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    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Les RUES, vastes Latrines du moyen âges

Posté par francesca7 le 11 août 2014

 

gastronomie-latrinesLes chroniqueurs du Moyen Age font des rues de Paris des descriptions assez effarantes. Pour se débarrasser du contenu de leurs pots de chambre, les habitants de la capitale n’ont pas d’autre moyen, semble-t-il, que de le jeter par la fenêtre ! Ceux qui vivent près du Pont-Neuf se servent tout simplement de la Seine comme dépotoir. Sans parler des déchets de boucherie, de triperie près du Pont-au-Change, des résidus des tanneries, des teintureries… Or, à cette époque, la Seine fournit aux Parisiens l’eau qu’ils boivent et avec laquelle ils se lavent, exercice qu’ils pratiquent d’ailleurs fort épisodiquement: les bains ont mauvaise réputation et passent pour préjudiciables à la santé.

A partir du règne de Philippe Auguste, un certain effort de salubrité est entrepris. En même temps que les premières rues pavées, apparaissent les premiers égouts. Malgré ces mesures salutaires édictées par les autorités, Paris et les principales villes de France offrent l’aspect de vastes latrines. 

Le nettoiement des rues n’est assuré que très irrégulièrement, par exemple au moment des entrées royales ou durant les périodes d’épidémie. Dans le premier cas, les habitants sont tenus de curer les rues eux-mêmes, car il n’existe évidemment aucun service de voirie. Dans le deuxième cas, obligation est faite aux particuliers de mettre leurs ordures et détritus divers dans des paniers qu’ils rangeront le long des maisons et qui seront ensuite ramassés par des charretiers. L’effort de salubrité demandé aux habitants ne se prolonge pas au-delà de l’entrée du roi ou de la fin de l’épidémie. L’alerte passée, malgré les risques d’amende ou d’emprisonnement, les Parisiens reprennent leurs regrettables habitudes.

Les noms de rue nous laissent un témoignage précieux et plein d’humour sur l’état de la chaussée au Moyen Age.
A côté de la sempiternelle GrandRue ou Grand Pavé rencontrée partout, des habituelles rues du Château, de l’Eglise, de l’Abbatiale, des Halles figurent des toponymes évocateurs de la gravité d’une situation, d’un état des lieux. Les rues Cavée, Creuse, Bie Crabe (rue en creux), les Trous Punais, la rue des Petits Pentheurs et d’autres appellations similaires sont déjà en soi révélatrices de voies remplies de saletés, de véritables fossés. 

Que dire alors des rues ou ruelles Sale, Foireuse, du Bourbier ou de l’Avalasse, des voies appelées Basse-Fesse, Bougerue du Pipi, des Aysances, de la Triperie! Qu’évoquent encore ces légions de Merderon, de Merdereau (utilisé aussi pour les ruisseaux), de Merderouille, de Merdaric, de Merdron, de Merderel, de Merderet, ou encore ces rues Etoupée (bouchée), ces impasses du Cloaque, du fossé du Poullyon et d’autres appellations qui indiquent la présence d’immondices?

Il existe au Moyen Age, à Lourdes, une place Marcadal dont le nom vient de Marcaladosa ou «quartier fangeux» à proximité d’une tour de Mauhourat, ou «mauvais trou», de fossés nauséabonds et d’une mare boueuse, encore mentionnés en 1412. Une porte Merdière s’ouvre dans l’enceinte de Saintes. Les écrits de l’époque usent d’un vocabulaire d’une richesse peu commune quand il s’agit d’évoquer l’excrément, la pestilence, le malodorant.

http://www.histoire-en-questions.fr

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La danse à l’école en 1913

Posté par francesca7 le 11 août 2014

 

Article paru dans le Figaro du 12 août 1913.

 

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Tout comme la France, l’Angleterre s’ingénie, depuis quelques années, à embellir ses écoles et à les rendre sans cesse plus attrayantes. Elle en veut de jour en jour la décoration plus fraîche, plus gaie, plus esthétique aussi. Jadis ornés de tristes tableaux noirs et de cartes vétustes, les murs des classes n’offraient aux imaginations des jeunes élèves que des sujets de rêveries plutôt mélancoliques.

Les pédagogues anglais s’avisèrent que les écoliers, ces oiseaux querelleurs, méritaient d’autres cages. Et le mouvement de l’art à l’école une fois lancé eut rapidement un plein succès.Tandis que, chez nous, les efforts désintéressés et constants de M. Charles-Maurice Couyba, promoteur de la même idée, n’aboutissaient encore qu’à une victoire partielle, nos voisins, disposant de puissant moyens d’action, réalisaient tout de suite d’immenses progrès dans ce domaine.

Dès l’école maternelle, leurs enfants sont initiés aux charmes de l’enseignement par l’image. De riantes estampes leur révèlent la nature sous les divers aspects. Les champs, les prairies, les montagnes, les mers, les animaux et les plantes, et enfin le roi de la création apparaissent tour à tour sous une forme captivante aux bambins curieux. Les grands peintres nationaux, Reynolds, Constable, Bumes Jones, Rosetti, sont mis à contribution ainsi que les maîtres étrangers, notre Corot et notre Legros, par exemple. Mais la pédagogie anglaise ne s’en tient pas aux seuls arts graphiques. Elle demande encore à la danse un nouvel et puissant élément de séduction et d’hygiène.

La «danse à l’école», eh! Oui. Instituteurs et institutrices d’outre-Manche se rendent par groupes à Stratford-sur-Avon pour y suivre les cours de l’école de danses populaires. Et l’enseignement qu’ils reçoivent au pays du grand Will, ils le dispensent ensuite à leurs élèves tout heureux d’une telle aubaine. Les cours ont lieu en août, à l’époque du festival shakespearien, sous la direction de M. Cecil Sharpe, folkloriste distingué, qui, en même temps que les anciennes danses, a retrouvé maintes vieilles chansons anglaises. Dans toute l’Angleterre, le succès de la danse à l’école a été très vif. La pratique de l’art de Mme Isadora Duncan développe chez l’enfant la force, la grâce et la souplesse, lui indique les jolies attitudes et lui procure une douce fatigue pareille à celle de ses jeux préférés. Il y a tout lieu de croire que le mouvement qui a si bien réussi au pays de l’Entente cordiale ne tardera pas à franchir le détroit. Nos enfants sont donc appelés à goûter d’ici peu, dans les écoles, le plaisir harmonieusement mêlé des danses et des chansons du vieux temps.

La matière, chez nous, ne manque point qui permet de créer cet aimable enseignement, depuis les multiples et si gracieuses rondes bretonnes jusqu’à l’endiablée farandole provinciale, en passant par la bourrée d’Auvergne. Si l’on pouvait donner aux générations nouvelles le goût des danses naïves et pudiques où se plaisaient nos pères, on leur ôterait peut-être, pour plus tard, l’envie de connaître telles autres danses sans doute plus originales et, pour d’aucuns, plus excitantes, mais à coup sûr moins saines. Et puis, s’il faut tout dire, la danse remplacerait avantageusement à l’école certains cours d’une utilité beaucoup plus contestable que l’esprit syndicaliste est parvenu à y introduire en fraude. Il est préférable d’entraîner fillettes et garçons aux rondes innocentes que de leur parler, comme le font certains éducateurs, de la révolution sociale. Enfin, ce n’est pas tous les jours qu’on peut impunément donner la même place à un calculateur et à un danseur.


