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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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L’église de BROU dans l’Ain

Posté par francesca7 le 22 mars 2014

 

273px-Eglise_de_Brou8_chapelle_de_marguerite

Eglise de Brou  à Bourg-en-Bresse dans l’Ain
et
Marguerite d’Autriche
Petite fille de Charles le Téméraire et veuve à 24 ans, Marguerite d’Autriche voulut la construction du monastère royal de Brou afin d’y accueillir son propre tombeau, celui de sa mère et celui de son époux. Son époux était Philibert II, duc de Savoie, dit Philibert le Beau dont elle était très amoureuse. Philibert le Beau décéda brutalement après 3 ans de mariage.


Le monastère Royal de Brou
Le monastère, construit de 1506 à 1512, était destiné à accueillir une vingtaine de moines augustins chargés de prier pour Philibert II, Anne d’Autriche et Marie de Bourgogne, sa mère. Le monastère compte trois cloîtres à étages, de vastes salles voûtées et plus de 4000 m² de communs. Le musée de Brou occupe les lieux depuis 1922. Il est riche en oeuvres d’art italien, flamand et français du XVe au XXe siècle.

 

                             L’église
L’église de Brou, le joyau de style gothique flamboyant bâti de 1513 à 1532, est réalisé par les meilleurs maîtres et artistes français puis flamands. 


- Les murs de la nef sont nus, les piliers massifs, les verrières sans vitraux. 

La nef apparaît très sobre et contraste avec la richesse du choeur, seul le jubé* est abondamment et finement sculpté. En entrant dans l’église on apprécie la clarté blonde qui baigne la nef et ses doubles bas-côtés. La lumière des fenêtres hautes illumine l’enduit des murs sur lequel a été dessiné un faux appareillage. Les piliers composés d’un faisceau serré de colonnettes montent d’un seul jet à la voûte où ils s’épanouissent en nervures multiples aux clefs ouvragées. La balustrade qui court au-dessous des fenêtres de la nef est finement sculptée. L’ensemble architectural a beaucoup de noblesse. Dans la 2ème travée de la nef, à droite, une cuve baptismale en marbre noir du 16ème siècle porte la devise de Marguerite…

Le bras droit du transept a un remarquable vitrail du 16ème siècle représentant Suzanne accusée par les vieillards (en haut) et disculpée par Daniel (en bas).

La nef et le transept, accessibles aux fidèles, étaient séparés du chœur, domaine propre des religieux et sanctuaire des tombeaux, par le jubé. A sa droite, s’ouvre la chapelle de Montécuto qui présente des maquettes expliquant les procédés de construction employés à Brou.


- Le choeur est imposant et richement décoré, il comprend :
Les stalles de chêne sont très ouvragées par des scènes et des personnages de l’ancien et du nouveau testament.

Les tombeaux, celui de Marguerite de Bourbon est creusé en enfeu, celui de Marguerite d’Autriche possède d’innombrables statuettes et celui de Philibert le Beau est surveillé par les élégantes Sibylles.

De  nombreux artistes ont collaborés à ces trois monuments, point culminant de l’épanouissement de la sculpture flamande en Bourgogne. Les plans ont été tracés par Jean de Bruxelles qui a fourni aux sculpteurs des dessins « aussi grands que le vif ».  L’ornementation et la petite statuaire, très admirées des visiteurs, sont dues, pour la plus grande part, à un atelier flamand installé à Brou auquel collaboraient également les artistes français (Michel Colombe), des Allemands et des Italiens. Les statues des trois personnages princiers ont été exécutées entre 1526 et 1531 par Conrad Meyt, artiste allemand installé à Malines au service de Marguerite dès 1512.

Philibert et les deux Marguerite sont représentés, chacun dans leur tombeau, étendus sur une dalle de marbre noir, la t^te sur un coussin brodé. Suivant la tradition, un chien, emblème de la fidélité, est couché aux pieds de deux princesses : un lien, symbole de la force, aux pieds du prince. Des angelots entourent les statues, symbolisant l’entrée des défunts au ciel.

C’est la partie capitale de l’église. Marguerite a tout mis en œuvre pour obtenir la perfection dans la magnificence. Prise d’ensemble, l’ornementation sculptée de Brou frise l’excès ; mais le moindre détail est traité avec maîtrise. L’enchantement est d’autant plus vif que l’examen est minutieux.

Les vitraux sont réalisés de 1525 à 1531 à partir de dessins fait à Bruxelles. Toute une flore sculptée, gothique flamboyant (feuilles et fruits) ou d’inspiration Renaissance (laurier, vigne, acanthe), se mêle à une décoration symbolique où les palmes sont entrelacées de marguerites. Les façades du transept, plus simples, offrent un pignon triangulaire à pinacles. La tour, carrée, élève ses cinq étages sur le flanc droit de l’abside. Les grandioses verrières ont été exécutées par un atelier local. Celles de l’abside représentent, au centre, l’Apparition du Christ ressuscité à Madeleine (partie supérieure) et la visite du Christ à Marie (partie inférieure), scènes tirées de gravures d’Albert Durer.  A gauche et à droite, Philibert et Marguerite sont agenouillés près de leurs patrons. Au-dessus du couple sont reproduits, étincelants de couleurs, les blasons des familles : Savoie et Bourbon pour le duc, Empire et Bourgogne pour la duchesse, ainsi que les blasons des villes de l’Etat savoyard.


L’église de BROU dans l'Ain dans EGLISES DE FRANCE 220px-Eglise_de_Brou6_marguerite_d%27autriche- La chapelle de Marguerite d’Autriche
comprend un grand vitrail inspiré de Dürer, un retable monumental en albâtre sculpté par des artistes venus des Pays Bas. Le retable représente les 7 joies de la vierge ; l’annonciation, la visitation, la nativité, l’adoration des mages, l’apparition du Christ, la pentecôte et l’assomption.

Les stalles bordent les deux premières travées de chœur. Au nombre de soixante-quatorze, elles ont été taillées dans le chêne en deux ans seulement, de 1530 à 1532. Le maître Pierre Berchod, dit Terrasson, dut mobiliser tous les menuisiers sculpteurs d’une région où le travail du bois a toujours été à l’honneur. Leur dessin est attribué à Jean de Bruxelles. Les sièges, les dossiers, les dais présentent un luxe de détails ornementaux et de statuettes qui comptent parmi les chefs-d’œuvre du genre. Les stalles du côté gauche offrent des scènes du Nouveau Testament et des personnages satiriques. Celles du côté droit se rapportent à des personnages et à des scènes de l’Ancien Testament.

 

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Ancienne Abbaye de NANTUA en Jura

Posté par francesca7 le 22 mars 2014

 

180px-ClochernantuaNantua doit son origine à une abbaye bénédictine installée en cet endroit dès le 8ème siècle.  Au Moyen Age, ville franche entourée de bons remparts, elle entre dans le tourbillon des querelles qui opposent les gens du Bugey, de la Comté, de la Savoie, de Genève, sans compter la France et l’Empire.  En 1601, Henri IV l’annexe au domaine royal.

Au temps des diligences, elle connaît une grande animation ; c’est le relais entre Bourg en Bresse et Genève. Puis, au 19ème siècle, quand le chemin de fer a tué les beaux attelages, Nantua tombe dans le marasme et l’oubli. Le développement de l’automobile, le goût du tourisme, du séjour en montagne ont redonné la vie à cette charmante villégiature. Nantua tire sa notoriété du lac au bord duquel   elle est bâtie dans une cluse aux versants abrupts couverts de vastes sapinières. Les écrevisses et les quenelles à la Nantua sont fameuses dans l’univers gourmand.

La ville se forma autour du monastère de bénédictins, fondé par saint Amand, et de l’église par laquelle le corps de Charles II le Chauve aurait transité. L’abbaye bénédictine édifiée au viiie siècle est ravagée par les Magyars. Au xe siècle, elle est annexée à Cluny et en 1100, elle devient un simple prieuré.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la région de Nantua se distingue par une résistance active à l’occupant nazi. En représailles, les Allemands organisent plusieurs rafles. Lors de celle du 14 décembre 1943, 150 hommes âgés entre 18 et 40 ans sont capturés et emmenés en déportation. Nantua est libérée en septembre 1944 par les troupes débarquées en Provence. Pour l’action de ses habitants au cours de la guerre, la ville de Nantua a été décorée de la médaille de la Résistance française par le Général de Gaulle en 1947. Elle est titulaire de la Croix de Guerre 39-45. Le monument aux déportés situé sur les rives du lac, et un musée de la Résistance  rappellent l’action des maquis de l’Ain au cours de la Guerre.

Un énorme rocher de 12 000 tonnes, la Colonne , qui menaçait un quartier de Nantua , fut dynamité le 8 août 1973.

Ancienne Abbaye de NANTUA en Jura dans EGLISES DE FRANCE 480px-Nantua_w2

LAC de  NANTUA – Le lac a été classé site naturel protégé en 1935. Situé à 475 m d’altitude, le lac s’étend en longueur d’ouest en est sur 2,7 km, pour une largeur de 650 m, pour une superficie totale de 141 ha. Sa capacité est de 40 millions de mètres cube d’eau, et sa profondeur maximale de 42,9 m. De nombreuses sources contribuent à l’alimenter, dont la source de Neyrolles, émissaire du lac de Sylans. Par le « Bras du Lac », ses eaux se jettent dans l’Oignin, affluent de l’Ain. De l’esplanade du lac ombragée de beaux platanes et de l’avenue du Lac, on jouit d’une belle vue sur le plan d ‘eau encadre par les hauteurs du Haut Bugey dont les falaises du côté Nord s’achèvent par un talus d’éboulis boisé.

Il est alimenté à 80% par trois petits ruisseaux qui se jettent dans sa partie sud-est : la Doye, le Merlot Nord et le Merlot Sud. Des sources de moindres débits complètent son alimentation. Les grands travaux de 1856  abaissèrent le niveau du lac de plus d’un mètre. Ils ont permis un assainissement des zones marécageuses et l’aménagement de l’esplanade du Lac côté Nantua.

Petite anecdote : lors de la Seconde Guerre mondiale, les résistants des environs se débarrassent dans le lac des containers largués par les Alliés. Il s’agit de cylindres vides qui contenaient des vivres, du matériel ou des armes. Ces vestiges sont observables entre -15 et -25 m.

 

LA VILLE – Nantua est jumelée avec Brembilla en 2011 et 2012. C’est une volonté de la municipalité de Nantua. Un comité associatif de jumelage (CJBN) est créé en 2013.

 dans JuraL’arbre du jumelage, un tulipier de Virginie, est planté sur le rond-point de l’Europe près du lac, le 23 juin 2012, lors de la signature du serment, en guise de symbole d’amitié envers les habitants de Brembilla et de l’immigration italienne en général qu’a connu le Haut-Bugey avant, pendant et après le Seconde guerre mondiale.

Gastronomie à NANTUA

La sauce Nantua bien sûr, à base de beurre d’écrevisse, accompagne parfaitement les quenelles de poisson. À Nantua, les quenelles sont fabriquées avec un minimum de 22 % de chair de brochet. Les écrevisses qui entraient dans la conception de cette sauce provenaient de l’abondance, autrefois, de ces crustacés dans les rivières et lac de Nantua. Le beurre était élaboré avec les déchets de carapace qui était cuite, pilée et filtrée.

 

 

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Episode du siège du Mont St.-Michel

Posté par francesca7 le 22 mars 2014

 

par

M. Éphrem Houel 

 

                              A noble family, for all the brothers were vaillant and all the sisters virtuous.
                              C’était une noble famille dont tous les hommes
                            étaient  vaillans et toutes les femmes fidèles.

 

Le_Mont_St._Michel,_Normandy,_France._View,_bilingual_description_and_map

LES Anglais, maîtres de toutes les places environnantes, avaient fait plusieurs tentatives inutiles sur le Mont-St.-Michel. Vers 1423, une armée formidable, sous les ordres du comte de l’Escale, vint l’assiéger en forme. Le sire d’Estouteville s’y enferma avec cent-vingt chevaliers dont l’histoire a conservé les noms. Après une défense héroïque, après trois longues années de privations et de combats, ils chassèrent les Anglais et conservèrent à la France ce rempart, auquel peut-être elle dut alors la conservation de sa nationalité. Si la Grèce a ses Thermopyles, la Normandie a son Mont-St.-Michel ; ses héros furent aussi braves, mais plus heureux, car ils vainquirent.

