Une vie de Moine
Posté par francesca7 le 11 juillet 2014
Si le repos pris dans les dortoirs communs semble restreint, que dire de la nourriture? Un seul repas par jour l’hiver, deux l’été, le jeûne étant de mise pendant le Carême et l’Avent. ainsi que les lundis, mercredis et vendredis. Ces jours-là. les portions sont réduites de moitié. Les repas sont à base de légumes secs ou frais, de poisson. d’oeufs, de fromage, de pain et de vin. La viande n’est autorisée que pour les malades. d’où l’intérêt manifeste de certains pour l’infirmerie.
Cette vie ascétique et contemplative est entrecoupée d’activités nécessaires au fonctionnement de la communauté, même si les moines ne travaillent pas au sens productif où nous l’entendons aujourd’hui. Ce travail là vient du mot latin tripalium supplice du pal alors que celui des moines vient de labor qui signifie travail sur soi. Orare et laborare, la devise de Saint-Benoît, signifie prier et se construire.
Il y a fort à faire dans une abbaye qui construit de manière quasi ininterrompue et qui reçoit pèlerins. moines érudits, visiteurs ecclésiastiques et aristocratiques, voire royaux. L’abbé choisit régulièrement parmi les religieux ceux qui vont devenir pour un temps limité des frères officiers.
Le chantre s’occupe du déroulement des cérémonies, enseigne le chant aux enfants que leurs parents nobles ont donné» à Dieu et aux novices (qui entrent au monastère à l’âge de 17 ans). Il a aussi en charge tout ce qui touche aux livres, y compris l’approvisionnement en plumes d’oie, parchemins en peau de mouton, cornes de bovidé servant d’encrier…
Le chapelain assiste l’abbé dans les tâches administratives. Le cellérier fait office d’intendant pour le boire et le manger, voire de gestionnaire de tous les biens matériels, terres comprises. Le camérier s’occupe des vêtements et de la literie ainsi que des ustensiles nécessaires au mandatum (lavement de pieds rituel pris en communauté le samedi soir). La hôtelier accueille les visiteurs de marque et les pèlerins à cheval. alors que l’aumônier se charge des pèlerins pauvres qui vont à pied. Ces charges (officia) dispensent souvent d’assister aux offices. Et les officiers gèrent un budget propre, prélevé sur les offrandes des pèlerins ou les bénéfices de l’abbaye. L’exercice de ces fonctions ne doit toutefois pas être source d’oisiveté et d’enrichissement personnel car, dit clairement la Règle. « personne n’aura quelque chose à soi, rien, absolument rien: ni livre. ni cahier, ni crayon. rien du tout».
Pour toutes les autres tâches matérielles (cuisine. entretien, services de l’hôtellerie. etc.). l’abbaye emploie des serviteurs laïques en nombre peut-être égal à celui des moines. Ces derniers. en raison même de la configuration particulière du Rocher, n’ont ni potager ni verger à entretenir. En revanche, comme ailleurs, certains moines se consacrent à la copie de manuscrits, activité noble qui revêt une importance toute particulière. Les livres sont en effet consubstantiels au monachisme bénédictin. Ils servent aux offices, aux lectures édifiantes lors des repas au réfectoire, aux leçons des novices et des enfants… On visite aujourd’hui une salle de la Merveille nommée scriptorium, mais en réalité, à l’époque romane, âge d’or des manuscrits montois. il n’y a pas de bibliothèque proprement dite, Les livres sont conservés à plat, fermés par des chaînes et disposés dans les lieux où ils sont utilisés (églises, réfectoire. cloître…). Ils sont vraisemblablement copiés dans un endroit où le moine trouve chaleur et lumière.
Les bénédictins qui se sont retirés du monde n’en voyagent pas moins pour acquérir de nouveaux livres et surtout pour administrer les prieurés dont ils tirent profit. Les retraites dans ces monastères dirigés par des prieurs et dépendant de l’abbaye, non soumis à la rude discipline du monastère, semblent être particulièrement appréciées. Mais c’est surtout l’abbé. élu par le couvent, (lui communique avec le monde extérieur.
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