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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

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RÉCITS DE TROIS PETITS ENFANTS

Posté par francesca7 le 14 juillet 2014

images (13) 

images (13)images (13)Nous trois, Nicolas qui ne sait point parler, Alain et Denis, nous sommes partis sur les routes pour aller vers Jérusalem. Il y a longtemps que nous marchons. Ce sont des voix blanches qui nous ont appelés dans la nuit. Elles appelaient tous les petits enfants. Elles étaient comme les voix des oiseaux morts pendant l’hiver. Et d’abord nous avons vu beaucoup de pauvres oiseaux étendus sur la terre gelée, beaucoup de petits oiseaux dont la gorge était rouge. Ensuite nous avons vu les premières fleurs et les premières feuilles et nous en avons tressé des croix. Nous avons chanté devant les villages, ainsi que nous avions coutume de faire pour l’an nouveau. Et tous les enfants couraient vers nous. Et nous avons avancé comme une troupe. Il y avait des hommes qui nous maudissaient, ne connaissant point le Seigneur. Il y avait des femmes qui nous retenaient par les bras et nous interrogeaient, et couvraient nos visages de baisers. Et puis il y a eu de bonnes âmes qui nous ont apporté des écuelles de bois, du lait tiède et des fruits. Et tout le monde avait pitié de nous. Car ils ne savent point où nous allons et ils n’ont point entendu les voix.

Sur la terre il y a des forêts épaisses, et des rivières, et des montagnes, et des sentiers pleins de ronces. Et au bout de la terre se trouve la mer que nous allons traverser bientôt. Et au bout de la mer se trouve Jérusalem. Nous n’avons ni gouvernants ni guides. Mais toutes les routes nous sont bonnes. Quoique ne sachant point parler, Nicolas marche comme nous, Alain et Denis, et toutes les terres sont pareilles, et pareillement dangereuses aux enfants. Partout il y a des forêts épaisses, et des rivières, et des montagnes, et des épines. Mais partout les voix seront avec nous. Il y a ici un enfant qui s’appelle Eustace, et qui est né avec ses yeux fermés. Il garde les bras étendus et il sourit. Nous ne voyons rien de plus que lui. C’est une petite fille qui le mène et qui porte sa croix. Elle s’appelle Allys. Elle ne parle jamais et ne pleure jamais ; elle garde les yeux fixés sur les pieds d’Eustace, afin de le soutenir quand il trébuche. Nous les aimons tous les deux. Eustace ne pourra pas voir les saintes lampes du Sépulcre. Mais Allys lui prendra les mains, afin de lui faire toucher les dalles du tombeau.

Oh ! que les choses de la terre sont belles ! Nous ne nous souvenons de rien, parce que nous n’avons jamais rien appris. Cependant nous avons vu de vieux arbres et des rochers rouges. Quelquefois nous passons dans de longues ténèbres. Quelquefois nous marchons jusqu’au soir dans des prairies claires. Nous avons crié le nom de Jésus dans les oreilles de Nicolas, et il le connaît bien. Mais il ne sait pas le dire. Il se réjouit avec nous de ce que nous voyons. Car ses lèvres peuvent s’ouvrir pour la joie, et il nous caresse les épaules. Et ainsi ils ne sont point malheureux : car Allys veille sur Eustace et nous, Alain et Denis, nous veillons sur Nicolas.

On nous disait que nous rencontrerions dans les bois des ogres et des loups-garous. Ce sont des mensonges. Personne ne nous a effrayés ; personne ne nous a fait de mal. Les solitaires et les malades viennent nous regarder, et les vieilles femmes allument des lumières pour nous dans les cabanes. On fait sonner pour nous les cloches des églises. Les paysans se lèvent des sillons pour nous épier. Les bêtes aussi nous regardent et ne s’enfuient point. Et depuis que nous marchons, le soleil est devenu plus chaud, et nous ne cueillons plus les mêmes fleurs. Mais toutes les tiges peuvent se tresser en mêmes formes, et nos croix sont toujours fraîches. Ainsi nous avons grand espoir, et bientôt nous verrons la mer bleue. Et au bout de la mer bleue est Jérusalem. Et le Seigneur laissera venir à son tombeau tous les petits enfants. Et les voix blanches seront joyeuses 220px-Marcel_Schwob_1905dans la nuit.

Récit légendaire et pathétique, inspiré de quelques phrases d’une chronique du Moyen Âge, La Croisade des enfants est « un petit livre miraculeux », selon la belle expression de Remy de Gourmont.

Schwob donna au Journal, de février à avril 1895, l’ensemble des récits constituant ce livre, édité au Mercure de France, en 1896, à 500 exemplaires. Il en tira certainement l’argument de ses lectures, qui l’avaient familiarisé avec les légendes hagiographiques et les « historiettes miraculeuses ». Cette croisade serait issue d’une curieuse narration, de quelques phrases latines d’une chronique du temps de Saint-Louis racontant de façon sibylline le passage de pèlerins ignorants, armés de leur naïveté. Ils voulurent gagner Jérusalem et disparurent mystérieusement dans une tempête. Mais le fait historique de cette désastreuse entreprise s’est révélé authentique. Vers 1212, des milliers d’enfants partirent pour la Terre sainte et furent pour la plupart massacrés avant même de pouvoir embarquer. Cela se passait peu avant l’appel, par le pape Innocent III, de la cinquième croisade. Le livre se compose de huit versions, par huit personnages différents, du même événement.

 

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Arts et culture de Bretagne

Posté par francesca7 le 13 juillet 2014

 

images (13)Façonnée pendant des siècles à l’écart des grands mouvements artistiques du fait de son enclavement péninsulaire, la Bretagne n’en a pas moins intégré des influences venues d’ailleurs grâce à son exceptionnelle façade maritime ouverte sur le monde. L’isolement a favorisé l’expansion de la religiosité et son cortège de richesses architecturales et coutumières, les soucis défensifs ont produit des villes et des ports fortifiés, mais le commerce maritime a aussi importé de nouveaux dessins pour les broderies… Entre l’enclos paroissial, particularité régionale, la forteresse et la mer, les Bretons se sont constitué une culture originale et se sont illustrés dans différents arts et artisanats. De nos jours, ce dynamisme artistique transparaît non seulement dans l’intérêt porté aux arts plastiques, mais aussi dans le domaine littéraire, avec quelques auteurs d’envergure nationale.

L’architecture bretonne peut paraître austère et massive au premier coup d’œil. Sa dureté doit beaucoup à la principale matière première des édifices régionaux : le granit. Le socle du Massif armoricain a été pioché avec pugnacité pendant des siècles par les Bretons, qui ont su à merveille marier la rudesse du matériau avec celle de leur paysage.

Villes et villages

Flâner dans les vieux quartiers fait partie des charmes de la Bretagne. Il n’est guère de villes ou de bourgs qui n’aient conservé intactes des rues entières, ou tout au moins des maisons anciennes, généralement magnifiquement restaurées.

Vieilles maisons

L’architecture traditionnelle des villes et des campagnes bretonnes est bien plus diverse qu’on ne l’imagine au premier abord. Au détour des villages, on croise de petites maisons de pêcheurs frappées d’une ancre de marine, des fours à pain voûtés de briques, des moulins à marée à proximité des abers, des fermes massives aux toits de chaume ou d’ardoise, en pierres apparentes à l’intérieur des terres, parfois enduites dans les régions côtières pour les protéger de l’air salin. Disséminées au bord des routes, ces curiosités ne peuvent être envisagées d’un seul coup d’œil. Si l’on veut découvrir l’archétype du village breton, il faut se rendre à Locronan, dont l’ensemble de belles maisons cossues forme un patrimoine d’une valeur exceptionnelle.

Dans les villes, le granit est bien sûr à l’honneur, mais on rencontre aussi du schiste, du grès ou du pisé (une maçonnerie de terre argileuse), ou encore une combinaison de matériaux qui rythment très élégamment le paysage urbain de villes comme Vitré ou Morlaix. Sans être rares, ces habitations ne sont pas légion. De nombreuses maisons médiévales à pans de bois ont en effet disparu dans les grands incendies du 18 e s., comme celui de Rennes en 1720. Aussi les Bretons soignent-ils avec amour celles qui ont survécu, d’autant plus qu’à partir de la fin du 16 e s. chaque terroir se singularisait par un type d’architecture propre. Au 18 e s., à la suite d’édits interdisant le bois dans la construction, des hôtels particuliers en pierre ont remplacé ces belles demeures à détails gothiques, par trop inflammables. Les villes étant souvent closes par des murailles, il fallait aussi construire en hauteur pour trouver de la place. Apparurent alors des bâtiments classiques aux lignes plus sévères, mais qui ont toutefois su conférer un cachet élégant aux grandes villes de l’Ouest.

images (14)Les malouinières

À la fin du 17 e s. et au 18 e s., les armateurs de St-Malo s’étant considérablement enrichis, des gentilhommières fleurirent dans cette campagne que l’on nomme le « Clos-Poulet », au sud-est de la ville. Bien qu’elles ne soient pas toutes de mêmes dimensions, elles présentent une architecture homogène : cheminées élancées, toits à pente raide percés de lucarnes, façades crépies de blanc, parements de granit. Une particularité locale à remarquer si l’on visite la cité des corsaires.

