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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Perruquiers sous Louis XV

Posté par francesca7 le 5 septembre 2014

 

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Le perruquier pouvait se croire, sous Louis XV, d’une importance considérable. C’était son art qui semblait assigner à chaque personnage son rang dans le monde ; on se distinguait les uns des autres par la perruque : noblesse, tiers état, clergé, autant de degrés hiérarchiques de la société, autant de perruques diverses.

Là ne se bornaient pas les attributions du perruquier : il était en rnême temps barbier, baigneur, étuviste. En un mot, il était le factotum de la toilette, le serviteur des grâces et de la beauté, par privilège du roi.

« La beauté que nous avons assignée à nos cheveux, dit un perruquier du dix-huitième siècle, est une beauté rare ; peu de personnes, surtout les hommes, se trouvent les avoir avec toutes les qualités nécessaires, dont voici les conditions, qui sont d’être raisonnablement épais et forts, d’une belle couleur châtain, plus ou moins foncée, ou d’un beau blond argenté, d’une longueur moyenne, descendant jusqu’à la moitié du dos. Il faut encore que, sans être crêpés, ils frisent naturellement, ou du moins qu’ils tiennent longtemps garnis. Les cheveux, en général, sont sujets à bien des accidents et des défauts qu’il fallait supporter ou du moins pallier avant que la perruque eût été imaginée.

« Plusieurs se trouvaient en avoir très peu ; il y a des maladies qui les font tomber ; ils se dégarnissent quelquefois sans aucune maladie apparente, de manière que non seulement les personnes âgées mais celles qui ne le sont pas encore, deviennent chauves avant le temps. Il fallait donc se résoudre à porter des calottes, coiffures tristes et plates, surtout quand aucuns cheveux ne l’accompagnent. Ce fut pour remédier à ce désagrément qu’on imagina au commencement du règne de Louis XIII d’attacher à la calotte des cheveux postiches qui parussent être les véritables.

« On parvint ensuite à lacer les cheveux dans un toilé étroit de tisserand, comme aussi dans un tissu de frangé qu’on nomme Le point de Milan. On cousait par rangées ces entrelacements sur la calotte même, rendue plus mince et plus légère ; pour cet effet, on se servait d’un canepin (l’épiderme de la peau de mouton), sur lequel on attachait une chevelure qui accompagnait le visage et tombait sur le cou : c’était alors ce qu’on appelle une perruque. » (Art du perruquier)

On faisait d’abord les perruques à tresses sur trois soies et cousues sur rubans ; puis on parvint à imiter complètement une chevelure naturelle. Cette découverte parut « si bonne et si secourable » qu’en 1656 le grand roi créa quarante-huit charges de barbiers perruquiers suivant la cour ; deux cents charges étaient établies en faveur du public. Un autre édit en ajouta deux cents autres en 1673.

La mode nouvelle fit sortir beaucoup d’argent de France ; il fallait se procurer des cheveux à l’étranger, la production indigène ne suffisant plus. Colbert s’émut de ces exportations de numéraire ; il voulut abolir l’effet dans sa cause et remplacer les perruques par des bonnets, dont on essaya même des modèles devant le roi. Les perruquiers se hâtèrent d’adresser au roi leurs doléances et représentations respectueuses : « L’argent sorti de France pour l’importation des matières premières y rentrait et au delà par l’exportation des produits manufacturés ; la ville de Paris fournissait de perruques l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, l’Allemagne et autres États. »

Colbert abandonne le projet des bonnets, et les perruquiers grandirent en prospérité vers la fin du dix-huitième siècle, ils étaient au nombre de huit cent cinquante, avaient un prévôt, des gardes, des syndics, et charge héréditaire. « Ils ont droit et leur est attribué le commerce des cheveux en gros et en détail, comme aussi leur est permis de faire et vendre poudres, pommade, opiat pour les dents ; en un mot, tout ce qui peut servir à la propreté de la tête et du visage. »

Le rasoir étant instrument de chirurgie, le chirurgien avait aussi le droit de faire la barbe ; mais sa boutique devait être peinte en rouge ou en noir, couleur de sang ou de deuil, sur laquelle se détachaient les bassins de cuivre jaune qui servaient d’enseigne ; le perruquier avait à sa porte des bassins blancs, en étain ; la fantaisie seule choisissait la couleur de sa boutique. Et comme lui-même était moins grave, moins pesant que le barbier chirurgien !

