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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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La Corse est une montagne dans la mer

Posté par francesca7 le 21 août 2014

 

Longue de 183 km et large de 83 km, la Corse déploie 1 047 km de côtes en une succession de magnifiques caps, falaises, golfes et plages. C’est la plus montagneuse des îles de la Méditerranée. En un éclair, on passe des plages dorées à la haute montagne : à 25 km seulement du littoral, le monte Cinto, point culminant éternellement enneigé, dresse ses 2 706 m. La proximité du rivage italien (83 km), français (170 km) et espagnol (450 km) explique l’importance commerciale et stratégique de l’île au cours des siècles.

téléchargement (16)Une île continent

Trois grandes régions se distinguent : la Corse occidentale (Corse cristalline ou « ancienne ») qui couvre près des 2/3 du territoire, la Corse orientale (Corse schisteuse) au nord-est et, séparant ces deux entités, le sillon central, qui s’étend de L’Île-Rousse à Solenzara.

La Corse occidentale

Elle porte les plus hauts sommets de la Corse. Ceux-ci dessinent au centre de l’île une épine dorsale discontinue qui délimite deux régions historiques : l’Au-Delà-des-Monts et l’En-Deçà-des-Monts, appellations génoises recouvrant approximativement les départements actuels de Corse-du-Sud et de Haute-Corse. De part et d’autre de cette ligne faîtière, des chaînons transversaux bordés de vallées et de gorges s’abaissent graduellement vers la mer.

Les massifs du centre – Tout en pics, en aiguilles et en gorges encaissées, cette haute montagne alpine fait la joie des randonneurs en quête de paysages sauvages et exceptionnels. Les crêtes demeurent enneigées tard dans le printemps. Le climat de type alpin, avec ses fortes précipitations et ses basses températures, rend la vie rude et pauvre. Les bergers pratiquent l’élevage extensif du mouton en été. Aujourd’hui, les bourgs de montagne sont désertés, à l’exception de ceux qui orientent leurs activités vers le ski ou la randonnée (Soccia, Évisa, Zicavo, Quenza, Bastelica…).

Les extrémités nord et sud de l’île – Elles ont conservé un relief moins tourmenté de montagnes anciennes. La Balagne , terre de collines, s’ouvre sur la mer par une série de petites plaines côtières. Elle s’allonge de Galéria à Calvi et porte sur ses coteaux des oliviers et des vignes. Véritable « Riviera » de la Corse, son climat méditerranéen, ses plages et ses marinas attirent de nombreux estivants.

Appuyé sur le monte Incudine, le sud de la Corse s’ouvre en éventail, du golfe de Valinco à Porto-Vecchio. Son paysage montagneux, moins escarpé que le centre de l’île, rend les communications plus faciles et ses plateaux favorisent l’élevage. Le climat sec et chaud est propice à la culture de la vigne (Ste-Lucie-de-Tallano, Figari, Porto-Vecchio) et au développement du chêne vert et du chêne-liège. À l’extrême sud, Bonifacio forme une étonnante enclave de falaises calcaires.

La Corse orientale

Elle constitue le tiers nord-est de l’île, formé de monts schisteux orientés nord-sud, bordés d’une plaine côtière. Moins accidentée que la Corse occidentale, elle culmine en Castagniccia au San Petrone (1 767 m).

Les secteurs montagnards offrent deux magnifiques visages. Le Cap Corse présente un squelette montagneux en arêtes de poisson avec des crêtes émoussées par l’érosion . Une splendide route du littoral permet d’en faire le tour. Les pentes du cap, façonnées en terrasses par l’homme et aujourd’hui abandonnées à la végétation, gardent les traces d’une activité agricole qui fut prodigue. Autour des villages subsistent quelques vergers et l’activité viticole fit dès le Moyen Âge la renommée de la péninsule. Cependant, la mer demeure la principale ressource.

La Castagniccia est délimitée par les fleuves du Golo au nord et du Tavignano au sud. Elle forme un moutonnement de larges collines, entaillées par les torrents. Elle est couverte d’un épais manteau de châtaigniers qui firent sa richesse.

La plaine orientale , terrain sédimentaire enrichi par les alluvions des torrents descendus de la Castagniccia, offre un paysage morne de collines, plateaux et plaines littorales. On distingue au nord la plaine de Bastia , dominée par la Casinca, et au sud, la plaine d’Aléria . Très favorable à la culture depuis son assainissement en 1945 (éradication de la malaria), elle accueille aujourd’hui des exploitations agricoles intensives où prévalent les agrumes et la vigne.

téléchargement (17)Le sillon central

Cette fracture élargie par les cours d’eau est la partie la plus ancienne de la Corse orientale. Elle marque la zone de contact avec la Corse occidentale. D’une altitude moyenne inférieure à 600 m, elle relie l’est du désert des Agriate à Solenzara, en passant par Corte. C’est au centre de l’île que la dépression est la plus affirmée : lesillon de Corte , drainé par le Golo puis le Tavignano, offre un paysage où coteaux et plateaux s’enchevêtrent dans un cadre montagneux.

Un don du ciel

La Corse bénéficie de ressources en eau beaucoup plus importantes que celles des autres îles de la Méditerranée.

Les précipitations

Le nombre de jours de pluie dans l’année est faible (95 jours à Ajaccio), mais l’île reçoit environ 900 mm d’eau, moyenne annuelle supérieure à celle du Midi de la France. Il pleut plus à l’est qu’à l’ouest, à l’intérieur que sur les côtes, au nord qu’au sud. Certains cols (Vizzavona, Vergio) sont régulièrement enneigés et parfois bloqués en hiver. L’été est synonyme de longue saison sèche ; pour pallier cette mauvaise répartition annuelle des pluies, plusieurs lacs de barrage ont été aménagés.

Au fil de l’eau

Tous les fleuves et rivières sont irréguliers : maigres de juin à octobre, volumineux et même impétueux d’octobre à avril, limpides à l’ouest, boueux à l’est. Parvenant difficilement à la mer, ils charrient des masses importantes d’alluvions. Le réseau hydrographique est aussi constitué de nombreux cours d’eau. Leur lit, caillouteux en été, peut devenir abondant et dangereux lors des orages.

Les ressources minières

Les minerais ont été découverts et exploités très tôt.

La Corse orientale , riche en ressources minières, a fait l’objet d’exploitation de nombreux gisements : fer à Farinole, dans le Cap Corse, manganèse à Morosaglia, cuivre à Ponte-Leccia, près du défilé de Lancone et aux abords de Vezzani, plomb argentifère près de Ghisoni, antimoine dans le nord du Cap et amiante à Canari, sur la côte ouest du Cap.

La Corse occidentale détient quelques minerais difficilement exploitables : antimoine à Vico, plomb argentifère en Balagne, fer à Calvi et cuivre dans le golfe de Sagone.

Les tentatives récentes de mise en valeur ont révélé que les gisements de Corse présentent plus d’intérêt pour les minéralogistes que pour les entreprises minières.

Les sculptures minérales

L’infinie variété des roches corses est un paradis pour les minéralogistes et un régal pour les yeux et l’imaginaire des voyageurs. Certaines régions constituent de véritables forêts de pierres aux formes presque surnaturelles.

Les roches magmatiques

Elles sont nées de la montée de matériaux en fusion situés sous l’écorce terrestre et couvrent la majeure partie de la Corse occidentale. Le granit est à l’origine de paysages célèbres : les aiguilles de Bavella, taillées par l’érosion ou encore le rivage découpé de la côte ouest dont les calanche de Piana constituent le fleuron. Dans ces aiguilles de granit rouge, l’eau et le vent ont creusé d’étonnantes cavités appelées taffoni (« trou », en corse) et sculpté de surprenantes silhouettes.

Si vous passez par le village de Ste-Lucie-de-Tallano dans l’Alta Rocca, vous aurez la chance de découvrir ladiorite orbiculaire , pierre rarissime et extrêmement belle. Utilisée à des fins ornementales, elle fut surnommée « corsite » jusqu’à ce qu’on découvre l’existence d’un autre gisement en Finlande.

Les rhyolites et les ignimbrites (roches volcaniques) se rencontrent en abondance dans le nord-ouest. Elles forment des paysages spectaculaires caractérisés par un relief élevé et des teintes allant du vert au rouge en passant par d’innombrables nuances. La presqu’île de Scandola , avec ses falaises et ses orgues, en est une des plus belles représentations, ce qui lui a valu son classement au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Les roches sédimentaires

Elles proviennent de dépôts de minéraux et d’organismes vivants, et forment de nombreuses enclaves dans l’ensemble de la Corse. Le calcaire est très présent dans la région de Corte et de Saint-Florent. Mais c’est Bonifacio, et ses hautes falaises blanches modelées par le vent et les vagues, qui constitue le plus spectaculaire bassin calcaire. D’autres formations sédimentaires ont laissé des traces : charbon dans le golfe de Porto, moraines à l’emplacement d’anciens glaciers et argile dans le golfe d’Ajaccio.

images (20)Les roches métamorphiques

Ces roches tiennent leur nom des modifications qu’elles ont subies dans leur composition et leur structure lors de mouvements tectoniques. Elles se reconnaissent à leur aspect feuilleté et habillent presque l’intégralité de laCorse orientale . Les schistes ont modelé un paysage massif, aux monts moins élancés et plus larges qu’en Corse occidentale. Les croupes de la Castagniccia et du Bozio, noyées sous la châtaigneraie, en constituent l’un des visages. Ces roches sont débitées en lauzes ou teghie pour assurer la couverture des maisons.