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L’ordre dans les rues de paris

Posté par francesca7 le 11 août 2014

 

Article paru dans le Figaro du 7 décembre 1912.

images (4)Paris devient impraticable. On met plus de temps en 1912 pour aller en taxi de la place de la Concorde à la gare du Nord que de Saint-Germain à la rue Royale, du moins à certaines heures de la journée.

Il y a des quartiers où, quotidiennement, les voitures sont immobilisées plus d’un quart d’heure durant; l’engorgement est à l’état chronique dans certaines rues commerçantes, où la circulation se trouve à la merci du bon vouloir et du bon esprit de MM. les conducteurs, et rien n’y avance si l’un d’eux n’est pas pressé; dans les grandes artères, où les mouvements sont réglés par mesure de police, les arrêts sont moins prolongés, mais si multipliés, qu’un trajet de mille mètres, qui demanderait cinq minutes à la vitesse urbaine, prend une demi-heure. Déconcertant paradoxe: le développement des transports rapides tend à l’immobilité.

Aux plus mauvais jours de l’inondation de 1910, les Parisiens connurent l’angoisse de se trouver emprisonnés ainsi dans certaines rues du centre, pendant des heures qui leur parurent des siècles; on y était en carafe, des carafes que l’eau menaçait de remplir. C’était un phénomène accidentel et momentané devant lequel il n’y avait qu’à se résigner. En 1912, l’embouteillage est le régime courant. Ne fera-t-on rien pour en sortir?

La crise de la circulation des grandes villes est la rançon de leur prospérité, comme la mévente est celle de l’abondance des récoltes; mais il faut mettre ordre à l’une et à l’autre, sous peine de voir champs et cités ensevelis sous l’excès de leurs richesses.

La stase de nos voies publiques tient à l’exécution précipitée, sinon incohérente, d’un programme de travaux tardivement conçu: n’ayant rien fait en temps utile, on veut tout faire à la fois, et c’est ainsi qu’on inflige simultanément à notre pauvre capitale, percée jusques au fond du cœur et secouée de frissons jusqu’alors inconnus, les opérations enchevêtrées de la construction du métro, et de l’électrification du tramway, dans le moment même où celui-ci devrait céder la place à l’autobus, cependant qu’avec furie accourent de toutes parts les taxis multicolores. Invention merveilleuse, à laquelle deux fées ont présidé; la bonne promit la vitesse et la mauvaise imposa le barrage.

Mais voici, la mugissante invasion du gros camionnage, aux chariots plus terribles que ceux d’Attila, et la horde des voitures de livraison, flanquée de son essaim volant des triporteurs et des cyclistes. Oh! les voitures de livraison des grands magasins! Heureux celui qui ne les a rencontrées qu’en marche, et qui n’a pas connu les affres du blocus dans leurs rades de chargement! Il est un quartier de Paris dont l’accès est à de certains moments aussi redoutable que celui de la péninsule balkanique: c’est dans les après-midi où les deux grandes puissances que l’implacable fatalité pousse l’une contre l’autre, entrechoquent les armées de leur innombrable clientèle.

Quelle conférence européenne viendra stabiliser leurs territoires et délimiter leurs frontières, assurer, dans un intérêt purement économique, la liberté des communications depuis la rue du Havre et la rue Lafayette, par l’établissement d’une grande voie internationalisée, et constituer, entre ces deux États, une Albanie bien parisienne, sous l’autorité d’un prince magnanime et pacifique? Quel congrès de travaux publics fera draguer un chenal au milieu de la rue de la Paix? Mais quel Hercule viendra donner un coup d’épaule au préfet de la Seine, pour en finir avec ses douze douzaines de travaux, et au préfet de police pour terrasser l’hydre de la Maraude, devant laquelle tout tremble dans nos contrées?

En attendant la réalisation de ce programme, il importe de recourir à des mesures d’urgence. Pour ce qui est des charrois et des transports commerciaux, Paris en sera de plus en plus encombré jusqu’au moment où les progrès de l’aérostation permettront le fonctionnement régulier du camionnage aérien, à moins d’évacuer par le sous-sol cette circulation de service; ce serait la solution rêvée si les égouts, le Métro et les canalisations diverses pouvaient laisser place à ce réseau de petite vitesse qu’il ne serait pas facile d’installer dans le troisième dessous.

Quant aux travaux de voirie, ils ne nous stupéfient pas moins par leur lenteur que par leur multiplicité. Il y a partout des chantiers; il n’y a nulle part des ouvriers, j’entends en nombre voulu et en pleine activité, donnant l’impression du travail intensif, du coup de collier qui est de règle dans l’industrie privée pour les commandes urgentes. Or, il n’est pas exagéré de dire que, pour les grands travaux de Paris, l’urgence est de tous les instants. Est-il rien de plus pressant que de libérer nos grandes voies des causes d’obstruction qui, en ralentissant le trafic, amoindrissent leur rendement? Les rues de Paris étant des instruments de production dont le débit est incalculable, tout amoindrissement de leur activité cause un dommage plus ou moins important, non seulement à ces rues et aux quartiers qu’elles traversent, mais à la cité elle-même et par contre-coup au pays. Sans parler du discrédit que l’inhabitabilité qui en résulte cause à la capitale, jusqu’ici considérée comme la plus agréable du monde.

Les travaux publics dans les voies parisiennes de grande communication doivent être l’objet de toute l’activité ouvrière et mécanique qu’il soit possible de concentrer sur un espace déterminé; l’œuvre doit s’y poursuivre opiniâtrement et sans relâche, jour et nuit, sous le soleil et sous l’acétylène, et sans interruption aux heures des repas, grâce à des relais d’équipes, dont les salaires et les hautes payes nocturnes seraient largement récupérés par le manque à perdre du commerce parisien, dont la célérité est une condition de succès indispensable.

Ce n’est pas tout de rendre nos rues matériellement praticables, en faisant disparaître les éléments fixes de l’obstruction; il n’importe pas moins d’y activer le débit de la masse fluente. Le trafic s’y congestionne, tantôt par l’absence de toute discipline, tantôt, au contraire, par un excès de régulation, ces deux causes aboutissant au même effet, la stagnation, ici spontanée, et là imposée. Trop de barrages dans certaines régions, trop peu d’interventions dans d’autres, et nulle part l’application rigoureuse des règles élémentaires de la police des véhicules: obligation de tenir la droite et interdiction de s’arrêter au milieu de la chaussée, pour charger le client, ou de ralentir pour le quémander, ce qui constitue la maraude, si préjudiciable à la régularité du mouvement général. M. Lépine, notre préfet de police si justement aimé de tous, serait le premier à le dire: «Nos rues ne se sentent pas gouvernées».

Ce qu’il faut aussi empêcher, sous les sanctions les plus sévères, c’est le stationnement en double file, quand il n’y a pas nécessité absolue; du moins qu’on resserre les lignes pour ne pas laisser interrompre le courant d’une rue par le sans-gêne d’un cocher maladroit ou malintentionné; et, à cet égard, le mieux serait d’en venir à la méthode anglaise, qui ne tolère pas l’immobilisation des véhicules sur les voies exposées à l’encombrement; cabs et voitures de maîtres sont tenus en réserve, à quelque distance, en des emplacements déterminés d’où le client les fait venir pour les prendre ou pour les reprendre, sur un appel de sifflet. Ce serait le complément indispensable du système Eno, qui a du bon, mais qui laisse subsister un grave inconvénient, celui de permettre aux voitures, et dans certains cas les y contraindre, de tourner court au milieu d’une chaussée où d’autres passent en vitesse. Que ne leur impose-t-on la règle absolue de doubler les refuges les plus proches, aux abords desquels il aurait lieu de ralentir?