Forteresses et châteaux

Le granit breton est un matériau sévère qui ne vieillit pas. N’étaient les lignes générales et le mode de construction qui permettent de les différencier, il ne serait guère possible de donner un âge aux monuments. Si l’on excepte les forteresses , on trouve peu de châteaux importants en Bretagne, contrairement aux édifices religieux. Cette répartition traduit parfaitement le caractère de la population dont tous les efforts artistiques furent dédiés à la religion. On peut néanmoins encore admirer aujourd’hui de beaux exemples de fortifications et de châteaux.

St-Malo et Guérande ont conservé la totalité de la ceinture de pierre qui les enserrait. De beaux exemples de remparts se rencontrent aussi dans des localités telles que Vannes, Concarneau et Port-Louis. Parmi les plus importantes forteresses, celles de Fougères et de Vitré sont particulièrement bien préservées. Dinan etCombourg ont leurs châteaux forts encore debout, tandis que Suscinio et Tonquédec offrent des ruines imposantes. La sentinelle avancée du fort La Latte occupe un site magnifique. Et si les édifices mi-forteresses mi-palais, tels Kerjean , Josselin ou le château des ducs de Bretagne à Nantes n’abondent pas, c’est que la noblesse bretonne était pauvre. On le voit, la diversité est au rendez-vous, qui ne tient pas même compte des incalculables manoirs-fermes des gentilshommes campagnards qui, sans renoncer à leur rang, n’hésitaient pas à cultiver leurs terres comme des paysans.

Architecture technique

Moulins à marée

Les moulins à marée existent au moins depuis le 12 e s. Très présents en Bretagne, notamment le long des rias et des fleuves soumis à de très forts marnages comme la Rance, ils sont particulièrement abondants dans le Morbihan. Comme leur nom l’indique, ces moulins ne pouvaient fonctionner sans les marées. Accolés à une digue, ils accumulaient de l’eau dans une réserve pendant les phases montantes de la marée. Au reflux, le retrait d’une simple vanne permettait d’actionner la roue et de moudre le grain. En période de mortes-eaux, les marées ne suffisaient pas à donner du travail à temps plein au minotier, qui construisait alors, sur une butte proche, un moulin traditionnel. D’allure austère et massive, les moulins à marée, aussi appelés moulins à eau bleue, constituent un superbe exemple d’architecture fonctionnelle bretonne. Comme pour leurs collègues à vent, c’est l’arrivée du chemin de fer, de l’automobile et de la mécanisation qui a eu raison de leur activité. Les images (15)derniers ont tourné jusque dans les années 1960.

Phares

Les constructeurs de phares ont dû faire face à des contraintes spécifiques pour élever les 50 édifices que compte la Bretagne (soit le tiers des phares français).

Les premiers critères de construction sont d’abord techniques. La portée géographique est induite par la rotondité de la terre. Plus un phare est haut, plus la rencontre du faisceau lumineux avec l’horizon est éloignée : le marin aperçoit le feu de plus loin. La portée lumineuse dépend avant tout de la puissance de la lampe, mais aussi de la composition de l’atmosphère qui se dégrade de nuit ou par temps pluvieux ou brumeux. Si la hauteur d’un phare est donc déterminée en fonction de la portée voulue (3 m de haut = 3,6 milles, 30 m = 11,5 milles, 100 m = 21 milles), sa forme l’est par l’endroit où il se trouve.

Sur terre, les phares sont presque toujours de forme carrée. En mer, ils sont systématiquement de forme cylindrique, de manière à subir le moins possible la pression que leur infligent les vagues et le vent. Pour admirer certains des plus beaux phares français, nous vous recommandons la Route des phares et le Chemin des phares, qui empruntent les routes et les sentiers côtiers de Brest à Brignogan. Les plus beaux phares de Bretagne y sont concentrés, dont le phare des Pierres Noires (6 milles au large de la pointe St-Mathieu), peint en rouge et blanc, et le monumental phare de l’île Vierge (proche de Plouguerneau), le plus grand édifice de ce type en Europe grâce à ses 77 m.

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Nautisme en Bretagne

Posté par francesca7 le 13 juillet 2014

 

images (10)Le succès du Salon nautique international de Paris témoigne de l’engouement de ces dernières années pour le nautisme. La Bretagne est historiquement et culturellement la région la plus concernée par cette activité synonyme d’aventure, de sport, de grand air et surtout de liberté.

La voile

Véritable pépinière de marins, la Bretagne est la région la plus maritime de France. Un proverbe dit que : « Les Bretons naissent avec de l’eau de mer autour des yeux et l’Océan coule dans leurs veines dès les premiers jours. » Aussi la voile est-elle ici plus qu’un sport, c’est une seconde nature, un élément à la fois indissociable du paysage et un art de vivre qui confine pour beaucoup à la passion.

Les grands marins

Certes, tous les grands marins ne sont pas bretons… quoiqu’ils le soient tous un peu, tellement la Bretagne incarne la mer. Et dans cet univers sans frontières, il n’y a pas un « voileux » qui ne connaisse Bernard Moitessier, Yves Le Toumelin et Éric Tabarly, l’idole des houles, malheureusement disparu au large du pays de Galles en juin 1998.

L’osmose entre ce dernier et ses bateaux ainsi que sa droiture ont ennobli l’image de la voile dans l’esprit des profanes. Il laisse un souvenir impérissable et un sillage où navigue cette pépinière de marins formés à ses côtés : Olivier de Kersauzon, Marc Pajot, Philippe Poupon, Jean Le Cam, Alain Thébault et Yves Parlier.

Les formules 1 de la mer

La famille des grands marins s’est nettement agrandie depuis quelques années, surtout depuis que la voile est réellement entrée dans le monde de la compétition. Grâce au financement de marques qui ont compris l’énorme force d’attraction que ce sport exerce sur les foules, des bateaux de plus en plus performants sortent des chantiers de Lorient, de Vannes ou de Nantes, aussitôt engagés dans des courses au long cours souvent passionnantes, toujours éprouvantes. Ces « formules 1 » de la mer utilisent désormais des matériaux performants à haute résistance tels le spectra, le Kevlar ou le titane. Elles sont barrées par de véritables vedettes qui ont pour nom Florence Arthaud, Isabelle Autissier, Frank Camas, Alain Gautier, Paul Vatine, Laurent Bourgnon ou Loïck Peyron.

Courses en solitaire ou par équipes et records de traversée animent le monde de la voile tout au long de l’année.

Les grandes courses

À tout seigneur tout honneur. La Bretagne est le cadre de départs ou d’arrivées de compétitions devenues prestigieuses. La plus célèbre est probablement la Route du rhum, qui relie la pointe du Grouin à Pointe-à-Pitre à bord de monocoques et multicoques. Elle a lieu tous les quatre ans (première édition en 1978, prochaine édition en 2010) ; ses vainqueurs ont pour nom Marc Pajot, Philippe Poupon, Laurent Bourgnon et Michel Desjoyeaux.

D’autres courses ont soulevé l’enthousiasme des foules, par exemple : La Baule-Dakar, difficile à cause de la traversée du golfe de Gascogne en automne, ou Québec-St-Malo, à cause de ses baleines et ses icebergs, ou encore Lorient-les Bermudes-Lorient, davantage connue sous le nom de Transat en double. La Course du Figaro démarre en juillet d’un port breton, vendéen ou normand, tandis que la Course de l’Europe fait étape dans les grands ports du nord au sud de l’Europe. Il y a aussi la Route des hortensias, une course conviviale qui relie la Bretagne aux Açores, ou le Trophée « Cutty Sark », qui relie Aalborg à St-Malo.

La régate ou le sport pour tous

Avec la construction en série, l’industrie nautique a délaissé l’artisanat pour produire aujourd’hui des embarcations réalisées en matériaux de synthèse, qui ont mis cette discipline à la portée de toutes les bourses. On en veut pour preuve les 700 écoles de voile de la Fédération française de voile, et les plus de 1 000 clubs qui se répartissent sur l’ensemble de l’Hexagone.

On est aujourd’hui bien loin des premières courses qui opposaient des canots de pêche vers 1850. Monocoques et multicoques de tous types sont amarrés aux pontons des ports de plaisance, et chacun rêve de participer un jour à une course, fût-elle la plus modeste d’entre toutes, ou au « Spi Ouest-France », organisé tous les ans à La Trinité-sur-Mer, qui permet aux anonymes de côtoyer certains grands noms de la voile.

L’encombrement des ports

Depuis les années 1960, la démocratisation de la plaisance a entraîné une hausse continue du nombre d’immatriculations de bateaux. Cette croissance pose le problème crucial des anneaux. Les bateaux occupent donc de plus en plus de mouillages sauvages ou improvisés, ce qui ne va pas sans une certaine dégradation des paysages.

