Posté par francesca7 le 13 août 2014
La majorité des membres du premier groupe des mignons ne purent pas obtenir de charges et de postes importants, une partie disparait lors du grand duel en 1578, d’autres sont disgraciés. Enfin, certains anciens compagnons du roi ont eu plus de chance et vécurent au temps d’Henri IV, puis de Louis XIII à des postes respectables. Voici donc pour chacun d’eux, leur petit curriculum vitae.
Louis de Bérenger, seigneur du Guast, 1540-1575
Originaire du Dauphiné, gentilhomme de la chambre en 1570 fut également commandant du régiment des gardes françaises. Agent particulier du roi et assurant un filtre d’accès au souverain, il l’a suivi en Pologne en 1574 et fut employé pour contrecarrer la politique de Monsieur. Le Guast est délégué auprès de Bussy (ancien compagnon royal passé chez Monsieur) pour le rechercher. Lorsque Monsieur prend la fuite en septembre 1575, Le Guast fut missionné pour fermer les routes et les ports. Marguerite de Navarre l’accuse d’avoir rapporté au roi ses relations avec Bussy. Suite à une querelle avec un gentilhomme de Montmorency qui le qualifie d’orgueilleux et de créature du roi, il meurt début novembre 1575, assassiné à coups de dague et d’épée vers 22h, dans sa maison rue Saint Honoré, soit il lisait de la poésie, soit il se faisait manucurer. Le Guast, dans son agonie, a reconnu le baron de Vitteaux, client de Monsieur. Le roi offre des funérailles solennelles dans l’église St Germain l’Auxerrois, paroisse royale !
Henri Hébrard de Saint Sulpice, 1553-1576
Originaire du Haut Quercy d’une famille qui a reçu presque toutes les distinctions possibles. Il fut d’abord au service de Monsieur, avant que ce dernier ne quitte la cour en 1575. Saint Sulpice accède auprès du roi soutenu par son père Jean Conseiller d’Etat et les Guise comme protecteur jusqu’à devenir capitaine de chevau-légers en 1575. Après s’être fait traité « de ne pas être gentilhomme » par un officier de la maison de Monsieur, il est tué à coup de dague dans la cour du château de Blois en 1576 et meurt dans les bras de son père. La cour condamnant cet assassinat, le duc de Mayenne est bien décidé à faire punir le meurtrier, dont l’effigie sera décapitée en juin 1577. Pour services rendus, le roi commande une épitaphe.
Jacques de Levis, comte de Caylus, 1554-1578
Originaire du Rouergue, cousin de Saint Sulpice, n’a que dix-huit ans lorsqu’il rencontre le roi. Capitaine de cent chevau-légers en 1575, il reçoit dix-neuf coups lors du fameux duel, et meurt après trente trois jours d’agonie. Le roi lui rend visite deux fois par jour et interdit toute circulation dans la rue Saint Antoine pour éviter tout bruit au malade. Pour Henri III, ce fut un choc, Caylus étant son préféré. Le roi est affaibli et n’a plus de volonté. Lors des funérailles le défunt est exposé à visage découvert, le roi oblige la cour à assister au convoi et lui-même prend le deuil (chose jamais vu envers un sujet).
Louis de Maugiron, 1560-1578
Originaire de Vienne, d’une famille servant de rempart en province contre les huguenots, appartient au départ à Monsieur. Le roi l’attire et lui offre le poste de Chambellan des affaires, poste le plus élevé de la maison du roi, dès 1576 (il n’a que seize ans).Lors du duel des mignons, il meurt aussitôt.
Philibert d’Aure de Gramont, comte de Guiche, 1552-1580
Oiginaire d’un prestigieux lignage en Béarn. Obtenant la charge de capitaine des gendarmes, puis le poste de gentilhomme de la chambre, il est surtout utilisé comme représentant du roi dans les terres de Navarre et devient maire de Bayonne. Il participe indirectement à la querelle des favoris contre les mignons de Monsieur en début 1578, puis est rattaché au Conseil des Affaires en 1578. Enfin il meurt au siège de la Fère en 1580.
Gaspard de Schomberg, 1540-1599
De lignage allemand, au service du duc de Guise, rencontre le roi lors de joutes où les deux hommes tombent en même temps (le roi se luxant l’épaule, Schomberg blessé au visage). Chambellan ordinaire en 1571, il accompagne le roi en Pologne en 1573 lui servant d’ambassadeur et de diplomate. Grand maréchal des Reîtres, il participe à la réconciliation entre Guise et Epernon, puis en 1589 à celle entre Navarre et Henri III. Négociateur hors pair, il a élaboré une partie de l’édit de Nantes et en revenant de la réconciliation entre Epernon et Sully, il meurt d’une crise cardiaque en 1599 à 59 ans. Son frère Georges né en 1555 le rejoint en 1569 et se met au service du roi. Il meurt immédiatement lors du duel des mignons en 1578.
François d’Aydie-Ribérac, 1550-1578
Originaire du Béarn, au service de Monsieur, est appelé par le roi. Ne l’accompagnant pas en Pologne, il ne sera que gentilhomme ordinaire de la chambre en 1576. Participant au duel de 1578, il meurt le lendemain.
Guy d’Arces, baron de Livarot, 1555-1581
Originaire du Dauphiné, cousin germain de Maugiron, intègre la maison de Monsieur en 1576 qu’il quitte définitivement en 1577, attiré par le roi. Nommé chambellan fin 1576, puis gentilhomme de la chambre en 1578, il est maitre de camp de l’infanterie à sa mort en 1581. C’est l’un des deux mignons a avoir réchappé au duel, au bout de six semaines de maladie.
Charles de Balsac, baron d’Entragues, dit Entraguet, 1547-1599
Issu d’une famille de Haute Auvergne, enfant d’honneur des enfants de France en 1549, puis guidon, il est le premier compagnon du roi dès 1571. Il l’accompagne dans ses aventures amoureuses, devient capitaine des gendarmes, conseiller d’Etat en 1583, lieutenant général de duchés, chevalier de Saint Esprit en 1595. Lors du duel des mignons, il s’en sort avec une égratignure au bras !
Cet article a été publié le Mercredi 13 août 2014 à 6 h 49 min et est catégorisé sous FONDATEURS - PATRIMOINE.
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