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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Chiens célèbres

Posté par francesca7 le 29 juin 2014

 
héros ou acteurs ingénieux

(D’après « Ma revue hebdomadaire illustrée », paru en 1908)

 

 
Chien-soldat

 
Qu’ils s’illustrent par un héroïsme déroutant, par leur capacité à faire montre d’une ingéniosité peu commune, ou encore par leur côté cabot pour le plus grand plaisir du public, certains représentants de la race canine marquèrent leur temps, ainsi que nous l’explique Henri d’Alméras en 1908

Le 30 novembre 1903, la population de Baltimore, ou du moins une notable partie de cette population, assistait à de solennelles obsèques. Derrière un char empanaché marchaient lentement des hommes, des femmes qui paraissaient très impressionnés. On arriva au cimetière et aussitôt un orateur se détacha de la foule, s’avança vers le bord de la fosse, et prononça, avec une émotion très visible, l’éloge funèbre du défunt. Il loua sa douceur, sa fidélité, son attachement, ses qualités morales et intellectuelles. Il remarqua en terminant que-jamais celui dont on pleurait le trépas prématuré n’avait mordu personne, à moins de se trouver en état de légitimé défense, et qu’il n’aboyait que lorsque c’était indispensable. C’était en effet un chien qu’on enterrait ainsi, le chien d’un certain Harson, qui, en le perdant, avait cru perdre le meilleur dé ses amis. 

Evoquons un souvenir moins triste. Le 3 novembre 1904, dans un hôtel particulier de Newport, chez Mme Harry Lair, on donnait un somptueux dîner. La table était décorée de fleurs, de magnifiques dahlias, et de candélabres garnis d’abat-jour rouges. Sur des chaises hautes, comme celles dont on se sert pour les enfants, étaient assis, un peu intimidés, les convives, et ces convives étaient sept chiens, qui portaient au cou de belles serviettes blanches. Le menu se composait de quelques hors-d’œuvre, saucisson, tranches de jambon, beurre, etc., de côtelettes bien appétissantes et qui obtinrent un vif succès, de crème à la glace et de chocolat. A la fin, on servit un gâteau orné de cette inscription : « Mighty Atom, trois ans. » Mighty Atom (Puissant Atome) était un loulou de Poméranie, le chien de Mme Harry Lair, et pour fêter ses trois ans on avait invité tous ses amis. Les convives furent, paraît-il, d’une correction parfaite, et, le repas terminé, ils n’oublièrent pas de remercier, par quelques aboiements discrets, la maîtresse de la maison.

Il y avait jadis à Saint-Ouen un chien qui se signalait à la fois par son humeur indépendante et par sa roublardise. Il employait pour se faire nourrir un truc admirable : il suivait les enterrements. A la porte du cimetière, il s’arrêtait et attendait la sortie du cortège. Il choisissait alors un des groupes et pénétrait avec lui au cabaret, où il trouvait toujours le moyen de se faire donner quelque morceau de pain ou de fromage. En 1884, il craignit sans doute d’être brûlé à Saint-Ouen, et on ne le revit plus. Il était allé suivre les enterrements dans un autre quartier. Ce croque-mort à quatre pattes n’était qu’un habile arriviste ; mais, bien au-dessus de lui, doués d’une intelligence et d’une moralité très supérieures, certains chiens ont acquis une réputation que la plupart des hommes ambitionnent en vain, et laissé un nom, moins glorieux sans doute que celui d’Homère, d’Annibal, de Shakespeare ou de Napoléon, mais qui a eu et gardera longtemps sa place dans l’histoire.

Je ne parle pas, bien entendu, écrit d’Alméras, du chien de Jean de Nivelle, par la bonne raison que ce chien était un homme. Jean de Nivelle était le fils de Jean de Montmorency, grand chambellan de . France sous Charles VII. Au moment de la guerre dite du Bien public, guerre éminemment patriotique, il s’engagea dans le parti, opposé au roi Louis XI. Son père en éprouva une telle indignation qu’il le fit sommer à son de trompe de revenir à la bonne cause, et la sommation n’ayant eu aucun résultat, il le traita de chien. De là le dicton qui date de plus de cinq siècles et qu’on emploie souvent sans en bien connaître le sens :

C’est le chien de Jean de Nivelle
Qui s’enfuit quand on l’appelle.

Soter n’était pas un traître comme le fils de Jean de Montmorency, et, loin de s’enfuir quand on l’appelait, il montra un héroïque courage quand le pays qui l’avait vu naître eut besoin de son dévouement. Ce pays, Corinthe, entretenait une garnison canine composée de cinquante molosses, y compris Soter. Les ennemis avaient débarqué pendant la nuit et s’approchaient de la ville, avec l’espoir de la surprendre. Ils avaient compté sans les terribles molosses qui faisaient bonne garde et qui se précipitèrent à leur rencontre, aussitôt qu’ils les entendirent. Dans le combat qui s’engagea entre les ennemis et les chiens, quarante-neuf de ces derniers furent tués. Il ne resta que Soter, qui revint à la ville, réveilla par ses aboiements furieux les soldats, les entraîna vers le rivage et leur permit ainsi de repousser les envahisseurs. Le Sénat de Corinthe fut reconnaissant. Il donna au molosse qui venait de se signaler non seulement par sa vaillance, mais par sa présence d’esprit, un collier d’argent qui portait cette inscription : « Soter, défenseur et sauveur de Corinthe. »

 Moustache

Le chien Moustache

 

Bien longtemps après, un lévrier nommé Mustapha se distingua si bien à la bataille de Fontenoy qu’il eut l’honneur d’être présenté au roi d’Angleterre, George II, et gratifié par lui d’une pension alimentaire. Sous la Révolution et sous l’Empire, les chiens se montrèrent aussi héroïques que les hommes. Ce n’est pas peu dire. La race canine eut ses Hoche et ses Marceau. Le plus célébré de tous ces guerriers fut Moustache, caniche de son métier. Comme Soter, il évita au camp français une surprise de l’ennemi. En récompense de cette action d’éclat, il reçut chaque jour une portion de grenadier et, ce qui dut lui être moins sensible, il obtint, sans l’avoir désirée ni sollicitée, la faveur d’être peigné et tondu par le perruquier du régiment. Minette eut moins de réputation et cependant Minette se signala à Sébastopol et à Solférino, autant que Moustache à Austerlitz. Quand elle mourut, chargée d’années, à quinze ans, ses funérailles furent célébrées avec pompe et beaucoup de soldats, la traitant en vieille camarade, y assistèrent.

Comment se fait-il, pourrait me demander un ami des bêtes, poursuit d’Alméras, qu’on n’ait jamais songé à gratifier de distinctions honorifiques des chiens si méritants alors qu’on les accorde si facilement à des hommes qui n’y ont aucune espèce de droit ? Eh bien, il y a eu un chien décoré, mais pas en France où pourtant on abuse des décorations, en Angleterre. Ce chien décoré s’appelait Bob. Il avait pris part comme Minette à la guerre de Crimée, et tant qu’elle dura, on le vit, infirmier volontaire, s’installer près des blessés, les lécher, et témoigner par ses regards affectueux et par ses caresses du chagrin que lui causait leur état. Bob prenait au sérieux son rôle de consolateur et il ne touchait pour le jouer aucun traitement. Heureusement, la reconnaissance, au moins à l’égard des chiens, n’est pas un vain mot. On s’aperçut des procédés délicats et des soins dévoués de Bob. On lui donna une médaille d’honneur et on inscrivit son nom sur les registres du régiment, pour qu’il pût répondre à l’appel. La guerre terminée, il figura à son rang à la revue passée à Londres devant la reine Victoria et, avec sa médaille, ce n’était pas lui qui avait la moins fière mine. 