Pour pallier les atteintes à l’environnement et à la saturation des ports bretons, les autorités réfléchissent à des solutions qui permettraient de contenter les 10 000 plaisanciers en liste d’attente, tout en offrant des places d’escale pour les étrangers de passage. Il existe déjà un port à sec à St-Philibert dans le Morbihan. Les autres options envisageables sont de transformer des ports bouées en ports permanents, et de convertir certains bassins de commerce ou militaires en ports de plaisance (Brest, Roscoff, Le Légué, du côté de St-Brieuc).

Les vieux gréements

images (11)Tradition sur mer

Depuis la fin des années 1970, des passionnés de la mer ont entrepris de remettre en valeur des bateaux jugés dépassés et périmés par la modernité. Sensibles à leur silhouette magnifique, des particuliers ou des associations décidèrent de les restaurer entièrement ou d’en construire des répliques. Ainsi naquit un véritable engouement pour les « vieux gréements » qui, si l’on en croit les marins, procurent un plaisir inégalable à ceux et celles qui les barrent – en fait, un gréement est l’ensemble des cordages et poulies nécessaires à la manœuvre des navires à voiles.

Une passion que traduisent à merveille ces grands rassemblements de voiliers traditionnels qu’organisent régulièrement les grands ports. La France possède quelques bateaux de cet ordre. Le plus prestigieux, le plus grand, est le Bélem , dont le port d’attache est Nantes. Ce trois-mâts barque (58 m de long, 1 200 m 2 de voilure) a été lancé dans ce port en 1896 pour transporter du cacao, du rhum et du sucre, et navigua comme « antillais » jusqu’en 1914. Entièrement restauré de 1979 à 1985, il accueille des stagiaires.

Pour tous les goûts

– Les goélettes , bâtiments à deux mâts très voilées, sont mondialement connues (Brest en possède un magnifique exemplaire reconstruit, La Recouvrance, du nom de son quartier le plus célèbre).

– Les bisquines , bateaux de pêche à la ligne et au chalut, originaires de Normandie et en service à Cancale jusqu’au début du 20 e s., sont probablement les plus renommées, grâce à la superbe Cancalaise à coque noire, qui a été entièrement reconstruite. Ces bateaux participaient à des régates qui attiraient déjà les touristes sur la Côte d’Émeraude durant la seconde moitié du 19 e s.

– Également réputés, les chasse-marée sont des bateaux côtiers à trois mâts que l’on rencontrait aux abords des abers ; aujourd’hui, La Belle Angèle prouve à quel point ils tenaient bien la mer.

– Nettement plus petits, les sinagots étaient destinés au dragage des huîtres dans le golfe du Morbihan et en baie de Quiberon. Un des derniers exemplaires mouille dans le port de Séné, qui a donné son nom à ce type d’embarcation.

– Les langoustiers portent un nom plus explicite ; La Belle Étoile , à la coque blanche et aux voiles rouges, est aujourd’hui amarrée au port de Camaret, ancien grand port langoustier.

– Les lougres effectuaient du cabotage, comme le Corentin au large de l’Odet ou le Grand-Léjon au large de St-Brieuc.

– Les flambarts naviguaient autrefois exclusivement sur les côtes septentrionales de Bretagne et servaient notamment au ramassage du goémon ; on peut en revoir depuis qu’ont été lancés l’ An Durzunel de Loguivy et l’Ar Jentilez de Perros-Guirec.

– Les chaloupes sardinières naviguaient, elles, sur les côtes méridionales de Bretagne ; le Telenn Mor de Douarnenez en préserve le souvenir.

– Les cotres sont de petits bateaux à un seul mât. Le Renard , construit à l’occasion des festivités de « Brest 1992 », est la réplique du dernier bateau de Robert Surcouf, le corsaire malouin.

– Les sloops sont aussi de petites embarcations à mât unique. Mais il y a encore les sloops coquilliers brestois, les forbans du Morbihan, les dragous des Côtes-d’Armor, etc. On le voit, la flottille des vieux gréements est variée et correspond à des navigations différentes.

 

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Gastronomie Bretonne

Posté par francesca7 le 13 juillet 2014

 

téléchargement (4)Que l’on vienne en Bretagne pour se détendre sur une plage, apprécier les enclos paroissiaux ou encore marcher le long d’un sentier de douaniers, on ne manquera pas de s’asseoir devant un superbe plateau de fruits de mer, une belle assiette de poisson fraîchement pêché ou une bonne crêpe au beurre. Car la cuisine bretonne a deux caractéristiques, la simplicité et la qualité de ses produits.

La mer et ses délices

Autant se mettre l’eau à la bouche tout de suite ! Palourdes farcies ou nature, langoustines et coquilles St-Jacques, croustilles et chaussons de crabes, huîtres creuses ou plates, homards grillés ou à la crème, crevettes et oursins… il existe mille et une façons de servir ces coquillages et crustacés, mais la meilleure reste encore l’incontournable plateau de fruits de mer . Il contient généralement deux variétés d’huîtres, des crevettes bouquets, des bigorneaux, des bulots et des palourdes, ainsi que des coques, des crevettes grises et un tourteau, sans oublier les langoustines en saison. On déguste le tout accompagné de citron, d’une vinaigrette à l’échalote et de pain de seigle, que l’on tartine de beurre salé ou de mayonnaise. Un « must » !

À cette spécialité vient s’ajouter la foule des poissons dressés sur les étals des marchés matinaux, du maquereau au bar de ligne, du rouget à la dorade… Un choix quasiment illimité qui inspire de savoureuses recettes comme la cotriade , sorte de bouillabaisse bretonne.

Les algues ne sont pas oubliées et sont de plus en plus utilisées dans la cuisine, comme légume ou comme condiment, à l’instar de la ouessane ( undaria ) cultivée en pleine mer autour de Ouessant.

Le fleuron : les huîtres

Parmi les très nombreux coquillages de la côte, les huîtres font figure de stars. Classées en 12 crus, elles sont le plus souvent consommées crues, bien qu’un nombre croissant de restaurants les proposent chaudes. Un impératif absolu : leur fraîcheur, ce qui n’impose pas de les servir glacées. Habituellement, on les présente accompagnées de citron, de vinaigre à l’échalote, de pain de seigle et de beurre salé qui se marient particulièrement bien avec la saveur iodée de l’huître.

Trésors de la ferme

Comment parler de la gastronomie régionale sans évoquer les succulentes spécialités et recettes à base de porc : l’andouille de Guéméné, la saucisse bretonne, souvent associée à une galette, et, bien sûr, le fameux plat traditionnel breton, le kig ha farz (viande et farce), cuisiné comme un pot-au-feu.

Mais l’agriculture bretonne offre bien d’autres trésors ; citons par exemple la poule coucou de Rennes, le poulet de Janzé, le canard nantais, même s’il est plutôt vendéen, le chou-fleur et l’artichaut du Léon, l’oignon rosé de Roscoff, la fraise de Plougastel, le marron de Redon…

Gourmandises

À tout seigneur tout honneur ! La crêpe de froment ou de sarrasin fait les délices de tous les gourmands. Au beurre, au sucre, à la confiture, au fromage, aux œufs, au jambon, etc., elle s’accompagne de cidre ou de lait ribot (petit lait). À savoir : la galette de sarrasin se mange salée, la crêpe de froment, sucrée.

À l’ombre de ce monument, les amateurs de sucreries se régaleront de crêpes dentelle de Quimper, de galettes de Pont-Aven, de biscuits et de berlingots nantais, de far et de kouign-amann de Concarneau, d’œufs de mouettes de St-Malo ainsi que de pralines ou de parlementins de Rennes.

À consommer avec modération

La boisson régionale est le cidre. Les plus réputés sont ceux produits à Fouesnant, Beg-Meil et Pleudihen-sur-Rance. Le cidre de Cornouaille, qui bénéficie d’une protection AOC depuis 1996, est connu depuis plus de mille ans, puisqu’on retrouve sa trace sur la presqu’île de Crozon en 870 ! Le pommeau de Bretagne, mélange de moût de pomme et d’eau-de-vie (lambig) , est également produit en Cornouaille et titre 10°.

De la cervoise celtique à la bière il n’y a qu’un pas, et des brasseries bretonnes (Brasserie de Bretagne, Britt, Coreff, Lancelot, Mutine, Ste-Colombe, Tri Martolod) produisent des bières traditionnelles, mais aussi au blé noir ou à l’eau de mer…

Le seul vin breton est le muscadet, qui bénéficie de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) depuis 1936. Les Nantais l’entourent d’un culte jaloux. Son cépage, le melon de Bourgogne, cultivé depuis le début du 17 e s., donne un vin blanc sec et fruité, particulièrement recommandé pour la dégustation des poissons et fruits de mer.

Les apéritifs, eaux-de-vie et liqueurs ne manquent pas. Le chouchen, également appelé hydromel (eau-de-vie de miel), fait la fierté de Rosporden. Mais il y a aussi le bouchinot de St-Méen-le-Grand, le lambig ou fine de Bretagne, le pommeau, la liqueur de fraise et même… le whisky breton !

Les marchés, une tradition millénaire vivace

images (9)La Bretagne demeure riche en foires et en marchés, perpétuant en cela une tradition qui remonte vraisemblablement au Moyen Âge. L’implantation massive des supermarchés dans les années 1970 n’a pas atteint leur popularité. Seules les grandes foires commerciales ont disparu, comme à peu près partout en France.