Dans un petit manoir du comté de Mortain, vivait, à l’époque dont nous parlons, une jeune fille nommée Guillemette Avenel. Belle et naïve comme l’innocence, elle avait donné son coeur à un jeune écuyer nommé Robert, seigneur de Beauvoir, près la mer. – Robert était poursuivant aux fins de chevalerie ; il savait manier un cheval et mettre la lance en arrêt ; déjà dans maintes rencontres, escarmouches et détroussées, il avait essayé de briser le joug honteux que l’Angleterre appesantissait sur sa patrie. Il avait trois idoles dans le coeur : Dieu, le Roi et la France. Quant à Guillemette, elle était sa vie Guillemette descendait des fiers Avenels, barons des Biards, qui combattirent à Hastings.

Des Biards i fiers Avenals.

Ce noble nom venait de s’éteindre en Angleterre. Il ne résonnait plus sur la terre étrangère que dans les chants sauvages de la tribu écossaise ; mais il brillait encore dans la mère patrie, où les orages l’ont respecté jusqu’à présent.

Robert de Beauvoir ne se fit pas attendre à l’appel du vaillant d’Estouteville. Comme ses compagnons de gloire, il quitta tout, fortune, amis, parents, tout ce qui attache à la terre, pour s’enfermer dans une étroite prison, où tout espoir, hors celui de vaincre, était interdit, où la chance la plus probable était la mort.

Il dit adieu à Guillemette : Nous avons juré sur l’Évangile, lui dit-il, de ne pas abandonner un instant la défense du Mont avant la levée du siége. – Nous avons juré de triompher ou de mourir. – Me garderez-vous votre foi, Guillemette ? Toujours, répondit-elle ; et il partit.

Trois années se passèrent.

Cependant les Anglais pressaient le siége avec vigueur ; plusieurs assauts avaient été donnés à la place. Mais rien encore ne faisait présager de quel côté pencherait la victoire. – Robert était partout, soldat et capitaine ; il se battait comme un lion sur la brèche et dans la mêlée, et dirigeait ses hommes d’armes avec la prudence d’un vieux guerrier. – Il fut fait chevalier après une sortie. Le brave d’Estouteville lui donna l’accolade. – Mais Guillemette n’était pas là pour lui ceindre l’écharpe de chevalerie ; il en prit une noire : était-ce un présage ?

Un soir Robert était assis près d’une de ces petites fenêtres en ogive, que l’on remarque encore maintenant sur la façade de l’abbaye, au-dessus de la porte. Il regardait les étoiles qui brillaient sous un ciel sans nuages, car Guillemette lui avait dit un soir. – « Cette étoile que voilà, près de la grande voie blanche, c’est la mienne ; et celle-là, à côté, c’est la tienne, Robert. – Tous les soirs j’irai regarder nos deux étoiles, et je leur confierai des mots d’amour qu’elles te rediront.» Ainsi tous deux froissés sur la terre, ils faisaient intervenir le ciel dans leurs amours ; les étoiles étaient leurs messagères et leurs mystérieuses confidentes ; ainsi chaque soir Robert ne manqua pas de venir s’asseoir près de la fenêtre en ogive et jusque-là il n’y avait eu pour lui de jours malheureux que ceux où le ciel était sombre. Ce soir-là, les astres brillaient d’un vif éclat, et pourtant il ne pouvait se défendre d’une pensée triste. Tout-à-coup un vieux serviteur de la maison d’Avenel parut devant lui. Après bien des fatigues et de périlleuses chevauchées, il était parvenu à franchir les lignes ennemies, et à pénétrer dans la place. – Il remit à Robert une lettre de Guillemette ; elle lui mandait : «que Nicolas Burdet, un des généraux qui commandaient l’armée anglaise, l’avait demandée en mariage, que sa mère, dont tous les domaines étaient au pouvoir des vainqueurs, avait quoiqu’à regret consenti à cette union, que dans deux jours elle devait être sa femme ! Mais, lui disait-elle en finissant, comme cela ne se peut pas, comme je suis à toi, je crois bien que je serai morte auparavant. »

Tout ce que l’enfer a de feux passa dans l’âme de Robert, il se roula sur la terre comme un homme qui a perdu la raison ; quand il revint à lui, mille pensées lui traversèrent l’esprit. Une seule, aller plonger un poignard dans le coeur de Burdet, dominait toutes les autres ; mais son devoir de soldat, son voeu de chevalier !!! Pour la première fois il maudit l’honneur, et sans le souvenir de Guillemette, il l’aurait foulé aux pieds ; il écrivit à Burdet :

« Monseigneur Burdet, 

Vous voulez épouser Guillemette Avenel sans son vouloir et bonne volonté ; cela est d’un félon et déloyal chevalier. Guillemette est ma fiancée, elle a reçu mes sermens et j’ai les siens. Vous pouvez être plus beau et plus riche seigneur que moi ; mais vous n’aurez jamais le coeur de ma dame. Au nom de Dieu et de sa glorieuse mère et de monseigneur St.-Michel, pour la cause duquel je suis réduit en si triste état que d’implorer votre merci, faites-lui grâce, monseigneur. Mais si vous persistez dans votre injuste poursuite, je vous en avertis, Monseigneur Burdet, il vaudrait mieux pour vous vous briser la tête contre votre forteresse d’Ardevon. »

Un page fidèle porta cette lettre au camp anglais ; Burdet était un de ces hommes qui affrontent également un crime et une lance ; il était à table : «Je bois à ton maître ! dans deux jours sa dame sera lady Burdet, et quant à son insolente menace, dis-lui que j’y répondrai à la première occasion, de manière à le guérir pour toujours de sa passion amoureuse.» Et il jeta au page son gantelet de fer, gage de combat.

Un soir, la chapelle du manoir d’Avenel était ornée comme pour une fête ; un prêtre bénissait deux époux de haut lignage, une assemblée nombreuse entourait l’autel ; déjà la cérémonie s’avançait, l’officiant allait prononcer les paroles sacrées, un mot encore et Guillemette Avenel était à jamais l’épouse de Nicolas Burdet. – Tout-à-coup la fiancée chancelle, Burdet s’élance pour la soutenir : – « Damoiselle, vous tremblez ! » – Non, je meurs ! répondit-elle ; c’était le premier mot du coeur qu’elle eût dit à Burdet. Le lendemain, il y eut un cercueil de plus dans la chapelle du château, et un ange de moins sur la terre.

Robert aiguisait une lance quand cette nouvelle lui fut annoncée ; il la supporta avec plus de calme qu’on n’eût pu le penser ; toute la nuit il pria à deux genoux.

Episode du siège du Mont St.-Michel dans BretagneLe siége traînait en longueur ; le comte de l’Escale avait tout tenté inutilement pour réduire cette place évidemment protégée par le ciel ; il ordonna un assaut général. C’était par une belle matinée d’été ; à mesure que la mer se retirait, on voyait descendre sur les grèves les bataillons réguliers des Anglais ; les uns venaient du fort d’Ardevon, les autres des bastilles de St.-Jean-le-Thomas ; d’autres, enfin, du Mont-Tombelaine. – Ils apportaient une foule d’engins et machines de guerre, et deux immenses canons que l’on avait fait construire exprès pour cette expédition. Tout ce que le courage d’une armée aguerrie et brave peut tenter, tout ce que la fureur de victorieux arrêtés dans leur course peut inspirer, tout fut mis en usage par l’armée anglais et ses vaillans capitaines ; mais plus s’augmentaient les périls, plus aussi semblait s’augmenter l’héroïque vaillance des assiégés ; ils renversaient les échelles, écrasaient des bataillons entiers sous une grèle de traits, et semblaient amortir par leur présence les coups du bélier et ceux du canon, dont les boulets de pierre venaient se briser contre les remparts et les glacis du rocher. Cependant accablés par le nombre, ils semblent fléchir, ils reculent ; déjà quelques assiégeans ont planté les léopards sur les tours avancées, déjà un cri de victoire s’élance de l’armée anglaise : tout-à-coup la porte s’ouvre, les chevaliers français, armés de toutes pièces s’élancent sur les assaillans ; semblables à une gargousse de mitraille qui s’échappe de la gueule du canon, montés sur d’agiles coursiers, ils fondent sur l’armée ennemie, et un combat furieux s’engage de toutes parts. – Robert de Beauvoir cherchait Burdet ; il le reconnaît à ses armes brillantes, il s’élance pour le joindre, un flot de combattans se jette entre eux. Robert, la lance basse, suivait sa route comme un sanglier dans le taillis qu’il brise en courant ; mais un Anglais, d’une haute stature, armé d’une énorme hache, lui avait barré le passage ; Robert jette sa lance, saisit sa hache, et furieux de voir retarder sa vengeance, il commence avec lui un combat à mort. Burdet s’avançait aussi pour délivrer son gage de bataille. Un frère d’armes de Robert se présente à lui. – « Défendez-vous, Monseigneur, » lui crie-t-il, et il lance son cheval de toute sa vigueur. – Burdet, de son côté, se dispose à recevoir le choc ; il fut tel que les chevaux plièrent sur leurs jarets, et, ne pouvant dégager leurs pieds de la grève humide, chancelèrent et s’abattirent ; les deux champions mettent l’épée à la main et s’avancent l’un contre l’autre. Cependant Robert s’étant débarrassé de son adversaire cherche des yeux Burdet ; il le voit aux prises avec un chevalier dont il reconnaît le cimier et le blason d’or et d’azur : « Sire Thomas, cet homme m’appartient, épargne-le, je t’en supplie ; c’est à ma lance qu’il doit son sang, à mon poignard qu’il doit son dernier soupir. » Et il s’élançait comme un vautour qui, planant aux nues, a vu l’oiseau dont il veut faire sa pâture ; mais comme il rejoignait les combattans, Burdet tombait baigné dans son sang ; l’épée du chevalier normand s’était engagée dans sa gorge entre le casque et la cuirasse. Robert le crut mort, et dans sa fureur : « Sire Thomas tu m’en devras compte. » Pourtant un signe de vie se décela, Robert espéra que des soins empressés pourraient le rappeler à la vie. Le combat avait cessé ; les assiégeans pressés de toutes parts, avaient regagné leur redoutes ; le retour de la marée avait hâté leur fuite et précipité leur défaite. Les blessés et les prisonniers furent conduits au Mont. Robert ne quitta pas Burdet, il le fit lui-même porter dans un lieu séparé des autres blessés ; sa plaie fut sondée avec soin, elle était peu profonde, et laissa espérer une prompte guérison. 