Beaucoup de chiens ont été d’excellents acteurs, je n’ose pas dire d’excellents cabots. Un des derniers en date s’appelait Moustache, comme le héros dont nous parlions tout à l’heure, et il jouait au théâtre de la Gaîté, en 1902, dans une opérette de Décourcelle et Varney, leChien du régiment. Il aboyait si bien son rôle que le public chaque soir l’applaudissait à tout rompre et que les autres acteurs commençaient à en être jaloux. Je m’étonne qu’on ne l’ait pas empoisonné. Caniches, carlins, bouledogues, ratiers ou levrettes, certains chiens n’ont été célèbres que grâce à leurs maîtres. Chien de grand homme, c’est encore un moyen d’arriver à la postérité.

Saladin, un lévrier kirghiz de Samarkand, fut l’ami de Stéphane Mallarmé et lui doit un rayon de gloire. Bitume, dont la race était indécise, partagea la bonne et la mauvaise fortune d’Emile Goudeau. Barrès eut, entre autres chiens, devenus des chiens importants et exceptionnels par le seul fait qu’ils lui appartenaient, le danois Porthos et le caniche Simon, fils d’une certaine Frimousse, dont Jules Lemaître parla dans un de ses articles.

Quant à Pain-Perdu, le chien de Mistral, c’était une bête quasi fantastique, trouvée par le grand poète et à propos de laquelle il écrivait : « Comme Pain-Perdu (c’est le nom d’un vieux troubadour, que je donnai au dernier venu) à certaines allures mystérieuses et cabalistiques ; comme, à certains moments, il tourne sur lui-même vertigineusement en se mordant la queue ; comme parfois il me regarde avec des yeux humains étonnamment perçants ; et comme il n’appartient à aucune des races connues dans le pays, j’ai fini, Dieu me pardonne, par me persuader que quelque bon ancêtre avait choisi cet avatar pour me protéger, qui sait ? dans quelque danger à venir. »

 

 

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Quand les baleines marchaient

Posté par francesca7 le 29 juin 2014

 

La baleine bleue ou rorqual bleu est issue d’une lignée d’ancêtres qui quitta la vie aquatique pour vivre une vie terrestre sur quatre pattes puis fit le chemin inverse pour retourner vivre dans les eaux originelles.

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Quand les baleines marchaient

Il n’est plus besoin aujourd’hui de rappeler que ce sont des mammifères et non des poissons, même les enfants le savent et le racontent aux quelques grandes personnes qui l’ignorent encore. Cependant, peu nombreux sont ceux qui connaissent l’histoire évolutive des cétacés et savent ce qu’implique d’être un mammifère aquatique.

Les baleines proviennent d’un ancêtre terrestre, qui marchait sur la terre ferme, sur ses quatre pattes. La baleine est un exemple de retour à la mer, phénomène qui s’est également produit chez les reptiles avec les tortues de mer ou encore les ichtyosaures et autres reptiles marins fossiles.

Beaucoup de caractères anatomiques évoquent leur ancienne vie terrestre. Tout d’abord, l’obligation de respirer l’air atmosphérique au contraire des poissons qui, grâce à leurs branchies, utilisent l’oxygène dissous dans l’eau. Ensuite, le fait qu’elles allaitent leurs petits nous rappellent qu’elles sont, comme nous, des mammifères. L’anatomie du squelette est également porteuse d’information puisqu’on retrouve des traces de leurs anciens membres terrestres. Ainsi, à l’intérieur des palettes natatoires, souvent dénommées improprement nageoires, on trouve le squelette d’une main comprenant 5 doigts et ressemblant fortement aux membres d’un animal marcheur.

  • Les ancêtres des baleines étaient donc des quadrupèdes, mais à quoi ressemblaient-ils ?
  • Existe-t-il des animaux terrestres actuels étroitement apparentés aux baleines ?

Voici les deux questions que les évolutionnistes ont essayées de résoudre, avec un certain succès même si certains points demeurent partiellement irrésolus. Tout d’abord, on connaît de nombreuses espèces fossiles apparentées aux baleines, des formes très spectaculaires qui permettent de comprendre comment un animal terrestre peut devenir aquatique en quelques millions d’années. Ensuite, les progrès de la génétique nous ont permis de connaître les parentés des baleines et les résultats vont en surprendre plus d’un.

Les parents actuels des baleines

Si l’on vous demandait de classer un sanglier, un cerf et une baleine, il y a fort à parier que vous placeriez le sanglier et le cerf ensemble et la baleine dans un groupe à part. Les zoologistes avaient tout d’abord eu la même attitude et avaient rassemblé le cerf, le sanglier, et toutes les autres espèces que l’on croyait apparentées au sein du groupe des Artiodactyles. L’une des caractéristiques du groupe étant le fait que l’axe des membres passe entre les doigts 3 et 4.

Cétartiodactyles :

Depuis, les progrès de la méthodologie en systématique ont permis de mettre à jour des relations de parenté ignorées jusque là. Cela va en surprendre plus d’un mais un cerf est plus proche parent d’une baleine que d’un sanglier.
Depuis une trentaine d’années, l’adoption de nouvelles méthodes a permis de beaucoup mieux comprendre les relations de parenté, dites relations phylogénétiques. C’est notamment grâce à l’étude de l’ADN que des progrès ont été enregistrés. L’exemple du cerf, du sanglier et de la baleine est une illustration parfaite des dangers de la ressemblance globale pour comprendre l’évolution.

Les Ruminants (le groupe du cerf) sont plus ressemblants aux Suinés (le groupe du sanglier) qu’aux cétacés (le groupe de la baleine). Malgré cette ressemblance, les Ruminants sont plus proches parents des Cétacés que des Suinés. Cette parenté a entraîné la suppression du groupe des Artiodactyles et la création d’un groupe plus inclusif, les Cétartiodactyles, comprenant les baleines.

Les recherches génétiques ont donc prouvé que des animaux aussi différents qu’un chameau, un sanglier, un cerf, un hippopotame et un cachalot descendent tous d’un ancêtre commun et doivent en conséquence être classé dans le même groupe zoologique, les Cétartiodactyles. Les hippopotames sont les plus proches parents actuels des baleines. Les recherchent basées sur l’anatomie ont donné des résultats similaires bien que les relations de parenté au sein des Cétartiodactyles soient toujours discutées. L’origine commune de tous les membres du groupe est, elle, acceptée par tous. Le fait qu’une baleine soit apparentée à un animal à quatre pattes n’a au fond rien d’étonnant lorsque l’on sait que les ancêtres des baleines marchaient sur la terre ferme.

La baleine bleue et ses cousins actuels

La baleine bleue appartient au groupe des baleines à fanons, les Mysticètes, par opposition aux cétacés à dents, les odontocètes.

Les Mysticètes :

images (15)Les fanons sont évidemment la caractéristique la plus remarquable de ces animaux. Il s’agit de longues plaques kératineuses qui s’insèrent dans la mâchoire supérieure et s’étendent jusqu’à la mâchoire inférieure. Ces structures permettent de consommer du plancton (ces petites crevettes nageuses de la famille des Euphausiacés, plus couramment dénommées krill) mais aussi des bancs entiers de petits poissons pélagiques.

Bien que les embryons présentent des dents vestigiales, l’adulte est complètement édenté. Parmi les autres caractères anatomiques du groupe, on compte la présence systématique d’un évent formé de deux orifices et l’absence de fusion entre les deux moitiés de la mâchoire inférieure.