Les célèbres roches vertes , plus résistantes que les schistes, façonnent des paysages aux reliefs abrupts et découpés. Les torrents les ont fendues en gorges étroites et profondes : c’est le cas du défilé de Lancone et de la haute corniche du Golo. La roche connue sous le nom de « vert de Corse », pierre ornementale très prisée, contient de splendides cristaux vert jade. On en trouve des gisements en Castagniccia et dans le Cap Corse, près de Canari.

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Les plaisirs de la table en Corse

Posté par francesca7 le 21 août 2014

 

Une simple omelette au brocciu et à la menthe, accompagnée de quelques tranches de coppa et arrosée d’un « patrimonio » : en Corse, le plaisir du voyage se retrouve aussi bien dans l’assiette que dans le verre. Fermes-auberges, restaurants et boutiques du terroir vous attendent pour vous faire découvrir ces trésors gastronomiques aux parfums irrésistibles.

Cochonnailles

images (18)La charcuterie corse constitue le fleuron de la gastronomie insulaire en raison de sa saveur parfumée et incomparable. La recette est simple : les porcs, élevés en pleine nature et en semi-liberté, se nourrissent de bons produits, tels que les châtaignes, les glands et les herbes odorantes. Le goût de la charcuterie est encore relevé par un fumage au bois de châtaignier.

Deux préparations sont particulièrement renommées : la coppa , constituée d’échine, et le lonzu , à base de filet. Leur font concurrence le prisuttu , jambon cru qu’on déguste avec des figues fraîches, et les figatelli , saucisses fumées faites avec les rognons, le cœur et le foie. Celles-ci se dégustent en période hivernale immédiatement après l’abattage des porcs qui a lieu en novembre et décembre.

Les autres charcuteries sont affinées et séchées de six mois à trois ans pour les jambons de grosse taille. Les boudins, sangui et terrines sont affaire de spécialistes et leur préparation varie selon les régions.

Poissons et fruits de mer

Le long du littoral, on se régale de poissons de roche, utilisés dans la bouillabaisse corse, aziminu , de fritures, de rougets ou de loups braisés aux sarments, de sardines grillées, etc. La langouste règne partout sur la côte, avec une prédilection pour le Cap Corse, notamment du côté de Centuri.

Les huîtres et les moules viennent des étangs de Diane et d’Urbino, dans la plaine orientale.

En montagne, les gourmets apprécient les truites de torrent . Elles étaient autrefois pêchées par les bergers au fusil et cuites sur des galets chauffés au feu.

Potages

En dehors des concoctions de légumes ( minestra ) et de poissons en bouillabaisse, les Corses sont friands de soupes aux haricots rouges, aux petits oignons, aux herbes sauvages, aux pâtes avec addition de brocciu . Après moult efforts le long du GR 20, une soupe corse est un véritable bonheur ! Dans la vallée de la Restonica, la soupe est enrichie de la chair savoureuse des truites de torrent. En hiver et à l’automne, les herbes aromatiques qui couvrent le maquis servent à concocter une soupe aux saveurs magiques d’angélique, de myrte et toute autre « erbiglie ».

Viandes et gibiers

Les Corses importent une partie de leur viande du continent. Au printemps, ils font honneur aux côtelettes d’agneau et au chevreau rôti aux herbes du maquis. Le ragoût de cabri aux poivrons, piverunata , est une grande spécialité. La chasse (d’août à février) fournit son lot de sangliers et de marcassins, servis rôtis ou en ragoûts et accompagnés d’une pulenta , purée de châtaignes. Depuis l’interdiction des pâtés de merles, on déguste toute l’année les pâtés de sansonnets (étourneaux) à la chair parfumée. Côté triperie , goûtez les andouillettes de Bonifacio, faites d’abats de chevreau ou d’agneau, et les tripes aux oignons « à la mode de Bastia ».

Pâtes

L’influence italienne l’emporte dans la pâte sèche (past’asciutta) cuite à l’eau, tandis que la personnalité corse domine dans le stufatu , pâte cuite à l’étouffée avec une sauce à la viande, et dans les raviolis ou les lasagnes garnis de brocciu (spécialité bastiaise). Les cannellonis au brocciu figurent en bonne place sur les menus corses. La pulenta , composée de farine de châtaigne, est servie en bouillie épaisse ou en galette et accompagne bien les plats de viande et les figatelli .

La farine de châtaigne est la base de l’alimentation traditionnelle. Il existait une variété étonnante de plats intégrant ce fruit. Toutefois, ils ont été réintroduits ces dernières années grâce au renouveau de la châtaigneraie.

Fromages

téléchargement (14)Plutôt secs en Corse-du-Sud et frais en Haute-Corse, les fromages sont très répandus. La vedette revient au fameux brocciu (prononcez broutch ), fromage de brebis ou de chèvre confectionné avec du petit-lait mêlé à du lait réchauffé et battu (broussé). Il entre dans la composition de maints plats locaux (omelettes, tartes, crêpes, beignets). D’octobre à juin, on le consomme généralement frais, nature ou sucré, arrosé d’eau-de-vie. Salé, il se conserve toute l’année et peut être dégusté très sec.

On trouve aussi des fromages de chèvre ou de brebis secs et très forts dont le plus connu est le niolo. Lecalinzana , fromage à pâte molle, était autrefois travaillé à façon par des femmes, e casgilante . Elles travaillaient de nuit évitant ainsi les hordes de mouches. Le sartinese , fromage à pâte pressée, est un fromage de garde permettant de faire le lien d’une production à l’autre. La croûte du sartinese ne s’affecte pas du temps qui passe et garde son intégrité quand l’intérieur, lui, se décompose. On le nomme alors casgiu merzu . Il fit la réputation d’Astérix en Corse mais reste réservé aux initiés.

Douceurs

Le brocciu intervient dans la confection de plusieurs pâtisseries : les falculelle , brioches de Corte et le fiadone , flan aromatisé au citron. Pour vous adoucir le palais, testez le beignet dit « frittella » , la torta castagnina , tourte piquée de noix, amandes, pignons, raisins secs et rhum, et les canistrelli , biscuits souvent aux amandes ou aux noisettes et parfumés à l’anis. Parfumé lui aussi à l’anis, le pastizzu est un de ces desserts à la farine de châtaigne qui rencontrent un grand succès. La châtaigne se retrouve dans bien d’autres spécialités : flans, gâteaux, mousses, glaces…

Parmi les sucreries, citons les compotes et gelées d’arbouses, les cédrats (agrume entre le citron et l’orange) confits et une grande variété de confitures. On ne présente plus la confiture de figue qui accompagne si bien les fromages les plus… corsés !

Les miels aussi sont une grande spécialité corse. Il y en a un pour chaque saison et les associations végétales lui donnent des propriétés uniques reconnues depuis l’Antiquité. Il est le deuxième miel français à avoir bénéficié d’une AOC. Le miellat du maquis (parmi les plus spécifiques, remarquable par sa couleur ambrée, tandis que dans la vallée de l’Asco, on peut trouver un miel blanc) et le miel de châtaigneraie sont les plus corsés tandis que le miel de printemps est d’une tendre douceur. Le miel d’été se parfume de toutes les odeurs des plantes aromatiques.

« A saluta », à votre santé !

Les vins

La Corse possède plus de trente cépages insulaires ; les plus réputés sont le nielluccio et le sciacarello pour les vins rouges, le malvoisie ( vermentino ) et le muscat pour les vins blancs. Ils produisent des crus corsés et bouquetés. Actuellement, neuf appellations d’origine contrôlée couronnent les efforts de sélection des producteurs corses.

Le patrimonio est le premier à avoir obtenu l’AOC en 1968. Il comprend des vins rouges, rosés et blancs et a acquis une renommée internationale. Les rouges sont produits presque exclusivement avec le cépage nielluccio, originaire d’Italie. Ces vins généreux, souvent de qualité, accompagnent bien charcuterie et gibier.

Le Cap Corse produit d’excellents vins blancs moelleux de muscat et de malvoisie. Le vignoble est en pleine expansion comme le prouve la désormais incontournable foire du vin de Luri (fiera di u vinu) .

Les vins rouges d’appellation « ajaccio » comprennent au moins 40 % de sciacarello . Le Sartenais produit des vins rouges. Au sud de l’île , sous l’appellation « porto-vecchio » et « figari-pianottoli », on trouve des vins rouges, rosés et blancs. La côte orientale de Bastia à Solenzara, la Balagne et les environs de Ponte-Leccia élaborent aussi des vins fruités de haute qualité.

Les alcools

Le Cap Corse est connu pour ses apéritifs comme le Cap Corse Mattei, un breuvage à base de quinquina fabriqué à Bastia.

Les liqueurs de fruits utilisent toutes les ressources d’une nature prodigue. Arbouse, myrte, cédrat composent des eaux-de-vie aux saveurs inhabituelles.

