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  • > Archives pour le Dimanche 14 septembre 2014

Les Demoiselles de la campagne

Posté par francesca7 le 14 septembre 2014

 

 

téléchargement (10)Vous voyez voler de tous côtés ces beaux insectes à quatre ailes de gaze, si connus sous le nom de Demoiselles. Leur appétit carnassier contraste singulièrement avec la forme élégante et gracieuse qui leur a mérité ce nom.

Avec quelle ardeur elles poursuivent dans les airs la proie ailée qui rarement peut leur échapper ; portées sur leurs ailes rapides, elles parcourent en un clin d’œil un espace considérable, et saisissent au vol la mouche qu’elles dévorent sans s’arrêter. Tout en elles est approprié à cette vie de rapine ; leurs ailes sont d’une grandeur démesurée, et leurs pieds sont courts et robustes, leurs mandibules sont très fortes, et leurs yeux, plus grands que ceux d’aucun autre insecte, leur permettent de voir dans toutes les directions.

Elles font parties de l’ordre des névroptères, dont elles sont le type ; leurs antennes sont en forme d’alène, composées de sept articles au plus, dont le dernier plus effilé dépasse à peine la tête ; leurs mandibules et leurs mâchoires sont entièrement couvertes par le labre et la lèvre ; elles ont trois petits yeux lisses les deux gros yeux à réseau, et leurs tarses ont trois articles.

On les partage en trois genres : les libellules, les aeshnes et les agrions. Les libellules et les aeshnes ne diffèrent guère que par la forme de l’abdomen, qui est court et aplati chez les premières, et, au contraire, cylindrique, grêle et allongé chez celles-ci. On remarque aussi une certaine différence dans les nervures des ailes, dont les antérieures présentent, près de leur base, chez les libellules seulement, une cellule triangulaire bien remarquable avec la pointe dirigée en arrière. Leurs larves ne diffèrent que par leur forme plus ou moins allongée ; elles ont toutes l’abdomen terminé par cinq lames dures et pointues.

Les agrions, au contraire, se distinguent bien par l’écartement des yeux, par leurs ailes plus étroites, plus faibles, qui sont rapprochées et appliquées les unes contre les autres au lieu d’être étalées. Leurs larves diffèrent aussi beaucoup ; ce sont celles que vous voyez plus effilées et plus délicates ; elles sont vertes et leur corps est toujours terminé par trois lames en nageoire, ce qui leur permet de nager dans l’eau et de se mouvoir avec un peu plus d’agilité. En donnant quelques coups de filet dans les marais, nous allons avoir toutes ces larves en quantité. Elles sont vraiment bien remarquables par la forme singulière de la pièce qui remplace la lèvre inférieure ; cette pièce, que Réaumur nommait la Mentonnière, recouvre, comme un masque, tout le dessous de la tête ; elle est allongée, un peu plus large en avant où elle porte deux crochets mobiles, et s’articule en arrière sur un pédicule presque aussi long et mobile qui leur permet de s’avancer beaucoup. La larve, dont les mouvements sont trop lents pour lui permettre de poursuivre sa proie, se sert de cette pièce pour atteindre le petit insecte téléchargement (11)qui passe à sa portée. Cette longue palette se déploie subitement comme un ressort qui se détend ; elle saisit la proie avec ses tenailles ou crochets, et la rapporte contre les mâchoires.

Une autre singularité de ces larves, c’est leur manière de respirer. Elle font entrer une grande quantité d’eau dans leur intestin, qui est garni à l’intérieur de douze rangées de petites taches noires, symétriques, composées de petits tubes respiratoires ; puis quand cette eau est épuisée de l’air qu’elle contient, elles la lancent avec force, et se procurent ainsi un moyen de changer de lieu, à la manière des pièces d’artifices ou d’artillerie, qui reculent par l’effet de l’inflammation de la poudre.