Ce sont tous des animaux de grande taille, le plus petit, la baleine pygmée, mesure déjà 6 mètres et le plus grand, la baleine bleue, détient le record toutes catégories avec 33,5 mètres.

Les baleines à fanons se distinguent également par leur langage sophistiqué composé d’une grande variété de sons et pouvant prendre la forme de phrases atteignant une demi-heure.

Ce sont de grands migrateurs, les zones de reproduction étant éloignées des zones de nourrissage. C’est notamment dans les eaux froides des océans arctique et antarctique que les baleines se nourrissent, mais les petits sont mis au monde sous des températures plus clémentes et la migration vers les zones froides n’est pas entreprise tant que les jeunes n’ont pas accumulé leur couche de graisse protectrice.

 

Les Mysticètes ne comptent que 11 espèces réparties dans 4 familles et la faible richesse spécifique du groupe a failli être accentuée par la pêche professionnelle. De nos jours, la plupart de ces baleines sont protégées.

Les quatre familles sont :

  • les Balénidés, sont de grandes baleines à la tête énorme comme la baleine franche ;
  • les Néobalénidés, ne sont représentés que par la baleine pygmée ;
  • les Balénoptéridés, regroupe tous les rorquals mais aussi la baleine à bosse et l’immense baleine bleue ;
  • et les Eschrichtiidés, dont la baleine grise est la seule représentante.

Certains auteurs séparent l’espèce des baleines bleues Balaenoptera musculus en quatre sous-espèces :

  • Balaenoptera musculus musculus pour les populations de l’Atlantique Nord et du Pacifique Nord,
  • Balaenoptera musculus intermedia, pour des populations de l’hémisphère sud,
  • Balaenoptera musculus brevicauda, une baleine bleue plus petite que l’on rencontre dans l’océan Indien et le sud du Pacifique,
  • et Balaenoptera musculus indica, de l’océan Indien, une sous-espèce que certains ne jugent pas nécessaire de différencier, pensant qu’il s’agit des mêmes populations que Balaenoptera musculus brevicauda.

Au sein de sa famille (les Balénoptéridés), la baleine bleue présente de nombreux cousins presque aussi célèbres qu’elle. On notera surtout la baleine à bosse, mais aussi tous les rorquals.

Article réalisé par Arnaud Filleul et Jean-Pierre Fleury.

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Hérisson trop mignon !

Posté par francesca7 le 29 juin 2014

 

Solitaires, peut-être même taciturnes les hérissons sont des voisins inoffensifs, discrets et « rendant service ».

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Confusions possibles dans la nature

Pas de risque de confusions en France, où il n’existe qu’une espèce de hérisson sauvage.
Les auteurs jusqu’à Buffon prétendaient qu’il en existait deux : le hérisson à museau de chien et le hérisson à museau de cochon. La science actuelle est formelle, il n’existe à l’état sauvage dans l’hexagone qu’une seule et même espèce : le hérisson européen ou erinaceus-europaneus. N’en déplaise donc aux chroniqueurs anciens (et aux gens du voyages qui le consomment encore) « l’eurchon » (c’est un de ses noms en vieux français) à museau de cochon n’est pas meilleur dans l’assiette que l’eurchon à museau de chien.

En anglais, il est hedgehog : le cochon que l’on trouve dans les haies.

Il existe des risques de confusions en Italie où, le porc-épic à crête est très bien représenté dans la nature depuis que les romains de la Rome Antique l’acclimatèrent pour se régaler de sa chair.

Il existera peut-être des risques de confusions en France avec le hérisson blanc africain. Lorsque celui-ci sera devenu chez nous, comme aux Amériques, un animal de compagnie. Ce nac (Nouveaux Animaux de Compagnie) est une charmante petite bestiole qui la bonne (ou la mauvaise) idée d’avoir des poils blancs, soyeux et très agréables au toucher. Cette particularité en fait une peluche vivante, idéale pour les petits citadins en mal d’émotions « naturelles ».

Il est l’objet d’une démesure à l’américaine. Aux Etats-Unis on recense 400 000 de ces hérissons. Leurs maîtres se réunissent en congrès. Le business est lucratif : au plus fort du trafic, dans les années 80, un couple parti du Nigéria, où il ne valait pas plus qu’un rat, s’est vendu 6 000 $.

Attention la détention des hérissons d’Europe, comme de tous les autres, est interdite en France. Le site du Sanctuaire des Hérissons peut vous donner la marche à suivre si vous trouvez un hérisson malade ou blessé.

Sanctuaire des hérissons : site du sanctuaire des hérissons
7 rue de Noye
80 440 Fouencamps
Tél. : 03.22.09.21.03
Tél. : 06 83 77 15 68.

Risque de confusions sous d’autres latitudes

Il existe 14 espèces de hérissons dans le monde. Les quatre principales sont :

  • le hérisson d’Europe ;
  • le hérisson à longues oreilles ;
  • le hérisson du désert ;
  • le hérisson africain à ventre blanc.

images (13)Description du hérisson européen

Animal d’apparence trapue lorsque les pattes arrières sont repliées dans la position de repos. De silhouette beaucoup plus élancée lorsqu’il se déplace et que les membres postérieurs sont en mouvement. Il est recouvert de piquants jaunâtres et bruns sur le dos, le front et les flancs. Le ventre est recouvert de poils jaunâtres et raides. La queue est très courte, le museau a toujours l’aspect d’un groin. Tous les hérissons européens sont donc à museau de cochon !
Il mesure entre 25 et 30 cm. Son poids varie suivant les saisons entre 450 et 1 200 gr.

Alimentation :
C’est un omnivore à tendance insectivore.
Le gros de son régime alimentaire est constitué avant tout de vers de terre, de larves et de gros insectes adultes. Il aime les fruits sauvages en particulier les mûres ainsi que les fruits des vergers, les pommes, les figues et les raisins. Il fait ventre des oeufs et des oisillons qu’il trouve au sol. Bien qu’il ne soit pas immunisé mais simplement protégé par ses piquants, il s’attaque aussi aux vipères adultes.
Ce régime alimentaire en fin de chaîne, le rend vulnérable aux concentrations d’insecticides contenus dans les proies qu’il ingère. Cet empoisonnement lent et sournois est sûrement la principale menace qui plane sur l’avenir de cet animal.

Attention ! Le lait est un aliment toxique pour un hérisson adulte.

Activité : 
C’est solitaire nocturne. Capable de se déplacer rapidement mais bruyamment. Il grimpe facilement et descend parfois en se laissant tomber, l’épaisseur de ses piquants amortissant sa chute.
Grâce à ses 5 à 7 000 piquants, il se transforme en forteresse lorsqu’il se sent menacé. Ces piquants sont des poils transformés en épines creuses. Ces armes défensives sont mues par une multitude de muscles striés répartis sur toutes les parties dorsales et latérales du corps. Elles sont réputées comme étant extrêmement résistantes puisqu’une seule de ces épines peut supporter l’ensemble du poids du hérisson. Elles se renouvellent tous les 18 mois.
Les hérissons n’aiment pas les climats trop marqués. Ils se mettent bien-sûr en léthargie pendant l’hiver mais ils peuvent aussi choisir cette stratégie pour lutter contre la sécheresse et les chaleurs excessives de l’été.

Reproduction

Le moment des amours entre avril et début août, précisément les quelques heures de séduction et les quelques minutes d’accouplement, constituent les uniques et les brefs instants où mâle et femelle sont ensemble.

