Jeanne d’Arc et ses parents
Posté par francesca7 le 7 juin 2014
Capturée par les Bourguignons à Compiègne, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg, comte de Ligny, pour la somme de dix mille livres, et condamnée à être brûlée vive en 1431 après un procès en hérésie conduit par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et ancien recteur de l’université de Paris. Entaché de nombreuses irrégularités, ce procès est cassé par le pape Calixte III en 1456 ; un second procès, en réhabilitation, est instruit, conclut à son innocence et l’élève au rang de martyre. Grâce à ces deux procès dont les minutes ont été conservées, elle est l’une des personnalités les mieux connues du Moyen Âge.
En mai 1428, Jeanne d’Arc vint trouver Robert de Baudricourt pour lui demander de la mener à Chinon auprès de Charles VII. Le 13 mai 1428, Jeanne d’Arc franchit pour la première fois la Porte du château, afin de demander une escorte pour rejoindre Chinon. Baudricourt ne cédera qu’à sa troisième requête. Et le 23 février 1429, elle pourra enfin partir. Les habitants de Vaucouleurs lui ont fait forger une épée que lui confiera Baudricourt avec une lettre d’accréditation à remettre au Dauphin à son arrivée.
JEANNE LA BARROISE
Jeanne est née à Domrémy en 1412, sans que l’on sache exactement quel jour. Un seul contemporain, Perceval de Boulainvilliers, chambellan du roi, a mentionné une date : le 6 janvier. Mais son récit, très fantaisiste, est rejeté par les historiens. Le village fait alors partie, pour l’essentiel, du duché de Bar (seules quelques maisons au nord de la localité sont rattachées à Greux et relèvent de la France). Le Barrois est un État indépendant, malgré la mouvance de son territoire situé à l’ouest de la Meuse. Les ducs frappent monnaie, rendent la justice et ont autorité pour lever une armée. Le poète Villon écrit « Jeanne la bonne Lorraine », pour rappeler qu’elle était originaire de l’espace lorrain qui englobait les duchés de Lorraine et de Bar ainsi que les Trois Evêchés de Toul, Metz et Verdun. L’auteur du journal du siège d’Orléans précise : « Jeanne, native d’un village en pays Barrois ». De même, le roi Charles VII fait indemniser en 1429 les « gens de la compagnie de la Pucelle naguère venue du pays de Barrois ».
De Domrémy à Chinon : 1428 – février 1429 : UN DEBAT SUR L’ORIGINE DE SES PARENTS
Le lieu de naissance du père de Jeanne reste une énigme. Trois hypothèses s’affrontent : Ceffonds (Haute-Marne), Art-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle), Arc-en-Barrois (Aube). On sait en revanche que sa mère, Isabelle Romée, est native de Vouthon. Plusieurs documents permettent de déduire qu’il s’agit de Vouthon-Haut (à 9 km au sud-est de Gondrecourt-le-Château), village barrois. Jacquemin, un des frères de Jeanne, y réside. À Burey-en-Vaux (à 4 km au sud de Vaucouleurs), village mi-barrois, mi-français, vit la cousine germaine de Jeanne, épouse de Durand Laxart. Celui-ci l’accueillera et l’aidera lorsqu’elle demandera à rencontrer Robert de Baudricourt.
SON DEPART DE VAUCOULEURS
Pour obtenir une escorte afin de se rendre à Chinon, Jeanne vient à Vaucouleurs en mai 1428. Cette petite ville, française depuis 1365, est une des dernières places fortes du nord de la Loire restées fidèles à Charles VII. Robert de Baudricourt, son gouverneur, la renvoie vertement. Obstinée, elle revient au début de l’année suivante et séjourne dans la maison du charron Henri Le Royer, où elle sera exorcisée par le curé de la localité en raison de suspicion de sorcellerie.
Elle réussit à convaincre Jean de Metz, originaire de Nouillonpont (à 3 km au nord-est de Spincourt) du bien-fondé de sa mission. Ce dernier intervient auprès de Robert de Baudricourt qui, après tergiversations, accepte de fournir à Jeanne une petite escorte. Jean de Metz commande la troupe qui comprend notamment Bertrand de Poulangy, habitant de la prévôté de Gondrecourt. L’extraordinaire épopée débute donc à Vaucouleurs, en février 1429. Lors de son procès, Jeanne déclarera « que dans son pays on l’appelait Jeannette et après qu’elle vint en France, on l’appela Jeanne ». Ce changement atteste que la paysanne entre véritablement dans l’Histoire à Vaucouleurs.
SA CAPTURE ROMANESQUE
Lors de son procès qui dura du 21 février au 23 mai 1431, elle est accusée d’hérésie et interrogée sans ménagement à Rouen. Elle est emprisonnée dans une tour du château de Philippe Auguste, dite plus tard « tour de la Pucelle » ; seul le donjon de la construction est parvenu jusqu’à nous. Il est appelé à tort « tour Jeanne-d’Arc », cependant les substructions de la tour de la Pucelle ont été dégagées au début du xxe siècle et sont visibles dans la cour d’une maison sise rue Jeanne d’Arc. Jugée par l’Église, elle reste néanmoins emprisonnée dans cette prison civile, au mépris du droit canon.
Le 23 mai 1430, Jeanne est capturée à Compiègne par Jean II de Luxembourg-Ligny, seigneur de Beaurevoir, allié des Anglo-bourguignons. Il ne la livre pas immédiatement aux Anglais car sa tante, Jeanne de Luxembourg, marraine de Charles VII, s’y oppose. Mais quatre mois plus tard, à la mort de sa tante, Jean II de Luxembourg sacrifie Jeanne contre une rançon et hérite du comté de Ligny.
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