apparus dans le couvent, un sortilège opéré au moyen d’une branche de rosier fleuri, ensorcelant toutes celles qui auraient senti les fleurs… les religieuses sont sujettes à des crises, certaines hurlent, d’autres blasphèment ou prononcent des obscénités ! Grandier est à nouveau accusé et avec ses manières de beau parleur, il gagne à nouveau son procès !

Et voici qu’entre en scène le Cardinal Richelieu : Louis XIII ayant la volonté de faire raser les châteaux forts de France, envoie le conseiller d’Etat Laubardemont, notamment à Loudun… qui rapporte les faits ci-dessus au Roi et au Cardinal. En même temps, parait un ouvrage, plutôt une satire mettant à mal Richelieu « la Cordonnière de la Reine-Mère ». Grandier est accusé de l’avoir écrit, car il correspond soit disant avec une femme originaire de Loudun, attachée au service de la Reine. Le prêtre est arrêté le 17 décembre 1633 puis emprisonné au château d’Angers ! Dans ses papiers saisis, on trouve un manuscrit contre le célibat des prêtres, destinée à Mlle de Brou son amie !

Les possédées de Loudun

D’une beauté certaine et gracieux dans ses manières, il fait se pâmer les dames… mais ce sont des preuves insuffisantes pour l’accuser de crime ! On ressort donc l’ancienne accusation de sorcellerie. Il est interrogé pendant dix jours début février 1634, mais il nie toute accusation de sorcellerie et finit par ne plus répondre aux questions.

Et par hasard, plus de soixante témoins apparaissent, accusant Grandier d’avoir fait des pactes avec le diable et jeté un sort sur le couvent : les religieuses sont soumises à exorcisme, mais sans résultats, les jeunes filles et autres dames affirment que la supérieure du couvent est prise par sept démons, dont cinq ne veulent absolument pas sortir de son corps !

La procédure dure sept mois, pendant lesquels de nobles familles entières sont diffamées et dénoncées, quant à Laubardemont, il est attaqué et impliqué dans cette affaire. Le 2 juillet 1634, il fait apposer sur les murs de la ville un placard officiel mentionnant qu’ « il est expressément défendu à toutes personnes […] de médire ni autrement entreprendre de parler contre les religieuses et autres personnes de Loudun affliger des malins esprits, leurs exorcistes, ni ceux qui les assistent […] à peine de dix mille livres d’amende, et autre plus grande somme et punition corporelle, si le cas y échoit ».

Des lettres patentes sont délivrées le 8 juillet 1634 et une commission composée de quatorze membres est chargée de juger Grandier. La salle est ouverte au public, en espérant que le pays soit suffisamment indigné contre le curé afin que la sentence demandée soit acquise très rapidement.

Le procès

La salle est plongée dans l’obscurité, seule la grande table où siègent les juges est illuminée avec des flambeaux. Le tout est recouvert de drap noir, le banc de l’accusé lui aussi de drap noir mais décoré de flammes d’or, signe de l’accusation ! Le prévenu est entouré d’archers, les mains liées par des chaines que tiennent des moines, mais de manière très éloignée, craignant d’être trop près du diable ! Après quelques minutes d’un profond silence, Houmain l’un des juges prononce l’acte d’accusation, d’une voix si basse que personne ne peut comprendre un seul mot !

Les preuves sont divisées en deux parties : d’une part les dépositions des soixante douze témoins, d’autre part les « autres » résultant des exorcismes réalisés par des prêtres présents dans la salle. Le procès est interrompu par deux fois : la première fois à l’annonce de la mort de Mlle de Brou (l’amie de Grandier) et la seconde par l’irruption de Jeanne de Belcier, mère supérieure du couvent accompagnée de deux sœurs ! La mère supérieure est prise de remords et affirme que Grandier est innocent ! Tout n‘est qu’histoire fausse, venant de désirs charnels que sa beauté lui a inspirés… Jeanne de Belcier est jalouse et par ses accusations, voulait séparer Grandier et Mlle de Brou ! Elle se jette alors aux pieds de Grandier en déclamant « Peuple, il est innocent »…

Face à la foule qui éclate de colère, la séance est levée et le prévenu conduit dans une pièce voisine, où il est couché sur un instrument de torture, pour le supplice de la Question pendant plus d’une heure. Considéré comme grand criminel, il a droit à deux « coins » supplémentaires… ses membres sont totalement brisés.