Le whisky corse , commercialisé depuis 2003 (deux marques se partagent le marché), est réalisé avec l’eau provenant de la source U canale à Patrimonio. Le pastis a trouvé ici des saveurs étonnantes.

Les bières

La Pietra (du nom du village d’un de ses créateurs, Pietraserena) est apparue sur les zincs en 1996 ; elle est élaborée à base de châtaignes qui lui donnent une saveur originale. La Serena et la Colomba , parfumée aux herbes du maquis, sont nées en 1999. La Torra mêle des arômes d’arbouse et de myrte.

Les eaux

La montagne corse cache en ses flancs des sources d’eaux minérales exploitées depuis l’Antiquité. L’eau de Saint-Georges, produite à Grosseto-Prugna, possède de remarquables qualités désaltérantes. L’eau de Zilia, mise en bouteille depuis 1995, traverse une roche volcanique qui la filtre de toutes les impuretés. L’eau gazeuse d’Orezza, au goût délicat, est riche en fer et en gaz carbonique.

images (19)Les grands chefs de la région

Bonifacio

Typique auberge de la ville haute tenue en famille depuis toujours. La maman, Anna Ettori, aux fourneaux, prépare une savoureuse cuisine bonifacienne tandis que ses filles, en salle, réservent un charmant accueil dans un cadre joliment décoré. Stella d’Oro.

Ajaccio

Tenue par la famille Catellagi depuis 1970, cette auberge dominant le golfe d’Ajaccio propose une cuisine corse typique réalisée par le père et le fils (charcuteries maison). En salle, la patronne vous offre un accueil chaleureux.U Licettu.

Quenza

Depuis 1968, Félicien Balesi, truculent personnage, se fait un plaisir de vous régaler de ses recettes typiquement corses qu’il concocte avec d’excellents produits du terroir et qu’il sert dans une plaisante salle à manger rustique. Sole e Monti .

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Interlude de l’ORTF entre 1961 et 1974

Posté par francesca7 le 19 août 2014

Petit Train de la Mémoire (Le) :

 Image de prévisualisation YouTube

 

http://youtu.be/_uXWmkliLhA

C’est en 1960 que Maurice Brunot, qui concevait des jeux pour le magazine Pilote, est chargé par la Télévision Française de créer un interlude, transition entre deux programmes.

Faisant son apparition sur les écrans en 1961, le Petit Train Rébus est remplacé en 1963 et jusqu’en 1974 par le Petit Train de la Mémoire pour faire patienter les téléspectateurs lorsque surviennent des problèmes techniques ou lorsque les programmes sont en avance sur l’horaire prévu.

Sur une musique de Clyde Otis et Brook Benton, Endlessly, chaque wagon défile, présentant le fragment d’un rébus dont la solution est donnée en fin de diffusion.

 

images (5)Première diffusion du petit train rébus: 1960
Première diffusion du petit train de la mémoire: 1963
Chaîne de diffusion : ORTF

Le Petit Train Rébus servait d’interlude à l’heure où la publicité télévisuelle n’existait pas encore. Il était destiné à combler l’attente entre 2 programmes ou lors des pannes techniques. Il proposait aux téléspectateurs de reconstituer une phrase à l’aide d’un rébus dessiné sur ses wagons. 
——————-
La solution se trouvait sur un panneau à la gare d’arrivée du train. A partir de 1963, Le Petit Train Rébus est remplacé par le Petit Train de la mémoire, qui, fonctionnant sur le même principe proposait de trouver un objet, à l’aide d’un dessin fragmenté en plusieurs parties sur ses wagons. Les interludes disparaissent en 1974 entraînant par la même occasion la fin du voyage de ce petit train, laissant place à la publicité…

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Vos gueules les mouettes de Robert DHERY

Posté par francesca7 le 19 août 2014

 

Filmer le pays où l’on vit peut être fort tentant, surtout lorsqu’il s’agit d’un concours organisé par la télévision. Motivée, la famille Kenavec décide de réaliser “La Symphonie bretonne” et transmet son envie à tout le village de Saint-On qui se met alors sur le pied de guerre. Mais les nombreux problèmes des villageois créent un véritable imbroglio qui désaccorde quelque peu “La Symphonie bretonne”. Quand la télévision annonce l’ouverture d’un grand concours national de super-8, la famille Kenavec decide de filmer la vie de son village breton.

Vos gueules, les mouettes ! est une comédie française, réalisée par Robert Dhéry en 1974. C’est la dernière réalisation de Robert Dhéry, qui suite à des problèmes financiers survenus sur le tournage du Petit Baigneur, a dû attendre six ans avant de retourner au cinéma. On y retrouve la plupart des membres de la troupe des « Branquignols » : Robert Dhéry, Colette Brosset, Christian Duvaleix, Jacques Legras, Robert Rollis, Micheline Dax et Pierre Tornade

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extrait : http://youtu.be/_t1RVIBSBDM

La famille Kenavec habite « Saint-On », tout petit port de Bretagne. Passionnés de photographie et des tournages cinéma, il apprennent que la télévision nationale ORTF organise un grand concours primé pour réaliser des films amateurs, dont le lot principal s’élève à 5000 Francs. Le film récompensé doit également être diffusé à l’antenne nationale. Ils décident alors de filmer le quotidien de leur « pays » et mettent toute la population à contribution, sous la houlette de Bibi…

film_vos_gueules_mouettesDistribution

  • Robert Dhéry : Benoît Kenavec
  • Colette Brosset : Annick
  • Pierre Mondy : Bibi Kenavec
  • Jacques Legras : Monsieur le Marlec / Le prêtre / Le trompettiste
  • Micheline Dax : Madame le Marlec
  • Christian Duvaleix : Maman Kenavec / Un marin / Le mendiant
  • Robert Rollis : Le cul-de-jatte
  • Robert Castel : Antoine, le patron de la « Crepe d’Alger »
  • Pierre Tornade : Le capitaine / Le musicien
  • Jacques Marin : Le porte-bannière
  • Jacques Rouland : Le présentateur TV
  • Pierre Olaf : Pierrot
  • François Nadal : Le capitaine du jumping
  • Jacques Duby : Le gardien de phare
  • Jacques Eyser : Le PDG de l’ORTF
  • Isabelle Duby : Anne
  • Fernand Berset : Le chauffeur

 

 

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L’AUBERGE ROUGE extrait

Posté par francesca7 le 19 août 2014

 

L’Auberge rouge est un film français réalisé par Claude Autant-Lara, sorti en 1951.

Image de prévisualisation YouTube

Extrait : http://youtu.be/A4ZxUezl0GQ

 

 Distribution

  • Fernandel : le moine
  • Françoise Rosay : Marie Martin, la femme de l’aubergiste
  • Julien Carette : Pierre Martin, l’aubergiste de Peyrabelle
  • Marie-Claire Olivia : Mathilde Martin, la fille des aubergistes
  • Jacques Charon : Rodolphe, un voyageur
  • Nane Germon : Mademoiselle Élisa
  • Andrée Vialla : la marquise Caroline de La Roche de Glun
  • Didier d’Yd : Jeannou, le moinillon
  • Lud Germain : Fétiche, le serviteur noir des aubergistes
  • Grégoire Aslan : Barbeuf, un voyageur
  • Jean-Roger Caussimon : Darwin, un voyageur
  • René Lefèvre-Bel : un gendarme
  • Manuel Gary : un gendarme
  • Robert Berri : le cocher de la diligence
  • André Cheff : un gendarme
  • André Dalibert : un bûcheron

téléchargement (4) 

 

En 1833, un groupe des voyageurs, venus en diligence, passe la nuit dans une auberge isolée au milieu des montagnes et tenue par un couple d’aubergistes, Pierre et Marie Martin. Arrive un moine jovial auquel la femme du propriétaire avoue que son mari, leur valet et elle-même ont l’habitude de droguer et d’assassiner leurs hôtes pour les détrousser, avant d’enterrer leurs corps dans le jardin. L’histoire se corse du fait que le moine essaie de sauver la vie des autres hôtes sans trahir le secret de la confession. 

téléchargement (5)« L’année suivante, en 1950, changement de cap. Le comte Czarnezci, riche marchand d’armes, qui pense pouvoir tirer profit du centenaire de la mort de Balzac, propose à Autant-Lara d’adapter L’Auberge rouge déjà porté à l’écran, au temps du muet, par Jean Epstein. Alors que le projet s’enlise pour des raisons financières, une nuit, le metteur en scène se réveille en sursaut et déclare à Ghislaine : « Gardons le titre et racontons une autre histoire…« . C’est ainsi qu’avec la complicité d’Aurenche et Bost, Autant-Lara détourne la commande, ne conservant du roman de Balzac que le titre et le décor, une auberge perdue en montagne, théâtre d’évènements sanglants et mystérieux. Le trio imagine un scénario original dont le personnage central, un moine capucin, lié par le secret de la confession, fait tout pour sauver de la mort de malheureux voyageurs, victimes désignés d’aubergistes diaboliques. Ce conte philosophique, joyeusement anticlérical, au cynisme jovial, pratique un humour macabre, plus courant chez les Anglo-saxons que dans l’Hexagone. Mal accueilli par la critique, L’Auberge rouge fut un succès populaire, à mon avis, tout à fait mérité.