Depuis une dizaine d’années, grâce au regain des produits naturels et à l’émergence des produits biologiques, les marchés connaissent même un essor sans pareil. Chaque commune d’importance possède aujourd’hui un marché municipal, qui se tient parfois plusieurs fois par semaine.

Si vous séjournez en Bretagne, ne manquez donc pas d’y faire vos courses, c’est la garantie de faire des rencontres et d’acheter des produits régionaux. Le plus grand marché du genre (15 ha) se tient à Rennes, chaque samedi matin, sur la place des Lices.

Les grands chefs

Au risque de se répéter : la Bretagne est une région gourmande, richement pourvue en produits des terroirs et en saveurs authentiques. La preuve Elle se trouve dans l’assiette de trois chefs cuisiniers distingués, que nous vous recommandons.

La Roche-Bernard

Jacques Thorel , force tranquille et âme d’artiste, est un authentique Breton et cela se retrouve à chaque plat de sa carte personnalisée, réalisant un équilibre harmonieux entre les produits de la pêche et ceux de la ferme. Ardent défenseur du beau et du bon, il maintient des liens étroits avec les petits producteurs, pêcheurs, éleveurs, maraîchers ou encore fromagers.

Installé depuis 1980 à La Roche-Bernard dans son « Auberge Bretonne », composée de trois charmantes maisons donnant sur une placette, il régale ses clients qui dégustent « toute la Bretagne » dans leur assiette, confortablement installés dans l’originale salle à manger-galerie implantée autour d’un pittoresque potager.

Carantec

Patrick Jeffroy , natif de Morlaix, est un grand amateur de voyages qui n’en a pas moins jeté l’ancre à quelques encablures de sa ville natale. Après avoir officié comme chef à l’hôtel de l’Europe à Morlaix, puis s’être installé dans son propre restaurant à Plounérin, il a ouvert les portes de son « Hôtel de Carantec » en 2000 après la rénovation totale d’une maison de 1936. Il réalise ainsi son rêve, face à la magnifique baie de Morlaix.

La salle à manger panoramique ouvrant à l’infini sur les horizons marins est le lieu idéal pour apprécier le registre culinaire étayé par des idées glanées sur tous les continents. Cependant, Patrick Jeffroy, qui a bénéficié d’une reconnaissance très rapide de son talent (une étoile en 2001, deux en 2002), aime travailler des produits du pays, simples comme ceux de la mer ou le sarrasin. C’est l’une des caractéristiques de sa cuisine personnalisée « terre-mer », qui ravit les palais les plus délicats.

Plancoët

téléchargement (5)Jean-Pierre Crouzil est installé depuis plus de trois décennies dans cette petite ville des Côtes-d’Armor célèbre pour son eau minérale. Belle réussite pour cet autodidacte qui a porté et continue de porter haut la cuisine bretonne, avec ses recettes aux subtils parfums « terre-mer ». Homme humble et authentique, il aime faire partager sa passion et communiquer son expérience. Pour preuve, son livre dédié à la coquille St-Jacques.

Aujourd’hui, son fils Maxime, après avoir fait ses classes chez les grands, a effectué son retour aux fourneaux paternels, permettant ainsi de continuer l’aventure familiale. Une aventure à laquelle il faut associer Colette Crouzil. Son accueil et son sens de la décoration donnent tout son charme au restaurant, écrin raffiné, agrémenté de ses propres peintures et d’une impressionnante collection de volailles en porcelaine et faïence.

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Chapeliers de l’ancienne France

Posté par francesca7 le 12 juillet 2014

 

 

280px-Edgar_Germain_Hilaire_Degas_011Le métier de chapelier se divisait au Moyen Age en plusieurs branches. Il y avait les chapeliers « de fleurs », les chapeliers « de coton », les chapeliers « de paon », les « faiseuses de chapeaux d’orfrois », et enfin les chapeliers « de feutre », qui finirent par se substituer à tous les autres chapeliers.

Dans le haut moyen âge, le terme chapeau s’entendait aussi bien d’une couronne de métal ou de fleurs que du véritable couvre-chef, et l’usage du chapeau-couronne semble remonter fort loin : quelques auteurs en ont attribué l’invention aux gaulois. Sans rien affirmer à cet égard, disons seulement que la mode en persista très longtemps au moyen âge : comme on portait les cheveux très longs, il fallait les retenir et les empêcher de tomber sur les yeux. A chaque page de la littérature du moyen âge nous rencontrons le « chapel de fleurs » ; les dames des romans et des chansons de gestes passent leur temps à en tresser…

Je n’ay cure de nul esmay,
Je veuil cueillir la rose en may
Et porter chappeaux de flourettes.

Les Chapeaux de fleurs furent plus tard remplacés dans la classe riche par des cercles d’orfèvrerie ornés de perles précieuses. Toutefois le « chapel de fleurs » resta à titre de redevance féodale, et fut considéré comme une marque d’honneur et de respect. A la fin du quinzième siècle, les dames de Naples offrirent à Charles VIII, à son entrée dans leur ville, une couronne de violettes.

Les chapeaux de paon et d’orfrois ne furent portés que par les femmes. Sans doute les plumes de paon étaient alors plus coûteuses qu’elles ne le sont aujourd’hui, bien que le noble oiseau figurât souvent sur la table des grands seigneurs. Quoi qu’il en soit, c’était un ornement réservé aux grandes dames, qui s’en servaient pour décorer les coiffures compliquées dont elles s’affublèrent au quatorzième siècle et surtout au quinzième siècle.

Quant aux chapeliers de coton, ils ne vendaient pas à vrai dire de chapeaux, mais des bonnets et des gants de laine.

Les premiers statuts des chapeliers de feutre et ceux d’une corporation qui n’était pour ainsi dire qu’une dépendance de leur métier, celle des fourreurs de chapeaux, datent à Paris d’Etienne Boileau, c’est-à-dire de la fin du règne de Saint-Louis ; ils furent plusieurs fois modifiés ou confirmés, notamment en 1324, 1325, 1367 et 1381.

D’après les plus anciens statuts, le maître chapelier ne pouvait avoir qu’un seul apprenti. L’apprentissage durait sept ans pour ceux qui n’étaient ni fils ni parents de maître ; il était gratuit, si le maître y consentait ; mais dans tous les cas il fallait verser dix sous à la caisse de la confrérie.

Deux prud’hommes nommés par le prévôt de Paris étaient chargés de veiller à l’exécution des règlements, qui, du reste, n’étaient ni très nombreux, ni très compliqués. Défense de faire entrer dans la confection du feutre autre chose que du poil d’agneau ; défense de vendre de vieux chapeaux reteints, d’ouvrir boutique le dimanche, et de travailler avant le jour : telles étaient les principales dispositions des statuts.

Ceux des fourreurs de chapeaux étaient à peu près semblables. Cependant chaque maître pouvait avoir deux apprentis qui, au bout de cinq années, devenaient compagnons ; se qui s’explique facilement, si l’on songe que leur métier était beaucoup moins compliqué que celui des véritables chapeliers : ils n’avaient qu’à garnir les chapeaux qu’on leur apportait tout préparés. Ce qu’on leur recommande plus particulièrement dans les statuts , c’est que la fourrure des chapeaux soit aussi bonne en dedans qu’en dehors : « Ou tout viez ou tout nuef », ajoute la rédaction de 1325. Toutes les marchandises fabriquées contrairement aux règlements devaient être brûlées. Dans certaines villes, à Rouen, par exemple, les chapeliers réunissaient plusieurs industries : ils s’appelaient chapeliers-aumussiers-bonnetiers. Ils avaient fondé la confrérie de Saint-Sever dans l’église Notre-Dame de Rouen, comme ceux de Paris fondèrent celle de Saint-Jacques et de Saint-Philippe dans l’église des Jacobins de la rue Saint-Jacques ; mais, par une singulière disposition, tous les chapeliers n’étaient point forcés d’entrer dans la confrérie.

Chapeliers de l’ancienne France dans ARTISANAT FRANCAIS 220px-3916Chapeau_tenduAutre singularité : les apprentis ne passaient leur contrat d’apprentissage qu’après quinze jours d’essai, pendant lesquels ils jugeaient si le métier leur agréait ; le maître profitait aussi de ce délai pour apprécier si son nouvel apprenti pouvait lui convenir et s’il devait le conserver.

On a vu qu’il était défendu aux chapeliers de faire du feutre avec autre chose que du poil d’agneau. Plus tard, les choses changèrent beaucoup. Dès le quatorzième siècle on se servait de castor et quelquefois de laine. Avec le temps on usa de poil de lapin, et même, au dix-huitième siècle, de poil de chameau ; le poil de lièvre demeura seul proscrit comme impropre à la fabrication d’un feutre convenable ; mais on l’employa quand même, grâce au procédé de la « dorure », qui consistait à y ajouter une petite quantité de poil de castor qui donnait aux chapeaux une bonne apparence, des plus trompeuses, du reste.