Le jour où le jugement est prononcé, le 18 août 1634 à 5h du matin, Grandier tente encore de se défendre… mais est déclaré « atteint des crimes de magie, maléfice et possession arrivée par son fait ès personnes d’aucunes religieuses ursulines de Loudun et autres séculières mentionnées au procès, et condamné d’être brûlé vif, avec les pactes et caractères magiques estant au greffe, ensemble le livre manuscrit par lui composé contre le célibat des prêtres et les cendres jetées au vent ».

Le bûcher de Grandier

images (6)Grandier est porté par six hommes jusqu’à la place de Saint Pierre du Marché. Livide, comme si tout son sang s’était retiré, il est sommé d’embrasser un crucifix… rougi au fer et devant lequel il s’éloigne légèrement (et pour cause !). Il aurait du au préalable être étranglé, mais on s’en abstient : il est couché sur le bûcher, sa robe enduite de soufre, et on y met le feu ! Et malgré la pluie qui tombe, malgré le peuple qui approche pour le sauver, il se consume pour ne laisser qu’une main noircie, serrant une petite croix d’ivoire et une image de Sainte Madeleine entre ses doigts, en ce 18 août 1634 !

Les « possessions » ont continué encore quatre ans après la mort d’Urbain Grandier… Jeanne de Belcier mourut folle… on raconte que Laubardemont fut chargé du procès de Cinq-Mars, puis jeté dans le Rhône par le père

Joseph…

La mort d’Urbain Grandier ne rapporte rien, et peut être considéré comme un sacrifice humain inutile.

 Sources

Revue « La France Pittoresque » 2è trim. 2008

Tiré d’ « Histoire de la Magie en France depuis le commencement de la monarchie jusqu’à nos jours » et « Causes célèbres de tous les peuples ».

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le temps de travail au Moyen Age

Posté par francesca7 le 3 septembre 2014

 

 

44% des Français disent éprouver un stress important ou très important dans leur activité professionnelle, rapporte un récent sondage LH2 pour L’Express. La vague de suicides à France Télécom montre la réalité et la profondeur des souffrances endurées. Au XXIe siècle, le mot travail rime avec harcèlement, angoisse, surmenage. Question : travaille-t-on pour vivre ou vit-on pour travailler ? L’homme n’a pas toujours répondu de la même manière à cette question.

Prenez le Moyen Age, par exemple: on vous raconte en vidéo.

 Image de prévisualisation YouTube

http://www.youtube.com/watch?v=tkvt7jBKdZs

 

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Expression : Ne pas être dans son assiette

Posté par francesca7 le 1 septembre 2014

 

téléchargement (1)Naturellement on mangea très longtemps à même le plat commun posé sur la table. Cela jusqu’à une époque tout à fait récente dans les classes les plus pauvres de la société. L’assiette individuelle ne date que du début du XVIè siècle, d’abord chez les grands, puis chez les bourgeois. Quant à la fourchette, qui existait déjà mais pour des emplois rares, elle fut mise en usage quel temps plus tard à la cour d’Henri III et de ses mignons, dont on connaît le raffinement.

Son départ, ainsi chez les homosexuels, ne fit d’ailleurs pas bonne impression et freine que le peu son lancement. Un contemporain les trouvait grotesques, ces efféminés : « Premièrement ils ne touchaient jamais la viande avec les mains, mais avec des fourchettes, ils la portaient jusque dans leur bouche, en allongeant le col et le corps sur leurs assiette » (L’Ile des Hermaphrodites). Comique et dégoûtant… Outre la difficulté qu’il y a à se servir d’un tel instrument, ce parrainage ne lui donna pas bonne réputation et la fourchette eut du mal, si j’ose dire, à s’implanter. On lui préféra longtemps celle de « père Adam ».

