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Les Saisonniers d’autrefois

Posté par francesca7 le 2 août 2014

 

images (8)Le progrès a fini par chasser la poésie des campagnes. Mais de nombreux poyaudins se souviennent encore de ces cris pittoresques et de ces personnages hauts en couleur qui déambulaient, chaque année, dans les rues des villages. En diverses périodes les bourgs vivaient au son de ses voix saisonnières venues d’ailleurs. C’était le ramoneur, noir de suie, qui arrivait de Savoie à l’automne. Il se faisait entendre ainsi: « C’est le ramoneur qui va ramoner la cheminée, haut et bas! ». Sur les fêtes foraines, il y avait le marchand de guimauve qui s’égosillait: « A la gui-gui, à la guimauve !  Au chocolat pour les p’tits gars, à la vanille pour les p’tites filles; Au madère pour les belles-mères, Au citron pour les parents! ». Puis le rémouleur: « Y’a rien par là ? Couteaux, ciseaux, rasoirs ? Parapluies cassés, brisés, démanchés ? Allons les couturières, les lingères, les ménagères, les femmes d’état ! ». 

     Et puis il y avait le chiffonnier, le marchand de guenilles, qui s’écriait: « Avez-vous des vieilles ferrailles z’à vendre ? des vieux habits, des vieux chapeaux, des vieux galons ? avez-vous des vieilles bottes, des vieux souliers z’à vendre ? avez-vous de la mitraille z’à vendre ? arrr-chand de guenilles !». Au début du siècle, un certain Frispoulet de Saint-Sauveur, un sac de « cornuelles » (châtaignes d’eau) sur l’épaule, vantait ainsi sa marchandise sur les marchés de Puisaye: « Achetez-moi des cornuelles, les châtaignes qui percent la poche, qui piquent la fesse, qui grattent la cuisse!». Puis il y avait bien sûr le fameux marchand de peaux de lapin que beaucoup ont connu. Il s’exclamait, ainsi: « Peaux de lièvres, peaux de taupes, peaux d‘lapins ! Peaux d’lapins peaux-aux! ». 

    De temps à autre, passaient des bohémiens. On ne les appréciait guère dans les villages. Ils apparaissaient soudainement sur la place du village avec leurs roulottes aux couleurs vives et leurs chevaux éthiques. A tord ou à raison, chacun avait encore le souvenir d’une poule ou d’un canard qui avait mystérieusement disparu lors de leur dernier passage. Alors, c’est dire si l’on redoutait la venue de ces hommes portant anneaux aux oreilles et de ces femmes diseuses de « bonne aventure ». Ils avaient la réputation d’avoir la main leste mais ils fascinaient par leurs gestes agiles à faire naître les paniers et corbeilles d’osier.

   images (10) De nombreux travailleurs saisonniers passaient aussi dans les villages. Il y avait les marchands d’étoffes, les rempailleurs de chaises, les rétameurs et chaudronniers ambulants qui, faisaient fondre leur étain dans un grand chaudron. Les femmes leur apportaient leurs faitouts, leurs bassines ou leurs casseroles à rapiécer. On appréciait également les services du rémouleur pour son habilité à affûter les ciseaux, les outils ou les couteaux. Puis il y avait le montreur d’ours et les gens du cirque. Ils étaient surtout jongleurs ou trapézistes et ne possédaient que très peu d’animaux. Quelquefois un vieux dromadaire, un lama deux ou trois chevaux et quelques chèvres trompaient leur ennui en broutant l’herbe du champ de foire. Ils intriguaient beaucoup car ils représentaient les voyages et donc  » l’ailleurs ». C’était le cas avec le colporteur qui promenait dans une caisse en bois pendue à son cou un véritable inventaire à la Prévert. S’entremêlaient les objets les plus hétéroclites: almanachs, images pieuses, boutons, aiguilles, fil « au conscrit », peignes, épingles à cheveux, etc. Ce marchand ambulant était toujours très attendu car il faisait la liaison entre les hameaux. Il apportait ainsi les nouvelles des uns et des autres.

