Les vins d’Ardèche
Posté par francesca7 le 30 juillet 2014
Blancs, rosés ou rouges, les vins de pays des coteaux de l’Ardèche sont élaborés à partir d’une mosaïque de vignes qui autorise une gamme étendue de cépages. Les blancs sont plutôt secs et accompagnent bien les plats de poissons ou se servent à l’apéritif, comme les rosés. Volontiers corsés et épicés, les rouges se lient sans façon avec les plats de viande rouge et le gibier.
Derniers-nés, les côtes-du-vivarais , devenus AOC en 1999, sont le signe de l’émergence d’une grande région viticole en Ardèche méridionale. Ces vins, gourmands et rocailleux, associent le grenache du sud à la syrah du nord et expriment leur terroir par des vins rouges aux arômes de fruits noirs et d’épices, et des tanins plutôt robustes. Cas à part, le chatus, typiquement ardéchois, est produit à partir d’un cépage ancestral. Très tannique, il convient aux plats riches.
La vigne existe en Ardèche depuis la fin du Tertiaire y est peut-être indigène, puisque ses feuilles fossilisées dans des dépôts de diatomées ont été trouvées dans des couches du Pliocène aux environs de Privas. Elles proviennent d’une vigne identifiée comme vitis previnifera Sap.. Selon Louis Levadoux, ce type de vigne marque le passage entre les vignes asiatiques et la vigne européenne apte à faire du vin.
Sous l’Antiquité, et en particulier au cours de la colonisation romaine, la vigne fut prospère comme le prouve le nom de Valvignères. Sa plus ancienne graphie est in Vallevinaria (attesté en 892), un toponyme d’origine latine signifiant la vallée productrice de vins. Et dans son Histoire naturelle, Pline l’Ancien relate l’existence d’un cépage sélectionné par les Helviens « A Alba Helviorum, dans la province de Narbonnaise, a été inventée une vigne perdant sa fleur en un jour et par cela très robuste. ».
Au xviie siècle, Olivier de Serres, apprécie les vins d’Ardèche « tant précieux et délicats qu’il n’est point besoin d’en aller chercher ailleurs! ».
En savoir plus sur la conduite du vignoble et le travail du vin selon Olivier de Serres.
Au début du xxe siècle, le vignoble s’étend sur plus de 25 000 hectares et les vignerons se regroupent en caves coopératives qui, un siècle plus tard, vinifient près de 90 % de la récolte. Au cours de ce siècle, le vignoble ardéchois a fortement évolué. Des hybrides ont été plantés pour reconstituer le vignoble après le phylloxéra.
Jusqu’aux années 1950, dans le sud du département, la production vinicole était à 99,5 % composée de vins ordinaires. Le travail de la vigne en était facilité car les cépages hybrides résistaient à la maladie (donc peu de traitements) et au gel. C’est ce breuvage que découvrit Jean Ferrat quand il s’installa en Ardèche et qui était déjà en voie de disparition :
Le vin ne sera plus tiré
C’était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
À ne plus que savoir en faire
S’il ne vous tournait pas la tête.
Car le pari de la qualité avait été lancé afin d’en finir avec la vente en vrac et se diriger vers la vente en bouteilles sur le lieu de production par les vignerons eux-mêmes. La reconversion du vignoble devint une nécessité et fut entreprise au cours des années 1970. Les hybrides furent arrachés et on replanta des cépages nobles tel que grenache, cinsault, syrah, gamay, cabernet-sauvignon ou merlot. Les premiers débouchés commerciaux de ces vins furent liés au tourisme.
C’est dans ce cadre que, dans les Cévennes ardéchoises, a été redécouvert, au cours des années 1990, le chatus , un cépage autochtone, dont la culture avait été anéantie par le phylloxéra en 1880. Elle a été relancée avec succès.
Tout comme le tourisme, la viticulture ardéchoise est un des moteurs du développement économique du département. Par son importance, c’est la première production agricole départementale et le troisième vignoble de la région Rhône-Alpes.
Le vignoble exempt de cépages hybrides put, par le décret 68-807 du 13 septembre 1968 revendiquer le label Vin de Pays de l’Ardèche. Label qui, au 1er août 2009, a été reconnu comme indication géographique protégée au niveau européen. Ce logo IGP de l’Union européenne figure sur l’étiquetage lorsque la mention indication géographique protégée est remplacée par la mention traditionnelle Vin de Pays.
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