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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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le monopole du chocolat à David Chaillou

Posté par francesca7 le 27 mars 2014

28 mai 1659. Louis XIV attribue Le monopole du chocolat

Les premiers importateurs et fournisseurs de fèves de cacaoyer en France sont des Juifs marranes installés près de Bayonne. 

 

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Qu’on ne s’y trompe pas, la drogue la plus réclamée, la plus consommée de nos jours, ce n’est pas la coke, ni le cannabis, ni même le tabac ou le pinard. C’est le chocolat ! Avec l’avantage d’être en vente libre. En France, tout a commencé le 28 mai 1659, quand Louis XIV accorde à David Chaillou, premier valet de chambre du comte de Soissons, le privilège de fabriquer, de vendre et de débiter le chocolat dans tout le royaume de France pour 29 ans. Un dealer unique et officiel ! 

Deux ans plus tard, Chaillou ouvre sa première boutique à Paris, rue de l’Arbre-Sec, où les bourgeois peuvent, à leur tour, planer en avalant le doux breuvage des dieux aztèques. Jusque-là, seuls les aristocrates se shootaient en catimini dans leurs palais et hôtels particuliers. Le premier chocolatier de France fabrique son chocolat dans sa boutique avec les fèves reçues d’Amérique. Il les grille dans une bassine, puis les pile au moyen d’un lourd cylindre de fer de sa fabrication qu’il fait rouler sur une pierre chauffée inclinée. Chaillou propose des breuvages chauds bien mousseux comme il est de règle de consommer le chocolat à l’époque. Il vend également des gâteaux et des biscuits.

Un commerce tenu par les Juifs 

En France, les premiers importateurs de fèves sont les Juifs marranes chassés d’Espagne, puis du Portugal. Ils emportent avec eux l’art de fabriquer du chocolat. Dès 1620, plusieurs familles s’installent au Pays basque, plus précisément à Saint-Esprit, à deux pas de Bayonne, où elles font venir leurs fèves d’Amsterdam et du Venezuela. Ces marranes ne se privent pas non plus d’armer des corsaires pour piller les cargaisons espagnoles. Les premiers chocolats ainsi fabriqués sur le territoire français sont vendus aux chanoines de la collégiale de Saint-Esprit et de la cathédrale de Bayonne, ainsi qu’aux habitants fortunés.

Du cacao est également importé de Martinique où il est introduit en 1660 par le Juif Benjamin da Costa d’Andrade. Mais cela ne dure pas, car les jésuites font expulser les Juifs de l’île au profit des planteurs chrétiens, qui préfèrent cultiver la canne à sucre, plus rentable. En effet, la consommation du chocolat reste encore faible en France en raison de gros droits d’entrée. À Curaçao, à Cayenne, à la Jamaïque, au Venezuela, partout où le cacao est cultivé et collecté, les marchands juifs, surtout hollandais, tiennent les rênes du commerce. Au Pays basque, une guéguerre a lieu pour évincer les Juifs de ce commerce. Mais ceux-ci sont suffisamment astucieux pour ne pas être… chocolat.

Aliment qui trompe la faim

Pour en revenir à David Chaillou, originaire de Toulouse, il aurait effectué plusieurs séjours en Espagne à la recherche d’élixirs « qui pouvaient être utiles au corps humain ». C’est ainsi qu’il découvre le chocolat. Quand Louis XIV, en chemin pour aller chercher sa promise, l’infante d’Espagne, s’arrête à Toulouse, Chaillou passe à l’action. Il s’introduit d’abord auprès d’Olympe Mancini, nièce de Mazarin, et premier grand amour du roi. Celle-ci adore tellement le chocolat qu’elle obtient à Chaillou la charge de valet de chambre de son époux le comte de Soissons. Puis elle lui décroche la patente désirée. Le jeune homme la suit à Paris, où il doit encore attendre plusieurs mois pour que le Parlement enregistre la lettre patente royale.

Pourtant, le souverain ne prise pas vraiment le chocolat : « Cet aliment trompe la faim, mais ne remplit pas l’estomac », dit-il. La marquise de Sévigné note : « Il vous flatte pour un temps, et puis il vous allume tout d’un coup une fièvre continue. » 

 

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Pour s’être habillée en garçon.

Posté par francesca7 le 27 mars 2014

30 mai 1431. Si Jeanne d’Arc est brûlée 

Lors de son procès, elle promet de rester en robe. Mais, piégée dans sa prison par l’évêque Cauchon, on la surprend vêtue d’un pantalon. 

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Quand Jeanne d’Arc monte sur le bûcher, le 30 mai 1431, c’est grâce à un grossier piège monté par ses geôliers français et anglais. Sinon, il n’y aurait aucune raison de la faire flamber comme une crêpe Suzette. Entendre des voix ou faire la guerre n’est pas une raison juridique suffisante. Alors, ce diable d’évêque Cauchon lui fait promettre de ne plus s’habiller en homme, puis fait en sorte de l’y pousser. N’ayant pas tenu parole, cela fait d’elle une relapse. Dans ce cas, le verdict est la mort !

Ne refaisons pas tout le procès de la Pucelle, sachons simplement que, le 24 mai, les juges ecclésiastiques du tribunal organisent une mise en scène macabre pour l’amener à avouer ses fautes. Ils la traînent au cimetière Saint-Ouen de Rouen, où ils ont fait dresser un simulacre de bûcher. Terrorisée, la jeune fille reconnaît ses fautes et, contre la promesse de la faire transférer de sa prison tenue par des soudards, elle signe (d’une croix, alors qu’elle sait parfaitement écrire) tout ce qu’on veut sans pouvoir imaginer le piège machiavélique ourdi par ce cochon de Cauchon : elle reconnaît ne pas avoir entendu de voix, abjure ses erreurs et se soumet à l’autorité de l’Église. Elle accepte également de ne plus s’habiller en homme. Curieuse demande ! De retour dans sa cellule, les Anglais lui jettent quelques frusques féminines dont elle se vêt.

« J’aimerais mieux être décapitée sept fois »

Trois jours plus tard, le 27 mai, elle demande à ses gardes anglais de lui enlever ses chaînes pour pouvoir se lever. L’un d’eux se précipite sur elle, mais c’est pour lui arracher ses habits de femme, la laissant nue. Les autres lui lancent ses anciens habits d’homme. Elle refuse de les enfiler : « Messieurs, vous savez qu’il m’est défendu : sans faute, je ne le prendrai point. » Ceux-là se contentent de ricaner. Durant toute la matinée, elle reste aussi peu vêtue qu’une nudiste sur l’île du Levant. Vers midi, dame Nature lui rappelle que même une future sainte doit satisfaire à certains besoins. Comme il n’est pas question de sortir en tenue d’Ève, elle se résout à enfiler ses habits d’homme pour « nécessité de corps ». Quand elle réintègre sa geôle, elle a beau pleurer et supplier, les Anglais refusent de lui rapporter sa jupe. La voilà donc retombée dans son hérésie…

On l’a compris, tout cela avait été prémédité par Pierre Cauchon, l’évêque de Beauvais. Le mardi 29 mai, le tribunal ecclésiastique qui l’a convoquée la condamne comme relapse. Elle n’a pas tenu sa parole de ne plus s’habiller qu’en femme. Normalement, la sentence aurait dû être prononcée par le tribunal séculier. Mais l’évêque n’a pas envie qu’on lui sabote sa stratégie. Dès le lendemain matin, le moine frère Martin Ladvenu annonce la sentence à Jeanne, qui s’effondre.