Ces modifications dans la fabrication se produisirent à mesure que l’usage des chapeaux se répandit. Encore rares au onzième siècle (ce ne sont guère que des espèce de calottes), ils deviennent très fréquents au douzième siècle et au treizième siècle : à cette époque même, des chapeaux, presque toujours pointus et de couleur jaune, deviennent parfois le signe distinctif imposé aux juifs. Mais ce n’est qu’au quatorzième siècle, où le chaperon est à peu près complètement abandonné, que l’usage du chapeau devient général. Enumérer tous les couvre-chef qui ont été de mise depuis cette époque serait fort long : chapeaux ronds et bas de forme, pointus, à larges bords, à trois cornes, se sont succédé sans que la mode se soit fixée définitivement.

Certaines particularités sont à rappeler au sujet de la réception du compagnon. Les maîtres et les compagnons formaient une sorte de société dont ils s’engageaient par serment à ne jamais dévoiler les secrets ; en y entrant ils recevaient le titre de « compagnons du devoir. » Le tout était accompagné de cérémonies bizarres, sorte de parodie de la messe, d’une messe noire ou d’une messe du diable, comme on disait alors. Cette singulière coutume dura jusqu’en 1655 ; à cette époque la Sorbonne s’émut, et toutes les diableries des chapeliers, dévoilées sans doute par un faux compagnon, durent cesser à peine de punition exemplaire.

(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1880)

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Hommage aux maîtres-Brodeurs

Posté par francesca7 le 12 juillet 2014

 

Il n’est peut-être pas de métier dont l’histoire, en Occident surtout, ait été plus intimement liée à celle de la peinture. Si la broderie est tombée en décadence de nos jours, et même dès la fin du seizième siècle, il ne faut pas oublier que, pendant longtemps, les peintres furent les auxiliaires des brodeurs : ceux-ci peignaient avec leurs aiguilles les compositions que les peintres avaient d’abord ébauchées au moyen de leurs pinceaux et dont ils avaient fait les cartons.

images (7)

C’était un métier difficile. « Dans tout le moyen âge, dit de Laborde, et jusqu’à la fin du seizième siècle, broder était un art, une branche sérieuse, estimable, de la peinture. L’aiguille, véritable pinceau, se promenait sur la toile et laissait derrière elle le fil teint en guise de couleur, produisant une peinture d’un ton soyeux et d’une touche ingénieuse. »

S’il faut en croire les chansons
de gestes, on faisait même des
portraits brodés :
… La mescine
Ouvroit ès cambre la roine
Un confanon avoec le roi,
U el paignoit et lui et soi,

dit le roman de Flore et Blanceflor. Dans plus d’un inventaire de trésor du moyen âge se trouvent mentionnés des portraits en broderie.

La broderie semble être toujours
demeurée le passe-temps des grandes :
Catherine de Médicis brodait, et Ronsard,
dans son ode à la reine de Navarre, lui dit,
en parlant de Minerve :
Elle addonoit son courage
A faire maint bel ouvrage
Dessur la toile, et encor
A joindre la soye et l’or.

Vous, d’un pareil exercice,
Mariez par artifice
Dessur la toile en maint trait
L’or et la soye en pourtrait.

Il est à peine utile de rappeler que la fameuse tapisserie de Bayeux, qui représente les hauts faits de Guillaume le Conquérant , passe pour être l’ouvrage de la reine Mathilde ; et, bien que le fait ne soit pas absolument prouvé, il n’y aurait pas lieu d’en être surpris.

Il serait trop long d’énumérer les spécimens de broderies qui sont parvenus jusqu’à nous. Citons en première ligne les ornements épiscopaux de Thomas Becket, conservés aujourd’hui à la cathédrale de Sens, et que la gravure a souvent reproduits ; mentionnons encore les ornements de la chapelle de Charles le Téméraire, aujourd’hui à Berne.

Au dix-septième siècle, Alexandre Paynet, brodeur du roi Louis XIII, exécuta de magnifiques ornements que ce prince avait l’intention d’offrir au saint sépulcre de Jérusalem. Mais ce serait une grande entreprise que de vouloir indiquer tous les fragments d’étoffes brodées qui se trouvent encore aujourd’hui soit dans les trésors des églises, soit dans les bibliothèques, où souvent ils ont servi de couverture à des manuscrits.

La corporation des brodeurs et brodeuses reçut d’Etienne Boileau ses premiers statuts vers la fin du treizième siècle, en même temps que celle des « faiseuses d’aumosnières sarrazinoises », dont le métier ne différait qu’en ce qu’il s’appliquait à de plus petits objets. Dans ces statuts, on énumère les brodeurs et brodeuses qui se trouvaient alors à Paris, et il est à remarquer que plusieurs de ces dernières avaient pour maris des enlumineurs : on observe le même fait en 1316, date à laquelle la corporation eut de nouveaux statuts. Cette association d’enlumineurs et de brodeuses ne fut pas sans doute fortuite, et on peut croire que ces deux métiers ne pouvaient guère subsister l’un sans l’autre, le peintre créant les motifs que la brodeuse exécutait ensuite avec l’aiguille.

En Italie, de grands peintres ne dédaignèrent pas de faire des cartons pour des broderies : Antonio Pollajolo dessina pour Saint-Jean de Florence des ornements magnifiques, qui furent exécutés par des brodeuses ; bien d’autres s’associèrent à de semblables travaux.

Les règlements qui régissaient le métier des brodeurs à l’époque d’Etienne Boileau n’étaient pas fort nombreux ; ils concernaient les conditions d’apprentissage et la direction de la corporation par quatre prud’hommes ; quelques dispositions, enfin, déterminaient quand et comment on devait travailler : « Nuls ne nule ne pourra ouvrer ou dit mestier de nuiz fors tant come la lueur du jour durra tant seulement ; car l’œuvre fete de nuiz ne peut estre si bone ne si souffisante come l’œuvre fete de jour. »

L’apprentissage durait huit ans, et chaque maître ou maîtresse ne pouvait avoir qu’un apprenti ou une « apprentice » à la fois. Ce long apprentissage assurait la transmission d’ouvrier en ouvrier de tous les procédés de l’art. Les statuts des « faiseuses d’aumosnières sarrazinoises » étaient à peu près semblables.

Le métier se maintint très florissant jusqu’au dix-septième siècle ; puis vinrent plusieurs ordonnances qui défendirent l’abus des broderies et des ornements d’or dans le costume, et force fut aux brodeurs-chasubliers (c’est le nom que leur donnent les statuts de 1648) de se consacrer presque exclusivement à la confection des chasubles et des autres ornements religieux. A part ces travaux, on ne broda plus guère que des étoffes légères ; on employa plus rarement la soie et l’or.

Le nombre des maîtres fut limité à douze cents par les statuts de 1648 ; mais cette disposition ne fut jamais rigoureusement observée, bien que le nombre dût être forcément assez restreint, puisqu’on n’admettait à l’apprentissage que des fils de maître ou de compagnon et que chaque maître ne pouvait avoir qu’un apprenti. L’apprentissage durait six ans, et l’on n’était reçu maître qu’à condition d’ouvrir boutique et qu’après avoir été compagnon pendant trois ans. Le chef-d’œuvre, apprécié par les jurés visiteurs, était obligatoire ; seuls, les fils de maître étaient exempts de quelques-unes de ces formalités. On ne pouvait parvenir à la maîtrise avant l’âge de vingt ans.

Aucun maître ne pouvait s’associer avec un compagnon. Distingués en jeunes, modernes ou anciens, suivant qu’ils comptaient dix, vingt ou trente ans de réception, les maîtres devaient assister, au moins au nombre de trente, aux assemblées générales pour que les délibérations fussent valables.

Dans leurs broderies, les ouvriers du dix-septième et du dix-huitième siècle, cherchaient surtout à imiter les dentelles les plus renommées, telles que le point de Hongrie et la dentelle de Saxe. Exécutée tantôt à la main, tantôt au métier, la première, d’une exécution plus longue et plus difficile, fut toujours préférée.

images (8)Voici les termes qui, au dix-huitième siècle, désignaient les genres de broderie les plus usités :

 broderie « à deux endroits » ou broderie « passée », travail qui produisait un dessin exactement semblable sur les deux faces de l’étoffe ;  broderie « appliquée », exécutée sur de la grosse toile, que l’on découpait ensuite pour la coudre sur une autre étoffe ;  broderie « en couchure » ou broderie d’or et d’argent : les mêmes matières servaient aussi à la broderie « en guipure » ; mais, pour exécuter celle-ci, on commençait par dessiner sur l’étoffe même, puis on découpait du vélin en suivant les formes du dessin, et l’on cousait ensuite par-dessus l’or avec de la soie.  broderie « plate », garnie de paillettes, et broderie en chenilles de soie, usitée surtout pour les ornements sacerdotaux.

Tels étaient les principaux genres de broderies que l’on exécutait lors de la suppression de la corporation. Si, au point de vue des procédés et de l’habileté de la main-d’œuvre, les brodeurs avaient fait des progrès, un examen même peu attentif de leurs productions montre dans quel état d’infériorité ils se trouvaient vis-à-vis de leurs prédécesseurs : la broderie n’était plus un art, mais un métier.