Quelques-uns de ces refuges sont disposés en porte-à-faux, de la façon la plus déconcertante et comme en vue d’ajouter à tant de causes naturelles d’accidents une difficulté artificielle et surnuméraire. Il y en a notamment, au coin du boulevard Haussmann et de la rue de Monceau, tout un jeu qui semble conçu dans le dessein de mettre à l’épreuve la virtuosité des chauffeurs, auxquels il faut de bien subtils virages pour s’en tirer sans renverser une quille ou bien leur auto. L’ingénieur auquel on le doit eût fait fortune dans l’industrie du billard hollandais.

À ce propos, ne pourrait-on pas abréger les évolutions giratoires qui nous sont imposées dans certains carrefours, où un agent, aussi impérieux avec son bâton blanc que feu Monsieur Loyal avec sa chambrière, nous fait faire le cirque jusqu’à ce que le public applaudisse? Vous me direz que c’est conforme aux lois de la gravitation et qu’il y a des étoiles qui tournent ainsi sans murmurer, dans leur orbite, depuis l’origine des choses. Les Parisiens sont moins patients, n’ayant pas l’éternité à leur disposition.

téléchargement (1)Leur temps a beaucoup de prix, et c’est grand dommage de le gaspiller. Quelle que puisse être la modicité de l’évaluation moyenne qu’en ferait un économiste, il établirait aisément comme quoi le total d’une si prodigieuse quantité de quarts d’heure perdus quotidiennement représente une somme supérieure, oh! combien! à la dépense que nécessiteraient l’accélération des travaux municipaux et l’accroissement des effectifs de la police des voitures dans les proportions voulues pour assurer le respect des règles élémentaires de la circulation urbaine.

Le premier soin d’un gouvernement digne de ce nom est de promettre aux populations l’ordre dans la rue; cela veut dire qu’il prétend les garantir contre l’inconvénient d’une révolution. Or, je vous le demande, qu’est-ce que l’embarras de quelques jours d’émeutes, auxquels on n’est guère exposé que tous les vingt ans, auprès du trouble général occasionné par le ralentissement des transactions d’une grande cité industrieuse? Supputez le dommage qui en résulte inévitablement, et convenez que le devoir le plus élémentaire de l’État, en fait d’ordre dans la rue, c’est d’y assurer la liberté des communications.

 

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Les petits métiers

Posté par francesca7 le 10 août 2014

 

téléchargement (3)Il me revient en mémoire quelques petits métiers disparus. En voici quelques uns : le Caïfa, le rétameur, la marchande de harengs, le châtreux, le marchand de peaux de lapin.

Joseph venait de Saint-Sauveur avec son triporteur à pédales. Il vendait du café, marque Caïfa naturellement, des pâtes, des conserves… le tout en petite quantité. Quel métier de galère de parcourir quinze à vingt kilomètres avec un tel chargement sur les routes accidentées et non goudronnées des environs du chef‑lieu!

Il est vrai qu’il avait Rampan, un gros chien roux au poil ras qui lui tenait compagnie et l’aidait à monter les côtes avec son collier d’attelage!

Le rétameur, lui, passait deux fois par an. Petit retour en arrière: l’alu et l’inox étaient inconnus, seules étaient utilisées les casseroles en fer étamé, parfois un chaudron en cuivre. Les fourchettes étaient en fer et les cuillères en étain, inutile de dire qu’elles se tordaient facilement, il fallait donc les remplacer. Le rétameur installé sur la place de l’église récupérait les morceaux gardés précieusement et les faisait fondre. Liquéfié, l’étain était versé dans des moules et chacun récupérait des cuillères neuves. C’est également dans cet étain liquide qu’il trempait les casseroles qui ressortaient brillantes.

Fine était marchande de harengs. Chaque semaine elle recevait plusieurs caisses de harengs en gare de Saint-Sauveur et chaque jeudi, d’octobre à avril on la voyait arriver bien emmitouflée dans un grand capuchon noir, avec aux pieds de gros brodequins et sur la tête un bonnet noir qui lui cachait les oreilles. Elle poussait une sorte d’étal monté sur deux roues de bicyclette que son bricolier de mari lui avait fabriqué. Ainsi de hameau en hameau, de maison en maison elle offrait ses harengs frais et quelques saurs.

Le châtreux : en Poyaude souvent il fallait deux chevaux pour labourer et faire les charrois. Quand je dis deux chevaux c’était souvent une jument et un cheval hongre. Les jeunes poulains étaient alors castrés, non pas par le vétérinaire qui demandait un prix fou, mais par le châtreux de Leugny qui vous faisait çà en deux coups de cuillère à pot pour quelques pièces mais souvent assorties d’un gros lapin ou d’un poulet.

Le marchand de peaux de lapin : chaque famille élevait pour sa consommation de nombreux lapins; ces bêtes étaient tuées et dépouillées à la ferme. Les peaux étaient tendues sur des fourchines ou bourrées de paille, puis mises à sécher sous le hangar attendant le passage du marchand.

Tous les deux ou trois mois, Ladent, le marchand de peaux de lapin passait avec son vélo à deux porte‑bagages et muni d’un petit grelot. L’homme, d’une cinquantaine d’années, avait une belle moustache à la gauloise et un bagout de première catégorie. Il portait été comme hiver un vaste paletot de chasse, une casquette enfoncée jusqu’aux oreilles et une sorte de sacoche attachée à sa ceinture où se trouvaient pêle-mêle pièces et billets.

images (4)Avec lui arrivait une forte odeur de suint, de sauvagine et de vieille graisse dont l’individu était imprégné et que Mirette la chienne avait détectée bien avant son arrivée dans la cour !

Une peau de lapin représentait une valeur de 10 à 15 sous selon l’épaisseur, la grandeur, la couleur. Les blanches étaient les plus chères. Après une longue discussion les peaux étaient ficelées sur un des porte‑bagages et payées. Alors notre bonhomme buvait un coup de cidre ou de marc, racontait les derniers potins du village et reprenait sa route en criant: Peaux de lapins! Peaux!

 Vocabulaire : Bricolier : bricoleur
En deux coups de cuillères à pots : très rapidement
Fourchines : petites fourches

 

Source :  Gilbert PIMOULLE  PARFUMS D’ ENFANCE  En Puisaye, autour de 1920 – édité en 1999

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L’histoire de la carte Postale

Posté par francesca7 le 10 août 2014

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La tradition d’envoyer une carte postale depuis son lieu de vacances permet de garder le contact avec son entourage malgré l’éloignement géographique. C’est aussi une occasion où l’on communique de façon positive avec ses proches : quelques phrases suffisent pour mettre en avant la beauté des paysages, la qualité du repos et les bienfaits d’une belle météo !

