les femmes d’Alphonse Mucha
Posté par francesca7 le 7 août 2014
Considéré comme le Maître de l’art nouveau Alfons Mucha d’origine slave, connu son plus grand succès à Paris.
Il exécuta principalement des affiches publicitaires ou non représentant des femmes séduisantes aux chevelures flottantes et aux vêtements souples.
Mucha, La Nature, 1899-1900.
Bronze doré et argenté, 70,7 x 30 x 32 cm. La sculpture de Mucha, baptisée « La Nature », incarne l’Art nouveau. Ce bronze doré et argenté montrant une femme à la poitrine offerte fut souvent considérée comme un portrait de Sarah Bernhardt ou de Cléo de Mérode.
En 1900, l’affichiste Alphonse Mucha réalise un buste en bronze La Nature. Cette œuvre quasiment grandeur nature représente le visage énigmatique d’une femme aux yeux mi-clos. Qui est elle ? Une femme qu’il a aimée ou la représentation tridimensionnelle de ces fameuses femmes fleurs emblématiques de la Belle Epoque.
Cette œuvre allait être amenée à connaître un destin chaotique. Après un succès sans précédent à l’Exposition Universelle 1900, le buste disparaît pendant plusieurs décennies. Son retour sur le devant de la scène est lié à la redécouverte de l’Art Nouveau dans les années 70. Aujourd’hui, ce bronze exceptionnel est la pièce phare du nouveau musée Fin de Siècle qui ouvre ses portes à Bruxelles.
Le 24 juillet 1860, Alphonse Maria Mucha naît à Ivancice, dans le sud de la Moravie. Il est le deuxième enfant d’Ondrej Mucha, huissier de justice. Son aptitude au chant lui permet de poursuivre son éducation dans la capitale morave, Brno où il obtient une place dans une chorale de l’église Saint-Pierre. Très peu de ses dessins de jeunesse ont été conservés. Parmi ceux-ci, se trouve Ukřižování (La Crucifixion), dessiné à l’âge de huit ans. À l’occasion d’un voyage, il rencontre le dernier représentant de la peinture sacrale baroque, le vieux maître Umlauf, dont les fresques que l’on pouvait voir dans l’église d’Usti et surtout dans l’église Saint-Ignace de Prague ont profondément marqué Mucha.
En 1875 il revient dans sa ville natale où son père lui trouve un emploi de greffier au tribunal. En 1878 Mucha pose sa candidature pour entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Prague. Sa demande est rejetée avec la recommandation : « Choisissez une autre profession où vous serez plus utile. » Après avoir réalisé quelques travaux décoratifs en Moravie (essentiellement des décors de théâtre), il émigre en 1879 à Vienne afin de travailler pour la plus grande entreprise de décors de théâtre de la ville, Kautsky-Brioschi-Burghardt, tout en continuant sa formation artistique au cours de laquelle il fut l’élève de Hans Makart. Il se rend à Mikulov où il gagne sa vie comme portraitiste.
Il rencontre le comte Khuen Belasi (le plus gros propriétaire de la région) qui lui passe une commande pour la décoration de son château à Emmahof1. En 1881 le Ringtheater, le meilleur client de son employeur, brûle dans un incendie où 500 personnes trouvent la mort. Mucha, en sa qualité de plus jeune employé, est congédié. Il revient en Moravie et réalise des décorations et des portraits en indépendant. Mucha travaille alors pour Egon Khuen-Belasi, frère du comte Karl, à la décoration du château de Candegg situé dans les Dolomites1. En 1885, parrainé et financé par E. Khuen-Belasi, il commence ses études à l’Académie de Munich (professeurs: Herterich et Lofftzen).
Mucha se rend ensuite à Paris en 1887 pour continuer ses études au sein de l’Académie Julian et de l’Académie Colarossi, tout en produisant une revue, en réalisant des affiches publicitaires et en illustrant des livres, des catalogues ou des calendriers. « Pour un graphiste habile, il n’était pas trop difficile à s’employer dans un Paris à l’activité commerciale stimulée par une nouvelle Exposition Universelle - celle de 1889 »2. En 1888 il quitte l’Académie Julian et devient étudiant à l’Académie Colarossi. L’année suivante, le parrainage du comte prend fin. Il quitte l’Académie Colarossi et cherche du travail comme illustrateur. Les qualités techniques et artistiques de Mucha finissent par être reconnues et il est embauché par la première grande maison d’édition parisienne Armand Colin3.