(D’après un article paru au XIXe siècle)

 

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Adieu du Barbier

Posté par francesca7 le 12 juillet 2014

 

 
téléchargement (2)Pasquier dit : « Je ne puis remarquer, pour chose très vraie, que, de toute ancienneté, il y a eu deux ambitions qui ont couru, l’une dans l’âme du chirurgien, afin que sa compagnie fût incorporée à l’université, et l’autre dans celle des barbiers, que sa confrérie fit part dans celle des chirurgiens »

Autrefois l’office du barbier était d’un ordre relevé. Qu’est-il besoin de citer le barbier du bon roi saint Louis, Olivier le Daim, compère de Louis XI, et le barbier de Westphalie, Slaghoek, qui fut ministre de Christian II, roi de Danemark et de Suède ?

En 1301, les barbiers faisaient la barbe, saignaient les gens et distribuaient emplâtres, cataplasmes, etc. Or, il advint qu’un jour de ladite année, il y eut grande rumeur à la confrérie des chirurgiens, et vives plaintes de ce que les barbiers purgeant, saignant et curant généralement toutes sortes de plaies et apostumes, enlevaient toutes leurs pratiques aux susdits chirurgiens, en sorte que le métier de chirurgie n’était plus tenable. On délibéra et on prit parti. Furent assignés, pour comparaître par devant le prévôt de Paris, les vingt-six barbiers de ladite ville. On obtint arrêt contre eux, et force leur fut d’abandonner la lancette et de s’en tenir au rasoir et au plat à barbe.

Comment alors les barbiers se relevèrent-ils de ce coup terrible ? Nous lisons dans une ordonnance du roi Jean, au sujet de la peste, « que la faculté de médecine députera quatre médecins docteurs en icelle, tant en théorie que pratique, pour visiter, médicamenter les malades de la peste : pour ce faire, auront chacun 300 livres parisis pour cette présente année ; le collège des chirurgiens députera deux de ses membres, et ils auront chacun 120 livres parisis ; la congrégation et assemblée des barbiers députera six membres, et ils auront chacun 80 livres parisis. »

Ainsi c’est l’autorité qui recourt d’elle-même au barbier. De plus, comme il est assez naturel de mesurer l’estime qu’on fait des gens par l’argent dont on paie leurs services, nous voyons qu’il y avait une bien plus grande distance entre les médecins et les chirurgiens, qu’entre ces derniers et les barbiers.

Néanmoins, jusque là les barbiers restaient exposés aux effets de la jalousie des chirurgiens et à la malveillance du prévôt de Paris, lorsqu’en 1372 intervint une ordonnance du roi Charles V, qui constitua enfin la confrérie des barbiers dans la ville de Paris. A dater de cette époque jusqu’à Louis XI, nous pouvons compter une vingtaine de lettres, ordonnances, concessions, chartes des rois de France, sur la confrérie des barbiers ; mais ce n’en est pas moins Charles V qui est son véritable législateur.

Sous le règne de ce prince, ils étaient à Paris au nombre de quarante. Une première ordonnance leur accorda le privilège de ne point faire le guet, « parce qu’ils exercent la chirurgie et qu’ils ont besoin d’être présents quand les pauvres gens viennent les chercher. »

Dans une autre ordonnance, le roi s’exprime en ces termes : « Savoir faisons à tous présens et avenir, que nous avons déclaré et ordonné, et par la teneur de ces présentes, déclarons et ordonnons que lesdits barbiers et tous leurs successeurs barbiers et chacun d’eux pourront dorénavant bailler, administrer à tous nos sujets emplâtres, onguens et autres médecins convenables et nécessaires pour curer et guérir toutes manières de clous, bosses, apostumes et toutes plaies ouvertes, sans qu’ils soient et puissent être molestés, troublés et empêchés en cette partie par les chirurgiens et maîtres jurés. »

Bientôt après, les barbiers de Paris reçurent la charte de leur confrérie, qui fut constituée sous la garde du premier barbier, valet de chambre du roi. Elle portait :

« Le premier barbier et valet de chambre du roi, est garde et juge du métier des barbiers de la ville de Paris, et il a droit de se choisir un lieutenant.

« Nul ne peut exercer le métier de barbier, à Paris, s’il n’a été examiné par le maître et garde du métier, et quatre jurés.

« Les barbiers qui seront diffamés pour cause de débauche, ne pourront exercer leur métier ; leurs instruments et outils seront confisqués, moitié au profit du roi, moitié au profit du maître du métier.

« Les barbiers ne pourront exercer leur métier sur les ladres.

« Les barbiers ne peuvent, les jours de grande fête, exercer leur métier, si ce n’est pour saigner, purger ou peigner ; ils ne peuvent, les mêmes jours, suspendre leurs bassins ou enseignes, sous peine de cinq sols d’amende, dont deux pour le roi, deux pour le maître du métier, et un pour le garde.

« Si les barbiers refusent d’obéir au maître, au lieutenant ou aux jurés du métier, le prévôt de Paris doit les y contraindre.

« Le maître, le lieutenant et les jurés du métier auront la connaissance de ce qui les regarde.

« Les barbiers assignés par le maître ou son lieutenant, seront tenus de comparaître devant eux sous peine d’une amende de six deniers. L’appel des jugements du maître et des jurés est porté devant le prévôt de Paris.

« Les barbiers ne peuvent s’assembler sans permission. »

Telle est la charte qui régissait les barbiers de Paris, et dont les principaux articles furent bientôt octroyés aux barbiers de plusieurs villes du royaume.

Cette charte, concédée par Charles V, fut ratifiée par son successeur, qui y ajouta un article par lequel il permet aux barbiers de faire une bannière sur laquelle une image de la vierge sainte Catherine soit représentée dans la roue des rasoirs semée de fleurs de lys, et de porter ladite bannière aux jours de fêtes. Il leur recommande aussi de saigner par la bonne lune, selon les préceptes de l’école de Salerne.

Henri VI, roi d’Angleterre, soi-disant roi de France, s’occupa aussi des barbiers : ce fut pour confirmer les lettres des ses prédécesseurs.

Mais ce qui n’avait été jusque là que partiel et local se généralisa sous Charles VII, et s’étendit à toute la France. C’est alors que le premier barbier du roi fut déclaré maître et garde de tout le métier de la barberie, et qu’il eut pouvoir de distribuer ses lieutenants dans toutes les villes du royaume.

Arrivés à ce degré de crédit, il semble que les barbiers eussent dû être contents et exercer en paix leur métier par toute la France ; mais arrivés là, ils visèrent plus haut ; ils voulurent marcher de pair avec les chirurgiens de la confrérie de saint Côme, et même s’incorporer à eux. Ils furent favorisés dans cette prétention par la faculté de médecine, qui espérait ainsi abaisser encore davantage au-dessous d’elle la confrérie des chirurgiens. Pendant la ligue, ce temps de démocratie, les barbiers, plus rapprochés du peuple, furent sur le point de l’emporter avec son appui ; mais au retour de la paix il y eut réaction contre eux, et leur existence fut menacée.

téléchargement (3)En 1613, époque de minorité, par tant de troubles, ils reprennent leurs prétentions. Ils parviennent même à surprendre des lettres patentes d’union avec la confrérie de saint Côme : déjà ils triomphaient ; un Te Deum est chanté ; ils prennent la qualité de chirurgiens sans plus y ajouter celle de barbiers ; ils mêlent à leur enseigne des boîtes et des bassins, quittent l’église de Sépulcre, retraite ancienne de leur confrérie, et vont s’introduire dans celle de saint-Côme ; aux fêtes de ce saint, ils veulent porter le bonnet carré et la robe longue, et marcher parmi les chirurgiens ; mais on plaide. Ils perdent leur procès et se voient obligés de conserver leur église du Sépulcre, où ils restèrent chirurgiens barbiers comme devant, jusqu’à l’époque où la Révolution française abolit les confréries et mêla leur ruine à tant d’autres.

 

(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1835)

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L’Inquisition pour punir l’Hérésie du Moyen Age

Posté par francesca7 le 11 juillet 2014

 

inquisition-feuLe suspect peut se reconnaître coupable. C’est l’aveu qui règle tout. S’il n’avoue pas, il peut être reconnu coupable par preuve testimoniale. L’inquisiteur accepte les témoignages d’infâmes : voleurs, assassins, prostituées, ex­communiés. Ils sont valables. Mais les noms de ces témoins sont tenus secrets : le suspect, déjà inculpé, peut-être, ne sait pas qui l’accuse.

L’inquisiteur est libre, pour obtenir l’aveu, d’employer le système de contrainte qui lui plaît. La chose la plus simple et qui donne souvent — pas toujours cependant — de bons résultats à Bernard Gui, est de consigner le suspect, des jours durant à la porte de l’inquisiteur. La honte, la crainte des quolibets du public poussent l’homme aux aveux pour en finir.