La parade est démonstrative et bruyante. Le mâle en tournant frénétiquement autour de la femelle souffle comme un soufflet de forge. Il m’est arrivé, par une chaude nuit de juin d’être attiré et étonné par ce genre de manège audible à une bonne centaine de mètres. L’obscurité m’empêcha de voir les détails de l’affaire mais très rapidement les deux animaux se séparèrent et prirent des chemins résolument différents. On a longtemps cru que l’accouplement se faisait ventre à ventre pour éviter le contact des piquants mais des observations plus récentes décrivent une position plus « classique » chez les animaux, le problème du contact étant résolu par une lenteur et une attention extrême.

Après 5 semaines de gestation, 5 à 6 petits naissent dans un nid fait d’herbes sèches dans un buisson ou dans un terrier de lapin déserté. Ils sont aveugles, glabres mais déjà avec des piquants. Ces piquants sont mous et ne durciront que lentement au contact de l’air, et ne seront définitifs qu’au bout d’un mois. La femelle s’occupe seule de la portée qu’elle allaite pendant 21 jours.

Un hérisson peut vivre pendant une dizaine d’années si…

Prédateurs :
Ils sont nombreux. Avec en premier lieu les rapaces et particulièrement les hiboux grands-ducs mais aussi les chiens errants et les renards auxquels on prête toutes sortes de stratagèmes pour réussir à les dévorer.

Répartition et perspectives : 
En dessous de 1 000 mètres d’altitude, il y a des hérissons partout en France à l’exception des îles d’Ouessant, de Sein et d’Yeu.

Les hérissons font l’objet d’une protection intégrale mais rien ne les prémunis contre la circulation automobile et la disparition des milieux qui leur sont favorables.

Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.

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Belle rencontre au MUSEE PEUGEOT de Sochaux

Posté par francesca7 le 28 juin 2014

Belle rencontre au MUSEE PEUGEOT de Sochaux dans MUSEES de FRANCE 170px-Armand_Peugeot

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Armand Peugeot (1849-1915)

 

 

Ouvert en 1984, le Musée peugeot rassemble dans une ancienne brasserie une belle collection d’automobiles, de cycles, d’outillage et autres objets (machines à coudre, moulins à café…) illustrant la production de la firme Peugeot depuis ses origines. Près de 75 modèles évoquent l’évolution des automobiles à l’emblème du Lion. Parmi les quadricycles vis-à-vis et les voiturettes caractéristiques de la période allant des débuts à 1904, remarquer celle élégamment décorée pour le bey de Tunis (1892).

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La Double Phaéton Type 81B de 1906, avec ses quatre places face à la route et ses pneus gonflables, témoigne déjà de progrès considérables. La Bébé, petite voiture créée en 1911 par Ettore Bugatti, connut un franc succès ; en quelques années plus de 3 000 exemplaires sortirent de l’usine. La Phaéton Lion Type V4C3 avec banquette arrière pliante, date de 1913. A partir de la 201 (1929) tous les modèles de la marque seront identifiés par un numéro à trois chiffres comportant le zéro au milieu. La 201 fut l’arme principale de Peugeot face à la Grande Crise économique ; la version « confort » sortie en 1932, sera la première voiture de grande série dotée de routes avant indépendantes.

 

Fin 1935 la 402 inaugure la ligne « Fuseau Sochaux », intégrant les derniers développements de la recherche en matière d’aérodynamique ; un prototype à base de 402 construit à six exemplaires par l’ingénieur J.Andreau, présenté au Salon de 1936, réalisait une économie de  carburant de l’ordre 35 %. La 402 Limousine équipée d’un gazogène et d’un coffre à charbon de bois (consommation 15 kg par heure) témoigne quant à elle de l’intensité de la pénurie énergétique en 1941.

 

Après la guerre, Peugeot innove encore avec la 203 et sa caisse monocoque tôlée. Suivent les modèles plus récents et les voitures de compétition ; le roadster 302 Darl’mat qui s’illustra au Mans en 1938, les 205 Turbo 16, championne du monde des rallyes en 1989, et turbo 16 Grand raid, première du Paris-Dakar 1990, etc…

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Parmi les cycles, on remarque surtout le Grand-bi de 1882, la première bicyclette. Le triporteur et le scooter se faufilent encore, en rêve parmi les embouteillages des années 1950. 

Sochaux est le centre de production le plus important d’automobiles Peugeot, précédant les sites de Mulhouse, Poissy et Valenciennes. L’usine ne cesse de s’agrandir. Le détournement de la rivière Allan s’est traduit par un gain de 12 ha qui autorise désormais une application optimale du principe des « flux tendus ». On fabrique à Sochaux des 205, des 605 et surtout des 405 dans les années 1995. Atelier d’emboutissage et sa ligne de presse programmable, atelier de tôlerie illuminé du jaillissement des gerbes d’étincelles, pose des éléments d’habillage, fascinant ballet des robots, robots soudeurs, robots ajusteurs de pare-brise… Par delà les profondes mutations technologiques vécues par cette industrie, demeure la pérennité d’une vocation : mettre au monde des automobiles. 

Puis, en 1988 à proximité de son site industriel historique de Sochaux (dans l’agglomération de Montbéliard), en Franche-Comté. Le Musée de l’Aventure Peugeot est devenu  l’association « l’Aventure Peugeot » musée historique de l’industrie Peugeot fondé par Pierre Peugeot ! 

En mai 2010, pour le 200e anniversaire de Peugeot, une extension de 1 500 m² permet d’exposer 35 véhicules de plus portant leur nombre à 130.

 

Aujourd’hui : 450 véhicules dont une centaine sont exposés

  • 300 cycles et motocycles dont une cinquantaine sont exposés
  • 3 000 objets estampillés à la marque
  • 6 000 m² de surface d’exposition.

 


 

SOCHAUX qui n’est d’abord qu’un village jusqu’au début du xxe siècle, connait un essor très important à partir de 1912 avec l’implantation d’une usine de la société des Automobiles Peugeot qui deviendra le plus grand site industriel de France, employant jusqu’à 40 000 salariés dans les années 1970. Il ne reste rien des premières masures des xiie et xiiie siècle de Sochaux. Peu d’informations nous sont parvenues de Sochaux au Moyen Âge. On ne trouve trace du village de Souchy que dans un texte officiel daté de 1189 et traitant d’aumônes que les habitants devaient payer à l’abbaye de Belchamp à côté de Sochaux.

Sochaux n’est alors qu’une communauté dépendante des comtes de Montbéliard vassaux de l’Empire germanique. Elle ne sera rattachée à la France qu’en 1793 suite à la Révolution française, en même temps que le comté de Montbéliard.

 

La commune de Sochaux comptabilisant entre 3 500 et 5 000 habitants. En 2011, la commune comptait 4 027 habitants. Pour la mémoire des habitants, c’est le Temple et l’ancienne mairie qui forment le cœur du village de Sochaux. Autrefois, le temple était la maison commune et inversement. Le visage actuel du temple et de la maison commune date de 1905 : autrefois, l’ancien temple comportait un fronton triangulaire avec un œil de bœuf en son milieu. Lorsqu’il est décidé de créer la Maison Commune, il a été rajouté un étage pour abriter la salle du conseil municipal et un balcon en fer forgé.

La maison du prince est la plus vielle bâtisse de Sochaux ; il semble qu’elle date du xvie siècle. Elle fait face à l’ensemble ancienne mairie et temple. L’origine de ce bâtiment reste inconnue, mais il est probable qu’aucun prince n’y ait jamais logé. La maison semble en effet trop petite (une cave inondable, une pièce habitable au 1er étage et des combles sous le toit).

