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Histoire du département de la Saône-et-Loire

Posté par francesca7 le 21 juillet 2014

 

(Région Bourgogne)

200px-Clocher_de_clunyLes Éduens, puissante tribu de la Gaule centrale, occupaient, avant l’invasion romaine, la plus grande partie du territoire dont a été formé le département de Saône-et-Loire. C’est comme allié des Éduens, et appelé par eux, pour les aider dans une guerre qu’ils soutenaient contre les Séquanais, que César franchit les Alpes.

L’occupation romaine ne rencontra donc d’abord dans la contrée aucune résistance et n’y souleva aucune opposition. Bibracte (dont on crut jusqu’en 1851 qu’il s’agissait d’Autun), la vieille capitale du pays, fut adoptée par les soldats de César comme une seconde patrie ; mais cette union, qui reposait sur un malentendu, ne fut pas de longue durée ; lorsque les Éduens virent se changer en conquête définitive une occupation qu’ils n’avaient acceptée que comme un secours momentané, leur esprit national se réveilla et les sympathies anciennes firent bientôt place à une hostilité mal déguisée.

De leur côté, les conquérants, pour entraver l’organisation de la révolte, changèrent à diverses reprises les divisions administratives de la province. Une levée de boucliers répondit à ces mesures vexatoires ; les esclaves gladiateurs destinés aux cirques de Rome se réunirent sous un chef acclamé par eux, le vaillant Sacrovir ; la population presque entière se joignit à eux, et les Éduens tentèrent, mais trop tard, de réparer la faute qu’ils avaient commise en appelant l’étranger dans leur patrie. Cette tentative échoua comme celle de Vercingétorix dans l’Arvernie ; les dernières forces de la race celtique s’y épuisèrent, et la volonté des Éduens n’eut même plus à intervenir dans le choix des maîtres qui se disputèrent leur territoire.

Quand le colosse romain commença à vaciller sur ses bases, quand les possessions de l’empire énervé purent être attaquées impunément, la Saône fut franchie tour à tour par les hordes barbares qui, des rives du Rhin ou du sommet des Alpes, se ruaient dans les plaines de l’ouest et du midi.

Attila, avec ses Huns, passa comme une avalanche. Les lourds Bourguignons s’arrêtèrent au bord du fleuve, et jusqu’à la venue des Francs le pays fut possédé par deux maîtres à la fois, les Bourguignons et les Romains. Les nouvelles divisions territoriales qu’entraîna la conquête de Clovis, les partages de son héritage, plus tard la constitution des grands fiefs donnèrent naissance à un royaume, puis à un duché de Bourgogne, dont fit presque toujours partie le département de Saône-et-Loire, mais dont l’histoire trouvera sa place plus spéciale dans notre notice sur Dijon et la Côte-d’Or.

L’importance des villes détermina d’abord la division administrative du pays en pagi ou cantons, qui devinrent autant de comtés plus ou moins indépendants quand prévalut, sous la seconde race, l’organisation féodale dans la France entière, et ne furent réunis à la couronne que successivement et beaucoup plus tard. L’Autunois, le Mâconnais, le Châlonnais et le Charolais eurent donc chacun pendant longtemps une existence particulière, dont se compose l’ensemble des annales du département.

L’Autunois tira son nom de la ville d’Autun, autrefois Bibracte, l’ancienne capitale des Éduens. Cette tribu, par haine des Allobroges et des Arvernes, s’allia étroitement avec les Romains ; aussi eut-elle des citoyens admis dans le sénat avant toutes les autres peuplades gauloises.

La foi chrétienne fut apportée clans cette contrée dès le IIe siècle par saint Andoche, prêtre, et saint Thirse, diacre, qui, malgré la protection d’un riche habitant de Saulieu nommé Faustus, souffrirent le martyre à leur retour à Autun ; en même temps qu’un marchand du nom de Félix qui leur avait donné asile. Tetricus, général romain, s’étant fait reconnaître empereur, entraîna les Éduens dans son parti. Claude vint le combattre, ravagea les campagnes, incendia et pilla les villes.