Puis il y a la détention qui, prolongée, « donne l’intelligence ». Entendez : qui fait comprendre l’intérêt qu’on peut avoir à dire la vérité. On la combine avec le jeûne. Le séjour dans la nuit, l’humidité de cachots presque toujours affreux — dans certains, l’homme ne peut s’étendre ; dans d’autres, en forme d’oeuf, il ne peut pas se tenir debout —, la présence des rats qui attaquent le malheureux incapable de se défendre, avec entraves aux poignets, chaînes aux chevilles, tout pousse le détenu à tenter de se libérer par l’aveu exigé.

S’il ne cède pas, l’inquisiteur emploie la torture à proprement parler, le feu, la corde (l’estrapade), l’eau, sous la seule réserve que l’inculpé ne doit être ni mutilé, ni mis en danger de mort. Cependant, les registres ne mentionnent jamais son application. C’est qu’au sortir des mains des tourmenteurs, le patient est interrogé à nouveau, et soi-disant librement, pour qu’il confirme ses aveux.

Clément V, alerté par les plaintes contre les excès de la torture — l’inquisiteur voulait à tout prix savoir, et le plus souvent, créait le crime par son obstination imbécile — essaya d’imposer la règle selon laquelle la mise à la question, ainsi que la surveillance des prisons appartiendraient conjointement aux évêques et aux inquisiteurs. Mais Bernard Gui, entre autres — et l’on peut croire que la réaction fut à peu près générale — cria, protesta. Et ses protestations n’ayant pas eu d’effet, il s’entendit avec les évêques, plus ou moins dominés par lui et qui lui déléguèrent leurs pouvoirs.

La preuve du crime d’hérésie était donc établie soit par l’aveu fait de bonne volonté, soit par la concordance d’au moins deux témoignages, soit par la contrainte (prison, torture) qui entraînait elle-même l’aveu plus ou moins forcé. Il arrivait parfois que l’inquisiteur utilisât, pour saisir la vérité, une méthode qui remontait aux temps barbares et qui revenait à un jugement de Dieu. C’était une épreuve par l’eau froide ou chaude, par le fer chaud, etc., une ordalie. Quand l’inquisiteur proposait l’épreuve et que le suspect la refusait, il était considéré comme coupable.

Une des épreuves les plus courantes était celle de l’eau froide. L’homme était ficelé par une corde qui le tenait plié en deux, les mains sur les genoux ou attachées aux pieds. Tout mouvement était impossible. Alors on le déposait dans un bassin assez profond. S’il allait au fond, il était innocent, s’il surnageait, il était coupable. De fait, tout dépendait de la manière de respirer. Un père, accusé d’hérésie, fit faire l’expérience préalablement par ses sept fils et l’un d’eux qui l’avait réussie en privé subit ensuite l’épreuve publiquement à la place de son père, et l’innocenta. Il y avait l’épreuve de l’eau chaude : il fallait prendre, sans se brûler, une pierre dans une chaudière pleine d’eau bouillante. L’épreuve des charbons ardents : il fallait marcher, sans se brûler, sur des charbons ardents ; ou encore, sur un soc de charrue chauffé. Dès son premier contact avec l’inquisiteur, le coupable s’est trouvé devant une alternative : abjurer ses erreurs ou y persister. La sentence va dépendre de l’attitude qu’il a prise.

Elle est formulée après délibération d’un conseil composé de religieux, de clercs séculiers parfois, de prudhommes et de jurisconsultes. En théorie, donc, coopération de l’ordinaire et même d’éléments laïques avec l’inquisiteur, mais c’est l’Inquisition qui a mené l’instruction, établi le réquisitoire et qui préside. Ses propositions ne peuvent guère être rejetées.

La sentence arrêtée, le tribunal cite l’accusé (lequel est en prison) pour la séance publique, tout jusque-là s’étant déroulé dans le secret. A cette séance assistent les officiers royaux, les premiers magistrats de la ville, le clergé, le peuple. Cérémonie destinée à frapper l’imagination des foules et à la fin de laquelle le condamné est remis au bras séculier qui l’exécute par le moyen habituel aux procès d’hérésie : le bûcher.

Les sentences étaient toujours révisables, sauf celle qui entraînait la mort et qui impliquait que l’accusé avait persisté dans l’hérésie, refusé de se réconcilier. Dans ce cas, l’inquisiteur l’abandonnait à la justice du roi. Si, sur le lieu du supplice, l’homme se repentait et reniait ses erreurs, c’est-à-dire avouait à nouveau, revenait sur ses dénégations, il était par la justice du roi, rendu à l’inquisiteur.

inquisition-hypocrisie1Mais cette conversion in extremis pouvait paraître suspecte. L’inquisiteur interrogeait donc de nouveau le coupable. Il lui fallait non seulement l’abjuration, mais que l’homme donnât des gages, des noms, dénonçât, s’engageât à «persécuter» ses frères. Après cela, c’était la prison perpétuelle. Si l’inquisiteur jugeait l’homme insincère, il pouvait le renvoyer au bras séculier.

En tout cas, dans la pratique, le juge d’Inquisition faisait exactement ce qu’il voulait. Souvent, d’ailleurs, par d’adroites clémences, il obtenait des renseignements, élargissait son action, multipliait ses prises. Mais pour l’opiniâtre ou le relaps, il était tenu par des règlements stricts. Il ne pouvait que l’abandonner au bras séculier, en priant officiellement celui-ci — et c’est la grande hypocrisie de l’Inquisition — de lui épargner la mort et la mutilation. Cette formule officielle était la sauvegarde de l’inquisiteur qui ne pouvait participer à une sentence capitale sous peine d’excommunication, mais elle n’engageait point le bras séculier qui, s’il n’avait pas livré au feu l’impénitent et le relaps, aurait été excommunié lui-même.

Le relaps repenti était étranglé avant que ne le touchassent les flammes et, mieux encore, admis à recevoir les sacrements avant cet étran­glement. C’était tout ce que pouvaient obtenir ces convertis de la dernière heure, déjà retombés une fois dans l’hérésie. Le salut éternel, en somme. L’inquisiteur estimait que c’était l’essentiel.

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Une vie de Moine

Posté par francesca7 le 11 juillet 2014

moine-jour-maigre1Si le repos pris dans les dortoirs communs semble restreint, que dire de la nourriture? Un seul repas par jour l’hiver, deux l’été, le jeûne étant de mise pendant le Carême et l’Avent. ainsi que les lundis, mercredis et vendredis. Ces jours-là. les portions sont réduites de moitié. Les repas sont à base de légumes secs ou frais, de poisson. d’oeufs, de fromage, de pain et de vin. La viande n’est autorisée que pour les malades. d’où l’intérêt manifeste de certains pour l’infirmerie.

Cette vie ascétique et contemplative est entrecoupée d’activités nécessaires au fonctionnement de la communauté, même si les moines ne travaillent pas au sens productif où nous l’entendons aujourd’hui. Ce travail là vient du mot latin tripalium supplice du pal alors que celui des moines vient de labor qui signifie travail sur soi. Orare et laborare, la devise de Saint-Benoît, signifie prier et se construire.

Il y a fort à faire dans une abbaye qui construit de manière quasi ininterrompue et qui reçoit pèlerins. moines érudits, visiteurs ecclésiastiques et aristocratiques, voire royaux. L’abbé choisit régulièrement parmi les religieux ceux qui vont devenir pour un temps limité des frères officiers.

Le chantre s’occupe du déroulement des cérémonies, enseigne le chant aux enfants que leurs parents nobles ont donné» à Dieu et aux novices (qui entrent au monastère à l’âge de 17 ans). Il a aussi en charge tout ce qui touche aux livres, y compris l’approvisionnement en plumes d’oie, parchemins en peau de mouton, cornes de bovidé servant d’encrier… 

Le chapelain assiste l’abbé dans les tâches administratives. Le cellérier fait office d’intendant pour le boire et le manger, voire de gestionnaire de tous les biens matériels, terres comprises. Le camérier s’occupe des vêtements et de la literie ainsi que des ustensiles nécessaires au mandatum (lavement de pieds rituel pris en communauté le samedi soir). La hôtelier accueille les visiteurs de marque et les pèlerins à cheval. alors que l’aumônier se charge des pèlerins pauvres qui vont à pied. Ces charges (officia) dispensent souvent d’assister aux offices. Et les officiers gèrent un budget propre, prélevé sur les offrandes des pèlerins ou les bénéfices de l’abbaye. L’exercice de ces fonctions ne doit toutefois pas être source d’oisiveté et d’enrichissement personnel car, dit clairement la Règle. « personne n’aura quelque chose à soi, rien, absolument rien: ni livre. ni cahier, ni crayon. rien du tout».

Pour toutes les autres tâches matérielles (cuisine. entretien, services de l’hôtellerie. etc.). l’abbaye emploie des serviteurs laïques en nombre peut-être égal à celui des moines. Ces derniers. en raison même de la configuration particulière du Rocher, n’ont ni potager ni verger à entretenir. En revanche, comme ailleurs, certains moines se consacrent à la copie de manuscrits, activité noble qui revêt une importance toute particulière. Les livres sont en effet consub­stantiels au monachisme bénédictin. Ils servent aux offices, aux lectures édifiantes lors des repas au réfectoire, aux leçons des novices et des enfants… On visite aujourd’hui une salle de la Merveille nom­mée scriptorium, mais en réalité, à l’époque roma­ne, âge d’or des manuscrits montois. il n’y a pas de bibliothèque proprement dite, Les livres sont conser­vés à plat, fermés par des chaînes et disposés dans les lieux où ils sont utilisés (églises, réfectoire. cloître…). Ils sont vraisemblablement copiés dans un endroit où le moine trouve chaleur et lumière. 