Elle a été restaurée en 1993 et est utilisée actuellement comme lieu d’exposition du patrimoine historique et culturel local. La famille Peugeot est connue depuis le xve siècle.

 

LA FAMILLE -  Les Peugeot sont agriculteurs, meuniers et notables, de religion protestante luthérienne, engagés. Le 12 avril 1960, Éric Peugeot, quatre ans et demi, fils de Roland et Colette Peugeot, est enlevé dans le parc à enfants du golf de Saint-Cloud. Une demande de rançon ponctuée de menaces de mort est retrouvée près du toboggan où jouait le petit garçon. L’opinion publique est en émoi. Les parents cèdent au chantage en remettant au ravisseur la somme de 50 millions de francs. La somme est remise en billets à Paris, passage Doisy. Le petit Éric retrouve la liberté 48 heures seulement après son enlèvement. Il faudra onze mois d’enquête pour que les preneurs d’otage, Pierre-Marie Larcher et Robert Rolland, soient arrêtés et traduits en justice.

L’enfant fut séquestré dans un pavillon de Grisy-les-Plâtres, un village situé dans le département du Val-d’Oise

 

 

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Appeler quelqu’un à cor et à cri

Posté par francesca7 le 28 juin 2014

 

téléchargement (2)Appeler à grand bruit

 

L’annonce de l’instauration prochaine d’une zone d’exclusion aérienne, réclamée à corps et à cris par l’opposition depuis ses premiers revers [...]
(AP, dans Le Devoir du 18 mars 2011.)

La faute doit être fréquente, puisque Girodet se donne la peine de signaler, à l’article « cor » : « Ne jamais écrire à *corps et à cri, ce qui n’aurait aucun sens. »

 

Cette expression à cor et à cri, selon le dictionnaire de Noël et Chapsal, a trait au langage de chasse ; elle indique que l’on poursuit quelquefois le cerf en l’effrayant par le bruit du cor et les cris des chasseurs.

 

On rencontre, du reste, cette expression dans beaucoup d’auteurs. Le poète Marot (XVIe siècle) s’en est servi dans ces deux vers tirés de ses épigrammes :

Lors eux, cuidans (croyant) que fusse en grand crédit,
M’ont appelé Monsieur à cri et cor.

Madame de Sévigné, 1626, s’est aussi servie de cette expression dans cette phrase : « Il demande le coadjuteur à cor et à cri. »

Voici un dernier exemple de l’emploi de ces mots, tiré d’un ouvrage paru à Paris en 1788 et ayant pour titre : La chasse au fusil (page 277) : « Je ne connais aucun pays où l’on chasse l’ours à cor et à cri pour le forcer avec les chiens courants, etc. »

L’expression qui nous intéresse, à cor et à cri, a appartenu d’abord au vocabulaire de la chasse, expliquent le Colin et le Dictionnaire historique de la langue française de la maison Robert. Chasser à cor et à cri, c’est chasser « avec le cor et les chiens », d’après le Petit Robert; « en sonnant du cor, de la trompe, et en criant », selon Girodet :

La vénerie est un art, celui de « chasser à cors et à cris » la bête fauve.(Vialar, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

De là vient l’emploi figuré avec des verbes comme demander, réclamer,revendiquer, pour marquer l’insistance :

Ce que nous réclamons à cor et à cri, ce sont, n’en doutez pas, des Ré-à-li-tés. (Aragon, dans le Lexis.)

Vous réclamez, à cor et à cris, des réformes? Opérez-les. (Huysmans, dans le Trésor.)

Mais comment faut-il écrire l’expression, au juste? Le Trésor admet plusieurs graphies : à cor(s) et à cri(s). Le Dictionnaire historiquementionne à cor et à cris. Par contre, le Petit Robert et le Lexis, consultés à l’article « cor », donnent uniquement à cor et à cri, comme le Hanse, le Girodet, le Colin et le Multidictionnaire. Il me semblerait donc prudent de s’en tenir au singulier, seul correct d’après les trois derniers ouvrages.

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C’est Vieux comme Hérode

Posté par francesca7 le 28 juin 2014

 

 
220px-Brooklyn_Museum_-_Herod_(Hérode)_-_James_Tissot_-_overallTrès vieux. Vieux comme Hérode s’emploie de préférence pour désigner la longévité d’une chose ; vieux comme Mathusalem, d’une personne

Hérode est le nom d’une famille de rois qui régnèrent en Judée pendant plus d’un siècle. Le premier de ces rois est Hérode le Grand né l’an 72 avant J.-C. à Ascalon, et surnommé à cause de cela l’Ascalonite.

Hérode le Grand vu par Théophile Lybaert (1883)

C’est lui qui, après avoir fait périr sa femme et trois de ses fils, ordonna, lorsqu’il apprit la naissance du Christ, le carnage de tous les enfants de Bethléem qui avaient moins de deux ans. Viennent ensuite Hérode-Antipas, tétrarque qui, à la demande d’Hérodiade, sa femme, fit périr saint Jean-Baptiste ; Hérode-Philippe, tétrarque de la Batanée, de la Trachonite et de la Gaulonite ; puis enfin Hérode-Agrippa I, fils d’Aristobule, et Hérode-Agrippa II, que Claude dépouilla du royaume de Judée.

Hérode l’Ascalonite était souvent appelé, par rapport à ses descendants, le vieil Hérode ; c’est de là qu’est venue l’expression proverbiale : vieux comme Hérode, expression qui se dit plutôt des choses que des personnes.

On dit aussi vieux comme Mathusalem, mais alors ce n’est pas par les mêmes raisons et c’est toujours en parlant des personnes, car on rappelle par cette comparaison l’âge avancé dans lequel mourut ce patriarche.

Né l’an 3317 avant J.-C., il devint père de Lameth à 187 ans, et continua de vivre jusqu’en 2348, l’année même du déluge ; il avait par conséquent 969 ans.

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Au Château du Diable

Posté par francesca7 le 26 juin 2014

Trésor (Le) du Château du Diable
sur les bords du Scorff (Morbihan)

 
 
images (11)Sur un charmant coteau des bords du Scorff, nommé Mané-penn-enn-Drainfve (en français, Pointe de la trêve ou Frairie), s’élève une petite maison coquettement blanche qui n’est que d’hier, et un manoir du XVIIe siècle qui domine un des plus jolis points de vue de la contrée, écrit le docteur Fouquet en 1857, qui se fait l’écho d’une vivace légende attachée au lieu…

Le promeneur, attiré par la beauté du site, est tout surpris quand il arrive au sommet du coteau de trouver un vaste amas de débris, des granits sculptés et les restes d’un Lion-gargouille qui trahissent le XIVe siècle, rapporte Fouquet. S’il demande aux gens de la ferme quelles sont ces ruines, il apprend que là s’élevait jadis le Castel penn-enn-Drainfve connu maintenant, dans tout le pays, sous le nom de Château du Diable.

Il apprend encore que ce nom qui sent le soufre, fut imposé à ce castel, parce qu’un de ses propriétaires s’était vendu Satan. Il apprend enfin que dans les vastes souterrains qui s’étendent sous le lit profond du Scorff, jusqu’au château de Tréfaven, sont enfouis les immenses trésors, fruits de son pacte avec l’ange maudit.