Constance et Constantin réparèrent ces désastres ; le pays fut tranquille et prospère jusqu’à l’invasion des barbares. Les rapides progrès du christianisme dans l’Autunois et l’influence de l’évêque dans la capitale donnèrent de bonne heure une prépondérance marquée au pouvoir clérical. Sur quatre bailliages dont la province était composée, un seul, celui de Bourbon-Lancy devint une baronnie de quelque importance.

Le Mâconnais (pagus Matisconensis) des Éduens eut sous les Romains les mêmes destinées que l’Autunois. Sa position sur les bords de la Saône en faisait un centre d’approvisionnement ; on y fabriquait aussi des instruments de guerre. Sous la seconde race, le Mâconnais est possédé par des comtes qui rendent leurs domaines héréditaires, et arrivent par leurs alliances jusqu’a la couronne ducale de Bourgogne. C’était un comte du Mâconnais, cet Othon-Guillaume auquel le roi Robert fut obligé de disputer devant un concile et par les armes les deux Bourgognes et le comté de Nevers.

Sa descendance resta en possession du comté jusqu’en 1245, époque a laquelle il fut cédé à saint Louis par la comtesse Alix. A l’exception d’une courte période pendant laquelle Charles VII l’aliéna à Philippe le Bon, le Mâconnais est demeuré depuis annexé au domaine royal ; depuis saint Louis, il relevait du parlement de Paris, et les privilèges municipaux accordés par ce prince aux habitants des villes furent maintenus jusqu’à la Révolution de 1789.

Le pouvoir épiscopal profita moins encore de l’extinction des comtes du Mâconnais que de l’importance acquise par la puissante abbaye de Cluny. Le convent fournit un grand nombre de prélats au siège de Mâcon ; aussi fut-il occupé, le plus souvent, par des personnages d’un grand nom et d’une haute position dont l’influence fut souveraine sur les destinées de la province.

Le Châlonnais était aussi compris dans le pays des Éduens ; il en est question, ainsi que de sa capitale Cabillonum, Châlon ; dans César, Strabon et Ptolémée. C’était un poste important des légions romaines ; une large chaussée fut construite pour relier Autun à la Saône. La tradition populaire donne les environs de Châlon pour théâtre à l’apparition de la croix miraculeuse autour de laquelle Constantin put lire : « Tu vaincras par ce signe : » In hoc signo vinces.

Après avoir été traversé et ravagé par Attila, le Châlonnais devint le centre de la première monarchie burgonde. Châlon était la capitale du roi Gontran, et Clovis II y convoqua une assemblée nationale. La position du pays, qui le désigna dès les premières invasions comme le passage le plus favorable de l’est au centre de la France et du nord au midi, ne lui permit d’échapper à aucun des envahissements que nos pères eurent a subir. Après les Romains, les Germains, les Helvètes, les Huns et les Bourguignons, vinrent les Sarrasins, et après eux les Normands.

200px-Mont_beuvray4Jamais terre ne fut foulée par tant d’ennemis différents ; et comme si ce n’eût point encore été assez, après tant d’assauts, de devenir le théâtre des luttes entre les maisons de France et de Bourgogne, il fallut encore que le Châlonnais payât tribut aux guerres de religion et à toutes nos discordes civiles. Le premier comte héréditaire du Châlonnais fut Théodoric Ier ; c’est seulement en 1247 que, par suite d’échange, le comté échut à la maison de Bourgogne ; il y est resté jusqu la réunion du duché à la France.