Les origines de la carte postale

Lorsque la carte postale est arrivée en Europe à la fin du XIXème siècle, elle n’avait pas encore ce rôle actuel de messager des bonnes nouvelles pour les vacanciers. Elle était destinée tout simplement à envoyer un message rapidement et de façon économique, son prix étant moins élevé que celui d’une lettre classique. Aussi étonnant que cela puisse nous paraître, la carte postale au début du XXème siècle remplissait le même rôle que le téléphone d’aujourd’hui. Elle pouvait servir à rassurer après un voyage, à donner un rendez-vous, etc… Elle fut beaucoup utilisé durant la première guerre mondiale, comme moyen de communication entre les soldats et leurs proches

Lorsque les cartes illustrées firent leur apparition, elles permirent de populariser des images de toute sorte : paysages et édifices extraordinaires, mais aussi scènes de vie banales, rues de villes avec leurs commerçants et artisans, ou encore moments d’actualité comme une inondation exceptionnelle ou un accident ferroviaire… A l’heure actuelle, les cartes postales anciennes constituent de précieux témoignages des modes de vie d’autrefois. Elles nous permettent de découvrir le visage de nos villes et villages il y a 100 ou 50 ans de cela.

La carte postale envoyées durant les vacances

Lorsque le téléphone se répandit massivement, la carte postale connut un déclin en tant que moyen de communication rapide. En revanche son utilisation au moment des vacances resta dans les mœurs, et c’est pourquoi à l’heure actuelle la carte postale reste pour tous associée aux vacances. On n’envoie plus de cartes montrant des scènes de la vie quotidienne, sauf lorsqu’il s’agit de la vie quotidienne de populations lointaines ! Le plus souvent, ce sont les paysages et les monuments des régions où l’on séjourne que l’on choisit pour illustrer un message très court. La carte postale est ainsi devenue ambassadrice des régions touristiques, car elle popularise certaines destinations et donne des idées au destinataire pour ses prochaines vacances…

Un geste désuet ou toujours d’actualité ?

Encore aujourd’hui, il existe de nombreuses raisons d’envoyer des cartes postales papier. Tout d’abord, le fait de recevoir une carte postale reste apprécié de bien des gens, pour qui c’est une marque d’affection, un geste amical. Moins intrusive qu’un coup de téléphone, plus durable qu’un SMS, la carte postale a encore ses adeptes.

La carte postale d’aujourd’hui

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Pour ceux qui pensent que la carte imprimée reste un geste plus agréable et plus marquant, Dromadaire propose des cartes postales bonnes vacances que l’on peut préparer à l’avance en déterminant la date à laquelle elle sera expédiée. Elles sont également disponibles via une application mobile que vous pourrez emporter partout avec vous ! Tout pour vous faciliter la vie et vous permettre de passer de tranquilles et reposantes vacances.

A qui envoyer des cartes postales ?

Ceux qui nous envoient des cartes postales sont probablement aussi ceux qui aiment en recevoir… Alors si vous devez prendre le temps d’écrire quelques cartes postales durant vos vacances, privilégiez dans votre carnet d’adresse ceux qui vous en envoient régulièrement. Aux personnes que vous fréquentez au quotidien et qui utilisent sans a priori tous les outils de communication modernes, vous vous dispenserez peut-être d’envoyer une carte postale papier. C’est finalement peut-être à ceux pour qui vous manquez souvent de temps dans le quotidien que vous aurez le plus de plaisir à envoyer une jolie carte postale. Tout comme la carte de vœux, la carte postale a pour vocation de resserrer des liens que le quotidien ou l’éloignement distendent.

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La Saint Amour, fête de l’amour

Posté par francesca7 le 10 août 2014

 

C’est en l’honneur d’un saint martyr de Franche-Comté, ayant vécu au 8ème siècle, que la Saint l’Amour a été instaurée au 9 août. Profitons de la date de sa fête pour célébrer l’amour !

Amour passionné, amour tendre, amour filial, amour paternel ou maternel : toutes les formes d’amours sont à la fête le 9 août. C’est la date idéale pour une demande en mariage, mais c’est aussi un jour tout indiqué pour manifester de l’amour aux membres de sa famille en leur envoyant une carte d’amour.

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Destination : l’Amour

Virée en amoureux le 9 août

Difficile d’évoquer la Saint Amour sans mentionner l’existence de la commune qui porte son nom, dans le Jura. La ville de Saint-Amour conserve, dit-on, les reliques de deux saints, Saint Amour et Saint Viateur. Mais il se pourrait que ces deux saints soient légendaires. Leur culte aurait été introduit dans cette commune pour remplacer celui des dieux romains antiques Cupidon et Mercure… Quoiqu’il en soit, la commune de Saint-Amour est une destination très prisée des amoureux le jour de la Saint Amour. Une autre commune peut constituer une destination de choix le 9 août, c’est Saint-Amour Bellevue, en Bourgogne, célèbre pour son cru de Beaujolais. Le maire de cette commune célèbre des confirmations de mariage pour les couples qui souhaitent ré-affirmer leur amour.

Le saviez-vous ?

Le mot « amour » figure parmi les trois mots de la langue française qui ont la particularité d’être masculin au singulier et féminin au pluriel. C’est ainsi qu’on dit « filer le parfait amour » mais que la chanson nous parle de nos « amours mortes ». C’est aussi la raison pour laquelle vous répondez « qu’elles durent toujours » à celui ou à celle qui vous dit : « à tes amours ». Les deux autres mots de la langue française à avoir cette particularité sont « orgue » et « délice ». On dira donc « nos amours et nos délices infinies, belles et éternelles ». C’est également ce qui a permis au célèbre auteur de chansons, Albert Willemetz, de jouer sur les mots en disant : « Il est singulier que le mot Amour ne soit du féminin qu’au pluriel. »

A propos d’amour

Certaines personnes parlent d’amour mieux que d’autres. C’est sans doute le cas de la personne qui vous susurre des mots d’amour à l’oreille. Cependant les grands auteurs aussi savent nous parler d’amour avec talent. Voici donc quelques citations pour célébrer la Saint Amour :

« La vie est un sommeil, l’amour en est le rêve, 
Et vous aurez vécu, si vous avez aimé. » 
Alfred de Musset 

« Il faut se ressembler un peu pour se comprendre, mais il faut être un peu différent pour s’aimer. »
Paul Géraldy

« On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
Antoine de Saint-Exupéry 

 » L’amour, c’est quand on n’obtient pas tout de suite ce qu’on désire. »
Alfred Capus

« Le plus grand bonheur que puisse donner l’amour, c’est le premier serrement de main d’une femme qu’on aime. »
Stendhal

« Être aimé, c’est accepter d’être pris pour ce qu’on n’est pas »
Michel Polac 

« L’amour n’est pas seulement un sentiment, il est un art aussi. « 
Honoré de Balzac

« L’amour n’a point d’âge; il est toujours naissant. Les poètes l’ont dit. » 
Blaise Pascal

« Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. »
Antoine de Saint-Exupéry 

« Aimer, ce n’est pas seulement aimer bien, c’est surtout comprendre ».
Françoise Sagan 

« Amour, amour, quand tu nous tiens, on peut bien dire : Adieu prudence. »
Jean de La Fontaine

« L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’âme. »
William Shakespeare 

« L’absence est à l’amour ce qu’est au feu le vent : il éteint le petit, il allume le grand. »
Roger de Bussy-Rabutin 

« L’harmonie la plus douce est le son de la voix de celle que l’on aime. » 
Jean de la Bruyère

« Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut s’exprimer qu’en répondant : Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » 
Michel De Montaigne

« On n’est heureux que par l’amour. » 
Pierre Choderlos de Laclos

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Tester le Pouligny-saint-Pierre

Posté par francesca7 le 7 août 2014

 

 

280px-Pouligny-saint-pierre4Pouligny-saint-pierre est une appellation d’origine désignant un fromage des pays du Boischaut et de la Brenne, microrégions du Berry et de la Touraine historiques dans l’actuel département administratif de l’Indre en France. Cette appellation bénéficie de protections par le biais d’une AOC depuis février 1972 et d’une AOP (Appellation d’origine protégée)

C’est un fromage au lait cru de chèvre, à pâte molle à croûte fleurie, d’un poids moyen de 250 grammes, a la forme caractéristique pyramidale. La pâte est d’un blanc lumineux qui contraste avec une croûte qui se colore et se teinte de bleu avec l’affinage, sauf lorsque des « bloquants » sont ajoutés au lait afin d’empêcher le développement de la bactérie responsable de cette coloration. Il ressemble à son voisin le Valençay.

Son Historique

Au xviiie siècle, des faisselles en bois et en paille de seigle étaient utilisées pour lui donner sa forme caractéristique qui le distingue des autres fromages de chèvre produits en France. C’est, dit-on, le clocher de leur église qui aurait inspiré aux habitants de Pouligny-Saint-Pierre la forme pyramidale. Une autre version de l’origine du pouligny-saint-pierre, légendaire, est parfois avancée : Bonaparte aimait se rendre en Égypte, ce pourquoi on lui a fabriqué un fromage en forme de pyramide, mais Bonaparte en eut assez de cette forme, prit son épée et coupa le sommet de la pyramide. Ils n’ont jamais plus fabriqué le fromage avec le sommet de la pyramide. La même origine napoléonienne est évoquée pour le Valençay tout proche…

1Le fromage de chèvre est fabriqué par les paysans de la région depuis le xviiie siècle. Dans les années 1960, dans un but commercial, deux laiteries se sont lancées dans la fabrication du pouligny-saint-pierre.

En septembre 1969, est créé le syndicat de défense et de promotion du pouligny-saint-pierre dont la première action est de solliciter auprès de l’état français une reconnaissance de l’appellation grâce à une Appellation d’Origine Contrôlée. Reconnue par le décret du 14 février 1972, l’appellation pouligny-saint-pierre est aujourd’hui régie par le décret du 29 décembre 1986 qui détermine les caractéristiques indispensables à l’obtention et au maintien de l’AOC.

La production commerciale totale de pouligny-saint-pierre est aujourd’hui de 290 tonnes (2007). La production fermière en représente 41 %. Les producteurs sont attachés à la tradition et entendent conserver l’identité de ce fromage tout en développant un savoir-faire évolutif et en maintenant l’équilibre entre les productions agricoles (dites aussi fermières), laitières (dites aussi artisanales) et industrielles.

Commerce

Les producteurs (agriculteurs, laitiers (dits aussi artisans) et industriels doivent se soumettre à des contrôles afin de pouvoir conserver leur droit d’utilisation de l’appellation pour le commerce de leurs productions fromagères.

La forme du fromage est caractéristique : c’est un tronc de pyramide à base carrée, devant faire neuf centimètres de côté à la base, trois centimètres au sommet et douze centimètres et demi de hauteur. Sa masse est de 250 grammes. Petite entorse à l’usage pour des raisons commerciales, une production existe maintenant de petits pouligny-saint-pierre de 150 grammes. Les laits doivent provenir d’un élevage de chèvres situé dans une aire précise : un petit terroir regroupant 22 communes du département de l’Indre.

Tester le Pouligny-saint-Pierre dans Les FromagesÉgalement, des critères de qualités précis devant être respectés, les fromages passent tous les deux mois devant une commission qui vérifie notamment le goût, la texture, la croûte, la forme et la tenue. Lors de sa commercialisation, le fromage doit comporter une étiquette verte, s’il s’agit d’un fromage fermier, ou rouge, si c’est un fromage industriel ou laitier/artisanal. Cette commission, mise en place par l’INAO (Institut national des appellations d’origine), réunit les agriculteurs, les artisans, les industriels, la DSV (Direction des services vétérinaires) et la DDCCRF (Délégation départementale de la consommation, du commerce et de la répression des fraudes). Le passage à la commission a lieu une fois tous les deux mois à la maison de l’agriculture du Blanc. Deux fromages de chaque producteur y sont examinés ; l’un d’eux est dégusté, l’autre est analysé. Une note est attribuée à chaque producteur selon trois critères : l’aspect du fromage, sa coupe et son goût (éliminatoire). Si la note globale d’un producteur est inférieure à 10/20, il reçoit un avertissement. Au bout de trois avertissements, le producteur ne peut plus utiliser l’appellation Pouligny-saint-pierre pour une durée de trente jours.

Anecdotes

Pouligny-saint-pierre est l’appellation d’origine de fromage de chèvre français la plus anciennement protégée par AOC et la plus petite aire de production concernant les AOC françaises.

des liens

 

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les femmes d’Alphonse Mucha

Posté par francesca7 le 7 août 2014

 

1FRUITS

Considéré comme le Maître de l’art nouveau Alfons Mucha d’origine slave, connu son plus grand succès à Paris.

Il exécuta principalement des affiches publicitaires ou non représentant des femmes séduisantes aux chevelures flottantes et aux vêtements souples.

 

Mucha, La Nature, 1899-1900.

Bronze doré et argenté, 70,7 x 30 x 32 cm. La sculpture de Mucha, baptisée « La Nature », incarne l’Art nouveau. Ce bronze doré et argenté montrant une femme à la poitrine offerte fut souvent considérée comme un portrait de Sarah Bernhardt ou de Cléo de Mérode.

En 1900, l’affichiste Alphonse Mucha réalise un buste en bronze La Nature. Cette œuvre quasiment grandeur nature représente le visage énigmatique d’une femme aux yeux mi-clos. Qui est elle ? Une femme qu’il a aimée ou la représentation tridimensionnelle de ces fameuses femmes fleurs emblématiques de la Belle Epoque.

Cette œuvre allait être amenée à connaître un destin chaotique. Après un succès sans précédent à l’Exposition Universelle 1900, le buste disparaît pendant plusieurs décennies. Son retour sur le devant de la scène est lié à la redécouverte de l’Art Nouveau dans les années 70. Aujourd’hui, ce bronze exceptionnel est la pièce phare du nouveau musée Fin de Siècle qui ouvre ses portes à  Bruxelles.

 Le 24 juillet 1860, Alphonse Maria Mucha naît à Ivancice, dans le sud de la Moravie. Il est le deuxième enfant d’Ondrej Mucha, huissier de justice. Son aptitude au chant lui permet de poursuivre son éducation dans la capitale morave, Brno où il obtient une place dans une chorale de l’église Saint-Pierre. Très peu de ses dessins de jeunesse ont été conservés. Parmi ceux-ci, se trouve Ukřižování (La Crucifixion), dessiné à l’âge de huit ans. À l’occasion d’un voyage, il rencontre le dernier représentant de la peinture sacrale baroque, le vieux maître Umlauf, dont les fresques que l’on pouvait voir dans l’église d’Usti et surtout dans l’église Saint-Ignace de Prague ont profondément marqué Mucha.