Les bénédictins qui se sont retirés du monde n’en voyagent pas moins pour acquérir de nouveaux livres et surtout pour administrer les prieurés dont ils tirent profit. Les retraites dans ces monastères dirigés par des prieurs et dépendant de l’abbaye, non soumis à la rude discipline du monastère, semblent être par­ticulièrement appréciées. Mais c’est surtout l’abbé. élu par le couvent, (lui communique avec le monde extérieur.

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Le corps de la femme au Moyen Âge

Posté par francesca7 le 11 juillet 2014

 

 

téléchargement (1)Le corps est une donnée capitale, que ce soit pour nous, à l’heure d’aujourd’hui, mais aussi dans l’histoire : il permet de comprendre certains comportements humains, et de les expliquer. Le corps féminin est d’autant plus compliqué à aborder qu’il répond à un manque de sources caractérisé, ou plutôt à des discours qui sont avant toute chose le fait d’hommes eux-mêmes. Dans le cadre de cet article, il s’agit d’essayer de dresser un tableau d’ensemble – et quelque peu généraliste – de la conception du corps féminin au Moyen Âge. 

Le discours théorique et savant sur le corps de la femme au Moyen Âge puise dans deux traditions. Dans les Ecritures, qui vont permettre de construire un discours plutôt religieux, mais aussi dans la pratique de la médecine, d’inspiration antique et  arabe – à partir des années 1100 et du XII è siècle -, qui met au point véritablement une conception particulière du corps de la femme, à la fois axée sur une forme de praxis et de poiesis, d’action et de production, au sens aristotélicien du terme. 

Ces deux courants vont converger pour d’une part lire le corps de la femme selon le référent du corps masculin, et d’autre part pour poser le principe d’une subordination, d’une incomplétude, d’une imperfection du corps féminin par rapport au corps masculin. 

A la source : l’imperfection du corps féminin dans les Ecritures

Deux textes fondateurs existent dès les origines, qui constituent véritablement deux référents majeurs qui animent le discours médiéval concernant les Ecritures : la Genèse, tirée de l’Ancien Testament, ainsi que la première exégèse chrétienne faite sur la Genèse par Saint Paul. Dans un premier temps, il s’agit de s’intéresser au discours proposé par l’Ancien Testament sur la femme, qui perdure jusqu’à Saint Paul de Tarse, au Ier siècle de notre ère, et bien au-delà encore. 

Dans le vocabulaire même, on peut déceler une dépendance évidente de la femme, puisqu’elle a « été prise de l’homme » : d’abord parce qu’elle vient de sa côte, du « côté » d’Adam, mais surtout parce qu’elle a été façonnée à partir d’un morceau de l’homme. De plus, le latin qualifie la femme de « virago », alors que l’homme est « vir » : l’origine étymologique même du terme « virago » vient de son référent masculin. En réalité, la femme a été créée selon l’étalon masculin, sans jeu de mot ; cette extraction suppose une subordination, puisqu’Adam demande une aide, se sentant seul, ayant besoin d’une « auxiliaire ». 

Par exemple, l’iconographie médiévale fait d’Adam celui qui accouche d’Eve, qui sort par son flanc. La perfection de nature, selon les médiévaux, est scellée par l’articulation que les théologiens font entre les deux récits de création, destinés à n’en constituer qu’un seul. Cette particularité finit par conduire à une forme d’incomplétude de nature de la femme, d’une imperfection de son anatomie. 

La femme est une « image d’image », puisqu’elle a été créée à partir de l’homme, qui lui-même a été fait à l’image de Dieu. Par rapport au sens possible du premier récit, on assiste à un véritable déclassement ontologique, qui porte sur l’essence féminine, sur la nature de la femme. Ici, les choses sont de suite beaucoup plus tragiques concernant le sort de la femme, puisqu’il ne s’agit plus simplement d’une quelconque subordination hiérarchique vis-à-vis de l’homme, mais plutôt d’un éloignement caractérisé de la nature et de l’essence féminines de la figure de Dieu : l’on rentre dans un discours de nature, qui fige la nature féminine comme étant plus éloignée de Dieu – dans sa création – que l’homme. 

Saint Paul de Tarse et le corps féminin

Les Epîtres de Saint Paul de Tarse sont antérieurs aux Evangiles, et sont les textes les plus précoces que les historiens possèdent en termes de théologie. Saint Paul fait du couple homme-femme la base de toute la cellule chrétienne : tous deux viennent de Dieu, et sont complémentaires, à la fois dans leur volonté et dans leur(s) action(s). Par exemple, Paul rappelle régulièrement les obligations que le mari a envers sa femme ; il y a une réciprocité – qui ne veut toutefois pas dire égalité ! Ici, il faut être très prudent : Saint Paul s’inspire directement de l’Ancien Testament ; il ne faut pas faire de lui un des précurseurs de l’égalité entre les sexes. En réalité, la relation est nettement dissymétrique, est directement issue de son interprétation et de sa lecture de la Genèse. Même si les hommes doivent aimer leurs femmes – autant qu’ils s’aiment eux-mêmes, cependant – étant des images de Dieu, l’épouse est et reste la « chose » de l’époux. 

Saint Paul accentue le principe de subordination sociale de la femme, construite à partir et sur le récit de la Genèse – tout cela, bien entendu, dans un discours extrêmement péjoratif vis-à-vis du corps féminin. Saint Paul cherche constamment à faire le lien entre la création et le péché originel, et construit la responsabilité d’Eve dans le péché originel en la raccordant au fait qu’elle soit d’une nature dérivée de celle d’Adam. Elle fut séduite en premier parce qu’elle fut d’une nature seconde par rapport à Adam ; Saint Paul est le premier à faire cette jonction entre la responsabilité de la femme dans l’histoire du péché originel avec un discours sur la nature féminine. Saint Paul, par un génie absolu, part d’une infériorité patente de la femme pour la retransposer sur le récit du péché originel. 

Le discours médical sur la femme au Moyen Âge

Tout le Haut Moyen Âge fonctionne sur la tradition du galénisme, sur l’héritage du corpus de Galien (qui est lui-même tiré du corpus d’Hippocrate), que l’on peut toutefois qualifier de figé. Cette médecine galénique est prolongée à partir du XI è siècle par les premières traductions venant de l’arabe, et surtout par celles d’Avicenne (Cf. le Canon d’Avicenne). Au XIII è siècle, par exemple, le De animalibus d’Aristote est traduit. 

Ces traductions galéniques et aristotéliciennes ont une lecture très mécanique du corps, voire même

« hydraulique » : les dynamismes corporels reposent sur la théorie des humeurs et sur les « souffles », les « pneuma », qui font circuler les humeurs à l’intérieur du corps et causent les équilibres mais aussi les déséquilibres. Il s’agit véritablement pour eux d’un « corps machine », qui fonctionne comme un mécanisme. 

Dans cette lecture tout à fait particulière, la femme est perçue comme un « homme en creux », parce que le rapport masculin-féminin est construit dans un réseau d’analogies. Par ailleurs, ceci est un des grands principes de la médecine galénique, dans les rapports entre le microcosme et le macrocosme, entre l’homme et l’Univers, où l’analogie est omniprésente. Nous sommes ici dans un système d’imbrications et de mise en symétrie des organes. Le vagin est par exemple considéré comme un pénis inversé ; le clitoris est comparé au prépuce ; les ovaires aux testicules ; la femme aurait aussi une émission de sperme ; etc.

téléchargement (2)Un autre principe médical sur le corps féminin existe : il s’agit de celui de l’instabilité des organes féminins. La matrice, notamment, n’est pas fixée dans le corps. Suivant son positionnement dans le corps, elle peut avoir une influence sur la santé de la femme, sur ses humeurs au quotidien, sur son caractère, etc. Il ne s’agit ni plus ni moins que la base médicale de l’hystérie, qui a commencé par l’idée de « l’utérus baladeur » ! En réalité, le centre de gravité de la femme est déterminé par rapport à la sexualité. 

Dans la pratique médicale, comme nous pouvons l’observer dans les sources, on constate que les médecins ne traitent pas différemment le corps féminin du corps masculin. Néanmoins, le discours médical pose une infériorité et une imperfection du corps féminin vis-à-vis de celui de l’homme, qui se confirme à la fois dans les principes posés par l’Ancien Testament, et dans le laïus de Saint Paul de Tarse.

 

Pistes bibliographiques :

J. LE GOFF et N. TRUONG, Une Histoire du corps au Moyen Âge, Paris, Liana Levi, 2003.

J.-C. SCHMITT, Le Corps, les rites, les rêves, le temps. Essais d’anthropologie médiévale, Paris, Gallimard, 2001.

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