Dans le rôle du capucin, Fernandel a traversé le film sans rien comprendre à l’esprit de l’entreprise. Les rapports entre la vedette et son metteur en scène furent exécrables. On dit même que le dernier jour de tournage, le dernier plan mis en boite, Fernandel, en guise de salut, adressât un superbe bras d’honneur à Autant-Lara. « Si ça, c’est du cinéma d’art, tiens…« . »

— Francis Girod, Discours prononcé lors de sa réception sous la Coupole en hommage à Claude Autant-Lara

Fernandel réalisa pendant le tournage que le film avait des aspects anticléricaux, ce qui contrevenait à ses convictions personnelles. Le tournage ne fut pas non plus facilité par la vision qu’avait Fernandel du film. À cette époque, l’acteur était déjà très célèbre et habitué à être le centre d’intérêt quasi exclusif des comédies légères auxquelles il participait en tant que vedette, et les réalisateurs de « l’Auberge rouge » durent ruser pour pouvoir monter leur film comme ils l’entendaient et non pas comme Fernandel se l’imaginait. À la fin du tournage, Fernandel promit de ne plus participer à un « film d’art. » Claude Autant-Lara raconta cette dernière anecdote en ajoutant estimer qu’il avait fait tourner à Fernandel un de ses meilleurs films.

Le décor fut entièrement reconstitué en studio, ainsi que les extérieurs en plans serrés. Les extérieurs en plans larges ont été tournés sur le mont Revard à proximité d’Aix-les-Bains en Savoie.

 

Autour du film

L'AUBERGE ROUGE extrait dans CINEMA FRANCAIS 220px-Les_crimes_de_Peyrebeille_-_Lithographie_de_1885_%28Fonds_Biblioth%C3%A8que_Municipale_de_Lyon%29Le film illustre ce fait divers réel qui se passa en Ardèche autour de 1830 : à quelques kilomètres du petit village de Lanarce dans un lieu-dit appelé Peyrebeille et pendant près de 23 ans, les époux Martin, famille d’aubergistes, auraient assassiné et pillé plus de 50 voyageurs, selon la rumeur publique. Leur cupidité supposée finit par attirer l’attention des gens du lieu et les conduit à leur perte, ils sont arrêtés et exécutés au terme d’un procès peu satisfaisant qui débute le 6 juin 1833. Les aubergistes Pierre Martin, son épouse et Jean Rochette durent répondre du chef d’assassinats, tentatives d’assassinats et vols. Le 25 juin 1833, le jury les déclare coupables de meurtre. Leur pourvoi en appel est rejeté par le roi Louis-Philippe qui leur refuse la grâce. Ils sont exécutés, sous les yeux d’une foule venue nombreuse sur le lieu des crimes, à Peyrebeille, le 2 octobre 1833.

Confusion à éviter : ce fait divers n’a aucun rapport avec le roman du même nom L’Auberge rouge d’Honoré de Balzac. Cependant, le projet original du film devait bien s’inspirer du roman de Balzac. Les fonds pour la production du film avaient été trouvés essentiellement grâce à cette inspiration qui tombait alors que se préparait en France la commémoration des 100 ans de la mort de l’écrivain. C’est seulement après avoir vendu son projet aux producteurs que Claude Autant-Lara réalisa que la reconstitution des décors et des scènes nécessaires au tournage du film ne pouvait pas rentrer dans le budget alloué par les producteurs. Claude-Autant Lara raconta que c’est sa femme qui lui avait inspiré l’idée de reprendre l’histoire de l’auberge de Peyrebeille. Cette histoire permettait de garder le titre du film.

Le nombre de victimes est actuellement contesté, certains historiens disent une seule, voire aucune.

Gérard Krawczyk en réalise un remake en 2007 : L’Auberge rouge

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Légendes et littérature Bretonoise

Posté par francesca7 le 16 août 2014

 

D’est en ouest et du nord au sud, la Bretagne regorge de récits merveilleux. Croyances, rituels et contes ont ainsi créé au fil des siècles tout un univers, folklorique pour les uns, mystérieux pour les autres. Les légendes ont surtout su conserver la fraîcheur de mythes très anciens qui n’ont pas été sans imprégner la vie littéraire bretonne, du Moyen Âge à nos jours.

220px-Leighton-Alain_Chartier-1903Une terre de légendes

L’âme bretonne a toujours incliné au rêve, au fantastique, au surnaturel. C’est ce qui explique l’étonnante abondance et persistance des légendes.

La Table ronde

Après la mort du Christ, Joseph d’Arimathie, un de ses disciples, quitte la Palestine en emportant quelques gouttes du sang divin dans la coupe où le Rédempteur a bu lors de la Cène. Il débarque en Bretagne, séjourne en forêt de Brocéliande, l’actuelle forêt de Paimpont, puis disparaît sans laisser de traces.

Au 6 e s., le roi Arthur et 50 chevaliers entreprennent de retrouver la précieuse coupe. Elle constitue à leurs yeux le Saint-Graal , que seul pourra conquérir un guerrier au cœur pur. Cet homme idéal est Perceval, le Parsifal de Wagner. La recherche du Graal a donné naissance à d’inépuisables récits d’aventures médiévaux qui forment le cycle de la Table ronde. Ronde parce qu’Arthur et ses chevaliers s’assemblaient autour d’une table qui, par sa forme, supprimait toute préséance.

Merlin et Viviane

Un des compagnons du roi Arthur, Merlin l’Enchanteur, vient en forêt de Brocéliande. Dans sa retraite, il rencontre Viviane… et l’amour d’exalter l’enchanteur et la fée ! Pour garder plus sûrement Merlin, Viviane lui soutire un à un ses secrets et l’enferme dans un cercle magique. Il pourrait certes se libérer, mais il accepte avec joie, et pour l’éternité, cette captivité amoureuse.

Tristan et Iseult

Tristan, prince de Léonois envoyé par son oncle Mark, roi de Cornouaille, ramène d’Irlande Iseult, que Mark va épouser. Sur le navire, Tristan et Iseult boivent par erreur le philtre destiné à lier d’un amour inaltérable Iseult à son époux. La passion éclate dans les deux cœurs. Les récits font varier les dénouements : tantôt Tristan est tué par Mark, ulcéré de sa trahison ; tantôt il se marie et meurt dans son château de Bretagne. À chaque fois, Iseult le suit invariablement dans la tombe. L’opéra de Wagner et le livre de Joseph Bédier ont célébré ce drame de l’amour.

La ville d’Ys

Au temps du bon roi Gradlon , vers le 6 e s., Ys est la capitale de la Cornouaille : la baie des Trépassés et la baie de Douarnenez en revendiquent les vestiges. La ville est protégée de la mer par une digue, et le roi garde toujours sur lui la clef d’or qui ouvre les écluses.

Sa fille, la belle Dahut, appelée encore Ahès, mène une vie de débauche et rencontre le diable sous la forme d’un séduisant jeune homme. Comme preuve d’amour, il lui demande d’ouvrir les portes aux flots. Dahut dérobe la clef pendant le sommeil du roi et bientôt la mer se rue dans la ville. Gradlon fuit à cheval, sa fille en croupe. Mais les vagues le poursuivent et vont l’engloutir. À ce moment, une voix céleste lui ordonne, s’il veut être sauvé, de jeter à l’eau le démon qu’il porte derrière lui. Le cœur serré, le roi obéit, et la mer se retire aussitôt. Mais Ys est détruite.

Gradlon, qui choisit Quimper comme nouvelle capitale, finira ses jours en odeur de sainteté, guidé par saint Corentin. Quant à Dahut, changée en sirène, elle est devenue Marie-Morgane et entraîne depuis lors au fond de la mer les marins attirés par sa beauté. Il en sera ainsi jusqu’au vendredi de la Croix où la messe du rachat sera célébrée dans la cité engloutie. Alors Ys ne sera plus maudite et Morgane reprendra sa première forme.

La vie littéraire - Moyen Âge et Renaissance

Aucune œuvre rédigée en vieux breton n’ayant été conservée, seuls ont traversé les siècles des ouvrages en latin, ayant le plus souvent pour thèmes l’histoire de l’Église ou de la Bretagne, la morale et la vie des saints. D’un côté, la littérature bretonne disparue a inspiré le cycle arthurien ; de l’autre, il nous reste des écrits de moines.

La grande figure médiévale est Pierre Abélard (1079-1142), brillant philosophe, natif du Pallet, près de Nantes, qui fut abbé de St-Gildas-de-Rhuys. Il y reçut la correspondance passionnée de la jeune Héloïse, épousée secrètement, et relata l’histoire de ses malheurs. On peut citer aussi Guillaume Le Breton , poète et historiographe de Philippe Auguste, auteur de douze volumes de Philippide où il exalte les événements du règne avec patriotisme. Ce n’est qu’aux 15e et 16 e s. qu’on cerne une véritable école d’historiens et de poètes, née après la création de l’université de Nantes au 15 e s.