220px-Alfons_Mucha_LOC_3c05828uEn 1875 il revient dans sa ville natale où son père lui trouve un emploi de greffier au tribunal. En 1878 Mucha pose sa candidature pour entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Prague. Sa demande est rejetée avec la recommandation : « Choisissez une autre profession où vous serez plus utile. » Après avoir réalisé quelques travaux décoratifs en Moravie (essentiellement des décors de théâtre), il émigre en 1879 à Vienne afin de travailler pour la plus grande entreprise de décors de théâtre de la ville, Kautsky-Brioschi-Burghardt, tout en continuant sa formation artistique au cours de laquelle il fut l’élève de Hans Makart. Il se rend à Mikulov où il gagne sa vie comme portraitiste.

Il rencontre le comte Khuen Belasi (le plus gros propriétaire de la région) qui lui passe une commande pour la décoration de son château à Emmahof1. En 1881 le Ringtheater, le meilleur client de son employeur, brûle dans un incendie où 500 personnes trouvent la mort. Mucha, en sa qualité de plus jeune employé, est congédié. Il revient en Moravie et réalise des décorations et des portraits en indépendant. Mucha travaille alors pour Egon Khuen-Belasi, frère du comte Karl, à la décoration du château de Candegg situé dans les Dolomites1. En 1885, parrainé et financé par E. Khuen-Belasi, il commence ses études à l’Académie de Munich (professeurs: Herterich et Lofftzen).

 

les femmes d’Alphonse Mucha dans FONDATEURS - PATRIMOINE 170px-Affiche_Salon_des_Cents_1901

Mucha se rend ensuite à Paris en 1887 pour continuer ses études au sein de l’Académie Julian et de l’Académie Colarossi, tout en produisant une revue, en réalisant des affiches publicitaires et en illustrant des livres, des catalogues ou des calendriers. « Pour un graphiste habile, il n’était pas trop difficile à s’employer dans un Paris à l’activité commerciale stimulée par une nouvelle Exposition Universelle - celle de 1889 »2. En 1888 il quitte l’Académie Julian et devient étudiant à l’Académie Colarossi. L’année suivante, le parrainage du comte prend fin. Il quitte l’Académie Colarossi et cherche du travail comme illustrateur. Les qualités techniques et artistiques de Mucha finissent par être reconnues et il est embauché par la première grande maison d’édition parisienne Armand Colin3.

Il commence à illustrer un magazine de théâtre, dans lequel paraît son premier dessin de Sarah Bernhardt en Cléopâtre. Peu après son arrivée à Paris, conseillé par son camarade de l’Académie Colarossi, Wladyslaw Slewinski, Mucha s’installe au-dessus d’un petit restaurant (on disait une « crèmerie ») situé rue de la Grande-Chaumière, à côté de l’académie. Avec Slewinski, Mucha décore la façade de ce petit restaurant alors tenu par une certaine Charlotte Caron. Cette décoration subsista plusieurs années, mais est aujourd’hui disparue. Seul artiste disponible en décembre 1894, il réalise l’affiche publicitaire de Gismonda, la pièce jouée par Sarah Bernhardt au Théâtre de la Renaissance où il est engagé pour six ans. Son style délié lui vaut une certaine notoriété. Il réalise notamment LorenzaccioLa Dame aux camélias (1896), Hamlet et Médée(1898). En 1896, il participe à l’Exposition du Cirque de Reims et réalise l’affiche du Salon des Cent qui se tient à Paris.

En 1900, il reçoit la médaille d’argent à l’exposition universelle, il est également fait chevalier de la Légion d’honneur. L’année suivante, Mucha conçoit la bijouterie Fouquet au 6 de la rue Royale (la boutique fut démontée en 1923 et est aujourd’hui présentée reconstituée au musée Carnavalet).

illustration vidéo /

Image de prévisualisation YouTube

http://www.youtube.com/watch?v=sI7wcyG6cmA

Le Monde – 11 mars 1966

Un maître de l’art nouveau : Alphonse Mucha

L’art du Tchèque Alphonse Mucha (1860-1939), présenté en ce moment à Paris (Hôtel de Sens – 1, rue du Figuier 4ème, jusqu’au 23 avril – L’exposition a été réalisée par Mlle Andrée David, qui a rédigé les notices) recouvre les années 25 sans être ébranlé en rien par leurs problèmes. Il appartient à l’aspect de l’ « Art Nouveau », qui a trouvé des solutions. C’est un artiste plein de certitudes comme Gaudi ou Guimard, mais dont l’originalité est de ne se fier qu’au décor en y mettant assez de ressources et d’animation pour que ce décor compte exclusivement.

Les compositions sur tissus, des l’entrée de la présentation au rez-de-chaussée de l’Hôtel de Sens, frappent par une apparente répétition de la figure centrale, toujours féminine. Mais le personnage ne tient qu’à son contour, et l’ornementation des marges le soutient et le diversifie presque à l’infini. Mucha n’a pratiquement travaillé que sur l’ornementation comme le démontrent les titres de ses publications dans une salle suivante : « Combinaisons ornementales », « Etudes des applications de fleurs », « Documents décoratifs », etc.

L’univers des formes ne défile que dans l’environnement d’une silhouette centrale qui peut être Printemps ou Eté selon les fleurs qui s’enroulent autour d’elle. Sarah Bernhardt sera, de même, tantôt Médée, tantôt la Samaritaine : il suffit d’un bijou en forme de serpent à son poignet ou de caractères vaguement hébraïques derrière la tête. Inversement, les thèmes publicitaires ou symboliques les plus divers trouvent une unité dans la figure féminine centrale, qu’une grappe, un biscuit ou une floraison de lys dédient au champagne, à la fabrique Lefèvre-Utile ou à la pureté.

C’est dire que le talent de Mucha le porte naturellement à l’affiche, à l’illustration et à la décoration. Son dessin s’attache au mouvement et aux combinaisons de rythmes des végétaux avec une espèce de génie : la fleur du datura sort d’une arabesque tourbillonnante de tiges et de feuilles où surgissent des roses trémières, où passent aussi des baies de groseilles et des boules d’hortensias.

C’est la surface qui compte, même quand il est question d’objets dans l’espace. Les deux paons de cuivre du musée Carnavalet, l’un de face, l’autre de profil, sont incrustés de pâtes de verre dont la couleur et l’épaisseur sont soigneusement prévues par un croquis : ces yeux font vivre le métal et transforment les oiseaux en bijoux.

Ce n’est pas par hasard que Mucha a besoin des pierres fines. Sa couleur est pauvre au point qu’il a été indispensable de placer ses œuvres sur un fond rouge vif. Mais il était à l’aise pour décorer la bijouterie de Georges Fouquet, rue Royale, en 1900.
P.-M. G.

liste des expositions 1966 sur http://sabf.fr/expo/ancien/1966/19663.php

 

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LES FÊTES D’AVALLON

Posté par francesca7 le 6 août 2014

images (8)Rien n’a manqué à la solennité des fêtes d’Avallon, pour l’inauguration de la statue de Vauban. Les pluies de la veille avaient cessé, les nuages du matin se dissipaient, et c’est sous  les doux rayons d’un soleil d’automne, illuminant la scène, empourprant les paysages enchanteurs qui lui servaient de cadre, que sont apparus les traits du grand homme dont on honorait la mémoire.