Le premier apôtre du Châlonnais fut saint Marcel, prêtre attaché a saint Potin et venu de Lyon avec lui ; il souffrit le martyre en 161, sous le règne de Vérus. Pendant la période féodale, le pouvoir de l’évêque sur le Châlonnais fut plus nominal que réel ; les comtes se laissaient investir par eux de leur titre, mais sans renoncer a agir ensuite au gré de leur caprice ou selon leur intérêt ; les ducs de Bourgogne et les rois de France, trop haut placés pour recevoir l’investiture du comté des mains de l’évêque de Châlon, leur laissèrent en réalité un cercle d’action plus libre et moins restreint. Il est juste d’ajouter que le pays ne s’en trouva pas plus mal.

Les Ambarri et les Brannovii occupaient le Charolais et vivaient dans une étroite alliance avec les Éduens ; sous les Romains et les Bourguignons, leurs destinées furent communes. L’administration franque constitua le Charolais en comté, qui sous la première race dépendit du comté d’Autun, et de celui de Châlon sous la seconde.

Au XIIIe siècle, Hugues IV, duc de Bourgogne, ayant acquis le comté de Châlon et ses dépendances, le donna en apanage à son second fils Jean, qui épousa l’héritière de Bourbon. Une seule fille naquit de cette union : on la maria à Robert, comte de Clermont, fils de saint Louis ; ce prince et trois générations de ses descendants possédèrent donc le Charolais, mais comme fief relevant du duché de Bourgogne.

En 1390, Philippe le Hardi le racheta moyennant 60 000 francs d’or. Il demeura plus d’un siècle dans la maison ducale, et l’estime qu’elle faisait de cette possession est attestée par le titre de comte du Charolais que portaient ordinairement les fils aînés des ducs de Bourgogne. A la mort de Charles le Téméraire, en 1477, le Charolais fut compris dans les dépouilles de l’ennemi vaincu que Louis XI réunit a la France.

Ses successeurs, Charles VIII et Louis XII, restituèrent ce comté aux héritiers de Marie de Bourgogne ; il fut donc rendu, en 1493, à Philippe d’Autriche, père de Charles-Quint, et resta dans la maison d’Espagne jusqu’en 1684, mais cette fois comme fief de la couronne de France, à la charge de foi et hommage, et soumis à la juridiction française. Le prétexte dont on usa pour mettre fin à cet état de choses mérite d’être rapporté.

En dehors des grands événements qui décidèrent de ses destinées, les régions qui composent le département de Saône-et-Loire eurent leur part dans toutes les épreuves que traversa la France : sans avoir été marqué par des luttes aussi violentes que dans d’autres localités, l’établissement des communes l’agita au XIIIe siècle.

Au XIVe le pays fut décimé par la peste noire ; treize familles seulement survécurent à Verdun-en-Châlonnais. Ce fut ensuite l’invasion des Anglais sous la conduite du Prince Noir, et, quelques années plus tard, les brigandages des Écorcheurs. Du Guesclin, en 1366, les avait décidés à le suivre en Espagne dans l’espoir d’un riche butin ; mais ils revinrent quelques années après et ravagèrent tout le Mâconnais.

Nous les retrouvons, en 1438, en compagnie de la peste et de la famine, dévastant le Charolais et les environs de Paray-le-Monial, sous la conduite du fameux Antoine de Chabannes ; il fallut, pour en délivrer la contrée, que le comte de Fribourg, gouverneur de la Bourgogne, convoquât la noblesse à une sorte de croisade ; les prisonniers mêmes ne furent point épargnés.

La guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons, les luttes qui précédèrent la réunion du duché a la France eurent presque continuellement pour théâtre ces contrées douées d’une telle vitalité que quelques années de paix leur rendaient une prospérité relative.

