AU PAYS DE MONTBELIARD
Posté par francesca7 le 25 avril 2014
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Dominée par la silhouette de son château, témoin d’un riche passé, Montbéliard garde fièrement les contreforts Nord de la Franche Comté.
Héritier d’un pagus (mot dont nous avons fait « pays ») gallo-romain, le Pays de Montbéliard regroupait, avant 1793, les seigneuries d’Héricourt, Châtelot, Clémont, Blamont et Etobon qui constituaient la principauté de Montbéliard, enclave Wütembergeoise au sein du territoire français.
Château des ducs de Wurtemberg (xiiie siècle)
UNE PRINCIPAUTE ALEMANIQUE – La déchéance de Mandeure au 8ème siècle fit grandir l’importance stratégique de « Mons Beligardae » bourg castral posté sur une échine rocheuse au confluent de la Lizaine et de l’Allan. Il devint siège d’un comté indépendant, à la tête duquel se succédèrent plusieurs familles, dont celle des Montfaucon. Le dernier des Montfaucon étant mort sans héritier mâle, le comté revint à une de ses petites filles, Henriette d’Orbe qui en épousant en 1397 le prince Eberhard IV de Würtemberg, fit basculer Montbéliard dans l’Empire germanique.
Dès lors pendant quatre siècles résidence alternée (avec Stuttgart puis Ludwigsburg) des princes ou ducs de la famille de Würtemberg, la cité héberge une administration würtembergeoise, accueille des artistes et artisans d’outre-Rhin ; bien que continuant à parler de français, les habitants de la Principauté privilégient la relation avec les pays alémaniques dans les domaines économique, culturel, religieux… Ce statut d’enclave indisposa souvent les rois de France, notamment quand commencèrent à se propager les idées de la Réforme, introduite à Montbéliard dès 1524 et officiellement adoptée dans la Principauté au milieu du 16ème siècle. Mais leurs différentes tentatives de mainmise échouèrent.
DE L’APOGEE A L’ANNEXION – Sous le grand règne de Frédéric de Würtemberg (1581-1608), tandis qu’affluent les réfugiés huguenots, la ville se mue en cité princière pénétrée du souffle de la Renaissance ; elle s’agrandit avec la construction, au-delà des fortifications médiévales, de la Neuve cille, et se métamorphose, sous la houlette de l’architecte Henrich Schickhardt. La principauté sera finalement rattachée à la jeune République française le 10 octobre 1793.
DE SAVANTS COMPERES – Le 13 août 1769 naît à Montbéliard Jean, Léopold Cuvier, prénommé Georges par ses proches. Ses études à l’Ecole française de la ville, un séjour à l’Académie caroline près de Stuttgart, une intelligence orientée très tôt vers les sciences naturelles vont lui permettre de mener à bien une brillante carrière. Dès 1794, il enseigne au cours d’anatomie du Jardin des Plantes, puis en 1799 au Collège de France, enfin au Muséum en 1802. Elu membre de l’Académie française en 1818, gratifié du titre de baron en 1819 par Louis XVIII, il est considéré comme le créateur de l’anatomie comparée et de la paléontologie. Contemporain et ami de Georges Cuvier, Georges-Frédéric Parrot suit un chemin parallèle à celui du grand savant jusqu’à Stuttgart. Mais tandis que Cuvier poursuit sa carrière en France, Parrot préfère la Russie où de nombreux Montbéliardais partent tenter leur chance. Recteur d’université, professeur de physique, il finira conseiller d’Etat impérial, laissant une œuvre considérable en biologie moderne et électrochimie.
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