Donc, avant d’être cette « vaisselle plate » dans laquelle on sert la nourriture, assiette signifiait seulement » position, manière d’être posé ». « Ce malade ne peut tenir longtemps dans la même assiette », dit Littré qui n’était pas anthropophage. C’est là le sens propre et ancien du terme, dérivé du même mot latin que « asseoir » et « assise » celui que l’on emploie encore lorsqu’on parle de la « bonne assiette d’un cavalier sur sa selle » – ou d’un pilote qui corrige l’ »assiette de son avion » – sa positon horizontale. Le mot désignait dans le même esprit la situation, l’emplacement d’un bâtiment ou d’une place forte : « Ma maison est telle qu’on ne la peut forcer sans canon ; elle est très avantageuse d’assiette et bien flanquée ». (Cyrano de Bergerac).

En matière de repas l’assiette désigna donc d’abord la positon des convives autour d’une table. Au XIVè siècle : « Deux maistres d’hostel pour faire laver, et ordonner l’assiette des personnes » (leur place),. Par extension on appela ainsi le service qu’ils avaient devant eux, et enfin le petit plat d’argent d’étain, de porcelaine, qui remplaçait chez les riches la vieilles écuelle à potage.

Mais les deux acceptations du terme coexistèrent, avec aussi le sens figuré de « disposition, état d’esprit », « Garde au sein du tumulte une assiette tranquille » , conseille Boileau, tandis que La Bruyère fait cette constatation blasée : « Les hommes commencent par l’amour, finissent par l’ambition, et ne trouvent une assiette plus tranquille que lorsqu’ils meurent ». C’est de cette disposition qu’il s’agit lorsque nous ne somme spas « dans notre assiette » – dans notre meilleure forme.

Pourtant, à mesure que se répandait la faïence et la porcelaine, la confrontation des mots finissait par produire des effets cocasses. Par exemple dans cette phrase de Massillon, un prédicateur du XVIIIè, qui dans un éloge funèbre rend hommage à la sérénité du disparu : « Jamais un de ces moments de vivacité qui ait pu marquer que sa grande âme était sortie de son assiette »… ça aurait fini par faire des salades, il étai temps qu’un des deux sens se retirât. Ce fut la vaisselle qui m’emporta.

EXTRAIT de LA PUCE A L’OREILLE de Claude Duneton – Editions Stock 1973 – Anthologie des expressions populaires avec leur origine. 

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EXPRESSION : Entre la Poire et le Fromage

Posté par francesca7 le 1 septembre 2014

 

téléchargementLa poire a probablement été le fruit préféré de nos aïeux. A cause de son goût, bien sûr, de sa pulpe juteuse qui a donné « la poire pour la soif ». Peut-être aussi pour que la saison en est longue et les variétés nombreuses, contrairement aux autres fruits de l’époque, succulents aussi, mais tellement éphémères. Les poires les plus précoces étaient mûres en juillet, les plus tardives au début de l’hiver. Elle semble avoir été le symbole d l’exquise douceur : ne pas « promettre poires molles » voulait dire ne pas promettre un avenir tout rose, et lorsqu’il est question de partager une bonne chose avec quelqu’un, naturellement on coupe la poire en deux.

On mangeait des poires à la fin du repas, tout de suite avant le fromage, autre délice, qui le terminait. Cela ne paraît une bizarrerie qu’ première vue ; c’était au contraire une habitude assez logique dans les menus où les légumes brillaient par leur absence, et où il semble, contrairement à une image répandue, que l’on buvait surtout après le repas, et non pendant. Au fond il était peut-être mal commode de manier la coupe ou le hanap avec les mains pleines de graisse. C’est sans doute le sens de ce vieux proverbe : « La table ôtée doit-on laver et boire ».