Elle pleure, interpelle le moine : « Hélas ! me traite-t-on ainsi horriblement et cruellement qu’il faille que mon corps net et entier, qui ne fut jamais corrompu, soit aujourd’hui consumé et rendu en cendres ! Ah ! j’aimerais mieux être décapitée sept fois que d’être ainsi brûlée. Hélas ! si j’eusse été en la prison ecclésiastique à laquelle je m’étais soumise et que j’eusse été gardée par des gens d’Église, non pas par mes ennemis et adversaires, il ne me fût pas si misérablement méchu comme il est. » Paroles rapportées par frère Jean Toutmouillé (sic) qui accompagne Ladvenu. À croire qu’il a un magnétophone dans sa capuche. Jeanne se confesse, puis reçoit les derniers sacrements, ce qui est plutôt curieux dans la mesure où elle est excommuniée et déclarée hérétique. Au chanoine Pierre Maurice elle demande : « Maître Pierre, où serai-je ce soir ? » Et lui de répondre, sans se mouiller : « N’avez-vous pas espoir en Dieu ? » Elle lui répond que, Dieu aidant, elle sera probablement au paradis. Mais elle a beau tendre l’oreille, cette fois, elle n’entend pas de voix pour confirmer son espoir… 

« Jésus, Jésus »

Menée par le bourreau, Geoffroy Thérage, encadrée par huit cents hommes de guerre anglais portant haches et glaives, Jeanne d’Arc est conduite sur la place du Vieux-Marché où le bûcher est dressé. Tout au long du chemin, le moine Ladvenu et d’autres lui font sermon. Elle pleure, se lamente. La plupart des hommes d’Église qui l’accompagnent, ainsi que nombre d’Anglais, sont gagnés par la compassion. En chemin, elle réclame une croix, qu’un paysan lui fabrique avec deux morceaux de bois. Elle la glisse dans son corsage. À l’arrivée sur place, le bourreau a du mal à attacher Jeanne au poteau entouré de fagots, car il est placé plus haut que d’habitude. Elle demande alors à Ladvenu et à un autre moine nommé Isambart de La Pierre de tenir un crucifix devant elle.

Elle gémit à plusieurs reprises : « Jésus, Jésus. » Est-il sourd ? La foule est émue. Un soudard anglais qui avait promis d’être le premier à mettre un fagot dans le bûcher est frappé par la grâce. Le bourreau met le feu sous les fagots. Une lourde fumée âcre s’élève, entoure la jeune femme qui s’entête à appeler Jésus. Mais, apparemment, les voix ne vont que dans un seul sens… Bientôt, la fumée la cache. Elle meurt probablement asphyxiée. Les Anglais demandent au bourreau de pousser en arrière les fagots pour que le corps de Jeanne en train de brûler soit visible de tous. Qu’un petit plaisantin ne vienne pas par la suite raconter qu’elle n’est pas morte brûlée. Le feu éteint, il reste au milieu des cendres encore quelques morceaux bien saignants, notamment le coeur, étrangement intact, selon plusieurs témoins. Le feu est allumé une deuxième fois pour réduire tout cela en cendres, puis une troisième fois. Enfin, acte ultime, pour que personne ne vienne récupérer les cendres en guise de reliques, le cardinal de Winchester demande au bourreau de les répandre dans la Seine. Ainsi meurt Jeanne, pour un pantalon.

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Grâce au courage héroïque de Louis Lachenal

Posté par francesca7 le 27 mars 2014

3 juin 1950. Maurice Herzog vainc l’Annapurna.

Durant des décennies, l’alpiniste et politique français fait figure de héros, rejetant son compagnon de cordée dans l’ombre. Réhabilitation.

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Louis Lachenal n’a pas vraiment le temps ni le coeur à se réjouir d’avoir atteint le sommet de l’Annapurna. Il domine le monde de 8 091 mètres, mais il reste soucieux. Il ne sent plus ses pieds, ses orteils sont certainement gelés, il va les perdre. Mais son compagnon de cordée, Maurice Herzog, tient à savourer l’instant. Ils sont les deux premiers hommes à vaincre un sommet de plus de 8 000 mètres. Il se sent dans la peau d’un Copé ayant enfin pris la tête de l’UMP… Momo veut une photo pour immortaliser ce moment. Il fait signe à Louis de préparer son appareil tandis qu’il se confectionne un petit drapeau tricolore pour l’attacher à son piolet. Il le brandit triomphant. C’est lui le vainqueur. À peine s’il pense à la présence de Louis. Du reste, il ne le prendra même pas en photo !

Le mystique Herzog savoure cet instant unique, aboutissement de plusieurs mois d’efforts surhumains. Il plane au-dessus de l’humanité. Il ne veut plus redescendre. Une heure s’écoule au grand dam de Lachenal dont les pieds se transforment en deux glaçons qui raviraient un amateur de whisky on the rocks. Mais le chef de l’expédition n’y prête guère attention, n’est-il pas en train de bâtir sa légende ? Dans le livre qu’il publiera à son retour, vendu à des millions d’exemplaires, Maurice Herzog occupe le premier rôle. De même, le film de l’expédition n’est tourné qu’à sa seule gloire. Il est temps de parler des combattants de l’ombre.

Les géants himalayens, ces inconnus

La bataille de l’Annapurna commence sitôt après la Seconde Guerre mondiale. Épuisée, vidée, déprimée, la France a besoin de se trouver des victoires et des héros. Être la première nation à vaincre un sommet de plus de 8 000 mètres dans l’Himalaya serait susceptible de redonner le moral aux Français. D’autant que plusieurs expéditions européennes viennent de s’y casser les dents. La Fédération française de la montagne confie la direction de l’expédition à Maurice Herzog, chasseur alpin, résistant, et excellent alpiniste. Lequel fait immédiatement appel aux meilleurs guides alpins de l’époque : Louis Lachenal, Lionel Terray, Gaston Rébuffat. Il recrute également un cinéaste, un médecin et un diplomate. Après quelques mois de préparation, les membres de l’expédition s’envolent pour la région centrale du Népal sans avoir encore choisi le sommet à vaincre. À l’époque, le royaume népalais vient tout juste de s’ouvrir au reste du monde et Google n’a pas encore ratissé chaque centimètre carré de la planète. Les géants himalayens sont de parfaits inconnus.

Les membres de l’expédition consacrent leurs premières semaines à explorer la région. Ils hésitent entre plusieurs sommets. Finalement, c’est le cinéaste de l’expédition, Marcel Ichac, qui trouve le passage menant au massif à conquérir. Le choix définitif se porte sur l’Annapurna. Pas d’hélico disponible à l’époque pour amener le matériel, ni de route et de camion. Une armée de sherpas transporte les lourdes caisses de l’expédition. Il faut se presser, car la mousson guette. La marche d’approche est longue. Ensuite, il faut installer plusieurs camps, de plus en plus haut. Finalement, le 3 juin à l’aube, c’est l’ultime coup de reins à donner pour vaincre le monstre himalayen.

