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Chapeliers de l’ancienne France

Posté par francesca7 le 12 juillet 2014

 

 

280px-Edgar_Germain_Hilaire_Degas_011Le métier de chapelier se divisait au Moyen Age en plusieurs branches. Il y avait les chapeliers « de fleurs », les chapeliers « de coton », les chapeliers « de paon », les « faiseuses de chapeaux d’orfrois », et enfin les chapeliers « de feutre », qui finirent par se substituer à tous les autres chapeliers.

Dans le haut moyen âge, le terme chapeau s’entendait aussi bien d’une couronne de métal ou de fleurs que du véritable couvre-chef, et l’usage du chapeau-couronne semble remonter fort loin : quelques auteurs en ont attribué l’invention aux gaulois. Sans rien affirmer à cet égard, disons seulement que la mode en persista très longtemps au moyen âge : comme on portait les cheveux très longs, il fallait les retenir et les empêcher de tomber sur les yeux. A chaque page de la littérature du moyen âge nous rencontrons le « chapel de fleurs » ; les dames des romans et des chansons de gestes passent leur temps à en tresser…

Je n’ay cure de nul esmay,
Je veuil cueillir la rose en may
Et porter chappeaux de flourettes.

Les Chapeaux de fleurs furent plus tard remplacés dans la classe riche par des cercles d’orfèvrerie ornés de perles précieuses. Toutefois le « chapel de fleurs » resta à titre de redevance féodale, et fut considéré comme une marque d’honneur et de respect. A la fin du quinzième siècle, les dames de Naples offrirent à Charles VIII, à son entrée dans leur ville, une couronne de violettes.

Les chapeaux de paon et d’orfrois ne furent portés que par les femmes. Sans doute les plumes de paon étaient alors plus coûteuses qu’elles ne le sont aujourd’hui, bien que le noble oiseau figurât souvent sur la table des grands seigneurs. Quoi qu’il en soit, c’était un ornement réservé aux grandes dames, qui s’en servaient pour décorer les coiffures compliquées dont elles s’affublèrent au quatorzième siècle et surtout au quinzième siècle.

Quant aux chapeliers de coton, ils ne vendaient pas à vrai dire de chapeaux, mais des bonnets et des gants de laine.

Les premiers statuts des chapeliers de feutre et ceux d’une corporation qui n’était pour ainsi dire qu’une dépendance de leur métier, celle des fourreurs de chapeaux, datent à Paris d’Etienne Boileau, c’est-à-dire de la fin du règne de Saint-Louis ; ils furent plusieurs fois modifiés ou confirmés, notamment en 1324, 1325, 1367 et 1381.

D’après les plus anciens statuts, le maître chapelier ne pouvait avoir qu’un seul apprenti. L’apprentissage durait sept ans pour ceux qui n’étaient ni fils ni parents de maître ; il était gratuit, si le maître y consentait ; mais dans tous les cas il fallait verser dix sous à la caisse de la confrérie.

Deux prud’hommes nommés par le prévôt de Paris étaient chargés de veiller à l’exécution des règlements, qui, du reste, n’étaient ni très nombreux, ni très compliqués. Défense de faire entrer dans la confection du feutre autre chose que du poil d’agneau ; défense de vendre de vieux chapeaux reteints, d’ouvrir boutique le dimanche, et de travailler avant le jour : telles étaient les principales dispositions des statuts.

Ceux des fourreurs de chapeaux étaient à peu près semblables. Cependant chaque maître pouvait avoir deux apprentis qui, au bout de cinq années, devenaient compagnons ; se qui s’explique facilement, si l’on songe que leur métier était beaucoup moins compliqué que celui des véritables chapeliers : ils n’avaient qu’à garnir les chapeaux qu’on leur apportait tout préparés. Ce qu’on leur recommande plus particulièrement dans les statuts , c’est que la fourrure des chapeaux soit aussi bonne en dedans qu’en dehors : « Ou tout viez ou tout nuef », ajoute la rédaction de 1325. Toutes les marchandises fabriquées contrairement aux règlements devaient être brûlées. Dans certaines villes, à Rouen, par exemple, les chapeliers réunissaient plusieurs industries : ils s’appelaient chapeliers-aumussiers-bonnetiers. Ils avaient fondé la confrérie de Saint-Sever dans l’église Notre-Dame de Rouen, comme ceux de Paris fondèrent celle de Saint-Jacques et de Saint-Philippe dans l’église des Jacobins de la rue Saint-Jacques ; mais, par une singulière disposition, tous les chapeliers n’étaient point forcés d’entrer dans la confrérie.

