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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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  • > Archives pour le Lundi 29 septembre 2014

Première transfusion sanguine

Posté par francesca7 le 29 septembre 2014

15 juin 1667 : première transfusion
sanguine d’un agneau à un être humain

 
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C’est à Jean-Baptiste Denis que l’on doit la première transfusion sanguine pratiquée sur l’être humain, point culminant de l’histoire de cette science : connaissant les expériences menées par le médecin anglais Richard Lower sur les animaux, il les avait répétées et en avait fait de nouvelles, quand il se décida à injecter, dans les veines d’un jeune malade, huit onces de sang artériel d’un agneau, le 15 juin 1667, et renouvelant, encouragé par ce premier succès, l’expérience sur d’autres sujets

La prudence aurait ce semble exigé du docteur Denis qu’il fît les premières tentatives d’une transfusion, si hasardeuse, sur un criminel condamné à la mort ; quelles qu’en eussent été les suites, personne n’aurait eu lieu de se plaindre ; le criminel voyant une espérance d’échapper à la mort, s’y serait soumis volontiers.

Mais Denis n’opta pas pour cette expérience, dans la crainte qu’un criminel déjà altéré par l’appréhension de la mort, et qui pourrait s’intimider davantage par l’appareil de l’opération, ne la considérant que comme un nouveau genre de mort, ne tombât dans des faiblesses ou dans d’autres accidents que l’on ne manquerait pas d’attribuer à la transfusion. Il aima mieux attendre qu’une occasion favorable lui fournît un malade qui souhaitât cette opération, et qui l’éprouvât avec confiance, parce que un sujet ainsi disposé aiderait par lui-même aux bons effets de la transfusion.

Mais pour pratiquer la transfusion sur les hommes, il avait à choisir, ou du sang d’un autre homme ou du sang des animaux ; vivement frappé de la barbarie qu’il y aurait de risquer d’incommoder un homme, d’abréger ses jours pour en guérir, ou faire vivre plus longtemps un autre. Il se détermina pour le sang des animaux, et il crut d’ailleurs trouver dans ce choix d’autres avantages/

Tout d’abord, il imagina que les brutes dépourvues de raison, guidées par les seuls appétits naturels ou l’instinct, et par conséquent exemptes de toutes les débauches et les excès auxquels les hommes se livrent, sans doute par un effet de la raison, devoient avoir le sang beaucoup plus pur qu’eux.

Ensuite, il pensa que les mêmes sujets dont la chair servait journellement à la nourriture de l’homme, devaient fournir un sang plus analogue et plus propre à se convertir en sa propre substance.

Il compta encore sur l’utilité des préparations qu’il ferait aux animaux avant d’en employer le sang, persuadé qu’il serait plus doux et plus balsamique lorsqu’on aurait eu soin de nourrir pendant quelques jours les animaux plus délicatement ; il aurait dû ajouter qu’on aurait pu par des remèdes convenables, donner à leur sang des qualités plus appropriées aux maladies de ceux qui devaient le recevoir. Il aurait pu s’appyer sur l’histoire de mélampe, à l’égard des filles du roi Prétus, et sur une pratique assez suivie de nourrir les cèvres, dont on fait prendre le lait à des malades avec des plantes salutaires.

Enfin, il sentit que l’extraction du sang se ferait plus hardiment et avec plus de liberté sur les animaux, qu’on pourrait couper, tiller avec moins de ménagement, et prendre, s’il était nécessaire, du sang artériel et en tirer une grande quantité, et enfin les incommoder ou même les faire mourir sans s’en mettre beaucoup en peine.

Toutes ces raisons, moitié bonnes, moitié mauvaises, et toutes fort spécieuses, rengagèrent à se servir du sang des animaux pour en faire la transfusion dans les veines des malades qui voudraient s’y soumettre.

La première expérience se fit le 15 juin 1667 sur un jeune homme, âgé de 15 ou 16 ans, qui avait essuyé depuis peu une fièvre ardente dans le cours de laquelle les médecins peu avares de son sang, l’avaient fait couler abondamment à vingt différentes reprises, ce qui n’avait sans doute pas peu aidé à la rendre plus opiniâtre ; cette fièvre dissipée, le malade resta pendant longtemps valétudinaire et languissant, son esprit semblait émoussé, sa mémoire auparavant heureuse, était presque entièrement perdue, et son corps était pesant, engourdi, et dans un assoupissement presque continuel.

Denis imagina que ces symptômes devaient être attribués à un sang épaissi et dont la quantité était trop petite ; il crut sa conjecture vérifiée, parce que le sang qu’on lui tira, avant de pratiquer la transfusion, était si noir et si épais, qu’il ne pouvait pas former un filt en tombant dans le plat. On lui en tira environ cinq onces, et on introduisit par la même ouverture faite au bras, trois fois autant de sang artériel d’un agneau dont on avait préparé la carotide.

