La pharmacie Art Nouveau en Meuse
Posté par francesca7 le 20 juin 2014
A la fin du XIXème siècle apparaît l’Art Nouveau. Il s’agit d’un vaste mouvement artistique de rénovation des arts décoratifs et de l’architecture, ainsi que du mobilier, des bijoux, de la littérature… L’Art Nouveau se distingue par son style original : ses artistes sont retournés à l’observation de la nature, s’inspirant des insectes et de la végétation, mais aussi des édifices gothiques et des estampes japonaises.
Voir le site : http://la-lorraine-se-devoile.blogspot.fr/2009/08/pharmacie-art-nouveau-commercy-meuse.html
A la fin du XIXème siècle apparaît l’Art Nouveau. Il s’agit d’un vaste mouvement artistique de rénovation des arts décoratifs et de l’architecture, ainsi que du mobilier, des bijoux, de la littérature… L’Art Nouveau se distingue par son style original : ses artistes sont retournés à l’observation de la nature, s’inspirant des insectes et de la végétation, mais aussi des édifices gothiques et des estampes japonaises. Un goût particulier pour les lignes sinueuses, courtes, élégantes et extravagantes s’est ainsi développé.
Au début du XXème siècle, un pharmacien commercien, Adrien Recouvreur, administrateur de la Caisse d’Epargne de la ville propose de faire appel à Victor Prouvé pour décorer les plafonds de la salle du conseil d’administration de la nouvelle Caisse d’Epargne. Un autre pharmacien Georges Malard, choisit de faire appel à Eugène Vallin pour aménager l’officine qu’il veut créer à Commercy. Au même moment le conseil municipal d’Euville décide de construire une nouvelle mairie et confit le projet à Henri Gutton.
Prouvé, Vallin, Gutton, quelques uns des plus grands noms de l’Ecole de Nancy vont travailler au Pays de Commercy.
En 1890, on pose la première pierre de la nouvelle église Saint Pierre et Saint Paul. Le projet est réalisé en moins de deux ans. Au nombre des artisans qui y ont collaboré, le maître verrier Emmanuel Champigneulle et l’ébéniste Eugène Vallin. C’est leur première commande publique en Meuse.
Si l’Art Nouveau a choisit Nancy pour fonder sa grande Ecole en France, cette dernière a fait des émules un peu au delà. On connaît Euville, en Meuse, où l’Hôtel de Ville en est une concrétisation. Cela s’explique par la présence d’une des plus grandes carrière de pierres meusiennes qui permit de construire une grande partie de Nancy, notamment à l’époque Art Nouveau.
A côté d’Euville se trouve Commercy. On l’a connaît pour sa madeleine ou son château, elle possède aussi quelques perles issues de l’Art Nouveau.
Parmi elles, la pharmacie de la place du Général De Gaulle. C’est Eugène Vallin, maître de l’Ecole de Nancy, qui a conçu et réalisé cette devanture et ce magasin pour le moins étonnant en 1907. Pharmacie depuis toujours, son état de monument classé devrait lui conférer cette fonction pendant encore longtemps.
Bel exemple de ce qu’à pu être l’Art Nouveau mais aussi une bonne raison d’avoir le regard toujours observateur lorsque l’on déambule dans une ville.
Plus de renseignements : http://www.commercy.org/commercy.htm
La Mairie d’Euville
Plusieurs fois repoussée, la décision de construire une nouvelle mairie est prise en 1900. Le projet confié à Henri Gutton. Pour le conseil municipal, cette nouvelle mairie, la seule commande publique confiée à l’Ecole de Nancy, doit être conçue comme une véritable publicité pour la pierre d’Euville, la pierre qui a fait la fortune du village. Certains alors n’hésitent plus à affirmer que c’est la plus riche commune de France !
En 1901, un premier projet est présenté et l’appel d’offres lancé. Mais le projet prend du retard. En 1903, Gutton fait appel à Eugène Vallin pour le remodelage de la façade principale. C’est à lui que l’on doit l’aspect plus résolument Art Nouveau de l’édifice. C’est dans les aménagements intérieurs, approuvés en 1906, que l’on retrouve nombre de chefs de file de l’Ecole de Nancy : Vallin intervient dans la décoration du vestibule d’entrée et de l’escalier d’honneur puis dans le décor sculpté de la salle des fêtes ; les luminaires sont des frères de Majorelle ; utilisant les verres américains, Emmanuel Champigneulle réalise les vitraux de la salle des fêtes et Jacques Gruber ceux de l’escalier d’honneur, déjà muni d’une rampe en fer forgé d’Edgar Brandt.