« Dernières forces »

Par miracle, ce matin-là, le soleil se lève sur un ciel dégagé, mais il fait terriblement froid. Maurice désigne Louis Lachenal pour l’accompagner dans l’ascension finale. À cette altitude, chaque pas demande un effort colossal et une volonté de fer. Chaque goulée d’air est une torture. Les pieds et les mains s’engourdissent à cause du froid intense. Durant six heures, les deux hommes s’acharnent à grimper vers le sommet qui paraît maintenant si proche. Il faut encore franchir une falaise rocheuse, ils s’engagent dans un couloir de neige. « Ils y jettent leurs dernières forces », commente Marcel Ichac, qui les filme de loin. Et de conclure aussitôt : « Et vient le moment qu’ils attendaient depuis des mois. Au-dessus d’eux, il n’y a plus rien que le ciel. » Comme c’est beau. 

Mais la vraie de vraie réalité est moins héroïque. Louis Lachenal la révèle dans ses Mémoires, dont la version corrigée sera publiée post-mortem, en 1996. Lors de leur montée vers le sommet, Lachenal sent que le froid est en train de transformer ses pieds en produit Picard : « Je savais que mes pieds gelaient, que le sommet allait me les coûter. Pour moi, je voulais donc descendre. J’ai posé à Momo la question de savoir ce qu’il ferait dans ce cas, il m’a dit qu’il continuerait. Et j’estimais que, s’il continuait seul, il ne reviendrait pas. C’est pour lui et pour lui seul que je n’ai pas fait demi-tour. Cette marche au sommet n’était pas une affaire de prestige national. C’était une affaire de cordée. » Louis sacrifie donc ses orteils pour offrir à Momo son statut de héros. Les Mémoires de Louis Lachenal, que voilà un beau cadeau à faire aux caciques de l’UMP… 

La descente est à nouveau un calvaire. Dans son best-seller, Herzog se donne une fois de plus le beau rôle au détriment de son camarade. Pourtant, c’est lui qui laisse tomber ses gants, ce qui lui vaut la perte de plusieurs doigts. Les deux hommes finissent par rejoindre deux de leurs camarades qui les attendent un peu plus bas. Tous quatre poursuivent la descente éprouvante, perdus dans le brouillard. Par miracle, ils retrouvent au bout de deux jours le gros de l’expédition. Lachenal et son camarade sont redescendus à dos de sherpas dans la vallée après un mois de marche. À l’époque, pas d’hélico pour reprendre les alpinistes à 500 mètres sous le sommet… Lachenal, le héros modeste de l’Himalaya, s’en tire avec une amputation d’une partie de ses pieds. L’autre, le héros de littérature, y perd plusieurs doigts et orteils, mais gagne l’immortalité. 

 

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A d’autres, dénicheur de merles

Posté par francesca7 le 26 mars 2014

 

téléchargement (2)Dans le recueil facétieux de Boursault (tome II, page 153), publié en 17S8 et ayant pour titre :Lettres nouvelles, on trouve comme explication de cette locution proverbiale tant soit peu originale, l’anecdote suivante :

« Un paysan, s’étant accusé à confesse d’avoir brisé une haie pour aller reconnaître un nid de merles, le confesseur lui demanda s’il avait enlevé les merles. – Non, répondit le paysan ; ils n’étaient pas encore assez gros ; je les ai laissés pour qu’ils puissent croître jusqu’à samedi ; j’irai alors les dénicher, afin de les faire fricasser dimanche. Que fit le curé. Il profita du renseignement (qui cependant lui avait été donné sous le sceau du secret), et s’en alla le vendredi matin dénicher lui-même les oiseaux. Le samedi, le paysan se leva de grand matin, mais trouva la place vide.

« Il en fut consterné tout d’abord, puis il eut un doute que le curé lui avait fait une supercherie ; néanmoins il n’osa rien dire. Quelque temps après, le paysan qui avait encore sur le cœur le tour que lui avait joué le curé retourna à confesse. Le prêtre lui fit une question sur une particularité de son existence ; mais le paysan, se méfiant de lui, répondit par ces mots : A d’autres, dénicheur de merles ; je ne me laisse pas attraper deux fois. »

Le récit de cette anecdote apprend l’usage que l’on doit faire de cette locution proverbiale. On l’emploie contre ceux que l’on croit vous avoir trompé à votre insu, pour leur donner à entendre qu’on n’ignore pas ce qu’ils ont fait et que l’on ne veut pas être de nouveau leur dupe.

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Les loups ne se mangent pas entre eux

Posté par francesca7 le 26 mars 2014

 

 
 
Les méchants s’entendent et ont soin de ne pas se nuire entre eux

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  • Il se réveilla; et ses yeux en s’ouvrant rencontrèrent deux prunelles phosphorescentes. « Les loups ne se mangent pas entre eux, mon petit, murmura le bandit; tu n’as pas la mâchoire assez bien endentée pour me mordre. » — (Théophile GautierLe Capitaine Fracasse, 1863)

Ce proverbe français, à l’origine lointaine et incertaine, signifie que « les méchants, les gens malhonnêtes ne se nuisent pas entre eux » (Petit Robert de la langue française).

On l’utilise souvent pour montrer du doigt une supposée complicité entre deux personnes considérées comme malhonnêtes.

Il a existé sous d’autres formes comme « un loup ne mange point l’autre » (XVème siècle). Balzac le reprend dans Scènes de la vie privée et publique des animaux : « Les loups ne se mangent point ».

Dans différentes langues, on trouve des proverbes au sens plus ou moins équivalent à celui-ci :

-       « dog does not eat dog » en anglais,

-       « une corneille n’arrache pas l’œil à une autre », en allemand,

-       « le corbeau ne crève pas l’œil du corbeau » en russe…

Les Italiens disent : Il lupo non mangia della carne di lupo. — Le loup ne mange pas de la chair de loup. Voici l’explication qu’on trouve de notre proverbe dans le Traité de la chasse du loup, à la suite de la Vénerie de Jacques de Fouilloux (1561) : « Quand les loups estant en chaleur suivent la louve, ils exercent cruellement leur férocité les uns contre les autres ; (…) hors de là, ils s’entr’aiment, s’entr’entendent et s’entre-suivent comme font larrons en foire. »

Les latins disaient : Canis non est caninam. — Le chien ne mange pas de la chair de chien. Proposition plus exacte que celle par laquelle on l’a remplacée ; car Buffon assure que les loups s’entre-dévorent et que, si l’un d’eux est grièvement blessé, ils le suivent à la trace de son sang et s’attroupent pour l’achever. II ajoute qu’il n’y a que le loup qui mange volontiers du loup.

Les deux hommes-loups, si drôlatiquement dessinés par Grandville, sont deux chicanoux de la pire espèce, hurlant à qui mieux mieux dans le prétoire, l’un pour les intérêts de Jean, l’autre pour ceux de Pierre, et, hors de là, déposant leur feinte colère, se pressant les mains, rapprochant leurs museaux, devant la porte d’un restaurant où ils vont s’attabler amicalement, à la grande stupéfaction de Pierre et de Jean, dont la figure bouleversée, à l’aspect inattendu de ce qui se passe, témoigne qu’ils ont bien compris que, sans prendre part au repas, ils seront obligés de payer l’écot.