Après cette opération, le malade se couche et se relève, suivant le rapport de Denis, parfaitement guéri, ayant l’esprit gai, le corps léger et la mémoire bonne, et se sentant de plus très soulagé d’une douleur qu’il avait aux reins à la suite d’une chute faite le jour précédent. Il rendit le lendemain trois ou quatre gouttes de sang par le nez, et se rétablit ensuite de jour en jour, disant n’avoir senti autre chose pendant l’opération qu’une chaleur très considérable le long du bras.

Ce succès, dit Denis, l’engagea à tenter une seconde fois cette opération ; on choisit un homme robuste et bien portant, qui s’y soumit pour de l’argent ; on lui tira dix onces de sang, et on lui en remit le double pris de l’artère crurale d’un agneau. Le patient n’éprouva comme l’autre, qu’une chaleur très vive jusqu’à l’aisselle, conserva pendant l’opération sa tranquillité et sa bonne humeur, et après qu’elle fut finie, il écorcha lui-même l’agneau qui y avait servi, alla le reste du jour employer au cabaret l’argent qu’on lui avait donné, et ne ressentit aucune incommodité (lettre de Denis à M. de Montmor, 25 juin 1667).

II se présenta bientôt une autre occasion de pratiquer cette opération, mais où son efficacité ne fut pas aussi démontrée, de l’aveu même des transfuseurs, que dans les cas précédents. Le baron Bond, fils du premier ministre du roi de Suède, se trouvant à Paris, fut attaqué d’un flux hépatique, diurétique et bilieux, accompagné de fièvre. Les médecins, après avoir inutilement employé toutes sortes de remèdes que la prudence leur suggéra, c’est-à-dire nombre de saignées du pied et du bras, des purgations et des lavements, le malade fut, comme on l’imagine aisément, si affaibli qu’il ne pouvait plus se remuer, perdit la parole et la connaissance, et un vomissement continuel se joignit à ces symptômes : les médecins en désespérèrent.

On eut recours à la transfusion, comme à une dernière ressource. Le docteur Denis et le chirurgien Emmeretz ayant été mandés, après quelques légers refus, lui transfusèrent environ deux palettes de sang de veau. Le succès de cette opération ne fut point, selon eux, équivoque. Le malade revint à l’instant de son assoupissement, les convulsions dont il était tourmenté cessèrent, et son pouls enfoncé et fourmillant parut se ranimer ; le vomissement et le flux lientérique furent arrêtés.

images (13)Mais après être demeuré environ 24 heures dans cet état, tous ces accidents reparurent avec plus de violence. La faiblesse fut plus considérable, le pouls se renfonça, et le dévoiement revenu jeta le malade dans des syncopes fréquentes. On crut qu’il était alors à-propos de réitérer la transfusion ; après qu’on l’eut faite, le malade parut reprendre un peu de vigueur, mais le flux lien-térique persista toujours, et sur le soir la mort termina tous ces accidents. Les transfuseurs firent ouvrir le cadavre, et rejetèrent le succès incomplet de leur opération sur la gangrène des intestins, et sur quelques autres dérangements qu’on trouva dans les différents viscères.

(D’après « Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connaissances humaines » (Tome 41), paru en 1775)

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Le repas du paysan

Posté par francesca7 le 29 septembre 2014

 

images (11)Leur pain est plutôt noirâtre ; vers l’an mil, ils en ont grâce à une longue période de paix et de récoltes correctes, ce qui ne sera pas forcément le cas par la suite. Les céréales entrent évidement pour une très grande part dans leur alimentation, surtout sous forme de bouillies, genre porridge ou soupe à la farine.

 
La volaille est évidemment réservée aux fêtes carillonnées, à part les ceufs, interdits cependant pendant tout le carême jusqu’aux… oeufs de Pâques. À vrai dire, il y a de nombreux accommotements car on ne peut exiger de Bretons ou de Normands qu’ils fassent carême à l’huile alors que leur matière grasse locale est le beurre… 

Mais en temps ordinaire, on consomme du porc, sous forme de lard, de conserves salées, d’andouilles, de jambons… Et là, l’imagination des paysans est sans limites. La charcuterie gauloise était déjà célèbre au temps des Romains, elle n’a pas varié depuis, et l’on remarque encore de nos jours que les meilleures charcuteries sèches proviennent de pays pauvres. Le saindoux aussi provient du porc, concurrencé naturellement dans le midi par l’huile d’olive et ailleurs par la graisse d’oie.