Comme il nous paraît, dans les estampes, apprécier tous les privilèges de son art : faire les cheveux aux dames, les étager de manière à leur donner un aspect agréable, combler les lacunes et les cacher sous des nuages de poudre ; fabriquer tours, toupets, chevelures entières pour messieurs les gentilshommes, gens de cour, d’église, de justice ou d’épée ; bref, débarrasser chacun des soins journaliers du corps !

Entrez dans cette boutique où travaillent les tresseuses, où l’on monte les coiffures préférées par les merveilleux, où l’on frise en crêpe, où l’on frise en boucles, où l’on répète les nouvelles que l’on sait, où l’on invente celles qu’on ne sait pas ; faites-vous mettre suivant votre condition, votre âge et la mode du jour, les cheveux en bourse en cadenette, en catogan, à la téléchargement (5)grecque, perruque à la Fontange, à la brigadière, en bonnet, nouée à l’oreille, d’abbé, de palais, à marteaux, à simple nœud, à queue de rubans, etc.

Examinez cette collection d’outils : fers à friser (pince à longues branches à mâchoires plates en dedans), fers à toupet (à branche ronde entrant dans une creuse), cardes de toute sorte pour les cheveux, champignons à perruques, coquemard à faire chauffer l’eau, bouilloire, bouteille de fer-blanc pour porter l’eau chaude en ville, cornet à œil de verre et masque à poudrer, melons (étuis à perruque), zeste (bourse à tuyau pour poudrer), etc., etc.

Regardez, écoutez, n’oubliez pas que cet artiste en cheveux est en même temps votre barbier, votre baigneur, qu’il descend peut-être du grand Binette (celui qui disait : Je dépouille la tête des sujets pour en couvrir celle du souverain) ; que peut-être vous vous trouvez dans la boutique de maître André, fabricant de perruques et de vers tragiques à la manière de ceux-ci :

En tel état que j’aille, à pied comme en carrosse,
Il m’en souviendra du – premier jour de mes noces.

Quant aux perruquiers en vieux, ils ne rasaient point : ils n’étaient pas de barberie ; au lieu de bassins, ils avaient pour enseigne un marmot, espèce de vieille tête de bois avec une très vieille perruque. Ils pouvaient faire du neuf, mais à condition de mêler du crin aux vrais cheveux et de mettre au fond de la coiffe cette inscription : perruque mêlée. C’étaient les perruquiers des pauvres gens.

(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1862)

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Merciers, marchands de tout et de rien

Posté par francesca7 le 5 septembre 2014

 

(D’après un texte paru en 1908)

Publié le MERCREDI 13 JANVIER 2010, par LA RÉDACTION

 

mercieranglaisOn disait au Moyen Age : « Merciers, marchands de tout, faiseurs de rien ». C’était l’exacte définition de ce métier. Chaque artisan à l’origine vendait seulement ses produits : mais tous les métiers n’existaient pas en si grand nombre et avec la même importance dans chaque ville. Il était donc indispensable qu’il y eût des gens pour se charger de rassembler les marchandises les plus diverses et les mettre à la disposition des acheteurs. Mais les différents industriels veillaient jalousement à leurs privilèges, et de tout temps ils surveillèrent attentivement les marchands pour les empêcher de rien fabriquer.

Ces marchands, qui servirent ainsi au Moyen Age d’intermédiaires entre le public et les fabricants, on les appela merciers. Ce mot, qui n’éveille pour nous que l’idée d’un petit commerce borné à quelques articles de lingerie, à quelques accessoires de toilette, et à quelques-uns des instruments nécessaires à la couture. Toutefois, le mot mercerie avait bien plus d’étendue ; il vient du mot latin merx, qui signifie tout ce qui se vend. Un mercier, c’était à l’origine un négociant en gros.

On distinguait deux sortes de merciers. D’abord ceux qui allaient au loin chercher les marchandises précieuses : ils se rendaient dans ces curieuses foires, où les marchands de tous pays se retrouvaient pendant quelques semaines et d’où ils revenaient dans leur patrie avec des mulets chargés de ballots. Puis il y avait les merciers sédentaires, qui recevaient des premiers les marchandises coûteuses ou qui commandaient aux fabricants de la ville où ils se trouvaient les objets dont ils avaient besoin. La corporation des merciers est l’une des plus anciennes ; au XIIe siècle, en 1137, nous les rencontrons dans un acte où on leur concède un droit de place dans les halles de Champeaux. Comme tous les métiers tenant de près ou de loin à la mode, aux habits ou aux armures, les merciers eurent dès cette époque une importance exceptionnelle : les chapeliers de plumes de paon, si considérables et si en faveur, ne comptaient guère au prix d’eux ; cette prépondérance venait sans doute du fait que les merciers employaient un peu de toutes les matières précieuses, l’or, l’argent dans les orfrois et les bordures, les perles et les joyaux dans les broderies.