Les discussions religieuses agitaient sourdement la France depuis plusieurs années, lorsque le massacre de Vassy fit éclater la guerre civile. La noblesse de Bourgogne était peu favorable aux protestants, mais ils avaient de nombreux adhérents dans les villes. En 1562, un fameux capitaine calviniste nommé Ponsenac parcourut la Bresse et le Mâconnais à la tête d’une troupe de six à sept mille hommes, saccageant, pillant, brûlant les couvents et les églises. Le capitaine d’Entraigues et deux de ses lieutenants, Jean-Jacques et Misery étaient maîtres d’une partie de la province, quand leur marche fut arrêtée par le maréchal de Tavannes. Quelques années plus tard, en 1567, 1570 et 1576, c’est contre les Suisses et les reîtres des Deux-Ponts qu’il faut se défendre ; ces derniers avaient traversé la Loire a Marcigny, au nombre de 25 000 environ.

L’anarchie régna en Bourgogne pendant tout le temps de la Ligue, et même après l’abjuration de Henri IV et la bataille de Fontaine-Française ; en 1593, un article du traité de Folembray accordait au duc de Mayenne la ville de Chalons comme place de sûreté.

Sous Louis XIII, la révolte de Gaston d’Orléans, frère du roi, appela les Impériaux en Bourgogne ; la courageuse et patriotique résistance des habitants fit obstacle aux funestes progrès de l’invasion, qui échoua définitivement devant l’héroïsme de Saint-Jean-de-Losne. Le pays se ressentit peu des agitations de la Fronde ; quelques communes seulement eurent à subir les exactions de soldats indisciplinés et d’une bande de rebelles qui ne compta jamais plus de 500 hommes et que commandait un aventurier du nom de Poussin de Longepierre.

Les règnes suivants ne furent signalés que par d’utiles travaux et de magnifiques améliorations (1789). Le grand Condé, ayant fait sa paix avec la cour de Saint-Germain, réclama du roi d’Espagne des sommes considérables, prix de ses services pendant la guerre contre la France ; pour rentrer dans cette créance, il saisit le Charolais : une procédure s’ensuivit comme s’il se fût agi de la dette d’un marchand, ou tout au moins d’une seigneurie ordinaire ; on plaida, et un arrêt intervint qui adjugea le comté à la maison de Condé. C’est seulement en 1761 qu’il fut racheté par Louis XIV et réuni au domaine royal.

En 1814, à la chute du premier Empire, le département fut traversé par les troupes autrichiennes. Châlon, qui n’avait qu’une garnison de 200 hommes, n’en résista pas moins au général Bubna, et l’ennemi ne s’en rendit maître qu’après un vif combat soutenu, le 4 février, parles habitants. Sa vengeance s’exerça sur Autun qui fut durement traitée, et sur le château de Martigny-sous-Saint-Symphorien qui fut incendié.

220px-Autun_porte_Saint-AndréEn 1870, la situation pouvait paraître plus périlleuse. Autun couvrant l’important établissement du Creusot, dont le matériel et les puissantes ressources devaient être un objectif pour les envahisseurs victorieux ; ils firent, en effet, dans les premiers jours de décembre, quelques démonstrations hostiles ; mais Garibaldi y avait alors son quartier général, où des forces imposantes avaient été réunies, pour appuyer les opérations de l’armée de l’Est, commandée par le général Bourbaki ; l’ennemi s’en tint donc à quelques reconnaissances autour de la ville, et prit sa direction vers le département de l’Yonne et la Loire. Les pertes éprouvées par le département montèrent seulement à 30 292 francs 27 centimes.

La Révolution de 1789, qui donna à la France unité et liberté, avait été accueillie par le département de Saône-et-Loire avec le plus grand enthousiasme. Les habitants sont restés fidèles au culte de leurs principes. En 1792, comme en 1814 et en 1870, la patrie menacée ne trouva dans aucune province de plus dévoués défenseurs. Le sentiment de la nationalité est aussi fortement empreint chez le citoyen des villes que dans la population des campagnes. Les développements de l’industrie et du commerce, le soin des intérêts privés n’ont altéré ni comprimé dans ce département les élans généreux, les aspirations enthousiastes qui caractérisent les fortes races et les grands peuples.

