Les Mystères du Jura
Posté par francesca7 le 28 août 2014
Après les « Mystères de Saône et Loire », c’est maintenant dans les épaisses forêts du Jura que nous conduit Alain Lequien, à la rencontre de la discrète organisation des Charbonniers, d’étonnantes sorcières et même de loups-garous. L’auteur nous révèle d’étranges histoires, dont certaines, plus contemporaines, mettent en scène des ovnis…
Une relation charnelle avec le diable
Sans émettre de jugement définitif sur les protagonistes et sur l’époque, Alain Lequien revient sur les procès en sorcellerie menés contre des femmes ayant eu de prétendues relations charnelles avec le diable. Excuse grotesque pour justifier l’adultère d’une femme tombée enceinte des œuvres d’un autre que son mari ? A l’époque en tous cas, les procès en sorcellerie examinent ces cas avec le plus grand sérieux, comme celui de Guillemette Joubart, exécutée pour avoir « connu charnellement le démon lorsque celui-ci le lui demanda », acceptant « la demande du démon de se débarrasser de son chapelet en le jetant dans une auge de pourceaux ». Quand on lui demanda si elle n’avait pas peur de devenir ainsi enceinte, elle répondit que « Dieu ne voulait pas le permettre », et raconta, comme d’autres, que « la semence était froide comme glace »…
Le Loup-Garou de Commenailles
Parmi les légendes présentées par Alain Lequien, certaines trouvent leur source dans la naïveté populaire. Ainsi Commemailles, au cœur de la forêt, était réputé pour être la terre de prédilection des loups-garous. Vers le milieu du XIXème siècle, un de ces loups-garous avait pris l’habitude de s’attaquer aux femmes qui traversaient la forêt pour se rendre au marché de Bletterans. C’était certainement un sorcier ou un suppôt de Satan, qui sous l’influence du diable, quittait son logis pour commettre ses méfaits. Il les attaquait, les dévalisait, puis s’enfuyait, ne prononçant aucune parole. Quand une femme était accompagnée, rien ne se produisait, comme si cette protection masculine suffisait à l’empêcher de commettre son forfait. Un jour, le maire décida d’organiser une battue avec les hommes du village. Pour surprendre le loup-garou, ils décidèrent de suivre à distance les femmes allant au marché. Tout à coup, ils entendirent des cris de frayeur. Se précipitant, ils le capturèrent. Bien vite, on s’aperçut qu’il s’agissait d’un homme des bois, bûcheron ou charbonnier, qui était masqué et recouvert d’une peau de bique. Il avoua qu’il avait trouvé ce moyen pour se ravitailler à peu de frais…
Les Charbonniers et les « rites forestiers »
L’auteur revient sur l’histoire de cette « fraternité » d’origine jurassienne, qui a traversé le dernier millénaire. Dès le XIIème siècle, la fabrication du charbon conduit à l’installation, dans la vaste forêt de Chaux, de communautés de 15 à 30 hommes vivant en autarcie : les Charbonniers. Le charbon est une marchandise précieuse vendue notamment aux seigneurs, une véritable « monnaie d’échange » à l’époque. Les Charbonniers forment une sorte de « fraternité du bois », de croyance christique, mais ne fréquentent pas les églises. Au début du XVIIème siècle, au moment de la « ruée vers l’or blanc » (le sel), ils vont se rapprocher des centres de transformation du sel et des hauts fourneaux. Alors, des personnes extérieures à leur corporation vont se rapprocher de ces fraternités du bois, attirées par leur démarche rituelle, leur état d’esprit, et un certain goût pour le secret de ces groupes…
Vers un rapprochement avec la Franc-Maçonnerie
Les Charbonniers connaissent leur apogée avant la Révolution française, et s’ils ont quitté leurs clairières pour « s’embourgeoiser » et se réunissent désormais dans des sortes de temples, ils n’ont cependant pas organisé leur fraternité comme une institution établie, à l’image de la Franc-Maçonnerie. Néanmoins les convergences grandissent, et certains, comme Lafayette, sont à la fois Charbonnier et Franc-Maçon. Les Charbonniers vont bientôt dépasser les frontières de la France, et initier en Italie la création des « Carbonari », mouvement politique pour l’indépendance italienne. A la Restauration, les Carbonari de France essaient en vain de renverser la monarchie. Finalement, avant même la naissance du Second Empire, Napoléon III dissoudra à la fois la fraternité des Charbonniers et les Carbonari. Nombre de Charbonniers rejoignent alors la Franc-Maçonnerie : les gens du bois rejoignent ceux de la pierre. Si les « rites forestiers » paraissent alors bien loin, les Charbonniers ont pu apporter à la Franc-Maçonnerie, outre de nouveaux effectifs, une ouverture enrichissante et la spécificité de leur vision christique.
Un OVNI près de Salins les Bains
Alain Lequien, dans cette enquête sur les mystères du Jura, nous livre également quelques évènements contemporains, dont ceux liés aux ovnis. Il s’appuie notamment sur les recherches du GEPAN (Groupe d’étude des phénomènes aérospatiaux non-identifiés), qui depuis 1977 répertorie nombre d’incidents, comme cette histoire arrivée en 2005 à ce couple, dans sa voiture, à Marnoz (Jura), en provenance de Salins les Bains : loin devant eux, nos témoins observent un objet qu’ils prennent d’abord pour un avion de ligne voulant atterrir (malgré l’absence d’aéroport à proximité). Deux feux clignotants sont visibles, celui de gauche étant rouge, celui de droite blanc. Le conducteur gare son véhicule quand l’objet passe à leur aplomb, légèrement sur la gauche. Ils constatent alors qu’il s’agit d’un simple tube (dont ils estimèrent la taille à environ 30 mètres de long sur 3 mètres de diamètre), sans aucune aile visible, avançant de travers et semblant se diriger vers le Mont Poupet, en ne faisant aucun bruit. Les témoins descendent de voiture pour continuer l’observation, quand ils aperçoivent, aux 2 extrémités, une lumière blanche « flashante »…
Alain Lequien, « Les Mystères du Jura », éditions De Borée.
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