Chapeliers de l’ancienne France dans ARTISANAT FRANCAIS 220px-3916Chapeau_tenduAutre singularité : les apprentis ne passaient leur contrat d’apprentissage qu’après quinze jours d’essai, pendant lesquels ils jugeaient si le métier leur agréait ; le maître profitait aussi de ce délai pour apprécier si son nouvel apprenti pouvait lui convenir et s’il devait le conserver.

On a vu qu’il était défendu aux chapeliers de faire du feutre avec autre chose que du poil d’agneau. Plus tard, les choses changèrent beaucoup. Dès le quatorzième siècle on se servait de castor et quelquefois de laine. Avec le temps on usa de poil de lapin, et même, au dix-huitième siècle, de poil de chameau ; le poil de lièvre demeura seul proscrit comme impropre à la fabrication d’un feutre convenable ; mais on l’employa quand même, grâce au procédé de la « dorure », qui consistait à y ajouter une petite quantité de poil de castor qui donnait aux chapeaux une bonne apparence, des plus trompeuses, du reste.

Ces modifications dans la fabrication se produisirent à mesure que l’usage des chapeaux se répandit. Encore rares au onzième siècle (ce ne sont guère que des espèce de calottes), ils deviennent très fréquents au douzième siècle et au treizième siècle : à cette époque même, des chapeaux, presque toujours pointus et de couleur jaune, deviennent parfois le signe distinctif imposé aux juifs. Mais ce n’est qu’au quatorzième siècle, où le chaperon est à peu près complètement abandonné, que l’usage du chapeau devient général. Enumérer tous les couvre-chef qui ont été de mise depuis cette époque serait fort long : chapeaux ronds et bas de forme, pointus, à larges bords, à trois cornes, se sont succédé sans que la mode se soit fixée définitivement.

Certaines particularités sont à rappeler au sujet de la réception du compagnon. Les maîtres et les compagnons formaient une sorte de société dont ils s’engageaient par serment à ne jamais dévoiler les secrets ; en y entrant ils recevaient le titre de « compagnons du devoir. » Le tout était accompagné de cérémonies bizarres, sorte de parodie de la messe, d’une messe noire ou d’une messe du diable, comme on disait alors. Cette singulière coutume dura jusqu’en 1655 ; à cette époque la Sorbonne s’émut, et toutes les diableries des chapeliers, dévoilées sans doute par un faux compagnon, durent cesser à peine de punition exemplaire.

(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1880)

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Hommage aux maîtres-Brodeurs

Posté par francesca7 le 12 juillet 2014

 

Il n’est peut-être pas de métier dont l’histoire, en Occident surtout, ait été plus intimement liée à celle de la peinture. Si la broderie est tombée en décadence de nos jours, et même dès la fin du seizième siècle, il ne faut pas oublier que, pendant longtemps, les peintres furent les auxiliaires des brodeurs : ceux-ci peignaient avec leurs aiguilles les compositions que les peintres avaient d’abord ébauchées au moyen de leurs pinceaux et dont ils avaient fait les cartons.

images (7)

C’était un métier difficile. « Dans tout le moyen âge, dit de Laborde, et jusqu’à la fin du seizième siècle, broder était un art, une branche sérieuse, estimable, de la peinture. L’aiguille, véritable pinceau, se promenait sur la toile et laissait derrière elle le fil teint en guise de couleur, produisant une peinture d’un ton soyeux et d’une touche ingénieuse. »

S’il faut en croire les chansons
de gestes, on faisait même des
portraits brodés :
… La mescine
Ouvroit ès cambre la roine
Un confanon avoec le roi,
U el paignoit et lui et soi,

dit le roman de Flore et Blanceflor. Dans plus d’un inventaire de trésor du moyen âge se trouvent mentionnés des portraits en broderie.

La broderie semble être toujours
demeurée le passe-temps des grandes :
Catherine de Médicis brodait, et Ronsard,
dans son ode à la reine de Navarre, lui dit,
en parlant de Minerve :
Elle addonoit son courage
A faire maint bel ouvrage
Dessur la toile, et encor
A joindre la soye et l’or.

Vous, d’un pareil exercice,
Mariez par artifice
Dessur la toile en maint trait
L’or et la soye en pourtrait.

Il est à peine utile de rappeler que la fameuse tapisserie de Bayeux, qui représente les hauts faits de Guillaume le Conquérant , passe pour être l’ouvrage de la reine Mathilde ; et, bien que le fait ne soit pas absolument prouvé, il n’y aurait pas lieu d’en être surpris.