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Histoire du département de l’Ardèche

Posté par francesca7 le 21 juillet 2014

 

(Région Rhône-Alpes)

220px-01_Paysans_et_chaumière_en_ArdècheParmi les anciennes peuplades celtiques, celle des Helvii, ou Helviens, n’était ni la moins puissante ni la moins renommée. Au temps des Tarquins, ils portèrent, sous la conduite de Brennus, la terreur jusque dans Rome et finirent par s’en emparer. Plus tard, ils prirent part aux guerres des Allobroges et des Arvernes contre les Romains. On voyait encore au XIXe siècle à Désaignes les ruines d’un temple de Diane, qui paraît être un des deux temples élevés par Quintus Fabius Maximus en souvenir de sa victoire sur Bituitus, chef des Arvernes.

Cependant les Helviens ne furent assujettis à aucun tribut. Protégés par le Rhône et leurs montagnes, ils occupaient le territoire dont le département de l’Ardèche a été formé. Ils avaient pour cité Alba, aujourd’hui Aps ; mais, s’ils échappèrent au joug romain, ils ne surent pas se préserver des pièges de cette politique habile et prévoyante qui préludait à la conquête par des alliances, et, quand César parut dans les Gaules, il trouva dans les Helviens des auxiliaires.

C’est ainsi qu’ils s’unirent au conquérant marchant contre Vercingétorix. Ce fut à travers leur pays que le général romain conduisit son armée jusqu’aux frontières des Arvernes. Rome, pour prix de leur fidélité, leur accorda le droit latin. Compris sous Auguste dans la Gaule Narbonnaise, régis par des chefs qu’ils élisaient eux-mêmes, ils conservèrent leurs libertés et leurs lois. Alba, leur cité, joignit à son nom celui d’Augusta et devint une colonie florissante. Il y avait un temple de Jupiter et un collège de flamines. Une double vole romaine reliait l’Helvie au pays des Arvernes et à celui des Vellaviens. On en peut suivre encore les traces ; elle est comme dans le Vivarais sous le nom de chemin de César, la tradition voulant que ce soit par là que César ait passé pour pénétrer dans l’Arvernie.

Vers l’an 200, saint Janvier vint prêcher l’Évangile dans l’Helvie ; il y fonda l’église d’Alba Augusta ; mais cette ville ayant été plus tard détruite par les Vandales, Viviers devint le siège épiscopal et la capitale de l’Helvie, qui ne tarda pas à prendre le nom de Vivarais (Vivariensis pagus).

Après la conquête des Gaules par les Francs et les Burgondes, ce pays fit partie du royaume de Bourgogne ; mais il en fut détaché, en 924, pour passer le bas Vivarais, aux comtes de Toulouse, et le haut Vivarais aux comtes de Viennois et de Valentinois, Dans la -suite, à la faveur des guerres féodales, les évêques de Viviers, déjà riches et puissants, cherchèrent à s’en emparer. C’était le temps où, sous prétexte d’hérésie, l’Église déposait les princes et confisquait leurs biens à son profit. Raymond VI, comte de Toulouse, venait d’être excommunié et dépossédé par le pape Innocent III comme fauteur de l’hérésie albigeoise, et, dans le partage qui fut fait de ses États, l’évêque de Viviers, alors Bernon de Brabant, ne s’oublia point ; il s’adjugea par provision le pays de Largentière et les riches mines qui en dépendaient.