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Insectes baromètres et thermomètres

Posté par francesca7 le 14 septembre 2014

pressentant pluie, grêle et vent

(D’après « Le Mois littéraire et pittoresque », paru en 1901)

 

téléchargement (8)Sur la seule foi d’observations, nos ancêtres considéraient certains insectes comme excellents thermomètres-baromètres dont il suffisait de scruter le comportement pour prévoir pluie, orage, vent ou encore grêle, tels les grillons, rainettes ou géotrupes

Déjà chez les Anciens — maints passages d’auteurs grecs ou latins l’attestent — on cherchait à prédire le temps, et, comme les observations scientifiques manquaient alors, le peuple érigea en principes des coïncidences fortuites. Virgile, par exemple, va nous renseigner sur les préjugés météorologiques en honneur chez ses superstitieux contemporains. Citons donc quelques vers du chantre de Mantoue traduits par Delille.

Voici d’abord les signes précurseurs de l’orage :

La grue avec effroi s’élançant des vallées
Fuit ces noires vapeurs de la terre exhalées ;
Le taureau hume l’air par ses larges naseaux ;
La grenouille se plaint au fond de ses roseaux ;
L’hirondelle en volant effleure le rivage ;
Tremblante pour ses oeufs, la fourmi déménage.

La pluie se pronostique également avec facilité :

Quand la jeune Phébé rassemble sa lumière,
Si son croissant terni s’émousse dans les airs,
La pluie alors menace et la terre et les mers.

Il faudra craindre les vents :

Quand des feux du soleil, l’Occident se colore
Si de taches semé, sous un voile ennemi,
Son disque renaissant se dérobe à demi.

La grêle s’abattra :

Si de son lit de pourpre on voit l’Aurore en pleurs
Sortir languissamment sans force et sans couleurs.

Au contraire, lorsque l’arc de la lune brille le quatrième jour, le beau temps se maintiendra un mois durant :

Le ciel sera sans eau, l’aquilon sans haleine.
L’océan sans tempêtes…

A quelques-uns de ces pronostics, nos populations rurales accordent encore certaine confiance, et les indications que les hommes des champs tirent des végétaux ou des animaux se sont multipliées au cours des âges. Ainsi on admet que la corolle du liseron se ferme aux approches de la pluie, que le mouron, ce « baromètre du pauvre homme », comme on le surnomme dans les campagnes, tient également ses fleurs closes dans des circonstances atmosphériques analogues, et si la rose de Jéricho contracte ses branches, on peut compter sur la sécheresse. Mais la prédiction du temps basée sur la gent animale paraissait jusqu’ici assez illusoire malgré l’intérêt que lui témoignèrent de grands savants.

 

Rainette de Göldi et rainette verte méridionale

téléchargement (9)Sous ce rapport, l’exemple de la rainette est typique. Le naturaliste Dumeril n’écrivait-il pas, en 1863, à propos de cette jolie petite grenouille verte : « On se fait un hygromètre ou un baromètre vivant en mettant une de ces bestioles dans un vase où l’on a soin de lui donner de l’eau et des insectes pour sa nourriture. Munie dans sa prison de verre d’une petite échelle, son ascension indique que le temps sera sec. » Le maréchal Vaillant soutenait la même thèse, lors d’une discussion relative à l’établissement d’observatoires météorologiques sur toute l’étendue de nos possessions africaines : « La grenouille du père Bugeaud, disait-il, égayé encore aujourd’hui les bivouacs de nos soldats en Afrique. Ce grand homme de guerre consultait sa rainette avant de mettre ses troupes en marche pour une expédition » et, poursuivait l’orateur, il faut se livrer à des observations analogues dans notre colonie afin de démontrer ou d’infirmer leur exactitude. Eh bien, l’expérience a prononcé aujourd’hui. La rainette ne saurait donner un renseignement atmosphérique sérieux.