Cette scène paraît être la mise en œuvre de l’opinion exprimée, en Auvergne, contre les avocats, dans une phrase proverbiale que voici : « Quand ils plaident, vous croiriez qu’ils vont se mordre et s’avaler ; mais en quittant l’audience, ils vont dîner ensemble et manger l’argent du pauvre plaideur. »

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la prophétie du Pain

Posté par francesca7 le 24 mars 2014

 

Présages et ordalies par le pain,
la paille, la charrue

(D’après « Le pain » paru en 1909)

 
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Nous ne devons pas nous étonner que le pain et le blé soient doués de vertus prophétiques, et qu’ils excellent à marquer des présages ainsi que divers objets avec lesquels ils ont été en contact et qui appartiennent à leur domaine, tels que paille et instruments de culture, charrue, herse, faucille, fléau, etc.

Les exemples abondent, nous n’en citerons que quelques-uns, sans nous astreindre ni à les présenter en un ordre strict que comporte difficilement la matière, ni à toujours les accompagner d’éclaircissements.

Quand une maison brûle, si le pain sur la table est entièrement consumé, le malheur en veut à la famille et la demeure sera bientôt détruite par un nouvel incendie. Nuit de Saint-Sylvestre, pour connaître ce qui vous arrivera l’année d’après, regardez dans le four tout noir et écoutez bien les bruits que vous entendrez. Ce procédé n’est pas à la portée des gens dépourvus d’imagination. Le four est ici un équivalent magique du sein de la Terre.

En cette même nuit, piquez un couteau dans le pain pour une heure ou deux. Si des miettes adhèrent, année pluvieuse. Si la lame est humide, année de disette. Voulez-vous adresser au sort des questions personnelles ? Pensez votre demande, mais rien n’en dites. Jetez sur la table cinq boulettes de pain. Si elles tombent en croix, réponse affirmative ; elle est négative si elles affectent tout autre forme. Des boulettes, c’est bien, des grains d’orge ou de blé, ce serait encore mieux.

Pain cuisant, en partie se déchirant, noces prochaines. Pain cuit fendu tout à fait et séparé en deux ou trois tronçons, tristes nouvelles, mort d’un proche, cœur blessé. Le mariage sera-t-il heureux ? Dans une assiette d’eau, jetez de l’avoine ; si elle surnage, bon signe, sinon non. Au dîner de noces, faites rafle des débris de pain laissés par les convives, et, sans mot dire, cachez-les dans votre armoire. La personne mourra première dont le pain est premier à moisir. Effet de sympathie.

Nuit de Saint-André, faites un pilot de farine ; au matin si votre petite pyramide s’est éboulée, réglez vos comptes avec le monde et avec Dieu, préparez-vous à faire mort chrétienne. La nuit du 17 juin, une goutte miraculeuse tombe du ciel dans le Nil et lui donne le pouvoir de grossir et d’enfler. C’est la crue qui va commencer, et tous les habitants vont et viennent le long du fleuve, tâchant dans l’obscurité de discerner la chute de la malheureuse goutte. Après le coucher du soleil, il en est qui, tentant la Providence, pétrissent de la farine dont ils font des boulettes sur lesquelles ils impriment chacun son cachet et les laissent toute la nuit sur la terrasse, sous la rosée qui descend des étoiles. Au matin ils les regardent attentivement. Une boulette sans fissure appartiendrait à quelqu’un qui ne vivrait plus longtemps, mais une boulette largement fendillée présage longue vie.

la prophétie du Pain dans Epiceries gourmandes 200px-Pompei_paneUn des communiants mourra bientôt si dans le saint ciboire il se trouve une hostie en trop, rien qu’une. Si après avoir bien balayé, on est surpris de voir encore une paille sur le plancher, on aura bientôt des hôtes, et cela s’explique ainsi : aux temps du bonhomme Jadis, on festoyait sur des pailles et jonchées. Vous rencontrez deux pailles en croix sur votre chemin ? C’est une invitation à retourner sur vos pas. Vous passez outre. Gare qu’une autre croix se dresse bientôt sur une tombe que vous devinez. Gare encore si une botte de paille tombe du grenier sans raison suffisante. Pensez donc ! Les morts sont couchés sur la paille. Et gare si un brin de paille tombe sur le dos d’une poule qui l’emporte sans y faire attention. Et si la paille porte épi, bientôt on emportera un jeune homme au cimetière.

Un vol a été commis. Que le maître assemble la maisonnée, distribue à tous et à chacun des pailles de même longueur qu’il se fera rendre quinze ou vingt minutes après… Celle du voleur aura allongé. Le procédé réussit au moins une fois, un jour que le voleur se trahit en mordant le bout de sa paille pour la faire paraître plus courte. « Mon petit Jean, si le pain que te donne Bonne Maman se casse et s’ébrigaille dans tes mains, c’est que tu aurais oublié de faire ta prière. Ma petite Jeanne, si le couteau de maman qui te sert à goûter ne veut pas aller droit, c’est que tu as menti, pas n’est un long temps ».

Mais voici quelque chose de plus étonnant que tout le reste. Quelqu’un s’est noyé, il s’agit de retrouver son corps. Eh bien ! Cuisez un pain, sur sa croûte écrivez le nom de l’homme disparu, puis jetez la miche à l’eau, et suivez ses mouvements. Elle cherchera sa direction, flottera ici et là, en apparence au gré du vent et des courants, et finira par s’arrêter sur le cadavre.

Plus encore que la pioche ou le joug, la charrue a été de tout temps chose sacrée. En Russie et en Allemagne, on dit que, pour préserver un village des épidémies, il n’est meilleur moyen que de dresser à l’entour un sillon avec une charrue traînée par deux vaches blanches, par des vaches noires, il n’importe. Le procédé nous remet en mémoire le rite prescrit par les augures de l’Etrurie pour la fondation des villes, et que suivit Enée pour l’établissement d’Eryx en Sicile.

L’ordalie par le soc de la charrue portait le nom technique de judicium ferri ou d’examen pedale. Des socs au nombre de six, neuf ou douze étaient rangés sur le sol à intervalles égaux, on les avait chauffés à rouge, et l’accusé prouvait son innocence s’il pouvait marcher, sans être blessé, sur le fer incandescent. Cette épreuve était imposée aux laboureurs, aux paysans et, en général, au menu peuple. Quant aux nobles, ils avaient l’avantage le plus souvent d’en appeler au jugement de Dieu par l’épée et de s’administrer des coups d’estoc et de taille en fait de preuves et d’arguments.

Dans son Superstition and Force, Lea rapporte, d’après la Gazette de Bombay, un fait de ce genre qui s’est passé à Oudaïpour, en Inde, en 1873. Un cultivateur, pour se disculper de quelque méfait, fut obligé de tenir un soc chauffé à blanc dans ses mains nues ou à peu près, car les feuilles de pipoul dont il les avait enveloppées ne leur donnaient qu’une protection illusoire : le pipoul, plante sacrée, n’avait dans l’espèce qu’une signification religieuse. Jacob Grimm le remarquait déjà : c’est parce que la charrue était un objet sacré que la justice en appelait à son témoignage. On l’employait pour contrecarrer les malices des jeteurs de sorts, pour mâter et dompter les suppôts du Diable. Et comme on comptait par feux les familles d’un canton, l’on comptait par charrues les exploitations agricoles d’un district. Les paysans français évaluaient les superficies de terrains arables par charrues, journaux ou journées de labourage ; et c’est pour s’accommoder à leur langue que la métrologie officielle a adopté la désignation d’ares et d’hectares.