A la mort de Raymond VI, son fils et successeur Raymond VII essaya, mais en vain, de faire rentrer Largentière sous ses lois ; la spoliation était consommée (1215). Cependant, quoique souverain de fait du Vivarais, l’évêque de Viviers reconnaissait la suzeraineté des rois d’Arles et de la Bourgogne transjurane et des empereurs qui leur succédèrent. Prélat et prince de l’empire, il avait de grands privilèges ; mais les rois de France, jaloux d’étendre leur domination, travaillèrent à rendre ce pays dépendant de leur couronne. Philippe le Hardi, en 1271, réunit à son domaine le bas Vivarais. Philippe le Bel, en 1308, et plus tard Charles V achevèrent l’œuvre de leur prédécesseur, et tout le pays rentra sous l’administration d’un bailli royal du Vivarais et du Valentinois. A la vérité, les évêques de Viviers conservèrent le titre de comtes et de seigneurs de Viviers et de Largentière ; mais, au lieu de princes de l’empire, ils durent se résigner à n’être plus que princes de Donzère, un humble bourg qu’ils possédaient de l’autre côté du Rhône, dans le bas Dauphiné.

Cependant, à travers ses vicissitudes, le Vivarais avait su rester indépendant. Cet amour de la liberté, qui avait caractérisé leurs ancêtres et que Rome elle-même respecta, les montagnards helviens n’en avaient rien perdu durant les longues agitations qui suivirent la conquête, et le même esprit qui leur rit, sous les Romains, conserver leurs coutumes les porta sous le pouvoir royal à s’associer pour défendre leurs franchises.

De là l’origine des états particuliers du Vivarais, origine antérieure à l’établissement des états généraux du Languedoc. Deux ordres seulement les composaient, la noblesse et le tiers. L’évêque de Viviers y avait entrée comme baron, non en sa qualité d’évêque. Deux barons diocésains, ceux de Pradelles et de Lagorce, et les douze barons du Vivarais, ceux de Crussol, de Montlaur, de Lavoulte, de Tournon, de Largentière, de Boulogne, de Joyeuse, de Glialençon et La Tourrette, de Saint-Remèze, d’Annonay, d’Aubenas et de Vogué, y représentaient l’ordre de la noblesse ; treize consuls ou députés des villes et communautés composaient le tiers état. Les barons siégeaient alternativement et par tour aux états généraux du Languedoc ; mais ils n’assistaient pas toujours en personne aux états du Vivarais ; chacun d’eux y était représenté par un bailli.

Aucune preuve de noblesse n’était exigée ni pour les baillis ni pour les représentants. Ces états étaient présidés par le baron qui avait assisté dans l’année aux états généraux du Languedoc. Il n’y avait rien de fixe pour le lieu où devaient siéger les états ; le baron président ou son bailli subrogé les convoquait où bon lui semblait, et même dans sa propre maison. Comme seigneur de Viviers, l’évêque envoyait son bailli aux états. Celui-ci, qui était ordinairement un des vicaires généraux, y prenait rang et séance avant les baillis des barons. Le sénéchal du Vivarais ou son lieutenant et le premier consul de Viviers avaient entrée aux états en qualité de commissaires ordinaires. Telle était l’organisation des états du Vivarais, les seuls du royaume où l’ordre du clergé n’avait point de représentants.

A quelle époque eut lieu l’union de ces états à ceux du Languedoc ? C’est ce que rien ne nous apprend. Sans doute, le besoin de concerter des mesures générales pour arrêter les incursions des Anglais ou pour apaiser les troubles qui agitaient le pays dut contribuer à cette union, qui, d’abord accidentelle et dépendante de circonstances majeures, ne finit par s’opérer régulièrement que lorsque Charles VIII eut donné aux états généraux la forme stable qu’ils n’avaient pas avant son règne.

Après la bataille de Brignais (1361), si fatale aux maisons de Bourbon et du Forez, les tard-venus se ruèrent sur le Vivarais et le mirent à contribution. Ces bandits faisaient profession de tout piller et saccager dans les endroits où ils arrivaient, de violer femmes, filles et religieuses et de rançonner toutes sortes d’hommes, nobles et paysans. Ils n’étaient d’aucune religion ; mais ils assistaient les hérétiques pour avoir sujet de voler les clercs, les prêtres et les églises.