Si ce promeneur est ami du merveilleux, qu’il accepte cette légende qui va si bien aux vieilles ruines, aux frais ombrages, au calme profond de ces lieux ; mais s’il tient peu à la poésie et beaucoup, au contraire, au positif des choses, qu’il écoute alors ce que la tradition redit :

images (13)« Un modeste marchand d’Hennebont, assez bien dans ses affaires, avait, dans les premières années du XVIIe siècle, acquis le Mané-penn-enn-Drainfve et une pauvre ferme dont les champs et les landes étalaient au soleil leurs épis et leurs ajoncs, là même où depuis la Compagnie des Indes a creusé son port , établi ses magasins, là où Lorient a formé son arsenal, élevé ses maisons et dressé ses remparts.

« La vente à prix excessif de ses pauvres champs et de ses landes incultes, fit du modeste marchand d’Hennebont le plus opulent des propriétaires du pays, et comme alors on arrivait à tout par la fortune, il pourvut ses filles de nobles époux et ses fils des emplois les plus élevés de la magistrature, de l’armée, de l’Église. Quant à lui, devenu seigneur, il bâtit sur sa terre noble de Mané-penn-enn-Drainfve le manoir qui, de nos jours, n’est plus qu’une maison de ferme. »

Le seigneur vendu au démon par la légende, c’est le marchand d’Hennebont enrichi et anobli, et le satan rémunérateur du pacte, c’est la Compagnie des Indes. Reste à trouver le souterrain dépositaire des écus maudits !

 

(D’après « Bulletin de la Société archéologique du Morbihan », paru en 1857)

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A la louange de la Charité

Posté par francesca7 le 26 juin 2014

 

Les Méchants m’ont vanté leurs mensonges frivoles :
Mais je n’aime que les paroles
De l’éternelle Vérité. 
Plein du feu divin qui m’inspire, 
Je consacre aujourd’hui ma Lyre 
A la céleste Charité.

En vain je parlerais le langage des Anges.
En vain, mon Dieu, de tes louanges
Je remplirais tout l’Univers :
Sans amour, ma gloire n’égale
Que la gloire de la cymbale,
Qui d’un vain bruit frappe les airs.

Que sert à mon esprit de percer les abîmes 
Des mystères les plus sublimes,
Et de lire dans l’avenir ? 
Sans amour, ma science est vaine, 
Comme le songe, dont à peine 
Il reste un léger souvenir.

Que me sert que ma Foi transporte les montagnes ?
Que dans les arides campagnes
Les torrents naissent sous mes pas ;
Ou que ranimant la poussière
Elle rende aux Morts la lumière,
Si l’amour ne l’anime pas ?

Oui, mon Dieu, quand mes mains de tout mon héritage 
Aux pauvres feraient le partage ;
Quand même pour le nom Chrétien,
Bravant les croix les plus infames 
Je livrerais mon corps aux flammes, 
Si je n’aime, je ne suis rien.

Que je vois de Vertus qui brillent sur ta trace,
Charité, fille de la Grâce !
Avec toi marche la Douceur,
Que suit avec un air affable 
La Patience inséparable
De la Paix son aimable soeur.

Tel que l’Astre du jour écarte les ténèbres 
De la Nuit compagnes funèbres, 
Telle tu chasses d’un coup d’oeil 
L’Envie aux humains si fatale, 
Et toute la troupe infernale 
Des Vices enfants de l’Orgueil.

Libre d’ambition, simple, et sans artifice, 
Autant que tu hais l’Injustice, 
Autant la Vérité te plait.
Que peut la Colère farouche 
Sur un coeur, que jamais ne touche 
Le soin de son propre intérêt ?

Aux faiblesses d’autrui loin d’être inexorable, 
Toujours d’un voile favorable 
Tu t’efforces de les couvrir. 
Quel triomphe manque à ta gloire ?
L’amour sait tout vaincre, tout croire, 
Tout espérer, et tout souffrir.

Un jour Dieu cessera d’inspirer des oracles. 
Le don des langues, les miracles,
La science aura son déclin. 
L’amour, la charité divine 
Eternelle en son origine 
Ne connaîtra jamais de fin.

Nos clartés ici bas ne sont qu’énigmes sombres,
Mais Dieu sans voiles et sans ombres 
Nous éclairera dans les cieux. 
Et ce Soleil inaccessible, 
Comme à ses yeux je suis visible, 
Se rendra visible à mes yeux.

L’amour sur tous les Dons l’emporte avec justice,
De notre céleste édifice 
La Foi vive est le fondement, 
La sainte Espérance l’élève, 
L’ardente Charité l’achève,
Et l’assure éternellement,

Quand pourrai-je t’offrir, ô Charité suprême,
Au sein de la lumière même
Le Cantique de mes soupirs ;
Et toujours brûlant pour ta gloire,
Toujours puiser, et toujours boire
Dans la source des vrais plaisirs !

Jean RACINE   (1639-1699)

Jean Racine, né à La Ferté-Milon le 22 décembre 1639 et mort à Paris le 21 avril 1699, est un dramaturge et poète français considéré comme l’un des plus grands auteurs de tragédies de la images (10)période classique en France sous Louis XIV.

Issu d’une famille de petits notables et vite orphelin, il est éduqué par les « Messieurs » (les « Solitaires ») de Port-Royal et reçoit une solide éducation littéraire et religieuse (peu marquée par les nuances théologiques du jansénisme). Il choisit ensuite de se consacrer à la littérature et particulièrement au théâtre en faisant jouer La Thébaïde en 1664 et Alexandre le Grand en 1665, qui est son premier succès et qui lui vaut le soutien du jeune roi Louis XIV mais il se brouille avec Molière.

Le succès d’Andromaque en 1667 ouvre une décennie de grande création où l’on trouve à côté d’une unique comédie (Les Plaideurs en 1668) six grandes tragédies : Britannicus (1669), Bérénice(1670), Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie (1674) et Phèdre (1677). Élu à l’Académie française en 1672, et parvenu au faîte de la gloire grâce à Iphigénie et Phèdre tout en ayant acquis une confortable aisance financière, il se laissa convaincre par ses appuis haut placés à la Cour (notamment Mme de Montespan et sa sœur Mme de Thianges) d’abandonner le « métier de poésie » pour briguer le « glorieux emploi » d’historien du roi . Devenu l’un des courtisans les plus proches du Roi-Soleil, il n’abandonna quelquefois son travail d’historien que pour répondre à la demande deMadame de Maintenon en donnant deux tragédies aux sujets bibliques aux jeunes filles de Saint-Cyr : Esther (en 1689) et Athalie (en 1691), ou pour écrire dans le plus grand secret son Abrégé de l’histoire de Port-Royal (publié seulement cinquante ans après sa mort). L’énorme travail auquel il avait consacré l’essentiel des vingt dernières années de sa vie, l’histoire de Louis XIV, disparut entièrement dans l’incendie de la maison de son successeur, Valincour.

Privilégiant les sujets grecs, Racine, cherchant à rivaliser avec Pierre Corneille, a néanmoins traité trois sujets romains, et un sujet moderne, Bajazet (1672), mais décalé dans l’espace puisque se déroulant dans l’Empire ottoman. On a pu lui reprocher le manque de vérité historique (dans Britannicus ou Mithridate par exemple) et le manque d’action (particulièrement dans Bérénice), mais on a salué la musique de ses vers, son respect assez strict des unités de temps, de lieu et d’action qui renforcent la densité et le sentiment tragique, ainsi que de la vraisemblance psychologique : les passions de chacun deviennent en effet les instruments du destin. Parmi ces passions, l’amour tient la première place et Racine l’analyse avec ses manifestations physiologiques (ex. : Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;// Un trouble s’éleva dans mon âme éperduePhèdre, v.272-273). La passion anime et détruit les personnages pourtant tout-puissants (rois, empereurs, princesses…) qui tentent en vain de lutter contre la pente fatale de l’entraînement des passions. Racine est ainsi parvenu à montrer si puissamment ce cheminement inexorable propre à faire naître la frayeur et la pitié (Aristote les présentait comme les deux émotions fondamentales du genre tragique) que la critique a longtemps estimé qu’il avait cherché à associer la prédestination janséniste et le fatum des tragédies de l’Antiquité.