 

Jean-Claude TSAVDARIS – 1900 – 2000 – Cent ans de vie rurale en Puisaye – Paru en 2000

Publié dans ARTISANAT FRANCAIS, AUX SIECLES DERNIERS, Yonne | Pas de Commentaire »

Trésors maudits de la Pierre qui Vire

Posté par francesca7 le 2 août 2014

 

 à la «Pierre-qui-Vire»,  il y a un trésor, mais il est maudit, et celui qui veut y puiser, dans le meilleur des cas, se retrouve, à l’aube, Grosjean comme devant, les mains pleines de petits bouts de charbon, ou, en d’autres lieux, de feuilles mortes. S’il ne prend garde à s’échapper à temps, il peut perdre ce qui lui est le plus précieux, ou même la vie. Cet avertissement a été largement diffusé dans les campagnes françaises.

téléchargement (1)Le thème du trésor dévoilé pendant un bref et solennel instant, mais qu’il est interdit de toucher, est complémentaire de celui des prodiges accomplis par les pierres en ce «temps hors du temps» délimité par les douze coups de midi ou de minuit, l’angélus, le premier chant du coq, le lever du soleil au solstice d’été, les trois coups de l’ « attolite portas» aux Rameaux, l’évangile de la Résurrection (qui, rappelons le, était récité à l’origine au cours de la Veillée Pascale, cérémonie riche en symboles)…

On ne retrouve cependant d’exemples clairs et circonstanciés de cette asso­ciation des deux éléments de la légende que dans un secteur limité de notre dépar­tement: la Puisaye.

André Bourgeois, dans Contes et légendes de Puisaye’ raconte une his­toire de trésor maudit: «Le Champ de l’Homme Mort». Entre Villiers-St-Benoît et Toucy, c’était autrefois un bois, un enchevêtrement d’épines acérées cachant un souterrain. Dans ce souterrain, un trésor fabuleux, gardé par le démon lui-même, sous forme d’un loup géant. La terre ne s’entrouvrait qu’au dimanche des Rameaux «lorsque, après la procession, le prêtre, revenu devant la porte de l’église, frappe trois coups avec la croix, et demande à entrer, alors que la voix du chantre répond à l’intérieur. Au premier coup frappé sur la croix, le trésor s’ouvrait, mais il se refer­mait au troisième coup, et le temps était court, malgré les répons en latin qui l’allon­geaient un peu. Pendant ces brefs instants, on pouvait y puiser à même.» Un pauvre «fondeur de chandelles», Marien Milandre, pressé par la misère et malgré le dan­ger, veut tenter sa chance.

Au premier coup, «les ronces s’écartent, le souterrain noir se montre, deux vantaux glissent et s’ouvrent tout au fond. Marien se hâte, il saute dans le trou, il court… et s’arrête, ébloui par la splendeur des pièces entassées. Il en saisit à poignée et, conscient du retard pris à admirer, il se retourne pour fuir. Trop tard ! Les vantaux se referment; contre lui, dans l’obscurité maintenant com­plète, il sent la gueule rouge et infernale du carnassier aux yeux de feu. L’homme est pris.» …On ne le retrouva que le mercredi suivant, «tout en lambeaux, le visage ensanglanté par les ronces; il écartait désespérément deux bras nus d’où les mains manquaient et d’où le sang dégoulinait abondamment…» Peu après, épuisé par l’horreur et l’hémorragie, Marien trépasse.

André Bourgeois note qu’une histoire identique lui a été contée: «le trésor était caché dans le «Bois du Guimiot», à Saint-Fargeau, et la victime, une femme Greslin.»

Quant à son éditeur, il ajoute en note: «Une histoire identique est située par les Toucycois au terrier des Cornillats. Le temps imparti au «candidat» expirait avec le dernier coup de cloche qui sonnait la messe de minuit.»

Charles Moiset rapporte une légende identique à celle de «l’Homme Mort», localisée à Tannerre-en-Puisaye, dans les ruines de l’ancien fort de la Motte-sous-­Champlay, à cette différence près qu’il n’y a pas de gardien du trésor et qu’il est recommandé à l’audacieux de se retirer avant que la procession ne soit rentrée dans l’église, sinon «la porte du trésor se refermerait et l’ensevelirait vivant» ».

Ainsi, Morvan et Puisaye ont nourri des traditions de trésors maudits dont il faut se garder d’approcher lorsque, suivant l’expression du chanoine Grossier «le rideau fragile des faits régis par les lois de la nature se déchire».

