Les bastides
Posté par francesca7 le 30 juillet 2014
Ces villes neuves, bastidas en langue d’oc, plus ou moins fortifiées, se sont multipliées au 13 e s. pour connaître, au 14 e s., une évolution de leur système défensif.
Création
Les principaux fondateurs furent Alphonse de Poitiers (1249-1271), comte de Toulouse et frère de Saint Louis, et, à partir de 1272, les sénéchaux agissant pour le compte des rois de France, Philippe le Hardi et Philippe le Bel, ou sur ordre du roi d’Angleterre, Édouard I er Plantagenêt, duc d’Aquitaine.
Développement
La création des bastides répond à des besoins financiers et économiques ou à des préoccupations politiques et militaires.
Les fondateurs fixent sur les terres choisies des colons intéressés par les avantages d’un contrat : charte de franchise, garantie du droit d’asile, exemption du service militaire, droit à l’héritage… pour le prix d’une parcelle de terrain à bâtir et d’une autre à cultiver. La bastide est gérée par le bayle (bailli) qui représente le roi, rend la justice et perçoit les impôts, tandis que les consuls choisis par les habitants assurent l’administration. Les objectifs politiques et militaires apparaissent au lendemain de la croisade contre les albigeois, lors de la fondation d’une quarantaine de bastides à l’initiative du comte de Toulouse Raimond VII. La nouvelle rivalité franco-anglaise fait bientôt peser d’autres menaces sur la région. Ainsi s’échelonnent les bastides d’ Eymet ,Castillonnès et Villeréal le long du Dropt et celles de Villefranche-du-Périgord et Ste-Foy-la-Grande , à l’initiative d’Alphonse de Poitiers. Le roi d’Angleterre répond à ces constructions en créant Beaumont-du-Périgord (1272),Molières , Lalinde et Monpazier (1285), créations entre lesquelles s’intercale Domme (1281), due à Philippe le Hardi.
Urbanisme
Le plan des bastides se rapproche de l’échiquier carré ou rectangulaire (Ste-Foy-la-Grande, Monpazier), mais s’en éloigne souvent en raison de la nature du site, choisi pour ses possibilités de peuplement ou de défense (Domme). La bastide se développe parfois autour d’un élément préexistant : une église fortifiée comme à Beaumont ou un château.
Le plan de Monpazier est le plus caractéristique : un quadrilatère aux rues rectilignes se coupant à angle droit et ruelles (carreyrous) ; les façades latérales des maisons sont séparées par les andrones , interstices de 0,25 m environ qui formaient pare-feu et servaient d’égouts, voire de latrines. Au centre, une place carrée, entourée de galeries couvertes (cornières ou couverts), renferme une halle en bois utilisée pour le marché. L’église est située près de la place.
La plupart des bastides, dont le nom évoque parfois le fondateur (Villeréal = ville du roi), les privilèges (Villefranche), le rattachement à un château (Castelnau), ont perdu leur aspect primitif : les mieux conservées dans le Périgord et le Quercy sont Monpazier, Domme et Eymet.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.