À père avare, enfant prodigue
Posté par francesca7 le 22 septembre 2014
Cela est vrai pour l’ordinaire, car les enfants d’un père avare et égoïste ayant été soumis à une gêne forcée et à beaucoup de privations, se hâtent de s’en affranchir aussitôt qu’ils sont devenus les maîtres de leur bien
Ils le dissipent presque toujours avec une prodigalité qui ne garde pas plus de mesure que n’en gardait, en sens contraire, la lésinerie exagérée de leur père.
Les Grecs déclaraient infâme tout citoyen ruiné par de folles dépenses. Chez les Romains, la prodigalité était punie par l’exposition publique. On conduisait les dissipateurs sur une estrade dressée au milieu de la cité et là on les abandonnait à la risée du peuple.
Signification : Le fils prend souvent une attitude contraire à celle du père.
Origine : Locution proverbiale devenue expression française attestée en anglais depuis le XVIème siècle qui cherche à montrer une symétrie et une opposition entre deux générations. Lepère est généralement avisé, prudent et économe. Il craint l’avenir et travaille pour sa descendance. Le fils, partisan de la révolte veut au contraire dilapider le capital. A père avare, fils prodigue peut dépasser le domaine pécuniaire et s’appliquer à des caractéristiques comportementales qui opposent deux générations : un père cultivé face à un fils ignare, un père sage et un fils écervelé ; ou un père courtois face à un fils grossier.
Exemple d’utilisation : Le jeune Philippe Belvidéro, son fils devient un espagnol aussi consciencieusement religieux que son père était impie, en vertu peut-être du proverbe : A père avae fils prodigue. (Balzac : L’élixir de longue vie)
Le fait de voir de façon régulière des comportements qui relèvent du défaut risque de provoquer chez nous le défaut inverse.
- Sans doute si l’on suppose une famille dans laquelle l’épargne sera héréditaire de père en fils, sans aucune défaillance, une dynastie de boursicotiers, elle arrivera peut-être à une grosse fortune ; mais cela ne se voit guère, car vous connaissez le dicton : à père avare, fils prodigue ! — (Charles Gide, Propos d’actualité et d’inactualité : 1887-1931, L’Harmattan, 2008, page 192
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