Chaque matin, un jeune moine se rendait au chevet du malade et lui prodiguait les soins les plus empressés, les baumes les plus efficaces, les mets les plus savoureux. – Vingt-quatre jours se passèrent, au bout desquels Burdet fut complètement rétabli ; mais il était prisonnier, et pensait avec tristesse qu’étant un des plus actifs et des plus renommés capitaines de l’armée anglaise, il lui serait difficile d’être admis à rançon. Il avait, un jour, confié son chagrin au moine qui le servait : – « Guérissez-vous, lui avait répondu celui-ci, et laissez faire le ciel. » Le jour où sa guérison fut achevée, le moine entra dans sa cellule : « Vous êtes libre, lui dit-il, voilà votre épée ; pour votre rançon je vous requiers un don. – Je n’ai rien à vous refuser : quel qu’il soit, je vous l’accorde. – Seigneur, reprit le moine, je ne suis, comme vous le voyez, qu’un pauvre serviteur de Dieu, peu expert au métier des armes, et pourtant faut-il que j’aie une injure à venger, une injure de mort ; je vous requiers donc, sire chevalier, que vous me vengiez de mon ennemi ; jurez de ne pas l’épargner, quand vous le verriez abattu à vos pieds, vous criant merci ; car, par St.-Michel ! autant il en fera lui, si victoire lui advient. – Vous n’aurez pas loin à l’aller chercher ; il viendra lui-même s’offrir à vos coups dans un lieu que je vais vous dire. A deux journées d’ici, au-dessus du bourg de Pont-Farcy , sur la Vire, près la chapelle de Plaine-Seuvre , se trouve une bruyère aride et déserte, des rochers, des vallons profonds, une immense solitude, une rivière écumante que traverse le pont d’Avenel ; voilà où vous le trouverez le trentième jour de la lune qui commence. Vous le reconnaîtrez à ses armes noires et à son écu blasonné de gueules au poignard d’argent. – Par St.-Georges ! dit Burdet, tu fais payer de nobles rançons, l’ami ! elles sont dignes d’un chevalier ; il y a là du mystère comme dans la ballade d’un minstrel. – Par la croix de mon épée ! je ferai ce que j’ai promis. – Adieu, moine, je te remercie de tes soins et du prix que tu y as mis. »

275px-Mountsaintmichi1756 dans EGLISES DE FRANCEMille événemens que je ne ferai qu’esquisser ici, suivirent la défaite des anglais sous les murs du Mont-St.-Michel. L’Escale, fatigué d’un siége inutile, pendant lequel il avait perdu un grand nombre de ses meilleurs soldats, songeait à se retirer et à joindre les forces, dont il pourrait disposer, aux autres armées d’outre-mer, qui commençaient à payer chèrement leurs funestes victoires de Crécy et d’Azincourt. – Un renfort puissant arriva aux défenseurs du Mont ; un parti de chevaliers bretons, conduits par Brient, de Château-Briant, car il y a des noms qui ont affaire dans toutes les gloires, vint ravitailler la place et hâter l’accomplissement des projet de l’Escale, qui leva le siége, et dispersa son armée dans les villes voisines. Depuis cette époque, le Mont-St.-Michel n’eut plus à redouter les attaques de l’étranger ; nos discordes civiles y ramenèrent encore néanmoins l’image des combats ; les noms de Bellille, de Kérolan de Montgommery et autres s’y firent entendre, mêlés au bruit des mousquets et au cliquetis de l’acier. Les degrés qui conduisent à l’abbaye furent souvent teints de sang français, répandu par des mains françaises, digne prélude à l’abîme de honte où est venu s’engloutir tant de gloire !

Il y avait un mois que la scène que nous avons décrite plus haut s’était passée dans une haute cellule du Mont-St.-Michel ; deux jeunes chevaliers chevauchaient lentement sur les bords de la Vire. Leurs armures étaient noires, et l’un d’eux portait un bouclier rouge au poignard d’argent ; l’autre était sire Thomas, celui qui avait blessé Burdet, à la bataille du Mont. Deux pages les suivaient et portaient de fortes lances, comme on en portait en guerre dans ce temps. Bientôt ils arrivèrent sur la bruyère de Plaine-Seuvre, lieu sauvage que la superstition de cette époque peuplait de génies malicieux, et où il se passait, la nuit, des choses mystérieuses. Elle est assise sur de vastes collines, bordées de rochers de granit ; la Vire vient à droite parmi les saules et les branches tombantes des ormes marins ; elle écume sur un lit de graviers ; elle passe en blanchissant sur de grands blocs de granit, et vient se diviser en six branches sous les arches du pont d’Avenel. – Les planches d’Avenel, ce sont des chênes voisins, jetés selon leur longueur, et deux à deux, sur des assises de pierres inégales et sans art, détachées du rocher, sans doute, par un éclat de la foudre. La vue s’étend sur le cours sinueux de la Vire et sur les croupes verdoyantes de trois immenses collines coupées de ruisseaux. Les planches d’Avenel, ornent le fond de la vallée ; elles rappellent seules l’idée de l’homme oublié dans cette atmosphère nuageuse, mais de l’homme de la nature, de l’homme primitif, qui jette sur le cours du fleuve le tronc abattu par le vent, et passe à la rive prochaine comme un voyageur inconnu. Un autre guerrier s’avançait aussi par la campagne : c’était le capitaine Nicolas Burdet, suivi de cinq pages, portant des armes en rechange et menant en laisse un superbe coursier de bataille. Je ne décrirai point le combat ; il ressemble à tous ceux que se livraient à cette époque les hommes qui portaient l’éperon d’or. – Nicolas Burdet, après une résistance digne d’un meilleur sort, tomba sur la bruyère ; son adversaire lui mit le pied sur la poitrine, et, levant sa visière, lui montra la figure du moine de St.-Michel, mais furieuse et vengeresse : « Reconnais-moi, lui dit-il, et meurs, toi qui as désolé le coeur d’une jeune fille, tué Guillemette Avenel ; » – Et il lui plongea trois fois son poignard dans la gorge.

Robert de Beauvoir se fit moine au monastère de St.-Michel.

Extrait de HOUEL, Éphrem (1807- 1885) :  Episode du siège du Mont St.-Michel (1835).

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Symbolisme du nouvel an

Posté par francesca7 le 22 mars 2014

 

 
 
220px-C.sf.,_urbino,_francesco_xanto_avelli,_tondino_con_allegoria_del_nuovo_anno,_1530En parlant des étrennes, on ne peut se dispenser de remonter, non pas aux Grecs, mais du moins aux Romains, inventeurs de cet usage. Le premier endroit de l’histoire romaine nous apprenant cette coutume est de Symmachus, auteur ancien, qui nous rapporte qu’elle fut introduite sous l’autorité du roi Tatius Sabinus, qui reçut le premier la verbène (verveine) du bois sacré de la déesse Strénia, pour le bon augure de la nouvelle année.

Soit que les Romains imaginassent quelque chose de divin dans la verbène, soit qu’ils faisaient allusion au nom de cette déesse Strénia, dans le bois de laquelle ils prenaient la verbène, avec le mot de strenuus, qui signifie vaillant et généreux : aussi le mot strena, qui signifie étrenne, se trouve quelquefois écrit strenua chez les Anciens, pour témoigner que c’était proprement aux personnes de valeur et de mérite qu’était destiné ce présent, et à ceux dont l’esprit tout divin promettait plus par la vigilance que par l’instinct d’un heureux augure. 

Après ce temps-là, l’on vint à faire des présents de figues, de dattes et de miel, comme pour souhaiter aux amis qu’il n’arrivât rien que d’agréable et de doux pendant le reste de l’année. Ensuite les Romains, quittant leur première simplicité, et changeant leurs dieux de bois en des dieux d’or et d’argent, commencèrent à être aussi plus magnifiques en leurs présents, et à s’en envoyer ce jour-là de différentes sortes, et plus considérables ; mais ils s’envoyaient particulièrement des monnaies et médailles d’argent, trouvant qu’ils avaient été bien simples, dans les siècles précédents, de croire que le miel fût plus doux que l’argent, comme Ovide le fait agréablement dire à Janus.

Avec les présents, ils se souhaitaient mutuellement toute sorte de bonheur et de prospérité pour le reste de l’année, et se donnaient des témoignages réciproques d’amitié : et comme ils prenaient autant d’empire dans la religion que dans l’Etat, ils ne manquèrent pas d’établir des lois qui la concernaient, et firent de ce jour-là un jour de fête, qu’ils dédièrent et consacrèrent particulièrement au dieu Janus, qu’on représentait à deux visages, l’un devant et l’autre derrière, comme regardant l’année passée et la prochaine. On lui faisait ce jour des sacrifices, et le peuple allait en foule au mont Tarpée, où Janus avait quelqu’autel, tous habillés de robes neuves.

Néanmoins, quoique ce fût une fête, et même une fête solennelle, puisqu’elle était encore dédiée à Junon, qui avait tous les premiers jours de mois sous sa protection, le peuple ne demeurait pas sans rien faire ; chacun commençait à travailler à quelque chose de sa profession, afin de n’être pas paresseux le reste de l’année.

Enfin, l’usage des étrennes devint peu à peu si fréquent sous les empereurs, que tout le peuple allait souhaiter la bonne année à l’empereur, et chacun lui portait son présent d’argent, selon son pouvoir. Auguste en recevait en si grande quantité, qu’il avait accoutumé d’en acheter et dédier des idoles d’or et d’argent, comme étant généreux, et ne veillant pas appliquer à son profit particulier les libéralités de ses sujets.

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Le dieu Janus

 

Tibère, son successeur, qui était d’une humeur plus sombre et n’aimait pas les grandes compagnies, s’absentait exprès les premiers jours de l’année, pour éviter l’incommodité des visites du peuple, qui serait accouru en foule pour lui souhaiter la bonne année. Ces cérémonies occupaient même si fort le peuple, les six ou sept premiers jours de l’année, qu’il fut obligé de faire un édit par lequel il défendait les étrennes, passé le premier jour. Caligula, qui posséda l’empire immédiatement après Tibère, fit savoir au peuple, par un édit, qu’il recevrait les étrennes le jour des calendes de janvier, qui avaient été refusées par son prédécesseur ; et pour cet effet il se tint tout le jour dans le vestibule de son palais, où il recevait à pleines mains tout l’argent et les présents qui lui étaient offerts par le peuple.

Claude, qui lui succéda, abolit ce que son prédécesseur avait voulu rétablir, et défendit, par arrêt, qu’on n’eût point à lui venir présenter des étrennes, comme on avait fait sous Auguste et Caligula. Depuis ce temps, cette coutume demeura encore parmi le peuple. Les Romains pensaient qu’il y avait quelque chose de divin dans les commencements.

Plus tard, le concile d’Auxerre, tenu en 587, défendit de faire, le premier jour de l’an, des sacrifices de génisses ou de biches et d’aller faire des vœux devant les arbres consacrés aux faux dieux. Les étrennes, jointes à des sacrifices, étaient véritablement diaboliques.

Lorsqu’en France l’année débutait encore à Pâques, continuait-on de donner des étrennes le premier jour de janvier ? Il semble que oui. Dans les lettres du roi Jean, en date de juillet 1362 et contenant des statuts pour la confrérie des drapiers, il est dit « que ladite confrérie doit seoir le premier dimanche après les estraines, si celle de Notre-Dame n’y eschoit. » Le dimanche dont il est question ici est le premier dimanche de janvier, si l’on s’appuie sur le témoignage de Du Cange qui, dans son Glossaire, prouve, par différents passages, que lorsque l’année ne commençait qu’à Pâques, on ne laissait pas de regarder le premier jour de janvier comme le premier jour de l’année. 

L’ancienne chronique de Louis, duc de Bourbon, comte de Clermont, grand-chambrier de France conforte ce témoignage. On y lit au chapitre second : « De Clermont partit ledit duc Loys, s’en vint à son duché de Bourbonnois à Souvigny, où il arriva deux jours avant Noël, l’an de grâce 1363 ; et là vindrent par devers luis ses chevaliers et écuyers, et le quart jour des fêtes, dit aux chevaliers, le duc en riant : Je ne vous veux point mercier des biens que vous m’avez faicts, car si maintenant je vous en merciois, vous vous en voudriez aller, et ce me seroit une des grandes déplaisances que je pusse avoir… ; et je vous prie à tous que vous veuillez estre en compagnie le jour de l’an en ma ville de Molins, et là je vous veux étrenner de mon cœur et de ma bonne volonté que je veux avoir avec vous. »

Et au troisième chapitre : « L’an qui courait 1363, comme dit est, advint que la veille du jour de l’an fut le duc Loys en sa ville de Molins, et sa chevalerie après lui… ; et le jour de l’an, bien matin, se leva le gentil duc pour recueillir ses chevaliers et nobles hommes pour aller à l’église de Notre-Dame de Molins ; et avant que le duc partist de sa chambre, les vint étrenner d’une belle ordre qu’il avait faicte, qui s’appeloit l’écu d’or. » Au chapitre cinq on lit enfin : « Si les commanda le duc à Dieu, et eux pris congé de lui se partirent… Les gens partis de cour, vint le jour des Rois, où le duc de Bourbon fit grande feste et lye-chère. »

Rappelons que si sous les Mérovingiens, l’année commençait le 1er mars dans plusieurs de nos provinces, elle débuta à Noël sous Charlemagne, dans tous les territoires soumis à sa juridiction. Sous les Capétiens, le jour de l’an coïncidait avec la fête de Pâques, usage presque général au Moyen Age. En certains lieux, l’année changeait le 25 mars, fête de l’Annonciation. Le concile de Reims, tenu en 1235, mentionne cette date comme « l’usage de France ». C’est le roi Charles IX qui rendit obligatoire, en 1564, la date du 1er janvier comme origine de l’année.