Il commence à illustrer un magazine de théâtre, dans lequel paraît son premier dessin de Sarah Bernhardt en Cléopâtre. Peu après son arrivée à Paris, conseillé par son camarade de l’Académie Colarossi, Wladyslaw Slewinski, Mucha s’installe au-dessus d’un petit restaurant (on disait une « crèmerie ») situé rue de la Grande-Chaumière, à côté de l’académie. Avec Slewinski, Mucha décore la façade de ce petit restaurant alors tenu par une certaine Charlotte Caron. Cette décoration subsista plusieurs années, mais est aujourd’hui disparue. Seul artiste disponible en décembre 1894, il réalise l’affiche publicitaire de Gismonda, la pièce jouée par Sarah Bernhardt au Théâtre de la Renaissance où il est engagé pour six ans. Son style délié lui vaut une certaine notoriété. Il réalise notamment Lorenzaccio, La Dame aux camélias (1896), Hamlet et Médée(1898). En 1896, il participe à l’Exposition du Cirque de Reims et réalise l’affiche du Salon des Cent qui se tient à Paris.
illustration vidéo /
http://www.youtube.com/watch?v=sI7wcyG6cmA
Le Monde – 11 mars 1966
Un maître de l’art nouveau : Alphonse Mucha
L’art du Tchèque Alphonse Mucha (1860-1939), présenté en ce moment à Paris (Hôtel de Sens – 1, rue du Figuier 4ème, jusqu’au 23 avril – L’exposition a été réalisée par Mlle Andrée David, qui a rédigé les notices) recouvre les années 25 sans être ébranlé en rien par leurs problèmes. Il appartient à l’aspect de l’ « Art Nouveau », qui a trouvé des solutions. C’est un artiste plein de certitudes comme Gaudi ou Guimard, mais dont l’originalité est de ne se fier qu’au décor en y mettant assez de ressources et d’animation pour que ce décor compte exclusivement.
Les compositions sur tissus, des l’entrée de la présentation au rez-de-chaussée de l’Hôtel de Sens, frappent par une apparente répétition de la figure centrale, toujours féminine. Mais le personnage ne tient qu’à son contour, et l’ornementation des marges le soutient et le diversifie presque à l’infini. Mucha n’a pratiquement travaillé que sur l’ornementation comme le démontrent les titres de ses publications dans une salle suivante : « Combinaisons ornementales », « Etudes des applications de fleurs », « Documents décoratifs », etc.
L’univers des formes ne défile que dans l’environnement d’une silhouette centrale qui peut être Printemps ou Eté selon les fleurs qui s’enroulent autour d’elle. Sarah Bernhardt sera, de même, tantôt Médée, tantôt la Samaritaine : il suffit d’un bijou en forme de serpent à son poignet ou de caractères vaguement hébraïques derrière la tête. Inversement, les thèmes publicitaires ou symboliques les plus divers trouvent une unité dans la figure féminine centrale, qu’une grappe, un biscuit ou une floraison de lys dédient au champagne, à la fabrique Lefèvre-Utile ou à la pureté.
C’est dire que le talent de Mucha le porte naturellement à l’affiche, à l’illustration et à la décoration. Son dessin s’attache au mouvement et aux combinaisons de rythmes des végétaux avec une espèce de génie : la fleur du datura sort d’une arabesque tourbillonnante de tiges et de feuilles où surgissent des roses trémières, où passent aussi des baies de groseilles et des boules d’hortensias.
C’est la surface qui compte, même quand il est question d’objets dans l’espace. Les deux paons de cuivre du musée Carnavalet, l’un de face, l’autre de profil, sont incrustés de pâtes de verre dont la couleur et l’épaisseur sont soigneusement prévues par un croquis : ces yeux font vivre le métal et transforment les oiseaux en bijoux.
Ce n’est pas par hasard que Mucha a besoin des pierres fines. Sa couleur est pauvre au point qu’il a été indispensable de placer ses œuvres sur un fond rouge vif. Mais il était à l’aise pour décorer la bijouterie de Georges Fouquet, rue Royale, en 1900.
P.-M. G.
liste des expositions 1966 sur http://sabf.fr/expo/ancien/1966/19663.php
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