Au début du XXe siècle, une revue américaine estimée, Popular science monthly, proposa de déterminer la température de l’air par un procédé assez singulier reposant sur le nombre de cris lancés par le grillon dans l’espace d’une minute, nombre variable suivant les oscillations thermométriques. Mlle W. Brooke y formula, en effet, la règle mathématique suivante. Adoptez 72 stridulations par minute à 60° Fahrenheit (15,5°C) et pour chaque série de quatre stridulations en plus, ajoutez 1° Farhenheit ; pour chaque période de quatre stridulations en moins, diminuez de la même quantité et vous obtiendrez une concordance parfaite entre les températures ainsi déterminées et celles relevées au thermomètre — du moins la Broooke nous l’affirme.

Vers le même temps, l’entomologiste avignonnais bien connu J.-H. Fabre, a montré que les géotrupes étaient de distingués météorologistes. Voyons à l’œuvre ces sagaces insectes, et d’abord un mot sur leurs mœurs. Parmi les assainisseurs des champs, les uns, tels que les mouches, les dermestes et les nécrophages, sont chargés de disséquer les cadavres. Une taupe gît-elle éventrée sur le chemin, au pied de la haie, un enfant sans pitié a-t-il lapidé un lézard qu’avril venait de revêtir de sa splendide parure d’émeraude, vite ces petits croque-morts accourent, attirés par le fumet du morceau. Ils charcutent, ils dissèquent et en une journée les minuscules fossoyeurs ont accompli leur tâche. La place est nette.

La seconde catégorie d’insectes préposés par la Nature à la salubrité rurale ne met pas moins d’empressement à faire disparaître les bouses de vaches, le crottin du cheval ou autres déjections d’animaux, et les géotrupes se distinguent entre tous. Ils épurent, ces pauvres « bousiers », avec toute l’ardeur de leurs mandibules, de leurs pattes, et nous n’accordons à ces utiles auxiliaires qu’un regard dédaigneux.

 

 

images (16)Les géotrupes abandonnent seulement leurs repaires vers le crépuscule et, à condition toutefois que l’atmosphère soit calme et chaude, ils se mettent à la recherche des matériaux nauséabonds dont ils vont se repaître avec délice. En une séance nocturne, la souillure choisie par chaque groupe sera enfouie. Mais si la pluie menace ou si le vent souffle, nos stercoraires restent tranquilles, car ils ont amassé sous terre des victuailles suffisantes pour un long chômage.

Fabre décrit dans son mémoire les curieuses expériences qui lui ont permis de tirer ces conclusions et il en résume les grandes lignes en trois cas généraux.

Premier exemple : soirée magnifique. Les géotrupes s’agitent dans la cage où le naturaliste les a enfermés et se montrent impatients d’accomplir leur tournée vespérale, signe de beau temps pour le lendemain. Effectivement, le jour suivant, l’atmosphère fut d’une remarquable pureté.

Deuxième observation : nuit superbe encore. Selon les indications du baromètre et l’état du ciel, le savant naturaliste croit à la continuation du beau temps. Les bousiers ne partagent pas cet avis. Ils ne mettent pas le nez dehors contrairement à leur habitude. L’insecte, plus subtil que l’homme, avait senti l’averse qui tomba un peu avant l’aurore.

Troisième fait, non moins typique. Cette fois, le ciel est couvert et la venue d’une forte ondée semble prochaine. Cependant, grâce à la subtilité de leurs organes, les géotrupes pensent sans doute le contraire puisqu’ils bourdonnent dans leur geôle. La justesse de leur pronostic s’affirme du reste bientôt, les nimbus menaçants se dissipent et, dès son lever, le soleil se montre radieux.

