L’artichaut est le fleuron du terroir breton
Posté par francesca7 le 28 mars 2014
Artichaut ou camus de Bretagne.
Il descend du chardon sauvage, et serait originaire d’Afrique du Nord, d’Égypte ou d’Éthiopie. Son nom, qui provient de l’arabe al-haršwf (épine de la terre), apparaît en France à la Renaissance. On dit que c’est Catherine de Médicis qui l’apporta de son Italie natale lorsqu’elle épousa le roi de France. C’set sans doute peu après qu’il arrive en Bretagne, et l’appellation « camus de Bretagne » fait son apparition vers 1810.
Sa culture est délicate, et il a trouvé en Bretagne son terroir de prédilection : il craint le froid et le gel en hiver, et la chaleur en été. Le savoir-faire des producteurs est essentiel.
Le plant d’artichaut reste plusieurs années en terre. Au moment des récoltes, le producteur passe dans le champ, coupe un à un les capitules arrivés à maturité. Deux variétés de gros artichauts sont cultivées : le traditionnel camus de Bretagne et le castel, qui en est issu, cultivé depuis 1994.
En Bretagne, on cultive surtout le plus volumineux des artichauts : le camus de Bretagne (deux ou trois têtes suffisent pour faire le kilogramme). Son capitule vert tendre, présente une forme arrondie et globuleuse. C’est ce bouton floral de la plante, constitué de bractées (ou feuilles) et d’un réceptacle (ou fond) qui fournit sa partie comestible. La plante, qui porte plusieurs capitules, monte à environ 1 mètre de hauteur. Ses gros capitules se cueillent lorsqu’ils sont jeunes, avant l’apparition des fleurs. La récolte se fait dans de vastes champs : les « artichautières ».
L’artichaut se reproduit par semis ou par « éclatage » (on repique les drageons apparus autour de la souche). La plantation des drageons s’effectue de mars à mai. En mai-juin, on butte ces drageons dans le champ. Après un éclaircissage, la récolte s’effectue l’été de la seconde année. La troisième année, intervient une nouvelle récolte, cette fois de mai à juin. Plus rarement, on laisse la culture en place une année supplémentaire.
L’artichaut en général (et le camus en particulier) est peu calorique, riche en fibres et en minéraux. Excellent pour le foie, il est aussi reconnu pour ses vertus diurétiques, dépuratives et antitoxiques. Plus filandreux que les autres variétés d’artichauts, le camus se consomme bouilli ou à la vapeur : ce sont ses feuilles charnues que l’on trempe dans une vinaigrette. Les fonds d’artichauts peuvent aussi être farcis.
Plante méditerranéenne (introduite en France par Catherine de Médicis qui l’apporta de son Italie natale lorsqu’elle épousa Henri II), l’artichaut est issu de l’évolution du chardon sauvage. Il se complait en Bretagne, au point de devenir le légume phare avec le chou (chou-fleur, brocoli, chou pommé) de la « ceinture dorée » : cette frange côtière autour de Roscoff, dans le Léon, s’étendant sur Trégor et le Goëlo, propice aux primeurs car fertile en limon et peu affectée par les variations de températures.
La présence de l’artichaut est signalée, avant la Révolution, à Belle-Île et autour de Saint-Malo, dans le Pays bigouden et le Quimperois. Mais, c’est autour de Roscoff (Léon), où il dispose des meilleurs sols pour s’épanouir. En général, on plantait de l’artichaut, une fois les pommes de terre arrachées. Au début du XXe siècle, l’artichaut se démocratise, quittant son statut de « légume de luxe ». Le camus de Bretagne (créé en 1810 par un agronome parisien) devient le préféré des français, dépassant le petit violet. Les années 70 marquent l’âge d’or de l’artichaut breton avec 100 000 tonnes produites sur la « ceinture dorée » ! En 1990, l’artichaut violet méditerranéen sera acclimaté avec succès en Bretagne, occupant des surfaces importantes. Malgré un « tassement », la Bretagne maintient son hégémonie sur l’artichaut devant le Languedoc-Roussillon et la Provence, assurant les trois quarts de la production nationale.