Il serait trop long d’énumérer les spécimens de broderies qui sont parvenus jusqu’à nous. Citons en première ligne les ornements épiscopaux de Thomas Becket, conservés aujourd’hui à la cathédrale de Sens, et que la gravure a souvent reproduits ; mentionnons encore les ornements de la chapelle de Charles le Téméraire, aujourd’hui à Berne.

Au dix-septième siècle, Alexandre Paynet, brodeur du roi Louis XIII, exécuta de magnifiques ornements que ce prince avait l’intention d’offrir au saint sépulcre de Jérusalem. Mais ce serait une grande entreprise que de vouloir indiquer tous les fragments d’étoffes brodées qui se trouvent encore aujourd’hui soit dans les trésors des églises, soit dans les bibliothèques, où souvent ils ont servi de couverture à des manuscrits.

La corporation des brodeurs et brodeuses reçut d’Etienne Boileau ses premiers statuts vers la fin du treizième siècle, en même temps que celle des « faiseuses d’aumosnières sarrazinoises », dont le métier ne différait qu’en ce qu’il s’appliquait à de plus petits objets. Dans ces statuts, on énumère les brodeurs et brodeuses qui se trouvaient alors à Paris, et il est à remarquer que plusieurs de ces dernières avaient pour maris des enlumineurs : on observe le même fait en 1316, date à laquelle la corporation eut de nouveaux statuts. Cette association d’enlumineurs et de brodeuses ne fut pas sans doute fortuite, et on peut croire que ces deux métiers ne pouvaient guère subsister l’un sans l’autre, le peintre créant les motifs que la brodeuse exécutait ensuite avec l’aiguille.

En Italie, de grands peintres ne dédaignèrent pas de faire des cartons pour des broderies : Antonio Pollajolo dessina pour Saint-Jean de Florence des ornements magnifiques, qui furent exécutés par des brodeuses ; bien d’autres s’associèrent à de semblables travaux.

Les règlements qui régissaient le métier des brodeurs à l’époque d’Etienne Boileau n’étaient pas fort nombreux ; ils concernaient les conditions d’apprentissage et la direction de la corporation par quatre prud’hommes ; quelques dispositions, enfin, déterminaient quand et comment on devait travailler : « Nuls ne nule ne pourra ouvrer ou dit mestier de nuiz fors tant come la lueur du jour durra tant seulement ; car l’œuvre fete de nuiz ne peut estre si bone ne si souffisante come l’œuvre fete de jour. »

L’apprentissage durait huit ans, et chaque maître ou maîtresse ne pouvait avoir qu’un apprenti ou une « apprentice » à la fois. Ce long apprentissage assurait la transmission d’ouvrier en ouvrier de tous les procédés de l’art. Les statuts des « faiseuses d’aumosnières sarrazinoises » étaient à peu près semblables.

Le métier se maintint très florissant jusqu’au dix-septième siècle ; puis vinrent plusieurs ordonnances qui défendirent l’abus des broderies et des ornements d’or dans le costume, et force fut aux brodeurs-chasubliers (c’est le nom que leur donnent les statuts de 1648) de se consacrer presque exclusivement à la confection des chasubles et des autres ornements religieux. A part ces travaux, on ne broda plus guère que des étoffes légères ; on employa plus rarement la soie et l’or.

Le nombre des maîtres fut limité à douze cents par les statuts de 1648 ; mais cette disposition ne fut jamais rigoureusement observée, bien que le nombre dût être forcément assez restreint, puisqu’on n’admettait à l’apprentissage que des fils de maître ou de compagnon et que chaque maître ne pouvait avoir qu’un apprenti. L’apprentissage durait six ans, et l’on n’était reçu maître qu’à condition d’ouvrir boutique et qu’après avoir été compagnon pendant trois ans. Le chef-d’œuvre, apprécié par les jurés visiteurs, était obligatoire ; seuls, les fils de maître étaient exempts de quelques-unes de ces formalités. On ne pouvait parvenir à la maîtrise avant l’âge de vingt ans.

Aucun maître ne pouvait s’associer avec un compagnon. Distingués en jeunes, modernes ou anciens, suivant qu’ils comptaient dix, vingt ou trente ans de réception, les maîtres devaient assister, au moins au nombre de trente, aux assemblées générales pour que les délibérations fussent valables.