Les merciers parisiens étaient groupés sur la rive droite au Moyen Age ; les plus estimés se trouvaient, au XIIe siècle, rue Quincampoix, puis ils se rapprochèrent des Halles où, d’ailleurs, depuis le règne de Louis VII, ils possédaient une place fixe. Plus tard, quelques-uns passèrent l’eau ; de bonne heure, beaucoup d’entre eux s’installèrent au Palais de justice, dans la galerie qui faisait face à la cour d’entrée.

Au treizième siècle, ils vendent et fabriquent eux-mêmes, et comme les femmes peuvent travailler du métier, il y a des maîtres et des maîtresses, des apprentis et des apprenties. La fabrication porte sur les orfrois, merveilleuses applications de broderies sur soie, sur les bordures plus simples, les bourses, les bas, les menus objets de toilette brodés et ornés. Cette fabrication est très surveillée. Les merciers ne peuvent broder sur parchemin ou toile ; la soie seule est autorisée.

Les produits d’Orient, en général, étaient peu estimés ; on prohibait l’or de Lucques et de Chypre qui était un composé de soie et d’or ; on empêchait le mélange du vieux et du neuf, celui du fer avec l’or, et les quatre prud’hommes du métier avaient ordre de dépecer sans pitié tout ouvrage fabriqué contrairement à ces prescriptions. Une des préoccupations de ces gardes était d’empêcher l’emploi des perles fausses, vendues à profusion malgré les défenses, et dont l’application sur une broderie exposait à la destruction complète de l’ouvrage.

Le Dit du mercier, petit poème composé spécialement sur ce métier, énumère longuement les objets mis en vente par les maîtres, et qui tous étaient des merveilles de richesse et de splendeur. Certaines statues de nos cathédrales attestent la réalité de ces descriptions ; celles du portail occidental de Chartres, par exemple, donnent une idée de la perfection des travaux de mercerie. Tantôt ces orfrois étaient quadrillés, diaprés, échiquetés comme un damier, tantôt ils étaient semés de cabochons, de perles, de saphirs fixés au galon.

A dire le vrai, c’étaient les gens d’église et non les laïques qui employaient le plus ces riches ornements. Les séculiers ne les cousaient guère qu’à l’encolure des bliauts ou des robes, car ils étaient lourds et se pliaient mal aux caprices des étoffes légères ; mais il n’en reste pas moins acquis que la consommation énorme de ces objets avait donné aux merciers une situation particulière parmi les corps de métiers.

Les statuts des merciers furent confirmés à diverses reprises. Ils avaient ce qu’on appelait leroi des merciers pour chef de la corporation, et ce chef accordait le brevet de maître. Après une assez longue durée, la charge de roi des merciers, ayant été supprimée provisoirement par le roi François Ier, fut rétablie par Henri III. En 1597, elle fut définitivement mise de côté par ordre de Henri IV. Quant aux statuts, d’abord énumérés dans Etienne Boileau, ils furent rappelés en 1407 et 1418, et imprimés au milieu du XVIIIe siècle.

Les maîtres vendaient alors un peu de tout, des dentelles, des galons, des étoffes, des broches d’or et d’argent, des toiles et des soies, même des lainages. Ils payaient leur maîtrise mille livres, et la corporation portait d’argent à trois vaisseaux dorés d’un soleil levant, ce qui était une ancienne flatterie au roi Louis XIV, de même d’ailleurs que la devise : « Nous te suivrons partout. »

Au XVIIe siècle, quand les communications devinrent plus faciles, et que des produits plus nombreux purent s’entasser dans la boutique des merciers, la mercerie se partagea en une vingtaine de spécialités, et on eut ainsi des marchands joailliers, des marchands quincailliers, des marchands papetiers, des marchands bimbelotiers, qui vendaient des jouets d’enfants. Mais tous ces négociants avaient besoin de faire précéder le nom du métier dont ils vendaient les produits du mot marchand pour rappeler qu’ils ne fabriquaient rien eux-mêmes, et se mettre ainsi à l’abri des procès que les industriels n’auraient pas manqué de leur intenter.