A la fin du XIXe siècle, avec l’apparition du Père Noël dans la publicité des grands magasins, la coutume d’offrir des cadeaux le 1er janvier disparut, le jour des étrennes se confondant dès lors avec celui de Noël : on offrit les cadeaux le 25 décembre.

(D’après « Lettre de Jacob Spon à Stoffel » paru en 1674 et « Le Mercure » de juillet et décembre 1735)

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Traditions et art de vivre en Dordogne

Posté par francesca7 le 21 mars 2014

 

Un simple coup d’œil sur une carte en dit déjà beaucoup : boisés, le Périgord et le Quercy ne comptent pas de grande ville. L’habitat, essentiellement rural et relativement dispersé, s’accorde à une économie reposant d’abord sur l’agriculture. Symboles par excellence de l’art de vivre à la française, truffes, foie gras, cèpes et confits se dégustent partout, de la simple auberge de campagne aux prestigieuses tables étoilées.

240px-Fruits_au_foie_gras_de_canard,_marché_de_Brive-la-Gaillarde,_FranceGastronomie

« Le meilleur guide de ma santé à table, c’est la volupté que j’éprouve en mangeant », se plaisait à dire Montaigne qui donna à la gastronomie périgourdine le titre de « science de gueule ». La cuisine du Quercy n’est pas en reste, qui propose aussi nombre de plats, tour à tour subtils et copieux. Une bonne table bien garnie, telle semble être la maxime que ces deux gastronomies ont adoptée et sur laquelle elles ont assis leur réputation… Jugez plutôt.

Parmi les bonnes tables de la région, nous vous recommandons plus particulièrement les tables étoilées par le Guide Michelin dont vous trouverez la liste p. 14.

Un art de vivre

Comment peut-on passer ici à côté de la gastronomie, alors que presque chaque ville et chaque village du Périgord comme du Quercy possède son marché au gras Quand, n’en déplaise aux Lyonnais et aux Bourguignons, dans l’esprit des Français, gastronomie rime avec Périgord Talleyrand, fort de ses attaches périgourdines, n’a-t-il pas gagné ses plus rudes batailles diplomatiques autour d’une table somptueusement servie faisant du pâté truffé et du monbazillac ses plus sûrs alliés De nos jours, Périgord rime avec art de vivre, fumets délicats et produits du terroir : ces truffes, cèpes, noix et surtout oies, canards et porcs qui font la fierté des fermes du pays.

La soupe

Le repas commence par le traditionnel tourin quercynois, soupe au confit d’oie, à l’ail ou à l’oignon, à laquelle on ajoute de la graisse d’oie saupoudrée d’une cuillère de farine. Roborative et goûteuse, elle est servie sur du pain bis.

Les entrées

Puis viennent le foie gras ou le pâté de foie ou de perdrix, le gésier de canard en salade, l’omelette aux cèpes ou à la truffe. Cette dernière, considérée par le gastronome Curnonsky comme « l’âme parfumée du Périgord », ponctue tous les plats de ses larges taches sombres et règne sur les foies gras, les pâtés, les volailles, les ballottines et les galantines. Elle embellit tout ce qu’elle touche grâce à son arôme qui imprègne les aliments. Ne dit-on pas que le secret d’une bonne brouillade aux truffes consiste à enfermer œufs et truffe dans une boîte hermétique le temps que les puissants arômes du champignon traversent la coquille

Mais la truffe ne peut donner toute satisfaction au gastronome que si elle est proposée fraîche ou en très bonne conserve artisanale. Elle peut alors se consommer crue en salade, ou encore, luxe suprême, entière, seulement cuite sous la cendre.

Le far est une entrée nettement plus traditionnelle. C’est une simple pâte (farine, œufs et lait) mêlée de lard, de jambon, de blettes ou de laitue, d’oignon, d’ail et de persil, mise à cuire en terrine. Une variante est la mique, pâte à lever mélangée aux légumes de la soupe à même la casserole.

Les plats de résistance

Bien sûr, il n’y a pas d’œufs sans volatiles. Les volailles constituent une des bases de la gastronomie périgourdine et quercynoise. Incontournable, le confit d’oie aux pommes sarladaises – pommes de terre sautées à cru, à la graisse d’oie, saupoudrées d’un hachis d’ail et de persil – mais aussi le magret de canard aux cèpes ou aux morilles, la poularde en estouffade… Les sauces les plus fréquemment employées sont la « rouilleuse » (un fond de farine roussi au beurre et mouillée au vin ou au sang), qui accompagne et colore la fricassée de volaille, et la sauce Périgueux, sauce Madère mijotée à partir de carcasses de ces mêmes volailles, à laquelle on incorpore des truffes bien fraîches.

Le Quercy résonne du bêlement des moutons de race caussenarde. Une viande tendre et goûteuse, légèrement teintée de rouge, et tour à tour fondante ou croustillante selon le mode de cuisson. Les recettes ne manquent pas : épaule farcie, rouelles de gigot fermier à la persillade, ris d’agneau aux cèpes, daube au vin de Cahors…

Les poissons ne sont pas en reste : le sandre est accommodé à l’oseille, les écrevisses en soupe, le saumon au foie et aux cèpes… Curieusement, le poisson s’accompagne souvent de porc comme dans la préparation du brochet aux lardons ou de la carpe au confit.

Traditions et art de vivre en Dordogne dans DordogneLa farce est fréquemment utilisée dans la cuisine locale : onctueuse et relevée, parsemée de foie et de truffes, elle garnit les volailles – comme le fameux cou d’oie farci – le gibier et les cochons de lait. Les huiles jouent aussi un rôle important dans les préparations culinaires du Périgord et du Quercy. Tout particulièrement l’huile de noix, désormais pressée à chaud dans de magnifiques moulins. Une grosse meule de pierre réduit les cerneaux en une pâte mise à chauffer à 60 ° C au four à bois. Enveloppée dans une toile, cette pâte est ensuite pressée. Les résidus, appelés « tourteaux », servent encore parfois d’appât aux pêcheurs. L’huile très parfumée sera alors coupée avec une huile moins aromatique pour pouvoir servir

d’assaisonnement.

Confits et foies gras

Fond rituel des cuisines périgourdine et quercynoise, le confit était avant tout un procédé qui permettait aux paysans de conserver les différentes parties de l’oie après en avoir récupéré les foies gras. Aujourd’hui spécialité gastronomique, les confits sont toujours préparés de manière traditionnelle. Les morceaux découpés sont cuits dans leur graisse pendant trois heures, puis conservés dans des pots de grès, les tupins. Ce procédé est utilisé pour l’oie, le canard, la dinde et aussi la viande de porc (les confits de porc sont appelés « enchauds »). La graisse d’oie pure remplace le beurre dans la cuisine périgourdine (Alexandre Dumaine, dit Curnonsky, l’un des plus énergiques défenseurs de la gastronomie française, la disait en conséquence « sans beurre et sans reproche ») et sert entre autres à faire revenir les pommes de terre sarladaises.

La préparation – Le foie gras convient bien à la conserve qui se commercialise sous diverses formes, aussi convient-il de bien distinguer l’appellation du produit : un foie frais, vendu sous vide, se conserve trois à quatre jours dans le réfrigérateur ; un foie gras entier consiste en un ou plusieurs lobes simplement dénervés et assaisonnés, puis stérilisés dans leur graisse (la version mi-cuit doit être conservée à +3 °C et consommée rapidement) ; un bloc de foie gras est une reconstitution de fragments de lobe malaxés à très grande vitesse, puis émulsionnés par adjonction d’eau. Le foie gras est aussi présenté sous forme de parfait (75 % de foie gras), de mousse, de pâté, de médaillon ou de galantine (50 % de foie gras).

La dégustation – Les foies gras se servent frais (compter 50 g par personne) et se découpent avec un couteau trempé dans l’eau chaude ; ils s’accompagnent volontiers d’un verre de monbazillac ou de pécharmant, un rouge de haute tenue. Les foies frais sont destinés en particulier à être poêlés, manipulation très gourmande mais difficile à réaliser.

Foie gras d’oie ou de canard Tout dépend de la finalité du produit : le foie gras d’oie, 4 % à peine du marché, occupe une place privilégiée dans le cœur des gourmets. Plus cher que le foie de canard, il est apprécié pour ses saveurs délicates, sans préparation de préférence. Quant au second, il aura connu un notable développement, le canard étant plus facile à élever que l’oie. Les connaisseurs se délectent de son goût rustique et de sa facilité à être cuisiné.

Le fromage

220px-Fromages dans Epiceries gourmandesNul n’ignore l’existence du rocamadour, petit fromage de chèvre emblématique du Quercy qui se décline aussi sur la table de différentes façons : pané ou rôti sur un lit de salade, nappé de miel, ou tout simplement frais, de préférence crémeux, c’est-à-dire après neuf jours d’affinage. Ceux qui apprécient les arômes plus puissants le choisiront sec. D’autres préféreront la texture molle de la trappe d’Échourgnac, rehaussée par les saveurs de la liqueur de noix qui l’imprègne. Monial, ce fromage périgourdin est issu d’une petite production artisanale.

Les desserts

Les desserts de la région sont tout aussi généreux que les autres préparations, avec les gâteaux ou les tartes aux noix, les tourtières aux pruneaux, mais surtout, le pastis. Loin de celui de Marseille, le pastis du Quercy, croustillant et parfumé, se mange à pleine bouche. Rappelant pour certains la pastilla marocaine, ce dessert feuilleté se gorge de beurre et de pommes marinées dans le rhum et l’eau de fleur d’oranger. Plus fruste, le ­pescajun, grosse crêpe cuite comme une omelette, peut aussi bien être servi avec du sucre ou accompagner une viande.

Les digestifs

Le vin de noix reste un digestif très apprécié. On l’élabore à partir des noix de juillet, cueillies encore vertes et mises en macération dans du bon vin et un doigt d’eau-de-vie. Au bout de trois mois, le jus obtenu est filtré. On sait aussi sortir des armoires d’innombrables eaux-de-vie élaborées discrètement à partir de poire ou de prune. Le ratafia est un vin réalisé à partir du moût de raisin, qu’il faut boire vite, car sa fermentation est incontrôlable.

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Histoire Naissance des arts en Dordogne

Posté par francesca7 le 21 mars 2014

 

 

La Dordogne.Loin, loin… les traces de culture, les empreintes de l’homme en Périgord et en Quercy arrachent le visiteur au temps présent. Cette plongée dans le passé commence par des éclats de pierre, des dessins, des projections de couleurs et des lumières de flamme sur les parois bosselées de grottes obscures. Elle se prolonge par des châteaux forts, des bastides, témoins de conflits et de famines, mais aussi de temps de paix et de prospérité.

La richesse et la diversité des sites souterrains du Périgord et du Quercy ont fait la réputation de la région. Habitués que nous sommes à l’échelle de l’histoire chrétienne, le dépaysement est ici total : se côtoient, dans un même foisonnement de cavernes, l’œuvre patiente de la nature, mesurable en millions d’années, et celle de nos lointains et habiles ancêtres, il y a « quelques » dizaines de millénaires…

L’évolution du genre humain

L’ère quaternaire, dans laquelle nous vivons encore actuellement, commence vers – 1,8 million d’années. Elle est caractérisée par des cycles climatiques alternant phases glaciaires et périodes plus clémentes. Apparaît alors la faune animale moderne et se développe le genre humain, né à la fin de l’ère tertiaire.

L’apparition de l’homme

Les ancêtres de l’homme sont apparus en Afrique de l’Est, aux alentours de la région des Grands Lacs, du lac Tchad et de la vallée du Rift, vers – 7 millions d’années (voire plus). Le genre humain a quant à lui pris pied dans la même région et en Afrique du Sud il y a 2,5 millions d’années environ, avec Homo rudolfensis et Homo habilis. Ces derniers, premiers utilisateurs d’outils en pierre, inaugurent la période dite Paléolithique , l’âge de la pierre ancienne.