Suivant l’ancien droit germanique, la Trêve de Dieu ou la Paix du Roi devait s’étendre autour du castel, demeure du 

 dans Epiceries gourmandes

monarque suzerain, au nord et au septentrion, au levant, au couchant, sur une étendue de terrain qu’on déterminait en mesurant dans chaque direction trois milles – vingt-et-un kilomètres environ – plus trois largeurs de champ, plus trois largeurs de sillon, plus neuf grains d’orge rangés bout à bout. Ce qui prouve, remarque encore J. Grimm, que le grain d’orge était l’unité qu’on mettait à la base des mesures de surfaces. Il y avait aussi la paille comme mesure de longueur, à laquelle se rapporte mainte superstition encore vivace au début du XXe siècle, entre autres celle de mesurer un malade avec des pailles, et, selon que sa taille a varié, le lendemain ou trois jours après, il doit guérir ou mourir.

Il n’est de meilleure preuve de la haute vénération qu’entretenaient nos ancêtres pour la charrue que la rigueur extrême avec laquelle ils en défendaient la propriété. Qui dérobait une charrue était condamné à mort ; il était réputé sacrilège et non moins coupable que s’il avait volé des vases sacrés dans une église. La charrue, disait-on, est de Dieu qui sacre le paysan avec le hoyau, comme le noble avec l’épée et le roi avec le sceptre.

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Le fromage de Provence

Posté par francesca7 le 24 mars 2014

 

Le fromage de Provence doit sa saveur à la variété des pâturages ainsi qu’à une fabrication artisanale et de qualité.

Le fromage de Provence compte peu de stars connus mais une mosaïque de produits. On compte à peu près 700 producteurs fermiers qui font la diversité du fromage de Provence. La richesse du fromage de Provence est dans cette palette, qui mériterait plus d’une appellation…

Simples, autant qu’enthousiasmantes, les traditions culinaires de la Provence et des Alpes du Sud séduisent les amoureux d’une cuisine pleine de couleur et de soleil, comme les palais les plus exigeants. les saveurs et les odeurs révèlent des univers auxquels font échos les étals animés des marchés ou l’on trouve le véritable fromage de Provence…

Quelques fromages de Provence : 

Tomme_d'Arles
les tommes de brebis d’Arles et ses dérivés, «  gardians  » ou tommes de Camargue, fromages frais à pâte lisse, qui s’affinent remarquablement. Les tommes de chèvre à l’ancienne, caillés doux à l’intérieur crémeux, que l’on trouve dans les Alpes de Hautes Provence ; les notables fromages de chèvres du Rove à la pâte fine, dont on aperçoit quelques troupeaux dans le var et le Vaucluse, un produit rare, pour amateurs, fabriqué notamment par le dernier producteur de l’Estaque au nord de Marseille, à Ensué-la-Redonne; les pâtes pressées du haut-pays niçois, surtout des fromages de vaches avec les tommes d’Entrevaux ou d’Annot, de Tende, de la Vésubie ou de l’Ubaye et les petits chèvres, la galette de vache ou la brousse de brebis. Autant de  » micro-appellations « , et bien d’autres encore telles que le  » champoléon  » ou les  » boussardes « .
Sur les versant de la montagne de Lure, au cœur du pays de Giono, les troupeaux de chèvres profitent des meilleurs conditions pour permettre aux éleveurs de nous offrir une belle variété de fromages : le Banon. Un grand  » chèvre « , caillé doux, dont l’onctuosité est incomparable. Emmailloté dans des feuilles de châtaignier, ceint de brins de raphia, on dirait qu’il fuit le soleil. Autrefois on le faisait macérer dans l’eau-de-vie et cela lui donnait du caractère. Aujourd’hui, on l’affine une dizaine de jours, on le trempe dans du marc, puis on l’affine à nouveau dans la feuille, de châtaignier bien sûr, séchée (rousse, pas verte). C’est le fromage de l’automne. Frais, on le vend nature ou rehaussé d’épices ou de sarriette. Il prend alors le nom de banon au poivre d’âne.

Le fromage de Provence doit sa saveur à la variété des pâturages ainsi qu’à une fabrication artisanale et de qualité. Ainsi, faite de lait de chèvre cru, moulée en faisselle 24 heures après la traite puis égouttée, la tomme fraîche est recherchée essentiellement pour sa finesse. Affiné en cave, ce fromage de Provence est dit  » demi-sec  » ou  » sec « . Cette tomme a une pâte jaune parsemée de trous arrondis. Elle est fruitée car elle est fabriquée exclusivement  avec du lait cru d’alpage. Sa croûte se confectionne petit à petit grâce à des moisissures appelées  » poils de chats « .

Une fois la tomme réalisée, il reste le petit lait qui est porté à ébullition et mis à coaguler grâce à du vinaigre blanc. Il se forme en surface une sorte d’écume de petit lait. Vendue le jour même, la brousse doit être consommée très rapidement. Juste sortie du chaudron et encore chaude, c’est un régal que seuls ceux de la montagne connaissent…

Un peu comme une mousse de lait, légère et naturellement sucrée par le lactose, la brousse est un aliment sain et très digeste. Sa consistance peut plaire énormément ou dégoûter lors de la première dégustation. Elle se déguste sucrée, avec de la  » brande  » (alcool fort) pour les vieux du coin, ou salée et poivrée selon les goûts.

Quand à l’élevage ovin, apparaît en région Provence Alpes Côte d’Azur dès le néolithique. Depuis vingt siècles, les échanges inhérents aux transhumances vont transmettre un savoir faire fromager. Le moyen âge est riche de témoignages quant à la place du fromage dans l’alimentation, où il est considéré comme une  » viande blanche « , et dans la vie sociale. Les écrits de Noé Chèvre du Rovede Barras, entrepreneur de transhumance, en 1480 attestent la quasi exclusivité du lait de brebis et l’existence de deux grands types de fromages, que nous retrouverons au fil des époques : le fromage au lait entier, égoutté en faisselle et les  » séras  » fabriqués à partir du petit lait résultant des premiers. Fromages fabriqués sur les montagnes et descendus en vallée et en basse Provence. A cette époque, les fromages étaient de grosses pièces d’environ 1.5 kg.

Plus tard, ces deux techniques, complémentaires, existent toujours, on verra aussi apparaître les fromages bleus, les fromages fermentés ainsi que les brousses.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, pour plusieurs raisons, le lait de vache va peu à peu remplacer celui de brebis. L’orientation de la filière ovine vers la laine puis la viande va rendre de plus en plus confidentielle la production de fromage.
Aujourd’hui, il reste quelques producteurs de fromages de brebis mais la plupart d’entre eux et même les habitants de hauts lieux de cette tradition fromagère sont surpris d’entendre que le fromage au lait de brebis a été autrefois une réalité.

La région Provence Alpes Côte d’Azur est un territoire contrasté, des plaines de la Crau aux montagnes des Hautes Alpes en passant par le littoral méditerranéen. 
Notre région est un lieu de prédilection pour l’espèce ovine : le mouton est présent dans tous les habitats provençaux du Néolithique et chaque fois qu’une étude quantitative a été réalisée, il occupe une place de premier plan. Au IIIe millénaire, le mouton demeure la base du troupeau dans les sites chalcolithiques.