Aux 17e et 18 siècles

Bretonne par alliance, Mme de Sévigné a, de son château des Rochers-Sévigné, daté maintes lettres décrivant Rennes, Vitré, Vannes et Port-Louis où elle a fait « le plus joli voyage du monde ». Alain René Lesage , spirituel auteur de Gil Blas , connut le succès avec ses œuvres réalistes où il transposa des souvenirs de son Vannetais natal. Élie Fréron s’est illustré à travers ses démêlés avec Voltaire, et fut le brillant directeur du périodique parisien, L’Année littéraire .

Du romantisme aux romans du terroir

« Il inventa la mélancolie et la passion moderne. » Cette opinion de Théophile Gautier souligne à quel pointFrançois René de Chateaubriand a eu un rayonnement immense. Sa sensibilité, son éloquence passionnée, servies par un talent et un style brillants, expliquent l’influence qu’il exerça sur ses contemporains. Ses Mémoires d’outre-tombe évoquent son enfance à St-Malo et sa jeunesse au château de Combourg. Royaliste et théocrate,Lamennais devint un démocrate convaincu. L’évolution de sa philosophie se reflète dans ses œuvres, de l’ Essai sur l’indifférence au Livre du peuple paru en 1837. Philologue, historien et philosophe, Ernest Renan fut un esprit critique professant une foi absolue dans la science. Il écrivit de nombreux ouvrages parmi lesquels sesSouvenirs d’enfance et de jeunesse rappellent sa Bretagne natale. La jeunesse et la famille ont également été les thèmes de prédilection de Zénaïde Fleuriot dont les romans ont largement été publiés dans la seconde moitié du 19 e s.

Probablement moins puissants, mais fidèles interprètes du terroir, quelques auteurs ont bien traduit la pensée bretonne : Auguste Brizeux (1803-1858), auteur des poésies Telen Arvor ; le conteur Émile Souvestre qui écrivitLes Derniers Bretons ; Hersart de La Villemarqué et ses recueils poétiques de chants populaires, Barzaz Breizet Myrdhinn ou l’Enchanteur Merlin ; le chantre du cidre Frédéric Le Guyader ; le folkloriste et poète Anatole Le Braz (1859-1926) avec Les Légendes de la mort ; le romancier Charles Le Goffic (1863-1932), également poète avec L’Amour breton ; le chansonnier Théodore Botrel (1868-1925) qui célébra Les Chansons de chez nous etLes Chants du bivouac .

Quelques auteurs célèbres

Parmi le grand nombre d’auteurs que l’on pourrait citer ici, dégageons les poètes symbolistes Villiers de L’Isle-Adam et Tristan Corbière , les romanciers Paul Féval, auteur du Bossu , et Jules Verne (1828-1905), précurseur des découvertes modernes et traduit dans le monde entier, ainsi que J.-P. Calloc’h, poète lyrique qui s’exprimait dans le dialecte de Vannes. Pierre Loti doit également être mentionné pour Mon frère Yves et Pêcheur d’Islandequi a Paimpol pour cadre. Enfin, il faut encore évoquer le poète surréaliste Saint-Pol-Roux , dit « le Magnifique », Marseillais mais Breton de cœur, le romancier et nouvelliste Jakes Riou (1899-1937), auteur de Nominoé qui écrivait en breton, le journaliste, essayiste et écrivain Louis Guilloux (1899-1980), originaire de St-Brieuc (ville qui apparaît souvent en filigrane dans Le Sang noir , Le Pain des rêves et Le Jeu de la patience ), et le poète René-Guy Cadou (1920-1951) qui chanta sa Brière natale.

Littératures d’aujourd’hui

Littérature, essais, contes et récits, BD, divers : les auteurs bretons publient chaque année plusieurs centaines d’ouvrages, dont beaucoup sont désormais aussi édités en langue bretonne (le catalogue de Coop Breizh est riche de centaines de titres). Le dynamisme littéraire de la région se mesure aussi à la popularité du festival Les Étonnants Voyageurs , qui se tient à St-Malo depuis 1990.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsHenri Queffélec (1910-1992) est un des auteurs ayant le plus célébré la Bretagne. Son roman le plus populaire reste Un recteur de l’île de Sein , adapté au cinéma en Dieu a besoin des hommes . Son fils Yann a brillamment pris la relève et a reçu d’ailleurs le prix Goncourt en 1985 pour son roman Les Noces barbares.

Pierre Jakez Hélias (1914-1995) a consacré toute son œuvre à la Bretagne, publiant plus de 60 ouvrages, dontLe Cheval d’orgueil , publié en breton sous le titre Marh .

Glenmor (1931-1996), de son vrai nom Émile Le Scanff ou Milig ar Scanv, fut un inlassable défenseur de la culture bretonne. Ce chanteur a laissé de nombreux disques et recueils de poèmes.

Irène Frain , née en 1950 à Lorient, est une romancière et historienne parmi les plus lues du grand public. Elle a reçu le Grand prix du roman historique en 2009 pour Les Naufragés de l’île Tromelin .

Claire Bretécher , née en 1940, est une dessinatrice de BD rendue célèbre notamment par ses albums Agrippine ou Les Frustrés.

 

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Peinture et artisanat d’art Breton

Posté par francesca7 le 16 août 2014

 

Peinture et artisanat d’art Breton dans ARTISANAT FRANCAIS 200px-Bagad-ergue-armelDès le 19 e s., les artistes ont trouvé en Bretagne une source d’inspiration inépuisable. Peintres et graveurs ont sillonné le littoral, de la baie du Mont-St-Michel au golfe du Morbihan, à la recherche des secrets de la lumière et des couleurs, tandis que faïenciers et céramistes se sont plutôt tournés vers les sujets ethniques et culturels.

L’école de Pont-Aven

« Un petit trou pas cher », c’est ainsi qu’un ami peintre décrit le bourg de Pont-Aven à Paul Gauguin. En 1886, ce dernier a alors 38 ans et décide de quitter sa petite vie bourgeoise pour la vie de bohème que lui promet la peinture. Construite au bord de l’Aven, la petite ville est connue pour ses moulins et l’activité portuaire induite par les minoteries. Les alentours, riches en églises, en champs couverts de meules jaunes ou de mégalithes épars, attirent déjà un cortège de peintres académiques, attirés par l’exotisme régional.

Gauguin, bientôt suivi par un large groupe d’amis, fait exploser leur vision stricte de l’art pictural. Leur courant, bientôt baptisé d’école de Pont-Aven, porte d’abord le nom de « synthétisme ». Les couleurs sont vives, couchées en aplats, les contours et les formes sont simplifiés et les visages souvent dépourvus de traits : le style de Pont-Aven s’affirme comme une nouvelle vision artistique de la nature. Émile Bernard et Paul Gauguin, les fondateurs, sont bientôt rejoints par le jeune Sérusier, Maurice Denis, Armand Seguin et par des peintres étrangers informés par la critique parisienne saluant la naissance du mouvement.

Le groupe, dont la tranquillité est perturbée par l’affluence de curieux, s’installe au Pouldu. Gauguin, lui, part dans le Pacifique chercher d’autres sources d’inspiration et d’autres voies picturales. Il fait son dernier séjour breton en 1894, laissant Pont-Aven à une réputation qui perdure encore de nos jours.

L’art contemporain en Bretagne

Le Frac Bretagne (Fonds régional d’art contemporain), situé à Châteaugiron, a rassemblé depuis 1981 près de 2 000 œuvres, qui sont exposées régulièrement dans les quatre départements bretons. Outre un centre de documentation et un service éducatif destiné à familiariser les plus jeunes à l’art, il publie aussi régulièrement des monographies d’artistes régionaux et des catalogues collectifs. La région compte aussi 3 centres d’art contemporain labellisés, La Criée à Rennes, Le Quartier à Quimper et La Passerelle à Brest.

220px-France_Cotes_d_Armor_Paimpol_02Notez que toutes les grandes villes de Bretagne possèdent des centres d’art contemporain. Le musée des Beaux-Arts de Rennes ouvre ainsi régulièrement ses portes à des plasticiens locaux, alors que La Passerelle, à Brest, est un centre d’art plus ouvert sur la danse, la musique et la poésie. Afin de ne pas se laisser enfermer dans le cadre de son école historique, la ville de Pont-Aven s’est dotée depuis 2004 d’un Centre international d’art contemporain . Son but est de promouvoir l’innovation grâce à des pensions et à des masters classes : dans le domaine des arts plastiques, bien sûr, mais aussi en musique, en danse et en poésie. Les œuvres sont exposées ou jouées toute l’année.

Si vous êtes amateur de sculptures, ne manquez pas la visite des jardins du domaine de Kerguéhennec , où sont exposées toute l’année des sculptures. Voyez également l’atelier du sculpteur Pierre Manoli, installé sur la rive gauche de la Rance, à La Richardais.

Enfin, certains lieux de culte désacralisés accueillent aujourd’hui des expositions temporaires d’œuvres contemporaines. C’est le cas notamment de diverses chapelles de la vallée du Blavet et du pays de Pontivy, dans le cadre de la manifestation annuelle intitulée « L’art dans les chapelles ».

La mer aussi contribue au renouveau artistique régional grâce à une nouvelle utilisation des bois d’épaves. S’ils sont recherchés depuis des siècles par les Bretons du littoral pour la manufacture de mobilier, les bois flottés rejetés sur la laisse de mer sont désormais récoltés et retravaillés par des artistes du cru.