Visible aux heures habituelles d’ouverture de mairie : du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30, le mercredi de 14h30 à 16h30, et le samedi de 9h00 à 11h00.
En dehors de ces heures, renseignement à l’Office de tourisme du Pays de Commercy.
Ile Malard
Formée au milieu du lit de la Meuse, en aval du barrage des Allemands, cette petite île fut achetée par Georges Malard, le pharmacien fit venir Vallin à Commercy. Là, il pouvait se livrer à sa passion pour la pisciculture, tout en créant un petit havre de paix pour sa famille, un endroit que n’auraient renié les artistes de l’Ecole de Nancy. L’île est aujourd’hui ouverte aux promeneurs.
La Pharmacie
Vallin est contacté pour l’aménagement de la nouvelle pharmacie alors qu’il achève la salle des fêtes de la mairie d’Euville. Il se charge de la devanture et du mobilier intérieur et fait appel au peintre-verrier Joseph Janin pour la fourniture de vitraux et à Charles Friedrich pour les papiers peints (disparus). La devanture est réalisée en padouk (bois de corail) verni et les aménagements intérieurs sont en padouk ciré, pour la structure, et en acajou pour les panneaux.
Digitale et pavot dans les vitraux du fond, arum dans ceux de la vitrine, arum encore dans les poignées de porte, ombelle et plantes médicinales pour les lambris… le décor végétal est parfaitement soigné.
A Saint-Mihiel
Au début du XXème siècle, l’Art Nouveau dans l’architecture se diffuse le long de la vallée de la Meuse. A Saint-Mihiel, le marché couvert, livré en 1902, et qui rappelle les pavillons Baltard, remplace la halle du XVIème siècle. Les piliers sont en fonte de fer et le reste de l’ossature et la charpente en fer laminé. Des briques polychromes formant des motifs géométriques remplissent l’espace libre entre les poutres métalliques. De la céramique vernissée, chutes de fruits et de légumes, complète la décoration. Après la Première Guerre Mondiale, de nombreux immeubles sont reconstruits en faisant appel au vocabulaire de l’Art Nouveau.
Les artistes de l’Ecole de Nancy
Henri Gutton, architecte (1851-1933)
Ingénieur polytechnicien, élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, fondateur de la société des Architectes de l’Est de la France, il retourne à Nancy en 1876. Très compétent sur les programmes nouveaux, il s’intéresse aussi aux problèmes du développement urbain et de l’habitat social. On lui doit notamment le magasin de la graineterie Genin-Louis (aujourd’hui agence bancaire) rue Saint Jean à Nancy.
Eugène Vallin, ébéniste, sculpteur (1856-1922)
Après l’Ecole des Beaux Arts de Nancy, il a fait son apprentissage dans la menuiserie de son oncle auquel il succède en 1881. Ses premières réalisations sont du mobilier d’église mais il devient rapidement un créateur et artiste de l’Art Nouveau sous l’influence de Gallé pour qui il réalise la porte de ses nouveaux ateliers. C’est dans le meuble qu’il devient célèbre pour sa production à la commande : il réalise ainsi des salles-à-manger, des salons pour les notables de Nancy : Eugène J.B. Corbin, Masson, Bergeret, Kronberg… Il devient en 1901, vice-président du comité directeur de l’Alliance qui devient l’Ecole de Nancy.
Adrien Recouvreur, pharmacien, graveur (1858-1944)
Un nom revient ici fréquemment : le pharmacien Adrien Recouvreur. A Nancy, il suit les cours de l’école de Pharmacie avant de s’inscrire à l’école de Beaux-Arts. Il y fait la connaissance de tous ceux qui feront le succès de l’Ecole de Nancy. Installé à Commecry, il siège notamment au Conseil d’Administration de la Caisse d’Epargne. Grâce à lui, le Conseil commande à Victor Prouvé, le plafond qui décore sa salle de réunion. Après avoir vendu son officine, il quitte Commercy et s’installe à Angers où il a été nommé conservateur du musée de la ville. A sa mort, il lègue à la ville de Commercy un important fonds sur l’Ecole de Nancy dont une petite partie est exposée à la mairie d’Euville.
Emile André, architecte (1871-1933)
Autre figure de l’Ecole de Nancy, l’architecte Emile André qui collabore régulièrement avec Vallin, Prouvé et Gutton, construit à Commercy une villa très proche de la « villa des Roches » du parc de Saurupt à Nancy. A la différence de cette dernière, elle a conservé ses volumes d’origine et vient d’être entièrement restaurée par ses propriétaires.
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