L’homme en Europe

De plus en plus de spécialistes admettent que le continent européen a été « colonisé » en plusieurs fois : les plus anciennes traces dont on soit sûr remontent à – 1,8 million d’années environ. Elles ont été découvertes à Dmanisi en Géorgie pour les premières, puis en Espagne, à Atapuerca et Gran Dolina, et remontent aux environs de – 780 000 ans. D’après certains préhistoriens, il existe des sites plus anciens, datés de – 2 millions d’années, dans le Massif central ainsi qu’à Sept-Fonds dans le Périgord, tandis que d’autres affirment que les outils trouvés sur ces sites, et qui ont servi à leur datation, ne seraient que des géofacts : des pierres fendillées par le gel et la foudre, confondues avec des outils taillés. Une dernière vague de peuplement, située vers – 500 000 ans, aurait apporté à ­l’Europe la domestication du feu (traces en Bretagne et dans le Var) et la taille dubiface . Cette ultime colonisation aurait évolué sur place, pour donner l’homme de Neandertal, il y a de cela environ 200 000 à 250 000 ans, tandis que le Périgord-Quercy semble avoir été investi par l’ Homo ergaster il y a 470 000 ans (site de la Micoque ).

L’homme de Neandertal

Cet homme, qui subit des phases de refroidissement du climat très intenses, enterre ses morts (comme le confirment les sites périgourdins de La Ferrassie , du Moustier et de Regourdou ), collectionne les fossiles et les belles pierres. Il s’essaierait à des œuvres d’art encore très frustes, comme en témoignent peut-être les cupules de La Ferrassie, et ses outils sont très élaborés.

L’homme moderne

L’homme anatomiquement moderne, Homo sapiens sapiens , apparaît vers – 200 000 ans en Afrique du Nord, de l’Est et au Proche-Orient. Deux sous-espèces sont connues : Homo sapiens idaltu , qui a vécu en Éthiopie vers – 160 000 ans, et Homo sapiens sapiens , l’homme de Cro-Magnon, c’est-à-dire nous. Ce dernier semble arriver en Europe au plus tôt vers – 43 000 ans, date approximative des éléments retrouvés dans les ­Balkans. Vers – 35 000 ans, on le retrouve en Périgord (premier site de description au lieu-dit Cro-Magnon , aux Eyzies, en 1868).

On pense qu’il cohabite et échange avec l’homme de Neandertal, tout en le repoussant progressivement – volontairement ou non – vers le Nord de la France (restes de Neandertal découverts à Arcy-sur-Cure, en Bourgogne) et le Sud de l’Espagne au-delà du fleuve Tage (site de Zafarraya). C’est vraisemblablement là que l’homme de Neandertal s’est éteint il y a 30 000 ans, peut-être victime du climat et d’une fécondité plus faible. AuMésolithique (période intermédiaire entre Paléolithique et Néolithique, de – 10 000 à – 6 000 ans environ), le climat évolue, devenant comparable à celui que nous connaissons aujourd’hui. Plus tard, vers – 6 000 ans, une nouvelle vague de peuplement arrive du Proche-Orient : ce sont les pasteurs et les agriculteurs du Néolithique , qui remplacent progressivement les derniers chasseurs-cueilleurs (voir les quelques objets au musée du Périgord à Périgueux ). Les sociétés se développent, se hiérarchisent, se sédentarisent, édifiant sur place menhirs et dolmens ; vers – 3 000, c’est l’ âge des métaux , puis le début de l’histoire…

Pourquoi le Périgord-Quercy

Pourquoi les hommes, arrivés du Moyen-Orient et d’Afrique se sont-ils installés au bord des rivières du Sud-Ouest de la France Pas pour le climat, mais parce que le gel de l’eau infiltrée dans les falaises calcaires avait élargi d’innombrables failles en abris. Des grottes surtout, sous le surplomb desquelles nos ancêtres furent à couvert des intempéries et réchauffés par le rayonnement nocturne de la roche. L’homme n’a jamais habité à l’intérieur des cavernes, trop frais, humide et sombre, mais bien toujours à l’entrée, et de façon temporaire : il n’était ni cavernicole ni sédentaire ! De là, les premiers Périgourdins-­Quercynois allaient cueillir baies et fruits dans des forêts alors très denses, chasser les ruminants et le gibier en migration sur les plaines alluviales et les pelouses calcaires, et boire dans les rivières.

Les cultures de l’homme préhistorique

220px-Schmerling_Caves02Neandertal, puis Cro-Magnon ont littéralement « vécu sur la bête », en particulier sur le renne dont les troupeaux étaient considérables en cette époque où le climat oscillait entre tempéré froid et glacial. Cette variation cyclique s’est traduite par des modifications des écosystèmes. Steppe, taïga et toundra, accueillant mammouths, rhinocéros laineux, aurochs, cerfs géants et rennes, se sont succédé en Périgord-Quercy durant tout le quaternaire. L’outillage nécessaire à la capture des proies évolua et, avec lui, les techniques de transformation de la pierre puis des os, des peaux et des matières végétales. De façon générale, l’évolution s’est faite dans le sens de l’économie de la matière première, les sites à bons silex étant rares (l’un des plus riches se trouve près de Bergerac). ­Comment En affinant sans cesse la taille et en utilisant des supports plus petits, des éclats plutôt que des rognons de silex, par exemple. Moteur du développement humain, l’industrie des outils a été une véritable culture. Elle a connu des évolutions majeures, des étapes à dénommées « cultures » ou « industries » et décrites grâce à ce que la préhistoire nous a laissé comme vestiges après tant de millénaires : des silex taillés en bifaces, des outils d’os et des grottes ornées de peintures, de gravures ou de sculptures.

Du galet à la pointe fine

Premiers temps

On divise le Paléolithique en plusieurs périodes dites archaïque (ou « très ancien Paléolithique »), ancien, moyen et supérieur.

Paléolithique archaïque – Il correspond aux premiers temps de l’évolution humaine, de – 4 à – 1,5 million d’années ; il est essentiellement africain. Nos prédécesseurs utilisaient alors de simples cailloux qu’ils travaillaient à peine ( peeble tool culture , ou culture des galets aménagés ).

Paléolithique ancien – De – 1,7 million d’années à – 500 000 ans, il est possible de distinguer l’acheuléen , avec production de bifaces, et le tayacien , avec une industrie – propre au Périgord-Quercy – travaillant sur éclats et sans bifaces (site de La Micoque). Ensuite, les bifaces prennent des formes plus variées, donnant naissance au micoquien , subdivision locale de l’acheuléen nommée à partir du site où elle a été décrite.

Paléolithique moyen – Cet âge, de – 500 000 à – 40 000 ans environ, est caractérisé par l’apparition de la technique de débitage Levallois , une méthode très ingénieuse pour obtenir de bons outils bien calibrés. Cette période porte le nom de moustérien , c’est en effet celle du site du Moustier, où il a été décrit pour la première fois. Les outils sont façonnés avec moins de matière, ils sont réalisés à partir d’éclats, les bifaces gagnent en finesse.

On rencontre la culture moustérienne en Périgord, sur les sites du Moustier, de La Ferrassie et du Regourdou. Elle fut pratiquée surtout par l’homme de Neandertal, mais aussi par l’homme moderne.

Paléolithique supérieur : deux cultures cohabitent – Aux alentours de – 40 000 ans, deux humanités cohabitent encore en Périgord et Quercy. Deux humanités, deux cultures. D’un côté, l’industrie du châtelperronien et l’homme de Neandertal (site de La Ferrassie). Aux outils typiquement moustériens s’ajoutent la taille de lames et de « couteaux », la fabrication de pointes, d’outils en os et les premiers bijoux. Cantonnées à la France et au Nord de l’Espagne, les techniques du châtelperronien disparaissent de ces régions avec l’homme de Neandertal, vers – 30 000 ans. De l’autre côté, l’homme moderne, de type ­ aurignacien , avec une culture que l’on retrouve dans toute l’Europe depuis – 36 000 ans. L’outillage, d’une haute finesse, est fait de grandes lames, parfois « étranglées », et de pointes de sagaies en os ( abri Pataud ). La parure est bien développée (perles, pendeloques), mais curieusement, alors qu’ailleurs l’art est très élaboré (Sud-Ouest de l’Allemagne, grotte Chauvet en Ardèche), il reste assez fruste dans ces régions : il est fait de gravures sur blocs, de cupules, de symboles féminins et animaux schématiques (abris Blanchard et Castanet , à Castel-Merle, et aussi au musée du Périgord à Périgueux, abri Cellier). L’aurignacien s’efface ensuite, en Périgord et en Quercy, devant le gravettien vers – 29 000 ans.

Gravettien : art pariétal et sculpture

Localement appelé périgordien supérieur, le gravettien se répand uniformément en Europe. En Périgord, il dure jusque vers – 22 000 ans. Les outils sont principalement des pointes à dos (tranchant d’un seul côté, l’autre côté permettant la prise en main), des pointes pédonculées (avec une ébauche de manche), ainsi que des burins de formes particulières (abri Pataud, La Ferrassie, Laugerie-Haute ). L’art se développe ( abri Labattut , Castel-Merle, abri du Poisson ), l’art sur paroi – pariétal – apparaît : c’est le début de l’ornementation des grottes deCougnac et Pech-Merle . Le gravettien est typique, notamment dans sa façon de représenter la femme, avec une forte poitrine, un ventre proéminent et des hanches généreuses (stéatopygie). Au début du 20 e s., on prenait ces « Vénus » pour des représentations réalistes. Aujourd’hui, on penche plutôt Histoire Naissance des arts en Dordogne dans Dordogne 220px-Solutrean_tools_22000_17000_Crot_du_Charnier_Solutre_Pouilly_Saone_et_Loire_Francepour des conventions stylistiques exprimant la fécondité.

Solutréen : la retouche par pression

Décrit à Solutré, en Saône-et-Loire, le solutréen est présent seulement en France, au Portugal et en Espagne. La période glaciaire est alors à son paroxysme (– 21 000 ans). Le travail de la pierre est de toute beauté, ayant acquis, grâce à la retouche par pression (au lieu de taper sur la pierre, on exerce une pression dessus pour détacher un éclat plus petit et plus fin), une très grande finesse : aiguilles à chas – invention de l’époque –, pointes à cran, feuilles de laurier (outils ayant la légèreté et la finesse d’une feuille de laurier) sont parmi les outils les plus caractéristiques. Outre sa finesse, cet art solutréen offre un mélange très intéressant de naturalisme et d’archaïsme : si les figures commencent à s’animer, l’ensemble reste massif et très stylisé (voir le bouquetin de l’abri Pataud et le bloc du Fourneau du Diable, exposé au musée national de ­Préhistoire des Eyzies). Selon le préhistorien Jean Clottes, les signes « aviformes », en forme d’accolades, datent aussi de cette époque (Cougnac et Pech-Merle). Sur ces sites, un nouveau thème figuratif apparaît, celui de « l’homme blessé », au corps percé de traits. Le solutréen se prolonge par la culture du badegoulien, avant de laisser la place au magdalénien, qu’il a pu influencer partiellement.

Magdalénien : mouvement, réalisme et perspectives

Étendu à toute l’Europe et débutant vers – 18 000 ans, le magdalénien (dont le nom vient du site de la Madeleine) se caractérise aussi par un réchauffement du climat ponctué d’épisodes plus froids. Il se divise en trois phases, en raison de la formidable explosion des formes d’art et d’outillage.

Magdalénien ancien – Il correspond à l’époque de Lascaux (vers – 17 000 ans), sanctuaire de cette culture. Bien qu’encore empreint de certaines conventions du solutréen (« perspective semi-­tordue » des encornures, représentées de trois quarts alors que l’animal est figuré de profil), le style montre des figures animées qui gambadent sur les parois avec une grande liberté d’expression. Un même thème, celui du « chasseur en difficulté », se retrouve tant à Lascaux qu’au Villars . Il semble que les premiers décors de la grotte de Font-de-Gaume remontent à cette époque.

L’outillage osseux se développe et se régionalise (différents types de sagaies par exemple). Les outils en silex prennent une forme triangulaire.