Les transhumances d’été et d’hiver sont apparues très tôt dans notre région. De nombreux textes en font état. Ces échanges entre basse Provence, Dauphiné, Haute Provence et Italie ont marqué la vie des populations alpines et ont aussi permis de transmettre les techniques de fabrication fromagère …

Des raisons politiques vont amener à l’abandon progressif de l’élevage traditionnel ovin : C’est le cas notamment dans le Queyras, où le traité d’Utrecht (1713), interdisant les mouvements de transhumance inverse des bergers queyrassins dans le Piémont , et la politique forestière du XIXe siècle conduiront ceux-ci à se tourner vers la vache. 

Pourtant, comme le dit Madame MEYER-MOYNE, dans son livre  » Balade dans le Queyras  » :  » … jusque là, c’étaient les brebis qui avaient leurs préférences, car plus rustiques et mieux adaptées aux terrains en pente. Elles détruisaient la forêt et les pâturages. Petit à petit, les vaches prirent une plus grande importance et la production laitière devint abondante…  » l’antériorité de l’élevage ovin ne fait aucun doute. Et si, après l’introduction de la vache, l’activité fromagère s’est organisée et développée autour des fruitières entre autres, on peut raisonnablement penser que la tradition fromagère ne date pas de cette époque et que, comme nous le verrons plus bas, les fromages au lait de brebis ont une réelle antériorité dans le département des Hautes Alpes. 

Le fromage en Provence avait non seulement une fonction économique mais remplissait également un rôle social :
Il servait de monnaie d’échange, on l’utilisait pour payer taxes et droits seigneuriaux et on l’offrait même aux notabilités pour une faveur à demander ou une démarche à accomplir.
Comme le souligne Bertrand BONNIN  » … de nombreux documents montrent qu’il permettait la livraison d’une quantité importante de fromage de brebis pour le paiement des droits seigneuriaux ou des loyers des terres. « .On compte 30 exploitations sur la région qui produisent du lait de brebis, elles sont situées principalement à l’est, à l’exception d’une dans les Bouches du Rhône.

On compte 4 162 brebis laitières sur la région PACA. L’effectif moyen des troupeau est de 135 têtes mais avec de grands écarts (de 14 à 800 brebis). C’est dans le système laitier que les effectifs sont les plus élevés (360 brebis en moyenne)
La race qui domine est la Lacaune. On la trouve dans tous les départements et dans tous les systèmes de production. La race Brigasque est localisée dans le sud des Alpes Maritimes et du Var.
Les races autres que la Lacaune se retrouvent essentiellement dans les systèmes pastoraux.

16 élevages sur 30 possèdent au moins une autre espèce que des brebis laitières. Pour 50 % d’entre eux, un troupeau de chèvres est associé aux brebis. On compte 490 chèvres dans ces troupeaux. Elles sont pour la plupart des cas conduites de la même façon que les brebis laitières.
Dans les autres élevages non spécialisés, on trouve soit des troupeaux de brebis viande, soit une association de brebis laitières, chèvres et vaches pour la transformation fromagère.
Sur ces 16 élevages non spécialisés, le troupeau de brebis laitières est secondaire dans 5 exploitations seulement.

Le fromage de Provence dans Les FromagesLa plupart des exploitations (26) utilisent la surface fourragère pour la pâture. 17 troupeaux pâturent également de façon régulière sur des parcours. 9 exploitations partent en estive, surtout les troupeaux du système pastoral qui y continuent parfois la traite des brebis. Pour les autres systèmes, ce sont des brebis taries qui montent en montagne.

La pratique de l’ensilage est peu fréquente et se rencontre seulement chez trois éleveurs du système laitier. 21 exploitations ont recours à des achats de fourrage pour constituer leurS stocks hivernaux.

L’utilisation des céréales est majoritaire (dans 24 troupeaux), cinq éleveurs seulement n’en utilisent pas . L’achat de concentré du commerce est courant pour 13 exploitations.

90% des exploitations produisent plus de 5000 litres. Dans le groupe des plus de 20 000 litres, on retrouve cinq élevages du système laitier et trois du système herbager. Chez les laitiers, 3 exploitations produisent plus de 50 000 litres. Les rendements par brebis sont très variables d’un troupeau à l’autre, moins de 100 litres à 300 litres par brebis. Les plus élevés se trouvent dans les systèmes laitiers et herbagers.

 
Le fromage de Provence par type de fabrication : 
* Lactiques 21
* Pâtes pressées 17 
* Pâtes molles 6 
* Spécialités 9
* Lait ou caillé 6

85 % des fromagers fabriquent du fromage de Provence de type lactique. C’est la production dominante pour seulement 50 % d’entre eux, pour les autres la fabrication qui domine est la pâte pressée.

La pâte molle est surtout produite dans les exploitations des systèmes mixtes et herbagers.

Des structures d’exploitation de petites tailles qui dépassent rarement les 50 ha de SAU.Une alimentation des troupeaux basés sur la pâture. 30 % des troupeaux partent en estive. Un tiers des producteurs commercialisent plus de 75% de leur production en direct.

  Retrouvez un autre fromage de Provence :

SOURCE http://androuet.com/fromage-paris.html

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Frank Alamo, succès des années 60

Posté par francesca7 le 23 mars 2014

 

Frank Alamo, né Jean-François Grandin le 12 octobre 1941 à Paris et mort le 11 octobre 2012 dans sa ville natale, est un chanteur français qui connaît le succès dans les années 1960.

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http://youtu.be/H12tiEelF1I

 

téléchargement (9)Frank Alamo est le fils de l’industriel de la marque Grandin, fabricant des téléviseurs. Jean-François Grandin débute dans la chanson en étant le soliste des Petits Chanteurs à la Croix de Bois.

Pendant un séjour aux sports d’hiver, il rencontre Eddie Barclay à Val-d’Isère qui l’entend chanter des chansons anglaises en français. Il est engagé et prend le nom de scène de Frank (raccourci de François) et Alamo (car impressionné par le film de John Wayne, il criait « Alamooo » avant de faire le fou à ski et de descendre à fond les pistes).

Il débute dans les années 1960 durant la période des yé-yé, en reprenant en français des succès américains et/ou britanniques.

De son répertoire, on retient notamment Ma biche qui est une reprise de la chanson composée par Mort Shuman Sweets for My Sweet pour le groupe The Drifters, l’adaptation française est de Vline Buggy ; ainsi que ses reprises des Beatles Je me bats pour gagner (A Hard Day’s Night) et Je veux prendre ta main (traduction presque mot à mot de I Want to Hold Your Hand).
Poussé par son ami Patrick Villaret et son directeur artistique Léo Missir, il enregistre plusieurs chansons originales françaises qui ne connaissent pas le succès des adaptations anglo-saxonnes.

Frank Alamo se produit en première partie de la première tournée de Sheila nommée La tournée du siècle fin 1963 début 1964. Il passe juste après Les Surfs. À la rentrée 1964 il est sur la scène de l’Olympia à Paris pour un gala consacré aux idoles des jeunes.

En 1969, il arrête la chanson et exerce par la suite divers métiers allant de la photographie à la direction de la concession Jaguar de Neuilly.

Entre 1983 et 1996, il est PDG d’une marque de voiture appelée Jeep Dallas de fabrication française. Près de 5 000 exemplaires de cette automobile furent construites entre 1981 et 1998.

Durant les années 2000, il revient à la chanson avec la tournée Âge tendre et Têtes de bois et assure plus de deux cents galas. Malgré la maladie qui lui est diagnostiquée, il poursuit la tournée de la première à la quatrième saison (de 2006 à 2010).