L’économie des moyens (densité du propos avec un nombre restreint de mots pour toutes ses œuvres, utilisation du confident pour rendre plus naturelle l’expression des personnages), la rigueur de la construction (situation de crise menée à son acmé), la maîtrise de l’alexandrin et la profondeur de l’analyse psychologique font des œuvres de Jean Racine un modèle de la tragédie classique française.

 

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Je contemple souvent le ciel de ma mémoire

Posté par francesca7 le 26 juin 2014

 

Le temps efface tout comme effacent les vagues 
Les travaux des enfants sur le sable aplani 
Nous oublierons ces mots si précis et si vagues 
Derrière qui chacun nous sentions l’infini.

Le temps efface tout il n’éteint pas les yeux
Qu’ils soient d’opale ou d’étoile ou d’eau claire 
Beaux comme dans le ciel ou chez un lapidaire 
Ils brûleront pour nous d’un feu triste ou joyeux.

Les uns joyaux volés de leur écrin vivant
Jetteront dans mon coeur leurs durs reflets de pierre 
Comme au jour où sertis, scellés dans la paupière 
Ils luisaient d’un éclat précieux et décevant.

D’autres doux feux ravis encor par Prométhée 
Étincelle d’amour qui brillait dans leurs yeux 
Pour notre cher tourment nous l’avons emportée 
Clartés trop pures ou bijoux trop précieux.

Constellez à jamais le ciel de ma mémoire 
Inextinguibles yeux de celles que j’aimai 
Rêvez comme des morts, luisez comme des gloires 
Mon coeur sera brillant comme une nuit de Mai.

L’oubli comme une brume efface les visages
Les gestes adorés au divin autrefois,
Par qui nous fûmes fous, par qui nous fûmes sages
Charmes d’égarement et symboles de foi.

Le temps efface tout l’intimité des soirs 
Mes deux mains dans son cou vierge comme la neige 
Ses regards caressants mes nerfs comme un arpège 
Le printemps secouant sur nous ses encensoirs.

D’autres, les yeux pourtant d’une joyeuse femme,
Ainsi que des chagrins étaient vastes et noirs
Épouvante des nuits et mystère des soirs
Entre ces cils charmants tenait toute son âme

Et son coeur était vain comme un regard joyeux. 
D’autres comme la mer si changeante et si douce 
Nous égaraient vers l’âme enfouie en ses yeux 
Comme en ces soirs marins où l’inconnu nous pousse.

Mer des yeux sur tes eaux claires nous naviguâmes 
Le désir gonflait nos voiles si rapiécées 
Nous partions oublieux des tempêtes passées 
Sur les regards à la découverte des âmes.

Tant de regards divers, les âmes si pareilles
Vieux prisonniers des yeux nous sommes bien déçus
Nous aurions dû rester à dormir sous la treille
Mais vous seriez parti même eussiez-vous tout su

Pour avoir dans le coeur ces yeux pleins de promesses
Comme une mer le soir rêveuse de soleil
Vous avez accompli d’inutiles prouesses
Pour atteindre au pays de rêve qui, vermeil,

Se lamentait d’extase au-delà des eaux vraies 
Sous l’arche sainte d’un nuage cru prophète 
Mais il est doux d’avoir pour un rêve ces plaies 
Et votre souvenir brille comme une fête.

Marcel PROUST   (1871-1922)

Marcel_Proust_1900Marcel Proust (prénoms complets : Valentin Louis Georges Eugène Marcel), né à Auteuil le 10 juillet 1871 et mort à Paris le 18 novembre 1922, est un écrivain français, dont l’œuvre principale est une suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu, publiée de 1913 à 1927.

Issu d’une famille aisée et cultivée (son père est professeur de médecine à Paris), Marcel Proust est un enfant de santé fragile et toute sa vie il aura des difficultés respiratoires graves causées par l’asthme. Très jeune, il fréquente des salons aristocratiques où il rencontre artistes et écrivains, ce qui lui vaut une réputation de dilettante mondain. Profitant de sa fortune, il n’a pas d’emploi et il entreprend en 1895 un roman qui restera à l’état de fragments (publiés en 1952, bien après sa mort, sous le titre Jean Santeuil). En 1900, il abandonne son projet et voyage à Venise et à Padouepour découvrir les œuvres d’art en suivant les pas de John Ruskin sur qui il publie des articles et dont il traduit sans succès certains ouvrages.

En 1907, Marcel Proust commence l’écriture de son grand œuvre À la recherche du temps perdu dont les sept tomes seront publiés entre 1913 (Du côté de chez Swann) et 1927, c’est-à-dire en partie après sa mort ; le second volume, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, obtiendra le prix Goncourt en 1919. Marcel Proust meurt épuisé, le 18 novembre 1922, d’une bronchite mal soignée : il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, accompagné par une assistance nombreuse qui salue un écrivain d’importance que les générations suivantes placeront au plus haut en faisant de lui un véritable mythe littéraire.

L’œuvre romanesque de Marcel Proust est une réflexion majeure sur le temps et la mémoire affective comme sur les fonctions de l’art qui doit proposer ses propres mondes, mais c’est aussi une réflexion sur l’amour et la jalousie, avec un sentiment de l’échec et du vide de l’existence qui colore en gris la vision proustienne où l’homosexualité tient une place importante. La Rechercheconstitue également une vaste comédie humaine de plus de deux cents acteurs. Proust recrée des lieux révélateurs, qu’il s’agisse des lieux de l’enfance dans la maison de Tante Léonie àCombray ou des salons parisiens qui opposent les milieux aristocratiques et bourgeois, ces mondes étant traités parfois avec une plume acide par un auteur à la fois fasciné et ironique. Ce théâtre social est animé par des personnages très divers dont Marcel Proust ne cache pas les traits comiques : ces figures sont souvent inspirées par des personnes réelles ce qui fait de À la recherche du temps perdu un roman à clés et le tableau d’une époque. La marque de Proust est aussi dans son style dont on remarque les phrases souvent longues, qui suivent la spirale de la création en train de se faire, cherchant à atteindre une totalité de la réalité qui échappe toujours.

 

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Les philosophes hermétiques

Posté par francesca7 le 25 juin 2014

ou bien encore les nouveaux Alchimistes

Les savants qui se sont adonnés à l’alchimie dans le Moyen Age avaient d’autres noms que celui d’alchimistes ; ils s’appelaient, par exemple, les enfants de l’art, les initiés, les cosmopolites, les adeptes, les rose-croix, les souffleurs, ou les philosophes hermétiques ; ce dernier mot, hermétique faisait allusion à Hermès, ou Mercure trismégiste (c’est-à-dire trois fois grand), fameux philosophe égyptien, qu’on suppose avoir été conseiller d’Isis, femme d’Osiris, et avoir vécu environ 1900 ans avant Jésus-Christ

téléchargement (4)La philosophie hermétique, suivant les écrivains qui ont eu foi dans cette étude, était aussi ancienne que le monde ; elle avait pour objet la recherche de la pierre philosophale, de la panacée universelle, et du grand œuvre ; c’était encore l’art de trouver l’eau merveilleuse qui donne une santé et une jeunesse éternelle, et de changer les métaux en or. Les alchimistes imaginaient qu’il existait des métaux parfaits, comme l’or et l’argent, et des métaux imparfaits, comme le mercure, le plomb, etc., et qu’il était possible de transformer.