Le mobilier

Pendant des siècles, les artisans bretons ont exécuté lits clos, buffets, vaisseliers, armoires et gaines d’horloges selon des modèles identiques, ne différant d’une pièce à une autre que par de petits détails d’ornementation. Ce caractère répétitif les a portés à une grande maîtrise de leur art.

Le lit clos , pièce essentielle du mobilier breton, permettait de se protéger du froid mais aussi de s’isoler dans la grande pièce commune. Le lit est généralement fermé par deux portes coulissantes ; par une seule grande porte dans le Léon, par d’épais rideaux dans la région d’Audierne ou le Morbihan. Il se complète toujours d’un banc-coffre où l’on rangeait le linge. Une riche ornementation les décore : des fuseaux, des guirlandes, des motifs religieux dont le monogramme du Christ ou le cœur chouan, des figures géométriques, juxtaposées ou entrelacées, appelées décorations « au compas ». Ces motifs se retrouvent aussi sur les armoires , souvent coiffées d’une corniche plate débordante, ou parfois à double cintre comme dans le bassin de Rennes. Lecoffre a également joué un rôle important : il abritait le linge ou le grain destiné à l’usage ménager.

La faïence

Relevant davantage de l’art décoratif que du mobilier, la faïence en était pourtant un accessoire indissociable. La faïence de Quimper, la plus renommée, s’est enrichie au fil des siècles de nombreux apports qui ont à diverses reprises relancé cette production, marquant son évolution et témoignant de sa créativité. Un savoir-faire transmis de siècle en siècle aux « peinteurs » quimpérois a fait de cette ville le foyer d’une production dont l’originalité réside dans la diversité des styles.

C’est aux environs de 1840 qu’apparaissent les faïences à sujets bretons (avec notamment le fameux « petit Breton », personnage caricatural qui va détrôner les décors traditionnels), et que débute leur industrialisation. Créées par A. Beau, la série des « scènes bretonnes » inspirées de contes et de gravures, et, plus tard, celle des « légendes bretonnes » connaîtront un vif succès.

L’orfèvrerie

C’est aux 14e et 15 e s. que l’orfèvrerie bretonne a connu ses périodes les plus fastes. Les commandes étaient alors surtout religieuses, avec des pièces magnifiques, notamment les reliquaires. Nombre d’entre elles ont été fondues pour financer des guerres. Malgré ces pertes, la Bretagne recèle encore de très belles pièces dues à des artistes locaux, notamment du côté de Morlaix et de Vannes, où elles ont été jalousement mises à l’abri des convoitises. On en verra toutefois à Carantec, à St-Jean-du-Doigt, à St-Gildas-de-Rhuys, à Paimpont, à Locarn, etc.

220px-Dentelli%C3%A8reSoyotte dans BretagneLa broderie

La broderie apparaît en Bretagne après la Révolution française. Avant, les matériaux (fil de soie, perles, velours…) étaient si chers que seuls les plus riches pouvaient se les offrir. Au 19 e s., les costumes régionaux connaissent un développement extraordinaire : on n’en comptait pas moins de 1 200 différents en Bretagne ! Les ornements brodés, tant sur les costumes que sur les coiffes, étaient propres à chaque pays et permettaient de les identifier grâce aux points et aux motifs (floraux pour le pays de l’Aven, broderies orange et jaune pour le pays bigouden…). Presque disparue avec les confréries de brodeurs dans l’entre-deux-guerres, l’activité perdure aujourd’hui de manière artisanale et connaît même un regain d’intérêt lié à l’essor de la culture celtique.

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Art religieux et enclos paroissiaux de la Bretagne

Posté par francesca7 le 16 août 2014

 

Non loin des plages et des sites géographiques les plus prisés, les villes et les campagnes protègent pieusement les témoignages artistiques de l’histoire bretonne. Profondément religieux, l’art a ici laissé des traces matérielles à la fois monumentales et originales, presque toujours taillées dans ce granit qui fait à la fois l’orgueil et la particularité de la Bretagne. Prendre le temps de s’intéresser à ces vestiges, c’est se donner toutes les chances de mieux comprendre cette « péninsule du bout du monde ».

Une architecture mystique

Neuf cathédrales, une vingtaine de sanctuaires importants, des milliers d’églises et de chapelles rurales forment un imposant ensemble de monuments religieux. La richesse et le réalisme de leurs détails traduisent encore toute la force de la foi qui animait le peuple breton.

téléchargement (14)Les cathédrales

Elles sont inspirées des grands édifices de Normandie ou d’Île-de-France, mais ne peuvent rivaliser, ni par les dimensions ni par l’ornementation, avec leurs modèles. Les ressources des bâtisseurs étaient limitées, et le granit local est une pierre dense et difficile à travailler. En outre, les difficultés de trésorerie ont prolongé les travaux de trois à cinq siècles, ce qui nous permet de repérer toutes les étapes du gothique, depuis l’arc dépouillé des débuts jusqu’à la folle exubérance du flamboyant. Enfin, la Renaissance est venue placer sa dernière touche au cœur de ces édifices dont les plus intéressants sont ceux de St-Pol-de-Léon, Tréguier, Quimper, Nantes et Dol.

Églises et chapelles rurales

À l’époque romane (11e et 12 e s.), la Bretagne n’était pas florissante. Les sanctuaires furent donc rares, et même transformés aux siècles suivants. Sous les ducs, et après la réunion à la France, le territoire se couvrit d’églises et de chapelles gothiques et Renaissance.

Jusqu’au 16 e s., le plan général est un rectangle, parfois un plan en « T ». La nef est souvent sans bas-côtés et sans fenêtres, et aboutit à un chœur flanqué de chapelles, dont il est séparé par un arc de pierre. Le chevet est plat et percé d’ouvertures. La voûte de pierre est très rare : on lui préfère une charpente lambrissée, souvent peinte et dont les entraits, les sablières et les têtes de blochets sont fréquemment sculptés. Or, voici qu’à partir du 16 e s., est adopté le plan en forme de croix latine, avec un transept dont la présence efface l’arc central. Le chevet devient à trois pans et des fenêtres percent les bas-côtés.

On est surpris aujourd’hui de découvrir, dans des solitudes désolées, des chapelles qui feraient l’orgueil de localités importantes. Des édifices comme ceux de N.-D.-du-Folgoët ou de Kernascléden illustrent bien la foi des petits pays bretons de l’époque. Cependant, il est malheureusement assez courant de voir des chapelles modestes plus ou moins à l’abandon.

Les clochers

On serait tenté de dire que la Bretagne a l’esprit de clocher… mais ce mauvais jeu de mots masquerait toute la réalité de ces bâtiments qui symbolisaient à la fois la vie religieuse et la vie municipale. Les populations y plaçaient toute leur fierté, et c’était un châtiment terrible de voir un souverain mécontent les abattre. Le type le plus fréquent est le clocher-pignon, plus léger et moins coûteux que le clocher classique. On y accède par des marches extérieures ou par des escaliers logés dans les tourelles qui le flanquent.

Les porches

Dans les églises bretonnes, un porche important s’ouvre sur le côté sud. Il a fréquemment servi de lieu de réunion pour les notables de la paroisse qui prenaient place sur les bancs de pierre garnissant les murs. Souvent, une double rangée d’apôtres le décore. On les reconnaît à leurs attributs : saint Pierre tient la clef du paradis ; saint Paul, un livre ou une épée ; saint Jean, un calice ; saint Thomas, une équerre ; saint Jacques le Majeur, un bâton de pèlerin ; saint Matthieu, une hachette ; saint Simon, une scie ; saint André, une croix ; saint Barthélemy, un couteau.

Le mobilier religieux

Du 15 e au 18 e s., une armée de sculpteurs bretons a fourni aux églises divers éléments : chaires, stalles, buffets d’orgues, baptistères, clôtures de chœur, jubés, poutres de gloire, retables, niches à volets, confessionnaux, saints sépulcres et statues… images (18)On ne s’étonnera pas de constater au cours des visites que ces œuvres présentent un caractère plus abouti que les figures des calvaires. Il est en effet beaucoup plus aisé de travailler le chêne, le châtaignier ou l’albâtre que le granit.

Jubés et poutres de gloire

Nombreux dans les églises bretonnes, les jubés sont souvent d’une richesse inouïe, qui surprendra plus d’un amateur. Quelques-uns sont sculptés dans le granit, mais la plupart, et c’est une des originalités de la Bretagne, sont en bois. Variée, la décoration diffère sur leurs deux faces, car le jubé sépare le chœur de la partie de l’église réservée aux fidèles et complète les clôtures latérales du chœur. Par ailleurs, il sert à la prédication et à la lecture des prières, qui sont faites du haut de sa galerie supérieure. En général, il est surmonté d’un crucifix, entouré des statues de la Vierge et de saint Jean, qui font face à la foule. La poutre de gloire, ou tref, est à l’origine du jubé. Afin de l’empêcher de fléchir, on fut amené à la soutenir par des supports qui firent place à une clôture plus ou moins ouvragée. Décorée habituellement de scènes de la Passion (elle porte toujours le groupe du Christ entouré de la Vierge et de saint Jean), on la trouve surtout dans les petites églises et les chapelles.