Dès le samedi, la ville était encombrée de visiteurs qui avaient bravé l’incertitude du temps. Dimanche, vers midi, arrivait d’Auxerre un convoi aurait suffi à lui seul à faire une foule. Il amenait, avec les personnages officiels, les députés de I’Yonne, maires, conseillers généraux, et tous ceux qui s’étaient fait un devoir de prendre part à cette sorte de fédération départementale.

La population avallonnaise s’était de son côté, portée à leur rencontre, et la bienvenue était donnée par le chef de la municipalité, M. Mathé, dont l’attitude digne, simple et modeste répondent si bien au magistrat type républicain.

Vers deux heures, un cortège partant de l’hôtel de ville allait chercher à la sous-préfecture les représentants du gouvernement.

La cérémonie de l’inauguration a commencé par un discourt de M.Raudot, président de la commission pour l’érection de la statue.

La surprise et le succès ont été pour les paroles éloquentes, émues, du général Doutrelaine, faisant vibrer toutes les cordes patriotiques de l’assistance, et arrachant des larmes que nous avons vu couler sur plus d’une barbe grise.

Mais il appartenait surtout an maire plébéien de la ville d’Avallon de mettre en relief le côté le plus grand peut-être de la gloire de Vauban, et c’est ce qu’a fait M.Mathé avec une logique pleine d’élévation. C’est au nom du peuple à comme homme du peuple qu’il a restitué à Vauban sa gloire la plus pure et la meilleure, celle d’avoir étudié le mal social, d’en avoir gémi dans sa propre grandeur et d’y avoir cherché remède.

Le discours de M. Mathé a été accueilli aux cris chaleureux et fréquemment répétés de: « Vive la République ! »

Cette première partie de la solennité a été complétée par une intéressante notice sur la famille et la vie de Vauban, lue par un des héritiers de ce nom illustre.

L’accord plein de convenance qui s’était établi dans la première partie de la journée, l’enseignement moral que chacun avait tiré de cette grande mémoire évoquée, se sont retrouvés dans les toasts du banquet.

L’éloquent général a eu une réplique digne de son discours dans l’improvisation de l’honorable M. Guichard, buvant à l’armée, et développant son texte avec une verve et une ampleur qui rappelaient les plus beaux mouvements des orateurs les mieux inspirés. 

L’hôte fêté entre tous et par tous a été le colonel Denfert, l’héroïque défenseur de Belfort, dont l’ombre de Vauban a dû saluer la présence à cette solennité. On avait célébré le héros mort, Denfert l’a fait revivre en buvant à l’instruction du peuple, qui fera les Vauban de l’avenir.

Après deux autres toasts patriotiquement formulés et patriotiquement accueillis, de M. le préfet et de M. le Général de la subdivision, le banquet s’est terminé par un discours de M. Lepère, auquel il appartenait, comme président du conseil général de résumer toutes les bonnes paroles qui avaient été prononcées; il a rattaché l’œuvre de Vauban à la révolution de 1789 ; c’était la synthèse et la morale de cette belle journée.

Si les visiteurs emportaient un précieux souvenir de l’accueil si touchant qu’ils avaient reçu, les Avallonnais devaient être fiers de l’empressement sympathique avec lequel on avait répondu à leur invitation. MM. Ribière et Brunet étaient venus retrouver, comme amis, ceux qu’ils avaient administrés, dans des temps difficiles, sans rigueur et sans faiblesse.

La députation du département était venue s’associer à ces fêtes qui ont continué pendant toute la journée du lendemain, au milieu d’une foule aussi considérable, aussi sympathique et aussi irréprochable dans les manifestations de ses joies patriotiques.

 

                                                                                Extrait du journal L’Yonne de 28 octobre 1873.


SOURCE : texte signé : EM. G.   Almanach Historique et Statistique de l’Yonne- édition de l’année 1874- 

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Histoire de l’Eugène, Le Petit Bourguignon

Posté par francesca7 le 6 août 2014

 

téléchargement (2)…A Ligny, les femmes s’activaient au lavoir deux fois par an. Elles avaient abandonné l’ancien devenu trop petit. Elles se rassemblaient autour du nouveau, bien plus vaste pour les grandes lessives du printemps et de l’automne. Dès les premiers beaux jours, la femme du maire était chargée de déterminer les dates favorables de jours sans pluie. Elle avait paraît-il, toujours prévu les meilleurs moments pour que le linge entassé pendant l’hiver puisse sécher. Elle se fiait à la lumière du ciel le soir au soleil couchant. Si le rose dominait, elle décidait du démarrage de la grande lessive. Les femmes avaient préparé depuis plusieurs jours leur stock de draps et tout le linge entassé dans des coffres et des armoires. Au petit matin, elles chargeaient les brouettes qu’elles roulaient les unes derrière les autres jusqu’au bord du bief. Les roulements des arceaux métalliques des roues formaient, sur les pavés des rues conduisant au lavoir, un concert grinçant. Les plus éloignées faisaient une halte devant la fontaine, et se désaltéraient avant de finir le parcours. Dès qu’elles apercevaient l’église, elles reprenaient courage se sachant presque arrivées. En effet, le lavoir bordant le bief était tout proche de l’édifice. La plupart s’y arrêtaient, faisant une prière pour que le ciel ne les trahît pas. Puis elles s’installaient chacune à leur place avec leur barda.

Passaient les saisons et les travaux à l’extérieur. Le jeune couple sans grandes ressources, Amélie dut retourner travailler aux champs. L’été cuisait la peau des femmes qui l’accompagnaient. Lorsqu’elle ne pouvait emmener le bambin avec elle, Marie-Louise s’en occupait.

Les fortes chaleurs de l’été avaient rendu la fenaison très pénible. Puis l’aide pendant la moisson, alors que son ventre arrondi trahissait l’arrivée prochaine de son deuxième enfant. Quelquefois, lorsqu’il pouvait s’offrir quelques instants de détente, le couple venait au bord de la paisible rivière, le Serein. II portait bien son nom ce gentil cours d’eau, transparent, laissant paraître les galets blancs, couchés au fond de son lit. Les enfants, libérés de l’école en cette saison de récolte, après leur journée de travail au champ, se retrouvaient parmi les roseaux et les nénuphars fleurissant les rives. Zéphire et Amélie passaient le pont, tout près du bief et, quittant leurs sabots, allaient rafraîchir leurs pieds meurtris par la chaleur, dans l’onde claire.

téléchargement (3)Mais si le cagnard trop intense, menaçait de faire éclater l’orage, ils rentraient sans traîner jusqu’à leur maison, proche du bief. Le Serein, gorgé par la chute brutale et violente des trombes d’eau, devenait un dangereux ruisseau, impétueux et rapide. II se gonflait de milliers de gouttes et, sortant de son lit, envahissait les berges, les prés, et les rues du village. Les plus proches habitants devaient mettre à l’abri le modeste mobilier qui garnissait la pièce principale et les paillasses servant de literie.

Autant l’hiver avait été glacial, autant l’été fut caniculaire. La saison des vendanges ne laissait pas de répit aux gens de la terre, hommes et femmes, sans oublier les enfants occupés pendant le long été à aider les parents dans les champs. Zéphire ne ménageait pas sa peine. Harnaché d’une lourde hotte en osier, il charriait les grappes de raisin que les femmes et les enfants cueillaient délicatement sur les coteaux entre Ligny et Chablis. Sur les parcelles de chaque propriétaire, s’étendaient les rangées de vignes bien alignées. L’époque des vendanges transformait la nature en véritable fourmilière.

