campagne et autres milieux Normands
Posté par francesca7 le 30 mars 2014
Du paysage normand, le cliché ne montre bien souvent que le verger, ses pommiers, ses vaches et ses haies. Si elle est aussi cela, la Normandie ne s’y résume pas. Le bocage et la campagne normands couvrent un territoire aussi riche que varié.
Le bocage
Paysage type du Massif armoricain, le bocage déborde largement celui-ci à l’est pour s’étendre au Maine, au Perche et au pays d’Auge. Il existe une multitude de pays de bocage, généralement sur des terres acides : lebocage virois qui suit le cours de la Vire de sa source à Pont-Farcy, le pré-bocage autour de Villers-Bocage, lePassais autour de Domfront ou le Mortainais dans le Sud Manche.
Entièrement créées par l’homme, les parcelles forment un quadrillage de haies dressées sur des levées. Malgré les évolutions agricoles, le paysage de bocage demeure exemplaire en Normandie avec ses haiesplantées de charmes, de châtaigniers, d’aubépines, d’érables champêtres, d’ormes ou de hêtres. Des générations de Normands ont planté ces talus, plus ou moins denses, plus ou moins hauts, utilisant des branches de noisetier enchevêtrées, quand le barbelé n’existait pas, pour éviter les divagations du bétail.
Si les mutations récentes de l’agriculture atténuent l’originalité de ces terroirs, une certaine réticence au remembrement (plus qu’en Bretagne, par exemple) a préservé en partie les régions bocagères de Normandie. Sa régression bouleverse cependant l’équilibre biologique de la région, le bocage abritant une faune spécifique (fouines, blaireaux ou hermines) et servant de régulateur d’eau et de température. Depuis peu, des plantations de haies sont encouragées avec succès.
La campagne
Prise dans son sens étroit, la campagne désigne des plaines aux grands champs ouverts livrés aux labours, où dominent les céréales.
Campagne de Caen-Falaise – Ce pays de champs ouverts, réputé pour la fertilité de ses sols, se prête à la grande culture, de plus en plus associée à un élevage bovin pour la viande.
Pays d’Argentan-Sées-Alençon – Dans ces exigus secteurs calcaires, les céréales cèdent progressivement le pas aux herbages, notamment à la très productive prairie semée, tandis que se développe l’élevage des bovins à viande.
Bessin – Dépression argileuse en lisière du Massif armoricain, le Bessin confirme sa vocation pour les produits laitiers, parmi lesquels le célèbre beurre d’Isigny et l’élevage de chevaux de selle ou trotteurs.
Cotentin – Si le Cotentin, berceau de la race bovine normande, continue d’être une terre d’élevage, ses paysages enregistrent le recul des herbages naturels ; la côte se spécialise, à l’image de la proche « ceinture dorée » bretonne, dans la culture légumière.
Les marais
Très présents en Normandie, les marais peuvent être baignés d’eau douce, saumâtre ou salée, immergés toute l’année ou seulement quelques mois par an. Les marais du Cotentin et du Bessin, la baie des Veys, la baie du Mont-St-Michel, les marais de la Dives ou de l’Orne, pour ne citer qu’eux, forment autant de niches biologiques , de lieux privilégiés de reproduction pour les oiseaux, d’abris pour les migrateurs, de refuges pour les espèces végétales rares. L’exceptionnelle richesse ornithologique de ce milieu n’est plus à démontrer : hérons cendrés, busards des roseaux (le seul rapace tricolore), râles d’eau, bécassines des marais, courlis cendrés, barges à queue noire séjournent sur ces terrains humides.
La forêt
Avec environ 192 000 ha de forêt et un taux de boisement d’environ 10 %, la Basse-Normandie est l’une des régions les moins boisées de France. Si la quantité n’est pas remarquable, la qualité, elle, est au rendez-vous, malgré la terrible tempête de 1999. Outre les magnifiques chênes très prisés de la forêt d’Écouves ou de la forêt des Andaines dans l’Orne, hêtres, châtaigniers et pins composent ces bois verdoyants, fertiles et humides. Ils font d’ailleurs le bonheur des amateurs de champignons , et plus particulièrement de cèpes, qui viennent nombreux à l’automne. Les conifères plantés dans les années 1960-1970 ont en revanche très mal résisté aux différentes tempêtes qui ont balayé la région.
Les reliefs
D’aucuns trouveront présomptueux de nommer les deux massifs montagneux de Basse-Normandie, dépassant rarement les 300 m d’altitude, « Alpes mancelles » et « Suisse normande ». Ce sont plutôt de hautes collines qui s’étendent dans le bocage normand, mais les villages pittoresques, les cours d’eau encaissés, les escarpements parfois abrupts, se révèlent véritablement dépaysants. Ces deux massifs sont nés de la jonction entre l’auréole calcaire jurassique du Bassin parisien et les granits, grès rouges et schistes du Massif armoricain.
La Suisse normande
La Suisse normande déploie ses méandres, ses hauteurs et ses vallées encaissées de Thury-Harcourt à Putanges-Pont-Écrepin, en suivant le cours de l’Orne. La plupart des sentiers balisés mènent les marcheurs aux panoramas les plus impressionnants comme ceux du mont Pinçon (le point culminant, 365 m), de Clécy ou de la roche d’Oëtre .
Les versants escarpés font le lit d’une forêt spontanée, difficilement accessible et inexploitée. Ormes des montagnes, érables, tilleuls ou ifs composent de magnifiques forêts de ravins (autour de La Pommeraye) où s’épanouissent en sous-bois le genévrier ou certaines fougères comme la capillaire du nord.
Les Alpes mancelles et le massif d’Écouves
Situées entre l’Orne, la Mayenne et la Sarthe, les Alpes mancelles s’étendent au sud-ouest d’Alençon. Marquant l’extrémité de la chaîne des grès armoricains, ce massif abrite les points culminants de tout l’Ouest de la France.
Le plus connu est sans conteste le signal des Avaloirs , à l’ouest de la forêt de Multonne en Mayenne ; il se dresse du haut de ses 417 m sur un panorama de bruyères et de sapins.
Son jumeau normand est le signal d’Écouves (417 m), situé au nord d’Alençon ; il n’offre malheureusement pas la même vue puisqu’il s’élève en pleine forêt.
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