Au XVIIIe siècle, le plus célèbre des magasins de mercerie à Paris était le Petit Dunkerque, qui se trouvait au bord de l’eau, à l’angle du quai Conti et de la rue Dauphine.

Au XIXe siècle, l’équivalent des merceries d’autrefois furent les grands magasins de nouveautés. Mais, tandis que les merceries avant 1789 n’étaient le plus souvent que des boutiques sombres, les magasins de nouveautés étaient de vrais palais.

Au temps de Louis-Philippe, ils étaient encore petits et mesquins ; mais avec la fin du Second Empire, ils s’agrandirent ; des maisons comme le Louvre ou le Bon Marché, célèbres dans le monde entier, sont devenues, par suite du renouvellement constant de leurs marchandises et de leurs applications à suivre les mille changements de la mode, de véritables expositions permanentes.

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Les métiers Coiffeurs

Posté par francesca7 le 5 septembre 2014

 

 
 
133123187165Si le coiffeur n’est l’alter ego ni du barbier ni du perruquier, il en est souvent le cousin germain, et les trois états bien des fois se sont personnifiés sur une seule tête. Les Grecs avaient leur xoupeuc, les Romains leur tonsor, dont la boutique était le rendez-vous des oisifs, des conteurs de nouvelles, des gobe-mouches, des bavards de toute classe, où chaque homme libre venait le matin rafraîchir sa toilette, où les merveilleux se faisaient rogner les ongles.

On y coupait les cheveux sans ciseaux, instrument alors inconnu, auquel on suppléait par deux rasoirs, qu’on faisait jouer en morne temps en les opposant l’un et l’autre. Théophraste, Plutarque, Martial, les poètes comiques grecs et latins parlent fréquemment de ces boutiques de tonsors, baigneurs-étuvistes, et M. Bœttiger leur a consacré une dissertation savante.

En France, ce n’est que dans les premières années du dix-huitième siècle qu’il commence à être question des coiffeurs, à part et en dehors des barbiers et des perruquiers. Les grands seigneurs avant cette époque chargeaient leurs valets de chambre du soin de leurs têtes ; les grandes dames les confiaient à leurs femmes de chambre. Le reste du genre humain, hommes et femmes, était condamné à passer par les mains du perruquier, qui avait fait son temps et qui vieillissait à vue d’œil. Un bon procès en règle est intenté en 1769 aux coiffeurs par les perruquiers : les nouveaux venus le gagnent ; et les premiers occupants ne se sont point relevés du coup, tandis que la fortune de leurs glorieux rivaux n’a fait que grandir.

Bientôt le titre de coiffeur ne suffit plus à ces fiers artistes ; ils se qualifient d’académiciens de la coiffure et de la mode. Mais à leur tour les académiciens, les grands académiciens, chargés de peigner la langue et d’épiler le vocabulaire, sans les empêcher de l’écorcher en vrais barbiers bien entendu, ne veulent pas de ces collègues de nouvelle espèce, et défense leur est faite d’inscrire sur leur porte, comme ils le faisaient, en gros caractères : académie de coiffure. Ils s’en consolent en prenant le titre, plus modeste, de professeurs et en ouvrant des cours de coiffure.

La faveur toujours croissante du beau sexe huppé les dédommagea amplement de ce léger échec. Avouons-le en passant, le coiffeur à la mode était ordinairement jeune, agréable, bien tourné. Heureux privilégié, admis aux mystères de la toilette, tous les jours rôdant autour de la même femme comme le serpent autour d’Eve, attendant l’occasion, caressant sa chevelure d’une main légère, papillonnant ça et là, aussi longtemps qu’il lui plaisait, autour d’une tête charmante, ayant le droit de la regarder avec amour à mesure qu’il contribuait à l’embellir, il dut trouver le secret de plaire s’il était aimable, et il l’était quelquefois, et flatteur toujours, ce qui ne nuit jamais. Mon Dieu ! n’accusons pas la chronique scandaleuse du temps. Songeons à la légèreté des mœurs, considérons l’abandon de la toilette matinale, l’atmosphère moite et parfumée, les tentations de la solitude, et ne nous étonnons pas que l’heure du coiffeur ait été plus d’une fois l’heure du berger !