Magdalénien moyen – Entre – 16 000 et – 13 000 ans, on assiste à une sorte d’explosion de l’art en Périgord, dont on trouve de multiples traces à l’abri du Cap Blanc , l’abri Reverdit , à Castel-Merle, Bara-Bahau , St-Cirq-du-Bugue , ­ Bernifal , aux Combarelles , à Font-de-Gaume ou encore Rouffignac . Ces quatre derniers sites présentent un signe commun, en forme de maison, appelé tectiforme . Le style des figures est plus réaliste et la perspective des encornures (bois de cerfs, etc.) est respectée. Parallèlement, l’art mobilier sur objets en os, bois de cervidés et ivoire atteint une grande maîtrise ( Laugerie-Basse ).

Magdalénien supérieur – De – 13 000 à – 10 000 ans, cette période voit la fin de la phase glaciaire. Un nouvel outil ­apparaît alors : il s’agit du harpon . L’art a évolué vers un style ­hyperréaliste , presque « photographique », évolution très visible sur l’art mobilier ( La ­Madeleine , Laugerie-Basse, voir au musée national de Préhistoire des Eyzies) et dans l’art pariétal (grotte de la Mairie, à Teyjat , et peut-être certaines figures des ­Combarelles). Finalement, le magdalénien fait place au Mésolithique ; l’art change de forme, se fait plus schématique : c’est la culture de l’azilien.

Les pionniers de la recherche

Depuis la plus haute Antiquité, le mythe de « l’homme sauvage » accompagne la pensée occidentale. Il revient à Jacques Boucher de Perthes (1788-1868) d’avoir écorné ce mythe, en créant la préhistoire, science de l’étude de l’humanité et de son environnement avant l’invention de l’écriture.

L'Homme primitif de Paul Dardé et le Château de Tayac, abritant une partie du Musée national de Préhistoire.C’est surtout dans la région des Eyzies-de-Tayac que cette science se développe : à la suite des prospections d’Édouard Lartet et d’Henry Christy, à la fin du 19 e s., de nombreuses fouilles sont conduites dans cette région, notamment par les abbés Amédée et Jean Bouyssonie, Louis Capitan, Émile Cartailhac, l’abbé Lemozi et Denis Peyrony. Le docteur H. Martin (1864-1936) invente alors la taphonomie, l’étude des altérations des ossements après leur dépôt. Mais il faut attendre la découverte de la grotte de La Mouthe, en 1895, pour faire admettre l’existence de l’art pariétal. Les travaux de l’abbé Henri Breuil (1877-1961) mettront alors de l’ordre dans les classifications chrono-stratigraphiques et contribueront à faire connaître l’art paléolithique.

Découvertes modernes

Les préhistoriens ne recherchent plus aujourd’hui les belles pièces, mais à reconstituer des tranches de vie. Désormais, le moindre indice est traqué et analysé. Les nouvelles fouilles de l’abri Castanet ont ainsi permis de découvrir des centaines de fragments de perles en ivoire de mammouth. Grâce à la microscopie électronique à balayage et à l’expérimentation, le préhistorien américain, périgourdin d’adoption, ­Randall White est parvenu à en reconstituer la chaîne de fabrication. On parvient également à dater des échantillons de plus en plus petits : c’est la datation d’un simple bigorneau du collier associé aux squelettes de l’abri Cro-Magnon qui leur a donné un coup de jeune : on les pensait aurignaciens, ils sont gravettiens ! L’imagerie numérique, en particulier médicale, vient également au secours des préhistoriens : en scannant les ossements fossiles, il est possible désormais d’en étudier l’intérieur sans avoir à les découper, et de déterminer les processus de croissance, voire les pathologies. Le traitement d’images, employé par ­Norbert Aujoulat pour l’étude des peintures à Lascaux, a ressuscité les gestes des artistes. Nous savons de quels pinceaux ils se sont servis, combien de couches ils ont appliqué, quelles nuances de couleurs ils ont employées : la technique des peintres magdaléniens apparaît désormais aussi complexe que celle d’un Michel-Ange ou d’un Raphaël…

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petit tour sur Grenoble

Posté par francesca7 le 21 mars 2014

 

petit tour sur Grenoble dans Isère 220px-Entr%C3%A9e_exposition_H.B._-_GrenobleGrenoble, capitale des Alpes françaises, est une grande cité moderne en plein essor. Le site de la ville est exceptionnel : au Nord, ce sont les falaises abruptes du Néron et du St-Eynard, à l’Ouest les puissants escarpements du Vercors, vers l’Est, se dessine l’admirable silhouette de la chaîne de Belledonne. Vieille cité à tradition intellectuelle, la ville natale de Stendhal a pris le virage de la modernité lors des Jeux d’hiver de 1968 qui ont contribué à sa réputation de ville d’avant-garde.

Musée de Grenoble  

C’est d’abord un bâtiment (dû à Antoine et Olivier Félix-Faure et au Groupe 66), d’une exemplaire sobriété. De part et d’autre d’une galerie de communication, les travées abritent des oeuvres du 16e au 19 e s., le chevet courbe de l’édifice étant consacré à l’art moderne et contemporain. La section de peinture ancienne est très riches en oeuvres françaises du 17 e s., avec Philippe de Champaigne, Georges de la Tour, Claude Gellée dit Le Lorrain. Belle collection espagnole avec un ensemble cohérent de toiles du maître d’Extrémadoure, Francisco de Zurbaran. Le 19 e s., tout en exposant des compositions d’Ingres, Boudin, Monet, Sisley, Corot et Gauguin fait la part belle aux artistes grenoblois, dont le plus connu est Henri Fantin-Latour. Vous aborderez l’ art moderne avec des tableaux fauves (Van Dongen), le mouvement Dada (Grosz, Ernst), des oeuvres de Modigliani, Piacsso et Léger, tandis que le cheminement vers l’abstraction est illustré par Magnelli, Klee, Miro et Kandinsky. La section contemporaine présente toutes les grandes tendances qui ont vu le jour après 1945, de l’Abstraction lyrique au Nouveau Réalisme et à Supports/Surfaces, en passant par le Pop’Art et l’Art minimal : Dubuffet, Vasarely, Brauner, Sol Le Witt, Boltanski, Tapiès, Gilbert & George… Le sous-sol renferme une collection d’égyptologie d’une remarquable richesse. Enfin, la tour de l’Isle, vestige des remparts médiévaux, présente plus de 3 000 dessins.

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Musée de l’Ancien Évêché – Patrimoines de l’Isère  

Un musée de site, parce que les travaux de rénovation ont révélé des vestiges de la ville antique de Cularo ainsi qu’un baptistère paléochrétien dans les sous-sols. Un musée d’histoire car à travers différentes époques, des silex taillés aux pâtes Lustucru, il présente l’évolution des activités humaines dans la région grenobloise. C’est enfin un centre d’interprétation du patrimoine de l’Isère dont chaque monument peut être vu et commenté grâce à des bornes interactives et des pavés tactiles.

Informations Pratiques

La place Grenette est le vrai centre de Grenoble. Place réservée aux piétons, elle débouche sur le jardin de Ville et sur la Grand’Rue. Il faut y prendre un verre ou y déguster une glace. L’hiver, un ancien manège avec orgue de barbarie fait le bonheur des enfants et des parents. C’est aussi là que fut guillotiné au 19è s. le personnage qui allait inspirer à Stendhal Julien Sorel dans le Rouge et le Noir..

 

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La Langue d’Oc

Posté par francesca7 le 21 mars 2014

La Langue d’Oc dans FONDATEURS - PATRIMOINE 370px-Carte_du_Languedoc.svg

Tendez l’oreille aux mélopées locales : les accents, parfois rocailleux, portent encore la trace des belles sonorités colorées de deux langues sœurs, l’occitan (la langue d’oc) et le catalan.

Fiers troubadours

Oyez gentes dames ! Fini le temps où l’on vous traitait de « souveraines pestes » et de « sentinelles avancées de l’enfer » ; place à l’amour courtois ! Au 11e s., les seigneurs deviennent chevaliers et honorent leur belle. Vient alors l’idée de s’entourer de poètes capables de « trouver » eux-mêmes leurs chansons ; ce sont les « troubadours ». Certains sont princes, d’autres démunis mais tous jouent le même air : l’amour pur, inspiré par une femme idéale.

Parmi les plus célèbres, citons Jaufré Rudel , seigneur de Blaye, qui « s’enamoura de la comtesse de Tripoli sans la voir… » (amor de lonh) , Bernard de Ventadour , chantre de la fin’amor (l’amour parfait), Peire Vidal au lyrisme extravagant, Guiraut Riquier … Mais fin’amor ne signifie pas indifférence au monde : pour preuve, lessirventés (poèmes à caractère satirique), parfois très violents, contre les armées du nord.

Les cours méridionales retentissent jusqu’au 13e s. de leur langue raffinée : l’occitan.

L’occitan

Ce terme ancien a pris de nos jours le dessus sur celui de « langue d’oc ». Les langues « d’oïl » et « d’oc » étaient ainsi nommées pour la façon dont on disait « oui » en chacune d’elles. La limite passait au nord du Massif central, si bien que l’occitan comporte les dialectes languedocien, gascon, limousin, auvergnat, provençal et nissard (parlé dans le pays niçois). Le mot Languedoc lui-même apparut au 13e s. pour désigner les terres royales, du Rhône à la Garonne, appartenant autrefois au comte de Toulouse et au roi d’Aragon. On a peine aujourd’hui à imaginer l’aura de cette langue dans le monde cultivé de l’époque : Dante ne songea-t-il pas à écrire sa Divine Comédie dans la langue des troubadours ?

Cependant, après les croisades contre les Albigeois, l’usage de l’occitan déclina, du moins dans les cours. En 1323, des poètes toulousains tentèrent de le réhabiliter par des Jeux floraux de pure tradition médiévale. En 1539, l’ ordonnance de Villers-Cotterêts lui porta le coup de grâce en imposant dans les documents administratifs le dialecte d’Île-de-France. Dès lors, parlée essentiellement dans les campagnes, la langue d’oc se fractionna en dialectes, souvent baptisés « patois » pour nier tant la langue que la culture. Les maîtres de la Troisième République se donnent pour mission de l’éradiquer, mais c’est la Première Guerre mondiale et les changements qui s’ensuivent qui lui portent le coup le plus sévère.

L’occitan connaît cependant plusieurs sursauts : en 1819, avec la publication, par Rochegude, d’une anthologie de poèmes de troubadours ; en 1854, lorsque le Félibrige réforme l’orthographe du provençal. L’Escòla Occitana (1919) et l’Institut d’études occitanes de Toulouse (1945) jouent un rôle décisif dans son renouveau en lui redonnant une graphie plus conforme aux formes classiques. Il faut cependant attendre la loi de 1951 pour que son enseignement, aujourd’hui largement dispensé sur la base du volontariat, soit admis, dans les calendretaspour les plus petits, puis au collège (1997). Il survit aussi dans l’accent ou dans certains mots : c’est le « francitan ».

Le catalan

220px-Sant_Climent_de_TaüllTrès proche de l’occitan, hérité comme lui de la présence romaine, le catalan est le lien culturel des anciens pays du comté de Barcelone (9e-10e s.). Son apogée se situe au 13e s., avec les écrits de Ramon Llull. À partir du 16e s., il périclite : la monarchie centralisatrice de Philippe II prescrit le castillan. Puis le traité des Pyrénées (1659) l’interdit en Roussillon.

Tenace, le catalan se perpétue à l’oral mais sa renaissance littéraire ne date que du 19e s. Essentiel à l’identité culturelle du Roussillon, son usage s’affirme au début des années 1980 dans les écoles maternelles et l’édition.

L’identité catalane aujourd’hui

Si le catalan est la langue officielle en Andorre et en Catalogne espagnole, côté français, et grâce au soutien venu du sud, la langue des « anciens » semble prendre un coup de jeune. Pour preuve du regain d’intérêt envers l’apprentissage du catalan : le Capes proposé par l’université de Perpignan ou encore les cours d’initiation dispensés dans les écoles maternelles et primaires, et les bressolas , écoles ou l’enseignement est donné entièrement en catalan. Le théâtre, la littérature et la poésie contribuent également à faire résonner dans les contrées la langue régionale. De nombreuses associations de « catalanophones » œuvrent pour une renaissance de la langue. En France et en Espagne bien sûr, mais aussi en Italie ou encore au Canada, un peu partout dans le monde, des partisans du catalan font entendre leur voix. Ces liens sociaux ainsi tissés à travers le monde sont une force incontestable pour la culture catalane.