Bref, les derniers rôtis de volaille ou de gibier avalés, la poire arrivait pour rincer agréablement la bouche, rafraîchir le palais et changer le goût des victuailles ; En somme elle jouait le rôle de la salade dans notre gastronomie. Voici un menu typique de 1228, extrait du Guillaume de Dole de Jean Renart :

Si s’en vont en la sale arrière

Ou li soupers ert atornez

Mout biaus de viandes assez ;

Faons de let, porciax farsiz

Et bons conins, poulez lardez

(de ce estoit granz la plentez)

et poires et formages viez.

Les poires et le fromage (abondant au Moyen Age ; on le faisait sécher au soleil pour le vieillir et le conserver) constituaient donc le dessert traditionnel de ces agapes et le régal des gourmets. Autre proverbe ancien :

Oncque Dieu ne fist tel mariage

Comme de poires et de fromage.

 

De ces usages il nous est resté l’expression familière « entre la poire et le fromage » : au moment où la panse pleine t le cœur réjoui on a le temps et l’envie de causer, voire de se laisser aller à la confidence ; Au début du XVIIè siècle un personnage de Sorel à qui on a demandé d’expliquer un rêve répond ; « … Nous en parlerons à soupé entre la poire et le formage ».

 

EXTRAIT de LA PUCE A L’OREILLE de Claude Duneton – Editions Stock 1973 – Anthologie des expressions populaires avec leur origine.

 

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POURQUOI LE MOT BAISER s’est-il transformé

Posté par francesca7 le 1 septembre 2014

 

 

images (1)Tous les professeurs vous diront que baiser, autrefois, voulait dire seulement « donner un baiser », que c’était un mot extrêmement chaste, entièrement pudique, que l’on baisait les mains, les pieds, le front, à la rigueur les lèvres d’une personne aimée, mais c’est tout ! 

Au lycée ou au collège on prend soin d’écarter vigoureusement des textes classiques tous les joyeux quiproquos que les élèves rigolards ne manquent pas de faire sur les vers des auteurs sacrés. 

C’est le sourcil froncé et la mine impatiente que le prof de français ramène le calme dans une classe de cinquième mise en turbulence par la réplique du jeune Thomas Diafoirus présenté à la ravissante Angélique qu’il doit épouser : « Baiserai-je papa » ? demande-t-il à son père. Rires sous cape, gros éclats, on pouffe dans les cartables, selon l’âge, le sexer et aussi la tête du prof, qui un peu gêné, tapote son livre ; «Tch ! tch ! ch !.. Ne soyez pas sots » – Il elle, explique, la gueule en coin, que Thomas demande niaisement (pourquoi, au fait ?) s’il doit « baiser la main » de la demoiselle pour lui dire bonjour . 

Il est entendu de même, une fois pour toutes, qu’au XVIIè siècle, faire l’amour avec quelqu’un voulait dire très purement lui « faire la cour, être en commerce amoureux », cela en paroles musicales et éthérées, de préférence en douze pieds, avec des feux, des flammes et des soupirs pour attiser l’ensemble. Il est bien entendu que les grands vieux auteurs vénérables ignoraient tout des tournures salaces, et que ce sont nos vilains esprits, tout récemment corrompus, qui tirent le sublime au ras des pâquerettes 

Malheureusement tout cela est entièrement faut.

Ou plus exactement si les mots en question avaient bien aussi, les sens que je viens de dire dans la langue classique de bonne tenue, il y avait belle lurette, au moment où Corneille et Racine écrivaient, que baiser et faire l’amour avaient dans la conversation privée le sens que tout le monde connaît de coïter, forniquer, bref, avoir des rapports aussi sexuels qu’ils puissent être – Que les élèves se rassurent, ils n’ont pas l’esprit plus mal tourné que les spectateurs du Malade imaginaire, lesquels éclataient bel et bien de rire en 1673 au « Baiserai-je papa ? »  pour la même raison, la seule qui rendre la réplique cocasse, la  double entende que Molière soi-même y avait mise : baiser les mains, ou le reste ? 

