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Histoire de l’Eugène, Le Petit Bourguignon

Posté par francesca7 le 6 août 2014

 

téléchargement (2)…A Ligny, les femmes s’activaient au lavoir deux fois par an. Elles avaient abandonné l’ancien devenu trop petit. Elles se rassemblaient autour du nouveau, bien plus vaste pour les grandes lessives du printemps et de l’automne. Dès les premiers beaux jours, la femme du maire était chargée de déterminer les dates favorables de jours sans pluie. Elle avait paraît-il, toujours prévu les meilleurs moments pour que le linge entassé pendant l’hiver puisse sécher. Elle se fiait à la lumière du ciel le soir au soleil couchant. Si le rose dominait, elle décidait du démarrage de la grande lessive. Les femmes avaient préparé depuis plusieurs jours leur stock de draps et tout le linge entassé dans des coffres et des armoires. Au petit matin, elles chargeaient les brouettes qu’elles roulaient les unes derrière les autres jusqu’au bord du bief. Les roulements des arceaux métalliques des roues formaient, sur les pavés des rues conduisant au lavoir, un concert grinçant. Les plus éloignées faisaient une halte devant la fontaine, et se désaltéraient avant de finir le parcours. Dès qu’elles apercevaient l’église, elles reprenaient courage se sachant presque arrivées. En effet, le lavoir bordant le bief était tout proche de l’édifice. La plupart s’y arrêtaient, faisant une prière pour que le ciel ne les trahît pas. Puis elles s’installaient chacune à leur place avec leur barda.

Passaient les saisons et les travaux à l’extérieur. Le jeune couple sans grandes ressources, Amélie dut retourner travailler aux champs. L’été cuisait la peau des femmes qui l’accompagnaient. Lorsqu’elle ne pouvait emmener le bambin avec elle, Marie-Louise s’en occupait.

Les fortes chaleurs de l’été avaient rendu la fenaison très pénible. Puis l’aide pendant la moisson, alors que son ventre arrondi trahissait l’arrivée prochaine de son deuxième enfant. Quelquefois, lorsqu’il pouvait s’offrir quelques instants de détente, le couple venait au bord de la paisible rivière, le Serein. II portait bien son nom ce gentil cours d’eau, transparent, laissant paraître les galets blancs, couchés au fond de son lit. Les enfants, libérés de l’école en cette saison de récolte, après leur journée de travail au champ, se retrouvaient parmi les roseaux et les nénuphars fleurissant les rives. Zéphire et Amélie passaient le pont, tout près du bief et, quittant leurs sabots, allaient rafraîchir leurs pieds meurtris par la chaleur, dans l’onde claire.

téléchargement (3)Mais si le cagnard trop intense, menaçait de faire éclater l’orage, ils rentraient sans traîner jusqu’à leur maison, proche du bief. Le Serein, gorgé par la chute brutale et violente des trombes d’eau, devenait un dangereux ruisseau, impétueux et rapide. II se gonflait de milliers de gouttes et, sortant de son lit, envahissait les berges, les prés, et les rues du village. Les plus proches habitants devaient mettre à l’abri le modeste mobilier qui garnissait la pièce principale et les paillasses servant de literie.

Autant l’hiver avait été glacial, autant l’été fut caniculaire. La saison des vendanges ne laissait pas de répit aux gens de la terre, hommes et femmes, sans oublier les enfants occupés pendant le long été à aider les parents dans les champs. Zéphire ne ménageait pas sa peine. Harnaché d’une lourde hotte en osier, il charriait les grappes de raisin que les femmes et les enfants cueillaient délicatement sur les coteaux entre Ligny et Chablis. Sur les parcelles de chaque propriétaire, s’étendaient les rangées de vignes bien alignées. L’époque des vendanges transformait la nature en véritable fourmilière.

Amélie s’était autorisé une sortie pour fêter le mariage de sa sœur tout juste âgée de vingt ans. Stéphanie avait quitté le foyer pour se louer comme femme de chambre à Auxerre. Elle vivait dans une chambrette, rue d’Egleny, et avait rencontré Achille, un homme de la ville. Cependant elle avait choisi son village natal, pour célébrer son mariage en septembre 1886. L’église, flanquée de son clocher qui dominait les toits, était prête à accueillir le nouveau couple.

Ce jour-là, le vielleux et le violoneux tiraient la noce vers l’église. Droit sur le parvis, les bras croisés, le prêtre les observait venir vers lui. La mariée apparaissait lumineuse dans sa robe de droguet gris, coiffée d’un simple voile blanc, émue. Son père l’accompagnait, vêtu de l’habit noir et du chapeau de feutre porté quatre ans auparavant au mariage d’Amélie. II semblait sévère et grave. Donner ses filles lui coûtait, en particulier Stéphanie quittant le village pour vivre en ville.

II lui en avait coûté beaucoup d’économie pour le voile d’un jour auquel sa fille ne voulait pas déroger.
De plus, elle avait demandé au colporteur-photographe d’Auxerre de se déplacer pour ce jour unique, et d’exécuter quelques clichés. Alors que les convives prenaient place dans l’église, le photographe installa son matériel. De la caisse, l’homme sortit l’appareil photographique, le pied et quelques plaques. II choisit le mur de l’édifice le mieux servi par la lumière du soleil et accrocha un drap blanc.
« Voilà une première, se dit le colporteur. Un cliché à l’extérieur en cette saison ! De quoi donner envie à mes clients de la ville ».
II avait pris son temps sous le regard des enfants et des curieux qui découvraient cet engin mystérieux. Les cloches se mirent à battre l’air frais du ciel linéen. II se frotta les mains en guettant la sortie du jeune couple.
Sous les bravos des curieux, Stéphanie au bras de son mari apparut, souriante et heureuse. A cet instant, tous les membres de la noce oublièrent la dureté de leur vie et les soucis qu’ils retrouveraient, la cérémonie terminée. Car ce jour-là était particulier et ne devait pas être entaché par la misère quotidienne.