Il nous faut à présent remonter jusqu’à Verlin, en pays saltusien, pour nous retrouver en terre de féérie. L’abbé Désiré Lemoine, curé de Verlin, écrivait en 1853 à son supérieur hiérarchique, le curé-doyen Girard, de Saint-Julien-du-Sault, à propos du hameau des Guillots : «C’est dans ce village qu’un chasseur distingué tira plus de trente coups de fusil sur un lièvre boîteux et, quand il voulut mettre la main dessus pour le prendre, le lièvre s’avisa de parler comme un homme. C’est encore là que l’on voit, pendant la messe de minuit, la terre s’entrouvrir et que l’on aperçoit un trésor qui ferait la fortune de tout le monde, si on pouvait s’en emparer…» . Ainsi le modeste hameau des Guillots nous rappellera-t-il, d’un double clin d’oeil malicieux, le souvenir du bestiaire satanique et du trésor de Noël évoqués notamment à propos de la Pierre-qui-Vire.

Il n’a pas été possible jusqu’ici de relever une tradition équivalente en Sénonais, à l’exception de la légende du Biquin d’Or, et encore se situe-t-elle en marge du territoire sénon. A Ferrières-en-Gâtinais, le Biquin donc le chevreau, est censé apparaître dans des conditions précises. Le bon moment, c’est pendant la Messe de Minuit, au moment de l’élévation. L’enfant de choeur commence par donner un coup de sonnette et les fidèles, agenouillés, doivent baisser la tête et regarder vers le sol. Suivent trois coups brefs pendant lesquels le prêtre élève une grande hostie et le calice. Enfin une dernière sonnerie autorise les téléchargement (2)fidèles à se redresser. Mais atten­tion. précise la légende, c’est sur la route du Biquin d’or que la terre s’ouvrira, à une condition expresse, que tous les habitants se donnent la main autour du village ! Le plus étonnant dans ce «cercle magique», qui suppose l’absence de toute la commu­nauté d’une des cérémonies les plus importantes du cycle chrétien, est que cette légende soit citée au présent et non comme une superstition d’autrefois… (rapporté par Mme Françoise Souchet). Ferrières a intégré le fabuleux animal dans son patrimoine: il y a dans cette ville une rue du Biquin d’Or.

A cette exception non icaunaise près, on peut seulement signaler quelques particularités toponymiques évoquant les trésors cachés sous des pierres, comme les lieux-dits «La Pierre l’Argent», à la Chapelle-sur-Oreuse et la «Pierre aux Ecus» à Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes.

 

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Pierres légendaires de Bourgogne

Posté par francesca7 le 2 août 2014

Dès que l’on quitte Villemanoche, la mémoire se fait plus hésitante. Plusieurs pierres tournaient, d’un côté de l’Yonne comme de l’autre, mais le souvenir en est controversé, quand il n’a pas disparu.

01A Champigny-sur-Yonne, en haut de la «Vallée des Moulins», le «Che­min de la Procession», venant du village, faisait un brusque coude vers le sud­-est. en un point où le cadastre de 1812 indiquait le climat de la «Pierre qui tourne». De ce point, dans la direction opposée, vers le nord-ouest, se dirige vers Chaumont le «Chemin de la Pierre qui Tourne» (la partie inférieure du chemin de la Procession a disparu, absorbée par les cultures). La pierre devait se trouver sur le coude, non loin de l’aqueduc de la Vanne, à 100 m au nord-­ouest de la cote 103.2. Plus rien n’indique qu’il y ait eu quoi que ce soit à cet endroit. Tout au plus pouvait-on voir sur la carte IGN au 1/25000 de 1981 une petite tache verte, indiquant un bosquet d’une dizaine d’ares.

En 1855 et 1856, l’abbé Prunier, sur ses deux fiches consacrées à Champigny, écrivit successivement sous la mention «La Pierre qui Tourne»: -n’existe plus», «sans renseignements» et «on tournait autour», en précisant tenir cela de l’instituteur du village (17).

Pour M. Marcel Courtial, maire adjoint de Champigny, la pierre a dû être cassée lors de la construction de l’aqueduc, vers 1865.