De même, l’état électrique de l’atmosphère influence beaucoup les bousiers. Aux approches de l’orage, par de lourdes et chaudes soirées, ils s’agitent et s’inquiètent plus que de coutume. A cet égard, J.-H. Fabre relate une expérience bien remarquable. Les 12, 13, 14 novembre, les géotrupes de ses volières firent preuve d’une extraordinaire agitation. Quelle était donc le pourquoi ? Une bourrasque avait éclaté sur le nord de la France, et la forte dépression barométrique, cause de la tempête, se répercutait dans la région d’Avignon. Comme le constate le sagace entomologiste, les géotrupes lui parlaient de l’ouragan « avant son journal » ! Faut-il regarder ces constatations comme des coïncidences fortuites ?

Cependant Fabre a vu de même les chenilles processionnaires du pin subir l’influence des perturbations atmosphériques. Bien mieux, elles paraissent pourvues d’organes curieux, véritable arsenal d’instruments météorologiques. Alors, tandis que la rainette serait impuissante à prédire le temps, les géotrupes et les processionnaires constitueraient de merveilleux insectes-baromètres dont la délicatesse laisserait bien loin les indications brutales de la colonne de mercure.

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Le Rossignol Moqueur

Posté par francesca7 le 14 septembre 2014

 

(D’après un article paru en 1834)

 

290px-Luscinia_luscinia_vogelartinfo_chris_romeiks_CHR3635Cusius dit avoir vu chez le baron de Saint-Aldegonde un perroquet qui, chaque fois qu’on l’en priait, riait aux éclats, puis s’écriait avec le ton du plus grand dédain : ô le grand sot qui me fait rire ! Beaucoup de gens entendant cet oiseau pour la première fois s’éloignaient confus en pensant qu’il se moquait d’eux, et il ne leur venait point à l’esprit que c’était la répétition machinale d’une scène préparée d’avance.

Au reste, il n’y a pas besoin de faire grand frais pour préparer de semblables déceptions, et il se trouve toujours assez de gens disposés à se laisser prendre. Ne pouvant croire que le don de la parole soit distinct de celui de l’intelligence, ils consulteraient volontiers un perroquet sur leurs affaires, et lui demanderaient, par exemple, des numéros pour la loterie. La réputation des perroquets est si bien établie, qu’il n’est pas même besoin qu’ils partent pour qu’on leur suppose des idées et des sentiments analogues aux nôtres, pour qu’on les croie sensibles au ridicule et enclins à railler.

J’ai vu, il y a peu de temps, chez un pharmacien de la rue du Bac, un de ces oiseaux mettre une vieille femme fort en colère parce qu’elle supposait qu’il la contrefaisait. Elle était entrée en toussant, et le perroquet s’était mis à tousser avec les mêmes quintes, les mêmes redoublements ; elle faisait des efforts pour cracher, et l’animal semblait arracher avec une peine extrême quelque chose du fond de son gosier. L’imitation était parfaite, mais la scène qui se prolongeait au grand amusement des spectateurs faillit se terminer tragiquement, car la vieille femme, furieuse de se voir l’objet de la risée générale, voulut s’en venger sur le pauvre animal, et si on ne l’eût emporté au plus vite elle allait lui tordre le cou.

Il est inutile de faire remarquer que dans cette circonstance, comme dans tous les cas semblables, l’oiseau est fort innocent des intentions qu’on lui prête, et qu’ainsi par oiseau moqueur on ne doit entendre qu’oiseau imitateur.

Cette faculté d’imitation existe, comme on le sait, non seulement chez le perroquet, mais chez beaucoup d’autres oiseaux, quoiqu’en général chez ceux-ci elle n’arrive pas au même degré de perfection. On a prétendu qu’elle appartenait exclusivement aux espèces dont la voix naturelle est désagréable, ou du moins que c’était à ces espèces seulement qu’il avait été donné d’imiter la voix humaine. C’est, en effet, le cas pour les oiseaux à qui on donne le plus communément ce genre d’éducation, mais peut-être est-ce justement à cause que le geai, la pie, le corbeau ont naturellement un langage fort déplaisant qu’on prend la peine de leur en enseigner un autre. Quoi qu’il en soit, ils ne sont pas les seuls qui puissent apprendre à parler ; l’étourneau, qui siffle assez bien, prononce très nettement, et au bout de peu de temps des phrases entières ; le serin, un de nos plus agréables chanteurs, peut apprendre à parler aussi bien qu’à répéter les airs.