« L’or, disaient-ils, est de tous les corps de la nature le plus compact, le plus pesant, le plus inaltérable au feu, à l’eau et à l’air, c’est le roi des métaux. » Ils le désignaient aussi sous le nom de sol ou soleil, et le représentaient sous la figure d’un cercle ; ce n’était là qu’une conséquence de leur doctrine, dont la propagation se faisait entre les sages, seulement par images et comparaisons mystérieuses.

Les Arabes se sont beaucoup occupés d’alchimie ; ils sont les premiers qui aient attribué à l’or les plus grandes vertus médicinales, ils le mêlaient dans leurs compositions chimiques réduit en feuilles ; ils pensaient que l’or fortifie le cœur, ranime les esprits, et réjouit l’âme ; d’après eux l’or serait utile pour la mélancolie, les tremblements et les palpitations du cœur. Les alchimistes qui s’emparèrent de ces idées amplifièrent encore, retournèrent les éloges de mille façons ; ils attribuaient toutes les vertus possibles à cet or mystérieux, qu’ils prétendaient extraire eux-mêmes des métaux imparfaits.

L’or philosophique, la quintessence, l’âme de l’or, la teinture solaire radicale, l’eau du soleil, la poudre de projection, le magistère, l’essence des cèdres du Liban, le restaurant des pierres précieuses, l’élixir universel, toutes ces dénominations étaient également appliquées à la pierre philosophale. Ces noms merveilleux d’un secret imaginaire donnaient aux enfants de l’art un grand crédit, bien que les plus fameux d’entre eux soient morts, comme le célèbre Paracelse, dans les souffrances et la misère.

Il fallait que la croyance en la pierre philosophale fût bien vive et bien enracinée parmi les alchimistes, pour leur donner la persévérance inconcevable qu’ils mettaient dans leurs recherches ; ils entretenaient pendant des années entières des fourneaux allumés, où s’opérait la fusion des métaux et des compositions dont ils faisaient usage. Plusieurs ont eu la renommée d’avoir trouvé la pierre philosophale ; par exemple, on a prétendu longtemps que Nicolas Flamel l’avait découverte le 17 janvier 1332 ; il passait pour immensément riche, et, après sa mort, à diverses reprises, des gens avides firent des fouilles dans une maison qu’il avait possédée, à Paris, rue de Marivaux ; mais ces fouilles furent toujours infructueuses, comme devaient s’y attendre les esprits sensés. Avant Flamel, Raimond Lulle, fameux écrivain du XIIIe siècle, transforma, suivant la rumeur populaire, pendant son séjour à Londres, cinquante mille livres de vif-argent en or, pour le roi Edouard Ier.

Vers le même temps, Alphonse X, roi de Castille, avait écrit dans un de ses ouvrages : « La pierre qu’ils appellent philosophale, je savais la faire. N… me l’avait enseigné ; nous la fîmes ensemble, ensuite je la fis seul, et ce fut ainsi que souvent j’augmentai mes finances. »

Enfin, au XVIIe siècle, Van Helmont fils, le dernier homme remarquable qui se soit occupé de la recherche du grand oeuvre, affirme avoir vu et touché plusieurs fois la pierre philosophale. Elle avait, selon lui, la couleur du safran en poudre, et elle était brillante comme du verre pulvérisé. On lui en donna le quart d’un grain, et ce quart d’un grain, jeté dans huit onces de mercure, les changea en argent très pur.

On compte un nombre infini de traités d’alchimie, presque tous écrits en langage mystique, qui donnent des formules ou recettes pour opérer le grand œuvre. En voici une des plus courtes et des plus claires : « Mettez dans une fiole de verre fort au feu de sable ; de l’élixir d’Aristée avec du baume de Mercure, et une pareille pesanteur du plus pur or de vie ou précipité d’or, et la calcination qui restera au fond de la fiole se multipliera cent mille fois. » En voulant opérer d’après de semblables recettes, les souffleurs se sont toujours ruinés.

La pureté de l’âme était vivement recommandée par les alchimistes, comme une condition essentielle pour le succès de leurs travaux ; quelques-uns d’entre eux, cependant, ne la possédaient nullement. Flamel exerçait l’usure à Paris, et parvint à s’enrichir par ce moyen, beaucoup plus que par la divine pierre.

Paracelse, au XVIe siècle, passa presque toute sa vie dans l’ivresse et la débauche. C’est lui qui, dans les cours qu’il faisait en Allemagne, s’écriait avec une orgueilleuse ironie : « Avicenne, Galien, et vous tous, philosophes et médecins vulgaires, les cordons de mes souliers en savent plus que vous ; toutes les universités et tous les écrivains réunis sont moins instruits que les poils de ma barbe et de mon chignon ; moi, moi seul, je suis le vrai monarque de la médecine ! »

L’extravagance de ces paroles étonne peu lorsque l’on songe que presque tous les hommes de mérite, à cette époque, croyaient fermement aux sciences occultes ; que les moines les plus instruits, dans leurs retraites, en faisaient l’objet des études de leurs veilles, et qu’à la naissance du protestantisme, des thèses sur l’astrologie judiciaire, la cabale et la magie, étaient publiquement soutenues par des philosophes dont le nom est encore, de nos jours, honoré à plusieurs titres.

On peut dire qu’alors les sciences exactes n’existaient pas ; elles sortaient péniblement du chaos de la fable ; les observations ne se ralliaient que lentement pour former les bases de travaux sérieux et incontestablement utiles.

Il est fort heureux, assurément, que, de nos jours, personne ne puisse s’aviser de chercher la pierre philosophale, sans être certainement exposé à passer pour un fou. Toutefois, il faut être sobre de dédain pour ceux des alchimistes du Moyen Age qui étaient de bonne foi ; ils ont ouvert avec beaucoup de peine dans l’obscurité, à leurs propres risques et périls, les premières portes de la science.

D’importantes découvertes sont dues aux manipulations laborieuses et patientes par lesquelles ils faisaient passer une foule de matières avec l’espoir de parvenir à un but fantastique. C’est ainsi, pour citer un seul exemple, qu’on ne peut nier le mérite des efforts de Paracelse pour introduire en médecine l’usage des préparations antimoniales, mercurielles, salines, ferrugineuses, qui ont sur nos organes une action si efficace.

Quant aux alchimistes de mauvaise foi, charlatans avides, qu’on a vus partout se multiplier au XVIe siècle, nous abandonnons volontiers leur mémoire au mépris. C’est tout ce que l’on doit à ces vils escamoteurs, qui s’en allaient par le monde, vendant fort cher aux crédules le secret de faire de l’or, comme si, ayant un secret semblable, ils eussent besoin de le vendre pour s’enrichir.

téléchargement (5)On connaît quelques-unes des ruses de ces fripons. Les uns savaient habilement glisser dans du plomb ou du cuivre en état de fusion, des parcelles d’or contenues dans un bâton creux dont ils se servaient pour mêler leur préparation. D’autres se servaient de creusets dont ils garnissaient le fond d’or ou d’argent amassé en pâte légère ; ils couvraient ce fond d’une autre pâte, faite de la poudre même du creuset et d’eau gommée, qui cachait l’or et l’argent ; ensuite, ils jetaient le mercure ou le plomb, et l’agitant sur un feu ardent, faisaient apparaître à la fin l’or ou l’argent calciné.

(D’après un article paru en 1833)

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