Frank Alamo meurt le 11 octobre 2012 à Paris, la veille de son anniversaire, des suites d’une sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot). Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (25e division).

Vie privée

Frank Alamo s’est marié deux fois.

Il est père d’une fille, prénommé Élodie, présentatrice de télévision et d’un fils, Ronald, passionné de voitures. Il a deux petits-enfants : Gabriel et Raphaël.

Discographie

images (6): Loop de loop / Fait pour durer / Je suis encore amoureux / Ce petit jeu

 : Da doo ron ron / File, file, file / Pas de larmes / Il y avait toi

: Reviens vite et oublie / Sylvie / Ma biche / Tout se sait un jour

: Hum hum hum / Ma mère / Je veux prendre ta main / A Broadway

: Allô Maillot 38-37 / Non, ne dis pas adieu / Jolie frimousse / Oui c’est vrai

: Je me bats pour gagner / Oh non ! / Oui j’ai peur / Fais ça pour moi

: Le chef de la bande / Qu’est-ce que peut bien faire un garçon ? / Souviens-toi des nuits d’été / Jure-le-moi

: Des filles et des garçons / Ma vie à t’attendre / Dis-lui non / Reste comme tu es

: Sing c’est la vie / Le chasseur de primes / Long-long-longtemps / Souviens-toi ma jolie

: Bimbo / Je revis / Le prix d’aimer / Sylvia

: Ce n’est pas difficile / De la science à la fiction / Ma lady d’un soir / Corps et âme

: Ça ne fait rien car je t’aime / Il ne faut pas m’en vouloir / Sur un dernier signe de main / Si j’écrivais le livre

: Toi et ton sourire d’enfant / Où vas-tu sans amour ? / Ève / La chance est avec moi

: Envoie-moi ta photo / Avec une barbe blanche

: Maudit brouillard / Je compte sur mes doigts / L’amour ne se détruit pas / À travers les carreaux

: J’ai pleuré pour toi / J’aime un petit animal / Heureux tous les deux / Toi et ton sourire d’enfant

: Les poings fermés / C’est déjà du passé / Oh ! oh ! fait le clown / Au premier tunnel

: Si j’avais des ailes / Lilliputien / Avec une barbe blanche / Envoie-moi ta photo

: C’est ça la vie / Une fille m’a compris / Je connais la chanson / Tourne encore

: Tom et Tam / Marie-Angèle / Ses lunettes de soleil / L’arc-en-ciel

: En vous quittant / Les enfants des villes

: Quelque chose en elle / Et Jeanne s’endort

 

Filmographie

1963 : Cherchez l’idole de Michel Boisrond

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Au clair de la lune

Posté par francesca7 le 23 mars 2014

 
ou de la « lume » ?

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La mélodie de cette chanson enfantine est parfois attribuée à Jean-Baptiste Lully, compositeur du xviie siècle.

Cependant, en l’absence de sources fiables étayant cette thèse, l’œuvre est actuellement considérée comme une chanson anonyme du xviiie siècle.

D’après certaines sources la version originale disait Prête-moi ta lume plutôt que Prête-moi ta plumeLume vient du mot lumière et c’est ce dont on a besoin pour écrire lorsque la chandelle est morte. On a donc la demande, « la lumière (lume) pour écrire un mot » et la justification de cette demande, « ma chandelle est morte, je n’ai plus de feu ». Il faut donc du feu pour rallumer la chandelle et avoir ainsi de la lumière (lume). Cette version est plus cohérente avec la voisine qui bat le briquet, c’est-à-dire qui allume son feu, et pourra rallumer la chandelle. Ce sens est perdu avec « Prête-moi ta plume ».

Cependant la version officielle serait cohérente si le protagoniste cherchait deux choses : une plume pour écrire et du feu pour sa chandelle. Ainsi dans le premier couplet la demande de feu serait alors sous-entendue dans « ma chandelle est morte je n’ai plus de feu ». Dans le second couplet la version modifiée donnerait « je n’ai pas de lume, je suis dans mon lit » ce qui signifierait que puisque Pierrot est dans son lit, alors il a déjà éteint ses lumières. Mais la version originale « je n’ai pas de plume, je suis dans mon lit » peut être toute aussi logique si Pierrot explique qu’il n’a pas de plume pour son ami et qu’il est dans son lit (sous entendu qu’il a déjà éteint le feu de ses chandelles). De même, pour le quatrième couplet, la version modifiée « on chercha la lume, on chercha du feu » produirait une phrase redondante, alors que la version officielle « on chercha la plume, on chercha du feu » contient deux informations.

À travers des termes comme Lubin (moine dépravé), chandellebattre le briquet (désigne l’acte sexuel)2 et le dieu d’amour, les paroles ont des sous-entendus sexuels. Ainsi, rallumer le feu (l’ardeur) lorsque la chandelle est morte (le pénis au repos) en allant voir la voisine qui « bat le briquet » peut être interprété de façon lubrique.

En 1925, Charles Vogel, chroniqueur au Petit Journal illustré, entreprend de faire toute la lumière sur la chanson populaire « Au clair de la lune », et se range à l’opinion de ceux qui, luttant contre une habitude de plusieurs siècles, avancent que la rime d’origine a été déformée

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http://www.youtube.com/watch?v=IYLTc3tGdzc

Au clair de la lune, Mon ami Pierrot…

Mais, amusons-nous !… Est-ce bien « Au clair de la lune ? » D’aucuns estiment que c’est « au clair de la lume » qu’il faut dire et nous n’hésitons pas à déclarer que nous nous rangeons à leur opinion. Lume, pour lumière, du latin « lumen ». Ce qui rend cette hypothèse fort admissible au demeurant, c’est que lune ne rime pas avec plume, alors quelume, au contraire, rime fort congrûment, et c’est là tout de même une raison valable car si la chanson ne témoigne point d’une richesse extraordinaire qui l’apparente aux productions parnassiennes de Théodore de Banville, de Leconte de Lisle et de José Maria de Heredia, on n’y relève pas, par ailleurs, des libertés aussi hardies. 

Au « bon vieux temps » on ne sacrifiait pas, en poésie, aux simples assonances, comme on le fait aujourd’hui. Or, la chanson dont il s’agit, remonte au « bon vieux temps ». N’insistons pas. Lume ou Lune, c’est la chanson populaire depuis près de trois siècles [nous sommes en 1925], qui est en cause, et non une petite particularité d’ordre poétique. Et si cela peut être agréable à M. Tout-le-Monde, ou même seulement à M. Presque-Tout-le-Monde, acceptons sans plus « Au Clair de la lune ».

Est-ce Lubin, est-ce Arlequin (il y a deux versions, comme pour lume et lune) à qui est advenue la fâcheuse aventure ayant à écrire un mot, « de constater que sa chandelle est morte et qu’il n’a plus de feu » ? Lubin – ou Arlequin – sollicite Pierrot d’ouvrir sa porte et de prêter sa plume. Et Pierrot, qui est au lit, ne se veut point déranger, aussi engage-t-il le solliciteur à s’adresser à la voisine, qui doit être chez elle, puisque dans sa cuisine, on entend battre le briquet. Lubin – ou Arlequin – suit le conseil et prie la voisine de le vouloir bien accueillir « au nom du dieu d’amour ». Et la voisine se laisse aisément attendrir, car la chanson nous apprend, sans nous fournir d’autres détails précis, que la porte « sur eux se ferma ».