Les professeurs ne sont pas en cause ; ils ne font que suivre par manque d’information la tradition de pudibonderie des grands lexicographes, et de l’Université à leur suite. Pas l’ombre d’un soupçon de grivoiserie chez Pierre Larousse à l’article baiser, aucun non plus chez le Petit Littré, alors qu’à leur époque le mot courait les rues dans les chansons paillardes Un siècle et demi avant eux Furetière était à cet égard plus honnête. Après les « je vous baise les mains », etc, bien que tenu par la bienséance, il avoue dans une phrase admirable : « On dit odieusement qu’une femme baise ; pour dire qu’elle n’est pas chaste ». 

Dans sa définition de faire l’amour il est un peu plus sibyllin : « On dit qu’un jeune homme fait l’amour à une jeune fille quand i la cherche en mariage ; on dit aussi odieusement, qu’il s’est marié par amour ; c’est à dire désavantageusement et par l’emportement d’une aveugle passion ». Mais la vérité lui échappe ailleurs – il s’arrange pour la laisser échapper : « On dit aussi faire la bête à deux dos ; pour dire faire l’amour » – Or la vieille image de la « bête à deux dos » n’a jamais été synonyme de « courtiser » qui que ce soit avec de belles paroles… 

D’ailleurs Racine n’était pas encore né, ni Furetière, que Les Caquets de l’accouchée, en 1622, employaient « faire l’amour » sans l’ombre d’une ambiguïté : « [Elles] me demanda laquelle des deux conditions je voudrais choisir, ou d’estre cocu, ou abstraint à ne jamais faire l’amour |…] – J’aimerois mieux que tous les laquais de la Cour courussent sur le ventre de ma femme que d’estre abstraint à ne point faire l’amour », répond l’autre. 

En réalité baiser, coïter, est à l’origine un euphémisme de foutre – le terme exacte – et remonte dans cet emploi au moins au XVè siècle, sinon plus haut, comme l’indique ce passe du Mystère du Vieil Testament :

 

Je seroy là a me ayser

avec ma femme et la baiser !

Jamais, jamais ne le feroie !

 Au XVIè siècle il n’était déjà plus vraiment un euphémisme, ni dans ces cers de Marot : 

Il me branloit et baisoit aussi bien

Et homme vif comme vous pourriez faire,

 

ni dans le passage de Rabelais, où Panurge, offrant les servies de sa braguette à une belle bourgeoise de Paris, redouble le mot pour plus de précision : « O dieux et déesses célestes, que heureux sera celluy a qui ferez ceste grâce de vous accoler, de bayser bayser, et de frotter son lart avesques vous. Par Dieu, ce sera moy, je le voy bien ; car desja vous me aymer tout plain » (Pantagruel, chap.14). 

Enfin, au début du XVIIIè sicèle « baiser » avait acquis de très longue date le sens parfaitement cru que nous lui connaissons ; Le fameux poète dijonnais Alexis Piron – l’auteur du mot célèbre sur l’Académie française : « Ils sont là quarante, qui ont de l’esprit comme quatre » – n’en faisait aucun mystère :

Chaud de boisson, certain docteur en droit,

Voulant un jour  baiser sa chambrière,

Fourbit très bien d ‘abord de bon endroit.

 

Quant à faire l’amour il fut employé à son tour vers le milieu du XVIè siècle comme un euphémisme de baiser, déjà trop leste. S’il faut en croire Marot, qui résume pertinemment la question, c’st sous l’influence rigoriste des nouveaux calvinistes que la Cour châtia son langage :

Voilà, mon grand amy, ce qu’on soulait en Cours

De tous temps appeler foutre ou baiser sa mie,

Mais de nos Huguenots, la simple modestie

Nous apprend que ce n’est, sinon faire l’amour.

 

Fin d’une légende tenace sur le mauvais esprit des écoliers !… 

 

EXTRAIT de LA PUCE A L’OREILLE de Claude Duneton – Editions Stock 1973 – Anthologie des expressions populaires avec leur origine.

 

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