Plus tard, sous Charles VII, les routiers reparurent dans le Vivarais. Rodrigo de Villandras, un de leurs chefs, noble aragonais que Jean Ier, duc de Bourbon, avait jugé digne de devenir l’époux de l’une de ses bâtardes, s’était adjugé par droit de conquête, outre le Velay et le Gévaudan, le Vivarais et avait fait d’Annonay sa capitale et sa place d’armes. Heureusement, il n’y séjourna pas longtemps, et, le 24 mai 1430, le Vivarais vit s’éloigner pour toujours ces bandes de pillards.

A ces temps orageux succéda pour les habitants du Vivarais un siècle de tranquillité ; mais ils devaient l’expier chèrement. Naturellement portés à tendre la main à tout ce qui est proscrit ou qui leur rappelle leur antique liberté, ces fiers montagnards avaient pris parti pour les Albigeois. Après la sanglante expédition de Montfort, ils en sauvèrent plus d’un de la fureur des catholiques. Comment le cri du moine saxon n’eût-il pas eu de l’écho dans ce pays ? C’est en 1528 que la Réforme y fut prêchée pour la première fois à Annonay, d’où elle ne tarda pas à se répandre dans les autres villes du Vivarais. Désaignes, Privas, Le Pouzin, Andance, Le Cheylard, Viviers, Saint-Agrève, Vallon se prononcèrent pour la nouvelle doctrine. Partout les religionnaires, rappelant le zèle des premiers chrétiens contre les idoles, se jetaient sur les couvents ou sur les églises, renversant les croix et les autels, brisant les images et foulant aux pieds les vases sacrés. Ces excès en appelèrent d’autres, et les catholiques usèrent de représailles.

220px-Crussol_2003-11-01_010Alors commença, en 1560, cette guerre qui pendant cinquante-huit ans ensanglanta le Vivarais. Saint-Chamond, le terrible chef catholique, était seigneur d’Andance. Ses vassaux, las de ses vexations et de ses tyrannies, secouèrent le joug et se livrèrent aux protestants. Aussitôt Saint-Chamond, qui guerroyait dans le Forez, accourt et assiège la ville. Trop faibles pour résister, les habitants se rendent ; mais, pour les punir de leur félonie, Saint-Chamond les chasse de leur ville et les condamne à ne jamais plus y rentrer. Cela fait, il marche contre Annonay, s’en empare et y met tout à feu et à sang.

Tels furent les excès des catholiques dans ce pays, qu’au XVIIe siècle ils n’y avaient déjà plus l’avantage du nombre. Partout les protestants y dominaient. Privas, Le Pouzin et la plupart des autres villes résistaient encore. Chargé de faire rentrer le Vivarais dans le devoir, le due de Montmorency vint mettre le siège devant cette dernière ville (1628). Après une vive résistance, elle se soumit ; mais ses murs et son château furent rasés. Déjà Le Cheylard avait subi le même sort. Saint-Agrève n’était plus qu’un monceau de cendres. Annonay, deux fois pillée et saccagée, respirait à peine. Bientôt Privas assiégé par Louis XIII devint aussi la proie des flammes. Ses habitants furent dispersés, et pendant longtemps la main royale s’appesantit sur cette ville comme sur un lieu maudit.

Après la révocation de l’édit de Nantes, l’insurrection des camisards dans les Cévennes agita le haut Vivarais ; mais on y envoya des garnisaires pour empêcher le mouvement de se propager. C’est ainsi que ce malheureux pays, à peine remis de ses désastres pendant les guerres du XVIe siècle, eut encore à subir les dragonnades. Depuis la Révolution de 1789, nous n’avons plus rien à signaler d’important dans l’histoire du département de l’Ardèche ; ses laborieux habitants se sont appliqués à vaincre la nature de leur sol souvent ingrat, et ils ont trouvé dans l’agriculture, dans l’industrie et le commerce, une prospérité croissante et méritée.

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