À vous de parler ! Le « u » se prononce « ou », le « v », « b », le « x », « ch », le « ll », « yeu », le « ig », « itch », et le « ny », « gne ».

Écrivains et poètes

Le Languedoc-Roussillon a donné naissance à d’importants écrivains et poètes. Si le fabuliste Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794), originaire de Sauve, n’est guère connu aujourd’hui, il n’en va pas de même de l’auteur d’ Il pleut bergère et, accessoirement, du nom des mois du calendrier républicain, Fabre d’Églantine(1750-1794). Ferdinand Fabre (1827-1898), né à Bédarieux, qui chante le Languedoc dans Les Courbezon ,L’Abbé Tigrane , Taillevent …

Nul n’ignore le poète Paul Valéry (1871-1945) : l’auteur du Cimetière matin est né à Sète où il repose. C’est à Carcassonne que le Narbonnais Joë Bousquet (1897-1950), paralysé par une blessure de guerre en 1918, a écrit la majeure partie de son œuvre. Le turbulent Joseph Delteil (1894-1978) fut un compagnon des surréalistes. Le Cévenol Jean-Pierre Chabrol (1925-2001) était un passionnant conteur de sa montagne. Citons également les Nîmois André Chamson , Marc Bernard et Jean Paulhan , qui régna longtemps sur les lettres françaises, de son bureau de la NRF. Quant au prix Nobel 1985, Claude Simon (1913-2005), il était viticulteur à Salses. De nos jours, un autre Nîmois, Jean-Pierre Milovanoff a pris la relève avec talent (La Splendeur d’Antonia) .

D’autres auteurs se sont exprimés en occitan, comme Max Rouquette (1908-2006) : l’auteur de Vert paradis , le Rouergat Jean Boudou (Joan Bodon, 1920-1975), né à Crespin dans l’Aveyron, auteur des Cailloux du chemin ,Le Livre de Catoïe , Robèrt Lafont (1923-2009), linguiste, théoricien du régionalisme, mais aussi dramaturge, poète et romancier (Vida de Joan Larsinhac) , Yves Rouquette (né en 1936 – originaire de Camarès dans l’Aveyron, a écrit Cathares , Occitanie ) et son frère Joan Larzac , prêtre et auteur d’une remarquable œuvre poétique. Citons également le fin poète de Carcassonne, René Nelli (1906-1982).

La littérature en catalan est quant à elle illustrée, de ce côté-ci des Pyrénées, par un poète, Josep Sebastiá Pons, et deux jeunes écrivains contemporains, Joan Luís Luís et Joan Daniel Bezsonoff .

Sur la scène

 dans GardNombre de grands interprètes de la chanson française sont languedociens ou catalans : il n’est que de citer le Sétois Georges Brassens , le Narbonnais Charles Trenet ou l’inénarrable Piscénois Boby Lapointe pour s’en convaincre. D’autres interprètes marchent de nos jours sur leurs traces, comme la Carcassonnaise Olivia Ruizou le Perpignanais Cali . Installé à Céret, le pianiste Pascal Comelade poursuit quant à lui une œuvre culte, sorte de synthèse des musiques populaires. Charles Cros (1842-1888) n’a pas chanté… Mais l’inventeur du phonographe, né à Fabrezan, et par ailleurs poète, a donné son nom à une académie qui récompense chaque année les meilleures productions discographiques françaises. D’autres ont fait le choix de s’exprimer en occitan, notamment Claude Marti qui symbolisa la renaissance occitane des années 1970 ou, aujourd’hui, le BiterroisJoanda dont le son pop-folk mêle guitares et instruments traditionnels. Mais la chanson n’est pas le seul domaine dans lequel les hommes d’oc se sont illustrés. Ils ont touché au cinéma ( Agnès Varda , qui passa une partie de sa jeunesse à Sète, l’avocat réalisateur audois André Cayatte ) et au théâtre : on ne peut oublier les novations du Sétois Jean Vilar , tandis que le dramaturge Claude Alranq ,fondateur du mythique Teatre de la Carrièra, perpétue en occitan la tradition du théâtre populaire.

 

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Un pays de novateurs en Vallée du Rhone

Posté par francesca7 le 21 mars 2014

 

Qui a conçu la montgolfière ? Qui sont les inventeurs du cinématographe ? Et la machine à coudre ou le métier à tisser : qui les a créés ? La région s’avère être une pépinière de savants et d’ingénieurs dignes du concours Lépine (lequel est justement né à Lyon !).

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Le ballon des frères Montgolfier

Dans les dernières années de l’Ancien Régime, les frères Joseph (1740-1810) et Étienne (1745-1799) de Montgolfier , descendants de l’une des plus anciennes familles de papetiers d’Europe, ont acquis la célébrité en réussissant les premières ascensions en ballon.

Poursuivant inlassablement sa recherche d’un gaz plus léger que l’air, Joseph fait une première expérience concluante avec un parallélépipède en taffetas qu’il emplit d’air chaud en faisant brûler un mélange de paille mouillée et de laine. Associant son frère à ses recherches et après plusieurs tentatives fructueuses, dont l’une menée dans les jardins de la papeterie familiale à Vidalon-lès-Annonay, il lance avec succès son premier aérostat, place des Cordeliers à Annonay, le 4 juin 1783.

Mandés dans la capitale pour renouveler leur exploit devant le roi, ils décident de se séparer momentanément, le temps que l’un d’eux accomplisse cette mission. C’est ainsi que le 19 septembre de la même année fut inauguré à Versailles, sous la conduite d’Étienne et devant la famille royale et la Cour médusées, le premier vol habité. Au ballon est attachée une cage à claire-voie, où les premiers passagers de l’espace sont un coq, un canard et un mouton. En quelques minutes, le Réveillon , timbré sur fond bleu du chiffre du roi, s’élève dans les airs, puis va se poser en douceur dans le bois de Vaucresson. Le mammifère et les deux volatiles ont parfaitement supporté le voyage ! Tous les espoirs sont permis.

La chaudière de Marc Seguin

Marc Seguin est né à Annonay en 1786. Il n’a pas seulement, avec son frère Camille, contribué à améliorer la technique des ponts suspendus par câbles de fer. Une autre de ses découvertes allait avoir une influence considérable sur le développement des chemins de fer.

Les premières locomotives produisaient à peine assez de vapeur pour atteindre 9 km/h. Appliqué en 1830 à laRocket (fusée), l’une des locomotives de l’Anglais Stephenson, le nouveau système de chaudière tubulaire se révèle une remarquable innovation : la plus grande quantité de vapeur dans un appareil de petites dimensions multiplie la vitesse par 7, puis 10. Lors d’une première expérience, la fusée atteignit 60 km/h. Aux essais suivants, elle fut même poussée à près de 100 km/h.

Conscient de l’importance de son invention, Marc Seguin laissa le brevet tomber dans le domaine public, refusant de tirer un profit personnel de l’intelligence dont le ciel l’avait favorisé. On doit enfin à Marc Seguin des travaux sur les bateaux à vapeur, ainsi que l’idée de remplacer les rails en fonte par des rails en fer et les dés en fer par des traverses en bois. Il mourut en 1875.

Description de cette image, également commentée ci-après

Du fil à l’étoffe

La soie de Serres

Olivier de Serres , le père de l’agriculture française, naît à Villeneuve-de-Berg en 1539 et meurt en 1619 dans son domaine du Pradel, près de sa ville natale. Gentilhomme huguenot, exploitant lui-même ses terres, il mesure les ruines causées par les guerres de Religion. Aussi, lorsque Henri IV, après la publication de l’édit de Nantes en 1598, fait appel aux bonnes volontés pour restaurer le royaume, Olivier de Serres consigne son expérience dans une étude sur L’Art de la cueillette de la soie . L’idée entre dans les vues du roi : l’extension de la culture du mûrier permettrait d’arrêter les sorties d’or pour l’achat d’étoffes étrangères. Henri IV donne l’exemple. Il fait planter 20 000 pieds de mûriers aux Tuileries ; une magnanerie modèle est construite. La sériciculture s’étendra ensuite à la moitié de la France.

Encouragé par ce premier succès, Olivier de Serres publie en 1600 Théâtre d’agriculture et Mesnage des champs . L’auteur y préconise le labour profond, l’alternance des cultures, le soufrage de la vigne, les prairies artificielles, la culture du maïs, de la betterave à sucre, du houblon et probablement de la pomme de terre qu’il appelle « cartoufle » : autant d’innovations mises en pratique au Pradel.

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Olivier de Serres

Jacquard et les risques du métier

Joseph-Marie Jacquard naît à Lyon en 1752. Son père, petit fabricant en étoffes façonnées, l’emploie à « tirer les lacs », ces cordes qui font mouvoir la machine compliquée servant à former le dessin de la soierie. L’enfant, de santé fragile, n’y résiste pas. On le place chez un relieur, puis chez un fondeur de caractères.

Après la mort de son père, Jacquard tente de monter une fabrique de tissus. Son inexpérience commerciale et ses recherches pour perfectionner le tissage le ruinent. Il doit se placer comme ouvrier chez un fabricant de chaux du Bugey, tandis que sa femme tresse la paille. En 1793, il s’engage dans un régiment de Saône-et-Loire avec son fils ; celui-ci sera tué à ses côtés. Rentré à Lyon, Jacquard travaille le jour chez un fabricant et, la nuit, à la construction d’un nouveau métier et d’une machine à fabriquer les filets de pêche. La République cherche des inventeurs : Carnot, ministre de l’Intérieur, fait venir Jacquard à Paris.

En 1804, Jacquard retourne à Lyon pour achever le métier auquel son nom est resté attaché. À un attirail de cordages et de pédales exigeant le travail de six personnes, il substitue un mécanisme simple, permettant à un seul ouvrier d’exécuter les étoffes les plus compliquées aussi facilement qu’une étoffe unie. Trois ouvriers et deux ouvrières se trouvent supprimés pour chaque métier ; dans une ville qui compte alors 20 000 métiers, des dizaines de milliers d’ouvriers se voient menacés dans leur travail. Les canuts se dressent contre cette « évantion » qui leur coupe les bras.

Pourtant, Jacquard parvient à convaincre les canuts de l’utilité de sa découverte. Des fabricants montrent l’exemple et, en 1812, plusieurs « Jacquards » fonctionnent à Lyon. Retiré à Oullins, leur inventeur peut enfin goûter un repos bien mérité. Il décède en 1834.

La machine à coudre de Thimonnier

Aussi opiniâtre que le tisseur lyonnais, Barthélemy Thimonnier (1793-1857) n’eut pas comme lui le bonheur de voir sa découverte exploitée dans son pays natal.

Lorsque la famille s’installe en 1795 à Amplepuis, le jeune Barthélemy est placé comme apprenti tailleur. En 1822, il s’installe comme tailleur d’habits à Valbenoîte près de St-Étienne. Hanté par l’idée de coudre mécaniquement et s’inspirant du crochet utilisé par les brodeuses des monts du Lyonnais, il construit dans le secret un appareil en bois et en métal permettant d’exécuter le point de chaînette. La machine à coudre était née.

Pour parvenir à breveter son invention, il s’associe à Auguste Ferrand , répétiteur à l’école des mineurs de St-Étienne. Une demande est déposée le 13 avril 1830 au nom des deux associés.

Thimonnier quitte ensuite St-Étienne pour la capitale où, bientôt, le premier atelier de couture mécanique voit le jour au 155 rue de Sèvres. Là, 80 machines à coudre fonctionnent six fois plus vite que manuellement. Cela déclenche la haine des tailleurs parisiens qui, lui reprochant de vouloir ruiner leur profession, saccagent l’atelier ; Thimonnier, ruiné, revient à Amplepuis, où il reprend son métier de tailleur.

En 1848, une compagnie de Manchester s’intéresse à son « couso-brodeur ». Épuisé par 30 ans de travail et de luttes, il s’éteint à l’âge de 64 ans, trop tôt pour connaître l’extraordinaire essor de la machine à coudre.