Ce n’est pas l’avis de M. Daniel Picot, de Chaumont, né en 1919, pour qui elle a subsisté jusqu’au remembrement de 1956: «J’ai idée de l’avoir vue: c’était un sablon de forme ronde, pas très haut: on disait qu’elle tournait. Elle a dû être enlevée au bulldozer.» M. Marcel Courtial, contacté au téléphone, con­teste la version de M. Picot et affirme ne rien avoir vu en cet endroit. Peut-être pourrait-on contacter la personne qui exploitait la parcelle en 1956?…

Dans un cas comme dans l’autre, ne reste de la Pierre que le toponyme, et à peine l’ombre d’une légende. Comme l’écrivait Charles Moiset: «Hâtez­-vous; les heures sont comptées. Encore un peu, traces et souvenirs de la vie de nos pères seront allés rejoindre les neiges d’antan ».

Il arrive par bonheur qu’une trace existe sur le papier: le monument, même cassé, survit ainsi durablement aux injures du temps. A la limite de Sôgnes et Grange-le-Bocage, à l’est de la route D 939, dans un vallon enclavé entre deux bois, se trouvait une roche ovale, posée debout, de 2,20 m de hauteur. On l’appelait la «Pierre qui Tourne» ou la «Pierre aux Prieux».

François Lallier, un des premiers présidents de la Société Archéologi­que de Sens, la dessina vers 1845 de face et de profil (19). Sur le dessin des faces nord et sud on voit une roche en forme de raquette, présentant un étranglement vers sa base. Le profil ouest, lui, est plat et étroit: il s’agit vraisemblablement d’une dalle posée debout. Joseph Perrin écrivit en 1915 qu’elle avait été dé­truite une vingtaine d’années auparavant.

Remarquons ici le terme de «prieux» qui évoque les processions et nous renvoie au «chemin de la Procession» de Champigny. La pierre tournait-elle ? L’abbé Prunier a noté seulement ceci: «Curieux dicton: Va voir sentir la pierre aux Prieux, il paraît qu’elle sent l’huile». La fantasmagorie laisse ici place à la farce: celui qui flai­rait la paroi de trop près pour vérifier devait recevoir une bonne tape derrière la tête. La même plaisanterie était d’ailleurs pratiquée à la «Pierre Sonnante» de Champigny-sur­Yonne. dont on disait qu’en y appliquant l’oreille on pouvait «entendre les cloches de la Cathédrale de Sens» (rapporté par Jean-Yves Prampart), et qui, elle aussi «sent l’huile» (témoignage de M. Marcel Courtial, de Champigny)… 

De façon tout à fait inattendue, le 18 avril 1998, lors d’un repas organisé à Coulours par Louisette Frottier, Monsieur Jean Lemaire, de Rigny-le-Ferron, m’a posé la question suivante : «Connaissez-vous la Pierre Qui Sent l’Huile ?» J’en avais plu­sieurs à lui proposer de cette espèce, lorsque mon interlocuteur s’empressa de préci­ser : «Quand j’étais gamin, on montait depuis Villeneuve-sur-Yonne jusqu’à la ferme du Champ-du-Guet et mon père nous disait: «On va voir la Pierre Qui Sent l’Huile !» C était cet énorme bloc qui se trouve à droite du chemin en montant. A l’époque, il était dans les ronces et on ne pouvait pas vérifier s’il sentait l’huile… au risque de se faire écraser le nez ! C’était mon oncle Adrien Laforgue, du Champ-du-Guet, décédé en 1944 qui l’appelait ainsi…»

Les Villeneuviens reconnaîtront ici la «Grosse Pierre», poudingue de 3,50 m x 2.50 m, d’une hauteur de 1,80 m, visible au bord du chemin du même nom, à exacte­ment 200 m au sud de l’ancienne chapelle Saint-Martin.

A propos, pourquoi ces pierres sentent-elles l’huile ? Et la «Pierre au Gras», de Fleurigny, détruite vers 1830, que sentait-elle donc ? N’y aurait-il pas un rapport avec ce qu’écrivait Fernand Nie1 : «Dans le Quercy, on avait coutume, certains jours de l’année, de verser de l’huile sur des menhirs et de les couvrir de fleurs. Cela avait lieu encore au commencement du XVIIIe siècle, et un évêque de Cahors fit abattre ces menhirs.»

