Léo Albert Charles Antoine Ferré,
Posté par francesca7 le 14 août 2014
Léo Ferré
Léo Albert Charles Antoine Ferré, né le 24 août 1916 à Monaco et mort le 14 juillet 1993 à Castellina in Chianti (Toscane), est un auteur-compositeur-interprète, pianiste et poète franco-monégasque. Ayant réalisé plus d’une quarantaine d’albums originaux couvrant une période d’activité de 46 ans, Léo Ferré est à ce jour le plus prolifique auteur-compositeur-interprète d’expression française. D’une culture musicale classique, il dirige à plusieurs reprises des orchestres symphoniques, en public ou à l’occasion d’enregistrements discographiques. Léo Ferré se revendiquait anarchiste, ce courant de pensée inspire grandement son œuvre.
À la fin de l’été 1946 Léo Ferré s’installe dans la capitale. Il obtient un engagement de trois mois au cabaret Le Bœuf sur le toit où il s’accompagne au piano. Il se lie d’amitié avec Jean-Roger Caussimon, à qui il demande s’il peut mettre en musique son poème « À la Seine ». Ensemble, régulièrement ils feront plusieurs chansons particulièrement appréciées du public comme « Monsieur William » (1950), « Le Temps du tango » (1958) ou encore « Comme à Ostende » (1960) et « Ne chantez pas la mort » (1972).
En avril 1947, Ferré accepte de faire une tournée en Martinique, qui se révèle désastreuse et le conforte dans son aversion du voyage. Faute d’argent, il met six mois avant de revenir. À son retour, il commence à fréquenter le milieu des anarchistes espagnols, exilés du franquisme. Cela nourrira sa rêverie romantique de l’Espagne, dont « Le Bateau espagnol » et « Le Flamenco de Paris » seront les premières manifestations.

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Cette période lui est psychologiquement et financièrement difficile. Pendant sept longues années il doit se contenter d’engagements aléatoires et épisodiques dans les caves à chansons de la capitale : Les Assassins, Aux Trois Mailletz, L’Écluse, La Rose rouge, Le Trou, le Quod Libet, ou encore le Milord l’Arsouille, ces trois derniers étant successivement dirigés par son ami Francis Claude, avec lequel il coécrit plusieurs chansons, dont « La Vie d’artiste » (1950), en écho à sa récente séparation d’avec Odette.

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Il finit par se faire une petite réputation dans le « métier », parvenant non sans peine à placer quelques titres chez les interprètes de l’époque : Yvette Giraud, Renée Lebas, Édith Piaf, Henri Salvador, Marc & André, puis un peu plus tard Yves Montand et Les Frères Jacques. Mais c’est avec la chanteuse Catherine Sauvage qu’il va trouver sa plus fidèle, passionnée et convaincante ambassadrice.
Léo Ferré est une des références incontournables de la chanson française. Mêlant l’amour et la révolte, le lyrique et le populaire, l’érudition et la provocation, l’ironie (grinçante) et le dramatisme, la plus grande simplicité et la démesure épique, Ferré dépeint des états d’âme plus qu’il ne raconte des histoires avec des personnages. Son chant secoue plus qu’il ne flatte. Cet artiste est celui par qui la chanson a su acquérir un langage véritablement critique.
L’écriture textuelle
Ferré est considéré comme un poète marquant de la deuxième moitié du xxe siècle, avec une expression riche et profonde, où l’influence du surréalisme se fait sentir notamment dans la deuxième moitié de l’œuvre enregistrée. Il utilise un vocabulaire étendu, des champs lexicaux récurrents plutôt inattendus par rapport aux sujets choisis, il joue avec la connotation usuelle des mots, forge des néologismes, crée des images complexes s’engendrant les unes les autres, avec de nombreux changements de registre et de rythme ; l’intertexte littéraire y est abondant, le sens rarement univoque.
En tant qu’écrivain, il a abordé – en les subvertissant à des degrés divers – le récit d’enfance autofictionnel (Benoît Misère, 1970), le genre épistolaire (Lettres non postées, inachevé), l’essai (Technique de l’exil, L’anarchie est la formulation politique du désespoir, Introduction à la folie, Introduction à la poésie/Le mot voilà l’ennemi !), le portrait, voire l’autoportrait (préface à l’édition au Livre de poche des Poèmes saturniens de Paul Verlaine, 1961 ; préface au Poètes d’aujourd’hui no 161 consacré àJean-Roger Caussimon, 1967). Il s’est frotté au théâtre (L’Opéra des rats, 1983), il a publié des recueils de poésies (Poètes… vos papiers !, 1956 ; Testament phonographe, 1980) et composé de vastes poèmes ouvragés (Les Chants de la fureur/Guesclin, Le Chemin d’enfer, Perdrigal/Le Loup, Death… Death… Death…, Métamec).
Le site officiel de LEO FERRE : http://www.leo-ferre.com/pagebaudelaire/
L’écriture musicale
Léo Ferré est un infatigable passeur. En mettant en musique ses modèles et ses affinités, notamment Apollinaire, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Villon, Aragon et quelques autres (Rutebeuf, Cesare Pavese, Jean-Roger Caussimon…) il contribue à en maintenir l’aura auprès d’un public élargi.
Hors de la chanson, Léo Ferré s’est essayé à la composition de différents genres : l’opéra avec La Vie d’artiste (inédit), l’oratorio en 1953 avec La Chanson du mal-aimé (texte d’Apollinaire), le ballet chanté en 1956 avec La Nuit, la musique instrumentale avec la Symphonie interrompue (1954), Le Chant du hibou (1983), Le Concerto pour bandonéon (inachevé), et enfin la musique de film pour Douze heures d’horloge (1959), avec Lino Ventura, ou L’Albatros de Jean-Pierre Mocky (1971). Il faut ajouter à cela la direction d’orchestre, qu’il apprend en autodidacte. De 1975 à 1990, Léo Ferré dirige occasionnellement les orchestres symphoniques qu’on veut bien lui prêter, lors de représentations en France, en Italie, au Canada, en Espagne, en Suisse et en Belgique.
1992
Dernière tournée à travers toute la France. Nombreux hommages ; élaboration du recueil La Mauvaise graine avec Robert Horville ; dernières interventions à Saint-Florentin, puis à la Fête de l’Humanité ; projet de récital au Grand Rex ; mort de Richard Marsan ; hospitalisation à Paris.
1993
14 Juillet, mort de Léo Ferré à Castellina in Chianti près de Sienne. Le 17 Obsèques à Monte-Carlo.
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