Les Festivités du Moyen âge
Posté par francesca7 le 24 août 2014
La ville médiévale, si elle ignore les véhicules à moteur, n’est guère tranquille. Dans un espace restreint, corseté de murailles, tout un petit monde vit et s’agite bruyamment. Dès l’aube, les artisans commencent A travailler en plein air, et l’afflux d’hommes, de bêtes et de chariots embouteille les rues étroites. Dans une ville comme Paris se dresse une centaine de clochers, dont les sonneries ssourdissantes rythment la journée.
En l’an mil, au gré des saisons, les paysans de l’après-Charlemagne sèment le blé, l’orge ou le seigle, voire le sarrasin, la céréale des pays pauvres… Les récoltes sont aléatoires. On mène A la glandée des cochons noirs, des troupeaux d’oies blanches ou de moutons gris, quelques vaches qui donnent du lait, des chèvres… Le bceuf est un luxe car il est en principe réservé au labour.
Alors les seigneurs chassent à cor et à cri. Couverte de forêts, la France est giboyeuse et les tables féodales se chargent de venaison (le porc encore proche de l’animal sauvage y est admis) préparée en pâtés, en bouillis, principalement en rôts. Il s’agit là de viande maigre, à peu près dépourvue de cholestérol, que l’on sert en larges rouelles sur un pain plat coupé en deux, une sorte de pizza appelée tranchoir, qui absorbe le jus.
Un repas peut comporter plusieurs services, fortement épicés de verjus (suc acide de raisin vert), de cannelle, de cumin, de girofle, de safran, de quantité de poivre, autant d’épices qui masquent le goût sans doute un peu prononcé des viandes au bout de quelques jours. Curieusement, l’ail et l’oignon sont considérés comme vulgaires.
Il semble que ce soit aussi le règne du goût sucré salé. Les seigneurs mangent fort peu de légumes sauf peut-être en soupe ou en bouillon. Des fruits ? Encore moins : si l’invasion arabe a déjà apporté en Espagne quelques nouveautés, il faudra attendre les croisades pour voir apparaître en France les prunes de Damas, la pomme ou la pêche. Mais on apprécie les confitures au miel…
Cependant, le régime carné est contrebalancé par les très nombreux jours de jeûne imposés par l’Église: mercredi, vendredi, carême, avent, vigiles et quatre-temps… Ces jours-là, on mange du poisson, notamment le poisson d’eau douce provenant soit des étangs et viviers artificiels soigneusement empoissonnés en carpes, en tanches, en esturgeons, soit des rivières qu’à la saison les saumons remontent par milliers. L’anguille est très appréciée.
Et puis, il y a le hareng salé qui arrive en caques (tonneaux) de la mer du Nord par charrettes entières (l’art du fumage ou saurissage, perdu, ne sera réinventé que vers le Xlle siècle). Quant à la queue de castor ou à la baleine, autorisées par l’Église en période de jeûne, elles restent forcément anecdotiques. De même pour le fameux loir confit dans le miel du temps de Charlemagne, réservé aux jours gras, la pauvre bête.
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