les Cathares au temps d’Henri IV
Posté par francesca7 le 9 avril 2014
Ils cheminent deux par deux, une corde ceignant leurs reins. Ils refusent tout aliment provenant de la procréation sauf le poisson qui, pour eux, ne s’accouple pas. Ils croient que le monde visible est l’oeuvre de Satan. Ils rejettent et brisent la Croix parce qu’elle a servi au supplice du Christ. Ils prônent parfois le suicide mystique par la faim… On les appelle des « parfaits », des « bonshommes ». Ce sont des Cathares.
Sous le règne d’Henri IV on ouvrit les grottes de Lonbrives, dans le Sabarthes. Les derniers cathares y avaient été emmurés vivants en 1315, longtemps après la chute de Montségur (1244) et de Quéribus (1255). Au dernier coup de pioche, les ouvriers qui procédaient à l’ouverture et les hommes d’armes et de justice qui y présidaient restèrent saisis de stupeur.
Dans la grotte, les squelettes étaient disposés en cercle autour d’un autre squelette, tous dans une posture de prière. Les malheureux, lorsqu’ils avaient compris qu’ils allaient mourir d’inanition, s’étaient rassemblés autour de leur prêtre pour attendre la mort en priant. Pas un seul ne s’était écarté du cercle.
Ce prêtre était un « parfait » ou encore un « Bon Homme » comme on appelait plus souvent ces élus parmi les croyants. Les parfaits étaient les ministres du culte cathare. Ils avaient reçu l’esprit et ils avaient dès lors le pouvoir de le conférer.
Aucune condition précise n’était, semble-t-il, exigée de la part des croyants qui sollicitaient l’initiation. Mais, la règle de vie des parfaits était si exigeante que les cathares préféraient recevoir dans l’ordre des croyants ayant une longue vie derrière eux, ayant donc déjà fait leurs preuves.
Par conséquent les postulants avaient un certain âge. Ils avaient déjà mené, sans doute dans une pureté de moeurs très poussée, une vie de famille tout à fait normale. Nombreux étaient les couples qui d’un commun accord se destinaient tardivement au ministère. Ils se séparaient alors pour s’y préparer chacun de leur côté. Bien sür ils avaient attendu que leurs enfants soient adultes ou même qu’ils aient fondé un foyer.
Il est certain qu’une enquête minutieuse dans le milieu de l’intéressé était conduite avant toute acceptation. La durée de la période d’initiation permettait de contrôler les résultats.
Les parfaits étaient très souvent d’origine modeste. Il y eut beaucoup d’artisans, et d’hommes issus de milieux ruraux.
Si le catharisme fut bien accueilli par les grands seigneurs et surtout par les petits chevaliers qui comptaient nombre de croyants notoires, il y eut relativement peu de parfaits parmi eux. Cependant, Blanche de Laurac, mère d’Aimery de Montréal, dirigeait une « maison de parfaits ». De même, Fabrisse de Mazerolles.
Raymond-Roger de Foix avoua avoir autorisé son épouse à recevoir le consolarnentur. Il allait lui rendre des visites dans le couvent de parfaites qu’elle dirigeait dans l’Ariège. Sa soeur, la fameuse Esclarmonde de Foix, avait également été reçue dans l’ordre au cours d’une cérémonie qui avait rassemblé bon nombre d’aristocrates. L’évêque catholique, Bernard-Raymond de Roquefort, combattit mollement l’hérésie dans son diocèce de Carcassonne car sa mère et son frère étaient tous deux cathares.
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