Dans leurs broderies, les ouvriers du dix-septième et du dix-huitième siècle, cherchaient surtout à imiter les dentelles les plus renommées, telles que le point de Hongrie et la dentelle de Saxe. Exécutée tantôt à la main, tantôt au métier, la première, d’une exécution plus longue et plus difficile, fut toujours préférée.

images (8)Voici les termes qui, au dix-huitième siècle, désignaient les genres de broderie les plus usités :

 broderie « à deux endroits » ou broderie « passée », travail qui produisait un dessin exactement semblable sur les deux faces de l’étoffe ;  broderie « appliquée », exécutée sur de la grosse toile, que l’on découpait ensuite pour la coudre sur une autre étoffe ;  broderie « en couchure » ou broderie d’or et d’argent : les mêmes matières servaient aussi à la broderie « en guipure » ; mais, pour exécuter celle-ci, on commençait par dessiner sur l’étoffe même, puis on découpait du vélin en suivant les formes du dessin, et l’on cousait ensuite par-dessus l’or avec de la soie.  broderie « plate », garnie de paillettes, et broderie en chenilles de soie, usitée surtout pour les ornements sacerdotaux.

Tels étaient les principaux genres de broderies que l’on exécutait lors de la suppression de la corporation. Si, au point de vue des procédés et de l’habileté de la main-d’œuvre, les brodeurs avaient fait des progrès, un examen même peu attentif de leurs productions montre dans quel état d’infériorité ils se trouvaient vis-à-vis de leurs prédécesseurs : la broderie n’était plus un art, mais un métier.

(D’après un article paru au XIXe siècle)

 

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Adieu du Barbier

Posté par francesca7 le 12 juillet 2014

 

 
téléchargement (2)Pasquier dit : « Je ne puis remarquer, pour chose très vraie, que, de toute ancienneté, il y a eu deux ambitions qui ont couru, l’une dans l’âme du chirurgien, afin que sa compagnie fût incorporée à l’université, et l’autre dans celle des barbiers, que sa confrérie fit part dans celle des chirurgiens »

Autrefois l’office du barbier était d’un ordre relevé. Qu’est-il besoin de citer le barbier du bon roi saint Louis, Olivier le Daim, compère de Louis XI, et le barbier de Westphalie, Slaghoek, qui fut ministre de Christian II, roi de Danemark et de Suède ?

En 1301, les barbiers faisaient la barbe, saignaient les gens et distribuaient emplâtres, cataplasmes, etc. Or, il advint qu’un jour de ladite année, il y eut grande rumeur à la confrérie des chirurgiens, et vives plaintes de ce que les barbiers purgeant, saignant et curant généralement toutes sortes de plaies et apostumes, enlevaient toutes leurs pratiques aux susdits chirurgiens, en sorte que le métier de chirurgie n’était plus tenable. On délibéra et on prit parti. Furent assignés, pour comparaître par devant le prévôt de Paris, les vingt-six barbiers de ladite ville. On obtint arrêt contre eux, et force leur fut d’abandonner la lancette et de s’en tenir au rasoir et au plat à barbe.

Comment alors les barbiers se relevèrent-ils de ce coup terrible ? Nous lisons dans une ordonnance du roi Jean, au sujet de la peste, « que la faculté de médecine députera quatre médecins docteurs en icelle, tant en théorie que pratique, pour visiter, médicamenter les malades de la peste : pour ce faire, auront chacun 300 livres parisis pour cette présente année ; le collège des chirurgiens députera deux de ses membres, et ils auront chacun 120 livres parisis ; la congrégation et assemblée des barbiers députera six membres, et ils auront chacun 80 livres parisis. »

Ainsi c’est l’autorité qui recourt d’elle-même au barbier. De plus, comme il est assez naturel de mesurer l’estime qu’on fait des gens par l’argent dont on paie leurs services, nous voyons qu’il y avait une bien plus grande distance entre les médecins et les chirurgiens, qu’entre ces derniers et les barbiers.

Néanmoins, jusque là les barbiers restaient exposés aux effets de la jalousie des chirurgiens et à la malveillance du prévôt de Paris, lorsqu’en 1372 intervint une ordonnance du roi Charles V, qui constitua enfin la confrérie des barbiers dans la ville de Paris. A dater de cette époque jusqu’à Louis XI, nous pouvons compter une vingtaine de lettres, ordonnances, concessions, chartes des rois de France, sur la confrérie des barbiers ; mais ce n’en est pas moins Charles V qui est son véritable législateur.