Les retables

Nombreuses, surchargées, les œuvres Renaissance se retrouvent dans les fonts baptismaux et les chaires à prêcher, transformés en vrais petits monuments. Mais le cas le plus intéressant est celui des retables. À l’origine, l’autel primitif n’est qu’une table. Petit à petit, il va perdre en simplicité et atteindre des dimensions étonnantes. Du 12e au 14 e s., les autels s’ornent d’un gradin peu élevé, le retable est de même longueur que l’autel, puis, la sculpture s’en empare et on voit apparaître des scènes extraites de la Passion. À partir du 15 e s., l’autel est envahi de colonnes torses, de frontons et de niches ornées de statues et de panneaux sculptés, qui trouvent leur plein épanouissement au 17 e s. Le retable, dont le sujet principal s’est perdu parmi les angelots et les guirlandes, en arrive à occuper la totalité de la chapelle réservée à l’autel. Le paroxysme ornemental est même atteint lorsque, ne faisant qu’un avec les retables des autels voisins, il orne toute la muraille du chevet, comme c’est le cas à Ste-Marie-du-Ménez-Hom .

La dévotion au Rosaire, que l’on doit au dominicain breton Alain de La Roche (15 e s.), donna lieu, à partir de 1640, à l’érection de maints retables dans lesquels la Vierge est représentée remettant le chapelet à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne.

Arbre de Jessé et Mise au tombeau

Un grand nombre de niches à volets renferment un Arbre de Jessé. Jessé, qui appartenait à la tribu de Juda, eut un fils, David, de qui descend la Vierge Marie. Il est généralement représenté couché. Dans son cœur, ses entrailles ou ses reins plongent les racines de l’arbre dont les rameaux portent, dans l’ordre chronologique, les rois et les prophètes, ancêtres du Christ. La Vierge, au centre, figure la tige qui porte la fleur : Jésus. Voyez l’arbre de La Trinité-Porhoët, non loin de Ploërmel.

La Mise au tombeau, ou Saint-Sépulcre, groupe généralement sept personnages autour du Christ mort. Si elle est souvent traitée sur les calvaires, elle est rarement présente dans les églises, sauf à Lampaul-Guimiliau et à St-Thégonnec, où elles sont remarquables.

Toutefois, les chefs-d’œuvre de la sculpture funéraire sont visibles à Nantes, avec le tombeau de François II, et à Josselin, avec le mausolée d’Olivier de Clisson.

Vitraux

Si les peintures et les fresques sont rares (Kernascléden reste une exception), les verrières sont en revanche assez nombreuses. Souvent inspirées par l’art italien ou flamand, elles se caractérisent toujours par une facture bretonne.

La cathédrale de Dol en possède une très belle du 13 e s. Les plus beaux exemples datent des 14 e , 15 e et 16e s. et sortent des ateliers de Rennes, Tréguier et Quimper ; on peut en voir à N.-D.-du-Crann et à St-Fiacre du Faouët.

Au 20 e s., la restauration ou la création de nombreuses églises et chapelles a permis de parer ces édifices de nouveaux vitraux éclatants, souvent non figuratifs.

Une myriade de fontaines

Les fontaines liées au culte de l’eau sont innombrables en basse Bretagne. La plupart d’entre elles sont desfontaines guérisseuses . Presque tous les lieux de pardons possèdent une fontaine où vont boire les fidèles. Elle est placée sous la protection d’un saint ou de la Vierge, dont les statues s’abritent dans de petits sanctuaires, tantôt frustes, tantôt ornés. Dans les lieux de pèlerinage importants, comme Ste-Anne-d’Auray , la fontaine a été aménagée de façon moderne, avec vasques, bassins et escaliers.

Les enclos paroissiaux

Une particularité bretonne : l’enclos paroissial est l’ensemble monumental le plus typique que l’on rencontre dans les bourgs. Il s’ouvre habituellement par une porte triomphale donnant accès à l’église, au calvaire et à l’ossuaire, et permettait à la vie paroissiale de rester étroitement attachée à la communauté des morts, puisque l’enclos avait le cimetière pour centre. L’émulation qui existait entre villages voisins explique la richesse des enclos qui ont surgi en basse Bretagne à la Renaissance et au 17 e s.

Portes triomphales et ossuaires

La porte monumentale ou porte des Morts, généralement très décorée, est traitée en arc de triomphe pour symboliser l’entrée du Juste dans l’immortalité. Les portes latérales voient leur passage barré par une pierre haute, l’échalier ; cette clôture est symbolique car elle n’en empêche pas le franchissement.

Dans les minuscules cimetières bretons d’autrefois, les corps devaient être exhumés pour laisser la place aux nouveaux défunts. On entassait les ossements dans des réduits que l’on élevait contre l’église ou le mur du cimetière. Ces ossuaires sont ensuite devenus des bâtiments isolés, et leur exécution devint plus soignée. Ils ont pris la forme de reliquaires et ont servi de chapelles funéraires.

téléchargement (13)Les calvaires

Foncièrement bretons, ces petits monuments de granit groupent autour du Christ en croix des épisodes de la Passion. Bon nombre d’entre eux furent érigés pour conjurer la peste de 1598 ou, après sa disparition, en tant qu’action de grâces. Ils servaient à l’instruction religieuse : tout en prêchant, le prêtre désignait les scènes qu’il racontait. Le plus ancien des calvaires existants est celui de Tronoën (fin 15 e s.) ; les plus célèbres sont ceux de Guimiliau (200 personnages), Plougastel-Daoulas et Pleyben.

Si la sculpture est généralement fruste et naïve, c’est qu’il s’agit essentiellement d’un art de tailleurs de pierre villageois. Mais quel sens admirable de l’observation avaient ces artistes anonymes ! L’expression de la vie y est souvent saisissante. Ils choisissaient les scènes au gré de leur inspiration, sans les grouper de façon chronologique. Certaines se reconnaissent au premier coup d’œil, d’autres, plus ou moins abîmées, sont traitées plus sommairement.

Les calvaires ont eu pour prédécesseurs immédiats les croix de chemin. Il y en eut des dizaines de mille, mais beaucoup ont été détruites.

 

 

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ANDROUET : Une histoire de Famille

Posté par francesca7 le 16 août 2014

 

La famille Androuët en 1909. ————-  

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Lorsque Henri Androuët, qui a débuté comme colporteur chez Gervais, a l’idée en 1909 de faire goûter les fromages de toutes les régions de France à des parisiens ignorant la richesse fromagère de leur pays, l’histoire de la maison commence.

Henri Androuët se met à son compte et ouvre l’année suivante une crémerie située rue d’Amsterdam. La maison Androuët est née, et avec elle l’affinage comme principe de production.

Après la tourmente de la Grande Guerre, il développe son « affaire », continuant d’affiner et d’élever les fromages disponibles sur le marché. La banalité des produits distribués alors incite Henri Androuët à en rechercher de nouveaux jusqu’à aller à la rencontre des producteurs pour s’en procurer. Cette quête à travers l’Hexagone, à une époque où les chemins de campagne n’étaient pas encore goudronnés, lui permet d’acquérir une connaissance profonde et inédite des fromages de France, des lieux où ils sont fabriqués et des hommes qui les produisent.

Au milieu des années 20, la notoriété de la maison Androuët, qui propose alors plus de cent fromages, est telle que Henri Androuët ouvre une cave de dégustation qui devient le rendez-vous de tous les amateurs de fromage.

Au début des années 30, son fils Pierre choisit entre des études d’architecture et la succession de l’affaire familiale. La passion l’emporte et aussitôt la fromagerie s’agrandit d’un restaurant dont il dessine les plans, inauguré en 1934.

Le succès est immédiat et le restaurant gastronomique Androuët devient une institution. Reprenant le flambeau, Pierre Androuët sillonne les routes à son tour cherchant toujours à se fournir le plus possible directement auprès des producteurs de fromage. Avec une âme de chercheur d’or, la prospection continue. Parallèlement, la superficie de la cave est développée. On y parfait les techniques d’affinage qui sont désormais, avec le restaurant, les lettres de noblesse de la maison.

Au début des années 50, Henri et Pierre Androuët sont considérés comme les maîtres fromagers les plus réputés de France et du monde. Maintenant ses exigences de qualité au plus haut niveau, Pierre Androuët, ambassadeur incontestable de la fromagerie française, n’a pas hésité à parcourir le monde pour apprendre, connaître et recenser les techniques de fabrication et les spécialités, au point de devenir une véritable encyclopédie vivante du fromage.

Vers 1925, soucieux de faire connaître les ressources des terroirs français, Henri Androuët créa ses « calendriers des fromages ». Il y recensait plus de cent sortes, chacune présentée sous un nom régional ou communal et accompagnée de sa période de pleine maturité. Ces dépliants inédits s’arrachèrent, si bien qu’attentif aux désirs des clients à la curiosité ainsi alléchée, Henri Androuët aménagea une salle de dégustation adjacente à sa cave d’affinage. Le tout Paris des amateurs s’y précipita aussitôt pour découvrir des recettes traditionnelles à base de fromages.