Parmi ces enchanteurs du dix-huitième siècle, citons Legros, qui publia en 1769 un traité de l’Art de la Coiffure des Dames françaises, qui se vendait deux louis, et dans le post-scriptum duquel il met le public en garde contre une contre-façon propre à tromper l’univers et à détruire un auteur gui a fait un bon livre. Ce législateur de la coiffure eut une triste fin : il mourut étouffé sur la place de la Concorde, lors des fêtes du mariage de Louis XVI.

Citons après lui Dagé, qui ne pouvait suffire à sa riche et nombreuse clientèle. Les chevaux de son carrosse étaient sur les dents. Mme de Pompadour elle-même avait eu bien de la peine à le décider à la coiffer. La première fois qu’il se rendit chez elle, elle lui demanda comment il avait acquis une telle réputation : « Cela n’est pas étonnant, répondit-il, je coiffais l’autre (la duchesse de Châteauroux). » Ce propos fut recueilli, il circula à la cour ; et les ennemis de la belle marquise ne la désignèrent plus que par le sobriquet de Madame Celle-ci.

Le beau Léonard, coiffeur de Marie-Antoinette, acquit une célébrité immense par son habileté à poser les chiffons ; on appelait ainsi l’art d’alterner les boucles de la chevelure avec les plis de la gaze de couleur. On dit qu’il employa un jour quatorze aunes de cette étoffe sur la tête d’une seule dame de la cour. Le talent d’un si grand homme devait faire fureur. Comblé des faveurs du grand monde, il obtint le privilège du théâtre de Monsieur, composé des virtuoses italiens de l’époque, et pour l’exploitation duquel il s’associa, en 1788, avec le célèbre Viotti. Léonard, dont le véritable nom était Autier, et qui était Gascon, fut mis par la reine dans le secret du voyage de Varennes, et quitta secrètement Paris un peu avant le roi, chargé d’une partie de sa garde-robe. Mais il parait qu’il n’était pas entièrement dans la confidence, car ce fut, dit-on, sur l’avis donné imprudemment par lui d’un retard survenu a la voiture royale, que l’officier chargé de l’attendre au relais fit rentrer les chevaux précisément an moment où le monarque arrivait ; ce qui occasionna son arrestation.

Léonard suivit ses princes dans l’exil, et alla exercer sur les têtes moscovites la dextérité de son peigne aristocratique, que la république laissait, pour le quart d’heure, sans emploi. Du reste, cette émigration du peigne en Allemagne et en Russie n’avait pas attendu les commotions politiques : il y avait déjà longtemps que la France fournissait à l’Europe des valets de chambre coiffeurs, des femmes de chambre coiffeuses, comme elle leur fournissait des maîtres de danse et des cuisiniers.

Dès que le calme fut de retour chez nous, on vit briller sous le Consulat et sous l’Empire Michalon, parent du peintre et du statuaire, peintre et statuaire estimable lui-même , à qui nos maisons de coiffures doivent l’origine des bustes en cire qui les décorent, Michalon, l’ami des artistes et des littérateurs de son temps, Michalon, l’habitué de Feydeau, avec son élégant cabriolet armorié, son jockey noir et ses séances à vingt francs le cachet, Michalon, le prédécesseur de Plaisir et de tous les grands maîtres actuels. Nous ne mentionnerons pas le coiffeur de Napoléon, Constant, dont la place était une vraie sinécure. Quant au poêle-coiffeur agénois Jasmin, il est beaucoup moins célèbre, à tout prendre, comme coiffeur que comme poêle, quoiqu’il s’opiniâtre, dans son bon sens, à rester l’un et l’autre.

Au premier aperçu, on pourrait croire que perruquier et coiffeur sont synonymes, et en effet de prime abord l’analogie est frappante ; on doit remarquer toutefois que si les perruquiers sont de plus ou moins habiles coiffeurs, les coiffeurs ne font pas tous des perruques ; et les uns et les autres renoncent de bon cœur au titre de barbier, qui n’est que la mauvaise queue de leur profession. Nos coiffeurs modernes, aux élégantes boutiques parfumées d’essences et de senteurs, prendraient aussi en fort mauvaise part la dénomination de perruquier, qui ne s’applique plus qu’à de rares vétérans de l’art, encore humides de poudre blanche, qui s’éteignent dans quelques villes stationnaires du centre, de la Bretagne ou du midi.

(D’après « Dictionnaire de la conversation et de la lecture », volume 6 paru en 1853)

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