Amélie s’était autorisé une sortie pour fêter le mariage de sa sœur tout juste âgée de vingt ans. Stéphanie avait quitté le foyer pour se louer comme femme de chambre à Auxerre. Elle vivait dans une chambrette, rue d’Egleny, et avait rencontré Achille, un homme de la ville. Cependant elle avait choisi son village natal, pour célébrer son mariage en septembre 1886. L’église, flanquée de son clocher qui dominait les toits, était prête à accueillir le nouveau couple.

Ce jour-là, le vielleux et le violoneux tiraient la noce vers l’église. Droit sur le parvis, les bras croisés, le prêtre les observait venir vers lui. La mariée apparaissait lumineuse dans sa robe de droguet gris, coiffée d’un simple voile blanc, émue. Son père l’accompagnait, vêtu de l’habit noir et du chapeau de feutre porté quatre ans auparavant au mariage d’Amélie. II semblait sévère et grave. Donner ses filles lui coûtait, en particulier Stéphanie quittant le village pour vivre en ville.

II lui en avait coûté beaucoup d’économie pour le voile d’un jour auquel sa fille ne voulait pas déroger.
De plus, elle avait demandé au colporteur-photographe d’Auxerre de se déplacer pour ce jour unique, et d’exécuter quelques clichés. Alors que les convives prenaient place dans l’église, le photographe installa son matériel. De la caisse, l’homme sortit l’appareil photographique, le pied et quelques plaques. II choisit le mur de l’édifice le mieux servi par la lumière du soleil et accrocha un drap blanc.
« Voilà une première, se dit le colporteur. Un cliché à l’extérieur en cette saison ! De quoi donner envie à mes clients de la ville ».
II avait pris son temps sous le regard des enfants et des curieux qui découvraient cet engin mystérieux. Les cloches se mirent à battre l’air frais du ciel linéen. II se frotta les mains en guettant la sortie du jeune couple.
Sous les bravos des curieux, Stéphanie au bras de son mari apparut, souriante et heureuse. A cet instant, tous les membres de la noce oublièrent la dureté de leur vie et les soucis qu’ils retrouveraient, la cérémonie terminée. Car ce jour-là était particulier et ne devait pas être entaché par la misère quotidienne.

Les époux se laissèrent guider par l’homme à l’appareil mystérieux. Devant eux furent alignés les jeunes enfants, formant une corolle autour de cette fleur épanouie. Eugène, le plus jeune, trônait devant la jeune femme. Amélie avait fait de son petit, un élégant bambin digne d’accompagner la mariée, aussi jolie que sa sœur. Son chevalier servant se montrait digne des efforts financiers consentis par son beau-père. La jeune femme répondit par un sourire à la demande du photographe coiffé du rideau noir de l’appareil. Son époux approcha son visage de celui de sa bien-aimée. Tout à coup un déclic annonça la fin de l’opération. La tête de l’homme, quittant sa cachette, réapparut. Toute l’assemblée applaudit.
Le violoneux reprit son instrument et anima le cortège qui se réorganisa. Les parents et les amis défilèrent dans la rue jusqu’à la salle commune pour fêter, autour du meilleur des chablis, cette union.
Amélie émue au moment où les jeunes époux avaient échangé leurs vœux, s’était rappelée l’émotion et les moments de bonheur vécus quatre ans plus tôt. Bien que de santé précaire, elle se réjouissait de l’arrivée prochaine de son deuxième enfant.

images (7)Chaque automne réquisitionnait toute la population dans les vignobles chablisiens. En fin de journée, Amélie se sentait disloquée par les gestes sans cesse répétés. Fourbue, elle n’aspirait qu’à un repos compensateur. Zéphire faisait son possible pour ménager sa peine. II se chargeait de faire bouillir les fèves pour le repas du soir. Un morceau de lard ou un quignon de pain en variait légèrement le goût.

La lumière des jours déclinait sans répit. Le travail à l’extérieur s’en trouvait réduit. Amélie dans l’attente de la naissance prochaine ne quittait presque plus la maison. Elle pouvait enfin passer plus de temps avec le petit Eugène. II n’allait plus passer la plus grande partie de ses journées dans les jupons de sa grand-mère. Le berceau fabriqué par son père et dans lequel il avait passé ses premiers mois, allait ressortir de derrière l’appentis pour accueillir son petit frère ou sa petite sœur.

Puis l’hiver, bien avant l’heure ! L’hiver rude. Le froid cinglant traversait la blouse et la cape de la jeune femme. Cependant elle avançait, sans se plaindre. Zéphire la soutenait surtout pendant ce mois de novembre. Enfin le jour de la délivrance arriva. La fin de l’automne bien installée dans la froidure entendit les soupirs et les cris de l’enfantement. Toinette procéda à l’accouchement. Elle n’était certes pas une sage-femme savante et diplômée. Pourtant elle avait aidé tant de mères à donner la vie.

Un dimanche soir, après les vêpres, les notables de la paroisse, hommes et femmes, s’étaient réunis dans l’église. Ils l’avaient élue à ces fonctions en raison de sa bonne et digne conduite, sa piété, son expérience et son savoir-faire. Elle coupait si bien le fil, disait-on dans les foyers environnants, qu’elle ne volait pas ses cinq sous. Ce 7 décembre 1886, ce petit bout de femme donna naissance à la petite sœur d’Eugène, Marie-Louise. Amélie était très anémiée.

Le bébé pourtant bien emmitouflé dans ses langes de laine, semblait végéter. L’allaitement ne lui était pas bénéfique. Le médecin proposa à la maman souffreteuse de la nourrir au lait de vache. Amélie ne parvenait pas à reprendre des forces. Imperceptiblement, elle se mit à tousser. Les fièvres qui l’avaient assaillie après son accouchement ne la quittaient guère. II lui était très difficile de s’occuper d’Eugène, galopin vaillant et plein de vie.
Le nouveau-né ne vécut que quelques mois. Au début de l’été 87, elle mourut, âgée de six mois. Dans le logis que la famille occupait au bord du Serein, Zéphire se tuait à sa tâche de paysan et de vigneron pour nourrir sa femme et son fils. Amélie de santé précaire ne se remettait pas de sa dernière grossesse et de la mort de sa petite fille. Les maladies couraient d’une maison à l’autre.

L’hiver prématuré était particulièrement froid et les maigres revenus du père ne permettaient pas de se fournir suffisamment en bois de chauffage. La cheminée était, la plupart du temps, alimentée par quelques bûches ramassées çà-et-là ou offertes par des voisins généreux, redevables de services rendus par Zéphire. N’écoutant que son courage, lui aussi voyait petit à petit ses forces décliner. Tout juste âgé de trente ans, il en paraissait dix de plus…

 

Source : Eugène, Petit Bourguignon – Gisèle MEUNIER – Collections des Auteurs Indépendants – 2006 – http://gisele-meunier.blogspot.com
Coordonnées de l’auteur:
Gisèle MEUNIER – Ecrivain
65, Avenue Edouard Gourdon
77330 OZOIR LA FERRIERE

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