Les légumes donnent des soupes roboratives : ce sont les racines méprisées des seigneurs, lesquels n’ont d’ailleurs pas tort car la carotte, encore sauvage et que l’on distingue de la ciguë par sa fleur stérile au centre de l’ombelle, n’est à cette date qu’une mince tige fibreuse, comme le navet, et le panais n’est pas véritablement bon. De l’avis de certains, du moins. 

On cultive aussi les fèves, les pois, les lentilles. Mais le roi des marmites au cul noir qui mijotent dans les cheminées, c’est à coup sûr le chou, dont il existe depuis longtemps de nombreuses variétés. Et puis il y a les ressources infinies de la forêt: noisettes, faines, châtaignes, petits oiseaux pris à la glu, petits lapins pris au collet, sans parler des baies, airelles, sorbes, myrtilles, arbouses ou baies de sureau, qui s’accommodent fort bien du miel des abeilles sauvages. Avec un peu de pâte, voilà une tarte…

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N’ayez pas peur des pâtes

Posté par francesca7 le 29 septembre 2014

 

téléchargement (10)par Perla Servan-Schreiber

Non, les pâtes ne font pas grossir. A condition d’en manger 70 grammes par personne, avec de l’huile d’olive et des légumes, de préférence à table et en compagnie. Claude Fischler, le grand sociologue français de l’alimentation, nous le dit depuis fort longtemps : la commensalité est un facteur essentiel de la diététique. Ensemble et à table, on ne mange pas de la même façon que seul devant la télé.  

L’été, saison des grandes tablées, les pâtes signent l’armistice entre petits et grands, gros et maigres, cuisinières chevronnées ou de circonstance. C’est la paix entre gourmands et affamés. 

Aliment idéal des sportifs, les pâtes sont le quotidien des Italiens qui, doit-on le rappeler, sont les moins obèses des Européens, suivis de près par les Français. Et si les Italiens en mangent à chaque repas, c’est aussi parce que les formes et sauces sont nombreuses. Les Japonais, eux, consomment régulièrement des pâtes udon.

Si vous êtes allergique au gluten – nouvelle pathologie du siècle de l’agriculture intensive et des pesticides qu’elle exige – optez pour des pâtes de riz ou de sarrasin et régalez-vous.

PENNES AUX TOMATES CERISE, À L’AIL ET AU BASILIC

 

Temps de préparation : 25 mn   

INGRÉDIENTS POUR 5 PERSONNES 
 

• 400 g de pennes De Cecco 

• 4 gousses d’ail

• 30 tomates cerise

• 4 pétales de tomates séchées

• 1 bouquet de basilic

• 15 cl d’huile d’olivetéléchargement (11)

• 1 cuil. à café de sucre

• 2 cuil. à soupe de vinaigre blanc

• 2 cuil. à soupe de gros sel

• 1/2 cuil. à café de poivre mignonnette

• 1 pincée de piment de Cayenne 

(sauf s’il y a des enfants) 
 

1. Lavez, séchez et coupez les tomates cerise en deux. Découpez les tomates séchées en fines lamelles. Rincez, séchez, effeuillez et ciselez grossièrement le basilic. Pelez les gousses d’ail, retirez le germe pour bien les digérer et pressez-les.  
 

2. Dans une grande poêle chaude, versez la moitié de l’huile, quelques grains de gros sel, le sucre, le poivre, le piment et les tomates cerise. Faites revenir à feu vif pendant une minute, en remuant sans cesse avec deux spatules. 
 

3. Ajoutez l’ail, les tomates séchées, le vinaigre et le basilic. Remuez 30 secondes et retirez du feu. Les tomates doivent être chaudes, mais croquantes. 
 

4. Parallèlement, dans une grande marmite, portez à ébullition 4 litres d’eau et le gros sel. Versez les pâtes, tournez 5 secondes avec une grande cuillère en bois et faites cuire le temps indiqué sur le paquet. Egouttez rapidement et arrosez d’un jet d’eau froide. Laissez les dernières gouttes d’eau dans les pâtes avant de les ajouter dans la poêle qui contient les tomates. 
 

5. A feu moyen, mélangez bien avec les spatules. Ajoutez le reste d’huile. Ajustez en sel, en poivre et en basilic. Servez.

Conseil : Si vous êtes prêt avant que tout le monde soit à table, pas de panique : vous pouvez réchauffer ces pâtes dans la poêle, à feu vif, en remuant 2 à 3 minutes. 

Le truc en plus : Si vous en avez, jetez une poignée de roquette dans le plat à la dernière minute, et remuez. C’est joli et exquis ! 

source : Le journal du Slow Food

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