L’ Artichaut, une plante nommée cynara était connue des Grecs et des Romains. Reste à savoir à quoi elle correspondait exactement. On lui a attribué des pouvoirs aphrodisiaques. Il semble cependant que l’artichaut que nous connaissons ne soit apparu en Europe qu’à la fin du Moyen Âge, et qu’il s’agisse d’un chardon transformé par sélection par les horticulteurs (tout comme le cardon).
Il serait originaire d’Afrique du Nord, d’Égypte ou d’Éthiopie. Il est régulièrement cité par les agronomes arabes ; Ibn Al-’Awwâm, agronome andalou du Moyen Âge, décrit sa culture et sa reproduction par œilletonnage, les Andalous sélectionnent des variétés à grosse tête, écrit-il (art. 2 Chap. XXVIII du livre d’agriculture), ce qui montre qu’ils le consomment.
Sa culture est mentionnée en Italie du Nord à partir du xve siècle1. En 1532, on trouve la première mention de l’artichaut en Avignon, d’où il est diffusé dans le Comtat et le Languedoc. Cette fleur de chardon améliorée par les Arabes, a été apportée de Naples à Florence en 1466 par Filippo Strozzi. La tradition veut que son introduction en France soit liée au personnage de Catherine de Médicis, qui était très friande de fonds d’artichauts. La Florentine en apporta de son Italie natale lorsqu’elle épousa le futur roi de France, Henri II. Les explorateurs français et espagnols l’importèrent en Amérique. Louis XIV aurait été également un grand consommateur d’artichauts.
- Le camus ou camus de Bretagne : le plus gros des artichauts (300 à 500 g/pièce) ; son capitule, vert tendre, a une forme très arrondie aux bractées très serrées, courtes et larges ; créé en 1810 par un agronome parisien, il est produit de mai à novembre dans l’Ouest de la France, notamment en Bretagne ; il se consomme bouilli ou à la vapeur, avec une vinaigrette, de la mayonnaise ou de la crème fraiche ; les fonds d’artichauts peuvent aussi être farcis.
L’herboristerie traditionnelle utilise l’artichaut en feuilles fraîches ou séchées, en jus (de plante entière ou en divers extraits liquides) ou en extraits solides. En France, la Note Explicative de l’Agence du médicament (1998) admet qu’il est possible d’utiliser la feuille d’artichaut
- pour faciliter les fonctions d’élimination urinaire et digestive ;
- comme cholérétique ou cholagogue ;
- pour favoriser l’élimination rénale de l’eau.
Les effets bénéfiques de l’artichaut sur le foie et la vésicule biliaire sont connus depuis longtemps et habituellement appréciés au lendemain de réveillons copieusement arrosés. Mais comme le remarque un peu sardoniquement Bruneton12 « Pour nombre de pharmacologues, les affections traitées par cholagogues et les cholérétiques auraient pour seule origine des irritations de la muqueuse gastrique : dans ces conditions, l’intérêt d’accroître la sécrétion de bile ou de stimuler la contraction vésiculaire n’apparaît pas très clairement. »
Contre-indications :
- calculs biliaires ou obstruction des voies biliaires parce que l’artichaut stimule la production de bile
- allergie aux plantes de la famille des composées (marguerites, asters, camomille, etc.)
L’extrait d’artichaut manifeste une aptitude à retarder l’oxydation des lipoprotéines de basses densité LDL (mauvais cholestérol). Et comme on sait que la lutéoline (et dans une moindre mesure la lutéoline 7-0-glucoside) manifeste aussi cette activité, on est en mesure de supposer que l’activité antioxydante de l’artichaut relèverait en partie de ses flavonoïdes. Rappelons que l’oxydation du LDL provoque sa précipitation sur les parois vasculaires et la formation de cellules spumeuses qui réduisent le diamètre des vaisseaux sanguins.
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