Un pays de novateurs en Vallée du Rhone dans Ardèche Thimonnier_portreto

Barthélemy Thimonnier

Un grand médecin : Claude Bernard

Il y a du sucre dans le foie, plus précisément du glycogène : par cette grande découverte (1843), le physiologisteClaude Bernard permit d’expliquer les mécanismes du diabète en 1853. Théoricien fondamental de la médecine expérimentale, il a aussi contribué à comprendre le système nerveux. Quel parcours pour ce membre des académies de Médecine et des Sciences, cet enseignant qui délivra des cours à la Sorbonne et au Collège de France ! Il est l’auteur de La Science expérimentale (1876).

Fils d’humbles vignerons de St-Julien dans le Beaujolais, Claude Bernard est né en 1813 : on peut voir sa maison au hameau de Chatenay, près du musée qui lui est consacré. C’est, dit-on, grâce au curé du village qu’on l’envoya étudier à Lyon. De là, il « monta » à Paris pour étudier la médecine.

Lumière ! et le cinéma est né…

En 1882, un photographe venu de Besançon, Antoine Lumière, s’installe dans un hangar de la rue St-Victor à Lyon et entreprend la fabrication de plaques sèches au gélatino-bromure, selon une formule qu’il a trouvée. Quatre ans plus tard, il a déjà vendu plus d’un million de plaques sous le nom d’« étiquette bleue ». Les deux fils de l’ancien photographe, Auguste (1862-1954) et Louis (1864-1948) Lumière , associés à leur père, travaillent à un appareil de leur invention. Ils le présentent en 1895 à la Société d’encouragement. L’appareil, qui reçoit finalement le nom de cinématographe, est présenté à Lyon le 10 juin 1896.

D’abord indifférent, le public se rue bientôt pour voir les dix premiers films, courtes saynètes dont l’humour n’a pas vieilli. Sortie d’un hangar lyonnais, la prodigieuse aventure du cinéma commençait…

Tony Garnier et la Cité industrielle

« En matière d’urbanisme, toute idée neuve et hardie est intéressante » : cette phrase de Tony Garnier, l’un des plus grands architectes du 20 e s., résume bien son élan. Né à Lyon en 1869, il y laissera à sa mort, en 1948, une œuvre abondante et innovante qui influencera de nombreux confrères, dont le célèbre Le Corbusier. Après ses études aux écoles nationales des Beaux-Arts de Lyon et de Paris, il travaille dans l’atelier de Julien Guadet et se passionne très vite pour la conception d’une Cité industrielle. Son projet mêle une organisation rationaliste et fonctionnelle des lieux à une vision utopique d’une société qui n’aurait besoin ni de police ni de religion, mais serait régie par la loi du travail. En architecture, il emprunte des éléments classiques à la Grèce et recourt à des matériaux encore mal connus, comme le béton armé.

En 1905, le nouveau maire, Édouard Herriot, lui confie la direction des « Grands Travaux ». Tony Garnier commence par un coup de maître, en construisant une immense halle (halle Tony-Garnier) au cœur des nouveaux abattoirs de La Mouche. Il poursuit en réalisant un stade olympique (stade de Gerland), un hôpital pavillonnaire (hôpital Édouard-Herriot), une école de tissage, le quartier d’habitation des États-Unis, le monument de l’île du Souvenir au parc de la Tête d’Or…

Image illustrative de l'article Tony Garnier

Tony Garnier

Autres personnalités de la région

Beaux-Arts

Raymond Depardon , grand photographe, fondateur de l’agence Gamma et cinéaste, est né à Villefranche-sur-Saône en 1942. Dans le livre La Ferme du Garet , il raconte son enfance dans le Beaujolais.

Hector Guimard (1867-1942), architecte, est né à Lyon. Cet adepte de l’Art nouveau est le créateur des premières bouches de métro parisiennes.

Pierre Cécil Puvis de Chavannes (1824-1898) est né à Lyon. Classé parmi les peintres académiques, il fut cependant admiré par les symbolistes et de jeunes confrères avant-gardistes tels que Gauguin.

Cinéma

Jean-Pierre Jeunet est né en 1953 à Roanne. Cinéaste, il est l’auteur, entre autres, de Delicatessen et duFabuleux Destin d’Amélie Poulain .

Muriel Robin , comédienne et humoriste, est née en 1955 à Montbrison.

Bertrand Tavernier , cinéaste, est né en 1941 à Lyon. Son Horloger de Saint-Paul se déroule dans sa ville natale. Il est également président de l’Institut Lumière basé à Lyon.

Histoire

L’ abbé Pierre , alias Henri Grouès (1912-2007), est le fondateur du mouvement Emmaüs chargé de lutter contre la pauvreté.

Marc Bloch (1886-1944), historien du Moyen Âge. Juif et résistant, il est fusillé par les Allemands en 1944 près de Lyon, sa ville natale.

Antoine Pinay (1891-1994) est né à St-Symphorien-sur-Coise. Ministre de l’Économie, il instaura le « nouveau franc » en 1959.

Émile Loubet (1938-1929), natif de Marsanne, fut élu président de la République en 1899. Son septennat se déroule sous une III e République secouée par l’affaire Dreyfus.

Laurent Mourguet (1769-1844), ouvrier de la soie reconverti en forain et arracheur de dents, crée le personnage de Guignol vers 1808.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre. En 1617, il a fondé la première Confrérie de la Charité à Châtillon-sur-Chalaronne.

Littérature

Paul Claudel (1868-1955), poète, dramaturge, essayiste, est enterré dans le parc du château de Brangues, non loin de Morestel.

Frédéric Dard (1921-2000), écrivain prolifique, fit vivre sous sa plume près de 200 aventures à son héros, le commissaire San-Antonio. Il est inhumé au cimetière de St-Chef en Dauphiné, commune de son enfance.

Louise Labé (1524-1566), poétesse de l’école lyonnaise de la Renaissance, crée avec Maurice Scève l’un des premiers salons littéraires de la région.

Éric-Emmanuel Schmitt , auteur de théâtre, est né en 1960 à Ste-Foy-lès-Lyon. Les questions spirituelles hantent les pièces à succès de ce normalien. Le Visiteur (1994) fut couronné par trois molières.

Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944), écrivain et aviateur, naît au 8 de la rue du Peyrat à Lyon (rebaptisée aujourd’hui rue Antoine-de-St-Exupéry).

Musique

Hector Berlioz (1803-1869), grand compositeur, est natif de la Côte-St-André. Il est l’inventeur d’un style polyphonique dont l’influence s’est exercée jusqu’à nos jours.

Benjamin Biolay , auteur, compositeur, interprète, naît le 20 janvier 1973 à Villefranche-sur-Saône. Au conservatoire de Lyon, il apprend le trombone et obtient deux premiers prix en 1990.

Pierre Boulez , né en 1925 à Montbrison, chef d’orchestre et compositeur dodécaphoniste, est une personnalité majeure de la musique contemporaine française. Il a fondé l’lnstitut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) à Paris.

Liane Foly , chanteuse, est née en 1963 à Lyon.

L’Affaire Louis Trio , originaire de Lyon, groupe qui fit carrière au milieu des années 1980 avec Chic planète,s’est séparé. Le chanteur Hubert Mounier poursuit actuellement une carrière en solo.

Anne Sylvestre , chanteuse et auteur d’une foule de chansons enfantines, est née en 1934 à Lyon.

Sciences

André-Marie Ampère (1775-1836) est né à Polémieux-au-Mont-d’Or, près de Lyon. Physicien et chimiste français, il est le fondateur de l’électromagnétisme.

Jean-Baptiste Guimet (1785-1871), polytechnicien, fait fortune à Lyon avec la fabrication du bleu outremer artificiel de son invention. Son fils Émile (1836-1919) collectionna les œuvres d’art asiatiques visibles au musée Guimet de Paris.

Léopold Ollier (1830-1900), originaire des Vans en Ardèche, est considéré comme le véritable créateur de la chirurgie orthopédique moderne.

Sports

Aimé Jacquet , né le 27 novembre 1941 à Sail-sous-Couzan (Loire), était le sélectionneur de l’équipe de France de football qui fut sacrée championne du monde en 1998.

Alain Prost , champion du monde de course automobile en 1985, 1986, 1989 et 1993, est né en 1955 à Lorette (Loire).

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Le pâtissier d’antan

Posté par francesca7 le 18 mars 2014

 

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C’est dans la Bible qu’apparaît pour la première fois le terme de gâteau (ou galettes suivant les traductions modernes) dans un texte écrit environ 1 000 ans avant notre ère (Genèse, XVIII, 6). Abraham reçoit la visite de trois hommes ou de trois anges ou de Dieu sous un pluriel de majesté – les exégètes me corrigeront – qui lui annoncent que Sarah, sa femme, va enfanter malgré son âge avancé. Pour les recevoir avec cette hospitalité qui caractérise les civilisations du désert, le vieil homme fait préparer le beurre (un aliment luxueux), le lait et tuer un veau. Puis il se tourne vers Sarah et lui commande : « Prépare en hâte trois seah de fleur de farine, pétris-les et fais-en un gâteau » (le seah est une mesure ou un boisseau). Il ne s’agit pas d’une recette complète et il semble manquer des ingrédients pour mériter le terme de gâteau, mais c’est sa première mention littéraire. 

Dans ce gâteau, il n’y avait pas de beurre (on le consommait avec le pain et on n’avait pas encore pensé à mettre de corps gras dans la pâtisserie, sauf peut-être de l’huile) ni oeufs (les nomades n’avaient pas de basse-cour). Il est en revanche probable que que Sarah ait utilisé de la levure et du miel (d’origine sauvage, récolté aux abords des oasis). L’historienne Maguelonne Tousaint-Samat penche pour une imbibation au sirop de dattes dont l’utilisation est attestée à la même époque.                    

Malheureusement, le rédacteur de la Genèse n’a pas jugé utile de nous renseigner sur ce point précis. 

Ce premier gâteau fait avec trois seah de farine et qui lève ensuite est une image qui est utilisée à au moins deux autres reprises dans La Bible, cette fois dans le Nouveau Testament où Jésus Christ file la métaphore pâtissière : « Il leur dit une autre parabole : Le règne des cieux est pareil à la levure qu’une femme a prise et cachée dans trois mesures de farine jusqu’à ce que tout ait levé » (Matthieu, XIII, 33) ; « Il dit encore : A quoi comparer le règne de Dieu ? Il est pareil à de la levure qu’une femme a prise et cachée dans trois mesures de farine jusqu’à ce que tout ait levé » (Luc, XIII, 20-21).

 

IMG1Si le Moyen Age a connu aussi les pâtissiers sous le nom « d’oublayeurs » ou « d’oublieurs » ce n’est vraiment qu’au XVIII me siècle que la pâtisserie a pris sa physionomie délicate et au XX me siècle qu’elle a atteint, comme d’ailleurs tout l’art de la table son actuelle légèreté.

En tant que profession, la pâtisserie se trouve encadrée, d’un coté par la boulangerie, qui fait toutes sortes de gâteaux en dehors même de la galette des rois, de l’autre par la charcuterie, qui produit les friands et nombre de pâtés et articles analogues. Il ne semble d’ailleurs pas que cette circonstance ait nui en qualité à l’art du pâtissier, dont les produits n’ont jamais été plus fins.

La guerre de 1914-18 a eu, entre autres conséquences, celle de modifier profondément les conditions de la vie économique et sociale. La raréfaction de la main-d’œuvre qui en est résultée, la réduction de la durée légale du travail corrélative à l’augmentation générale des salaires, les charges fiscales aggravées dans une proportion inconnue jusqu’alors imposent au pâtissier l’obligation d’abandonner les méthodes surannées et d’utiliser le plus possible les machines et outils qui tendent à simplifier et faciliter le travail, à ménager l’effort et le temps de l’ouvrier.

C’est un déferlement de beau travail qui continuera dans les premières décennies du XXème siècle avec Darenne, Duval, Seurin, Léveillé, Mahieux, Michot, Jacquelin, Aubinot, dont nous voyons encore les chefs-d’œuvre dans nos livres de recettes.

Plus près de nous, retenons parmi tant d’autres, le célèbre Coquelin, J-P Franchiolo, qui remporta plusieurs grands prix avant la dernière guerre, ainsi que Paul Vigreux, primé à Paris et à Bruxelles. Chanel, Rivière, Delaveyne, Deblieux, Guillou, et Tholoniat sont aussi des noms qui ne manqueront pas de marquer leur époque.

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