Sous le règne de ce prince, ils étaient à Paris au nombre de quarante. Une première ordonnance leur accorda le privilège de ne point faire le guet, « parce qu’ils exercent la chirurgie et qu’ils ont besoin d’être présents quand les pauvres gens viennent les chercher. »

Dans une autre ordonnance, le roi s’exprime en ces termes : « Savoir faisons à tous présens et avenir, que nous avons déclaré et ordonné, et par la teneur de ces présentes, déclarons et ordonnons que lesdits barbiers et tous leurs successeurs barbiers et chacun d’eux pourront dorénavant bailler, administrer à tous nos sujets emplâtres, onguens et autres médecins convenables et nécessaires pour curer et guérir toutes manières de clous, bosses, apostumes et toutes plaies ouvertes, sans qu’ils soient et puissent être molestés, troublés et empêchés en cette partie par les chirurgiens et maîtres jurés. »

Bientôt après, les barbiers de Paris reçurent la charte de leur confrérie, qui fut constituée sous la garde du premier barbier, valet de chambre du roi. Elle portait :

« Le premier barbier et valet de chambre du roi, est garde et juge du métier des barbiers de la ville de Paris, et il a droit de se choisir un lieutenant.

« Nul ne peut exercer le métier de barbier, à Paris, s’il n’a été examiné par le maître et garde du métier, et quatre jurés.

« Les barbiers qui seront diffamés pour cause de débauche, ne pourront exercer leur métier ; leurs instruments et outils seront confisqués, moitié au profit du roi, moitié au profit du maître du métier.

« Les barbiers ne pourront exercer leur métier sur les ladres.

« Les barbiers ne peuvent, les jours de grande fête, exercer leur métier, si ce n’est pour saigner, purger ou peigner ; ils ne peuvent, les mêmes jours, suspendre leurs bassins ou enseignes, sous peine de cinq sols d’amende, dont deux pour le roi, deux pour le maître du métier, et un pour le garde.

« Si les barbiers refusent d’obéir au maître, au lieutenant ou aux jurés du métier, le prévôt de Paris doit les y contraindre.

« Le maître, le lieutenant et les jurés du métier auront la connaissance de ce qui les regarde.

« Les barbiers assignés par le maître ou son lieutenant, seront tenus de comparaître devant eux sous peine d’une amende de six deniers. L’appel des jugements du maître et des jurés est porté devant le prévôt de Paris.

« Les barbiers ne peuvent s’assembler sans permission. »

Telle est la charte qui régissait les barbiers de Paris, et dont les principaux articles furent bientôt octroyés aux barbiers de plusieurs villes du royaume.

Cette charte, concédée par Charles V, fut ratifiée par son successeur, qui y ajouta un article par lequel il permet aux barbiers de faire une bannière sur laquelle une image de la vierge sainte Catherine soit représentée dans la roue des rasoirs semée de fleurs de lys, et de porter ladite bannière aux jours de fêtes. Il leur recommande aussi de saigner par la bonne lune, selon les préceptes de l’école de Salerne.

Henri VI, roi d’Angleterre, soi-disant roi de France, s’occupa aussi des barbiers : ce fut pour confirmer les lettres des ses prédécesseurs.

Mais ce qui n’avait été jusque là que partiel et local se généralisa sous Charles VII, et s’étendit à toute la France. C’est alors que le premier barbier du roi fut déclaré maître et garde de tout le métier de la barberie, et qu’il eut pouvoir de distribuer ses lieutenants dans toutes les villes du royaume.

Arrivés à ce degré de crédit, il semble que les barbiers eussent dû être contents et exercer en paix leur métier par toute la France ; mais arrivés là, ils visèrent plus haut ; ils voulurent marcher de pair avec les chirurgiens de la confrérie de saint Côme, et même s’incorporer à eux. Ils furent favorisés dans cette prétention par la faculté de médecine, qui espérait ainsi abaisser encore davantage au-dessous d’elle la confrérie des chirurgiens. Pendant la ligue, ce temps de démocratie, les barbiers, plus rapprochés du peuple, furent sur le point de l’emporter avec son appui ; mais au retour de la paix il y eut réaction contre eux, et leur existence fut menacée.

téléchargement (3)En 1613, époque de minorité, par tant de troubles, ils reprennent leurs prétentions. Ils parviennent même à surprendre des lettres patentes d’union avec la confrérie de saint Côme : déjà ils triomphaient ; un Te Deum est chanté ; ils prennent la qualité de chirurgiens sans plus y ajouter celle de barbiers ; ils mêlent à leur enseigne des boîtes et des bassins, quittent l’église de Sépulcre, retraite ancienne de leur confrérie, et vont s’introduire dans celle de saint-Côme ; aux fêtes de ce saint, ils veulent porter le bonnet carré et la robe longue, et marcher parmi les chirurgiens ; mais on plaide. Ils perdent leur procès et se voient obligés de conserver leur église du Sépulcre, où ils restèrent chirurgiens barbiers comme devant, jusqu’à l’époque où la Révolution française abolit les confréries et mêla leur ruine à tant d’autres.

 

(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1835)

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