Les époux se laissèrent guider par l’homme à l’appareil mystérieux. Devant eux furent alignés les jeunes enfants, formant une corolle autour de cette fleur épanouie. Eugène, le plus jeune, trônait devant la jeune femme. Amélie avait fait de son petit, un élégant bambin digne d’accompagner la mariée, aussi jolie que sa sœur. Son chevalier servant se montrait digne des efforts financiers consentis par son beau-père. La jeune femme répondit par un sourire à la demande du photographe coiffé du rideau noir de l’appareil. Son époux approcha son visage de celui de sa bien-aimée. Tout à coup un déclic annonça la fin de l’opération. La tête de l’homme, quittant sa cachette, réapparut. Toute l’assemblée applaudit.
Le violoneux reprit son instrument et anima le cortège qui se réorganisa. Les parents et les amis défilèrent dans la rue jusqu’à la salle commune pour fêter, autour du meilleur des chablis, cette union.
Amélie émue au moment où les jeunes époux avaient échangé leurs vœux, s’était rappelée l’émotion et les moments de bonheur vécus quatre ans plus tôt. Bien que de santé précaire, elle se réjouissait de l’arrivée prochaine de son deuxième enfant.

images (7)Chaque automne réquisitionnait toute la population dans les vignobles chablisiens. En fin de journée, Amélie se sentait disloquée par les gestes sans cesse répétés. Fourbue, elle n’aspirait qu’à un repos compensateur. Zéphire faisait son possible pour ménager sa peine. II se chargeait de faire bouillir les fèves pour le repas du soir. Un morceau de lard ou un quignon de pain en variait légèrement le goût.

La lumière des jours déclinait sans répit. Le travail à l’extérieur s’en trouvait réduit. Amélie dans l’attente de la naissance prochaine ne quittait presque plus la maison. Elle pouvait enfin passer plus de temps avec le petit Eugène. II n’allait plus passer la plus grande partie de ses journées dans les jupons de sa grand-mère. Le berceau fabriqué par son père et dans lequel il avait passé ses premiers mois, allait ressortir de derrière l’appentis pour accueillir son petit frère ou sa petite sœur.

Puis l’hiver, bien avant l’heure ! L’hiver rude. Le froid cinglant traversait la blouse et la cape de la jeune femme. Cependant elle avançait, sans se plaindre. Zéphire la soutenait surtout pendant ce mois de novembre. Enfin le jour de la délivrance arriva. La fin de l’automne bien installée dans la froidure entendit les soupirs et les cris de l’enfantement. Toinette procéda à l’accouchement. Elle n’était certes pas une sage-femme savante et diplômée. Pourtant elle avait aidé tant de mères à donner la vie.

Un dimanche soir, après les vêpres, les notables de la paroisse, hommes et femmes, s’étaient réunis dans l’église. Ils l’avaient élue à ces fonctions en raison de sa bonne et digne conduite, sa piété, son expérience et son savoir-faire. Elle coupait si bien le fil, disait-on dans les foyers environnants, qu’elle ne volait pas ses cinq sous. Ce 7 décembre 1886, ce petit bout de femme donna naissance à la petite sœur d’Eugène, Marie-Louise. Amélie était très anémiée.

Le bébé pourtant bien emmitouflé dans ses langes de laine, semblait végéter. L’allaitement ne lui était pas bénéfique. Le médecin proposa à la maman souffreteuse de la nourrir au lait de vache. Amélie ne parvenait pas à reprendre des forces. Imperceptiblement, elle se mit à tousser. Les fièvres qui l’avaient assaillie après son accouchement ne la quittaient guère. II lui était très difficile de s’occuper d’Eugène, galopin vaillant et plein de vie.
Le nouveau-né ne vécut que quelques mois. Au début de l’été 87, elle mourut, âgée de six mois. Dans le logis que la famille occupait au bord du Serein, Zéphire se tuait à sa tâche de paysan et de vigneron pour nourrir sa femme et son fils. Amélie de santé précaire ne se remettait pas de sa dernière grossesse et de la mort de sa petite fille. Les maladies couraient d’une maison à l’autre.

L’hiver prématuré était particulièrement froid et les maigres revenus du père ne permettaient pas de se fournir suffisamment en bois de chauffage. La cheminée était, la plupart du temps, alimentée par quelques bûches ramassées çà-et-là ou offertes par des voisins généreux, redevables de services rendus par Zéphire. N’écoutant que son courage, lui aussi voyait petit à petit ses forces décliner. Tout juste âgé de trente ans, il en paraissait dix de plus…

 

Source : Eugène, Petit Bourguignon – Gisèle MEUNIER – Collections des Auteurs Indépendants – 2006 – http://gisele-meunier.blogspot.com
Coordonnées de l’auteur:
Gisèle MEUNIER – Ecrivain
65, Avenue Edouard Gourdon
77330 OZOIR LA FERRIERE

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