J’en ai vu un qui n’avait eu pour maître de langue qu’une perruche, dont la cage était voisine de la sienne, et qui disait tout ce qu’on avait enseigné à sa compagne. Les rossignols même peuvent prononcer des mots bien articulés, et s’il en fallait croire une histoire rapportée par Conrad Gesner, il s’en trouverait d’assez habiles pour répéter une conversation tout entière.

C’est probablement pour s’associer à ce qui se passe autour d’eux, que des oiseaux privés de liberté, et éloignés de leurs compagnons naturels, apprennent à répéter soit un chant étranger, soit l’air joué sur la serinette, soit les mots prononcés fréquemment devant eux. Ils se résignent difficilement à un isolement complet, et si rien autour d’eux ne peut leur répondre dans leur langue naturelle, ils apprennent la langue de ce qui les entoure.

 

Les rossignols sont au nombre des oiseaux les moins sociables ; on ne les voit jamais se réunir en troupe comme le font nos chardonnerets, nos linottes, nos tarins ; cependant si dans le même bocage deux rossignols ont établi leur nid assez près pour pouvoir s’entendre l’un l’autre, leur chant devient plus vif, plus varié, plus fréquent, il s’établit entre eux une lutte musicale dans laquelle chacun semble déployer tous ses moyens pour l’emporter sur son rival. Si le voisinage ne lui offre aucun oiseau de son espèce, le rossignol place de préférence son nid à portée d’un écho afin que quelque chose du moins réponde à sa voix.

On observe que ce genre d’émulation n’est jamais excité chez l’oiseau en liberté que par le chant de leur propre espèce. Un rossignol ne répond point à une fauvette, ni une linotte à un chardonneret ; chacun d’eux à sa langue propre, et ne semble pas prendre garde aux autres langues qui peuvent se parier près de lui ; pourtant, le cri d’alarme est compris par tous, quoiqu’il soit prononcé différemment par chacun.

alt=Description de cette image, également commentée ci-aprèsNous avons en France un oiseau, la rousserole, qu’on désigne dans plusieurs provinces sous le nom de rossignol moqueur, et le même nom s’applique quelquefois aussi à l’effarvate et à la fauvette des roseaux. Tous les trois ont en effet dans leur chant plusieurs notes, plusieurs passages qu’on retrouve également dans celui du rossignol ; mais ils les ont naturellement, pas du tout par imitation, et ils les ont même quand on les élève en cage dans l’intérieur des villes. Il est à remarquer d’ailleurs que dans l’état de nature ils se tiennent dans des parages très différents de ceux qu’affectionnent les rossignols, de sorte qu’ils ne peuvent avoir que bien rarement l’occasion d’en entendre le chant.

Les plus célèbres moqueurs n’appartiennent pas à nos pays, mais aux parties tempérées de l’Amérique septentrionale ; tels sont le geai bleu, le manakin babillard, et surtout l’oiseau qu’on nomme par excellence le moqueur (turdus polyglottus). Le moqueur américain a tiré de bonne heure l’attention des Européens qui ont visité le Nouveau-Monde, en raison de la variété de ses notes, de l’étendue de sa voix, et surtout de la faculté qu’on lui attribue de pouvoir contrefaire le chant ou le cri des autres animaux. Suivant Fernandez, Nieremberg, Hans Sloane et autres écrivains, il ne se contente pas d’imiter simplement, il embellit tout ce qu’il reproduit, et donne à chaque son qu’il emprunte une grâce et une douceur particulières. Les indigènes eux-mêmes n’étaient pas moins sensibles à ces talents que les Européens ; et dans la langue mexicaine, par exemple, le moqueur était désigné par le nom de cencontlatotli, l’oiseau aux quatre cents langues.