Avec son fils Pierre, il ouvrit alors, au-dessus de la fromagerie et dès le milieu des années 30, le fameux restaurant qui assura sa renommée à la famille. Sélection des vins, étendue et qualité de la carte, soins apportés au service firent rapidement recommander l’adresse.

L’originalité et le savoir-faire Androuët ne tardèrent pas à attirer des clients prestigieux venus goûter et apprécier à côté de monsieur-tout-le-monde une nouvelle façon d’aborder les fromages. De Colette aux pères d’Astérix, en passant par Jean Gabin et Orson Wells, ou encore Toshiro Mifune et Ernest Hemingway, les grands noms de l’actualité et des arts firent honneur à la maison. Jusqu’à La Callas, grande fanatique des fromages, qui chaque fois se rendait en cuisine pour se concocter elle-même des œufs brouillés avec le fromage de son choix. 

Originaire du Midi de la France sur la route de la « Transhumance » des brebis – les Alpes de Haute Provence par sa mère et la Camargue par son père – Stéphane Blohorn est marqué par une culture et une éducation provençales. Amoureux des espaces, des bêtes et des produits de la terre, c’est un homme de passion et d’action.

Stéphane Blohorn a été intronisé le 28 février 2006 « Garde et Juré » de la Confrérie de Saint-Uguzon au sein de la Guilde des Fromagers. Le 6 octobre 2008, il est élevé « Maître Fromager » au sommet du Mont d’Or dans le Jura. Il continue l’œuvre qui a fait la renommée de la maison Androuët dans l’univers fascinant des fromages et perpétue ainsi une grande tradition française de l’excellence. En Juin 2008, il est auditionné par le Sénat où il défend le fromage comme « patrimoine vivant » à l’occasion de la démarche d’inscription du  »repas gastronomique français » à l’UNESCO  (inscription définitivement adoptée le 19 Novembre 2010).
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Stéphane Blohorn aime à faire partager son rêve, à favoriser la qualité et la diversité des fromages pour que la richesse gastronomique de nos régions soit transmise aux nouvelles générations. Une démarche qui veut avant tout valoriser les hommes et leurs terroirs. 

Pour Androuet, l’actualitée récente à marqué cent ans de sélection des plusgrands fromages issus des meilleurs terroirs. Cent ans de révolution de palais, de règne gourmand, d’empire du goût. Cent ans d’affinage et de conseils avisés qui réjouissent les sens. Cent ans de succès gustatifs saupoudrés d’inventions depuis l’ouverture de la première fromagerie à Paris en 1909 par Henri Androuet. Rejoint par son fils Pierre, ils deviennent rapidement les ambassadeurs du fromage à travers le monde. 

Forte de cette culture et de ce savoir faire, la maison Androuet s’inscrit aujourd’hui dans la continuité, et maintient la grande tradition des fromages gastronomiques en restant en quête permanente de qualité. Si l’affinage est une histoire de goût, il est aussi une question de savoir-faire, et offrir la meilleure qualité, pour Androuet, réside aujourd’hui dans la sélection des meilleurs fromages qui seront porté  à pleine maturité grâce à l’affinage réalisé par une équipe de passionnés, tous professionnels du fromage artisanal.

Reprise il y a 7 ans par son nouveau président Stéphane Blohorn, la maison Androuet a fêté ses 100 ans et réaffirme son ADN : maintenir plus que jamais la diversité de son offre, avec plus de 300 fromages sur ses étalages et rester farouchement attachée à la défense des petits producteurs et au travail artisanal qui lui sont si chers depuis maintenant un siècle. Une démarche qui veut avant tout valoriser les hommes et leurs terroirs.

Voir l’article d’origine ici : : http://androuet.com/

 

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Ronsard Contre Denise Sorcière

Posté par francesca7 le 15 août 2014

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L’inimitié que je te porte,
Passe celle, tant elle est forte,
Des aigneaux et des loups,
Vieille sorcîere deshontée,
Que les bourreaux ont fouëttée
Te honnissant de coups. 

Tirant apres toy une presse
D’hommes et de femmes espesse,
Tu monstrois nud le flanc,
Et monstrois nud parmy la rue
L’estomac, et l’espaule nue
Rougissante de sang.

Mais la peine fut bien petite,
Si Ion balance ton merite :
Le Ciel ne devoit pas
Pardonner à si lasche teste,
Ains il devoit de sa tempeste
L’acravanter à bas.

La Terre mere encor pleurante
Des Geans la mort violante
Bruslez du feu des cieux,
(Te laschant de son ventre à peine)
T’engendra, vieille, pour la haine
Qu’elle portait aux Dieux.

Tu sçais que vaut mixtionnée
La drogue qui nous est donnée
Des pays chaleureux,
Et en quel mois, en quelles heures
Les fleurs des femmes sont meilleures
Au breuvage amoureux.

Nulle herbe, soit elle aux montagnes,
Ou soit venimeuse aux campagnes,
Tes yeux sorciers ne fuit,
Que tu as mille fois coupée
D’une serpe d’airain courbée,
Beant contre la nuit.

Le soir, quand la Lune fouëtte
Ses chevaux par la nuict muette,
Pleine de rage, alors
Voilant ta furieuse teste
De la peau d’une estrange beste
Tu t’eslances dehors.

Au seul soufler de son haleine
Les chiens effroyez par la plaine
Aguisent leurs abois :
Les fleuves contremont reculent,
Les loups effroyablement hurlent
Apres toy par les bois.

Adonc par les lieux solitaires,
Et par l’horreur des cimetaires
Où tu hantes le plus,
Au son des vers que tu murmures
Les corps des morts tu des-emmures
De leurs tombeaux reclus.

Vestant de l’un l’image vaine
Tu viens effroyer d’une peine
(Rebarbotant un sort)
Quelque veufve qui se tourmente,
Ou quelque mere qui lamente
Son seul heritier mort.

Tu fais que la Lune enchantée
Marche par l’air toute argentée,
Luy dardant d’icy bas
Telle couleur aux jouës palles,
Que le son de mille cymbales
Ne divertirait pas.

Tu es la frayeur du village :
Chacun craignant ton sorcelage
Te ferme sa maison,
Tremblant de peur que tu ne taches
Ses boeufs, ses moutons et ses vaches
Du just de ta poison.

J’ay veu souvent ton oeil senestre,
Trois fois regardant de loin paistre
La guide du troupeau,
L’ensorceler de telle sorte,
Que tost apres je la vy morte
Et les vers sur la peau.

Comme toy, Medée exécrable
Fut bien quelquefois profitable :
Ses venins ont servy,
Reverdissant d’Eson l’escorce :
Au contraire, tu m’as par force
Mon beau printemps ravy.

Dieux ! si là haut pitié demeure,
Pour récompense qu’elle meure,
Et ses os diffamez
Privez d’honneur de sépulture,
Soient des oiseaux goulus pasture,
Et des chiens affamez.

 

Pierre de RONSARD   (1524-1585)

220px-Pierre_de_RonsardPierre de Ronsard (né en septembre 1524 au Château de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir enVendômois et mort le 27 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du xvie siècle.

« Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, a touché aussi bien la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de religions avec Les Hymnes et les Discours (1555-1564), que l’épopée avec La Franciade(1572) ou la poésie lyrique avec les recueils Les Odes (1550-1552) et des Amours (Les Amours de Cassandre, 1552 ; Les Amours de Marie, 1555 ; Sonnets pour Hélène, 1578).

Imitant les auteurs antiques, Ronsard emploie d’abord les formes de l’ode (Mignonne, allons voir si la rose) et de l’hymne, considérées comme des formes majeures, mais il utilisera de plus en plus le sonnet transplanté en France par Clément Marot en 1536 en employant le décasyllabe (Mon dieu, mon dieu, que ma maistresse est belle! , Les Amours, ou Je vous envoye un bouquet…Continuation des Amours) comme le mètre « moderne » de l’alexandrin (Comme on voit sur la branche… Second livre des Amours, ou Quand vous serez bien vieille…Sonnets pour Hélène).

Ronsard a tout au long de sa vie goûté à tous les genres, de Pindare à Pétrarque en passant par Anacréon et Horace avec quelques touche d’épicurisme. Il a abordé de nombreux thèmes : champêtres, amoureux, philosophiques, politiques. Ses poèmes lyriques qui développent les thèmes de la nature et de l’amour, associés aux références de l’Antiquité gréco-latine et à la forme du sonnet, constituent la partie vivante de l’œuvre de l’animateur du renouveau poétique que fut Pierre de Ronsard avec ses compagnons de la Pléiade et son ami Joachim Du Bellay. Il a contribué à étendre largement le domaine de la poésie, lui offrant une langue plus riche par la création de néologismes et l’introduction du langage populaire dans le français littéraire, et mettant en place des règles de versification qui ont perduré plusieurs siècles. Jusqu’au début de xviie siècle, il est reconnu par ses pairs comme celui qui « a coupé le filet que le France avait sous la langue ». Cependant, son œuvre parfois inégale, non dépourvue de maniérisme et de pédantisme est dépréciée par François de Malherbe et boudée pendant toute la période classique : aucune édition de ses œuvres n’est publiée de 1630 à 1828, date de la publication de Sainte Beuve. Il faut attendre l’époque des romantiques, des parnassiens et des symbolistes pour que sa poésie soit de nouveau appréciée.

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