Qui est l’auteur de ces paroles ? Un inconnu. On ne sait rien de plus. Mais, l’auteur de la musique ? On attribue la musique à Lulli – sans preuves certaines, il est vrai… car on ne s’appuie guère que sur des probabilités admissibles. La musique serait donc de Lulli, de Lulli jeune, de Lulli à l’époque où il était simplement marmiton (il a été marmiton, l’auteur de la « Marche de Turenne »). Elle ne date pas du temps où le maître composait des opéras et de la musique pour les pièces de Molière et les ballets de la Cour de Versailles, du temps où Lulli était surintendant de la musique du Grand Roy ! Il ne nous appartient pas d’affirmer catégoriquement que la mélodie est – ou n’est pas – de Lulli, pour ce motif d’ailleurs suffisant que nous ne pourrions baser notre assertion dans un sens ou dans l’autre, sur des témoignages et des documents irréfutables. Reconnaissons, simplement, que la musique est charmante en sa grâce un peu mélancolique, en sa naïveté, en sa simplicité, de même que les paroles sont pleines de fraîcheur et de délicate ingénuité. 

Au clair de la lune dans CHANSON FRANCAISE 170px-Au_clair_de_la_luneCette mélodie a servi de thème à des « variations » pour piano tout à fait réussies, dues au compositeur Lucien Lambert. Lesdites « variations » ont obtenu, il y a une quarantaine d’années, un vif succès auprès des exécutants – d’une certaine force, car elles ne sont pas très, très faciles à jouer, et surtout à bien jouer ! Dans un de ses opéras-comiques – qui n’est pas la plus populaire de ses œuvres – à cause de la Dame Blanche, Boieldieu [François-Adrien Boieldieu (1775-1834)] a intercalé des « variations » pour chant sur Au clair de la lune, qui atteignent tout bonnement à la perfection dans le genre. Les personnes qui ont entendu – au Trianon-Lyrique, par exemple –, les Voitures versées, de Boieldieu, ne me contrediront pas, j’en ai la conviction. Et voilà pour Au clair de la lune – ou de la lume – paroles de X…, musique de Lulli, à moins qu’elle ne soit pas de Lulli !

(D’après « Le Petit Journal illustré » n°1827 paru en 1925)

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Brigitte FONTAINE j’adore

Posté par francesca7 le 23 mars 2014

 

 

Brigitte FontaineBrigitte Fontaine (née le 24 juin 1939 à Morlaix) est une auteur-compositeur-interprète, comédienne, dramaturge et écrivain française.

Fille d’instituteurs, Brigitte Fontaine développe très tôt son goût pour l’écriture et la comédie. Son enfance, qu’elle déclare globalement heureuse, se déroule à Plouyé, une petite commune du Finistère, puis à Morlaix. Son bac littéraire en poche, elle se rend à Paris à 17 ans, pour devenir comédienne. Elle joue notamment au Théâtre de la Huchette dans La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco.

L’audience de Brigitte Fontaine s’est notablement élargie depuis le début des années 2000, et ses apparitions télévisuelles ne sont jamais banales. Humaniste et libertaire, Brigitte Fontaine l’est aussi depuis toujours dans ses engagements, comme lorsqu’elle signe le manifeste des 343 (en 1971 et en 2011), s’exprime (dès 1990) contre les guerres en Irak, soutient lesétrangers en situation irrégulière et se prononce contre les prisons.

 

Disques d’or (2001-2004)

Brigitte FONTAINE j'adore dans CHANSON FRANCAISE 250px-Brigitte_Fontaine_20100330_Salon_du_livre_de_Paris_1

Disques d’or, ses albums Kékéland (2001) et Rue Saint Louis en l’Île (2004) ont bénéficié de collaborations prestigieuses (Noir Désir, Sonic Youth,Archie Shepp, -M-, Gotan Project, Zebda, etc.) et se présentent comme des bouquets variés, comprenant tangos (PipeauRue Saint Louis en l’Île) et rock (Bis Baby Boum Boum), trip hop (God’s NightmareEloge de l’hiver) et reggae (Je fume), mêlant sentiments (Profond) et voyages (GuadalquivirFréhel), Betty Boop et la série noire (Rififi), Simone de Beauvoir et Rabelais… Depuis 2001, Brigitte Fontaine est en tournée dans toute la France (avec des escales en Belgique, en Suisse et même à Londres et Barcelone), accompagnée sur scène des mêmes musiciens (le bassiste Bobby Jocky, le guitariste Yan Péchin, le pianiste Dondieu Divin, le batteur Patrick Baudin, le violoncelliste Frédéric Deville et bien sûr le percussionniste Areski Belkacem).

Surgie de ma mémoire d’un tas de sable, Brigitte Fontaine dans un rituel plus proche de l’empire de la folie que de l’empire des sens, se détruisait implacablement avec pour compagnon d’enfer le tendre et fidèle Areski.
De ce tas de sable se bâtissaient tous les châteaux hantés, toutes les folles complaintes.
C’était à la Grange aux Belles en une année perdue comme un sou dans la poche.
Il n’y a plus de grange, quelques belles encore tournent autour de ces instants et passent muettes. 

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http://www.youtube.com/watch?v=zyQzKHGdO8c#t=11
 
Depuis ces moments de crucifixion où la carriole des jours allait à l’abîme, escortée par les fumées et les piqûres de rémission des faux paradis, depuis ces temps de nudité, Brigitte Fontaine est devenue la reine du Kékéland.
Ses dévots, ses serviteurs se pressent, et Brigitte tirée de l’oubli, du néant se laisse faire, étonnée de vivre encore.

 
220px-Brigitte_Fontaine-130911-0008WPAvant Daho et d’autres, avant les Japonais qui en ont fait une déesse androgyne, la belle araignée folle repliée dans son logis de l’Île Saint-Louis existait entre chats et paroles.
Ses comptines de la folie ordinaire des hommes et de l’amour se passaient comme philtres magiques, Brigitte la sorcière guérissait du mal, du point du jour qui arrive.

Écrivain aux élans rimbaldiens, Brigitte la renarde, la belle abandonnée, nous avait appris que plus jamais on ne mettrait de la terre dans la bouche de ceux qui parlent.
Higelin, puis Areski avaient mis une ombrelle de musique sur ces prophéties.
Max-Pol Fouchet avait diffusé leur spectacle sur France-Culture, exception non encore transgressée sur une radio publique. Il avait reconnu en Brigitte un grand poète, ce qu’elle est, derrière ses masques de petite fille cruelle ou inconsciente.

Elle aura donc tant parlé, tant déliré que nous ne savons plus qui a dit quoi, mais nous savons que ses mots sont mêlés à notre sang.

Mélange de quotidien fait de poussière et hasard, de dits de petite fille de l’autre côté du miroir, les chansons de Brigitte sont un monde en feu.
Elle, l’étoile noire, nous dit que nous ne serons plus chacun pour soi, mais ensemble dans nos cendres, dans nos utopies, dans nos toupies. Et les saisons en enfer reverdiront, et les festins couleront.
 
Fusée ironique et fuyante, elle tourne ses bras, ses mots et elle est comprise des chats, des enfants, des girouettes et des hommes de construction non ordinaire. Son public est mystique, je me souviens de ce long rappel où tous chantaient près d’une demi-heure devant la scène vide car elle ne revient jamais.

le site officiel : http://brigittefontaine.artiste.universalmusic.fr/

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