Le moqueur est de la même famille que notre grive commune (turdus musicus), oiseau qui lui-même est un très bon chanteur, et dont la voix est en Ecosse aussi célèbre que l’est chez nous celle du rossignol. Sa taille est à peu près celle du mauvis ; ses couleurs sont celles de la drenne, à cela près qu’il n’a pas le ventre grivelé. Sa robe n’a donc rien de brillant, et quoique ses formes soient assez élégantes, ce n’est réellement que par son chant qu’il peut attirer l’attention ; mais ce chant est d’une douceur et en même temps d’une puissance sans égales.

Lorsque par une belle matinée l’oiseau perché sur le sommet d’un buisson, fait entendre sa voix sonore, tous les gazouillements qui partent des buissons voisins et qui dans une autre circonstance charmeraient l’oreille, sont alors oubliés. Le moqueur d’ailleurs compose à lui seul tout un orchestre, il fait parler successivement tous les instruments, et quelquefois même on dirait qu’il en fait parler plusieurs à la fois. Cette musique se prolonge sans interruption pendant des heures entières et l’oiseau lui-même en paraît transporté de plaisir. Tout son corps frémit ; ses ailes, à demi ouvertes, sont agitées d’une sorte de trémoussement convulsif ; parfois son extase monte à tel point, qu’il ne saurait rester en place, il bondit, il s’élève dans les airs, il y plane quelques instants en faisant entendre ses notes les plus brillantes, puis sa voix baisse par degrés pendant qu’il redescend insensiblement vers la branche d’où il était parti.

A d’autre moments ce n’est plus un chant soutenu, ce sont des notes détachées, ce sont des phrases qui appartiennent à d’autres oiseaux, et qui trompent quelquefois le chasseur ; dans certains cas c’est le cri de l’épervier qu’il imite, et alors, assure-t-on, les petits oiseaux s’enfuient tout effrayés. En un mot, parmi tous les bruits de la forêt, il en est peu qui ne se retrouvent plus au moins ressemblants dans les différents timbres de la voix du moqueur. Cette variété d’intonation, qui est naturelle à l’oiseau, lui donne quand il est réduit en captivité une grande facilité pour reproduire ce qu’il entend ; dans ce cas, il devient réellement imitateur, et il l’est à un degré presque incroyable. Il siffle à la manière d’un jeune poulet, et la poule arrive les ailes traînantes et les plumes hérissées, toute prête à défendre sa progéniture. Il imite avec la même perfection l’aboiement du chien, le miaulement du chat.

Il est d’ailleurs, comme tous les babillards, très peu difficile dans le choix de ce qu’il répète, et il ne s’inquiète guère de mettre de la suite dans ce qu’il dit ; aussi, après avoir imité avec une perfection inconcevable le chant du serin, il s’interrompra tout-à-coup au milieu d’une roulade, et fera entendre le cri d’une roue de brouette mal graissée ou le bruit de la scie du tailleur de pierre.

alt=Description de cette image, également commentée ci-aprèsHeureusement il ne renonce jamais entièrement à son chant naturel, et c’est même le seul qu’il fasse entendre la nuit ; car, de même que notre rossignol, il aime à chanter aux heures où tout est silencieux.

Le moqueur ne fuit pas le voisinage de l’homme. Il n’est pas rare de trouver son nid dans un verger à peu de distance de la ferme ; il ne prend pas grand peine pour le cacher, et il est toujours prêt à le défendre même contre l’homme.

Pris au piège, il s’apprivoise assez promptement, et son chant dans ce cas est plus parfait et se conserve plus pur de mélange étranger que lorsqu’il a été enlevé du nid et élevé loin des bois. Un moqueur remarquable par l’étendue de la voix se vend fort cher, et aux Etats-Unis on en a vu payer jusqu’à cinquante et même cent dollars (200 et 500 fr.) ; leur prix ordinaire est de 60 à 80 fr.

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