A Saint-Martin-sur-Oreuse, plus d’odeur d’huile, mais on retrouve la contro­verse déjà rencontrée à Champigny. Sur le territoire de cette commune, écrit Salmon, -en 1865, on a détruit, pour en faire des pavés, un menhir, la «Pierre Tournante» ou la «Pierre qui Tourne», énorme monolithe qui était sur le bord du chemin de Sergines; la tradition rapporte qu’il tournait une fois tous les cent ans…».

Or, de nos jours, à une vingtaine de mètres au sud du «chemin de Sergines», au lieudit «La pierre qui tourne», on peut voir un grès massif, rougeâtre, au sommet ar­rondi qui domine les champs de quelque trois mètres. Celui qui monte dessus remar­quera une cavité en forme de pied, taille adulte, non loin du bord à pic qui regarde 1′Oreuse. Que l’on place le pied dans l’empreinte, et on domine la vallée.

Quelqu’un a soigneusement gravé sur la face sud de la pierre la date de 1920. Ne serait-ce pas la véritable «Pierre qui Tourne», et le grès détruit en 1865 ne serait-il pas l’un des nom­breux blocs cyclopéens qui parsèment le coteau de Saint-Martin ? A l’appui de cette thèse, une lettre de Joseph Perrin à Armand Lapôtre, datée du 6 octobre 1930: «Pour mon compte, je suis obligé de garder la chambre en ce moment. Etant allé vendredi dernier reconnaître et photographier, près de Saint-Martin-sur-Oreuse, un mégalithe légendaire dit «la Pierre Covêclée, la Pierre qui Tourne», j’ai dû revenir rapidement chez moi pour me mettre au lit, en proie à un malaise extrême. La fièvre s’est déclarée. C’est  je crois, un petit accès de grippe produit par le changement de saison…».Quelle roche Perrin a-t-il photographiée ? J’ai interrogé M. Jacques Perrin, neveu de Joseph, qui n’a pas trouvé la photo en question. Par ailleurs, le climat dit .Pierre Covêclée» se trouve de l’autre côté du vallon, deux cents mètres plus à l’ouest, et une roche de ce nom figure sur une carte postale ancienne: elle ne ressemble guère à la roche marquée «1920».

02Reste la tradition: la fameuse pierre tournait une fois par siècle, mais quand ? Qu’une pierre tourne chaque midi, ou même seulement une fois par an, passe encore: il reste possible de tenter de vérifier, même si c’est réputé dangereux. Mais une fois par siècle, allez savoir ! 

Et surtout, qu’est-ce que cette empreinte de pied ?… La réponse semble à ja­mais perdue. Deux autres roches à cuvettes pédiformes sont connues dans l’Yonne : le Pas-Dieu» de Sôgnes, avec l’empreinte de l’Enfant Jésus, et le Rocher Sainte-Catherine à Sainte-Magnance, avec les pieds de la sainte. Aux confins de la Seine-et-Marne et de l’Yonne, à Chevry-en-Sereine, on connaît également le «Pied de femme», qui associe empreinte de pied et roche à glissade. A Nanteau-sur-Essonne (Seine et Marne), sur la pierre dite «Pas de Sainte-Anne» on voit deux em­preintes en creux, de pas humains. L’un de grandeur naturelle à bout effilé serait l’empreinte du pas de Sainte-Anne. L’autre, plus petit, serait l’empreinte du pas de la Vierge encore enfant… Des processions avaient lieu jadis en ce point … D’après les croyances populaires, les jeunes gens, pour se marier dans l’année, montaient sur cette pierre et mettaient les pieds dans les deux empreintes à la fois». On connaît un cas similaire en Provence. Au village de Fours (Alpes de Haute­ Provence), au sortir de l’église, un parent de la mariée la conduisait «vers une pointe de rocher qui s’élève au milieu d’une petite place, non loin de la paroisse, et qu’on appelle la «pierre des épousées». Il l’y assied lui-même, en ayant soin de lui faire placer un pied dans un petit creux de la pierre. Là, elle reçoit les embrassements de toute la noce …».

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